Forces défendant l`île de Singapour (au 1

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Forces défendant l`île de Singapour (au 1
Appendice 1
Forces défendant l’île de Singapour (au 1er mai 1942)
Notes : (i) Les fusions de bataillons sont signalées par des signes +. (ii) Certaines fusions et
suppressions de bataillons ne seront effectives que vers le 10 mai… juste à temps pour une
nouvelle réorganisation (voir appendice 2).
– 9e Division Indienne, Major-général A.E. Barstow :
- 21e Brigade [Brigadier C.J. Weld] (2/4e Gurkha Rifles, 1+4/13e Frontier Force Rifles, 1er
Duke of Cornwall’s Light Infantry),
- 22e Brigade [Brigadier G. Painter]) (5/11e Sikh Rgt, 2/18e Royal Garwhal Rgt, 2/12e Frontier
Force Rifles, 2e Loyal/North Lancashire Rgt)
- 88e Field Regiment Royal Artillery
– 11e Division Indienne, Major-général D.M. Murray-Lyon :
- 15e Brigade [Brigadier K.A. Garrett] (2/9e Jat Rgt, 1+2/8e Punjab Rgt, 5+6/14e Punjab Rgt,
1er Leicestershire Rgt),
- 28e Brigade (Gurkha) [Brigadier W. St-John Carpendale] (2/1er, 2/2e et 2/9e Gurkha Rifles)
- 3e Cavalry Regiment
- 137e+155e Field Regiment Royal Artillery
– 17e Division Indienne
- 44e Brigade (6/1er Punjab Rgt, 7/8e Punjab Rgt, 2/16e Punjab Rgt et 3+5/17e Dogra Rgt)
- 45e Brigade (4/5e Jat Rgt, 5/18e Royal Garwhal Rifles et 7/6e Rajputana Rifles),
– Forteresse de Singapour, Major-général F.K. Simmons :
- Straits & Settlements Volunteer Force (SSVF), qui regroupe à present six unités :
- Straits & Settlements Volunteer Brigade (SSVB), acting Brigadier R.G. Grimwood :
5 bataillons (diverses origines)
- Dalforce, Lt-colonel John Dalley : plusieurs compagnies d’éclaireurs (Chinois)
- Hong Kong & Singapore Infantry Regiment (HKSIR) : 4 bataillons (Chinois)
- North China Volunteers Rgt (NCVR) : 2 bataillons (réfugiés de Chine du nord)
- South China Volunteers Rgt (SCVR) : 2 bataillons (réfugiés de Chine du sud)
- 1st Straits & Singapore Provisional Cavalry Rgt (moins de 400 cavaliers)
- Hong Kong & Singapore Royal Artillery (HKSRA)
- Troupes d’appui, génie, artillerie de forteresse…
– 1ère Division de Malaisie, acting Major-general Archibald Paris :
- 12e Brigade d’Infanterie Indienne, Brigadier Archibald Paris (5/2e Punjab Rgt, 4/19e
Hyderabad Rgt et 2e Argyll & Sutherland Highlanders)
- 1ère Brigade d’Infanterie de Malaisie, Brigadier G.C.R. Williams (1er et 2e Malay Rgt)
- 2e Brigade d’Infanterie de Malaisie, Brigadier F.H. Fraser (1er/Manchester Rgt, 2e/Gordon
Highlanders Rgt, 1er/Bedfordshire & Hertfordshire Rgt et 2e/East Surrey Rgt)
– 2e Division de Malaisie :
- 137e (Staffordshire) Brigade (1er+2e/South and North Staffordshire Rgt et 1er+2e/Prince of
Wales’ Own Staffordshire Rgt)
- 138e (Lincoln & Leicester) Brigade (1er+2e/Lincoln Rgt et 1er+2e/Leicester Rgt)
– 1ère Armoured Division australienne (AIF) [éléments], Major-général H.C.H. Robertson :
trois bataillons, les 2/5e, 2/6e et 2/7e Armoured Regiments, répartis selon les besoins.
Appendice 2
Forces de Singapour et Malaisie
(au 10 mai 1942)
Forces lancées en Malaisie
Force Est – 6 000 hommes, 36 canons de campagne, 16 canons de moyen calibre, 16 chars,
16 automitrailleuses.
– 21e Division d’Infanterie britannique (Scottish), Major-général Archibald Paris :
- 63e Brigade (Highland) britannique, Brigadier F.H. Fraser (1er/Manchester Rgt, 2e/Gordon
Highlanders Rgt, 2e/Argyll & Sutherland Highlanders et 2e/East Surrey Rgt)
- 1ère Brigade d’Infanterie de Malaisie, Brigadier G.C.R. Williams (1er et 2e Malay Rgt)
- Straits & Settlements Volunteers Brigade (SSVB), Brigadier R.G. Grimwood (4 bataillons)
- Compagnies divisionnaires : une compagnie blindée (16 chars Valentine), une compagnie d’automitrailleuses,
une de fusées, une du génie, une de prévôté.
- 2/67e Régiment provisoire d’artillerie moyenne (batterie X : 8 obusiers de 6-pouces modèle 1914-18 ; batterie
Y : 8 canons de 60-livres Mk 1 modèle 1914-18).
- 88e Régiment d’artillerie de campagne (batteries 351 et 352) (24 obusiers de 25-livres).
- Batterie de campagne 464 (12 obusiers de 25-livres).
- 69e Régiment Antichar (batterie X : 12 canons de 2-livres).
…
Force Principale – 8 000 hommes, 60 canons de campagne, 16 canons de moyen calibre, 32
chars, 16 automitrailleuses.
– 25e Division d’Infanterie britannique (Western) :
- 137e (Staffordshire) Brigade (1er+2e/South and North Staffordshire Rgt et 1er+2e/Prince of
Wales’ Own Staffordshire Rgt)
- 138e (Lincoln & Leicester) Brigade (1er+2e/Lincoln Rgt et 1er+2e/Leicester Rgt)
- 64e (Lancashire) Brigade (1er/Duke of Cornwall’s Light Infantry, 2e Loyal/North Lancashire
Rgt, 1er/Leicestershire Rgt)
- Compagnies divisionnaires : deux compagnies blindées (16 chars Valentine chacune), une compagnie
d’automitrailleuses, une de fusées, une du génie, une de prévôté.
- 2/68e Régiment provisoire d’artillerie moyenne (batterie X : 8 obusiers de 6-pouces modèle 1914-18 ; batterie
Y : 8 canons de 60-livres Mk 1 modèle 1914-18).
- 122e Régiment d’artillerie de campagne (batteries 278 et 280) (24 obusiers de 25-livres).
- 137e Régiment d’artillerie de campagne (batteries 349 et 350) (24 obusiers de 25-livres).
- 59e Régiment Antichar (batterie X : 12 canons de 2-livres).
Eléments australiens attachés à la 25e “Western” Division :
Australian Armoured Squadron (16 chars d’infanterie Matilda Mk II).
Australian Composite Battery (8 canons/obusiers de 25-livres Mk II et 8 antichars de 2-livres).
Australian Composite Battalion (compagnie QG, compagnies A et B [fusiliers], compagnie C (M.G.) [12
mitrailleuses Vickers].
…
Force Ouest – 7 000 hommes, 60 canons de campagne, 8 canons de moyen calibre, 16 chars,
16 automitrailleuses.
– 17e Division d’Infanterie Indienne :
- 12e Brigade (5/2e Punjab Rgt, 4/19e Hyderabad Rgt et 1er/Bedfordshire & Hertfordshire Rgt)
- 44e Brigade (6/1er Punjab Rgt, 7/8e Punjab Rgt, 2/16e Punjab Rgt et 3+5/17e Dogra Rgt)
- 45e Brigade (4/5e Jat Rgt, 5/18e Royal Garwhal Rifles et 7/6e Rajputana Rifles)
- Compagnies divisionnaires : une compagnie blindée (16 chars Valentine), une compagnie d’automitrailleuses,
une de fusées, une du génie, une de prévôté.
- 2/64e Régiment provisoire d’artillerie moyenne (batterie X : 8 obusiers de 155 mm modèle français 1914-18 ;
batterie Y : 12 canons/obusiers de 25-livres Mk 2).
- 4e Defence Regt (East Sussex) Royal Artillery (24 canons de 18-livres Mk 1).
- 6e Defence Regt (Kent) Royal Artillery (24 canons de 18-livres Mk 1).
Forces restant à Singapour
– 9e Division Indienne, Major-général A.E. Barstow :
- 21e Brigade [Brigadier C.J. Weld] (2/4e Gurkha Rifles et 1+4/13e Frontier Force Rifles),
- 22e Brigade [Brigadier G. Painter] (5/11e Sikh Rgt, 2/18e Royal Garwhal Rgt et 2/12e
Frontier Force Rifles)
– 11e Division Indienne, Major-général D.M. Murray-Lyon :
- 15e Brigade [Brigadier K.A. Garrett] (2/9e Jat Rgt, 1+2/8e Punjab Rgt, 5+6/14e Punjab Rgt),
- 28e Brigade (Gurkha) [Brigadier W. St-John Carpendale] (2/1er, 2/2e et 2/9e Gurkha Rifles)
– Forteresse de Singapour, Major-général F.K. Simmons :
- Dalforce, colonel John Dalley : plusieurs compagnies d’éclaireurs
- Hong Kong & Singapore Infantry Regiment (HKSIR) : 3 bataillons
- North China Volunteers Rgt (NCVR) : 2 bataillons1
- South China Volunteers Rgt (SCVR) : 2 bataillons2
- Hong Kong & Singapore Royal Artillery (HKSRA)
- 1st Straits & Singapore Provisional Cavalry Rgt
- Troupes d’appui, génie, artillerie de forteresse…
– Singapore Armoured Brigade
La plupart des chars Valentine et des automitrailleuses des éléments de la 1ère Armoured
Division australienne (AIF) présents à Singapour (2/5e, 2/6e et 2/7e Armoured Regiments) ont
été répartis entre les trois forces lancées en Malaisie. Les autres et surtout les derniers chars
Matilda ont été conservés à Singapour sous l’appellation très exagérée de brigade blindée.
Celle-ci réintégrera à leur retour de l’expédition de Malaisie les blindés survivants.
1
2
Bientôt transformé en 1ère Brigade de Volontaires Chinois (1st Chinese Volunteers Brigade) à 3 bataillons.
Bientôt transformé en 2e Brigade de Volontaires Chinois (2nd Chinese Volunteers Brigade) à 3 bataillons.
Appendice 3
La situation du ravitaillement de Singapour en nourriture, munitions et
autres approvisionnements
Extraits d’un rapport de l’état-major du Commandement de la Région Militaire de
Malaisie/Singapour
« (…) Le Commandement a fait venir de Malaisie (et, au début de l’année, des Indes
Néerlandaises) des provisions et des troupeaux de bétail, chèvres, cochons, buffles d’eau,
chevaux et même quelques éléphants. Les chèvres fournissent du lait frais pour les hôpitaux et
les jeunes enfants. L’urine des cochons est utile pour fournir des nitrates pour la production
chimique. Les buffles d’eau, chevaux et éléphants servent d’animaux de trait. Les cochons
peuvent être nourris avec des rebuts de nourriture, ce qui aide à limiter la prolifération des
mouches. Les herbivores aident à entretenir les plantations abandonnées, évitant le retour de
la jungle, et à réduire la hauteur de l’herbe dans les zones découvertes, ce qui permet de
conserver des zones dégagées pour le mouvement, l’observation et les champs de tir,
réduisant les possibilités d’infiltration de l’ennemi. Les animaux aident aussi à dégager les
zones de jungle et de marais pour améliorer les défenses. Dans les secteurs où leurs bouses
pourraient représenter un problème, de jeunes gardiens de troupeaux ont été recrutés pour
recueillir ces bouses, qui sont utilisées comme engrais, à usage industriel ou, une fois séchées,
comme combustible. Si nécessaire, tous ces animaux pourront être abattus et mangés. »
« (…) Si l’utilisation judicieuse des stocks de riz, farine etc. et la récolte de plantes cultivées
sur place pourraient permettre d’assurer les apports caloriques nécessaires à la garnison et à la
population civile, les besoins en autres aliments qui doivent fournir les protéines, graisses,
vitamines et minéraux nécessaires à la santé et à la guérison des maladies, infections et
blessures sont une préoccupation constante des responsables des services médicaux et des
approvisionnements. Les sources possibles ont été examinées. Des machines d’extraction du
jus de plantes locales choisies avec soin ont été construites pour nous fournir certaines
vitamines. Une usine chimique a été créée pour produire des concentrés de vitamine B afin de
combattre l’apparition du béribéri et les installations d’aquaculture locales ont été agrandies.
Néanmoins, ces moyens et d’autres ne peuvent que retarder l’inévitable. Les hydravions des
“Singapore Airlines” peuvent apporter des médicaments et de petites quantités de concentrés
alimentaires, mais le gros de nos besoins ne peut, à long terme, nous être apporté que par
bateau.
La douloureuse vérité est qu’à partir de la fin du mois d’août, l’état physique de la population
et de l’Armée déclinera régulièrement, ainsi que la productivité et les capacités combatives,
tandis que le taux de maladie augmentera. »
« (…) Pour économiser les stocks de kérosène, du bois à brûler est fourni à raison de 4 livres
par homme par jour. Cela présente l’avantage supplémentaire de fournir de la cendre de bois
pour la fabrique de savon. Des fours permettent aussi de fabriquer du charbon de bois (à
brûler et pour usage médical). »
« (…) De petites quantités d’extraits d’huile végétale ont pu être fabriquées pour différents
usages industriels et mécaniques. »
« (…) Les fonderies d’étain de Pulau Brani ont été transformées pour fondre des métaux de
récupération et ravitailler diverses fonderies, forges et ateliers de Singapour. Ces ateliers ont
produit des quantités significatives de matériel pour de nouveaux ouvrages défensifs. »
(…)
« Besoins quotidiens pour les rations militaires – Du fait des nombreuses sortes de rations
nécessaires pour des raisons culturelles et religieuses et des conditions du terrain, nous nous
sommes basés pour notre calcul sur des rations standards européennes. Pour une force de
150 000 hommes, 120,47 tonnes par jour sont nécessaires : protéines et graisses, boîtes de 12
onces de “Bully Beef” (56,25 tonnes) ; hydrates de carbone, 12 onces de “Army Biscuit”
(56,25 tonnes) ; thé (2,34 tonnes) ; sucre (0,94 tonne) ; lait (en poudre ou condensé) (4,69
tonnes). »
(…)
« Résumé de la situation des réserves alimentaires au 20 mai 1942
– Armée (150 000 personnes au maximum) : 3 mois de viande, 4 mois de farine et de légumes
en boîte, 5 mois d’autres aliments.
– Population civile (550 000 personnes au maximum) : 9 mois de viande, 6 mois de farine et
de légumes en boîte, 4 mois d’autres aliments.
La réduction des stocks de nourriture civils en faveur de l’armée a été rejetée pour trois
raisons :
(i) Le déclin plus rapide de la santé des civils créerait des problèmes de santé (épidémies) qui
n’épargneraient pas les militaires.
(ii) Cela créerait des problèmes dans l’important composant asiatique de la garnison, en
particulier chez les volontaires indigènes. A ce propos, il est capital qu’aucun exemple de
traitement différent selon les races ne puisse diviser les troupes.
(iii) La garnison est étroitement dépendante de la population civile pour les constructions et
réparations des ouvrages militaires, pour la production de nourriture et de biens industriels et
pour des centaines ou des milliers de grandes ou petites tâches de soutien qui lui permettent
de fonctionner normalement. Il faut se souvenir que le Commandement de Malaisie n’est pas
et n’a jamais été une armée à proprement parler : il ne dispose pas de toute la gamme des
unités de soutien, et il ne pourrait fonctionner sans l’infatigable bonne volonté de la
population civile. De ce fait, le bien-être de la population et sa volonté persévérante de
supporter les privations sont aussi importants que ceux de la garnison.
Besoins immédiats – Lait et œufs en poudre, lait condensé sucré, viande en boîte, viande
séchée, poisson, fruits, confitures, légumes, chocolat et autres aliments riches en calories,
semences. »
(…)
« Résumé de la situation des réserves de munitions au 20 mai 1942
La garnison a suffisamment de canons, mais le problème est d’avoir assez de munitions pour
faire le meilleur usage de cette artillerie.
La reprise du nord-ouest de l’île de Singapour, les opérations en Johore et les dix jours de
trêve se sont révélés neutres du point de vue des munitions. Nombre de caches britanniques
ont été retrouvées, mais les dépôts ennemis n’ont pas fourni grand-chose – il semble bien que
les Japonais aient été à la limite de leurs ressources en munitions d’artillerie.
Le rééquipement des unités avec des canons-obusiers de 25 livres a été retardé pour
consommer le vaste stock de munitions des canons de 18 livres et des obusiers de 4,5 pouces.
L’utilisation des obus de 25 livres est encore examinée au jour le jour.
Les tentatives pour fabriquer des obus antichars en acier plein et les adapter à des cartouches
en laiton n’ont été qu’un succès partiel. En effet, comme ces obus ne sont pas perforants à
proprement parler, ils dépendent de leur masse et de leur vélocité pour traverser le blindage
des chars japonais ou pour détruire leurs chenilles, leurs trains de roulement etc. On distingue
les obus de 1ère classe, qui devraient perforer les blindages japonais à courte portée en restant
intacts, et ceux de 2e classe, qui sont friables et devraient se fragmenter en frappant le
blindage ou après l’avoir perforé. »
(…)
« L’état-major nous a avisé que, d’ici mi-juillet, nous pouvions espérer recevoir en tout
environ 25 000 tonnes de ravitaillement par les soins de la RAF (hydravions), de la Royal
Navy (vedettes rapides et sous-marins) et par un convoi spécial.
La répartition souhaitée de ce tonnage est :
(i) Nourriture, 3 000 tonnes
(ii) Fournitures médicales, 1 500 tonnes
(iii) Fournitures électriques, 250 tonnes
(iv) Fournitures mécaniques et de construction, 250 tonnes
(v) Munitions et autres pour l’artillerie, 20 000 tonnes.
Les munitions les plus nécessaires sont :
– 3 millions de coups de 40 mm Bofors
– 500 000 obus et charges pour canons-obusiers de 25 livres
– 500 000 coups de 3,7 pouces HAA
– 1 000 obus HE avec charges pour canons de défense côtière de 9,2 pouces
– 1 800 obus HE avec charges pour obusiers de 9,2 pouces
– 1 000 obus (100 livres, courte portée) avec charges pour obusiers de 6 pouces
– 4 000 obus (86 livres, longue portée) avec charges pour obusiers de 6 pouces
– 8 000 obus avec charges pour canons de 60 livres
– 8 000 obus avec charges pour obusiers de 155 mm
– 4 000 obus avec charges pour canons de 4,5 pouces
– 100 000 coups de canons de campagne italiens de 77 mm
– 50 000 coups de canons de campagne français de 75 mm
– 1 million d’obus de mortier de 3 pouces.
Par contre, du fait des stocks de munitions importés en 1941 pour ravitailler l’Eastern Fleet,
nous avons suffisamment d’obus pour les canons de marine suivants, utilisés par l’Armée :
– obus et charges de 15 pouces (sauf bombardement côtier et shrapnels)
– obus et charges de 7,5 pouces (sauf bombardement côtier et shrapnels)
– obus et charges de 6 pouces, 5,5 pouces, 5,25 pouces, 4,7 pouces, 4,5 pouces (en fait 4,455
pouces), 4 pouces, 3 pouces, 12 livres, 6 livres, 3 livres, 2 livres, 20 mm, 0,5 pouce.
De plus, les dix jours de trêve ont permis de changer les tubes usés des 15 pouces de la
batterie de Johore à Changi. Enfin, l’arrêt provisoire des attaques aériennes a permis de finir
de renforcer les installations de défense côtière sur Blakang Mati : deux 6 pouces CD ont été
mis en batterie sur le site désaffecté de Mont Siloso ; un vieux 9,2 pouces CD a été réinstallé
sur son site désaffecté du Mont Imbiah. »
Appendice 4
Les activités japonaises en Thaïlande et en Malaisie occupée
Extraits des rapports des services de renseignement alliés (mai 1942)
(i) Projet de chemin de fer entre la Thaïlande et la Birmanie
Les Japonais, ne pouvant envisager d’entretenir une armée en Birmanie sans s’être emparés
du port de Rangoon, ont réfléchi à la question du soutien logistique d’une future offensive
avec le gouvernement thaï. Celui-ci leur a appris qu’en 1906, l’Armée britannique en
Birmanie, en collaboration avec le gouvernement siamois, avait jeté les plans d’une voie
ferrée s’étendant sur 270 miles (440 km) de Thanbyuzayat (Birmanie) à Bampong (Siam).
L’abondance des pluies, qui atteignent 1 mètre à 1,20 m en quatre mois chaque année, ainsi
que l’importance des maladies endémiques dans la région, avaient conduit à abandonner
l’idée, car le coût en vies humaines et en argent aurait été trop élevé.
Pour aller plus vite, les Japonais ont décidé d’utiliser les anciens relevés britanniques et
d’ignorer les coûts – humains en particulier. Les rails devaient être fournis par le pillage du
chemin de fer de la côte est de Malaisie, de Gemas à Kota Bahru, et de la voie ferrée allant de
Batavia à Sœrabaya, à Java. Le matériel roulant devait être récupéré en Malaisie et à Java et
un certain nombre de petits moteurs diesel ont été réquisitionnés dans différentes parties de
l’Asie du Sud-Est occupées par les Japonais. Les traverses doivent être fabriquées sur place,
donc surtout en bois tendre, susceptible de pourrir rapidement dans les conditions tropicales,
rendant les trajets plutôt risqués. On estime que ce chemin de fer demanderait quatre millions
de m3 de terrassements, la démolition et le déblaiement de trois millions de m3 de roc et la
construction de 15 kilomètres d’ouvrages d’art.
Les 5e et 9e Régiments de Voie ferrée japonais doivent construire le chemin de fer et le 9e
Régiment devra gérer la ligne, qui est censée pouvoir transporter en un an 180 000 tonnes de
matériel et l’équivalent de deux divisions japonaises ravitaillées, grâce à 115 trains par mois.
Les Japonais recrutent des ouvriers dans toute la zone qu’ils occupent, promettant des payes
du niveau de l’Europe d’avant-guerre, plus nourriture, vêtement, soins et distractions gratuits,
permissions, garantie de prendre soin des familles en l’absence des hommes etc. Des contrats
de travail de six mois doivent être proposés aux Thaïs, Malais, Chinois, Indochinois,
Indonésiens… qui devraient s’ajouter à 12 000 ouvriers militaires japonais et à 270 000
travailleurs embauchés (ou réquisitionnés) sur place. Par dessus le marché, il était prévu
d’utiliser les prisonniers faits à Singapour… Ne disposant que des prisonniers faits au début
de l’année en Malaisie, l’Armée japonaise a décidé d’importer des prisonniers alliés, civils et
militaires, de Hong-Kong, d’Indochine et des Philippines. Ces prisonniers ont été installés en
particulier au camp de Kamburi.
(ii) Travaux sur le réseau de transport en Malaisie occupée
Depuis la défaite japonaise devant Singapour et avec les conditions météo épouvantables
durant la mousson, les travaux du chemin de fer Thaïlande-Birmanie ont été suspendus. Les
ouvriers (y compris les 5e et 9e Régiments de Voie ferrée) et les matériaux ont été envoyés
vers le sud de la Thaïlande ainsi que vers l’est et l’ouest de la Malaisie, pour y appuyer la
concentration de nouvelles forces japonaises. Des rapports faits par des indigènes loyaux à la
Couronne et par la Force 136 ont conduit la “Royal Singapore Air Force” à faire des
reconnaissances aériennes qui ont photographié des centaines de petits bateaux indigènes
allant vers les ports du sud-est de la Thaïlande ainsi que vers Kota Bahru, Kuantan et
Endau/Mersing, où ils débarquent des matériaux de construction et des ouvriers. Le
démontage de la voie ferrée de la côte ouest (ou de ce qui en restait après les démolitions et
les démontages effectués par les Anglais) a été interrompu et des rails importés de Java sont
maintenant posés à partir de Kota Bahru. Partout, les installations portuaires ont été agrandies
et les routes voisines considérablement améliorées (notamment celles qui partent de Kuantan
et d’Endau/Mersing. Le recrutement de la main-d’œuvre locale et l’achat ou la réquisition des
embarcations indigènes se font à très grande échelle. Un gros effort administratif a dû être
nécessaire pour loger, nourrir et organiser tout ce monde afin d’éviter de lourdes pertes du fait
des maladies.
Sur le terrain, les progrès accomplis en quelques semaines ont été vraiment remarquables,
mais il semble que les Japonais se montrent quelque peu brutaux avec les ouvriers pour tenir
leurs délais, quels qu’ils puissent être.
(iii) Création d’un réseau de communication par radio avec les prisonniers de guerre
alliés en Malaisie
Des ateliers de Singapour ont fabriqué à la main de petits récepteurs de radio qui se logent
dans le culot d’une bouteille d’eau standard de l’Armée britannique, et de petits émetteursrécepteurs de la taille d’une pendulette de bureau. Les deux types d’appareils ont pu être
introduits dans des camps de prisonniers de guerre. Ils doivent permettre d’établir une chaîne
de communication entre les camps de prisonniers et nos services.
(iv) L’Organisation “V” en Thaïlande
Cette organisation a été créée spontanément, sans relation avec les services britanniques, par
des civils alliés auxquels les Thaïlandais ont laissé une certaine liberté d’action dans l’intérêt
des activités économiques du pays, et qui ont obtenu l’aide de civils thaïlandais, malgré le
danger.
Les fondateurs occidentaux de l’organisation sont Mr E.P. Heath (assistant – The Borneo Co.
Ltd, Bangkok), Mr R.D. Hempson (assistant – The Anglo-Siam Corp. Ltd, Bangkok) et Mme
S. Millet (employée au Consulat de France à Bangkok, actuellement contrôlé par les
dissidents français collaborant avec l’Allemagne à Paris). Nai Olarm (ancien employé – The
Anglo-Siam Corp. Ltd, Bangkok) et le commandant R. Bosq (attaché militaire au Consulat de
France à Bangkok et prétendant servir la cause de l’autorité française pro-allemande) leur
apportent une aide occasionnelle.
La Pharmacie Berlin, qui vend 75% des médicaments du pays, est en même temps un gros
fournisseur du marché noir ; elle consent trois mois de crédit à l’Organisation “V” et s’arrange
pour faire parvenir des médicaments aux prisonniers de guerre alliés, malgré le fait que ses
premiers clients soient les Armées japonaise et thaïlandaise et que la vente de tous les
médicaments soit en théorie contrôlée par l’administration siamoise (mais celle-ci est très
corruptible).
A Kamburi, où se trouve le principal camp de prisonniers de guerre de Thaïlande, le plus gros
magasin local est tenu par un métis sino-thaïlandais, Khun (façon formelle de dire Monsieur)
Kiratee Ah-Boon, plus connu sous le surnom de Pond tant par la Kempetai que par les
prisonniers. En effet, cet homme ravitaille les Japonais, mais il accepte de ravitailler les
prisonniers de guerre au même prix (nourriture, médicaments au marché noir), en leur faisant
crédit en acceptant des reconnaissances de dettes pour l’après-guerre ! Pond et son épouse
parlent correctement anglais et son beau-frère, Nai Lec, s’exprime de façon médiocre mais
compréhensible. Nai Lec contrôle un service de péniches qui ravitaille à partir de Kamburi les
communautés thaïes qui travaillent dans les mines et les scieries sur la rivière Kwe-Noi. A
Kamburi se trouve une grosse usine de pâte à papier fabriquée à partir du bambou (un sousproduit important de cette fabrication est le sulfate de magnésium, ou sels d’Epsom, utilisé
par les prisonniers pour combattre la dysenterie). Bambou et bois d’abattage descendent
jusqu’à l’usine sur des radeaux par les rivières et en particulier par la rivière Kwe-Noi, le long
de laquelle les Japonais prévoient de construire leur chemin de fer vers la Birmanie.
Notes d’après-guerre – Mr E.P. Heath, Mr R.D. Hempson et Mme Millet ont été décorés de
l’Order of the British Empire ; Kiratee Ah-Boon a reçu la King’s Medal for Bravery. On se
souvient du film à succès de Michael Curtiz inspiré de leurs aventures, sorti sous le titre
“Bangkok” en 1945, avec Humphrey Bogart (dans le rôle de Hempson, dont les scénaristes
avaient fait un Américain) et Ingrid Bergman (dans le rôle de Mme Millet, quelque peu
rajeunie par le scénario, qui l’a aussi mariée au commandant Bosq).
(v) Danger épidémique
Des documents capturés destinés aux personnels médicaux japonais en Malaisie les
avertissent de se méfier des hommes, matériels et approvisionnements venant de Chine,
d’Indochine et de Thaïlande. Il leur est demandé d’examiner les hommes pour dépister des
contaminations par le choléra, la dysenterie amibienne, la typhoïde A et B, et même la peste
(les troupes venant de la frontière entre Siam et Birmanie sont particulièrement suspectes de
choléra et de dysenterie, ainsi que de malaria). Les micro-organismes responsables doivent
être recherchés sur des échantillons du matériel et des approvisionnements avant la livraison
de ceux-ci.
Note – Le manque d’uniformité entre les unités japonaises dans leurs approvisionnements et
leurs renforts accroît le risque d’épidémie par une ou plusieurs des maladies sus-citées. La
transmission de ces maladies de l’armée japonaise aux forces du Commonwealth est un réel
danger, et la transmission à la population civile de Singapour est un danger infiniment plus
grand.

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