DOSSIER Si nous ne pouvons changer le monde
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DOSSIER Si nous ne pouvons changer le monde
Si nous ne pouvons changer le monde... SI NOUS NE POUVONS CHANGER LE MONDE… Création collective de LA GRAPPA Les 19, 20, 21, 22 janvier 2016 Au Théâtre de la Loge (Paris) Si nous ne pouvons changer le monde... CRÉATION COLLECTIVE Les 19, 20, 21 et 22 janvier 2016 à 21h Au Théâtre de la Loge (Paris) Avec Nicolas Grosrichard Emel Hollocou Laura Lascourrèges Coraline Mages Assistanat à la mise en scène : Julia Leblanc Lacoste Collaboration artistique : Mathilde Saubole Création lumières : Thibault Petit Production Compagnie Grappa – Avec le soutien de la compagnie RL Création Théâtre de la Loge 2016 COMPAGNIE GRAPPA contact administration/diffusion : Emel Hollocou / [email protected] / 06 88 48 82 74 Contact technique Nicolas Grosrichard / [email protected] / 06 17 55 46 97 siège social : 4 square Henri Delormel – 75014 Paris N° Siret : 795-214-964 00012 / Code APE : 9001Z Qui sommes-nous ? La compagnie Grappa dite LA GRAPPA naît en 2013 lors de la mise en scène de Britannicus d’après Racine, avec des comédiens venant d’horizons différents mais ayant des envies de théâtre communes. Sous l’impulsion de Nicolas Grosrichard, metteur en scène et d’Emel Hollocou, collaboratrice artistique, la pièce est l’occasion d’un laboratoire qui sera les prémices de LA GRAPPA. Au cours de la saison 2013/2014 la pièce sera jouée sous une forme chaque fois différente dans chaque lieu investi (Ecole du Louvre, mars 2013, Festival Sorbonne Nouvelle, mai 2013, Théâtre de La Jonquière, novembre 2013, Théâtre de Coye la Foret - Oise, avril 2014). Nicolas Grosrichard monte ensuite J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne de Jean-Luc Lagarce. Repérée par le Théâtre de Vanves, la pièce y est programmée dans le cadre du festival Préliminaires en mai 2014 puis reprise en novembre de la même année. Elle fera aussi l’objet d’une résidence au Centquatre en 2015. Au sein de la Grappa, un noyau de comédiens issus du Laboratoire de Formation au Théâtre Physique (LFTP) se dessine peu à peu : Nicolas Grosrichard, Emel Hollocou, Laura Lascourrèges et Coraline Mages. En 2015, ces quatre comédiens décident de questionner plus essentiellement leur rôle d’artiste et d’humain au sein de LA GRAPPA. Naît alors Si nous ne pouvons changer le monde…, qu’ils choisissent d’écrire, de mettre en scène et de jouer ensemble. Le spectacle inaugure une nouvelle étape pour la compagnie : nouvelles manières de faire, ouverture à des inspirations non directement théâtrales, écriture au plateau, création collective. Il sera créé les 19, 20, 21 et 22 janvier 2016 au Théâtre de la Loge (Paris). Genèse Nos vies, des destins contrariés Après avoir longtemps cherché notre grande tragédie, notre grande comédie, l’histoire qui nous ferait vibrer - car sans nul doute nous voulons être des héros, traverser de grandes épopées, vivre intensément - nous sommes tombés nez à nez avec nous-mêmes. Et puis la parole est devenue sensible. Notre tragédie (comédie ?) d’homme n’est-elle pas justement de vouloir en permanence être le héros d’une histoire qui n’est pas la nôtre ? De chercher constamment à nous divertir de nous-mêmes ? Adopter un idéal éloigné de notre désir profond ? Répondre aux attentes d’un parent ou d’une société ? N’est-elle pas de passer notre temps à nous occuper de notre voisin ? De lui donner des leçons de bonne conduite ? De refaire le monde au lieu de refaire NOTRE monde ? Bref, de nous éloigner du sujet principal de la pièce ? Et ce faisant de semer la confusion ? Ces questions sont d’autant plus brûlantes que nous constatons aujourd’hui une généralisation du discours d’impuissance. Et dans cette histoire, mon « je » est malmené. Dans mon rapport au monde d’abord, je peux être tenté de me placer en spectateur d’une histoire dans laquelle je ne peux intervenir (des forces gouverneraient à ma place). Dans mon rapport à moi-même ensuite, jusque dans mon intime (« je n’ai pas le choix », « ce n’est pas possible», « j’en suis pas capable », « je n’ai pas le temps »). Où vais-je ? Avant même d’envisager la matière théâtrale, nous nous sommes donc réunis autour de nos préoccupations : Que faisons-nous de nos vies ? Où courons-nous ? Sans jamais chercher à moraliser le monde mais en nous retournant sur notre propre parcours : suis-je entièrement responsable de ce que je vis ? Qu’est ce que je subis ? Qu’est ce que je construis ? Et de là, nos histoires personnelles ont nourri la création : comment un accident de parcours vient-il rompre avec l’histoire qui nous semblait écrite ? Comment peut-il nous offrir un autre regard, une prise de conscience et nous remettre en lien avec « l’essentiel » ? Nous ré-ouvrir au monde d’une façon inédite ? Qu’est-ce que se remettre en contact ? Comment être acteur de ce que je vis ? Est-ce que je peux créer ma réalité ? Probablement, nous ne voulons pas avoir de regrets. Les regrets, nous les avons traversés en plongeant dans les vies des femmes de J.L Lagarce dans J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne, notre dernière création : ces générations de sacrifiées, passées à côté d’elles-mêmes. Créer revient, pour nous, à choisir le monde dans lequel nous voulons exister, à nous mettre en mouvement et à nous rendre acteur de ce que l’on traverse. Le temps des retrouvailles Dans notre parcours, nous ressentons aujourd’hui une urgence à redéfinir notre désir et à nous repositionner comme acteur de notre quotidien dans un environnement où nous nous sentons trop souvent happés par la confusion, la perte de sens et le sentiment d’impuissance. Milan Kundera nous invite à retrouver cette puissance par un changement de perspective : « Si nous ne pouvons changer le monde, changeons du moins notre propre vie et vivons-la librement » écrit Milan Kundera. Si nous ne pouvons changer le monde…, c’est l’envie de questionner les parcours de vie et de s’interroger sur la liberté que nous avons de changer, c’est-à-dire précisément sur notre capacité à choisir le monde dans lequel nous voulons exister. En dépit des épreuves douloureuses que nous pouvons traverser, nous constatons – souvent au milieu du désastre - une force qui vient du fond de nous-mêmes, des ressources cachées, insoupçonnées qui nous appellent à nous remettre en contact avec notre vitalité. Cette création est partie d’une prise de conscience forte dans nos vies : notre capacité à choisir notre réalité. Car parfois, heureusement, sonne, aussi, l’heure des retrouvailles. Retrouvailles avec nous-mêmes, notre joie, notre espace, notre expansion. En dépit de tous les discours sur l’état du monde et de l’homme, n’existe-t’il pas, en nous, une joie élémentaire d’être au monde qui ne souffrirait d’aucun concept ? Ce TEMPS des retrouvailles avec nous-mêmes nous intéresse. Aucune immédiateté dans cette histoire. Ce long chemin vers nous-mêmes est une aventure en soi. Il est fait d’étapes, de passages, de transformation, d’épreuves, de patience et d’initiation. « Pour faire un bon vainqueur il faut être bon perdant. » Mika Hakkinen (pilote de Formule1) « Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? » Christiane Singer (écrivaine) « Il y a deux façons de concevoir sa vie. Une est de penser que les miracles n’existent pas. Et l’autre est de penser que chaque chose est un miracle ». Albert Einstein (physicien théoricien) « Vous ne pouvez choisir ni comment mourir, ni quand. Mais vous pouvez décider de comment vous allez vivre. Maintenant. » Joan Baez (chanteuse) « Si on veut obtenir quelque chose que l’on n’a jamais eu, il faut tenter quelque chose que l’on n’a jamais fait. » Périclès (politicien) « Si tu réalises que la vie n'est pas là, que le matin tu te lèves, sans savoir où tu vas, résiste… » France Gall (chanteuse) « Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. » Antoine de St Exupéry (écrivain) « La chance peut prendre la forme d’un homme qui peut changer un destin. » Eric Tabarly (navigateur) « La conscience est probablement ce lieu intime où chaque être humain peut en toute liberté prendre la mesure de sa responsabilité à l'égard de la vie. » Pierre Rabhi (agriculteur biologiste) « Si tu sens que tu n’as pas ta place dans ce monde, c’est parce que tu es ici pour en créer un nouveau. » Jocelyn Daher (bloggeuse) « En route vers l’aventure et au delà » Buzz l’éclair (jouet) « Ta vie c’est comme une pomme, elle cache bien son jeu » Blanche (une femme) L’histoire C’est l’histoire de Marius, un homme ordinaire, un homme dont on pourrait dire en le voyant : c’est un homme ordinaire. Il suit le train de la vie. Il est marié. Il a des enfants. Il a un travail. Il dîne tous les soirs en famille. Il regarde les infos. Et il mange parfois chinois. Seulement Marius, c’est un homme qui se dit aussi : « je ne sais pas mais au fond de moi je sens que je suis différent ». Bref, Marius est un homme un peu comme tout le monde. Un jour, pendant le repas de famille, sa femme meurt brusquement. Pour lui tout commence là. C’est l’événement qui va déclencher une « déviation » dans sa vie. Ce que nous venons fouiller, ici, c’est la déviation. A partir de maintenant, qu’est ce qui se passe ? « First I was afraid, I was petrified... I will survive. I will survive. » clame Gloria Gainor dans sa chanson. Elle a raison Gloria, certains évènements sont en dehors de notre conception, quand ils arrivent nous ne les comprenons pas. Ce sont des forces perturbatrices, semeuses de trouble. Première réaction : le figement. Et puis ? Fuite ? Combat ? Dépression ? Revanche ? Transformation ? Que faisons-nous de nos vies ? Où courons-nous ? Et toi Marius, où cours-tu ? L’homme ordinaire est un héros Comment les évènements qui lui arrivent le pousse à changer ? Comment son regard change-t’il ? Le monde change ou c’est Marius qui change ? Qui change qui et qui change quoi ? Nous regarderons sa vie comme l’épopée d’un homme ordinaire. Les épreuves s’enchaînent, le confrontent à lui-même, deviennent sources d’enseignement (qu’est ce que je renvoie ? qu’est ce que je désire ? qu’est ce qui m’empêche ? qu’est ce qui me meut ?) et seront peut-être pour lui l’occasion d’un réveil : choisir un chemin vers davantage de liberté et de paix. Nous verrons Marius évoluer dans plusieurs situations : après la mort de sa femme, dans un café, chez le psy, sur son lieu de travail, en boîte, face à une femme, … Nous écrirons son histoire comme un parcours initiatique vers une reconquête de soi, de sa puissance, de ses ressources, de sa joie. Nous voulons mettre en scène l’histoire de Marius comme celle d’un héros. Il ne s’agit pas d’enjoliver son quotidien mais de remettre nos vies et la sienne en particulier à leur mesure véritable. Nous cherchons partout la chose qui nous fera vibrer mais tous les jours nous y sommes : avec nos combats, nos déceptions, nos ruptures, nos maladies, nos espoirs, nos tentatives, nos rêves, nos avancées, nos rencontres… Comme dans L’Odyssée, nous traversons tous des tempêtes intérieures, des moments de stagnation, des défis, des épreuves, nous tombons dans des pièges, nous risquons de mourir à nous-mêmes, nous menaçons d’abandonner, nous combattons des monstres intérieurs et extérieurs, nous traversons la forêt, nous trouvons des alliés, nous apercevons de la lumière. Les grands mythes fondateurs ne sont pas des histoires si lointaines et révèlent peutêtre ce que nous traversons réellement dans nos vies. Marius pourrait ajouter que nous sommes des héros, plein de ressources infinies, tout à fait capables de transcender nos destins, pour peu que nous en prenions conscience. « J’ai parfois des pensées bizarres, je m’dis des fois que ça va pas si mal, ouais ouais c’est ça pas si mal, que ça crépite, que ça peut crépiter, que ça peut. C’est pas forcé mais ça peut. Comme une foi folle que quelque chose peut se remettre en marche, de moi avec moi, je veux dire, et aussi dehors, en dehors. Moi avec le dehors. C’est pas un film avec Julia Roberts, c’est ma vie dont j’parle. » Marius, novembre 2015 Choix artistiques Processus de création, méthode de travail Avec cette création, nous passons du temps à échanger autour de nos préoccupations, nos manières de vivre, nos choix. Nous apportons des lectures. Elles peuvent être directement liées au champ artistique (Les Justes, Camus ; Ivanov, Tchekov ; Le Dictateur, Chaplin ; L’Odyssée, Homère) ou avoir joué un rôle important dans notre construction personnelle sans être spécifiquement théâtrales (Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? C. Singer ; Réveiller le tigre, Peter Levine ; une relecture des Evangiles : Un évangile pour guérir, A. Jodorowsky ; Femmes qui courent avec les loups, C Pinkolas Estès ; Le Prince, Machiavel). Notre matière première demeure essentiellement liée à d’autres champs de recherche (la psychanalyse, la philosophie, la médecine, la sociologie, la politique) et repose sur l’observation scrupuleuse des diverses pratiques de notre époque (explosion du développement personnel, prolifération de l’information sur internet, généralisation des bilans du monde catastrophistes, virtualisation des rapports humains, etc.). Chaque séance de travail nous confronte à la difficulté de l’entreprise : nous cherchons à refaire le monde, nous sommes volubiles, avides de sens et de vérité mais nous nous heurtons constamment à l’épuisement de la parole, l’impossibilité à saisir par le discours ou l’idée, une vérité durable. Puis, nourris de tous ces échanges préliminaires nous montons au plateau. Nos questionnements ne parviennent finalement à se résoudre que par l’acte lui-même. Ces échanges ressortent d’une manière créative dans des situations de jeu, à travers une proposition scénique, une histoire ou le prisme d’un personnage. De ces vifs échanges naquit, un jour, Marius. Création collective Depuis la création de la compagnie, tout en respectant les différences de rôles entre metteur en scène et acteurs, nous avons toujours composé, cherché ensemble. Et puis est venue ici la nécessité d’écrire et de créer vraiment collectivement. Le sujet nous invite à nous dire chacun, fondamentalement, à nous positionner entièrement, tout en respectant le point de vue de l’autre. Il nous a donc paru évident de prendre part, tous, à la conception, l’écriture et la fabrication du spectacle. Marius Naissance d’une créature Marius est un miroir de nous-mêmes. Il est né de nos questionnements sur la façon dont nous guidions nos vies. Il est le réceptacle de nos projections et de nos fantasmes, reflet de notre petitesse et de notre grandeur : à la fois beau, grand, laid, minable, passionné, trouillard, héroïque, petit, obstiné, naïf, inquiet, confiant, grossier, malin, subtil. Un homme, quoi. Au cours du processus de répétition, Marius a pris une telle place qu’il semble désormais exister en dehors de nous. C’est nous mais c’est aussi un autre. Une créature que nous avons façonnée et qui nous dépasse un peu. Il choisit où aller sans que nous ayons toujours notre mot à dire. Il nous guide et nous le voyons évoluer au cours des répétitions. Une interprétation multiple Cet homme est né masqué. Il a aussi un costume, une voix, une démarche bien spécifique. Nous l’interpréterons tous les quatre, acteurs de cette pièce, à tour de rôle. Ce défi nous intéresse. Nous n’avons pas le même corps et le même sexe mais nous deviendrons Marius à partir du moment où nous enfilerons son masque. Nous travaillerons à la fois sur une base commune (que signifie interpréter un personnage ? endosser un costume ?) et sur ses particularités. Chacun lui apportera une facette propre. Car Marius est potentiellement nous tous. Ces différents corps raconteront également sa transformation au cours de la pièce. Un personnage masqué dans notre monde contemporain Marius sera le seul personnage masqué de la pièce. Les autres personnages qui gravitent autour de lui ne le seront pas. Tout se passe comme si nous voulions suivre le parcours d’un seul homme au milieu d’une foule ou d’un brouhaha. Il y a Marius ET le monde. Le masque apporte une marque de distinction forte. Le personnage sera directement identifiable par les spectateurs. Nous souhaitons un théâtre vivant, miroir de notre monde, un théâtre drôle, qui dépasse les bornes, un théâtre absurde, créatif, poétique, inattendu. Si nous ne pouvons changer le monde... raconte la confrontation d’un masque avec notre monde contemporain. Pour qu’il vienne le questionner, le heurter, dévoiler ses absurdités (qui est différent ? qui porte le masque ? qui joue ?) mais aussi pour qu’il nous recontacte avec notre humanité. Le masque nous la révèle sous un autre jour, un autre prisme. Jouant aisément du côté de l’étrange et de l’absurde, le masque permet d’explorer des thèmes sensibles avec beaucoup d’humour. Il apporte également une poésie et une émotion, très particulière. A peine « chaussé », une magie s’opère, le masque fait ressortir fortement les yeux de l’acteur. De l’extérieur, nous voyons des yeux grands ouverts, portés sur le monde, un personnage qui regarde et qui découvre. Par effet de miroir il nous renvoie à notre propre manière de voir et nous touche car son regard est proche de l’enfance, comme neuf. Ce masque n’est pas très éloigné de la naïveté du clown. Le personnage de Marius tel qu’on le traite ici sera un enfant de Chaplin ou de certaines créatures de Tim Burton. C’est un homme différent qui se heurte au fonctionnement de notre société non parce qu’il se révolte mais parce qu’il ne se comporte pas comme les autres. C’est sa force. Il change ou intrigue les gens parce qu’il incarne une différence sans la revendiquer. Le masque est aussi un objet social, derrière lequel nous nous réfugions pour ne pas trop en dire. On le porte pour garder la face, être celle-ci ou celui-là aux yeux des autres. Au moment où nous le suivons, il ne sait plus très bien qui il est, pris entre les exigences du monde extérieur et lui-même. C’est un être en quête d’identité. Derrière ce masque, il y a potentiellement nous tous. C’est notre histoire et la vôtre. Scénographie Pour cette création, pas de décor, a priori, un plateau brut, la lumière dessinera des espaces et des ambiances. L’enjeu est de revenir aux sources du jeu et faire surgir un monde de trois fois rien, raconter une histoire et embarquer le spectateur. Créateurs Nicolas Grosrichard, comédien Après avoir étudié le cinéma à Paris III, il entre aux cours Florent (travail avec Christine Farenc, Régine Ménauge-Cendre, Christian Crozet, Christophe Garcia) puis au Laboratoire de Formation au Théâtre Physique (LFTP) pour suivre la formation de Maxime Franzetti (travail avec Jean-Pierre Garnier, Alexandre Ethève, Thomas Bouvet, Thomas Condemine) Il tourne dans plusieurs courts-métrages notamment dans La Promenade de Noé qui obtient le prix du scénario au festival d’Aubagne. Au théâtre, il joue dans Richard III mes Sabrina Mokhlis (Arènes de Nanterre, Baal de B. Brecht mes M. Franzetti (LFTP), joue dans J’éprouve de Léon Masson (Théâtre 95), Platonov, mes Benjamin Porée (Théâtre de Vanves 2012, reprise aux ateliers Berthier en 2014), travaille sur Le Bal des Stenborg librement inspiré de Maison de poupée d’Ibsen mes Mathilde Gentil de la Compagnie Gosh (2015). Il a mis en scène Hinkemann de Ernst Toller à Florent et Homériade de Dimitris Dimitriadis au théâtre du Baléti en 2012. En 2013, il fonde la Compagnie Grappa avec Emel Hollocou et en devient le directeur artistique. Il met en scène et joue dans Britannicus, puis travaille ensuite sur J’étais dans ma maison… de J-L Lagarce pour les saisons 13-14 puis 14-15 au Théâtre de Vanves. En juillet 2014, il part avec la troupe du Théâtre du Roi de Coeur à Maurens pour la première édition du TROC. Il y joue De Guiche dans Cyrano de Bergerac mes Chloé de Broca. Récemment, il a assisté à la mise en scène Benjamin Porée sur Trilogie du Revoir de B. Strauss, créé pour Avignon In 2015 et produit par le Théâtre des Gémeaux. Emel Hollocou, comédienne Après une formation à Sciences-Po Paris, Emel Hollocou se perfectionne au Laboratoire de Formation au Théâtre Physique où elle travaille avec J.P Garnier, T. Bouvet, A. Ethève, F. Jessua, T. Condemine, M. Franzetti. Depuis 2012, elle complète sa formation à l'Ecole du jeu (Masterclass et training pro N. Amaraoui, A. del Perugia, G. David, Delphine Eliet). En 2012, elle met en scène Pluie d’été de M. Duras et interprète Ithaque dans Homériade de D. Dimitriadis m.e.s par Nicolas Grosrichard (Théâtre du Balèti – Montreuil). Elle travaille ensuite comme assistante à la mise en scène de D’ de Kabal sur Comme une isle écrit par Leïla Cukierman (Th. A. Vitez d’Ivry et tournée). En 2013 elle crée LA GRAPPA qu'elle dirige avec Nicolas Grosrichard. Elle est collaboratrice artistique de N. Grosrichard dans sa mise en scène de Britannicus de Racine puis joue dans J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne de J.L Lagarce mes par N. Grosrichard (Théâtre de Vanves mai 2014 et reprise les 17 et 18 nov 2014). Depuis 2014, elle anime plusieurs ateliers enfants et adolescents à Créteil et monte avec eux Les Petits Princes (écriture et mise en scène) et Cendrillon d'après J. Pommerat (adaptation et mise en scène). Parallèlement à son travail artistique, elle se forme au Reiki, technique japonaise de relaxation énergétique. En 2015, elle joue dans Les Z'Habitants mis en scène Marie Dupleix (résidence MAC de Créteil et Théâtre de Maisons Alfort) Laura Lascourrèges, comédienne En 2007, après une esquisse d'études supérieures de lettres à Louis-Le-Grand, Laura entre au Cours Florent. En 2010, elle travaille comme scénariste, elle collabore notamment à l’écriture d’un longmétrage, Persécutée, avec Eric Paccoud et Frédéric Leconte. Elle tient le rôle principal du court-métrage La Beauté sur mes Genoux, réalisé par Claudio Dinapoli. Au LFTP, elle se forme au masque, en danse, escrime, chant, diction, au jeu avec Jean-Pierre Garnier, Thomas Bouvet, Maxime Franzetti, Alexandre Ethève, Thomas Condemine, Frédéric Jessua... En 2011, elle participe à deux happenings théâtraux mis en scène par Maxime Franzetti, puis elle créé le sien, Première Pression à Froid, avec les Triplettes (Emel Hollocou et Johanna Hess), pour le festival Dans Nos Murs. En 2012, elle travaille sur La Résistible Ascension d’Arturo Ui de Brecht avec le A collectif, monté avec les techniques du jeu masqué, l’un des domaines de prédilection de Laura. En 2013, elle joue dans Britannicus, d'après Racine, avec la compagnie Grappa naissante. Elle joue également dans un spectacle pour enfants, Grignotin et Mentalo mis en scène par Océane Pivoteau. En 2014, Laura joue dans J'étais dans ma maison... de Lagarce avec La Grappa au Théâtre de Vanves. En parallèle, Laura pratique le chant lyrique (soprano) avec Eric Demarteau. Elle travaille sur les grands airs du répertoire (Mozart, Puccini, Mendelssohn…). Elle chante également dans le choeur Vociharmonie dirigé par Daniel Galvez-Vallejo. En 2015, Laura rencontre Daniel Martin-Gorret, auteur-réalisateur de pièces sonores et radiophoniques. Ensemble ils créent Impératifs et Name Dropping. Coraline Mages, comédienne Après une formation universitaire à l'IECA de Nancy, en cinéma et production de films documentaires, Coraline intègre en 2009 l'équipe du Grand Journal de Canal+ comme assistante de production. Elle se forme ensuite au Laboratoire de formation au théâtre physique (LFTP) avec Maxime Franzetti, Alexandre Etheve, Frédéric Jessua, Thomas Condemine... En 2012, elle joue et chante dans Stabat Mater Furiosa de J.P Siméon, mis en scène par Charles d'Oiron (festival Mise en Bouche au théâtre du Baléti à Montreuil). En 2012, elle travaille sur le doublage d'un long métrage et sur une lecture-spectacle mise en scène par Didier Perrier de la Cie l'Echappée. Elle suit également les ateliers du lundi, mis en place par le théâtre de la Colline sous la direction de Sharif Andoura et rejoint la Cie Résonances comme assistante mise en scène sur le projet Passe-Frontière, mise en scène par Naïma Taleb. En 2013, elle joue Agrippine dans Britannicus d'après Racine mes par N. Grosrichard. En 2014, elle participera à sa deuxième création J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne de J.L Lagarce, créé et joué à plusieurs reprises au Théâtre de Vanves. En 2015, et parallèlement à son travail artistique, elle se forme au Reiki, technique japonaise de relaxation énergétique. Depuis la rentrée, elle anime avec Emel Hollocou des ateliers de théâtre pour enfants à la MJC Village de Créteil. Thibaut Petit, créateur lumière C'est très jeune que Thibault rencontre le milieu du spectacle vivant, au travers de la pratique du théâtre de la danse. Les feux de la rampe l'intéresse mais en dehors du plateau. C'est en effet vers la technique que son regard se porte, et plus particulièrement la lumière. C'est à partir de 2012, lors d'un festival de théâtre à Vierzon, qu'il rencontre la compagnie Grappa au travers du projet "j'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne", celle-ci lui propose alors de la suivre sur Paris et de travailler avec elle pour la création lumière. A son arrivée à Paris il suivra la formation de régisseur de spectacle option lumière en alternance au CFPTS de Bagnolet. En parallèle de son travail avec la Cie Grappa, il entre en apprentissage pendant 2 ans au 104 à Paris. Il en sort diplômé en 2015. Autour du spectacle Depuis qu’il a joué dans un spectacle, Marius est prêt à partager son expérience. Il considère que nous pouvons inventer notre réalité à partir du moment où nous changeons de regard sur les évènements que nous traversons, il invite à devenir acteur de sa vie et à rire beaucoup. Inventer des actions artistiques originales et créatives où le personnage de Marius pourrait sortir du spectacle et venir sensibiliser autour de la notion de « choix de vie ». Créer par ces rencontres entre Marius et des publics ciblés, des prises de conscience. Par l’acte artistique et l’art du décalage, « ouvrir l’expression ». - - Ateliers possibles dirigés par Marius autour de parcours de vie. Entre art et développement personnel (public : adolescents, adultes) Objectif : sensibiliser à la notion de choix dans sa vie, être acteur sur un plateau/acteur dans sa vie, parvenir à parler de soi, de son parcours de manière créative au sein de diverses situations de jeu, créer un personnage, double de soi-même, permettant d’ « ouvrir l’expression », s’inventer son parcours rêvé) Rencontres conviviales avec Marius autour d’un verre (thème : refaisons notre monde, pas le monde) Interview/rencontre de Marius autour de son parcours, sensibiliser à la notion de choix, de bifurcation, d’orientation. Lieux possibles : bibliothèques, librairies, lycées. (ex. Marius pourrait s’improviser conseiller d’orientation le temps d’une rencontre avec des lycéens) Informations complémentaires sur le spectacle Possibilité de jouer et d’adapter la forme spectacle à des lieux non théâtraux tels que des écoles, structures sociales, bibliothèques… Partenariat à inventer Le spectacle créé à La Loge est une première version du spectacle. L’écriture restera en mouvement… COMPAGNIE GRAPPA contact administration/diffusion : Emel Hollocou / [email protected] / 06 88 48 82 74 Revue de presse Représentation J'étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne Théâtre de Vanves, Mai 2014 "Lors d'un festival au Théâtre de Vanves consacré aux jeunes créateurs et aux productions naissantes, j'ai eu le plaisir de voir le travail de Nicolas Grosrichard sur la pièce (très belle) de Jean-Luc Lagarce "J'étais dans ma maison et j'attendais que le pluie vienne". Je connais bien Lagarce pour être l'auteur du premier livre qui lui a été consacré ("Jean-Luc Lagarce, roman", éditions Les Solitaires Intempestifs). Et je connais bien cette pièce pour l'avoir vu plusieurs fois mise en scène, en France et à l'étranger, avec plus ou moins de bonheur. Je dois dire que les choix opérés sur ce texte par Nicolas Grosrichard m'ont paru des plus pertinents. Choix dramaturgiques qui éclairent les soubassements du texte, choix scéniques qui opèrent un jeu d'isolement temporaire très judicieux des personnages. Le tout assorti de bons acteurs dirigés avec beaucoup de précision. Le spectacle n'ayant été donné qu'un seul soir (c'était la règle du festival), je n'ai pas eu le plaisir d'écrire un article mais je le ferai dès que ce spectacle sera donné dans la durée ici ou là. Jean-Pierre THIBAUDAT / journaliste pour Rue89 "Cinq femmes se relaient tour à tour au pas de la porte de leur maison de village. C’est une attente en clair-obscur qui se dessine là ; entre rêve et désillusion, les cinq femmes de Nicolas Grosrichard se débattent intérieurement avec force et finesse. (…) Le texte prend tout son espace, les voix des actrices sont comme les véhicules de cette existence qu’elles décrivent, entre fantasme et réalité. Dans les deux cas, les perceptions sont réelles, vécues et retransmises à fleur de peau. La salle est dans une écoute absolue des tragédies de ces cinq voix de femmes, entre résidus d’espoir, vies qui reprennent ou se laissent glisser/couler là, sous nos yeux, derniers sursauts de colère ou de passion avant l’oubli, ou l’adieu. Les instants que nous observons, les interrogations réelles, sont des fêlures, des cadeaux émotifs donnés de la scène à la salle. L’esthétisme formel et léché de la mise en scène est sillonné, craquelé, de toutes ces petites fêlures émotionnelles, et perd de sa rigidité, peu à peu, pour devenir un écrin au jeu et lui permettre toute sa finesse. La scène est vide d’accessoires et d’objets mais pleine de ces yeux qui cherchent dans la pénombre, un possible, une étincelle peut-être." Moïra DALANT / Le Souffleur