JEAN-BAPTISTE ANDRÉ GODIN

Transcription

JEAN-BAPTISTE ANDRÉ GODIN
JEAN-BAPTISTE ANDRÉ GODIN
Fils d’un modeste artisan devenu un grand capitaine d’industrie et un audacieux expérimentateur,
Godin est un héros méconnu de la réforme sociale de la société industrielle.
En 1840, de retour à Esquéhéries, le cours des évènements se précipite. Il
épouse Esther Lemaire dont il a un fils unique, émile (1840-1888). Grâce au
pécule offert par son père, il établit un atelier de serrurerie dans son village
natal et dépose un brevet industriel pour la fabrication d’appareils de
chauffage en fonte de fer. En 1846, il transfère à Guise sa fonderie qui
emploie alors une trentaine d’ouvriers.
Coll. Familistère de Guise © Familistère de Guise
L’entrepreneur
Jean-Baptiste André Godin naît en 1817 à Esquéhéries, petit village situé à
moins de 20 km de Guise. Fils d'un modeste artisan serrurier, il doit très tôt
apprendre le métier paternel malgré son ambition de suivre des études
supérieures. De 1834 à 1837, pour parfaire son apprentissage du métier, il
accompagne son cousin Jacques-Nicolas Moret à Paris puis dans le Midi
de la France pour travailler comme ouvrier dans des ateliers de serrurerie.
Cette période est décisive pour Godin. Il découvre les effets néfastes du
libéralisme économique sur la valeur du travail et prend conscience de la
"question sociale".
Godin en 1865
Portrait de Jean-Baptiste André Godin à l’âge de 48 ans,
photographie anonyme.
L’expérimentateur
En 1842, Godin découvre la doctrine de Charles Fourier : l'idée d'association du capital et du travail est une révélation. Il s’engage auprès
de "l'école sociétaire" dirigée par le disciple de Fourier, Victor Considerant et, en avril 1848, il se présente aux élections législatives sous
l'étiquette de "phalanstérien". Godin n’est pas élu mais sa réussite industrielle lui permet d’apparaître à cette époque comme l’un des
principaux soutiens du mouvement fouriériste qui compte plusieurs députés.
Après la répression du mouvement populaire de juin 1848, les espoirs déçus des socialistes se reportent vers les états-Unis ; en 1853,
Victor Considerant convainc l'école sociétaire dispersée de fonder un phalanstère au Texas. Godin est nommé gérant de la société de
colonisation mais doit en constater l’échec en 1857. Malgré les lourdes pertes financières que cette entreprise lui fait subir, il décide de
tenter à Guise une expérimentation pratique inspirée par la doctrine fouriériste, mais menée par ses propres moyens, sans l’aide de
l’école sociétaire.
De 1859 à 1870, Godin, bientôt assisté de Marie Moret, la fille de son cousin, se consacre entièrement à la construction du Palais Social,
au développement des usines de Guise et Bruxelles (créée en 1854) et à l'expérimentation progressive de l'association du capital et du
travail. Il s'installe au Familistère dès l'achèvement du premier pavillon d'habitation.
L’opposition de son épouse Esther Lemaire au Familistère et l'intimité de Godin avec Marie Moret provoque la séparation du couple dès
1862. La procédure de divorce et ses implications financières ("Godin-Lemaire" est la raison sociale de la manufacture) ne s'achève
qu'en 1877. Opposé au principe de la succession par héritage, Godin écarte également son fils de la direction de l'usine. Marie Moret
se voit confier la direction des services d’éducation du Familistère. Elle vit librement avec Godin, porte les cheveux courts, écrit avec
aisance et comprend l’anglais. Elle est l'expression de la volonté de l'émancipation des femmes au Familistère.
Godin & Cie
Après la chute de Napoléon III, Godin s'engage dans la vie publique. Il devient maire de Guise, conseiller général et député de l'Aisne.
Il publie de nombreux textes vulgarisant ses idées sur la répartition des richesses, la valorisation du travail, le mutualisme ou la démocratie.
La remarquable revue hebdomadaire Le Devoir est crée à Guise pour diffuser l'exemple du Palais Social.
Après 1876, il s'attache à construire l'avenir du Palais Social. L'Association coopérative du Capital et du Travail, société du Familistère
de Guise Godin & Cie est fondée le 13 août 1880.
Après le décès d’Esther Lemaire, Godin et Marie Moret se marient civilement le 14 juillet 1886. La réussite du Familistère est alors incontestable. Les usines de Guise et Bruxelles emploient plus de 1500 personnes. Le Palais Social abrite 500 familles. La participation,
la mutualisation et finalement l'autogestion de la cité par ses habitants-travailleurs ont été développées à un point très avancé.
Copyright Familistère de Guise.

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