DOSSIER Si nous ne pouvons changer le monde

Transcription

DOSSIER Si nous ne pouvons changer le monde
Si nous ne pouvons changer le
monde... SI NOUS NE POUVONS CHANGER LE MONDE…
Création collective de LA GRAPPA
Les 19, 20, 21, 22 janvier 2016
Au Théâtre de la Loge (Paris)
Si nous ne pouvons
changer le monde... CRÉATION COLLECTIVE
Les 19, 20, 21 et 22 janvier 2016 à 21h
Au Théâtre de la Loge (Paris)
Avec Nicolas Grosrichard
Emel Hollocou
Laura Lascourrèges
Coraline Mages
Assistanat à la mise en scène : Julia Leblanc Lacoste
Collaboration artistique : Mathilde Saubole
Création lumières : Thibault Petit
Production Compagnie Grappa – Avec le soutien de la compagnie RL
Création Théâtre de la Loge 2016
COMPAGNIE GRAPPA
contact administration/diffusion :
Emel Hollocou / [email protected] / 06 88 48 82 74
Contact technique
Nicolas Grosrichard / [email protected] / 06 17 55 46 97
siège social : 4 square Henri Delormel – 75014 Paris
N° Siret : 795-214-964 00012 / Code APE :
9001Z
Qui sommes-nous ?
La compagnie Grappa dite LA GRAPPA naît en 2013 lors de la mise en scène de
Britannicus d’après Racine, avec des comédiens venant d’horizons différents mais
ayant des envies de théâtre communes.
Sous l’impulsion de Nicolas Grosrichard, metteur en scène et d’Emel Hollocou,
collaboratrice artistique, la pièce est l’occasion d’un laboratoire qui sera les
prémices de LA GRAPPA.
Au cours de la saison 2013/2014 la pièce sera jouée sous une forme chaque fois
différente dans chaque lieu investi (Ecole du Louvre, mars 2013, Festival Sorbonne
Nouvelle, mai 2013, Théâtre de La Jonquière, novembre 2013, Théâtre de Coye la
Foret - Oise, avril 2014).
Nicolas Grosrichard monte ensuite J’étais dans ma maison et j’attendais que la
pluie vienne de Jean-Luc Lagarce. Repérée par le Théâtre de Vanves, la pièce y est
programmée dans le cadre du festival Préliminaires en mai 2014 puis reprise en
novembre de la même année. Elle fera aussi l’objet d’une résidence au Centquatre
en 2015.
Au sein de la Grappa, un noyau de comédiens issus du Laboratoire de Formation au
Théâtre Physique (LFTP) se dessine peu à peu : Nicolas Grosrichard, Emel Hollocou,
Laura Lascourrèges et Coraline Mages.
En 2015, ces quatre comédiens décident de questionner plus essentiellement leur
rôle d’artiste et d’humain au sein de LA GRAPPA.
Naît alors Si nous ne pouvons changer le monde…, qu’ils choisissent d’écrire, de
mettre en scène et de jouer ensemble. Le spectacle inaugure une nouvelle étape
pour la compagnie : nouvelles manières de faire, ouverture à des inspirations non
directement théâtrales, écriture au plateau, création collective.
Il sera créé les 19, 20, 21 et 22 janvier 2016 au Théâtre de la Loge (Paris).
Genèse
Nos vies, des destins contrariés
Après avoir longtemps cherché notre grande tragédie, notre grande comédie,
l’histoire qui nous ferait vibrer - car sans nul doute nous voulons être des héros,
traverser de grandes épopées, vivre intensément - nous sommes tombés nez à nez
avec nous-mêmes. Et puis la parole est devenue sensible.
Notre tragédie (comédie ?) d’homme n’est-elle pas justement de vouloir en
permanence être le héros d’une histoire qui n’est pas la nôtre ?
De chercher constamment à nous divertir de nous-mêmes ?
Adopter un idéal éloigné de notre désir profond ?
Répondre aux attentes d’un parent ou d’une société ?
N’est-elle pas de passer notre temps à nous occuper de notre voisin ?
De lui donner des leçons de bonne conduite ?
De refaire le monde au lieu de refaire NOTRE monde ?
Bref, de nous éloigner du sujet principal de la pièce ?
Et ce faisant de semer la confusion ?
Ces questions sont d’autant plus brûlantes que nous constatons aujourd’hui une
généralisation du discours d’impuissance. Et dans cette histoire, mon « je » est
malmené.
Dans mon rapport au monde d’abord, je peux être tenté de me placer en spectateur
d’une histoire dans laquelle je ne peux intervenir (des forces gouverneraient à ma
place). Dans mon rapport à moi-même ensuite, jusque dans mon intime (« je n’ai pas
le choix », « ce n’est pas possible», « j’en suis pas capable », « je n’ai pas le temps »).
Où vais-je ?
Avant même d’envisager la matière théâtrale, nous nous sommes donc réunis
autour de nos préoccupations : Que faisons-nous de nos vies ? Où courons-nous ?
Sans jamais chercher à moraliser le monde mais en nous retournant sur notre propre
parcours : suis-je entièrement responsable de ce que je vis ? Qu’est ce que je subis ?
Qu’est ce que je construis ?
Et de là, nos histoires personnelles ont nourri la création : comment un accident de
parcours vient-il rompre avec l’histoire qui nous semblait écrite ?
Comment peut-il nous offrir un autre regard, une prise de conscience et nous
remettre en lien avec « l’essentiel » ? Nous ré-ouvrir au monde d’une façon inédite ?
Qu’est-ce que se remettre en contact ?
Comment être acteur de ce que je vis ? Est-ce que je peux créer ma réalité ?
Probablement, nous ne voulons pas avoir de regrets. Les regrets, nous les avons
traversés en plongeant dans les vies des femmes de J.L Lagarce dans J’étais dans
ma maison et j’attendais que la pluie vienne, notre dernière création : ces
générations de sacrifiées, passées à côté d’elles-mêmes.
Créer revient, pour nous, à choisir le monde dans lequel nous voulons exister, à nous
mettre en mouvement et à nous rendre acteur de ce que l’on traverse.
Le temps des retrouvailles
Dans notre parcours, nous ressentons aujourd’hui une urgence à redéfinir notre désir
et à nous repositionner comme acteur de notre quotidien dans un environnement
où nous nous sentons trop souvent happés par la confusion, la perte de sens et le
sentiment d’impuissance.
Milan Kundera nous invite à retrouver cette puissance par un changement de
perspective : « Si nous ne pouvons changer le monde, changeons du moins notre
propre vie et vivons-la librement » écrit Milan Kundera.
Si nous ne pouvons changer le monde…, c’est l’envie de questionner les parcours
de vie et de s’interroger sur la liberté que nous avons de changer, c’est-à-dire
précisément sur notre capacité à choisir le monde dans lequel nous voulons exister.
En dépit des épreuves douloureuses que nous pouvons traverser, nous constatons –
souvent au milieu du désastre - une force qui vient du fond de nous-mêmes, des
ressources cachées, insoupçonnées qui nous appellent à nous remettre en contact
avec notre vitalité.
Cette création est partie d’une prise de conscience forte dans nos vies : notre
capacité à choisir notre réalité. Car parfois, heureusement, sonne, aussi, l’heure des
retrouvailles. Retrouvailles avec nous-mêmes, notre joie, notre espace, notre
expansion.
En dépit de tous les discours sur l’état du monde et de l’homme, n’existe-t’il pas, en
nous, une joie élémentaire d’être au monde qui ne souffrirait d’aucun concept ?
Ce TEMPS des retrouvailles avec nous-mêmes nous intéresse.
Aucune immédiateté dans cette histoire. Ce long chemin vers nous-mêmes est une
aventure en soi. Il est fait d’étapes, de passages, de transformation, d’épreuves, de
patience et d’initiation.
« Pour faire un bon vainqueur il faut être bon perdant. »
Mika Hakkinen (pilote de Formule1)
« Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? »
Christiane Singer (écrivaine)
« Il y a deux façons de concevoir sa vie. Une est de penser que les miracles
n’existent pas. Et l’autre est de penser que chaque chose est un miracle ».
Albert Einstein (physicien théoricien)
« Vous ne pouvez choisir ni comment mourir, ni quand. Mais vous pouvez décider de
comment vous allez vivre. Maintenant. »
Joan Baez (chanteuse)
« Si on veut obtenir quelque chose que l’on n’a jamais eu, il faut tenter quelque
chose que l’on n’a jamais fait. »
Périclès (politicien)
« Si tu réalises que la vie n'est pas là, que le matin tu te lèves, sans savoir où tu vas,
résiste… »
France Gall (chanteuse)
« Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. » Antoine de St Exupéry (écrivain)
« La chance peut prendre la forme d’un homme qui peut changer un destin. »
Eric Tabarly (navigateur)
« La conscience est probablement ce lieu intime où chaque être humain peut en
toute liberté prendre la mesure de sa responsabilité à l'égard de la vie. »
Pierre Rabhi (agriculteur biologiste)
« Si tu sens que tu n’as pas ta place dans ce monde, c’est parce que tu es ici pour en
créer un nouveau. »
Jocelyn Daher (bloggeuse)
« En route vers l’aventure et au delà »
Buzz l’éclair (jouet)
« Ta vie c’est comme une pomme, elle cache bien son jeu »
Blanche (une femme)
L’histoire
C’est l’histoire de Marius, un homme ordinaire, un homme dont on pourrait dire en
le voyant : c’est un homme ordinaire. Il suit le train de la vie. Il est marié. Il a des
enfants. Il a un travail. Il dîne tous les soirs en famille. Il regarde les infos. Et il mange
parfois chinois. Seulement Marius, c’est un homme qui se dit aussi : « je ne sais pas
mais au fond de moi je sens que je suis différent ».
Bref, Marius est un homme un peu comme tout le monde.
Un jour, pendant le repas de famille, sa femme meurt brusquement.
Pour lui tout commence là. C’est l’événement qui va déclencher une « déviation »
dans sa vie. Ce que nous venons fouiller, ici, c’est la déviation.
A partir de maintenant, qu’est ce qui se passe ?
« First I was afraid, I was petrified... I will survive. I will survive. » clame Gloria Gainor
dans sa chanson. Elle a raison Gloria, certains évènements sont en dehors de notre
conception, quand ils arrivent nous ne les comprenons pas. Ce sont des forces
perturbatrices, semeuses de trouble. Première réaction : le figement.
Et puis ? Fuite ? Combat ? Dépression ? Revanche ? Transformation ?
Que faisons-nous de nos vies ?
Où courons-nous ?
Et toi Marius, où cours-tu ?
L’homme ordinaire est un héros
Comment les évènements qui lui arrivent le pousse à changer ?
Comment son regard change-t’il ?
Le monde change ou c’est Marius qui change ?
Qui change qui et qui change quoi ?
Nous regarderons sa vie comme l’épopée d’un homme ordinaire. Les épreuves
s’enchaînent, le confrontent à lui-même, deviennent sources d’enseignement (qu’est
ce que je renvoie ? qu’est ce que je désire ? qu’est ce qui m’empêche ? qu’est ce
qui me meut ?) et seront peut-être pour lui l’occasion d’un réveil : choisir un chemin
vers davantage de liberté et de paix.
Nous verrons Marius évoluer dans plusieurs situations : après la mort de sa femme,
dans un café, chez le psy, sur son lieu de travail, en boîte, face à une femme, …
Nous écrirons son histoire comme un parcours initiatique vers une reconquête de
soi, de sa puissance, de ses ressources, de sa joie.
Nous voulons mettre en scène l’histoire de Marius comme celle d’un héros. Il ne
s’agit pas d’enjoliver son quotidien mais de remettre nos vies et la sienne en
particulier à leur mesure véritable. Nous cherchons partout la chose qui nous fera
vibrer mais tous les jours nous y sommes : avec nos combats, nos déceptions, nos
ruptures, nos maladies, nos espoirs, nos tentatives, nos rêves, nos avancées, nos
rencontres…
Comme dans L’Odyssée, nous traversons tous des tempêtes intérieures, des
moments de stagnation, des défis, des épreuves, nous tombons dans des pièges,
nous risquons de mourir à nous-mêmes, nous menaçons d’abandonner, nous
combattons des monstres intérieurs et extérieurs, nous traversons la forêt, nous
trouvons des alliés, nous apercevons de la lumière.
Les grands mythes fondateurs ne sont pas des histoires si lointaines et révèlent peutêtre ce que nous traversons réellement dans nos vies.
Marius pourrait ajouter que nous sommes des héros, plein de ressources infinies,
tout à fait capables de transcender nos destins, pour peu que nous en prenions
conscience.
« J’ai parfois des pensées bizarres, je m’dis des fois que ça va pas si
mal, ouais ouais c’est ça pas si mal, que ça crépite, que ça peut
crépiter, que ça peut. C’est pas forcé mais ça peut. Comme une foi
folle que quelque chose peut se remettre en marche, de moi avec
moi, je veux dire, et aussi dehors, en dehors. Moi avec le dehors.
C’est pas un film avec Julia Roberts, c’est ma vie dont j’parle. »
Marius, novembre 2015
Choix artistiques
Processus de création, méthode de travail
Avec cette création, nous passons du temps à échanger autour de nos
préoccupations, nos manières de vivre, nos choix.
Nous apportons des lectures. Elles peuvent être directement liées au champ
artistique (Les Justes, Camus ; Ivanov, Tchekov ; Le Dictateur, Chaplin ; L’Odyssée,
Homère) ou avoir joué un rôle important dans notre construction personnelle sans
être spécifiquement théâtrales (Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?
C. Singer ; Réveiller le tigre, Peter Levine ; une relecture des Evangiles : Un évangile
pour guérir, A. Jodorowsky ; Femmes qui courent avec les loups, C Pinkolas Estès ;
Le Prince, Machiavel).
Notre matière première demeure essentiellement liée à d’autres champs de
recherche (la psychanalyse, la philosophie, la médecine, la sociologie, la politique)
et repose sur l’observation scrupuleuse des diverses pratiques de notre époque
(explosion du développement personnel, prolifération de l’information sur internet,
généralisation des bilans du monde catastrophistes, virtualisation des rapports
humains, etc.).
Chaque séance de travail nous confronte à la difficulté de l’entreprise : nous
cherchons à refaire le monde, nous sommes volubiles, avides de sens et de vérité
mais nous nous heurtons constamment à l’épuisement de la parole, l’impossibilité à
saisir par le discours ou l’idée, une vérité durable.
Puis, nourris de tous ces échanges préliminaires nous montons au plateau. Nos
questionnements ne parviennent finalement à se résoudre que par l’acte lui-même.
Ces échanges ressortent d’une manière créative dans des situations de jeu, à travers
une proposition scénique, une histoire ou le prisme d’un personnage.
De ces vifs échanges naquit, un jour, Marius.
Création collective
Depuis la création de la compagnie, tout en respectant les différences de rôles entre
metteur en scène et acteurs, nous avons toujours composé, cherché ensemble.
Et puis est venue ici la nécessité d’écrire et de créer vraiment collectivement.
Le sujet nous invite à nous dire chacun, fondamentalement, à nous positionner
entièrement, tout en respectant le point de vue de l’autre. Il nous a donc paru
évident de prendre part, tous, à la conception, l’écriture et la fabrication du
spectacle.
Marius
Naissance d’une créature
Marius est un miroir de nous-mêmes. Il est né de nos questionnements sur la façon
dont nous guidions nos vies. Il est le réceptacle de nos projections et de nos
fantasmes, reflet de notre petitesse et de notre grandeur : à la fois beau, grand, laid,
minable, passionné, trouillard, héroïque, petit, obstiné, naïf, inquiet, confiant,
grossier, malin, subtil. Un homme, quoi.
Au cours du processus de répétition, Marius a pris une telle place qu’il semble
désormais exister en dehors de nous. C’est nous mais c’est aussi un autre. Une
créature que nous avons façonnée et qui nous dépasse un peu. Il choisit où aller
sans que nous ayons toujours notre mot à dire. Il nous guide et nous le voyons
évoluer au cours des répétitions.
Une interprétation multiple
Cet homme est né masqué. Il a aussi un costume, une voix, une démarche bien
spécifique. Nous l’interpréterons tous les quatre, acteurs de cette pièce, à tour de
rôle.
Ce défi nous intéresse. Nous n’avons pas le même corps et le même sexe mais nous
deviendrons Marius à partir du moment où nous enfilerons son masque. Nous
travaillerons à la fois sur une base commune (que signifie interpréter un
personnage ? endosser un costume ?) et sur ses particularités. Chacun lui apportera
une facette propre. Car Marius est potentiellement nous tous. Ces différents corps
raconteront également sa transformation au cours de la pièce.
Un personnage masqué dans notre monde contemporain
Marius sera le seul personnage masqué de la pièce. Les autres personnages qui
gravitent autour de lui ne le seront pas. Tout se passe comme si nous voulions suivre
le parcours d’un seul homme au milieu d’une foule ou d’un brouhaha. Il y a Marius
ET le monde. Le masque apporte une marque de distinction forte. Le personnage
sera directement identifiable par les spectateurs.
Nous souhaitons un théâtre vivant, miroir de notre monde, un théâtre drôle, qui
dépasse les bornes, un théâtre absurde, créatif, poétique, inattendu. Si nous ne
pouvons changer le monde... raconte la confrontation d’un masque avec notre
monde contemporain.
Pour qu’il vienne le questionner, le heurter, dévoiler ses absurdités (qui est
différent ? qui porte le masque ? qui joue ?) mais aussi pour qu’il nous recontacte
avec notre humanité. Le masque nous la révèle sous un autre jour, un autre prisme.
Jouant aisément du côté de l’étrange et de l’absurde, le masque permet d’explorer
des thèmes sensibles avec beaucoup d’humour. Il apporte également une poésie et
une émotion, très particulière.
A peine « chaussé », une magie s’opère, le masque fait ressortir fortement les yeux
de l’acteur. De l’extérieur, nous voyons des yeux grands ouverts, portés sur le
monde, un personnage qui regarde et qui découvre. Par effet de miroir il nous
renvoie à notre propre manière de voir et nous touche car son regard est proche de
l’enfance, comme neuf. Ce masque n’est pas très éloigné de la naïveté du clown.
Le personnage de Marius tel qu’on le traite ici sera un enfant de Chaplin ou de
certaines créatures de Tim Burton. C’est un homme différent qui se heurte au
fonctionnement de notre société non parce qu’il se révolte mais parce qu’il ne se
comporte pas comme les autres. C’est sa force. Il change ou intrigue les gens parce
qu’il incarne une différence sans la revendiquer.
Le masque est aussi un objet social, derrière lequel nous nous réfugions pour ne pas
trop en dire. On le porte pour garder la face, être celle-ci ou celui-là aux yeux des
autres. Au moment où nous le suivons, il ne sait plus très bien qui il est, pris entre les
exigences du monde extérieur et lui-même. C’est un être en quête d’identité.
Derrière ce masque, il y a potentiellement nous tous.
C’est notre histoire et la vôtre.
Scénographie
Pour cette création, pas de décor, a priori, un plateau brut, la lumière dessinera des
espaces et des ambiances. L’enjeu est de revenir aux sources du jeu et faire surgir un
monde de trois fois rien, raconter une histoire et embarquer le spectateur.
Créateurs
Nicolas Grosrichard, comédien
Après avoir étudié le cinéma à Paris III, il entre aux cours Florent (travail avec Christine
Farenc, Régine Ménauge-Cendre, Christian Crozet, Christophe Garcia) puis au Laboratoire
de Formation au Théâtre Physique (LFTP) pour suivre la formation de Maxime Franzetti
(travail avec Jean-Pierre Garnier, Alexandre Ethève, Thomas Bouvet, Thomas Condemine)
Il tourne dans plusieurs courts-métrages notamment dans La Promenade de Noé qui obtient
le prix du scénario au festival d’Aubagne.
Au théâtre, il joue dans Richard III mes Sabrina Mokhlis (Arènes de Nanterre, Baal de B.
Brecht mes M. Franzetti (LFTP), joue dans J’éprouve de Léon Masson (Théâtre 95), Platonov,
mes Benjamin Porée (Théâtre de Vanves 2012, reprise aux ateliers Berthier en 2014),
travaille sur Le Bal des Stenborg librement inspiré de Maison de poupée d’Ibsen mes
Mathilde Gentil de la Compagnie Gosh (2015).
Il a mis en scène Hinkemann de Ernst Toller à Florent et Homériade de Dimitris Dimitriadis
au théâtre du Baléti en 2012. En 2013, il fonde la Compagnie Grappa avec Emel Hollocou
et en devient le directeur artistique. Il met en scène et joue dans Britannicus, puis travaille
ensuite sur J’étais dans ma maison… de J-L Lagarce pour les saisons 13-14 puis 14-15 au
Théâtre de Vanves.
En juillet 2014, il part avec la troupe du Théâtre du Roi de Coeur à Maurens pour la
première édition du TROC. Il y joue De Guiche dans Cyrano de Bergerac mes Chloé de
Broca.
Récemment, il a assisté à la mise en scène Benjamin Porée sur Trilogie du Revoir de B.
Strauss, créé pour Avignon In 2015 et produit par le Théâtre des Gémeaux.
Emel Hollocou, comédienne
Après une formation à Sciences-Po Paris, Emel Hollocou se perfectionne au Laboratoire de
Formation au Théâtre Physique où elle travaille avec J.P Garnier, T. Bouvet, A. Ethève, F.
Jessua, T. Condemine, M. Franzetti. Depuis 2012, elle complète sa formation à l'Ecole du
jeu (Masterclass et training pro N. Amaraoui, A. del Perugia, G. David, Delphine Eliet).
En 2012, elle met en scène Pluie d’été de M. Duras et interprète Ithaque dans Homériade
de D. Dimitriadis m.e.s par Nicolas Grosrichard (Théâtre du Balèti – Montreuil). Elle travaille
ensuite comme assistante à la mise en scène de D’ de Kabal sur Comme une isle écrit par
Leïla Cukierman (Th. A. Vitez d’Ivry et tournée). En 2013 elle crée LA GRAPPA qu'elle dirige avec Nicolas Grosrichard. Elle est collaboratrice
artistique de N. Grosrichard dans sa mise en scène de Britannicus de Racine puis joue dans
J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne de J.L Lagarce mes par N.
Grosrichard (Théâtre de Vanves mai 2014 et reprise les 17 et 18 nov 2014). Depuis 2014, elle anime plusieurs ateliers enfants et adolescents à Créteil et monte avec
eux Les Petits Princes (écriture et mise en scène) et Cendrillon d'après J. Pommerat
(adaptation et mise en scène). Parallèlement à son travail artistique, elle se forme au Reiki,
technique japonaise de relaxation énergétique.
En 2015, elle joue dans Les Z'Habitants mis en scène Marie Dupleix (résidence MAC de
Créteil et Théâtre de Maisons Alfort)
Laura Lascourrèges, comédienne
En 2007, après une esquisse d'études supérieures de lettres à Louis-Le-Grand, Laura entre
au Cours Florent.
En 2010, elle travaille comme scénariste, elle collabore notamment à l’écriture d’un longmétrage, Persécutée, avec Eric Paccoud et Frédéric Leconte.
Elle tient le rôle principal du court-métrage La Beauté sur mes Genoux, réalisé par Claudio
Dinapoli. Au LFTP, elle se forme au masque, en danse, escrime, chant, diction, au jeu avec
Jean-Pierre Garnier, Thomas Bouvet, Maxime Franzetti, Alexandre Ethève, Thomas
Condemine, Frédéric Jessua...
En 2011, elle participe à deux happenings théâtraux mis en scène par Maxime Franzetti,
puis elle créé le sien, Première Pression à Froid, avec les Triplettes (Emel Hollocou et
Johanna Hess), pour le festival Dans Nos Murs.
En 2012, elle travaille sur La Résistible Ascension d’Arturo Ui de Brecht avec le A collectif,
monté avec les techniques du jeu masqué, l’un des domaines de prédilection de Laura.
En 2013, elle joue dans Britannicus, d'après Racine, avec la compagnie Grappa naissante.
Elle joue également dans un spectacle pour enfants, Grignotin et Mentalo mis en scène par
Océane Pivoteau. En 2014, Laura joue dans J'étais dans ma maison... de Lagarce avec La
Grappa au Théâtre de Vanves.
En parallèle, Laura pratique le chant lyrique (soprano) avec Eric Demarteau. Elle travaille sur
les grands airs du répertoire (Mozart, Puccini, Mendelssohn…). Elle chante également dans
le choeur Vociharmonie dirigé par Daniel Galvez-Vallejo.
En 2015, Laura rencontre Daniel Martin-Gorret, auteur-réalisateur de pièces sonores et
radiophoniques. Ensemble ils créent Impératifs et Name Dropping.
Coraline Mages, comédienne
Après une formation universitaire à l'IECA de Nancy, en cinéma et production de films
documentaires, Coraline intègre en 2009 l'équipe du Grand Journal de Canal+ comme
assistante de production.
Elle se forme ensuite au Laboratoire de formation au théâtre physique (LFTP) avec Maxime
Franzetti, Alexandre Etheve, Frédéric Jessua, Thomas Condemine... En 2012, elle joue et
chante dans Stabat Mater Furiosa de J.P Siméon, mis en scène par Charles d'Oiron (festival
Mise en Bouche au théâtre du Baléti à Montreuil).
En 2012, elle travaille sur le doublage d'un long métrage et sur une lecture-spectacle mise
en scène par Didier Perrier de la Cie l'Echappée. Elle suit également les ateliers du lundi,
mis en place par le théâtre de la Colline sous la direction de Sharif Andoura et rejoint la Cie
Résonances comme assistante mise en scène sur le projet Passe-Frontière, mise en scène
par Naïma Taleb.
En 2013, elle joue Agrippine dans Britannicus d'après Racine mes par N. Grosrichard. En
2014, elle participera à sa deuxième création J'étais dans ma maison et j'attendais que la
pluie vienne de J.L Lagarce, créé et joué à plusieurs reprises au Théâtre de Vanves.
En 2015, et parallèlement à son travail artistique, elle se forme au Reiki, technique japonaise
de relaxation énergétique.
Depuis la rentrée, elle anime avec Emel Hollocou des ateliers de théâtre pour enfants à la
MJC Village de Créteil.
Thibaut Petit, créateur lumière
C'est très jeune que Thibault rencontre le milieu du spectacle vivant, au travers de la
pratique du théâtre de la danse. Les feux de la rampe l'intéresse mais en dehors du plateau.
C'est en effet vers la technique que son regard se porte, et plus particulièrement la lumière.
C'est à partir de 2012, lors d'un festival de théâtre à Vierzon, qu'il rencontre la compagnie
Grappa au travers du projet "j'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne",
celle-ci lui propose alors de la suivre sur Paris et de travailler avec elle pour la création
lumière.
A son arrivée à Paris il suivra la formation de régisseur de spectacle option lumière en
alternance au CFPTS de Bagnolet. En parallèle de son travail avec la Cie Grappa, il entre en
apprentissage pendant 2 ans au 104 à Paris. Il en sort diplômé en 2015.
Autour du spectacle
Depuis qu’il a joué dans un spectacle, Marius est prêt à partager son expérience. Il
considère que nous pouvons inventer notre réalité à partir du moment où nous
changeons de regard sur les évènements que nous traversons, il invite à devenir
acteur de sa vie et à rire beaucoup.
Inventer des actions artistiques originales et créatives où le personnage de Marius
pourrait sortir du spectacle et venir sensibiliser autour de la notion de « choix de
vie ». Créer par ces rencontres entre Marius et des publics ciblés, des prises de
conscience. Par l’acte artistique et l’art du décalage, « ouvrir l’expression ».
-
-
Ateliers possibles dirigés par Marius autour de parcours de vie. Entre art et
développement personnel (public : adolescents, adultes)
Objectif : sensibiliser à la notion de choix dans sa vie, être acteur sur un
plateau/acteur dans sa vie, parvenir à parler de soi, de son parcours de
manière créative au sein de diverses situations de jeu, créer un personnage,
double de soi-même, permettant d’ « ouvrir l’expression », s’inventer son
parcours rêvé)
Rencontres conviviales avec Marius autour d’un verre (thème : refaisons notre
monde, pas le monde)
Interview/rencontre de Marius autour de son parcours, sensibiliser à la notion
de choix, de bifurcation, d’orientation. Lieux possibles : bibliothèques,
librairies, lycées. (ex. Marius pourrait s’improviser conseiller d’orientation le
temps d’une rencontre avec des lycéens)
Informations complémentaires sur le spectacle
Possibilité de jouer et d’adapter la forme spectacle à des lieux non théâtraux tels
que des écoles, structures sociales, bibliothèques…
Partenariat à inventer
Le spectacle créé à La Loge est une première version du spectacle.
L’écriture restera en mouvement…
COMPAGNIE GRAPPA
contact administration/diffusion :
Emel Hollocou / [email protected] / 06 88 48 82 74
Revue de presse
Représentation J'étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne
Théâtre de Vanves, Mai 2014
"Lors d'un festival au Théâtre de Vanves consacré aux jeunes créateurs et aux productions
naissantes, j'ai eu le plaisir de voir le travail de Nicolas Grosrichard sur la pièce (très belle)
de Jean-Luc Lagarce "J'étais dans ma maison et j'attendais que le pluie vienne".
Je connais bien Lagarce pour être l'auteur du premier livre qui lui a été consacré ("Jean-Luc
Lagarce, roman", éditions Les Solitaires Intempestifs). Et je connais bien cette pièce pour
l'avoir vu plusieurs fois mise en scène, en France et à l'étranger, avec plus ou moins de
bonheur.
Je dois dire que les choix opérés sur ce texte par Nicolas Grosrichard m'ont paru des plus
pertinents. Choix dramaturgiques qui éclairent les soubassements du texte, choix scéniques
qui opèrent un jeu d'isolement temporaire très judicieux des personnages. Le tout assorti
de bons acteurs dirigés avec beaucoup de précision.
Le spectacle n'ayant été donné qu'un seul soir (c'était la règle du festival), je n'ai pas eu le
plaisir d'écrire un article mais je le ferai dès que ce spectacle sera donné dans la durée ici ou
là.
Jean-Pierre THIBAUDAT / journaliste pour Rue89
"Cinq femmes se relaient tour à tour au pas de la porte de leur maison de village. C’est une
attente en clair-obscur qui se dessine là ; entre rêve et désillusion, les cinq femmes de
Nicolas Grosrichard se débattent intérieurement avec force et finesse. (…)
Le texte prend tout son espace, les voix des actrices sont comme les véhicules de cette
existence qu’elles décrivent, entre fantasme et réalité. Dans les deux cas, les perceptions
sont réelles, vécues et retransmises à fleur de peau. La salle est dans une écoute absolue
des tragédies de ces cinq voix de femmes, entre résidus d’espoir, vies qui reprennent ou se
laissent glisser/couler là, sous nos yeux, derniers sursauts de colère ou de passion avant
l’oubli, ou l’adieu.
Les instants que nous observons, les interrogations réelles, sont des fêlures, des cadeaux
émotifs donnés de la scène à la salle. L’esthétisme formel et léché de la mise en scène est
sillonné, craquelé, de toutes ces petites fêlures émotionnelles, et perd de sa rigidité, peu à
peu, pour devenir un écrin au jeu et lui permettre toute sa finesse. La scène est vide
d’accessoires et d’objets mais pleine de ces yeux qui cherchent dans la pénombre, un
possible, une étincelle peut-être."
Moïra DALANT / Le Souffleur

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