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Antoni Gaudi 1852 / 1926 Architecte et designer, Antoni Gaudi est sur le plan international la plus prestigieuse des figures de l’architecture espagnole. Né à Reus, en Catalogne, il obtient son diplôme en 1878 à Barcelone où il centre son activité. _ Les matériaux / techniques : Les matériaux que Gaudi préfère sont manipulés avec des techniques souvent innovantes, mais ancrées dans la tradition artisanale : Le verre, le grès, la pierre, le bois, le plâtre, le métal et la céramique qu’il utilise à travers une technique qu’il nomme le « trencadis ». > Trencadis : Adjectif catalan qui signifie « cassant », mot qui illustre avec exactitude la base du matériau de la technique conçue par Gaudi. Mosaïque confectionnée avec des fragments le plus souvent des débris, en céramique et autres matériaux comme le verre, la faïence ou la porcelaine, assemblés avec du mortier. Cette technique constituait des surfaces brillantes grâce au revêtement émaillé et s’adaptait parfaitement aux formes sinueuses. _ Les sources d’inspiration : L’univers marin et la nature lui servaient souvent de modèle. «Voulez-vous savoir où j’ai trouvé mon modèle ,» demanda-t-il un jour aux visiteurs de son atelier. «Prenez un arbre érigé ; il porte ses branches, celles-ci des rameaux et ceux-ci des feuilles. Et chacune des parties croît harmonieusement, magnifiquement, depuis que l’artiste qu’est Dieu l’a créée». Dans la nef de la Sagrada Familia, Gaudi créa une véritable forêt de colonnes se ramifiant diversement vers le haut. L’ambition de Gaudi était d’éliminer les murs traditionnels. Son idéal de maison était un corps organique, semblant respirer la vie. _ Le Parc Güell / 1900 -1914 Le comte Eusibi Güell, Mécéne du projet, se porte acquéreur de la colline et demande à Gaudi d’édifier une cité modèle, un paradis de l’habitat, une ville-jardin toute en harmonie avec le paysage. Mais le projet se révèle être un échec et seulement deux des maisons furent réalisées. Aujourd’hui, le parc en soi a beaucoup plus d’importance que les deux villas : il est devenu lui même un édifice d’une rare audace : Le parc est entouré d’un long mur d’enceinte qui devait le protéger des indiscrets et de l’agitation extérieure. Des deux côtés du portail en fer forgé se trouvent les pavillons qui servaient de conciergerie et d’administration du parc. De l’entrée part un escalier à double volée, où veille une salamandre recouverte de trencadis, qui mène à la salle Hypostyle. Celle-ci est une véritable forêt souterraine de 86 colonnes construites avec du mortier et des gravats du chantier. Les colonnes servent à récupérer les eux pluviales, les colonnes sont creuses à l’intérieur.120 mètre cubes est la capacité totale de la citerne sous la salle hypostyle. Cela permet l’arrosage gratuit et écologique des jardins ainsi que l’alimentation des fontaines. En surplomb de la salle Hypostyle, une vaste esplanade de 3000m2 entourée d’un banc ondulant recouvert de trencadis multicolores permet d’avoir une vue panoramique sur la ville de Barcelone. La maison au toit orné de flèche est la maison où vécut Gaudi les 20 dernières années de sa vie. Elle abrite aujourd’hui un musée. Depuis 1984, le parc est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. _ Casa batllo / 1904 - 1906 43 Paseo de Gracia Les premières choses qui frappent le passant sont les puissantes colonnes ressemblant aux pieds d’un gigantesque éléphant puis le toit, démarqué par une ligne en zig zag qui évoque l’échine d’un autre animal géant. Entre le deux, s’étale une façade avec de petits balcons qui s’apparentent à des masques vénitiens (hommage à l’origine de la famille Batllo), ces balcons étaient peints en doré à l’intérieur, leurs reflets rajoutaient de l’irisation à la façade, recouverte de verre et de céramique. Il n’y a ni angles ni arêtes. Les murs ondulent, ils paraissent être mous et souples. Depuis 2005 la Casa Batllo figure sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO _ Casa Milà «La Pedrera» / 1906 - 1910 Si l’opinion publique avait été interloquée par la casa batllo elle fut littéralement choquée par la Casa Milà. De nombreuses parodies parurent dans les journaux, des surnoms tes que «la Pedrera» (carrière), le «pâté», le «nid de frelons» remplacèrent le sobre «Mila» (nom d’un des clients, pere Milà i Campo). On pourrait comparer cette architecture à d’abruptes falaises rocheuses dans lesquelles on aurait creusé des habitations troglodytes. Mais la façade ondoyante rappelle aussi le relief des plages de sable fin que crée la mer qui se retire. On pourrait également penser aux structures de rayons de ruches. Les ouvertures semblent être creusées dans cette masse et sont ornées d’un important travail de ferronnerie avec des formes végétales (les balcons). Les cheminées et les bouches d’aération rappellent des guerriers casqués. Le tout fait naître un paysage animé, un espace fantastique aux allures surréalistes (des idées qui apparaîtront plus tard dans l’histoire de l’art, dans la sculpture et non dans l’architecture). L’ensemble ressemble à une gigantesque sculpture modelée à la main dans un matériau mou. Depuis 1984 la Casa Mila figure sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO _ La Sagrada Familia / 1883 - (inachevée) Parallèlement à toutes ces constructions, Gaudi s’adonnait à celle de la Sagrada Familia. Cette basilique n’est toujours pas achevée. Gaudi était conscient de son entreprise. Il s’était inscrit dans la longue tradition des bâtisseurs de cathédrales du Moyen Âge. Une cathédrale n’est pas construite par un seul homme, elle est l’ouvrage de plusieurs générations. Gaudi avait pris l’habitude de dire que St Joseph la terminerait lui-même. Cela est dû aussi au fait que selon une décision prise par les fondateurs, l’église ne devait s’effectuer que par fondations ou aumônes ; une église pour tous ... Fréquemment, Gaudi déambulait le chapeau à la main pour recueillir l’argent nécessaire à la poursuite des travaux. À partir de 1914, il refusa toute nouvelle commande de projet, il se consacra entièrement à l’église. Cette œuvre monumentale sera terminée lorsque les 18 tours clochers prévues par Gaudi seront terminées. Sur trois de ses façades, douze d’entre elles mesureront entre 98 et 112 mètres de haut et représenteront les 12 apôtres ; cinq d’entre elles seront situées au-dessus de la croisée et représenteront le Christ (170 mètres) entouré des 4 évangélistes ; une dernière tour sera placée au dessus de l’abside dédiée à la vierge Marie. L’intérieur de ce temple pourra accueillir 1500 chanteurs, 700 enfants et 5 orgues qui résonneront avec les18 cloches tubulaires installées dans les vides de la partie haute des clochers. Les représentations de scènes bibliques sont présentes dans une abondance peu commune. Gaudi voulait construire un livre monumental que l’observateur pourrait lire. Depuis 2005 la Sagrada Familia figure sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO.