Consulter le guide - Office de tourisme de Roscoff
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conter Plouescat laissez-vous Villes et Pays d’art et d’histoire Pays de Morlaix La commune de Plouescat & son évolution Les nombreux hameaux se densifient dans la seconde moitié du XXe siècle par de l’habitat pavillonnaire, ce qui accentue ce phénomène. Parallèlement, la culture légumière prend son essor au cœur de la “ceinture dorée” (riche zone de production du nord-Finistère) et devient le pilier économique de la commune. Le tourisme se développe à partir des années 1930. Quelques villas sont construites en bord de mer. Le littoral reste néanmoins préservé de l’urbanisation massive. Le bourg L’église néo-gothique et le bourg Un patrimoine remarquable de par sa variété, réparti sur toute la commune. 2 Terrienne et maritime, Plouescat bénéficie, de par sa dualité, d’un large panorama patrimonial. Les mégalithes attestent la précocité de l’implantation humaine, le balnéum de Gorré Bloué rappelle la présence d’une colonie romaine alors qu’à l’aube du XVIe siècle, les halles affirment la vocation commerciale de la cité tandis que les manoirs se multiplient dans la campagne. Malgré la longue bande littorale de la commune qui s’achève à l’ouest par la baie du Kernic où se jette le Kerallé, le bourg est relativement éloigné de la mer. Le développement urbain, assez traditionnel sur ce littoral, se distingue en particulier par un habitat fortement dispersé. Le bourg s’est d’abord construit autour des halles et de l’église. Il s’est ensuite développé de façon linéaire, suivant les axes menant vers Saint-Pol-de-Léon et Lesneven avant que le sud ne se densifie au cours du XXe siècle. Aux abords des halles, plusieurs maisons présentent une architecture soignée. Par sa recherche de symétrie, ses pierres de taille aux assises régulières, ses garde-corps travaillés, ses linteaux segmentés (en anse de panier) et sa corniche, la “maison à porche” n° 12 (1) se distingue aisément. Ce style caractéristique du XVIIIe siècle se prolonge encore dans le premier quart du XIXe comme en témoigne la date apposée au premier étage (1813). La toiture fait apparaître l’utilisation d’ardoises épaisses posées selon la technique dite “à pureau décroissant”. Le n° 14 (2), rue du Maréchal Joffre, qui porte la date de 1741, se distingue par la qualité de son entrée. Des colonnes encadrent une porte à imposte surmontée d’une corniche moulurée. Au n°10 (3) de la place Général de Gaulle, un manoir du XVIe siècle conserve sur l’arrière une partie de son escalier en pierre. Sa façade a été refaite en pierre de taille, probablement au début du XIXe siècle. A l’est, le passage étroit vers le manoir de Gorré Kéar (4) (“sommet de la ville”) témoigne de l’évolution de la place après la révolution. Ce manoir fut par la suite masqué par de nouvelles constructions. L’échauguette en façade et les imposantes pierres de taille confèrent à ce bâtiment un charme indéniable malgré sa situation. La partie supérieure de l’escalier se termine en tourelle. Devenu bien national sous la Révolution, le manoir a dès lors servi de garnison et fut souvent appelé localement «vieille caserne». Halles lors du festival “Place aux Mômes” Le patrimoine religieux de chapelles en calvaires Les témoignages religieux, bien que parfois modestes, marquent fortement le paysage rural de leur empreinte. L’église (5) L’église actuelle, de style néo-gothique, est la troisième de la paroisse. Bâtie en 1863, elle remplace la précédente église construite 100 ans plus tôt mais jugée trop petite. La flèche de 58 m, érigée en 1870, est la plus haute de la région après celle du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon (77 m) qui lui servit de modèle. En 1887, l’église reçut de très beaux orgues, œuvre de M. Claus facteur d’orgues de Rennes. Les chapelles La chapelle de Kerzéan (6) L’édifice gothique est daté du XVIe siècle. Amputé de son transept à une date incertaine, celui-ci était encore présent sur la carte relevée par les géographes du roi vers 1773 alors qu’il avait disparu du cadastre de 1837. L’intérieur de l’édifice abrite une statuaire variée. La statue de NotreDame de Kerzéan (XVe siècle) est classée Monument Historique. À l’est, un imposant vitrail, aujourd’hui disparu, nous est parvenu grâce au dessin du verrier Bouricquen réalisé en 1614. D’importants travaux de restauration entrepris en 1955 ont changé l’aspect de l’église : la façade sud s’est vue modifiée par l’ajout d’ouvertures et de contreforts. Les vitraux datent de 1962. Sur le versant opposé du vallon, un calvaire contemporain des châteaux de Kergournadeac’h et de Kermenguy est érigé vers 1630 peu après l’épidémie de peste de 1627. La chapelle du Calvaire (7) Cette chapelle dédiée à NotreDame du Mont-Calvaire, érigée par la famille du marchand Jacques Marc’hic, porte au-dessus de l’entrée principale, la date de sa construction (1714). L’intérieur de la chapelle abrite deux statues anciennes en bois à l’identité incertaine. L’une représente un guerrier, supposé être saint Eden. L’autre, un moine qui serait saint Jean Discalceat (aux pieds nus), plus connu sous le nom de Santig Du, le saint noir, guérisseur des maux de tête. Chapelle de Kerzéan (ouverte en été) À l’intérieur de la chapelle, au-dessus de la porte principale, sont visibles deux «boîtes à crânes» à côté d’un panneau de bois sur lequel on peut lire : «Ici reposent en l’attente de la résurrection les chefs de M.F MARHIC, de son vivant recteur de Plouescat +1735, et celui d’un autre serviteur de Dieu dont le nom sur cette terre nous est inconnu». Les croix et calvaires Des croix pattées, plus que millénaires, se rencontrent entre autres à Languien et au carrefour des rues Leclerc et Le Goffic. Ces croix n’ont pas de socle et sont beaucoup plus longues qu’elles n’y paraissent, une partie importante est enterrée pour assurer la stabilité. Calvaire de Kergoal Vihan On dénombre au moins 25 croix et calvaires. Le calvaire le plus ancien, celui d’Irvit (XVe siècle), se distingue par la finesse de la sculpture de ses personnages. Celui de Kergoal-Vihan (1667) mesure plus de 6 m de haut. Le socle porte un autel en pierre qui servait de reposoir lors des pardons ou des missions. Les calvaires de Forban et de Languien, plus simples, méritent eux aussi une attention. Vraisemblablement datés du XVIe siècle, leur croix en granite est soigneusement sculptée. Déplacés pour élargir la voie, ils ne sont plus orientés vers l’ouest mais vers la route. 3 Le patrimoine mégalithique & gallo-romain Il serait très réducteur de vouloir cantonner à un rôle unique les menhirs appelés autrefois « peulvans ». Plusieurs hypothèses peuvent être avancées sur leurs utilisations. On sait qu’ils pouvaient être peints et/ou porter des gravures et des cupules (petits creux cylindriques) comme celui de Cam Louis (15). Ils peuvent être disposés en cercle, en ellipse, former des enceintes, être alignés ou bien être seuls. Menhir de Cam Louis De nombreux Les mégalithes vestiges, témoins Les mégalithes, vestiges en sont l’œuvre des premiers d’une occupation granite, peuples sédentaires ayant habité humaine la commune du néolithique millénaire. (-5000 / -2000 avant Jésus-Christ) au début de l’âge de bronze. Ces agriculteurs éleveurs, chasseurs et pêcheurs vont marquer durablement le territoire, en modifiant les paysages, coupant la forêt, créant des villages, faisant pâturer le bétail et polissant la pierre. De cette période seuls les monuments de pierres ont traversé les millénaires. Le menhir de Prat Meur (14) est couvert de rigoles à son sommet attestant son âge avancé. Elles se sont créées avec le ruissellement de l’eau. 4 Celui de Cougn An Dré (16) se trouve près de l’allée couverte de Créac’h Ar Vrenn (17), il indique la sépulture toute proche. Certains peuvent avoir servi de balise pour un chemin ou marquer la limite d’un territoire. Allée couverte du Kernic ou de Guinivrit Menhir de Cougn an Dré D’autres devaient avoir un rôle religieux et certaines enceintes permettent de calculer les solstices. Quant aux dolmens et allées couvertes, ils ont été utilisés comme monuments funéraires collectifs ou lieux de culte. Les allées couvertes, plus récentes que les dolmens à couloirs, se développent en Bretagne vers 3000 avant Jésus-Christ. Elles se composent d’une grande chambre allongée couverte de dalles posées à la même hauteur. À l’origine, elles étaient recouvertes d’un tumulus ou d’un cairn, amas de pierres. Une particularité des allées couvertes bretonnes est la cellule terminale dite cella, séparée de la chambre funéraire par une dalle transversale. Son utilisation reste un mystère… L’allée couverte de Guinirvit qui a perdu ses dalles de couverture n’en est pas moins imposante par sa chambre de 9,50 mètres de long ! Les fouilles ont permis de découvrir un poignard en silex, venant du et les stèles hautes, majoritaires à Plouescat, qui sont généralement en colonne de 4 à 16 facettes. Elles indiquaient toujours un site sacré, comme une source et le plus souvent un cimetière. On a découvert au pied de stèles non déplacées des urnes cinéraires contenant les cendres de défunts. Grand Pressigny (Indre-et-Loire), preuve des échanges se réalisant à cette époque. De part et d’autre du couloir central, le péristalithe indique la limite du cairn qui recouvrait à l’origine le monument. L’allée fut construite à l’origine au bord d’une rivière à plus d’un kilomètre des plus hautes eaux. Elle fut utilisée de la fin du néolithique au début de l’âge du bronze. Ce monument mégalithique, immergé selon les coefficients de marée, est de nos jours un précieux indicateur de la remontée du niveau de la mer depuis le néolithique. Les stèles gauloises Les stèles gauloises sont l’œuvre de tribus celtes. On situe leur fabrication pendant le second âge du fer soit entre 450 avant Jésus-Christ et le début de l’ère chrétienne. Elles se concentrent chez les Vénètes qui peuplaient l’actuel Morbihan, et chez les Osismes, tribu qui englobait le Finistère et une partie des Côtes d’Armor. Les thermes gallo-romains (23) Stèle du lieu-dit La Croix Elles sont une particularité des peuples celtes armoricains. Plus faciles à déplacer que les mégalithes, elles ont été réutilisées comme bornes milliaires dès l’époque gallo-romaine. Le christianisme a fait énormément pour faire oublier ce culte païen en les brisant, les enterrant ou les regroupant près de monuments religieux. Elles ont été taillées pour devenir un sarcophage, un bénitier, un support de croix, comme au lieu-dit de Roc’h ar Fa (19) ou au lieu-dit La Croix (20) ou encore enchâssées dans un calvaire comme à Lanrial (21). On peut les regrouper dans deux catégories : les stèles basses de forme ovoïde comme à Gorré Bloué (22), Le balnéum de Gorré Bloué fut construit vers le IVe siècle après Jésus-Christ. Le bâtiment mesurait à l’origine 15 mètres de long sur 12,8 mètres de large. On distingue encore facilement 6 pièces sur 9 qui remplissaient chacune un rôle bien précis. On y pénétrait par l’atrium ou vestibule. La salle centrale ou compluvium était à ciel ouvert et recueillait les eaux de pluies pour se laver les pieds. En prenant vers le nord depuis la salle centrale on se dirigeait vers le frigidarium ou salle froide qui permettait l’accès vers l’est au tepidarium, la salle tiède. Elle-même donnait accès au caldarium, la salle chaude, et l’on finissait par un bain dans la piscine. Les trois pièces se trouvant au sud se composaient d’est en ouest d’un vestiaire, d’un passage et de la salle la plus importante pour le fonctionnement des thermes, la chaudière. Le caldarium et le tepidarium sont construits sur un hypocauste. L’hypocauste est un système ingénieux de chauffage au sol, permettant de chauffer le caldarium et le tepidarium avec l’air chaud créé par le foyer. Balnéum gallo-romain 5 POULFOËN conter laissez-vous Plouescat 30 Cam Louis 15 Pors Negen 29 27 Poulloufant 26 Kerouara Gors St Eden Pen Ar Pors Prat Bian 23 MENFIG Theven Meur Lôt. de Kerangueven Le Click 28 Landerné Vian Kerscouarnec Ty Garde Kérinou Pontrec'hoes Penfrat Kerjean Poulhazec Gorret Le Zan 20 Guervian Kernaour La Croix Poultheuren 8 Irvit Forban Frouden 10 Kerdanné Kerneac'h Le Guinel Pors Ar Streat PORSGUEN Goas Vian Mez Drean Poulheunoc Mez Ar Rozec Courté Languien Kerscao Kerallia 11 Douar Per Keryaouen Coz Castel Lorcoun Prat Meur Pullustant Ty Guen Kergrist (Z.A.) 14 Lannurien Kernic-Ty Palud Bian 18 Toulran Kervoa Corn Ar Scourn Rohou Bras Saint Antoine Kerdreux Lenn An Italy PEN AN THÉVEN Ty Izella 12 Plan d'eau Lannérien PORSMEUR CLÉDER Poulvéas Ty Ruz Kergoarat Poulboullien Pen Ar Prat Keryer Mechou Hellen Streat An Aod Kerveuleug 24 Rod Ar C'Har Kervoa Cléguer Prat Tudal Brénévalan Baradozic Goeletquear Convenant Kerbost Cosquer Poul Ar Blouch 16 17 4 2 5 13 25 1 3 7 Pont Pont Ar Manach An Traon Le Crinou Prat Ar Goasven Créac'h Ar Vrenn Gouenic An Dreff Toulran Impasse Le Crinou 22 Gorré Bloué Kerveuleugant Pont Christ BAIE DU KERNIC Penkéar Streat An Iliz Lanrial Palud An Hir Kerugant Coatalec Roc'h Ar Fa 19 Kerjoly Mesguen 21 La Lande Quistillic Goas Ar Louarn Mentaffret Pen Ar Valy Kerchapalain Cornamis Odet Galet Gostang Isle en Gall 9 Kergoal Vras Kerret PLOUNEVEZ-LOCHRIST Kerallé Kergoal Vian Sulliadec Kerzéan 6 6 LES MÉGALITHES 14 Menhir de Prat Meur 15 Menhir de Cam Louis 16 Menhir de Cougn an Dré 17 Allée couverte de Créac’h ar Vrenn 18 Allée couverte du Kernic (ou de Guinivrit) LE PATRIMOINE CIVIL LE PATRIMOINE RELIGIEUX 1 Maison à porche 2 Maison de 1741 3 Manoir du XVIe siècle 4 Manoir de Gorré Kéar 5 L’Eglise 23 Manoir de Prat Bihan 6 Chapelle de Kerzéan 24 Manoir de Mesguen 7 Chapelle du Calvaire 25 Halles ou Cohue 8 Calvaire d’Irvit 26 Magasin à Poudre 9 Calvaire de Kergoal Vihan 10 Calvaire de Forban 11 Calvaire de Languien LES SITES REMARQUABLES 12 Croix pattée de Languien 13 Croix pattée 27 Four à goémon de Cam Louis 19 Stèle christianisée de Roc’h ar Fa 28 Rocher des Korrigans ou Roc’h Paotred ar Sabat 20 Stèle christianisée de la Croix 29 Rocher du Chien ou Roc’h ar C’hi 21 Calvaire-autel de Lanrial 22 Stèle basse de Gorré Bloué 30 Fontaine St Eden ou Feunteun ar Vir 7 Le patrimoine civil & militaire Les halles (26) Les manoirs Un patrimoine préservé nous rappelle la riche histoire de Plouescat. 8 Plouescat comptait plus d’une vingtaine de manoirs dont quelques uns sont parvenus jusqu’à nous sans trop de modifications. Manoir de Prat-Bihan (24) Le manoir de Prat-Bihan est, avec celui de Gorré Kéar (cité plus haut), le plus imposant de Plouescat. L’architecture de la façade nord est particulièrement intéressante. À l’intérieur un bel escalier en pierre mène au palier de l’étage. Les origines du manoir ne sont pas bien connues et on suppose qu’il s’agit d’une demeure construite par un riche marchand au XVIe siècle. Les Halles Manoir de Mesguen (25) L’un des bâtiments, qui n’est pas le plus ancien, porte la date 1603. Au-dessus de la porte principale, un blason a été remplacé, après la Révolution où il avait été martelé, par une pierre gravée d’une croix. Au XVIe siècle, le manoir était une propriété des Kersauzon, famille très nombreuse dans la région à cette époque : “Frappez sur un buisson, il en sortira un Kersauzon” disait-on ! L’entrée du manoir est remarquable par sa longue allée d’arbres et son portail à échalier ou, en breton, “strob an diaoul” (croche-pied au diable). Les halles symbolisent la fonction économique de la ville. Toute la vie de la cité se concentrait autour de cet édifice situé au carrefour des voies principales. Les halles conditionnent donc la morphologie de la ville. Construites sans doute au début du XVIe siècle, elles constituent une richesse que seules trois communes bretonnes (Plouescat, Questembert, Le Faouët) ont préservées. Nommées également “cohue”, (du breton “koc’hu”), les halles n’avaient pas seulement un rôle commercial. En effet, le bâtiment comportait deux chambres à l’étage, destinées à l’origine aux activités administratives et principalement à l’auditoire (salle où se tenaient les audiences de la justice seigneuriale). En 1822, la municipalité acquiert les halles et aménage une chambre en salle de classe et l’autre en salle de réunion municipale. Centre Ville La conception de la charpente est particulière : utilisant des bois fourchus, les charpentiers équarrissaient l’arbre, le sciaient de long en deux et disposaient un morceau de chaque côté de la toiture. Les parties les plus exposées aux intempéries étaient peintes d’une couleur rougeâtre dont on peut voir encore les traces. Les halles ont été classées Monument Historique en 1915. L’année suivante leur restauration complète est entreprise mais avec suppression de la chambre du pignon est et de ses lucarnes. La chambre du pignon ouest disparaîtra dans les années 1960. Le dernier chantier de rénovation (2011-2012), le plus important depuis une centaine d’années, a consisté en la restauration d’une grande partie de la charpente et de la toiture. Le marché y a lieu le samedi. de deux portes qui assuraient l’étanchéité. Deux ouvertures en chicane permettent l’aération de l’édifice tout en maintenant la sécurité. La toiture habituellement recouverte de dalles de granite a disparu. Le four à goémon de Cam-Louis (28) Four à goémon de Cam-Louis Toujours présentes en 1820, les batteries n’apparaissent plus sur le cadastre de 1837. Le corps de garde est détruit dans les années 1940. Ce petit édifice avait pour fonction de conserver la poudre. La double feuillure, intérieure et extérieure, atteste la présence Les fours à goémon sont des tranchées d’une dizaine de mètres creusées dans le sol. Les parois et le fond sont tapissés de pierres plates assemblées avec de la glaise. Ces fours étaient divisés en compartiments qui facilitaient le démoulage de l’agglomérat d’algues. Autrefois, au 18e siècle, ces fours servaient à brûler toutes sortes d’algues. On en extrayait le carbonate de soude qui était utilisé afin de faire baisser la température de fusion du verre. Puis, bien plus tard, on y a brûlé les laminaires (préalablement séchés), riches en iode. Les blocs obtenus étaient vendus à l’usine de produits chimiques (1919 / 1955) située à Pont Christ, près de l’anse du Kernic, pour en faire de la teinture d’iode, puissant antiseptique. Les goémoniers étaient payés en fonction de la teneur en iode de leur bloc de cendres qui pesait cinquante kilos environ. Magasin à poudre de Saint-Eden La poudrière de Saint-Eden (27) Avec la lutte contre les incursions anglo-hollandaises, plusieurs édifices sont construits le long des côtes de Bretagne à partir du règne de Louis XIV. Le magasin à poudre de SaintEden, construit au XVIIIe siècle, faisait partie d’un ensemble fortifié qui comprenait également deux batteries, un corps de garde et probablement une guérite. 9 Les paysages La Baie du Kernic au fil du GR34 Treize kilomètres de façade maritime illustrant tous les aspects du littoral. 10 Le paysage naturel Plouescat dispose d’un littoral long de près de 13 km où se succèdent plages de sable blanc, massifs dunaires, blocs de granite usés par les âges et une baie où s’entremêlent vasières et vastes bancs de sable. L’anse du Kernic accueille à marée basse de nombreux oiseaux, spatules blanches, aigrettes, tadornes de Belon, bécasseaux, courlis, gravelots à collier interrompu, justifiant son inscription dans le réseau Natura 2000. Sur toute la côte, le granite offre des formes étranges et fantastiques comme le rocher des Korrigans “Roc’h Paotred ar Sabat” (29), le rocher du Chien (30) ou Feunteun ar Vir (31), roche creusée d’environ 25 cavités, retenant l’eau de pluie. En mer certains îlots sont le refuge des cormorans huppés, des goélands, des phoques et voient passer sternes et fous de bassan. Les dunes de Porsmeur et Poulfoën abritent une flore remarquable et très spécifique. Le haut de plage recèle quelques plants du rare et protégé chou marin, plante nourrie grâce aux laisses de mer. Ce maillon essentiel de l’écosystème côtier est le départ de plusieurs chaînes alimentaires. Protégeant nos côtes en hiver, elle nourrit directement ou indirectement la faune et la flore terrestre et marine. Plus haut, l’oyat, l’euphorbe marine et le chardon bleu, s’opposent à la mer, en maintenant le sable, grâce à leur système racinaire puissant, leurs feuilles étant, par ailleurs, adaptées pour résister au vent et au sable. Derrière, la dune grise, reconnaissable à sa végétation rase, est le refuge de plantes rares comme la linaire des sables, plante endémique de l’Ouest de la France. On peut également observer la rose pimprenelle, le thym serpolet et le lotier. Aigrettes au coucher du soleil colorent la côte de fleurs mauves. A l’intérieur des terres, les paysages changent, place à la grande digitale pourpre, à l’ajonc offrant ses fleurs jaunes dès la fin de l’hiver et au nombril de Vénus avec ses feuilles rondes et charnues garnissant les vieux murs et talus… Les paysages agricoles Plouescat bénéficie d’une situation géographique favorable à la production de légumes en plein champ. En effet, le Gulf Stream, courant marin chaud qui vient de l’Atlantique, baigne les rivages et permet d’éviter les amplitudes thermiques importantes. Les jours de fortes gelées sont ainsi assez rares durant l’hiver. Chardon bleu Machaons, bel argus, zygènes, dans un ballet incessant, visitent une multitude de fleurs. Quatre variétés d’orchidées sauvages au moins, sont identifiables : l’orchis pyramidal, le discret ophrys abeille, le frêle spiranthe d’automne et le très rare sérapias à petites fleurs, plante d’origine méditerranéenne. Au-delà de la dune, de vastes coussins d’armérie maritime Depuis plus d’un siècle, le chou-fleur et l’artichaut sont les deux légumes phares. L’ouverture sur l’Europe a entraîné une diversification de la gamme produite aujourd’hui dans le secteur. On compte plus d’une vingtaine de légumes référencés sur le marché local. Roc’h ar C’hi Toutes les mises en vente sont désormais réalisées chaque matin de 7 h à 9 h. Selon la loi de l’offre et la demande, les légumes y sont achetés par les différents négociants qui rayonnent dans toute l’Europe. L’échalote, le brocoli, la courgette, la tomate, la pomme de terre, l’ail et la fraise sont produits sur une trentaine d’exploitations. Deux serristes produisent également des fleurs coupées et des plants en pots. Les crises légumières successives, la dureté du métier et le manque de main-d’œuvre ont conduit à une diminution importante du nombre d’exploitations légumières. De 100 en 1980, Plouescat ne compte plus aujourd’hui qu’une trentaine de structures qui sont de plus en plus importantes (25 hectares en moyenne). Plouescat étant une station balnéaire reconnue, la pression immobilière y est particulièrement forte. De nombreux terrains agricoles deviennent constructibles au fil des différentes révisions du plan local d’urbanisme. L’équilibre semble néanmoins trouvé entre les zones pavillonnaires et les terrains agricoles. Champ de bord de mer Jusqu’au début des années soixante, la vente des légumes se faisait de gré à gré sur la place des halles. L’organisation des marchés a vu le jour grâce à la volonté de quelques producteurs qui ont créé la SICA (Société d’Initiative et de Coopération Agricole) dont le siège est à Saint-Pol-de-Léon. 11 On dirait, à cette distance, une ville de Judée assise au bord d’une Méditerranée dont les flots ne seraient pas toujours bleus. Louis Coudurier, direCteur extrait de Renseignements : Pays d’art et d’histoire Pays de Morlaix CCI - Aéroport CS 27934 29679 Morlaix cedex 02 98 62 39 57 [email protected] www.paysdemorlaix.com Accueil touristique de Plouescat 5, rue des Halles 29430 Plouescat 02 98 69 62 18 [email protected] www.roscoff-tourisme.com “Brest de “La dépêChe de Brest” et ses environs”, vers Le Pays de Morlaix appartient au réseau national des Villes et Pays d’art et d’histoire Le ministère de la Culture et de la Communication, direction de l’Architecture et du Patrimoine, attribue l’appellation “Villes et Pays d’art et d’histoire” aux collectivités locales qui animent leur patrimoine. Il garantit la compétence des guides-conférenciers et des animateurs de l’architecture et du patrimoine et la qualité de leurs actions. Des vestiges antiques à l’architecture du XXe siècle, les Villes et Pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité. Aujourd’hui, un réseau de 137 Villes et Pays vous offre son savoir-faire sur toute la France. Pilotage : Pays d’art et d’histoire, Ofice de Tourisme, Commune de Plouescat Rédaction : Loïc Quemener, Coline Laurent et Anne-Laure Tchékaloff (Pays d’art et d’histoire), Stéphane Chaumont (CCBK - Trélez), Bernard Mercier (association Sevel Ploueskad), Isabelle Le Duff, André Creff (Commune de Plouescat) 1904 Copyright Pays de Morlaix. + Ne pas jeter sur la voie publique Charte graphique LM communiquer. Réalisation : www.image-de-marque.fr • Photos : OT Plouescat, Sevel Ploueskad, A. Lamoureux, Thierry Quéau, J.Y. Bihan Photo de couverture : La jetée du port de Porsguen. Édition avril 2015. Au loin, apparaissent les maisons blanches de Plouescat.