« Philippe Claudel, pourquoi aimez
Transcription
« Philippe Claudel, pourquoi aimez
« Philippe Claudel, pourquoi aimez-vous Au Bonheur des Dames ? » P arce que la littérature d’aujourd’hui se nourrit de celle d’hier, la GF a interrogé des écrivains contemporains sur leur « classique » préféré. À travers l’évocation intime de leurs souvenirs et de leur expérience de lecture, ils nous font partager leur amour des lettres, et nous laissent entrevoir ce que la littérature leur a apporté. Ce qu’elle peut apporter à chacun de nous, au quotidien. Philippe Claudel a accepté de nous parler d’Au Bonheur des Dames de Zola, et nous l’en remercions. Quand avez-vous lu ce livre pour la première fois ? Racontez-nous les circonstances de cette lecture. Il me semble que c’est dans la bibliothèque du lycée où j’étais interne, où je m’ennuyais parfois considérablement, trouvant ce temps de l’adolescence si long qu’il me semblait que jamais il ne finirait. Les livres alors furent pour moi d’un grand secours car ils me permettaient d’oublier ces heures creuses, en même temps qu’ils ouvraient devant moi des univers entiers, dans lesquels je pénétrais avec fougue, tombant tour à tour amoureux de Mathilde de La Mole, de Mme de Rênal, d’Henriette de Mortsauf, de Clélia Conti, de Mme de Marelle. À cette époque, la littérature du XIXe siècle m’occupa presque en entier. J’avais le sentiment que les romanciers de cette période avaient atteint un degré de perfection qui était indépassable. Zola notamment m’impressionnait beaucoup. Votre coup de foudre a-t-il eu lieu dès le début du livre ou après ? Je ne parlerais pas de coup de foudre : chez Zola, il faut un moment pour que la grosse machine se mette en route et entraîne le lecteur. Mais une fois qu’il est pris, rien ne peut le faire lâcher, me semble-t-il. Découvrez la suite dans Au Bonheur des Dames de Zola, collection GF.