CORPS ET BIENS
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CORPS ET BIENS
galerie Artitude April/May 2014 Brussels Marianne Garnier CORPS ET BIENS Where reading and seeing become one In the mind of miniaturists, Marianne Garnier’s imagery dialogues with a variety of surrealist aphorisms she mines in newspapers or writes as she creates. She works with great economy, splicing drawings, collages, paintings and texts. She suggests to readers that her intimate approach be deciphered without paying heed to taboos. The artist’s purpose is to create a continuum from unfinished drawings, large spaces punctuated with unexpected accumulations whose motifs pass by, are lost, then return like fragments of events slipping into dreams and obsessions. The restless body floats freely through these empty spaces: naked, clothed, right side up or upside down, headless, rebuilt, hybrid. An entertaining, erotic, sensuous and, at times, burlesque dance evolves from one sequence to the next. When the painting is heard, it’s through a precise, sensitive brush stroke that fleshes out the bodies, genitals and faces to which the artist expertly gives colour. Elsewhere shapes fade, sucked up by the white of the paper and sent to oblivion. The bodies, sometimes in a domestic setting, possibly recall memories. Of childhood? Elsewhere, they’re tied to odd microstructures, little exhilarating explosions whose dense smoke has consumed the emotions, the fantasies and the desires at the heart of the stories. Desire really is the point when the reader is invited to “make spotless sheets sing” or to “light up household odours”. Desire too in the “dehiscence of bursts of laughter” or “the complex geometry of unconditional love”... The effect amplified by eagles, zebras and tigers that roam through the blooming and the coloured crystals of dreams Marianne Garnier invites us to share. Vincent Cartuyvels Quand lecture et regard ne « fond » plus qu’un Dans l’esprit des miniaturistes, l’imagerie de Marianne Garnier dialogue avec divers aphorismes surréalistes qu’elle tire de journaux ou rédige en cours de création. Dans une grande économie, elle imbrique dessin, collage, peinture et texte, en suggérant au lecteur une approche intimiste à décrypter sans tabou : il s’agit, avec l’auteur, de renouer un fil constitué d’esquisses incomplètes, de larges espaces ponctués d’accumulations inattendues dont les motifs passent, se perdent et reviennent, comme autant de fragments de situations qui s’insinuent dans le rêve ou l’obsession. Dans ces plages vides, le corps flotte, dans tous ses états : nu ou vêtu, à l’endroit, à l’envers, décapité, recollé, hybride. De séquence en séquence se déroule une danse ludique et érotique, sensuelle, burlesque parfois. Lorsque le pinceau intervient, c’est un trait sensible et précis qui donne chair aux corps, aux sexes et aux visages dont l’artiste construit savamment la couleur. Ailleurs les contours s’estompent, aspirés par le blanc du papier, renvoyés à l’oubli. Ces corps, parfois associés à l’espace domestique, évoquent de possibles souvenirs. L’enfance ?... Ailleurs, ils sont liés à d’étranges microstructures, petites explosions jubilatoires dont certaines fumées denses ont consumé les émois, les fantasmes ou les désirs qui sont au cœur même des récits. Car c’est bien le désir qui parle, lorsque le lecteur est invité à « faire chanter les draps trop propres » ou « allumer les odeurs domestiques ». Désir aussi dans la « déhiscence des éclats de rire » ou la « géométrie complexe de l’amour inconditionnel »... Des effets encore amplifiés par la présence des aigles, des zèbres et des tigres qui circulent à travers les floraisons et les cristaux colorés des rêves que Marianne Garnier nous invite à partager. Vincent Cartuyvels Onirism, a users’ guide Enjoy the unusual, smile at the playful language and images, believe in chance. Then follow the words into illustrated dream - fragments. Dive in, immerse fully, drink in the fantasy: flower or target or flame sex. Fire sex. Pretend to understand and loose your way in the mysterious summons. Tame by escalating danger sarcastic baboon, man-eating tiger, the other - then one’s own double. Be devoured. Understand and accept it. And, ultimately, enjoy the unmentionable. Françoise Osteaux Onirisme, mode d’emploi S’amuser de l’insolite, sourire aux jeux de langage et d’images, croire au hasard. Puis entrer, sur la pointe des mots, dans les rêves illustrés – fragments. S’y plonger, s’immerger, boire la tasse au fantasme : sexe fleur, ou cible, ou flamme. Sexe feu. Feindre de comprendre et se perdre dans l’injonction mystère. Dompter par danger croissant le babouin sarcastique, le tigre mangeur d’homme, l’autre enfin – puis son double. Se laisser dévorer. Le savoir, et l’accepter. Jouir, enfin, de l’indicible. Françoise Osteaux www.mariannegarnier.com www.artitude.be