Les Chin Na - Académie du Tigre Blanc

Les CHIN NA
Si aucun style n’a jamais été conçu spécifiquement autour des Chin Na, les Chin Na sont
présents dans presque tous les styles depuis les origines du Wushu. En fait, ces techniques
peuvent êtres incorporées à pratiquement toutes les disciplines martiales, et être adaptées à
chaque pratiquant.
Qu’est-ce que le Chin Na ?
Le mot «Chin» peut être traduit par saisir, ou agripper.
Le mot «Na» sera quand à lui traduit par maintenir, ou contrôler.
Nous traduirons donc le terme Chin Na par «Art de Saisir et de Contrôler»
Comme cette définition le laisse penser, les clés articulaires sont très présentes dans cet ensemble de techniques, mais
les pressions et les frappes font également partie intégrante des Chin Na.
En fait, les techniques de Chin Na sont traditionnellement décomposées en quatre grands
ensembles:
- Action de disjoindre ou déchirer les muscles ou les tendons (techniques de Fen Gin)
- Action par dislocation des os ou des articulations (techniques de Tsuoh Guu)
- Action par blocage de la respiration (techniques de Bih Chi)
- Actions sur la circulation sanguine ou sur la circulation énergétique par pression (ou
frappe) sur des artères, des points vitaux ou des méridiens énergétiques (techniques de
Dim Mak)
Chin Na du petit cercle
Il est évident que les techniques de Dim Mak sont les plus difficiles à mettre en œuvre car elles demandent une
connaissance approfondie de l’anatomie, sans parler d’une précision chirurgicale en combat.
Pourtant le terme de Dim Mak ne vous est pas inconnu car ces techniques sont l’objet de beaucoup de légendes.
Quand dans un film d’arts martiaux, vous voyez le héros paralyser son adversaire par une pression d’un doigt, c’est à une
technique de Dim Mak qu’il est fait référence.
Rares sont les maitres connaissant encore ces techniques à l’heure actuelle, et encore plus rares sont ceux qui acceptent
de les enseigner, car correctement utilisées elles peuvent provoquer la mort ou de graves lésions.
Nous laisserons donc cette partie aux rares maîtres véritables et nous ne nous étendrons pas sur le sujet.
Chin Na du cercle median
Concernant la partie plus accessible des Chin Na, nous sommes en présence de saisies, de
torsions et d’étranglements pouvant sembler assez simples. Ces techniques sont d’ailleurs
utilisées spontanément dans toutes les bagarres au corps a corps, et font aujourd’hui les beaux
jours des cours de self-défense, mais leurs mise en œuvre correcte demande pourtant une
bonne technicité.
Les historiens des Arts Martiaux Chinois pensent que les Moines du Shaolin ont eu une part
très importante dans le perfectionnement de ces techniques. Beaucoup voient en effet une
concordance évidente entre ces techniques permettant de maitriser un adversaire sans le tuer,
et les préceptes Bouddhistes interdisant d’ôter la vie.
Pour revenir sur les principes de déchirement musculaire (Fen Gin) et de dislocation articulaire (Tsuoh Guu), il est souvent
très difficile de les distinguer. En fait, beaucoup de techniques de Chin Na utilisent ces deux principes simultanément. Cet
ensemble de techniques que nous regroupons généralement sous les termes de clés et de saisies est décomposé en trois
catégories dans la tradition Chinoise.
Les techniques appliquées aux poignets et aux doigts sont dites du Petit Cercle (Shao Juian)
Les techniques appliquées aux coudes sont dites du Cercle Médian (Jong Juian)
Les techniques appliquées aux épaules sont dites du Grand Cercle (Da Juian)
Les techniques s’accompagnant d’un déplacement sont considérées comme appartenant au
grand cercle.
Les maitres mettent l’accent sur l’effet de surprise et la rapidité d’action devant accompagner ces
techniques pour qu’elles conservent leurs efficacités. Il est clair que si l’adversaire devine votre
Chin Na avec frappe
intention, ou que vous êtes trop lent, il lui sera beaucoup plus facile de vous contrer.
C’est pourquoi les entrainements spécifiques aux Chin Na mettent en avant la vitesse et la puissance au niveau des doigts
et de la paume, de façon à développer une capacité de saisie rapide et ferme.
Au moindre signe d’échec, vous devrez changer votre action en frappe. Les applications de Din Mak prennent ici tout leur
intérêt. Vous avez remarqué dans votre pratique qu’il est plus facile de frapper un adversaire que de l’immobiliser.
La priorité étant de neutraliser l’adversaire rapidement, les maitres ont perfectionné les frappes en développant la
précision aux niveaux des points d’acupuncture sensibles. Ces techniques sont également très efficaces à distance très
proche, là ou les coups de poing classiques sont difficiles à placer.
Inversement, la frappe peut être utilisée au début de l’action, pour distraire l’adversaire et vous laisser le temps d’appliquer
votre Chin Na (Ceux qui ont étudié la Self Défense avec Fred savent ce que l’expression détendre l’adversaire signifie)
Remarquons pour finir que vous ne trouverez pas dans nos arts martiaux Chinois les techniques de combats au sol
développées par nos cousins Japonais. Si l’application réelle des Chin Na inclue la volonté de briser ou de démettre
l’articulation de l’adversaire, c’est parce qu'il est considéré comme trop dangereux de se laisser entrainer au sol en corps à
corps alors que les adversaires peuvent être plusieurs.
© Académie de Kung Fu du Tigre Blanc