CONSOLIDATION FRANCO-FRANÇAISE : CARTESIS REJOINT B.O.
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CONSOLIDATION FRANCO-FRANÇAISE : CARTESIS REJOINT B.O.
Rédacteur-en-chef : N° 098 - Mercredi 25 avril 2007 Roger BUI i-L&S LA LETTRE DES STRATEGIES LOGICIELS & SERVICES EDITORIAL STEVE & BILL Arte a diffusé cette semaine une excellente fiction retraçant la naissance de la micro et des deux principaux rivaux planétaires, Apple et Microsoft. Le décor montre deux entrepreneurs typiques de la Californie, qui ont démarré leur activité dans un … garage. Le 1er avril 1976, Steve Jobs met Apple sur orbite en lançant l’Apple I créé par Steve Wozniak qui dès la première expo connaît un succès fulgurant. Toutefois, le vrai décollage n’arrivera qu’avec l’Apple II. Inventeur, extraverti, commercial, Steve Jobs mènera son équipe au pas de charge, jusqu’à épuisement. Il sera boosté par le succès du MacIntosh, successeur de Lisa (du nom de sa fille), qui a réussi à mettre en œuvre les concepts de souris, fenêtres, icônes et interface graphique issus du projet Star de Xerox développés au PARC (Palo Alto Research Center). Xerox lui avait pratiquement « donné » ces technologies, moyennant 1 million de dollars en actions à venir. Pendant ce temps, le taciturne et introverti Bill Gates, auteur du Basic développé sur un Altaïr, vécut le tournant de sa carrière en vendant à IBM un système d’exploitation, le DOS, qu’il n’avait même pas. Il l’acheta à posteriori à Tim Paterson pour … 50 000 $. Le contrat avec IBM lui donnait le droit de vendre à d’autres, aussi bien son Basic que DOS. A la sortie de Lisa, il « emprunta » les technologies Xerox pour créer Windows, à « l'insu du plein gré » de Steve Jobs ! Sa puissance de persuasion était au moins aussi forte que celle de Steve. La suite, on connaît. Le marché mondial des micros se compose de 90% de PC avec Windows et 10% de Mac. La chance ou l’intelligence de Bill a été de ne pas s’impliquer dans le matériel en jouant à fond la carte du PC compatible. RB. Au Sommaire : P491 : Edito; Cartesis-BO P492 : Au fil de l'actualité des SSII et Editeurs P493/494 : Zoom Infotel Cliquez : BULLETIN D'ABONNEMENT CONSOLIDATION FRANCO-FRANÇAISE : CARTESIS REJOINT B.O. Paris, 23 Avril 2007 – Nous assistons, pour une fois, à un rapprochement entre deux grands éditeurs français. En effet, les actionnaires de Cartesis, avec pour chef de file Apax Partners, ont conclu un accord sur la cession de la société à Business Objects. Cartesis est l’un des principaux éditeurs de logiciels de Business Performance Management (BPM) destinés aux grands groupes internationaux. La société avait été rachetée en février Didier Benchimol, 2004 à PriCEO de Cartesis cewaterhouseCoopers par le groupe d’investisseurs Apax Partners, Advent Ventures Partners, Caisse de dépôt et placement du Québec et Partech International. Sur son exercice 2006, arrêté au 30 juin, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 92,4 M€, contre 86 M€ en 2005. Sa croissance annuelle moyenne sur les 7 dernières années a atteint 25%. Le BPM (Business Performance Management) qu’on désigne aussi sous le terme de CPM (Corporate Performance Management) est un segment du marché de la BI (Business Intelligence). Selon la définition Cartesis, il unifie les processus, les applications et les outils pour aider les entreprises à fixer leurs objectifs, établir leurs plans, mesurer, analyser et communiquer leurs performances opérationnelles et financières. L’origine de la société remonte à 1985, lorsqu’un groupe de la Compagnie Générale des Eaux (désormais Veolia Environnement, le leader mondial des services à l’environnement) s’est vu charger de développer un système de reporting et de consolidation qui devait permettre à la multinationale de gérer ses 4000 unités de reporting. À la fin des années 80, le développement du système interne suscite l’intérêt des plus grandes entreprises européennes. En 1991, Cartesis lance son premier logiciel. Baptisé Unification, il permet d’unifier le reporting juridique et de gestion dans un système unique - une idée révolutionnaire à cette époque. Cartesis entraîne un mouvement d’ « unification » dans les entreprises N° 097 - Mercredi 25 avril 2007 - Page 491 françaises de premier rang et s’impose comme un pionnier dans la gestion financière unifiée. Suite au lancement de Cartesis Carat en 1995, le successeur du logiciel Unification, Cartesis connaît un essor fulgurant qui la propulse en tête du marché français dès 1997. Parmi ses clients, elle compte plus de 80 % des entreprises cotées à la bourse. Cartesis Carat constituait alors la deuxième génération de solutions d’analyse développée par la société pour l’unification des informations financières. HISTORIQUE 1990 - Création de Cartesis 1991 - Lancement d’Unification. 1995 - Lancement de Cartesis Carat. 1996 - Début du développement international. 1997 - Leader sur le marché français. 1998 - Création de filiales aux Etats Unis et en Allemagne. 1999 - Rachat de Cartesis par PricewaterhouseCoopers. 2000 - Lancement de Cartesis Magnitude (désormais Cartesis Finance). 2002 - Création des filiales Cartesis UK et Cartesis Japan. Fusion avec Clime, un groupe de produits de PwC Consulting. Lancement de Cartesis ICS et de Cartesis Insighter. 2003 - Signature d’un contrat portant sur l’acquisition de Cartesis par un groupe d’investisseurs dirigé par Apax Partners Funds. 2004 - Première Conférence Utilisateurs Internationale Connect. Nomination de Didier Benchimol au poste de CEO de Cartesis 2005 - Lancement de Cartesis Planning et Cartesis Analytics. Acquisition d’INEA Corporation. 2006 - Cartesis 10 s’enrichit de tableaux de bord, de scorecards et d’analyses basés sur le web. Lancement de Cartesis 10, la suite logicielle de Pilotage de la Performance la plus puissante du marché. 2007 – Le groupe d’investisseurs mené par Apax Partners cède Cartesis à Business Objects. AU FIL DE L'ACTUALITÉ DES SSII ET ÉDITEURS i-L&S RÉSULTATS CEGEDIM : 2007, ANNÉE DES GRANDES MANOEUVRES C E GE D IM C h iffr e d ' a ffa ir e s Ré s ulta t o p é ra ti o nne l c o ura nt M a r g e o p é r a t io n n e lle C o ût e nd e tte m e nt fi na nc i e r ne t R é s u lt a t n e t c o n s o lid é 2006 2005 D elta 541,2 M€ 66,2 M€ 12,2% - 6,8 M€ 501,3 M€ 60,9 M€ 12,1% - 2,7 M€ 153,8% 38,9 M€ 37,9 M€ 2,7% 8,0% 8,7% L ' i m p a c t d e l a c e s s i o n d e s b r a n c h e s d ' a c t i v i t é s à Te s s i , d e l 'acqui si ti on de D endri te et de l a déconsol i dati on de C egel ease n'i ntervi endra que sur 2007. C E GE D IM D E N D R IT E (M €) C h iffr e d ' a ffa ir e s E B IT E B IT c o ura nt Ma rg e o p é . A m o rti s s e m e nts E B ITD A c o ura nt M a rg e E B ITD A E nd e tte m e nt ne t x fo i s E B ITD A C* 2006 D* 2006 C+D 2006 (E ) 2007* 541 66 66 12,2% 25 91 16,8% 165 1,8 336 -16 22 6,5% 21 43 12,7% - 62 877 50 88 10% 46 134 15,2% 103 0,8 900 51 109 12,1% 46 154 17,1% 597 3,9 2010* 1005 135 13,4% 50 185 18,4% 409 2,2 *C : C egedi m ; D : D endri te * E sti m ati on proform a année pl ei ne, hors i m pact Tessi ; hypothèses conservati ves de croi ssance et 1eressynergi es (source C egedi m ) et reconducti on des données 2006 (10K D endri te). *2010: source C egedi m . Paris le 24 avril 2007 – Cegedim a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 541,2 M€, en croissance quasi organique de 8%, avec un effectif en fin d’année de 4968 personnes dont 1861 à l’étranger. Ce groupe, fournisseur de solutions complètes de CRM (gestion de la relation client), majoritairement à destination du secteur de la santé, dispose d’un confortable revenu récurrent atteignant 65% de son chiffre d’affaires. Sa fortune repose sur la masse considérable de données qu’elle a accumulé depuis de nombreuses années et notamment les 7 453 904 adresses, dont 3 107 469 médecins, 3 018 706 établissements et 1 327 729 autres adresses, dans 36 pays. Son activité principale « CRM et données stratégiques » pour le secteur pharmaceutique génère 46% de son CA, domaine en croissance de 7% ; les professionnels de santé 23%, en croissance de 17% ; les assurances et flux de santé 14%, en croissance de 3% et les technologies et services en informatique 17%, en croissance de 4%. Sur 2007, Jean-Claude Labrune finalisera trois opérations dont la cession à Tessi de certaines activités hors de son cœur de métier comme les chaînes de traitement de documents, correspondant à un impact en année pleine de 30 M€ sur le chiffre d’affaires et 0,4 M€ pour le résultat opérationnel ; la déconsolidation de la dette Cegelease (location financière pour les pharmaciens français) et enfin l’acquisition de la société américaine Dendrite. L’accord de rachat de Dendrite pour un montant de 751 M$ a été annoncé le 2 mars 2007, mais il faudra encore attendre la tenue de l’AG du 4 mai pour rendre l’opération définitive. C’est la plus grosse acquisition jamais réalisée par Cegedim. Elle est entiè- N° 098 - Mercredi 25 avril 2007 - Page 492 rement financée par deux emprunts, l’un pour 250 M$ et l’autre pour 515 M€, probablement pour éviter une dilution. La différence avec le prix d’acquisition permettra de refinancer des dettes antérieures. Après opération, le poids de la France dans le CA passera de 64% à 40% et l’international sera majoritaire avec 60% dont 23% aux USA, 26% en Euro- pe hors France et 11% dans le reste du monde. Dendrite fait le même métier que Cegedim et la complémentarité géographique est très forte. L’harmonisation des données dans le réseau mondial Cegedim sera opérationnelle dès mi-juillet 2007, cela signifie que les équipes techniques sont sur le pont depuis un certain temps déjà. RÉSULTATS (SUITE) TEAM PARTNERS GROUP : MUTATION RÉUSSIE T E AM PAR T N E R S GR OU P 2006 Ré e l c o ns o li d é (1 ) C hi ffre d ' a ffa i re s R.O. c o ura nt a va nt A A G ( 3 ) R.O. c o ura nt R. O . Ré s ulta t fi na nc i e r Ré s ulta t ne t p a rt d u g ro up e Ré s ulta t ne t p a rt d u g ro up e a va nt A A G M€ 75,3 2,5 1,4 0,7 - 1,2 - 0,6 0,4 2005 D elta M€ 48,3 - 4,5 - 4,5 - 5,8 - 0,6 - 6,4 - 6,4 56% 280% 421% - ( 1 ) I n t è g r e C G B I s u r 1 2 m o i s e t D a t e m a u 0 1 /1 2 /2 0 0 6 . ( 2 ) I n t è g r e C GB I a u 0 1 /0 1 /2 0 0 5 e t D a te m a u 0 1 /0 1 /2 0 0 6 . (3 ) A A G : a m o r t i s s e m e n t d e s a c t i o n s g r a t u i t e s 2 0 0 6 : 1 ,0 M € . P r o fo r m a ( 2 ) C hi ffre d ' a ffa i re s R.O. c o ura nt a va nt A A G ( 3 ) R.O. c o ura nt R. O . Ré s ulta t fi na nc i e r Ré s ulta t ne t p a rt d u g ro up e Ré s ulta t ne t p a rt d u g ro up e a va nt A A G Paris le 24 avril 2007 – Au vu des chiffres 2006 et de ce qui est prévu en 2007, on peut dire que Gérard Guyodo a gagné son pari de remettre Team Partners Group sur les rails de la croissance et de la rentabilité. La confiance des clients est, semble-t-il, revenue et l’arrivée de Weinberg comme actionnaire de référence permet d’envisager une politique de croissance externe soutenue. Les prochaines étapes seront un renforcement en France avant de développer l’Europe. Le groupe a été recentré sur 4 offres les plus porteuses : eCRM, Expertise Duale (grands systèmes et nouvelles technos), Infogérance Applicative, Infogérance i-Services. Entre 2005 et 2006, le nouvel ensemble M€ 134,8 6,3 5,3 4,5 -2,0 3,7 4,7 M€ 64,3 - 8,6 - 8,6 - 11,0 -1,8 -11,7 -11,7 96% - Team Partners Group avec CGBI a réalisé une croissance organique de ses ventes de 8 % pour un Taux d’Activité Congés Exclus (Tace) moyen sur l’année de 87 % (vs 83 % en 2005). Cette bonne dynamique commerciale, ainsi que la réduction de plus de 8 points du ratio de coûts de structure / chiffre d’affaires, a permis de restaurer la rentabilité. Le résultat opérationnel courant atteint ainsi sur 12 mois 1,4 M€ à comparer aux - 4,5 M€ enregistré en 2005, soit un gain en an de plus de 11 points de chiffre d’affaires. A noter que le résultat a été impacté par une charge de 1,0 M€ liée à l’application des règles IFRS qui impose l’amortissement des actions attribuées gratuitement. i-L&S ZOOM INFOTEL BERNARD CONNES-LAFFORET : " PRIVILÉGIER LA CROISSSANCE QUALITATIVE " Paris le 25 avril 2007 – Infotel, exerce les deux métiers de SSII et d’Editeur de logiciels pour grands systèmes. Elle se positionne sur la réalisation de systèmes complexes réclamant la présence d’intervenants de haut niveau. En 2006, la société a fait un bond de 54% de son chiffre d’affaires, à 70,3 M€, grâce à l’intégration d’Odaxys, SSII régionale basée à Rennes, acquise fin 2005. Elle compte un effectif de 626 personnes au 31 décembre 2006. Nous avons publié les résultats 2006 de cette SSII dans i-L&S N°97. Infotel a été créée fin 1979 pour répondre aux besoins des grandes entreprises en matière d’ingénieurs systèmes et aussi pour développer des progiciels systèmes afin de supporter le travail de ces ingénieurs. A l’époque, Bernard Connes-Laforret intervenait en tant que consultant indépendant, ce qui l’a amené à avoir quelques idées de progiciels. Dans le cadre de cette activité de consulting, il avait commencé à faire développer un logiciel, un outil de développement, par des informaticiens d’Air France. Il estimait, par ailleurs, qu’il existait un marché des services à connotation technique pour résoudre des problèmes complexes. Aujourd’hui, ce type de problème n’est traité que par un nombre réduit de consultants. propres. Il existait sur le marché un logiciel de compression mais qui était cher. Les clients ont montré un intérêt pour un logiciel plus simple à utiliser et surtout moins cher. C’est ce que nous avions réussi à faire : plus simple à utiliser et moins cher. Son succès a été instantané. Au début des années 80, hors de France, la commercialisation était confiée à des distributeurs. A partir de 1988, nous avions décidé de la prendre à notre charge. Cela a abouti à des Roger Bui : Vouloir exercer le métier d’éditeur dès 1979 n’était pas facile. Comment avez-vous passé les différents écueils de ce métier ? Bernard Connes-Lafforet : A l’époque, les produits sur lesquels nous investissions n’étaient pas si complexes que cela, même si c’était assez novateur. Je pensais au départ qu’il y avait une complémentarité entre le métier de services et celui d’éditeur, à savoir mettre à contribution les mêmes personnes pouvant développer des progiciels et effectuer des prestations de services. Toutefois, il faut parfois arbitrer, pas toujours dans le sens où on pourrait le croire. En effet, nous devons parfois enlever des ingénieurs de contrats de services sur lesquels ils se portent très bien, pour les faire travailler sur un progiciel. Avec Air France, c’est le client qui a fait l’investissement, ensuite nous l’avons revendu en lui versant des royalties. Toutefois, nous débutions et ce produit n’a pas été notre grand succès dans les progiciels car il s’adressait aux utilisateurs IMS, ce qui représentait un marché assez confidentiel. Quatre ans plus tard, nous avions développé ensuite un progiciel qui a eu beaucoup plus de succès. Il s’agissait d’Infopak, logiciel de compression de données. A l’instar des américains, j’avais pratiquement créé ce produit sur un coin de table. Il s’est beaucoup développé par la suite avec des options vers différentes bases dont IMS, IDMS, etc. Infopak a été développé sur nos fonds N° 098 - Mercredi 25 avril 2007 - Page 493 ment d’applications. Nous avions des équipes techniquement très compétentes qui pouvaient résoudre des problèmes que ne savaient pas faire d’autres équipes. Ainsi, le premier grand projet se lequel nous avions travaillé, chez Peugeot, se situait en environnement IMS, avec une équipe mixte de gens de chez Peugeot et de gens de chez nous, les premiers ne connaissant pas IMS. Nous les avions formés, ensuite ils ont pu travailler ensemble. C’est typique de ce que nous savons faire, à savoir former et développer. L’idée était de développer une grande application en un temps minimal. Pour cela, il fallait créer une « task-force » pour le développement de ce projet. Peugeot a regroupé des force externes avec une équipe interne, représentant à la fois un appoint à la fois technique et temporaire. RB : Comme pour beaucoup de SSII de votre époque, la bourse a joué un rôle important dans le développement de l’entreprise. Quelle a été votre démarche et que vous a apporté la bourse ? Bernard Connes-Lafforet, PDG-fondateur d'Infotel. ventes aux Etats-Unis supérieures au reste du monde. Ce qui était cohérent. En outre, nous avions fait école dans la mesure où au départ nous étions deux à proposer un logiciel de compression des données et nous nous sommes très vitre retrouvés avec 7 concurrents. Le marché de la compression a à peu près complètement disparu en 1994, à partir du moment où IBM a introduit la compression hardware. RB : Le volet services de vos activités occupe une place prépondérante. Comment vous différenciez-vous de la plupart de vos grands concurrents ? Bernard Connes-Lafforet : Dans le courant des années 80 les services avaient beaucoup crû et notamment en ce qui concerne le développe- Bernard Connes-Lafforet : En 1991 nous avions trouvé un « joli petit » logiciel américain qui était à vendre. Nous avions fait le déplacement à Boulder, dans le Colorado, pour rencontrer le créateur de ce logiciel à qui nous avions fait une proposition de prix. Seulement, la vente nous est passé sous le nez, car Platinum Software venait de s’introduire en bourse et avait décidé d’acheter ce même logiciel. Ils avaient fait une proposition à laquelle le créateur ne pouvait pas refuser. Elle était plus avantageuse que la nôtre, non liée au résultat, etc. Par ailleurs, nous avions demandé un crédit à la banque, laquelle avait mis trop longtemps à nous répondre et nous n’avions pas pu envoyer de proposition ferme assez vite. La leçon de cette anecdote était de prévoir à l’avance les disponibilités nécessaires. Cela impliquait la présence à nos côtés d’un capital-risqueur. BroadView nous avait amené à Boulder et c’est également BroadView qui nous a fait faire un dossier et trouvé, en 1993, un investisseur très intéressant : Thompson Clive. Monsieur Clive est resté avec nous pendant 10 ans, mais nous ne l’avions pas mis à contribution, faute de cible intéressante ! En 1998, cette ZOOM INFOTEL i-L&S personne nous a suggéré la possibilité d’aller en bourse, le but étant de financer notre croissance par un autre moyen que le capital-risque. La bourse nous apporté des capitaux qui nous ont été utiles pour quelques achats de sociétés. Elle nous a, par ailleurs, apporté une certaine notoriété, dans la mesure où il y a publication de rapports extrêmement précis et fiables. Cette notoriété s’adresse non seulement à nos clients et futurs clients, mais aussi aux candidats car le problème du recrutement est chronique dans notre métier. Pour le reste, nous savons que nous pouvons compter sur la bourse si une opération importante devait être engagée, avec des sommes qui ne seraient plus du même ordre de grandeur. Nous n’avons encore utilisé la bourse pour faire une augmentation de capital significative, mais cela reste dans les possibilités. RB : En cette période électorale, on a beaucoup parlé de stocksoptions. Quelle est votre position face à ce type d’outil pour motiver les dirigeants et les salariés ? Bernard Connes-Lafforet : Les stock-options qui permettent d’intéresser réellement les collaborateurs, ne sont plus intéressants pour l’entreprise du fait des nouvelles règles comptables. Plus, c’est devenu une véritable calamité. En effet, cela coûte plus cher que cela ne coûte réellement à la société. Vous vous pénalisez comptablement. Ainsi, quand vous émettez une stock-option, cela ne vous coûte rien, c’est du capital à venir, mais elle vous est facturée la probabilité de gain de la personne qui la reçoit, le tout basé sur des courbes aléatoires de variation du cours. Comme si le cours était de la loterie. Tel que c’est perçu par les analystes financiers, cela signifie que vous dépensez de l’argent que vous n’avez pas dépensé en réalité, que vous aurez peutêtre dépensé un jour, et encore, sous forme de dilution. En d’autres termes, on vous enlève de l’exploitation une charge qui n’existe pas, mais c’est une charge à venir qui ne sera jamais rééquilibrée puisque l’argent qui va rentrer, ira directement au capital sans jamais repasser par le compte d’exploitation. C’est ce qu’il faut comprendre avec la nouvelle comptabilité IFRS. LES « SERVICES » INFOTEL Maîtrise des données : « Expertise DB2 » pour aider les clients à administrer et optimiser leur SGBD ; « Archivage » pour prendre en compte les problèmes de stockage et de restitution de très grands volumes de données ; « Décisionnel » pour aider les utilisateurs à exploiter intelligemment le contenu des bases de données et à prendre les bonnes décisions. Gestion du patrimoine applicatif : « TMA » pour prendre en charge les applications existantes, et traiter tous les problèmes d’évolution, technique et fonctionnelle ; « Migration » pour passer d’un système à un autre (de Windows NT vers Windows 2000 et XP) ; « Expertise Production » pour prendre prend en charge le support et l’optimisation de la production informatique. Ouverture et l’évolution du système informatique : « Architecture technique Java » pour mettre en place les solutions d’architecture ; « Framework Java » pour aider à construire un environnement de développement basé sur les technologies J2EE ; « Développement avec Java » et « Formation Java » pour aider les développeurs d’application à mettre en place des applications informatiques dans un environnement Java. LES « PROGICIELS » INFOTEL Master Util : suite de solutions logicielles automatisées assurant les réorganisations, les restaurations et les sauvegardes des bases de données ; InfoRecovery : solution logicielle qui assure les restaurations et les sauvegardes des données ; InfoOptimizer : suite de solutions logicielles automatisées assurant la qualité et la performance des applications utilisant les bases de données relationnelles, comme DB2 ; InfoWink : solution logicielle permettant de « webiser » les applications mainframe ; Arcsys : plate-forme technologique permettant de traiter les applications d’archivage, comme la dématérialisation des factures, le contrôle fiscal des comptabilités informatisées, le coffre-fort numérique, etc. RB : Vous avez annoncé un plan à 2010 qui devrait amener la société à hauteur de 120 M€ de chiffre d’affaires. Comment cela va-t-il se passer ? Bernard Connes-Lafforet : Cet objectif tient déjà compte d’une part d’acquisitions, mais pas énorme. Nous pourrons faire beaucoup mieux, à condition de réussir les acquisitions substantielles sur lesquelles nous travaillons déjà. Nous recherchons une société qui soit complémentaire à la nôtre, plus orientée province, car nous sommes parisiens au départ. Nous nous sommes déjà bien développé en province, mais il existe encore de la marge de manœuvre. Après Odaxys à Rennes qui nous a donné une couverture de la région Ouest, nous pensons notamment à la région lyonnaise où nous n’avons qu’une présence embryonnaire. Nous sommes dans un esprit de conquête et de préparation de notre succession. Ce vers quoi nous voulons nous orienter c’est la croissance qualitative, parallèlement à une croissance quantitative. Au départ nous sommes partis sur des créneaux pointus. Sur chaque spécialité que nous avons choisie, nous voulons être excellent. Dans les années 90, nous avions crû rapidement en adoptant une approche quantitative parce que c’était la chose à faire à l’époque. En 1993, nous avons eu un petit coup de frein comme tout le monde, mais nous nous en sommes remis. Depuis quelques années maintenant, nous sommes confrontés au fait que le « tout venant » en informatique ne rapporte plus. Nous avons des acheteurs qui verrouillent les prix et qui mettent en concurrence des sociétés qui n’ont rien à voir ensemble, pour faire des choses qu’elles savent plus ou moins bien faire. Face à cela, nous voulons avoir à nouveau une croissance qualitative avec une forte spécialisation sur certaines niches. Nous devons être excellents sur chacune des niches, à savoir avoir les consultants de haut niveau, des progiciels lorsque cela est nécessaire de façon à avoir des marges plus consistantes. L’archivage est devenu une de nos grandes spécialités. Nous intervenons aussi dans le domaine du « Business Intelligence, » à Toulouse notamment. Là aussi nous avons mis en place une équipe spécialisée de grandes compétences. Nous n’avons pas encore de produit à nous sur ce thème car chaque chose prend son temps. i-L&S, lettre hebdomadaire, comporte 40 numéros par an. La rédaction ne garantit pas l’exactitude absolue, ni le caractère exhaustif des informations publiées. Directeur de la Publication : Roger BUI. Toute reproduction est strictement interdite. RCS Paris B 480 791 854. Dépôt légal 2e trimestre 2007. Envoyez vos communiqués par email uniquement ([email protected]). Editeur : iPresse.net, 99 rue Brancion, 75015 Paris. Cliquez : Bulletin d'Abonnement - Email : [email protected] - http://www.ipresse.net N° 098 - Mercredi 25 avril 2007 - Page 494