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Angers f Jean-Lurçat. Des profs « surpris par la violence institutionnelle de l’Académie » Une centaine d’enseignants venus de plusieurs établissements angevins se sont regroupés hier devant les grilles du collège Jean-Lurçat pour un pique-nique contestataire. Les enseignants du collège JeanLurçat avaient exercé leur droit de retrait pendant onze jours début avril, pour contester leurs Les enseignants devant la grille du collège pendant la pause déjeuner. conditions délétères de travail. Le souci : l’Académie de Nantes et l’Inspection académique de Maine-et-Loire, entre autres, ne leur reconnaissent pas ce droit. « Nous faisons face à une réelle défiance des institutions envers notre mouvement, assure un enseignant, et cela amène l’épuisement de l’équipe pédagogique, avec une crise de confiance ». Les enseignants avaient déjà alerté les institutions, sans réponse. Le mouvement attend désormais une reconnaissance de sa légitimité par le ministère de l’Éducation nationale. Si la situation n’évolue pas, « la suite logique serait le lancement de recours individuels au Tribunal administratif » pour ces personnes qui se sentent « déçues et en colère, au-delà du domaine professionnel ». « Après les violences quotidiennes que nous vivons, nous avons été surpris par la violence institutionnelle de l’Académie », lance un membre du collectif Jean-Lurçat. La question de la rentrée prochaine se pose également, alors qu’un tiers de l’équipe éducative sera renouvelé. Entraîneur ici, formateur au Mali Pierre Naudet, coach de NDC Angers, revient de Bamako où il a formé 51 éducateurs de football. f Sports scolaires. Le lycée Saint-Martin double champion de France UGSEL Fin mai, l’association sportive du lycée Saint-Martin a récolté deux médailles d’or au championnat de France UGSEL. En tennis de table par équipes, Muriel, Noémie, Laurane et Hélène sont montées sur la plus haute marche du podium. En athlétisme, Mohamed Abdelramane, Louis, Adrien, Clotaire, Pierre-Antoine, Corentin, Ronan et Benjamin ont ramené la coupe de champions de France à leur lycée. M. Roseray, directeur de l’établissement, a félicité les heureux gagnants qui vont maintenant affronter les épreuves du bac. La plupart d’entre eux sont attendus pour le championnat international de la FISEC (Fédération international du sport de l’enseignement catholique) qui se déroulera à Malte du 7 au 14 juillet. Menu avec entrée, plat ou plat, dessert + eau minérale 25€80 au lieu de 43€ Pour votre santé, bougez plus - www.manger-bouger.fr Deal du jour sur grande chorale publique 21 juin 2015 à partir de 18h place lorraine - angers chantons ensemble Vous avez l’âme d’un entretien : Philippe rUBIOn [email protected] V En tennis de table et athlétisme, l’association sportive du lycée vaut de l’or. angers.maville.com Bamako (Mali), la semaine dernière. L’Angevin Pierre Naudet a encadré un stage de formation pour 51 éducateurs de jeunes footballeurs maliens. Photo Y. Simpara. ous rentrez tout juste de Bamako. Quelle est l’ambiance là-bas ? Pierre Naudet : « Je savais que le pays était en guerre. Mais, très franchement, cela ne se voit pas dans Bamako. Il y a beaucoup de vie. Je n’ai pas ressenti d’insécurité. Je n’ai jamais eu peur. On ne voit pas d’hommes en armes. La police et l’armée ne sortent qu’à la nuit tombée. Il est conseillé pour les Occidentaux d’éviter de se promener seuls et de rester dans des hôtels sécurisés. C’est vrai que je n’ai pas vu un seul blanc dans les rues. Il n’y a plus de touristes. Même les expatriés restent chez eux ». Qu’alliez-vous faire au Mali ? « J’ai encadré un stage de formation pour 51 éducateurs de football, âgés de 16 à 40 ans, à l’invitation du CECFM et de l’ACEFOOT (lire cidessous), grâce à Youssouf Simpara, qui est Malien et dirigeant à NDC. En 2013, il m’a parlé de son pays et de ce projet de formation. Les conditions de sécurité n’étaient pas réunies jusque-là pour y aller, après le coup d’État en 2012, le pays sous tension avec les élections en 2013, le virus Ebola en 2014… ». Fabien Guyomard, un Angevin, a été tué dans un attentat le 7 mars dernier à Bamako. Cela ne vous a pas inquiété ? « À l’automne 2014, les choses s’étaient calmées. Quand l’attentat du 7 mars est arrivé, le voyage était déjà calé. On s’est posé la question d’annuler. Le consul général de France à Bamako déconseillait de venir mais ne l’interdisait pas. Le nord du pays est en zone rouge, mais le sud en zone orange. Si on y va pour un motif professionnel, associatif ou caritatif, on est moins une cible que si on fait du tourisme. Je ne suis pas quelqu’un d’inquiet. Et puis, on meurt aussi dans des attentats à Paris ou à Copenhague. C’est aussi dangereux de rester en France. Je n’y serais pas allé seul. Là, j’étais guidé par Youssouf Simpara qui connaît le pays et les gens. C’était très organisé ». Que devient la Maison du partenariat Angers-Bamako ? « Elle a été fermée par le maire d’Angers après l’attentat du 7 mars. Ses chambres sont vides. Mais il y a encore les dix salariés, dont une Française. J’espère pour eux qu’elle pourra rouvrir quand les élus considéreront que les conditions de sécurité sont à nouveau réunies pour accueillir des coopérants du milieu associatif et caritatif ». À quoi ressemble le football des jeunes au Mali ? « On croise des tas d’enfants qui passent leur temps à jouer dans la rue. Il n’y a pas assez de places pour les accueillir dans les écoles de foot, faute d’encadrants en nombre suffisant. La Fédération malienne ne structure pas le football des jeunes, pour les 6 à 16 ans, à l’exception des meilleurs clubs. Il y a de bons entraîneurs, mais ils sont axés sur le haut niveau. L’Association des centres et écoles de foot (ACEFOOT) est la seule à s’occuper d’eux ». Qu’est-ce que vous leur avez apporté ? « Notre idée était de former les éducateurs qui entraînent les jeunes, pour qu’ils restent au pays et qu’ils y forment de bons joueurs. Ils n’ont pas ou peu de formations. Elles sont inadaptées. J’ai proposé un contenu théorique et une mise en pratique. À ma connaissance, c’est la première fois qu’un étranger s’intéresse à la Eux, ils n’ont pas oublié l’essentiel : le plaisir du jeu ». Quel est leur niveau ? « Ils ont une difficulté à travailler la notion tactique collective. Mais au niveau individuel, ils sont supérieurs aux joueurs français dès l’âge de 10 ans sur le plan technique, parce qu’ils jouent tout le temps, dès qu’ils rentrent de l’école, sans se contenter des entraînements ». Que vous ont-ils apporté ? « Énormément de passion et d’envie. Ça booste. C’est un peuple très émotionnel, très respectueux. Ils ont montré un sens de l’accueil incroyable, une grande gentillesse. Ils donnent beaucoup. Quand ils vous aiment, ils vous le disent. Ils sont humbles dans leur volonté d’apprendre. Très à l’écoute. Nos joueurs font parfois la tête. Eux, ils ont un vrai bonheur de jouer, pourtant dans des conditions inimaginables. Il y fait aussi très chaud. On a eu 40 à 45 degrés à l’ombre en moyenne. Même les Maliens souffraient de la chaleur. Mes joueurs ne voudraient pas s’entraîner dans un tel contexte. Mais j’adorerais leur faire vivre l’échange culturel que j’ai vécu ». RepèRes Pierre Naudet, 34 ans, est manager général de NDC Angers football depuis 2008, club qui compte 420 licenciés (de 6 à 80 ans). Créé il y a 102 ans, le club est basé au stade André-Bertin, dans le quartier SaintLazare/Nazareth à Angers. Détenteur du brevet d’entraîneur de football (BEF), Pierre Naudet est diplômé en management du sport et en préparation mentale. Photo DR Les médias nationaux maliens se sont intéressés au formateur angevin. Un film retracera l’aventure en octobre prochain chanteur, usez de votre plus belle voix et venez chanter avec les plus Photo DR belles chorales de la région… • 600 choristes • 2 scènes • 60 chants • 12 chorales • 5000 chanteurs votre carnet de chants offert ! Renseignements au 02 41 808 707 venez chanter formation des éducateurs de football des jeunes là-bas. J’ai été secondé par Dramane Coulibaly, ancien international qui a joué à l’OM, Laval et Tours, qui est diplômé et a entraîné à Sablé-sur-Sarthe ». Sont-ils bien équipés ? « Quand on s’entraîne à NDC, chaque joueur a un ballon. À Bamako, c’est plutôt un ballon pour dix joueurs. La répétition technique est donc plus difficile. Pour le stage, nous avions des ballons de tailles différentes, mais nous avons eu la chance d’utiliser le stade Mamadou Konaté qui dispose d’un terrain synthétique et qui accueille régulièrement des matches de D1 ». La plupart des terrains sont en terre à Bamako… « Oui, on voit des grands terrains en terre, poussiéreux, boueux, pas entretenus ni tracés, avec des trous, des bosses, des détritus, des pierres, des morceaux de verre. Des mobylettes qui traversent au milieu. Mais ils jouent. Ils sont fous de foot. Il y a un tel enthousiasme que, lorsqu’un but est marqué, des centaines de gamins envahissent le terrain pour féliciter le buteur. Chez nous, ce serait un drame. On se prend la tête. Le Malien Ismaël Keita, joueur au SCO d’Angers (1er rang à gauche), a rendu visite aux stagiaires à Bamako. Il est assis à côté de Youssouf Simpara (avec la caméra). Mercredi 17 juin 2015 L’initiateur de cette formation des éducateurs maliens est Youssouf Simpara, 35 ans, producteur-réalisateur de films dans le milieu du sport. Ancien joueur, ce Malien habite aujourd’hui à Angers. Il est dirigeant à l’école de foot de NDC Angers. Youssouf Simpara est aussi le président de la Cellule des expatriés et consultants du football malien (CECFM). En 2012, il avait réalisé le film « L’exode de l’espoir », évoquant la problématique des jeunes Africains qui partent en France pour tenter de faire carrière dans le football. « L’association a été créée en 2006 pour venir en aide à ces jeunes expatriés maliens en France. J’en ai répertorié 250 en 2011, qui avaient émigré en situation irrégulière dans le but de jouer au football. À Angers, ils étaient quatre. Seulement une quinzaine ont été régularisés sur 250 », indique Youssouf Simpara. L’objectif du CECFM est de mieux encadrer les jeunes au Mali, pour éviter qu’ils ne partent vers l’inconnu sans savoir ce qui les attend dans le football européen. Cela passe par la formation de leurs éducateurs. La formation menée par Pierre Naudet a été co-organisée par le CECFM et l’Association des centres et écoles de football du Mali (ACEFOOT), indépendante de la fédération malienne de football, qui compte 70 centres sur cinq régions du Mali, dont l’essentiel à Bamako. « On prépare un film sur cette initiative. Il sera présenté en octobre, à l’occasion d’une semaine organisée par la ville d’Angers sur le Mali », annonce Youssouf Simpara.