CONSOLIDATION FRANCO-FRANÇAISE : CARTESIS REJOINT B.O.

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CONSOLIDATION FRANCO-FRANÇAISE : CARTESIS REJOINT B.O.
 Rédacteur-en-chef :
N° 098 - Mercredi 25 avril 2007
Roger BUI
i-L&S
LA
LETTRE DES STRATEGIES LOGICIELS & SERVICES
EDITORIAL
STEVE & BILL
Arte a diffusé
cette semaine
une excellente
fiction retraçant
la naissance de
la micro et des
deux principaux
rivaux planétaires, Apple et Microsoft. Le décor
montre deux entrepreneurs typiques de la Californie, qui ont
démarré leur activité dans un …
garage.
Le 1er avril 1976, Steve Jobs met
Apple sur orbite en lançant
l’Apple I créé par Steve Wozniak
qui dès la première expo connaît un succès fulgurant. Toutefois, le vrai décollage n’arrivera
qu’avec l’Apple II. Inventeur, extraverti, commercial, Steve Jobs
mènera son équipe au pas de
charge, jusqu’à épuisement. Il
sera boosté par le succès du
MacIntosh, successeur de Lisa
(du nom de sa fille), qui a réussi
à mettre en œuvre les concepts
de souris, fenêtres, icônes et
interface graphique issus du
projet Star de Xerox développés
au PARC (Palo Alto Research
Center). Xerox lui avait pratiquement « donné » ces technologies, moyennant 1 million de
dollars en actions à venir.
Pendant ce temps, le taciturne
et introverti Bill Gates, auteur du
Basic développé sur un Altaïr,
vécut le tournant de sa carrière
en vendant à IBM un système
d’exploitation, le DOS, qu’il
n’avait même pas. Il l’acheta à
posteriori à Tim Paterson pour
… 50 000 $. Le contrat avec IBM
lui donnait le droit de vendre à
d’autres, aussi bien son Basic
que DOS. A la sortie de Lisa, il
« emprunta » les technologies
Xerox pour créer Windows, à
« l'insu du plein gré » de Steve
Jobs ! Sa puissance de persuasion était au moins aussi forte
que celle de Steve.
La suite, on connaît. Le marché
mondial des micros se compose de 90% de PC avec
Windows et 10% de Mac. La
chance ou l’intelligence de Bill a
été de ne pas s’impliquer dans
le matériel en jouant à fond la
carte du PC compatible. RB.
Au Sommaire :
P491 : Edito; Cartesis-BO
P492 : Au fil de l'actualité des SSII et Editeurs
P493/494 : Zoom Infotel
Cliquez : BULLETIN D'ABONNEMENT
CONSOLIDATION FRANCO-FRANÇAISE :
CARTESIS REJOINT B.O.
Paris, 23 Avril 2007 – Nous assistons, pour une fois, à un rapprochement entre deux
grands éditeurs français. En effet, les actionnaires de Cartesis, avec pour chef de
file Apax Partners, ont conclu un accord sur la cession de la société à Business
Objects.
Cartesis est
l’un des principaux éditeurs de logiciels de Business Performance
Management (BPM)
destinés aux
grands groupes internationaux. La
société avait
été rachetée
en
février
Didier Benchimol,
2004 à PriCEO de Cartesis
cewaterhouseCoopers par le groupe d’investisseurs
Apax Partners, Advent Ventures Partners,
Caisse de dépôt et placement du Québec et
Partech International. Sur son exercice
2006, arrêté au 30 juin, elle a réalisé un
chiffre d’affaires de 92,4 M€, contre 86 M€
en 2005. Sa croissance annuelle moyenne
sur les 7 dernières années a atteint 25%. Le
BPM (Business Performance Management) qu’on désigne aussi sous le terme de
CPM (Corporate Performance Management) est un segment du marché de la BI
(Business Intelligence). Selon la définition
Cartesis, il unifie les processus, les applications et les outils pour aider les entreprises à fixer leurs objectifs, établir leurs
plans, mesurer, analyser et communiquer
leurs performances opérationnelles et financières.
L’origine de la société remonte à 1985,
lorsqu’un groupe de la Compagnie Générale
des Eaux (désormais Veolia Environnement, le leader mondial des services à
l’environnement) s’est vu charger de développer un système de reporting et de consolidation qui devait permettre à la multinationale de gérer ses 4000 unités de reporting.
À la fin des années 80, le développement du
système interne suscite l’intérêt des plus
grandes entreprises européennes. En
1991, Cartesis lance son premier logiciel.
Baptisé Unification, il permet d’unifier le
reporting juridique et de gestion dans un
système unique - une idée révolutionnaire à
cette époque. Cartesis entraîne un mouvement d’ « unification » dans les entreprises
N° 097 - Mercredi 25 avril 2007 - Page 491
françaises de premier rang et s’impose
comme un pionnier dans la gestion financière unifiée.
Suite au lancement de Cartesis Carat en
1995, le successeur du logiciel Unification,
Cartesis connaît un essor fulgurant qui la
propulse en tête du marché français dès
1997. Parmi ses clients, elle compte plus
de 80 % des entreprises cotées à la bourse.
Cartesis Carat constituait alors la deuxième génération de solutions d’analyse développée par la société pour l’unification des
informations financières.
HISTORIQUE
1990 - Création de Cartesis
1991 - Lancement d’Unification.
1995 - Lancement de Cartesis Carat.
1996 - Début du développement international.
1997 - Leader sur le marché français.
1998 - Création de filiales aux Etats Unis et
en Allemagne.
1999 - Rachat de Cartesis par PricewaterhouseCoopers.
2000 - Lancement de Cartesis Magnitude
(désormais Cartesis Finance).
2002 - Création des filiales Cartesis UK et
Cartesis Japan. Fusion avec Clime, un
groupe de produits de PwC Consulting.
Lancement de Cartesis ICS et de Cartesis
Insighter.
2003 - Signature d’un contrat portant sur
l’acquisition de Cartesis par un groupe d’investisseurs dirigé par Apax Partners
Funds.
2004 - Première Conférence Utilisateurs
Internationale Connect. Nomination de Didier Benchimol au poste de CEO de
Cartesis
2005 - Lancement de Cartesis Planning et
Cartesis Analytics. Acquisition d’INEA Corporation.
2006 - Cartesis 10 s’enrichit de tableaux de
bord, de scorecards et d’analyses basés
sur le web. Lancement de Cartesis 10, la
suite logicielle de Pilotage de la Performance la plus puissante du marché.
2007 – Le groupe d’investisseurs mené par
Apax Partners cède Cartesis à Business
Objects.
AU FIL DE L'ACTUALITÉ
DES SSII ET ÉDITEURS
i-L&S
RÉSULTATS
CEGEDIM : 2007, ANNÉE DES
GRANDES MANOEUVRES
C E GE D IM
C h iffr e d ' a ffa ir e s
Ré s ulta t o p é ra ti o nne l c o ura nt
M a r g e o p é r a t io n n e lle
C o ût e nd e tte m e nt fi na nc i e r
ne t
R é s u lt a t n e t c o n s o lid é
2006
2005
D elta
541,2 M€
66,2 M€
12,2%
- 6,8 M€
501,3 M€
60,9 M€
12,1%
- 2,7 M€
153,8%
38,9 M€
37,9 M€
2,7%
8,0%
8,7%
L ' i m p a c t d e l a c e s s i o n d e s b r a n c h e s d ' a c t i v i t é s à Te s s i , d e
l 'acqui si ti on de D endri te et de l a déconsol i dati on de C egel ease
n'i ntervi endra que sur 2007.
C E GE D IM D E N D R IT E (M €)
C h iffr e d ' a ffa ir e s
E B IT
E B IT c o ura nt
Ma rg e o p é .
A m o rti s s e m e nts
E B ITD A c o ura nt
M a rg e E B ITD A
E nd e tte m e nt ne t
x fo i s E B ITD A
C*
2006
D*
2006
C+D
2006
(E )
2007*
541
66
66
12,2%
25
91
16,8%
165
1,8
336
-16
22
6,5%
21
43
12,7%
- 62
877
50
88
10%
46
134
15,2%
103
0,8
900
51
109
12,1%
46
154
17,1%
597
3,9
2010*
1005
135
13,4%
50
185
18,4%
409
2,2
*C : C egedi m ; D : D endri te
* E sti m ati on proform a année pl ei ne, hors i m pact Tessi ; hypothèses
conservati ves de croi ssance et 1eressynergi es (source C egedi m )
et reconducti on des données 2006 (10K D endri te).
*2010: source C egedi m .
Paris le 24 avril 2007 – Cegedim a réalisé en 2006 un
chiffre d’affaires de 541,2
M€, en croissance quasi
organique de 8%, avec un
effectif en fin d’année de
4968 personnes dont 1861
à l’étranger. Ce groupe, fournisseur de solutions complètes de CRM (gestion de
la relation client), majoritairement à destination du secteur de la santé, dispose
d’un confortable revenu récurrent atteignant 65% de
son chiffre d’affaires. Sa fortune repose sur la masse
considérable de données
qu’elle a accumulé depuis
de nombreuses années et
notamment les 7 453 904
adresses, dont 3 107 469
médecins, 3 018 706 établissements et 1 327 729
autres adresses, dans 36
pays. Son activité principale
« CRM et données stratégiques » pour le secteur pharmaceutique génère 46% de
son CA, domaine en croissance de 7% ; les professionnels de santé 23%, en
croissance de 17% ; les assurances et flux de santé
14%, en croissance de 3%
et les technologies et services en informatique 17%, en
croissance de 4%.
Sur 2007, Jean-Claude Labrune finalisera trois opérations dont la cession à Tessi
de certaines activités hors
de son cœur de métier comme les chaînes de traitement de documents, correspondant à un impact en
année pleine de 30 M€ sur
le chiffre d’affaires et 0,4 M€
pour le résultat opérationnel ; la déconsolidation de
la dette Cegelease (location
financière pour les pharmaciens français) et enfin l’acquisition de la société américaine Dendrite. L’accord
de rachat de Dendrite pour
un montant de 751 M$ a été
annoncé le 2 mars 2007,
mais il faudra encore attendre la tenue de l’AG du 4 mai
pour rendre l’opération définitive. C’est la plus grosse
acquisition jamais réalisée
par Cegedim. Elle est entiè-
N° 098 - Mercredi 25 avril 2007 - Page 492
rement financée par deux
emprunts, l’un pour 250 M$
et l’autre pour 515 M€, probablement pour éviter une
dilution. La différence avec
le prix d’acquisition permettra de refinancer des dettes
antérieures. Après opération, le poids de la France
dans le CA passera de 64%
à 40% et l’international sera
majoritaire avec 60% dont
23% aux USA, 26% en Euro-
pe hors France et 11% dans
le reste du monde. Dendrite
fait le même métier que
Cegedim et la complémentarité géographique est très
forte. L’harmonisation des
données dans le réseau
mondial Cegedim sera opérationnelle dès mi-juillet
2007, cela signifie que les
équipes techniques sont
sur le pont depuis un certain
temps déjà.
RÉSULTATS (SUITE)
TEAM PARTNERS GROUP :
MUTATION RÉUSSIE
T E AM PAR T N E R S GR OU P
2006
Ré e l c o ns o li d é (1 )
C hi ffre d ' a ffa i re s
R.O. c o ura nt a va nt A A G ( 3 )
R.O. c o ura nt
R. O .
Ré s ulta t fi na nc i e r
Ré s ulta t ne t p a rt d u g ro up e
Ré s ulta t ne t p a rt d u g ro up e a va nt A A G
M€
75,3
2,5
1,4
0,7
- 1,2
- 0,6
0,4
2005
D elta
M€
48,3
- 4,5
- 4,5
- 5,8
- 0,6
- 6,4
- 6,4
56%
280%
421%
-
( 1 ) I n t è g r e C G B I s u r 1 2 m o i s e t D a t e m a u 0 1 /1 2 /2 0 0 6 . ( 2 ) I n t è g r e
C GB I a u 0 1 /0 1 /2 0 0 5 e t D a te m a u 0 1 /0 1 /2 0 0 6 . (3 ) A A G :
a m o r t i s s e m e n t d e s a c t i o n s g r a t u i t e s 2 0 0 6 : 1 ,0 M € .
P r o fo r m a ( 2 )
C hi ffre d ' a ffa i re s
R.O. c o ura nt a va nt A A G ( 3 )
R.O. c o ura nt
R. O .
Ré s ulta t fi na nc i e r
Ré s ulta t ne t p a rt d u g ro up e
Ré s ulta t ne t p a rt d u g ro up e a va nt A A G
Paris le 24 avril 2007 – Au vu
des chiffres 2006 et de ce
qui est prévu en 2007, on
peut dire que Gérard Guyodo a gagné son pari de remettre Team Partners
Group sur les rails de la
croissance et de la rentabilité. La confiance des clients
est, semble-t-il, revenue et
l’arrivée de Weinberg comme actionnaire de référence
permet d’envisager une politique de croissance externe soutenue. Les prochaines étapes seront un renforcement en France avant de
développer l’Europe. Le
groupe a été recentré sur 4
offres les plus porteuses : eCRM, Expertise Duale
(grands systèmes et nouvelles technos), Infogérance Applicative, Infogérance
i-Services. Entre 2005 et
2006, le nouvel ensemble
M€
134,8
6,3
5,3
4,5
-2,0
3,7
4,7
M€
64,3
- 8,6
- 8,6
- 11,0
-1,8
-11,7
-11,7
96%
-
Team Partners Group avec
CGBI a réalisé une croissance organique de ses
ventes de 8 % pour un Taux
d’Activité Congés Exclus
(Tace) moyen sur l’année de
87 % (vs 83 % en 2005).
Cette bonne dynamique
commerciale, ainsi que la
réduction de plus de 8
points du ratio de coûts de
structure / chiffre d’affaires,
a permis de restaurer la rentabilité. Le résultat opérationnel courant atteint ainsi
sur 12 mois 1,4 M€ à comparer aux - 4,5 M€ enregistré
en 2005, soit un gain en an
de plus de 11 points de chiffre d’affaires. A noter que le
résultat a été impacté par
une charge de 1,0 M€ liée à
l’application des règles
IFRS qui impose l’amortissement des actions attribuées gratuitement.
i-L&S
ZOOM INFOTEL
BERNARD CONNES-LAFFORET :
" PRIVILÉGIER LA CROISSSANCE QUALITATIVE "
Paris le 25 avril 2007 – Infotel, exerce les deux métiers de SSII et d’Editeur de logiciels pour grands systèmes. Elle
se positionne sur la réalisation de systèmes complexes réclamant la présence d’intervenants de haut niveau. En 2006,
la société a fait un bond de 54% de son chiffre d’affaires, à 70,3 M€, grâce à l’intégration d’Odaxys, SSII régionale
basée à Rennes, acquise fin 2005. Elle compte un effectif de 626 personnes au 31 décembre 2006. Nous avons publié
les résultats 2006 de cette SSII dans i-L&S N°97.
Infotel a été créée fin 1979 pour
répondre aux besoins des grandes
entreprises en matière d’ingénieurs
systèmes et aussi pour développer
des progiciels systèmes afin de supporter le travail de ces ingénieurs. A
l’époque, Bernard Connes-Laforret
intervenait en tant que consultant
indépendant, ce qui l’a amené à
avoir quelques idées de progiciels.
Dans le cadre de cette activité de
consulting, il avait commencé à faire
développer un logiciel, un outil de
développement, par des informaticiens d’Air France. Il estimait, par
ailleurs, qu’il existait un marché des
services à connotation technique
pour résoudre des problèmes complexes. Aujourd’hui, ce type de problème n’est traité que par un nombre réduit de consultants.
propres. Il existait sur le marché un
logiciel de compression mais qui
était cher. Les clients ont montré un
intérêt pour un logiciel plus simple à
utiliser et surtout moins cher. C’est
ce que nous avions réussi à faire :
plus simple à utiliser et moins cher.
Son succès a été instantané. Au début des années 80, hors de France,
la commercialisation était confiée à
des distributeurs. A partir de 1988,
nous avions décidé de la prendre à
notre charge. Cela a abouti à des
Roger Bui : Vouloir exercer le métier d’éditeur dès 1979 n’était pas
facile. Comment avez-vous passé
les différents écueils de ce métier ?
Bernard Connes-Lafforet : A l’époque, les produits sur lesquels nous
investissions n’étaient pas si complexes que cela, même si c’était assez novateur. Je pensais au départ
qu’il y avait une complémentarité
entre le métier de services et celui
d’éditeur, à savoir mettre à contribution les mêmes personnes pouvant
développer des progiciels et effectuer des prestations de services.
Toutefois, il faut parfois arbitrer, pas
toujours dans le sens où on pourrait
le croire. En effet, nous devons parfois enlever des ingénieurs de contrats de services sur lesquels ils se
portent très bien, pour les faire travailler sur un progiciel. Avec Air France, c’est le client qui a fait l’investissement, ensuite nous l’avons revendu en lui versant des royalties. Toutefois, nous débutions et ce produit
n’a pas été notre grand succès dans
les progiciels car il s’adressait aux
utilisateurs IMS, ce qui représentait
un marché assez confidentiel.
Quatre ans plus tard, nous avions
développé ensuite un progiciel qui a
eu beaucoup plus de succès. Il
s’agissait d’Infopak, logiciel de compression de données. A l’instar des
américains, j’avais pratiquement
créé ce produit sur un coin de table.
Il s’est beaucoup développé par la
suite avec des options vers différentes bases dont IMS, IDMS, etc. Infopak a été développé sur nos fonds
N° 098 - Mercredi 25 avril 2007 - Page 493
ment d’applications. Nous avions
des équipes techniquement très
compétentes qui pouvaient résoudre des problèmes que ne savaient
pas faire d’autres équipes. Ainsi, le
premier grand projet se lequel nous
avions travaillé, chez Peugeot, se
situait en environnement IMS, avec
une équipe mixte de gens de chez
Peugeot et de gens de chez nous,
les premiers ne connaissant pas
IMS. Nous les avions formés, ensuite
ils ont pu travailler ensemble. C’est
typique de ce que nous savons faire,
à savoir former et développer. L’idée
était de développer une grande application en un temps minimal. Pour
cela, il fallait créer une « task-force »
pour le développement de ce projet.
Peugeot a regroupé des force externes avec une équipe interne, représentant à la fois un appoint à la fois
technique et temporaire.
RB : Comme pour beaucoup de
SSII de votre époque, la bourse a
joué un rôle important dans le
développement de l’entreprise.
Quelle a été votre démarche et
que vous a apporté la bourse ?
Bernard Connes-Lafforet,
PDG-fondateur d'Infotel.
ventes aux Etats-Unis supérieures
au reste du monde. Ce qui était
cohérent. En outre, nous avions fait
école dans la mesure où au départ
nous étions deux à proposer un logiciel de compression des données et
nous nous sommes très vitre retrouvés avec 7 concurrents. Le marché
de la compression a à peu près complètement disparu en 1994, à partir
du moment où IBM a introduit la
compression hardware.
RB : Le volet services de vos activités occupe une place prépondérante. Comment vous différenciez-vous de la plupart de vos
grands concurrents ?
Bernard Connes-Lafforet : Dans le
courant des années 80 les services
avaient beaucoup crû et notamment
en ce qui concerne le développe-
Bernard Connes-Lafforet : En 1991
nous avions trouvé un « joli petit »
logiciel américain qui était à vendre.
Nous avions fait le déplacement à
Boulder, dans le Colorado, pour rencontrer le créateur de ce logiciel à qui
nous avions fait une proposition de
prix. Seulement, la vente nous est
passé sous le nez, car Platinum
Software venait de s’introduire en
bourse et avait décidé d’acheter ce
même logiciel. Ils avaient fait une
proposition à laquelle le créateur ne
pouvait pas refuser. Elle était plus
avantageuse que la nôtre, non liée
au résultat, etc. Par ailleurs, nous
avions demandé un crédit à la banque, laquelle avait mis trop longtemps à nous répondre et nous
n’avions pas pu envoyer de proposition ferme assez vite. La leçon de
cette anecdote était de prévoir à
l’avance les disponibilités nécessaires. Cela impliquait la présence à
nos côtés d’un capital-risqueur.
BroadView nous avait amené à Boulder et c’est également BroadView
qui nous a fait faire un dossier et
trouvé, en 1993, un investisseur
très intéressant : Thompson Clive.
Monsieur Clive est resté avec nous
pendant 10 ans, mais nous ne l’avions pas mis à contribution, faute de
cible intéressante ! En 1998, cette
ZOOM INFOTEL
i-L&S
personne nous a suggéré la possibilité d’aller en bourse, le but étant de
financer notre croissance par un
autre moyen que le capital-risque.
La bourse nous apporté des capitaux qui nous ont été utiles pour
quelques achats de sociétés. Elle
nous a, par ailleurs, apporté une
certaine notoriété, dans la mesure
où il y a publication de rapports extrêmement précis et fiables. Cette
notoriété s’adresse non seulement
à nos clients et futurs clients, mais
aussi aux candidats car le problème
du recrutement est chronique dans
notre métier. Pour le reste, nous
savons que nous pouvons compter
sur la bourse si une opération importante devait être engagée, avec des
sommes qui ne seraient plus du
même ordre de grandeur. Nous
n’avons encore utilisé la bourse pour
faire une augmentation de capital
significative, mais cela reste dans
les possibilités.
RB : En cette période électorale,
on a beaucoup parlé de stocksoptions. Quelle est votre position
face à ce type d’outil pour motiver
les dirigeants et les salariés ?
Bernard Connes-Lafforet : Les
stock-options qui permettent d’intéresser réellement les collaborateurs, ne sont plus intéressants
pour l’entreprise du fait des nouvelles règles comptables. Plus, c’est
devenu une véritable calamité. En
effet, cela coûte plus cher que cela
ne coûte réellement à la société.
Vous vous pénalisez comptablement. Ainsi, quand vous émettez
une stock-option, cela ne vous coûte
rien, c’est du capital à venir, mais elle
vous est facturée la probabilité de
gain de la personne qui la reçoit, le
tout basé sur des courbes aléatoires
de variation du cours. Comme si le
cours était de la loterie. Tel que c’est
perçu par les analystes financiers,
cela signifie que vous dépensez de
l’argent que vous n’avez pas dépensé en réalité, que vous aurez peutêtre dépensé un jour, et encore,
sous forme de dilution. En d’autres
termes, on vous enlève de l’exploitation une charge qui n’existe pas,
mais c’est une charge à venir qui ne
sera jamais rééquilibrée puisque
l’argent qui va rentrer, ira directement au capital sans jamais repasser par le compte d’exploitation.
C’est ce qu’il faut comprendre avec
la nouvelle comptabilité IFRS.
LES « SERVICES » INFOTEL
Maîtrise des données : « Expertise DB2 » pour aider les clients à administrer et
optimiser leur SGBD ; « Archivage » pour prendre en compte les problèmes de stockage
et de restitution de très grands volumes de données ; « Décisionnel » pour aider les
utilisateurs à exploiter intelligemment le contenu des bases de données et à prendre
les bonnes décisions. Gestion du patrimoine applicatif : « TMA » pour prendre en
charge les applications existantes, et traiter tous les problèmes d’évolution, technique
et fonctionnelle ; « Migration » pour passer d’un système à un autre (de Windows NT vers
Windows 2000 et XP) ; « Expertise Production » pour prendre prend en charge le support
et l’optimisation de la production informatique. Ouverture et l’évolution du système
informatique : « Architecture technique Java » pour mettre en place les solutions
d’architecture ; « Framework Java » pour aider à construire un environnement de
développement basé sur les technologies J2EE ; « Développement avec Java » et
« Formation Java » pour aider les développeurs d’application à mettre en place des
applications informatiques dans un environnement Java.
LES « PROGICIELS » INFOTEL
Master Util : suite de solutions logicielles automatisées assurant les réorganisations,
les restaurations et les sauvegardes des bases de données ; InfoRecovery : solution
logicielle qui assure les restaurations et les sauvegardes des données ; InfoOptimizer :
suite de solutions logicielles automatisées assurant la qualité et la performance des
applications utilisant les bases de données relationnelles, comme DB2 ; InfoWink :
solution logicielle permettant de « webiser » les applications mainframe ; Arcsys :
plate-forme technologique permettant de traiter les applications d’archivage, comme la
dématérialisation des factures, le contrôle fiscal des comptabilités informatisées, le
coffre-fort numérique, etc.
RB : Vous avez annoncé un plan à
2010 qui devrait amener la société à hauteur de 120 M€ de chiffre
d’affaires. Comment cela va-t-il
se passer ?
Bernard Connes-Lafforet : Cet objectif tient déjà compte d’une part
d’acquisitions, mais pas énorme.
Nous pourrons faire beaucoup
mieux, à condition de réussir les acquisitions substantielles sur lesquelles nous travaillons déjà. Nous
recherchons une société qui soit
complémentaire à la nôtre, plus
orientée province, car nous sommes
parisiens au départ. Nous nous sommes déjà bien développé en province, mais il existe encore de la marge
de manœuvre. Après Odaxys à Rennes qui nous a donné une couverture de la région Ouest, nous pensons
notamment à la région lyonnaise où
nous n’avons qu’une présence embryonnaire. Nous sommes dans un
esprit de conquête et de préparation de notre succession. Ce vers
quoi nous voulons nous orienter
c’est la croissance qualitative, parallèlement à une croissance quantitative. Au départ nous sommes partis
sur des créneaux pointus. Sur chaque spécialité que nous avons choisie, nous voulons être excellent.
Dans les années 90, nous avions crû
rapidement en adoptant une approche quantitative parce que c’était la
chose à faire à l’époque. En 1993,
nous avons eu un petit coup de frein
comme tout le monde, mais nous
nous en sommes remis. Depuis quelques années maintenant, nous
sommes confrontés au fait que le
« tout venant » en informatique ne
rapporte plus. Nous avons des acheteurs qui verrouillent les prix et qui
mettent en concurrence des sociétés qui n’ont rien à voir ensemble,
pour faire des choses qu’elles savent plus ou moins bien faire. Face à
cela, nous voulons avoir à nouveau
une croissance qualitative avec une
forte spécialisation sur certaines niches. Nous devons être excellents
sur chacune des niches, à savoir
avoir les consultants de haut niveau,
des progiciels lorsque cela est nécessaire de façon à avoir des marges
plus consistantes. L’archivage est
devenu une de nos grandes spécialités. Nous intervenons aussi dans le
domaine du « Business Intelligence, » à Toulouse notamment. Là
aussi nous avons mis en place une
équipe spécialisée de grandes compétences. Nous n’avons pas encore
de produit à nous sur ce thème car
chaque chose prend son temps.
i-L&S, lettre hebdomadaire, comporte 40 numéros par an. La rédaction ne garantit pas l’exactitude absolue, ni le caractère
exhaustif des informations publiées. Directeur de la Publication : Roger BUI. Toute reproduction est strictement interdite.
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N° 098 - Mercredi 25 avril 2007 - Page 494

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