Eléonore BOURBONNOIS - Université de Rennes 1
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Eléonore BOURBONNOIS - Université de Rennes 1
N° d’ordre : ANNÉE 2016 THÈSE D'EXERCICE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1 FACULTÉ DE MEDECINE Sous le sceau de l’Université Européenne de Bretagne THÈSE EN VUE DU DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Présentée par Eléonore BOURBONNOIS née le 23 octobre 1984 à Rennes Quelles sont les attentes, en matière de santé, des usagers du système de soins de Villejean (Rennes), à l’occasion de la création d’un pôle de santé? Thèse soutenue à RENNES le 29 mars 2016 devant le jury composé de : Vincent LAVOUE PU-PH Gynécologie-obstétrique; gynécologie médicale / président Patrick PLADYS PU-PH Pédiatrie/ Juge Françoise TATTEVIN Enquête qualitative auprès de jeunes de 14 ans et de femmes d’origine immigrée par entretiens de groupe. MCU associée en Médecine Générale, DMG Rennes / Juge Emmanuel ALLORY Docteur en Médecine Générale, Villejean (Rennes) , CCU DGM / Directeur de thèse Elisa QUEMENEUR Directrice du Planning familial 35 / Membre invité 2 PROFESSEURS DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS Nom Prénom AFFECTATION ANNE-GALIBERT Marie Dominique Biochimie et biologie moléculaire BELAUD-ROTUREAU Marc-Antoine Histologie; embryologie et cytogénétique BELLISSANT Eric Pharmacologie fondamentale; pharmacologie clinique; addictologie BELLOU Abdelouahab Thérapeutique; médecine d'urgence; addictologie BELOEIL Hélène Anesthésiologie-réanimation; médecine d'urgence BENDAVID Claude Biochimie et biologie moléculaire BENSALAH Karim Urologie BEUCHEE Alain Pédiatrie BONAN Isabelle Médecine physique et de réadaptation BONNET Fabrice Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques; gynécologie médicale BOUDJEMA Karim Chirurgie générale BOUGET Jacques Thérapeutique; médecine d'urgence; addictologie BOURGUET Patrick Professeur des Universités en surnombre Biophysique et médecine nucléaire BRASSIER Gilles Neurochirurgie BRETAGNE Jean-François Gastroentérologie; hépatologie; addictologie BRISSOT Pierre Professeur des Universités en surnombre Gastroentérologie; hépatologie; addictologie CARRE François Physiologie CATROS Véronique Biologie cellulaire CHALES Gérard Professeur des Universités émérite Rhumatologie CORBINEAU Hervé Chirurgie thoracique et cardiovasculaire CUGGIA Marc Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication DARNAULT Pierre Anatomie 3 DAUBERT Jean-Claude Professeur des Universités émérite Cardiologie DAVID Véronique Biochimie et biologie moléculaire DAYAN Jacques Professeur des Universités associé Pédopsychiatrie; addictologie DE CREVOISIER Renaud Cancérologie; radiothérapie DECAUX Olivier Médecine interne; gériatrie et biologie du vieillissement; addictologie DELAVAL Philippe Pneumologie; addictologie DESRUES Benoît Pneumologie; addictologie DEUGNIER Yves Professeur des Universités en surnombre Gastroentérologie; hépatologie; addictologie DONAL Erwan Cardiologie DRAPIER Dominique Psychiatrie d'adultes; addictologie DUPUY Alain Dermato-vénéréologie ECOFFEY Claude Anesthésiologie-réanimation; médecine d'urgence EDAN Gilles Neurologie FERRE Jean Christophe Radiologie et imagerie Médecine FEST Thierry Hématologie; transfusion FLECHER Erwan Chirurgie thoracique et cardiovasculaire FREMOND Benjamin Chirurgie infantile GANDEMER Virginie Pédiatrie GANDON Yves Radiologie et imagerie Médecine GANGNEUX Jean-Pierre Parasitologie et mycologie GARIN Etienne Biophysique et médecine nucléaire GAUVRIT Jean-Yves Radiologie et imagerie Médecine GODEY Benoit Oto-rhino-laryngologie GUGGENBUHL Pascal Rhumatologie GUIGUEN Claude Professeur des Universités émérite Parasitologie et mycologie 4 GUILLÉ François Urologie GUYADER Dominique Gastroentérologie; hépatologie; addictologie HOUOT Roch Hématologie; transfusion HUGÉ Sandrine Professeur des Universités associé Médecine générale HUSSON Jean-Louis Professeur des Universités en surnombre Chirurgie orthopédique et traumatologique JEGO Patrick Médecine interne; gériatrie et biologie du vieillissement; addictologie JEGOUX Franck Oto-rhino-laryngologie JOUNEAU Stéphane Pneumologie; addictologie KAYAL Samer Bactériologie-virologie; hygiène hospitalière KERBRAT Pierre Cancérologie; radiothérapie LAMY DE LA CHAPELLE Thierry Hématologie; transfusion LAVIOLLE Bruno Pharmacologie fondamentale; pharmacologie clinique; addictologie LAVOUE Vincent Gynécologie-obstétrique; gynécologie médicale LE BRETON Hervé Cardiologie LE GUEUT Maryannick Médecine légale et droit de la santé LE TULZO Yves Réanimation; médecine d'urgence LECLERCQ Christophe Cardiologie LEGUERRIER Alain Chirurgie thoracique et cardiovasculaire LEJEUNE Florence Biophysique et médecine nucléaire LEVEQUE Jean Gynécologie-obstétrique; gynécologie médicale LIEVRE Astrid Gastroentérologie; hépatologie; addictologie MABO Philippe Cardiologie MALLEDANT Yannick Anesthésiologie-réanimation; médecine d'urgence MEUNIER Bernard Chirurgie digestive MICHELET Christian Maladies infectieuses; maladies tropicales 5 MOIRAND Romain Gastroentérologie; hépatologie; addictologie MORANDI Xavier Anatomie MORTEMOUSQUE Bruno Ophtalmologie MOSSER Jean Biochimie et biologie moléculaire MOULINOUX Jacques Biologie cellulaire MOURIAUX Frédéric Ophtalmologie ODENT Sylvie Génétique OGER Emmanuel Pharmacologie fondamentale; pharmacologie clinique; addictologie PERDRIGER Aleth Rhumatologie PLADYS Patrick Pédiatrie POULAIN Patrice Gynécologie-obstétrique; gynécologie médicale RAVEL Célia Histologie; embryologie et cytogénétique RIFFAUD Laurent Neurochirurgie RIOUX-LECLERCQ Nathalie Anatomie et cytologie pathologiques ROBERT-GANGNEUX Florence Parasitologie et mycologie SAINT-JALMES Hervé Biophysique et médecine nucléaire SEGUIN Philippe Anesthésiologie-réanimation; médecine d'urgence SEMANA Gilbert Immunologie SIPROUDHIS Laurent Gastroentérologie; hépatologie; addictologie SOMME Dominique Médecine interne; gériatrie et biologie du vieillissement; addictologie SULPICE Laurent Chirurgie générale TARTE Karin Immunologie TATTEVIN Pierre Maladies infectieuses; maladies tropicales THIBAULT Ronan Nutrition THIBAULT Vincent Bactériologie-virologie; hygiène hospitalière 6 THOMAZEAU Hervé Chirurgie orthopédique et traumatologique TORDJMAN Sylvie Pédopsychiatrie; addictologie VERGER Christian Professeur des Universités émérite Médecine et santé au travail VERHOYE Jean-Philippe Chirurgie thoracique et cardiovasculaire VERIN Marc Neurologie VIEL Jean-François Epidémiologie, économie de la santé et prévention VIGNEAU Cécile Néphrologie VIOLAS Philippe Chirurgie infantile WATIER Eric Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique; brûlologie WODEY Eric Anesthésiologie-réanimation; médecine d'urgence 7 MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES-PRATICIENS HOSPITALIERS Nom Prénom AFFECTATION AME-THOMAS Patricia Immunologie AMIOT Laurence Hématologie; transfusion BARDOU-JACQUET Edouard Gastroentérologie; hépatologie; addictologie BEGUE Jean-Marc Physiologie BOUSSEMART Lise Dermato-vénéréologie CABILLIC Florian Biologie cellulaire CAUBET Alain Médecine et santé au travail DAMERON Olivier Informatique DE TAYRAC Marie Biochimie et biologie moléculaire DEGEILH Brigitte Parasitologie et mycologie DUBOURG Christèle Biochimie et biologie moléculaire DUGAY Frédéric Histologie; embryologie et cytogénétique EDELINE Julien Cancérologie; radiothérapie GALLAND Françoise Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques; gynécologie médicale GARLANTEZEC Ronan Epidémiologie, économie de la santé et prévention GUILLET Benoit Hématologie; transfusion HAEGELEN Claire Anatomie JAILLARD Sylvie Histologie; embryologie et cytogénétique LAVENU Audrey Sciences physico-chimiques et technologies pharmaceutiques LE GALL François Anatomie et cytologie pathologiques LE RUMEUR Elisabeth Physiologie MAHÉ Guillaume Chirurgie vasculaire; médecine vasculaire 8 MARTINS Raphaël Cardiologie MASSART Catherine Biochimie et biologie moléculaire MATHIEU-SANQUER Romain Urologie MENARD Cédric Immunologie MENER Eric Médecine générale MILON Joëlle Anatomie MOREAU Caroline Biochimie et biologie moléculaire MOUSSOUNI Fouzia Informatique MYHIE Didier Médecine générale PANGAULT Céline Hématologie; transfusion RENAUT Pierric Médecine générale RIOU Françoise Epidémiologie, économie de la santé et prévention ROBERT Gabriel Psychiatrie d'adultes; addictologie ROPARS Mickaël Anatomie SAULEAU Paul Physiologie TADIÉ Jean-Marc Réanimation; médecine d'urgence TATTEVIN-FABLET Françoise Médecine générale TURLIN Bruno Anatomie et cytologie pathologiques VERDIER Marie-Clémence Pharmacologie fondamentale; pharmacologie clinique; addictologie VINCENT Pascal Bactériologie-virologie; hygiène hospitalière 9 REMERCIEMENTS À Monsieur le Professeur Vincent LAVOUE Je vous remercie me faire l’honneur de présider ce jury de thèse. Veuillez trouver le témoignage de mon profond respect et de ma gratitude. À Monsieur le Professeur Patrick PLADYS Je vous remercie de me faire l’honneur de juger ma thèse. Recevez l’expression de ma sincère considération. À Madame le Docteur Françoise TATTEVIN Je vous remercie d’avoir accepté d’être membre de ce jury. Merci de l’intérêt que vous témoignez à notre travail. À Madame Elisa QUEMENEUR Je vous remercie de l’intérêt que vous avez porté à ce travail en acceptant de prendre part à ce jury. À Monsieur le Docteur Emmanuel ALLORY Pour m’avoir fait l’honneur de diriger cette thèse. Pour ta disponibilité, pour ton dynamisme, pour la motivation que tu as su nous communiquer, pour toutes ces heures de travail, pour la qualité de ton encadrement. 10 Aux professionnels de santé de Villejean, Pour toute l’aide apportée au cours de notre recherche. Quel beau projet que le votre ! Aux membres des associations Déclic femme et Le Relais, vous avez toute mon admiration pour votre engagement et le travail que vous réalisez sur le terrain. Merci d’avoir cru en mon travail. Aux usagers, merci de la confiance que vous m’avez accordée. Votre rencontre n’aura pas été sans impact sur ma pratique. A mes « co-thésards » Bertille, Gaëlle et Luc. Le hasard nous a associés sur ce travail mais nous nous sommes pourtant tout de suite entendus, comme une évidence. Combien de réunions, d’échanges de mails, de Tea Time ou de Pizza party durant ces 2 années… le temps passe bien vite quand on est si bien accompagnés. Un merci particulier à Bertille pour ces journées entières de codage, chez toi ou chez moi, si conviviales. 11 À mes parents, vous, ci présents tout au long de ma vie, êtes les grands absents de ce grand jour. Partis juste avant que je franchisse la ligne d’arrivée de ce marathon que vous avez vécu avec moi et que je n’aurai jamais terminé sans votre soutien. Toi ma petite maman, je n’ai pas de mot pour qualifier l’immense vide que tu laisses dans ma vie et la difficulté d’avancer sans toi. Je te dois tout ce que je suis. Toi papa qui n’est certainement pas pour rien dans mon choix de profession, j’espère porter aussi bien que toi le titre de « Dr Bourbonnois ». À ma « petite » sœur chérie, qui restera toujours ma « petite » sœur malgré nos seulement 18 mois d’écart. Toute une vie passée côte à côte, dans les bons moments et les plus durs qui ont aussi fait la particularité de notre relation si forte. Je continuerai à être là pour toi, comme je te sais présente pour moi, indéfectiblement. À mes frères, À Amaury, Martine, Erine, Méline et Kylian, ma famille du soleil. Qu’est-ce que 12000 km quand de tels liens nous unissent? Particulièrement à toi Kylian, mon filleul bien aimé, sache que je suis là, inconditionnellement, à tes côtés malgré la distance. À Sébastien, parti trop tôt, mon grand regret est de ne pas avoir eu le temps de construire plus de souvenirs ensemble. À ma Famille « Robert » après cette année difficile qui nous a tous éprouvés, sachez que je suis chaque jour reconnaissante de vous avoir à mes côtés. Quelle belle famille que la notre ! Et je suis heureuse de pouvoir offrir cela à Elisa. Tout particulièrement à ème Brigitte, notre 2 maman à tous, la vie a perdu encore quelques couleurs avec ton départ. A mes cousins, ma « Gatchik-Genau family », que j’aime nos délires passés et encore plus ceux à venir ! À ma famille « Bourbonnois » ce n’est pas parce qu’on ne se voit pas souvent que je ne pense pas à vous. À ma belle famille, merci de la place que vous m’avez faite dès le premier jour au sein de votre famille, j’espère que vous savez toute mon affection. À Alexis et Elisa, mes 2 amours. Toi Alexis, toi, ma vie « en plus beau », toi ma force tranquille, merci pour ces bientôt 10 années partagées, je n’ai aucun doute sur le fait que celles à venir seront tout aussi belles. Toi Elisa, notre petit bonheur tant attendu, mon « soleil à l’envers des nuages », tu illumines nos vies au delà de toutes mes espérances et je te promets de toujours m’attacher à être à la hauteur des tiennes. À mes Blondes chéries, « Ni vous sans moi, ni moi sans vous ». Ces années auraient eu une toute autre saveur sans vous à mes cotés, tout comme celles à venir. Merci d’avoir croisé ma route et surtout d’y être restées. A Eléonore, mon homonyme préféré : la distance n’aura jamais raison d’une belle amitié. Hâte que nos filles se rencontrent et qui sait…partent en virée à l’île d’Yeu ;) A tous mes amis que je ne peux pas remercier individuellement ici faute de place. J’ai pour chacun d’entre vous, une tendresse particulière. À mes futures associées, Marietta et Amélie, que j’estime autant personnellement que professionnellement. À mes enseignants et maitres de stage et à tous les patients rencontrés, qui ont construit le médecin que je suis. J’espère rester digne de vos enseignements et de la confiance que vous m’avez accordée. 12 SERMENT D’HIPPOCRATE Au moment d’être admise à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admise dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçue à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonorée et méprisée si j’y manque. 13 TABLE DES MATIERES I–INTRODUCTION.........................................................................................................16 II-METHODE....................................................................................................................17 III-RESULTATS...............................................................................................................18 A-Représentations.................................................................................................................................18 1-DuQuartier..........................................................................................................................................................18 2-Desprofessionnelsdesanté........................................................................................................................18 3-DuSystèmedesanté.......................................................................................................................................20 B-Attentes.................................................................................................................................................21 C-Spécificitésdessousgroupes:lesfemmesetlesjeunes.......................................................23 1-Lesfemmes...........................................................................................................................................................23 2-Lesjeunes..............................................................................................................................................................24 IV-DISCUSSION...............................................................................................................28 V–CONCLUSION..............................................................................................................31 VI-BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................................33 VII-TABLEAUX................................................................................................................34 A-Guided’entretienJeunes.................................................................................................................35 B-Guided’entretienFemmes.............................................................................................................36 C–Tableaucaractéristiquesdesjeunes.........................................................................................37 D-Tableaucaractéristiquesdesfemmes........................................................................................38 VIII-ANNEXES.................................................................................................................39 A–ANNEXE1:ProjetdesantépluridisciplinaireduPôledeSantéASVB(août2014)...39 IX-LISTEDESABREVIATIONS.....................................................................................40 14 Quelles sont les attentes, en matière de santé, des usagers du système de soins de Villejean (Rennes), à l’occasion de la création d’un pôle de santé? Enquête qualitative auprès de jeunes de 14 ans et de femmes d’origine immigrée par entretiens de groupe. Auteur : Eléonore BOURBONNOIS, doctorante en médecine générale, Faculté de médecine de Rennes. [email protected] Mots clés MeSH : Détermination des besoins en santé ; Recherche qualitative ; Participation sociale ; Populations sensibles. Determination of health care needs ; Qualitative research ; Social participation ; Sensitive populations. 45907 signes espaces compris (corps de texte), 4 tableaux 15 Résumé français Les politiques de santé actuelles donnent une place croissante aux patients. Dans cette dynamique, à l’occasion de la création d’un pôle de santé sur le quartier de Villejean, quartier prioritaire de la ville de Rennes, les professionnels de santé ont décidé de s’intéresser aux besoins en santé des habitants. L’objectif principal de cette étude était de recueillir les attentes en termes de santé des usagers du système de soins auprès de jeunes de 14 ans et de femmes d’origine immigrée, deux populations particulièrement visées par leur projet actuel. L’objectif secondaire était de recueillir leurs représentations en santé. Une étude qualitative par focus groups (FG) a été conduite avec des usagers recrutés par des associations du quartier. Une analyse thématique manuelle avec double codage a ensuite été réalisée. Deux FG de jeunes et deux de femmes ont été menés avec un total de 22 personnes. Le quartier était perçu comme particulièrement dégradé au niveau de l’habitat avec des relations de voisinage parfois difficiles, mais restait malgré tout valorisé par les jeunes avec un fort sentiment d’appartenance. Au sein de leur parcours de soin le médecin généraliste occupe une place centrale de même que le pharmacien. L’accès aux soins apparaissait favorisé par l’existence de secrétariats présentiels et le principal frein était financier. Leurs attentes semblaient essentiellement tournées vers une demande d’information, que ce soit sur des thèmes médicaux ( sexualité, addictions …) que sur les structures et le système de soin en général, et un besoin plus particulier pour les femmes d’un service d’interprétariat. Cette étude a également permis de préciser les comportements en santé des jeunes de même que leurs sources d’information. Ce travail devrait donc permettre d’adapter le projet de santé au plus près des besoins exprimés par la population. Résumé anglais Current health policies care more about patients. Therefore, on the occasion of the creation of a health center in the district Villejean, which is a priority area of Rennes, health professionals have decided to focus on the health needs of residents. The main goal of this survey was to gather the expectations in terms of health of.fourteen-yearold teenagers and female migrants, two groups particularly targeted by this project:. The second aim of this study was to get their health representations. A qualitative analysis by focus group was conducted with users recruited through neighborhood associations. A manual thematic analysis with double coding was then carried out. Two focus group of each group, were conducted with a total of 22 people. The area was seen as peculiarly degraded concerning the habitat but also in terms of neighborhood relationships. However, this place was still valued by young people with a strong sense of belonging. In their approved health care pathway, the General Practitioner and pharmacist are in a central position. Access to care appeared favored thanks to attendance-secretariats, and the main problem was money. Their expectations seemed to turn towards a request for information, either on medical topics (sexuality, addictions...) or on structures and care system in general. A specific need for an interpretation service was underlined by the women. This survey was also the opportunity to clarify the youth health behaviors but also their sources of information. This work should enable to adjust the health project closer to the needs expressed by the population. 16 I – INTRODUCTION Le « Pôle de Santé de Rennes Nord-Ouest » a été reconnu en 2014 comme pôle de santé par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Il est né de la volonté de l’Association Avenir Santé Villejean Beauregard (ASVB), regroupant 66 professionnels de santé (PS), d’améliorer la prise en charge des patients et la coordination des soins sur le quartier. Ce projet est issu de leur expérience professionnelle et de réflexions conjointes avec les partenaires locaux et les institutions. Les principaux axes de travail déjà définis sont : la santé des femmes, la santé des enfants, la santé mentale, la promotion de l’activité physique et programmes de nutrition, santé et précarité (Annexe 1). A noter qu’un comité d’usagers est actuellement en cours d’élaboration.(1) Mais ce projet coïncide-t-il avec les besoins ressentis de la population ? Le quartier de Villejean est défini comme Zone Urbaine Sensible (ZUS) depuis 2012. Comparativement au reste de la commune de Rennes, le pourcentage de jeunes, de femmes, de faibles revenus, de résidents de logements sociaux, de bénéficiaires de CMU et de personnes d’origine étrangère y est plus élevé. (2)(3)(4)(5)(6) Les représentations en santé varient selon de nombreux déterminants. Ainsi les représentations du professionnel de santé ne sont pas celles du patient et il existe une différence de perception de l’état de santé en fonction des caractéristiques socioéconomiques, de l’âge et du genre (synthétiquement la conception hédoniste du corps des classes moyennes et supérieures, des femmes et des jeunes s’oppose à la conception utilitariste des catégories populaires, des hommes et des personnes âgées), du lieu de résidence ( La probabilité de se déclarer en mauvaise santé est plus importante lorsqu’on habite en ZUS), mais aussi de la culture (7)(8)(9) (10). Or si les représentations varient, on peut concevoir qu’en conséquence les besoins ressentis en santé diffèrent également. Il apparaît donc important de donner directement la parole aux patients, qui par leur savoir expérientiel apportent un complément au savoir professionnel(11)(12), permettant l’émergence d’idées nouvelles, une meilleure adaptation des soins proposés par les PS et une plus grande adhésion des patients au projet thérapeutique (13)(10). Tout cela intervient dans un contexte qui depuis la loi du 4 mars 2002 accorde une attention croissante au point de vue des usagers dans l’organisation du système de soins. Ils ont désormais une place privilégiée dans les prises de décision que ce soit dans les établissements de soins ou les instances locales à nationales, mais ils sont encore très peu représentés dans le domaine des soins primaires.(14) L’objectif principal de cette étude était de recueillir les attentes en terme de santé des usagers du système de soins auprès de jeunes de 14 ans et de femmes d’origine immigrée 17 dans le cadre de la mise en place d’un pôle de santé. L’objectif secondaire était de recueillir 1 2 leurs représentations en santé. , II - METHODE Afin d’explorer les attentes et représentations des patients sur le système de santé, nous avons choisi d’utiliser une méthode qualitative. Nous avons choisi de nous intéresser aux jeunes et aux femmes car ils constituent deux populations particulièrement visées par le projet de soin de l’ASVB. La réalisation de focus group (FG) plutôt que d’entretiens individuels semblait davantage permettre l’émergence de nouvelles idées par la confrontation des points de vue. Pour que ces groupes soient productifs et que la parole se libère il est apparu important que les participants se connaissent déjà et il a été décidé de recruter des groupes déjà constitués par le biais d’associations locales. La population ciblée devait également utiliser le système de soin du quartier Villejean-Beauregard (sans forcément y habiter) et parler le français. Pour les jeunes nous avons sollicité l’association « le relais » constituée d’éducateurs spécialisés intervenant sur le secteur de Villejean dans le cadre de la protection de l’enfance pour prévenir les risques de désocialisation du public jeune. Un entretien exploratoire a été réalisé avec les éducateurs mettant en évidence l’impossibilité de faire cohabiter garçons et filles et des jeunes d’âges différents sur un même FG. Nous nous sommes donc focalisés sur les jeunes de 14 ans déjà ciblés par les actions de l’ASVB et avons interrogé séparément filles et garçons. Pour les femmes nous avons sollicité l’association «Déclic Femmes» qui oeuvre depuis 20 ans sur le quartier pour l’intégration et l’autonomisation des femmes d’origine étrangère. Un entretien exploratoire avec les responsables de l’association a été réalisé puis 2 FG. Les entretiens ont été enregistrés vocalement et retranscrits intégralement. Un double codage manuel puis une analyse thématique ont été effectués par 3 chercheurs. Chaque participant a donné son consentement libre et éclairé à l’utilisation des données recueillies pour la réalisation de cette étude. Le projet de recherche a été validé par le comité d’éthique du CHU de RENNES le 22 mai 2015 1 Ces 2 populations sont déjà au cœur des préoccupations des professionnels de santé comme le montre les axes « santé des femmes » et « santé et précarité » (annexe1) avec par exemple la mise en place de différentes mesures destinées à diminuer le nombre de grossesses non désirées sur le quartier en s’adressant entre autre aux adolescents. 2 Travail complémentaire des thèses de Bertille LEBORGNE, Gaëlle LECAVIL et Luc GUICHARD 18 III - RESULTATS 22 personnes ont participé à cette étude. Leurs caractéristiques sont reportées dans les tableaux 3 et 4. A - Représentations 1 - Du Quartier Image négative de l’habitat et des relations de voisinage Les femmes notamment, décrivent un habitat dégradé avec des logements vétustes et mal insonorisés : « F1: j’aime pas trop être dans des appartements. (…) Les murs de chez moi sont tombés donc ça me fait flipper ». Elles évoquent de mauvaises relations de voisinage avec parfois une certaine agressivité et des nuisances sonores: «F4: Par exemple mon appartement, il y a un voisin qui fait beaucoup de bruit parce qu’il boit (…) nous sommes pas bien dormi.». Les nuisances sonores émanent aussi des étudiants ou de personnes en état d’ébriété sur la voie publique. Elles évoquent une mixité sociale difficile à vivre parfois, «F2: les gens ici franchement on voit la différence beaucoup des classes sociales et tout. », des difficultés d’intégration avec une sensation d’isolement renforcée par la barrière de la langue. « F3: On n’a pas beaucoup de confiance ici avec les gens parce qu’on connait pas. » Les jeunes en revanche semblent bénéficier d’une capacité d’adaptation plus importante. Quartier valorisé Les jeunes évoquent très positivement leur quartier, quartier dynamique, dont ils sont fiers et pour lequel ils ont un très fort sentiment d’appartenance. « Parce que mon quartier il est bien. (…) Il est intéressant, tout ça (…) il se passe beaucoup de choses, souvent». (JF1). C’est un lieu familier, connu, où ils ont leurs habitudes et leurs amis, dont ils connaissent le fonctionnement et où ils se sentent en sécurité. « E: Dans l’idéal vous voudriez rester ou vous aimeriez aller ailleurs ? G5: dans un endroit calme ce serait bien. G1: nan ! Ici c’est mieux, t’as tous tes potes, tu fais du foot » 2 - Des professionnels de santé Le médecin généraliste Le médecin généraliste est clairement identifié comme le praticien de premier recours «G1: c’est mieux d’aller au médecin moi j’trouve (qu'à la pharmacie) (…) bah il nous 19 conseille ce qui est mieux. C’est leur métier en fait de nous dire quoi acheter.» avec un rôle central dans le système de soins. Il apparaît facile d’accès et certaines de ses qualités sont mises en avant, tel son calme, «JF1: ils sont pas en train de stresser de s’énerver [...] ouais d’avoir des mauvaises réactions [...] mais ils savent comment faire, ils savent comment gérer (JF1) », sa capacité d’adaptation au patient et le fort lien de confiance qui s’établit avec lui notamment de par son statut de « médecin de famille » « JF2 : Moi c’est Dr Y, moi je le connais depuis que j’ai 7 ans, du coup euh c’est bon j’ai confiance », « JF3 : il parle de comment ça se passe à la maison des trucs comme ça. Et après il me donnait des conseils. Du coup ça me mettait en confiance ». On peut entre autre voir cette confiance dans l’acceptation d’une consultation autonome des jeunes par leurs parents. «F11: Pour les enfants aussi. Le petit il a 12 ans donc il y a va tout seul. » Le secrétariat du médecin généraliste L’existence d’un secrétariat présentiel est clairement mis en avant et apprécié. «E : ça vous arrive de téléphoner vous même ? G5-6: non. G1 : Je demande à ma mère ou ma sœur. Sinon je passe prendre un rdv. G5 : ouais parce que le médecin sur la dalle il n’est pas loin. G6: il suffit de demander à la secrétaire. » L’absence de secrétariat physique semblerait donc rendre plus difficile l’accès aux soins. « F9 : Pour le téléphone c’est mon mari, il prend rdv par téléphone, moi non. E : quand vous voulez aller chez le médecin vous avez un rdv facile ? F9 : facile ! Pour le généraliste (…) mais pour le téléphone c’est difficile » Le pharmacien Concernant les jeunes, la pharmacie est essentiellement repérée comme le lieu de délivrance des médicaments sur ordonnance et de la pilule du lendemain, le rôle de conseil et de première orientation de soin est quant à lui peu connu. « G5: moi une fois je suis tombé. Ma mère a dit à ma sœur d’aller voir le pharmacien. (…) je ne suis pas allé en fait. J’ai été directement chez le médecin. » Les jeunes se disent également gênés par le manque de discrétion au comptoir. « C’est trop dangereux [...] on n’est pas tous seuls dans la pharmacie tu vois. Et puis ya des gens qui te connaissent et toi tu les connais pas. Ils peuvent savoir après ce que tu dis. Ou t’écouter » Les femmes quant à elle plébiscitent fortement le rôle du pharmacien notamment dans l’aide à l’explicitation des ordonnances et soulignent sa serviabilité et sa disponibilité. « F9: Très gentil le travail de la pharmacie. Moi donne l’ordonnance et la carte vitale et là il parle bien français, tranquillement, il parle des médicaments (…) Très très très bien. Très gentille la pharmacie » L’infirmière scolaire 20 Les avis sont assez partagés concernant l’infirmière scolaire. Mais elle semble malgré tout facilement accessible pour tous. «JF1 : Moi en tout cas j’avais confiance en cette infirmière ». Ils interrogent essentiellement la réalité du secret professionnel et du lien de confiance possible du fait de son lien avec l’institution scolaire. « G1: elle va balancer direct à la prof, le CPE tout ça, j’ai pas envie qu’ils sachent. [...] c’est bien l’infirmerie « de l’école » donc ça parlera après ». Ils peuvent également lui reprocher d’être parfois trop intrusive et suspicieuse dans ses questions ce qui peut les froisser et les freiner à la solliciter. «JF3 : En fait, je sais pas, c’est souvent chelou que eux, quand tu parles de choses comme ça ils croient que tu l’as fait. Alors que tu l’as jamais fait. (…) En fait elle nous a demandé alors qu’on a dit « non on fait rien, on pose juste la question » « vous êtes sûres ? Vous êtes sûres ? Vous êtes sûres ? » Et ben oui !! Je lui ai dit, on l’a jamais fait !!! » Le planning familial Le planning est bien identifié par les filles mais aussi surtout « pour » les filles, Il est considéré comme un recours possible et une source d’information sur la sexualité. La confiance en l’existence d’un secret professionnel y a clairement été mise en avant. «JF3 : et eux là-bas par exemple si tu es enceinte, tu peux avorter sans que tes parents le sachent. Et au lieu d’envoyer la lettre chez toi ils envoient au planning familial, c’est toi qui va chercher la lettre là-bas, sans que tes parents sachent » Les animatrices de Déclic ont pu relater des discussions avec certaines femmes de l’association qui regrettaient qu’une telle structure ou apparentée ne soit pas présente sur le quartier. « A :ah oui y’avait un autre point aussi qui était très important qui s’est posé, mais ça n’a pas été vraiment dit comme ça. Ca a été au travers de détours. Une sorte de planning sur place où les jeunes filles aillent, tout naturellement voir quelqu’un, ou parler de ce qui leur arrive. Parce qu’il y a des problèmes de jeunes filles qui tombent enceintes. » Satisfaction globale avec absence de critiques pour les femmes. On met en évidence une véritable satisfaction globale de la part des femmes concernant les soins qui leurs sont prodigués, avec toutefois un manque de critique parfois surprenant. « E : Et il est gentil ( votre médecin) ? F10: oui ! (...) E: Vous aussi F12 ? F12: oui aussi, il est gentil » 3 - Du Système de santé Problème d’orientation dans le système de soins avec méconnaissance des structures existantes 21 On note chez les femmes toujours, une certaine méconnaissance des structures existantes sur le quartier, qu’elles soient sociales, sanitaires, administratives ou associatives. « F9: c’est où le sport, la salle ? », « F5: C’est quoi le CES ? » Il apparaît difficile pour les femmes interrogées de s’orienter dans le système de soins. On peut y voir plusieurs raisons. Tout d’abord la barrière de la langue «F6: à l’hôpital je ne trouve pas la porte. E: à l’hôpital pour s’orienter ? F6: Oui, l’hôpital il est grand. Je regarde, je cherche (Plisse les yeux comme si elle déchiffrait quelque chose) » ensuite, la méconnaissance du mode de fonctionnement du système de soins et des offres existantes « A: avec ADECI c’est gratuit pour les plus de 50 ans. F6: c’est quoi ? », et enfin le fait que bien souvent ce ne sont pas elles qui gèrent le côté administratif mais plutôt leur mari. « E: et le remboursement se passe bien ? F11: Je ne sais pas, j’ai jamais demandé… E: c’est votre mari peut être qui s’occupe des sous ? F11: oui. » Problème d’accès aux soins pour raison financière Le principal frein exprimé à l’accès aux soins est financier. « F2 : Mais ils croient qu’avancer les frais c’est bien pour nous, ils croient qu’on a les moyens d’avancer? F3 : moi des fois j’ai même pas envie d’aller chez le docteur parce que c’est la même chose ». L’avance des frais est problématique pour certaines femmes avec un impact important sur leur budget quotidien « F2 : mon dermatologue il prenait pas la carte vitale! ils m’ont fait des feuilles de soins. J’ai du payer, 74 euros. Mais moi j’ai un mi-temps. Vous imaginez 74 euros sur 600 euros, j’aide ma mère, je fais des courses tous les mois, j’ai du gasoil a mettre, j’ai des assurances à payer… bah eux ils s’en foutent! Mais 74 euros ça fait de l’argent! Et ça après pareil ça va me faire stresser parce que je vais me dire “ oulala j’espère que je vais pas avoir de problème avec ma banque.. (…)Et le problème aussi c’est qu’ils réfléchissent pas si après t’as de quoi te nourrir, de quoi dormir de quoi...Ouais parce qu’ils savent pas! ». Elles critiquent également l’idée que cela puisse permettre une prise de conscience du coût des soins. « F2 : Mais ils croient qu’avancer les frais c’est bien pour nous, ils croient qu’on a les moyens d’avancer? ». Le remboursement peut être jugé insuffisant parfois, notamment concernant les soins dentaires et d’optique. Mais pour d’autres la santé est une question prioritaire pour laquelle elles consentent à payer le prix demandé. « E : Est ce que vous avez déjà limité vos soins parce que ça coûtait de l’argent ? (…) F11 : c’est la santé ! F10 : c’est important. (…) F9 : non, non, non. F11 : non la santé d’abord ! F9 : santé premier ». B - Attentes Un lieu d’activité physique pour la pratique du sport 22 Les femmes sont apparues très intéressées par la possibilité de pratiquer le sport en étant encadrées sur le quartier. Pour certaines, des créneaux dédiés aux femmes seraient appréciés et bien sûr le coût devrait être adapté. « F10 : je demande la salle de sport. E: ça vous intéresserait vous la salle de sport ? (Certaines): oui, oui. A: en plus s’il y a un créneau de femmes c’est pas mal ! E : De ce que j’ai compris : c’est difficile de faire du sport hommes et femmes mélangés ? (Certaines : Oui) C’est pour pas montrer son corps c’est ça ? F6 : oui. E : Et vous ça vous dérangerait de faire du sport avec des hommes ? F10 : non. » Demande d’informations sur la santé Les femmes sont très demandeuses de réunions d’informations sur la santé. Les principaux thèmes à aborder seraient : l’alimentation (en rapport avec le diabète et le surpoids), la gynécologie (contraception, ménopause...), les troubles du sommeil, les douleurs articulaires (gestion, prévention… ), les droits des patients, le fonctionnement du système de soins. Au cours des FG les jeunes ont montré quant à eux un fort intérêt sur les questions concernant la vie sexuelle et affective (thème mis au premier plan lors des discussions) « G2 : Je suis venu ici pour manger un kebab et pour parler du sexe », « G1 : mais d’où on peut savoir si on a le sida ? » et les addictions. « G2 : Et fumer des cigarettes c’est bien pour la santé ou pas ? », « G3 : La chicha, c’est plus pire que la cigarette ? ». Les entretiens mettent en évidence de nombreuses lacunes ou fausses croyances dans le domaine de la santé qui nécessiteraient des informations spécifiques. « G5 : Mais c’est la femme qui donne le sida ? ou c’est l’homme ? J’ai jamais compris ça », « JF1 : Elle a avorté plein de fois et là elle va encore avorter. Moi je dis si elle continue elle va mourir hein ! JF3 : même, elle pourra plus avoir d’enfant tout ça. » Demande d’un interprétariat Nous l’avons déjà vu la barrière de la langue est un obstacle important à une prise en charge optimale, certaines patientes se mettant même en danger car ne pouvant exprimer leurs plaintes. « E: est-ce que c’est facile d’aller chez le médecin ? F6 : non c’est pas facile ...] la première fois que j’ai été chez le médecin je ne parlais pas français bien. La première grossesse (…) j’ai fait une fausse couche pendant que mon mari était au travail. De mercredi jusqu’au samedi je n’ai pas vu de médecin (…) Je ne parlais pas français (…) ma copine était au travail,(…). Mon mari travaille. (…). Maintenant ça va. Je comprends. Je ne resterai pas toute seule. » Lors des différents entretiens avec les jeunes ou les femmes on a pu observer que certaines familles en arrivant sur le quartier préféraient consulter à l’extérieur du quartier pour pouvoir avoir un médecin allophone, puis une fois la langue mieux maitrisée revenaient 23 sur le quartier. « F9 : avant en France, j’étais médecin à Pacé, algérien, il parle arabe, facile moi parler. (…). Et maintenant, je vais à Kennedy » Demande d’un engagement des professionnels sur la dispense d’avance de frais et d‘information sur les droits des personnes Comme nous l’avons vu l’avance des frais pose un vrai problème d’accès aux soins pour certaines. Elles souhaitent aussi être informées d’avantage sur leurs droits et les prestations auxquelles elles peuvent prétendre. « E : Est ce qu’il y a des thèmes que vous aimeriez aborder ? A : déjà connaître tous ses droits. A: oui déjà ce serait pas mal. », « F1 : les gens (NB : les PS) ils vous proposent pas. Quand y a un moyen ils vous disent pas. Vous avez les moyens de vous faire rembourser? Non? Ils en profitent. » C- Spécificités des sous groupes : les femmes et les jeunes 1- Les femmes Position sociale et impact d’une représentation négative De ces entretiens ressort la condition particulière de ces femmes, notamment leur dépendance à leur entourage concernant les démarches administratives « F9: Moi je vais chez le médecin avec mon mari, il va expliquer pour la santé pour le médecin (…) Il parle bien français », « E : du coup vous avez besoin de vos enfants parfois pour vous aider ? F10: quelques fois », les questions financières « A : moi je dis ce qu’elles ont en commun toutes c’est la dépendance économique. Donc c’est pas elles qui décident. », mais parfois même dans la gestion de leur emploi du temps « A: Ya certaines quand même on sent quand même à 16 heures, il faut rentrer ! ». Ce manque d’autonomie est évidemment fortement lié à l’absence de maîtrise du français. Si lors des FG les femmes n’ont pas abordé le sujet, en revanche lors des entretiens exploratoires avec les membres de l’association est ressortie l’existence d’une certaine soumission voire de violences conjugales chez certaines femmes qu’elles accompagnent justifiant la mise en place d’opérations spécifiques « A : Beaucoup de non dits. Donc on le voit, mais on profite des occasions justement de la journée de la femme de tout ça pour dire, toujours rappeler qu’il y a des médecins, des services, des hébergements, des lois. On ne frappe pas, on ne fait pas n’importe quoi à une femme, elle est protégée. » Elles sont pour la plupart femmes au foyer et évoquent une charge importante de travail, source de fatigue et de stress. « F6 : je suis tout le temps fatiguée. F9 : Comme moi. F6 : La maison, l’école, les magasins, la maison, le ménage, les enfants. E: vous avez des 24 journées fatigantes. F6 : oui surtout le soir je suis très fatiguée ». Les jeunes femmes ont rapporté être victimes de préjugés que ce soit de par leur origine, « F2 : mais aussi voilà la France elle bloque le travail ça peut jouer sur le moral aussi parce que tout le temps c’est non ! Parce que t’es un arabe, ou t’es un machin, ou t’es noir. Si je parle de mes opinions religieuses on va me regarder différemment », leur religion ou le port du voile « F1: mais franchement moi je déteste les remarques qu’on fait enfin aux musulmanes ou non musulmanes, mais des jeunes filles qui se couvrent ou pas (…) Quand on sort le matin on se demande qu’est ce qui va nous arriver aujourd’hui. Qu’est ce qu’on va encore nous sortir ? », certaines personnes allant même jusqu’à présumer de leurs capacités « F1: Alors qu’on est exactement comme eux, on a suivi les mêmes études, mais on nous regarde vraiment autrement.. Parce que quand on nous regarde, c’est comme si on nous 3 demandait « t’es pas en pro ? », juste d’être étranger… » 2- Les jeunes Comportements en santé Ces entretiens nous éclairent sur certains comportements des jeunes en matière de santé. On met en évidence une relative autonomie dans la sollicitation du système de soins que ce soit pour la prise de rendez-vous, dans la consultation des médecins « G1 : avant je partais tout le temps avec ma plus grande sœur, mais maintenant je vais toujours tout seul. G2 : tout seul tout seul. G3 : seul. G5 : ça dépend, mais la plupart du temps on va tout seul. » ou la prise des médicaments « j’avais pris plusieurs (paracétamol), de 1000 je crois (…) j’avais trop mal au ventre, du coup 1 c’était pas assez, (…) j’ai pris plus de la moitié du paquet. ». Leurs démarches de santé sont également souvent effectuées en groupes « E : Vous y allez ensemble ou à la place de ? JF3 : à la place de. (…) ouais des fois on y va à 2, mais c’est pas elle qui parle c’est moi, ou des fois j’y vais pour elle et elle attend dehors » . Leurs comportements sont fortement influencés par le groupe, le regard de l’autre « G2 : tu vas mettre un casque, tu vas te foutre la honte, laisse tomber ! » mais aussi par la famille, que ce soit en positif « G1 : on boit de l’alcool nous ? On est morts !! », « G1 : moi je fume pas parce que dans mon entourage c’est pas bien, si tu fumes t’es mort. Et j’ai très très peur de ça. La vie de ma mère, si je me fais attraper !! », ou en négatif « JF1 : Ya des parents qui sont sans autorité, ils laissent leurs enfants fumer devant eux.», « E : donc t’as conduit la voiture de ton père ? G2 : parfois il me donne les clés et me dit « ramène la voiture ». (…) Depuis que je suis petit en fait mon père il me montrait. Ca fait 2 ans que je sais conduire. » . 3 « en pro » = « en bac professionnel » 25 On remarque effectivement que l’interdit familial est fortement respecté mais à l’inverse qu’une éducation défaillante peut engendrer des prises de risque inconsidérées. « G1 : moi mon père il passe souvent par la dalle pour voir ce que je fais. G6 : Mon père il peut me surveiller par le balcon. G5 : Si on fait un truc de mal ils peuvent nous voir. E : et ça vous empêche de faire des choses ? G1 : bah ouais des fois. » Prises de risque Les comportements en santé des jeunes sont souvent marqués par des prises de risque. Concernant la sexualité, ils rapportent dans leur entourage des rapports sexuels non protégés, par défaut de moyens « JF1 : ils avaient plus de capote. » ou par confort « JF2 : Et moi yen a une qui m’a dit « moi je m’avorte parce que c’est nul », enfin la capote elle gène. », voire avec des partenaires multiples « G1 : Il y en a qui se partagent même des filles. Entre potes ils font des partouzes. ». Ils évoquent également la possibilité de relations sexuelles tarifées qui ne semblent pas vraiment leur poser de problème si ce n’est le risque de transmission de MST. « A : et toi ce qui te gêne le plus chez les prostituées, c’est le risque du sida ? Ce n’est pas le fait de payer ? G1: payer ce n’est pas un problème mais c’est de trouver de l’argent ». On observe des conduites à risques également sur la route avec une conduite automobile sans permis « G2 : Une autre fois on a conduit en cachette, mais on a crevé plus loin » ou des prises de risque en deux roues avec provocation des forces de l’ordre « G2: moi je fais de la moto au quartier. Sans casque, sans assurance, moto volée. Je kiffe faire des courses poursuites avec la police ». On relève une forte proximité de l’alcool et des stupéfiants sur le quartier, « E : Vous en entendez parler sur le quartier ou dans votre entourage ya des personnes qui se droguent? G2 : non pas dans notre entourage, mais au quartier si. On voit toujours. (…) G1 : bah ils vendent du shit », « E : donc vous voyez des gens alcoolisés ? G2 : bien sûr ! G2 : Ils sont sur la dalle comme ça. », avec une exposition parfois précoce « G1 : ya F. il fumait du shit à 7 ans !! G2 : tu te souviens quand on était allés chez G, il fumait du shit et buvait de la bière » et une facilité d’accès au deal pour ceux qui le souhaitent. « G1 : Si j’ai envie d’acheter du shit j’y vais, normal quoi. Je passe 10 euros il me file 10g, ça c’est normal. Après il m’a dit si t’as envie de vendre, tu me le dis à moi. » Violence intrafamiliale et omniprésente sur le quartier surtout pour les garçons Des violences intrafamiliales sont évoquées «JF1 oui ma mère elle a été battue par mon père, et il y a eu des accidents graves », «JF1 : J’étais à l’hôpital parce que ma mère elle m’avait tapée », «G1 : mon oncle il avait écrasé sa cigarette sur la main de mon cousin ». 26 Mais surtout ils décrivent de nombreuses scènes de violences auxquelles ils sont confrontés au quotidien sur leur quartier « E : vous entendez parler de violences dans votre entourage ? G5: oui, toujours ! G1 : bah la dernière baston c’était hier G6: au collège », On remarque un certain fatalisme dans leur discours à l’évocation de ces violences qui seraient inhérentes à la vie en banlieue. « E : vous pensez que c’est partout pareil ? G1: bah en banlieue ouais. ».. La violence y est donc banalisée de même que l’utilisation d’armes qu’ils savent pouvoir se procurer facilement. «G1: bah moi j’ai un couteau sur moi des fois », «G1: ou sinon je lui dis de venir quelque part la nuit dans un endroit où il y a personne qui viendra nous déranger. Avec des armes, par exemple des pistolets à plomb. (…) E : tu peux trouver des pistolets à plomb comme ça ? G1 : oui je peux demander à H qu’il m’en achète à l’armurerie. Mais la première chose c’est la gazeuse (bombe lacrymogène). G5 : ou le tazeur. ». Ils racontent ce risque permanent de la violence mais semblent pour autant se sentir en sécurité sur leur quartier. « G1 : de toute façon sur la dalle on peut se battre à tout moment », « E : mais il y a des fois où vous avez peur de sortir dans la rue. G1 et G5 : non. G6: on n’a pas peur. » La violence fait aussi partie intégrante du mode de fonctionnement des groupes de garçons, avec ceux qu’ils appellent « les grands frères » (des garçons de 15-16 ans), avec lesquels il vaut mieux être en bons termes. « G5 : si t’as une bande t’es tranquille. G1 : t’as pas d’embrouille. Faut pas trainer toujours tout seul ». Ils décrivent des rites initiatiques marqués de violence par lesquels on leur permet de s’endurcir « G5 : Mais des fois c’était marrant, parce qu’ils jouaient un jeu avec nous. Si tu perds bah il te frappe. Si tu gagnes, c’est toi qui le frappes (…) G1: Mais après j’ai pas envie de le frapper fort, sinon il va me frapper fort après. (…) et il frappait toujours fort. », « G1 : et j’avais un cousin il me disait « je te frappe comme ça t’as de l’endurance ». E: Tu penses que c’est vrai ? Qu’il faut s’endurcir comme ça ? G5: Bah ça endurcit, après t’as plus mal si quelqu’un te frappe. » mais aussi de pouvoir bénéficier par la suite de la protection de ces aînés. Par ailleurs pour des raisons d’honneur à sauvegarder ils n’envisagent à aucun moment de s’y substituer sous peine d’être considérés comme lâches et gèrent donc seuls les conflits auxquels ils peuvent être confrontés. « E : Vous faîtes votre loi vous même en fait. G5 : bah oui ! E : Vous vous débrouillez entre vous. G5 : Il nous harcèle, alors on le harcèle aussi! G1: Ou on frappe avec des armes. E : Donc vous surenchérissez. G6 : On se venge. », « E : Et en parler à des adultes ? G1: Non. Si j’en parle à quelqu’un ils vont me dire « sale pute ». Tu vois c’est un peureux un peu tu vois. G5 : t’es une balance. » Pour reprendre leurs propres termes c’est la « loi du plus fort » qui prévaut. « E : Donc les plus fort sur le quartiers ce sont les bandes quoi. G1 : ouais. G5: bah si t’es plusieurs, t’es plus fort (...) G1: En fait vous savez c’est quoi la loi du quartier ? C’est la loi du plus fort. » Sources d’information en santé Lorsqu’on les interroge sur leurs sources d’information en santé on remarque que 27 leurs relais sont multiples mais peu issus du milieu de la santé. En priorité ils vont citer leurs pairs, parfois la famille (avec une place privilégiée pour les grandes sœurs) ou les animateurs du quartier (en fonctions de leurs affinités). «E : vos parents ils vous donnent des informations sur la santé, sur ce qui est bon à faire ou pas ? JF2: bah oui, parce que ce sont nos parents quand même! ». Les professionnels de santé semblent peu sollicités notamment par peur du jugement. A noter qu’il en est de même avec la famille pour les questions relatives à la sexualité. «A: et si t’as des questions auxquelles tu n’as pas de réponse ? Est ce que tu irais les poser ? Et à qui ? G1: des questions de quoi ? Sur le cul ? Pas à ma famille! G5: pas à ma famille !» Les modes de communication les plus appréciés sont le témoignage, la voie orale. «JF2 : (une personne est venue témoigner sur les addictions au collège) c’était bien… en plus il nous avait bien dit au départ, «ça vous énerve un peu d’être là, mais à la fin vous voudrez plus partir.» En plus c’était vrai, on voulait pas partir » Le support papier est peu utilisé, soit parce qu’il laisse des traces, « JF3 : tu sais le truc que tu m’avais donné là, la contraception le titre là, elle voulait me donner, moi j’ai dit «je prends pas ! ».Surtout en ce moment mon père il fouille beaucoup ma chambre hein! Donc euh si j’ai ça là… » soit parce qu’il n’est pas adapté. « G6 : des fois je regarde, je lis quelques lignes, je comprends rien, je laisse (...). Mais il y a des mots que je ne comprends pas (....) bah si ça se trouve toi tu vas comprendre mais pas moi. ». Ils citent aussi internet mais avec quelques réserves «JF1: je peux chercher sur internet. Mais si ya des trucs dégueulasses et si ma mère elle voit ça dans l’historique moi je suis dans la merde ». La question de la sexualité a été plus particulièrement abordée. Leurs amis ont ici vraiment toute leur place, avec un fort crédit apporté à ceux pouvant prétendre avoir de l’expérience. «E : C’est plutôt au relais que vous poseriez ces questions là éventuellement ? JF2 : Ouais. Ou les gens qui ont déjà fait. E : Mais si personne ne l’a fait autour de vous ? JF3: non moi j’en parle pas. JF1 : je connais quand même quelqu’un qui aura quand même appris ça. Même s’il l’aura pas fait. (…) JF2 : je me débrouillerai simplement. Ou la maison verte. ». Chez les garçons il s’agit notamment des « grands frères » qui les « éduquent » avec entre autre des repères temporels très précis. «G1 : Ou un grand du quartier tu peux demander. La dernière fois y’en a un il m’a expliqué comme ça, j’avais rien demandé. Il m’a dit à 13 ans tu dois embrasser une fille. G6:. A 15-16 ans tu fais la première fois l’amour. A 16 ans tu l’as fait 3 fois, après à 17 ans, bah tu commences à trouver ta femme pour le mariage. » La place de l’école est fortement discutée. Si les garçons ont « hâte » d’assister aux cours sur la reproduction en fin de 4ème, «E : Et par exemple d’avoir des cours à l’école, vous trouvez ça bien ou pas ? G1 : si c’est ça ce serait excellent, mais c’est pas toujours ça. (...) en fait à chaque fois c’est pas intéressant mais quand on parle de ça c’est intéressant. E : Donc tu trouves ça bien qu’on parle de sexualité en SVT ? G1 : oui », les filles interrogées, quant à elles, trouvent que là n’est pas le rôle de l’école et se trouvent gênées d’aborder le sujet en cours. «JF1 : ouais et comme en ce moment on fait des trucs dégueulasses.[...] On 28 fait des trucs chelou en SVT. », «JF3 : Et moi en tout cas on m’a dit ça quand j’étais petite, j’ai pas besoin d’apprendre ça au collège. Ca m’intéresse pas ». Elles sont très inquiètes de ce que l’ont pourrait penser d’elles, notamment que l’ont puisse imaginer, de par leur questions et l’intérêt qu’elles portent au sujet, qu’elles ont déjà des rapports sexuels. «JF3 : bah il va se poser des questions, je sais pas (…) bah je pose des questions sur la sexualité, il va croire que je pense… non merci. » On remarque également chez elle le besoin de se sentir concernées pour s’intéresser à un sujet. En l’occurrence la sexualité n’est pas dans leurs interrogations du moment et elles ne vont donc pas prêter attention aux informations qui leurs sont données. « JF2 : on en a déjà parlé, t’avais qu’à écouté ! JF3 : j’étais pas intéressée jt’ai dit. JF1 : donc pourquoi tu demandes maintenant si t’étais pas intéressée ?? » IV - DISCUSSION Forces et faiblesses de l’étude La première limite de notre étude tient à la réalisation des FG. De par les spécificités des populations ciblées, le mode de fonctionnement des associations contactées et les aléas du calendrier, après des semaines voire des mois de recrutement difficile, les entretiens se sont décidés à la dernière minute ne permettant pas de trouver un animateur extérieur disponible. Les FG ont donc été animés par l’enquêtrice principale qui manquait d’expérience en ce domaine. On peut par ailleurs remarquer que les femmes notamment ont eu tendance à n’apporter que peu de critiques sur l’exercice de leurs PS. Cela tient-il au manque de maîtrise de la langue ? À un lien de confiance insuffisant avec l’enquêtrice? Ou au fait qu’elles aient été mises au courant par les associatives que l’enquêtrice était elle-même un professionnel de santé ? Ou encore cela tient-il à la nature de leur relation médecin-patient, qualifiée de « bien souvent descendante » par une des associatives, qui ne permet pas l’élaboration de critiques ? On sait que la majorité des usagers éprouvent un grand respect pour les professionnels et qu’il leur est difficile de tenir des positions contraires (11). Pour cette population peut être qu’une « observation participative » de la part de l’enquêtrice aurait été plus adaptée qu’un FG. La méthode aurait été de participer aux animations en se présentant comme enquêtrice et explorer leurs représentations en santé au décours des activités. Représentation et Représentativité de la population au sein du futur comité d’usagers L’absence de critiques exprimées ne doit évidemment pas faire conclure à l’absence réelle de critiques mais aussi peut être à un recul ou une expérience insuffisants pour pouvoir 29 les émettre. Ces femmes manquant déjà d’informations sur ce qui existe sur le quartier il est difficile pour elle d’apporter des critiques ou d’imaginer de nouvelles solutions. On peut ainsi s’interroger sur la manière de rendre compte des problèmes de santé de certaines populations qui ne peuvent l’exprimer. Un des projets de l’ASVB étant de créer un comité d’usagers à visée notamment consultative sur les actions du pôle, comment y représenter l’avis de ces populations ? Une des solutions pourraient être de passer par les associatifs qui connaissent bien leurs problématiques et donc de mixer associatifs et usagers au sein du comité. L’autre possibilité serait d’accorder un temps de formation à ces populations pour leur donner un minimum de connaissances sur le système de santé et le quartier afin d’outiller leur réflexion (11). Enfin se pose la question de la représentativité du futur comité d’usagers. Est-il nécessaire de représenter tous les publics ou bien certains peuvent-ils parler au nom de tous ? V. Ghadi et M. Naiditch ont étudié en 2005 les processus de construction de la légitimité de la participation des usagers. Selon eux « le choix des usagers sollicités devrait d’abord être guidé par la nature des objectifs du projet à construire plus que par le souci de représentativité statistique”. Dans de tels dispositifs “ participatifs ” le but n’est pas de refléter le point de vue de toute la population mais de faire émerger de nouvelles idées, différentes de celles des professionnels. La légitimité du groupe s’obtient ensuite en passant d’une somme d’expériences individuelles à l’émergence d’une parole collective. Ce dernier point passe souvent par un temps de formation permettant d’accéder à un socle commun de connaissance puis par un temps de délibération entre usagers afin d’accéder à une expertise profane collective qui pourra ensuite s’articuler avec les expertises professionnelles. (11) Parallèle avec le projet de santé actuel de l’ASVB Il apparaît dans ces entretiens que les personnes interrogées ne verbalisent pas réellement d’attentes particulières concernant leur santé. Cependant ces FG ont permis de mieux cerner leurs comportements et représentations en santé et les problèmes rencontrés. Il est donc possible en conséquence d’en déduire des adaptations à apporter aux missions de l’ASVB et au mode de communication à adopter auprès de ces populations. Si l’on reprend le projet dessiné par les professionnels de l’ASVB on s’aperçoit qu’un certain nombre d’attentes ici soulevées ont déjà été prises en compte. Ainsi il est prévu de pouvoir avoir recours à un service d’interprétariat à distance, de faciliter l’accès à la contraception notamment pour les mineures et un « rallye vie sexuelle vie affective » est déjà mis en place dans un collège du quartier dans une optique éducative. La promotion d’une alimentation équilibrée et de l’activité physique est également prévue. (Annexe 1) Cependant quelques axes restent à développer tels la prévention chez les jeunes des conduites à risques en matière d’addictions et de sécurité routière. Concernant les jeunes filles, il semble que la mise en place d’une antenne du planning familial sur le quartier serait certainement bénéfique. La structure semble de confiance et connue. Les jeunes se 30 sont saisis de l’occasion d’avoir des professionnels disponibles lors des entretiens pour poser des questions très variées relatives à la santé, démontrant ainsi l’intérêt qu’il y aurait à organiser des interventions auprès du public jeune (en cours, dans un local associatif, ou par une simple présence ritualisée dans un lieu donné où les jeunes sauraient les PS accessibles pour poser leurs questions…). Le contact direct nous l’avons vu est à favoriser chez cette population. De même que le fait de bénéficier de la CMU-C réduit la probabilité de renoncer à des soins pour raison financière (15), il semble important que les professionnels s’engagent à proposer la dispense d’avance de frais aux populations qui le nécessitent. Le coût des soins semble avoir un impact notable sur le budget et la dispense d’avance des frais est ici un élément majeur afin de favoriser l’accès aux soins S’il est envisagé de former des médiateurs santé pour accompagner les patients dans leurs démarches administratives, il apparaît nécessaire de prévoir une information plus globale sur l’offre de soins du quartier, les structures existantes et le parcours de soins en général. Renforcer le rôle des parents Au moindre problème concernant leurs adolescents, les parents sont pointés du doigt et déclarés comme permissifs ou démissionnaires. Or on remarque que finalement leur autorité est ici mise en avant par les jeunes. Les interdits ou les autorisations posés par ceuxci sont respectés plus que nul autre. Si les jeunes privilégient souvent le recours à leurs pairs qui selon eux sont plus aptes à les comprendre, la famille reste malgré tout une valeur refuge pour nombre de jeunes. L’éducation en santé est effectivement un des rôles éducatifs parmi d’autres qui incombe aux parents et l’on peut s’interroger sur la manière la plus adaptée de le renforcer (16). Dans une étude menée dans le Morbihan en 2007 il a été demandé aux parents quels étaient leurs attentes concernant la prévention chez leurs enfants. Il en ressort que sur de nombreux sujets ils ne recherchent pas de connaissance (parce qu’ils se considèrent à raison ou à tort suffisamment informés ou savent où trouver des réponses) mais c’est la mise en pratique qui leur pose problème et c’est sur ce point qu’ils demandent à être soutenus. Les soutiens les plus plébiscités sont ici les professionnels de santé alors qu’ils se montrent insatisfaits des informations sous forme écrite ou de débats conférence.(17) Intérêt d’un secrétariat présentiel Différents modes de secrétariats sont désormais possibles dans les cabinets médicaux : prise de rendez-vous sur internet, secrétariat téléphonique dématérialisé ou secrétariat avec présence physique. Pour nos deux populations peu à l’aise avec les 31 communications téléphoniques, la possibilité de se rendre sur place pour prendre rdv, poser ses questions, semble favoriser l’accès aux soins et doit être maintenu dans la mesure du possible. Pour les jeunes cela est évidemment ici facilité par la proximité géographique des cabinets par rapport à leurs lieux de vie. Il n’a pas été retrouvé dans la littérature d’étude démontrant l’impact positif de l’existence d’un secrétariat présentiel mais on retrouve en revanche dans les propositions émises par le Collège de la Médecine Générale concernant la rénovation de la ROSP (Rémunération sur Objectif de Santé Publique), l’ajout d’un item « mise en place d’un secrétariat physique » comme indicateur bénéfique à l’organisation du cabinet et à la qualité de service(18). Recours à un interprétariat professionnel La barrière de la langue dans l’accès aux soins est souvent évoquée par les femmes interrogées. Cela implique pour elles de devoir être accompagnées dans toutes leurs démarches de santé (par leur mari ou enfant le plus souvent). La barrière linguistique affecte l’accès au système de santé, l’état de santé et la satisfaction des patients.(19)(20) Dans une revue de la littérature internationale puis une étude effectuée en 2012 en milieu hospitalier en région parisienne pour le compte de la Direction Générale de la Santé il apparaît que le recours à un interprétariat améliore la qualité des soins, mais en revanche il n’est pas démontré de supériorité d’un mode de traduction sur l’autre (professionnel de santé allophone, accompagnant, ou interprétariat professionnel). L’étude a mis en évidence que les médecins préfèrent avoir recours à l’accompagnant, car plus facile dans l’organisation immédiate de la consultation et cette personne peut ensuite être un soutien voire jouer le rôle d’éducateur en santé auprès du patient. La majorité des patients ignorent l’existence de l’interprétariat professionnel mais une fois informés il emporte leur préférence. Ils y voient la possibilité d’améliorer la compréhension de leur pathologie, leur suivi et la confidentialité des échanges mais aussi de limiter leur dépendance à l’entourage. Les accompagnants quant à eux mettent en avant la contrainte que représente cet accompagnement en terme de disponibilité et de responsabilité et apprécieraient d’en être soulagés (21)(22). Le projet du pôle inclus la possibilité de solliciter un organisme professionnel d’interprétariat en cas de besoin. Le coût de telles prestations est en revanche à prendre en compte, même s’il est permis de penser qu’un meilleur suivi pourrait permettre de diminuer le coût total de la prise en charge (meilleure observance, moins de complications…) Par ailleurs si la barrière de la langue est un obstacle important à la prise en charge des patients allophones, celle-ci se heurte également à l’existence d’autres barrières, culturelles et socioéconomiques. V – CONCLUSION 32 Ce travail a donc permis de mieux rendre compte des attentes, représentations et comportements en santé de deux populations du quartier qui demeuraient quelque peu insaisissables. On peut souligner la confiance évoquée dans leur système de santé local et notamment dans leur médecin généraliste, élément favorable quant à l’accès aux soins de ces populations. Des éléments restent cependant encore à améliorer tel l’interprétariat et l’aspect financier. Les actions du pôle pourront donc être adaptées à la lumière de ces informations. Le vrai défi reste la représentation des populations vulnérables en général et de celles ci en particulier, et de la place qui pourra leur être faite au sein du futur comité d’usagers. 33 VI - BIBLIOGRAPHIE 1. Professionnelsdesantédel’Association«AvenirSantéVillejean Beauregard».ProjetdesantéduPôledesantépluridisciplinaireASVB. Rennes;2014avril. 2. L’APRAS.Fichequartiern°10VillejeanBeauregard[Internet].2013avril. Disponiblesur: http://site.apras.org/pdf/Fiches_Quartiers_INSEE_APRAS_2011.pdf 3. INSEE.DémographieZoneétudiée :ZUSVillejean,Zonedecomparaison : communedeRennesEtUnitéUrbainedeRennes.2006[cité10mars2016]. Disponiblesur:http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/donneesdetaillees/duicq/pdf/ftd/ftd_z_5304050.pdf 4. INSEE.Revenus,Zoneétudiée :ZUSVillejean,Zonedecomparaison : communedeRennesEtUnitéUrbainedeRennes.2009.Disponiblesur: http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/donneesdetaillees/duicq/pdf/ftr/ftr_z_5304050.pdf 5. INSEE.Logement,Zoneétudiée :ZUSVillejean,Zonedecomparaison : communedeRennesEtUnitéUrbainedeRennes.2010[cité10mars 2016].Disponiblesur:http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-dedonnees/donnees-detaillees/duicq/pdf/ftlog/ftlog_z_5304050.pdf 6. INSEEBretagne.SynthèseurbainedeRennes,lesneufzonesdeRennes.2012 Févrierp.14-7. 7. 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VII - TABLEAUX 35 A - Guide d’entretien Jeunes Question1 Quelle définition donneriez vous du bien être? Du fait d’être « en bonne santé » ? Qu'est ce que ça veut dire pour vous? Permet de donner une définition de la santé de manière détournée, d'ouvrir sur autre chose que le médical pur Question2 Quelles sont les choses que vous faites pour être en bonne santé? Quels sont, selon vous, les gestes au quotidien que vous faites qui ont un impact sur votre bien-être ou votre santé ? Question3 Et au contraire, vous arrive-t-il de faire des choses alors que vous savez que ce n'est pas bon pour vous/votre santé? (Ou voyez vous certaines personnes avoir des comportements qui peuvent être néfastes pour leur santé?) Parler du tabac, du cannabis, autres drogues, alcool, des mises en danger ( sur la route, sexualité, internet, réseaux sociaux...), mauvaise alimentation, jeux vidéo,...) Comment avez- vous eu connaissance du fait que cela était bon ou mauvais pour vous ? Question4 Quand vous vous posez une question relative à la santé, où cherchez vous/ trouvez vous une réponse ? Explorer leurs sources d’information Question5 Quelles sont les personnes autour de vous, dans votre quotidien qui ont un rôle à jouer, qui participent à votre santé ? Préciser si insuffisant : sur le quartier, à l’école, dans les associations… Identifier leurs personnes ressource, comment ils identifient les professionnels de santé, ce qu’ils connaissent ou non, leur connaissance du système… Question6 Quels professionnels de santé du quartier connaissez vous ?Qu’est-ce qui vous empêche de les consulter ? Qu’est ce qui vous ferait les consulter plus facilement ? Explorer les représentations qu’ils se font des professionnels du quartier, leurs freins à les consulter 36 B - Guide d’entretien Femmes Question1 Vous considérez vous en bonne santé et qu'est ce qui vous fait penser ça? permet de détailler leur définition de la santé, d'élargir le débat à plus que le médical pur Question2 Qu'est ce qu'il pourrait être fait pour améliorer votre santé? Qu'est ce qui vous empêche d'être en bonne santé, quels sont les freins, les problèmes que vous rencontrez que l'on pourrait améliorer? Les faire parler de ce qui ne va pas, de ce qui pourrait être modifié. L'accès aux soins. Question3 Que pensez vous de la façon dont vous êtes soignées à l'heure actuelle? Les personnes qui s'occupent de votre santé répondent elles à vos attentes? Les faire parler des professionnels, de leur relation avec les professionnels du quartier, de la manière dont elles les voient. Permet d'évaluer leur degré de satisfaction du système actuel Question4 Quels sont les éléments que vous aimeriez voir développer sur votre quartier? Que manque-t-il à votre quotidien de soins? Faire évoquer de nouvelles pistes 37 C – Tableau caractéristiques des jeunes Focus Group FG1 (filles) FG2 (garçons) Age (années) Classe Habitant Villejean Origine JF1 13 4ème Oui Zaïre/ Niger JF2 14 4ème Oui Mayotte/Comores JF3 15 4ème Non, (Vient de déménager dans un autre quartier) Guadeloupe/ Haïti JF4 15 3ème oui Sri lanka G1 13 4 ème oui Turque G2 14 4 ème oui Turque G3 14 4 ème oui Turque G4 14 4 ème oui Turque G5 11 6 ème oui Turque G6 13 4 ème oui Turque A = associatif E = Enquêtrice 38 D - Tableau caractéristiques des femmes Age (ann ées) Profession Statut matrimonial Habitante villejean Tiers payant origine Date d’arrivée en France F1 17 Lyçéenne Célibataire sans enfant Oui Non Algérienne 2006 F2 19 restauration Célibataire sans enfant Non, (compagnon oui) Non Française NC F3 24 Sans profession Célibataire sans enfant Oui Non Algérienne 2007 F4 28 Femme au foyer Mariée, 1 enfant, enceinte oui Non Afghane 2012 F5 51 Femme de ménage Mariée, 3 enfants Non (Pacé) Non Cambodgienne 1994 F6 32 Femme au foyer Mariée, 5 enfants Oui TP social Marocaine 2000 F7 36 Femme au foyer Mariée, 6 enfants Oui CMU Somalienne 2001 F8 55 Femme au foyer Mariée, 3 enfants Oui TP social Marocaine NC F9 54 Femme au foyer Mariée, 4 enfants Oui TP ALD Marocaine 2014 F10 56 Femme au foyer Mariée, 7 enfants Oui Non Marocaine 1986 F11 58 Femme au foyer Mariée, 7 enfants Oui Non Marocaine NC F12 32 Femme au foyer Mariée, 1 enfant Non CMU Marocaine NC Focus Group FG3 FG4 A = associatif E = Enquêtrice 39 VIII - ANNEXES A – ANNEXE 1 : Projet de santé pluridisciplinaire du Pôle de Santé ASVB (août 2014) Projet de santé pluridisciplinaire du Pôle de Santé ASVB (aout 2014) Thématiques Objectifs Améliorer l'accès à la contraception Santé des femmes Informer sur l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) Améliorer la coordination des prises en charge entre généralistes, gynécologues et professionnels du Centre Départemental d'Action Sociale (CDAS) Prise en charge coordonnée entre généralistes et psychologues avec création d'un temps de concertation Groupes de paroles à destination des migrants d'une part, des adolescents et de leurs parents d'autre part Santé mentale Créer une commission de concertation "santé mentale" pour améliorer a coordination entre généralistes, psychologues, bailleurs sociaux et professionnels du CDAS Accueillir des équipes de ressource en santé mentale sur le quartier Concertation et coordination pour des enfants de zéro à sept ans présentant des troubles du comportement et/ou des difficultés d’apprentissage Santé des enfants Coordination des prises en charge pour motif de pleurs du nourrisson entre pédiatres, gynécologues, généralistes, psychologues et protection maternelle et infantile (PMI) Echanger avec les instituteurs sur le dépistage des troubles sensoriels (visuels et auditifs) et des troubles du comportement et de l’apprentissage Instaurer un programme de prévention sur l’hygiène buccale Promotion de l'activité physique Suivi des pathologies chroniques Santé et Développer un programme de promotion de l’activité physique Groupe de réflexion pour le développement d’un programme de promotion de la santé sur la nutrition. Mettre en place le dispositif ASALEE (Action de santé libérale en équipe) sur le quartier de Villejean Identifier un référent Réseau Diabète 35 sur le quartier de Villejean Mise en place d’un médiateur santé sur Villejean pour accompagner dans les démarches administratives en lien avec la santé ou bien dans les précarité 40 prises de rendez vous de santé... Sollicitation d’un service d’interprétariat pour des consultations Développer les liens avec le secteur social Acquérir une culture commune sur la santé Actions transversales Organiser des staffs sur des prises en charge complexes Ouvrir un forum internet pour les professionnels de santé du Pôle Formation, enseignement et recherche Accueil d’internes et de stagiaires au sein du Pôle de santé Formations pluridisciplinaires Echanges d’informations sécurisées entre professionnels de santé Système d'informations coordonné Mise en œuvre d’un système d’informations partagé concernant les patients Créer un annuaire des professionnels de santé du quartier Animation d’un réseau de partenaires Participation d’associations d’usagers au projet de santé Information et participation des usagers Etude sur la perception par les usagers du Pôle de santé Réalisation et diffusion d’un livret d’information aux usagers sur le Pôle de santé Réalisation d’un site internet du Pôle de santé IX- LISTE DES ABREVIATIONS ALD : Affection Longue Durée ASVB : Association Avenir Santé Villejean Beauregard CMU : Couverture Maladie Universelle CMU-C : Couverture Maladie Universelle Complémentaire FG : Focus Group PS : Professionnels de Santé ZUS : Zone Urbaine Sensible U.F.R. DE MEDECINE DE RENNES BOURBONNOIS, Eléonore .- Quelles sont les attentes, en matière de santé, des usagers du système de soins de Villejean (Rennes), à l’occasion de la création d’un pôle de santé? : Enquête qualitative auprès de jeunes de 14 ans et de femmes d’origine immigrée par entretiens de groupe 39 feuilles., 4 tableaux. , 30 cm.- Thèse : Médecine ; Rennes 1; 2016 ; N Résumé français : Les politiques de santé actuelles donnent une place croissante au point de vue des patients. Dans cette dynamique, à l’occasion de la création d’un pôle de santé sur le quartier de Villejean (Rennes), quartier prioritaire de la ville de Rennes, les professionnels de santé ont décidé de s’intéresser aux besoins en santé des habitants. L’objectif principal de cette étude était de recueillir les attentes en terme de santé des usagers du système de soins auprès de jeunes de 14 ans et de femmes d’origine immigrée, deux populations particulièrement visées par leur projet actuel. L’objectif secondaire était de recueillir leurs représentations en santé. Une étude qualitative par focus groups (FG) a été conduite avec des usagers recrutés par des associations du quartier. Une analyse thématique manuelle avec double codage a ensuite été réalisée. Deux FG de jeunes et deux de femmes ont été menés avec un total de 22 personnes. Le quartier était perçu comme particulièrement dégradé au niveau de l’habitat avec des relations de voisinage parfois difficiles, mais restait malgré tout valorisé par les jeunes avec un fort sentiment d’appartenance. Au sein de leur parcours de soin le médecin généraliste occupe une place centrale de même que le pharmacien. L’accès aux soins apparaissait favorisé par l’existence de secrétariats présentiels et le principal frein était financier. Leurs attentes semblaient essentiellement tournées vers une demande d’information, que ce soit sur des thèmes médicaux ( sexualité, addictions …) que sur les structures et le système de soin en général, et un besoin plus particulier pour les femme d’un service d’interprétariat. Cette étude a également permis de préciser les comportements en santé des jeunes de même que leurs sources d’information. Ce travail devrait donc permettre d’adapter le projet de santé au plus près des besoins exprimés par la population. What are the expectations of the users of Villejean care system (Rennes), concerning health, in the frame of the development of a health cluster? Qualitative survey from fourteen-year-old teenagers and female migrants through group interviews. Abstract : Current health policies care more about patients. Therefore, on the occasion of the creation of a health center in the district Villejean, which is a priority area of Rennes, health professionals have decided to focus on the health needs of residents. The main goal of this survey was to gather the expectations in terms of health of.fourteen-year-old teenagers and female migrants, two groups particularly targeted by this project:. The second aim of this study was to get their health representations. A qualitative analysis by focus group was conducted with users recruited through neighborhood associations. A manual thematic analysis with double coding was then carried out. Two focus group of each group, were conducted with a total of 22 people. The area was seen as peculiarly degraded concerning the habitat but also in terms of neighborhood relationships. However, this place was still valued by young people with a strong sense of belonging. In their approved health care pathway, the General Practitioner and pharmacist are in a central position. Access to care appeared favored thanks to attendance-secretariats, and the main problem was money. Their expectations seemed to turn towards a request for information, either on medical topics (sexuality, addictions...) or on structures and care system in general. A specific need for an interpretation service was underlined by the women. This survey was also the opportunity to clarify the youth health behaviors but also their sources of information. This work should enable to adjust the health project closer to the needs expressed by the population. Rubrique de classement : Mots-clés : Détermination des besoins en santé ; Recherche qualitative ; Population sensible Mots-clés anglais MeSH : Determination of health care needs ; Qualitative research ; Sensitive population JURY : Monsieur le Professeur LAVOUE Vincent Monsieur le Professeur PLADYS Patrick Madame le Dr TATTEVIN Françoise Madame QUEMENEUR Elisa Monsieur le Docteur ALLORY Emmanuel (Directeur de thèse) Adresses de l’auteur : 20 rue de la Victoire - 22440 PLOUFRAGAN – [email protected] Président Assesseurs