Les accidents du travail pèsent de plus en plus sur les entreprises

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Les accidents du travail pèsent de plus en plus sur les entreprises
Les accidents du travail pèsent de plus en plus sur les entreprises
Social. Face à la montée des accidents du travail, un spécialiste conseille les employeurs.
Pour J.-L. Leca, PDG de DL Développement, les accidents du
travail coûtent cher aux entreprises.
Photo DDM, Didier Pouydebat
Pour J.-L. Leca, PDG de DL Développement, les accidents du travail coûtent cher aux
entreprises.
Les accidents du travail et maladies professionnelles entraînent la perte de 48 millions de journées de
travail par an, soit l'équivalent de la fermeture d'une entreprise de 130 000 salariés pendant un an. Le
chiffre est donné par Jean-Luc Leca, PDG de DL Développement, société nationale d'audit et de conseils
aux entreprises, spécialisée dans la réduction des charges.
Une des cinq agences de DL en France est implantée à Labège depuis trois ans. Un petit-déjeuner était
organisé, hier matin à Purpan, pour des employeurs ou directeurs de relations humaines d'entreprises de
la région toulousaine, de tous secteurs d'activités : cliniques, sociétés du BTP, etc. sur le thème « Et si
les accidents du travail et les maladies professionnelles coûtaient moins cher à votre entreprise ? »
De plus en plus cher
« Les entreprises découvrent que le coût lié aux accidents du travail et maladies professionnelles est de
plus en plus important », résume Jean-Luc Leca : « Pour réduire la facture, il y a bien sûr la prévention,
le respect en amont de l'hygiène et des règles de sécurité par l'entreprise, mais une fois que l'accident
est arrivé, il y a les moyens juridiques de contester les décisions prises par les caisses de sécurité
sociale, sans que cela ne porte préjudice à l'assuré », affirme le PDG : « Si la responsabilité de
l'entreprise est dégagée, c'est un fond mutuel national des entreprises qui paye. L'assuré reste
couvert ».
Pour le spécialiste, « 90 % des déclarations d'accidents du travail ne sont pas bien faites ». Samia,
docteur en droit médical chargée de « sensibiliser » les DRH et employeurs du stage, est plus crue dans
ses explications : « L'objectif est de faire baisser l'impact financier en introduisant les bons recours ». Et
DL, après audit (gratuit) de l'entreprise, se fait fort d'obtenir des rabais conséquents, exemple à l'appui
de 65 000 € à 488 000 € de cotisations à payer en moins suite à requalification de suites d'accidents de
travail. En prenant au passage son pourcentage (autour de 10 %). Pas très moral mais efficace.
L'entreprise directement impactée
L'entreprise est directement affectée par les accidents de travail, au travers des cotisations Urssaf payées par
l'employeur, dont le taux est lié au nombre d'accidents de travail. L'impact lié à un accident du travail apparaît au
bout de deux ans et court sur trois années. Le taux peut aller de 1 à 40 % (le cas des dockers de port) de la
masse salariale. Il n'est pas rare de voir certaines entreprises de BTP avoir un taux entre 7 et 8. Autre
conséquence financière, la prise en compte de l'accident ou de la maladie professionnelle sur l'organisation du
travail, avec l'embauche éventuelle d'un salarié ou d'un intérimaire pour remplacer la victime.
Philippe Emery