Dans la boutique aux drogues

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Dans la boutique aux drogues
en images
en images
▲ CHEVROTAIN
On tirait le musc de la vessie
de cet animal. Cette illustration
tend à prouver que les
apothicaires fournissaient
aussi les parfumeurs.
▲ ÉLAN
La corne du pied
gauche de cet animal
garantissait de
l’épilepsie. La patte
trouvée dans la boîte
n’a toutefois soigné
personne, car elle
est encore intacte.
▲
MANDRAGORE
Recherchée comme
aphrodisiaque, la
plante, reproduite
ici sur une
boîte marquée
“coquelicot”,
était employée
en magie noire.
ALKéKENGE
Cet arbrisseau commun,
aussi appelé “Physalis”
ou “amour en cage”, a
sa place dans toutes les
boutiques d’apothicaire.
▲
Didier Vogel
▲
CHAMEAU
Au lieu de la
fougère annoncée
(capillaire), c’est
un chameau urinant
qui est représenté.
Les boîtes ont-elles
vraiment contenu
les produits
dessinés ? Ont-elles
changé de nom ?
▲
IPÉCACUANHA
Rapporté du Nouveau
Monde, c’est le nec
plus ultra au XVIIIe siècle.
Depuis qu’il a guéri le
Dauphin de la dysenterie,
Louis XIV ordonne
de le distribuer dans
toute la France. Toujours
utilisé comme vomitif.
Dans la boutique aux drogues
▲
ROSE DE PROVINS
Si estimée des Indes,
qu’elle s’y vend au poids
de l’or. Moyse Charas,
médecin du Roy, en fait
un sirop auquel il ajoute…
de l’esprit de soufre ou
de vitriol !
Aménagée au XVIIIe siècle, la pharmacie de l’Hôtel-Dieu-le-Comte à Troyes a
fonctionné jusque dans les années 1960. Cette ancienne “boutique
aux drogues” continue d’abriter, sur ses étagères en chêne brun rouge,
des boîtes médicinales intactes. Joliment illustrées des remèdes mythiques
qu’elles contenaient. Texte : Marie-Pierre Moyot. Images : musées de Troyes, sauf mention.
à savoir
BAUME DE JUDÉE
L’arbrisseau, dont la résine
cicatrisante s’écoule
dans des fioles, est gardé
par un janissaire, soldat
moustachu, coiffé
d’un turban, portant
fusil à l’épaule et sabre
à la ceinture.
▲
▲ RECYCLAGE
L’apothicaire a tapissé
l’intérieur des boîtes avec
des pages extraites des
registres de l’Hôtel-Dieu.
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l’aube nouvelle
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nº 73 ■ automne 2010
■ Où ? Musée de l’Apothicairerie.
Quai des comtes de Champagne, à Troyes.
Tél. : 03 25 80 98 97.
■ Quand ? Horaires d’hiver : du 1er octobre
au 30 avril, les vendredi, samedi et dimanche
de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h.
■ Tarifs. 2 €. Gratuit : moins de 18 ans, étudiants,
et pour tous, le premier dimanche du mois.
■ Les plus. Un ensemble unique de 319 boîtes
en bois peint, classé monument historique
(1958). Dans l’ancienne pharmacie de
l’Hôtel-Dieu-le-Comte, préservée en l’état
depuis le XVIIIe siècle.
■ Jardin de l’apothicaire. Cour du musée.
Gratuit. Jusqu’à fin octobre.
■ À lire. La Vie en Champagne, n° 17 ( janviermars 1999) et n° 51 ( juillet-sept. 2007).
▲ SILÈNE
Armé d’un gourdin,
un bambin chevauche un animal
fantastique. Cette silène,
qui date du XVIe siècle, fut évidée
à la main, à même le tronc.
Elle contenait de la jusquiame,
aux propriétés narcotiques.
Didier Vogel
▲ COQUELICOT
Avec un total de quatre
boîtes, c’était le produit le
plus stocké à l’Hôtel-Dieu.
Didier Vogel
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Didier Vogel
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PIERRES
PRÉCIEUSES
Au XIIe siècle,
la topaze
macérée dans
du vin soigne
la gangrène.
Quant au saphir,
il assainit
l’estomac.
IVOIRE
Boîte illustrée
par un éléphant.
Administrée
en tisanes
astringentes, la
râpure d’ivoire
était autrefois une
substance courante
et bon marché !
▲ BALEINE
Si cette boîte, ornée
de moulures, porte
le nom d’une plante
(le lierre), elle est
peinte avec
la baleine dont le
“blanc” (cervelle)
soulageait les
troubles nerveux.
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