Consulter le guide - Office de tourisme de Roscoff

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Plouescat
laissez-vous
Villes et Pays d’art et d’histoire
Pays de Morlaix
La commune de Plouescat
& son évolution
Les nombreux hameaux se densifient
dans la seconde moitié du XXe
siècle par de l’habitat pavillonnaire,
ce qui accentue ce phénomène.
Parallèlement, la culture légumière
prend son essor au cœur de la
“ceinture dorée” (riche zone de
production du nord-Finistère) et
devient le pilier économique de la
commune. Le tourisme se développe
à partir des années 1930. Quelques
villas sont construites en bord de
mer. Le littoral reste néanmoins
préservé de l’urbanisation massive.
Le bourg
L’église néo-gothique et le bourg
Un patrimoine
remarquable de
par sa variété,
réparti sur toute
la commune.
2
Terrienne et maritime, Plouescat
bénéficie, de par sa dualité, d’un
large panorama patrimonial.
Les mégalithes attestent la précocité
de l’implantation humaine,
le balnéum de Gorré Bloué rappelle
la présence d’une colonie romaine
alors qu’à l’aube du XVIe siècle,
les halles affirment la vocation
commerciale de la cité tandis que
les manoirs se multiplient dans
la campagne. Malgré la longue
bande littorale de la commune
qui s’achève à l’ouest par la baie
du Kernic où se jette le Kerallé,
le bourg est relativement éloigné
de la mer. Le développement urbain,
assez traditionnel sur ce littoral,
se distingue en particulier par un
habitat fortement dispersé.
Le bourg s’est d’abord construit
autour des halles et de l’église.
Il s’est ensuite développé de façon
linéaire, suivant les axes menant vers
Saint-Pol-de-Léon et Lesneven avant
que le sud ne se densifie au cours
du XXe siècle.
Aux abords des halles, plusieurs
maisons présentent une architecture soignée. Par sa recherche de
symétrie, ses pierres de taille aux
assises régulières, ses garde-corps
travaillés, ses linteaux segmentés
(en anse de panier) et sa corniche,
la “maison à porche” n° 12 (1)
se distingue aisément.
Ce style caractéristique du XVIIIe
siècle se prolonge encore dans le
premier quart du XIXe comme
en témoigne la date apposée au
premier étage (1813). La toiture fait
apparaître l’utilisation d’ardoises
épaisses posées selon la technique
dite “à pureau décroissant”.
Le n° 14 (2), rue du Maréchal
Joffre, qui porte la date de 1741,
se distingue par la qualité de son
entrée. Des colonnes encadrent une
porte à imposte surmontée d’une
corniche moulurée. Au n°10 (3)
de la place Général de Gaulle, un
manoir du XVIe siècle conserve sur
l’arrière une partie de son escalier
en pierre. Sa façade a été refaite en
pierre de taille, probablement au
début du XIXe siècle.
A l’est, le passage étroit vers
le manoir de Gorré Kéar (4)
(“sommet de la ville”) témoigne
de l’évolution de la place après
la révolution. Ce manoir fut par
la suite masqué par de nouvelles
constructions. L’échauguette en
façade et les imposantes pierres
de taille confèrent à ce bâtiment
un charme indéniable malgré
sa situation. La partie supérieure
de l’escalier se termine en tourelle.
Devenu bien national sous la
Révolution, le manoir a dès lors
servi de garnison et fut souvent
appelé localement «vieille caserne».
Halles lors du festival “Place aux Mômes”
Le patrimoine
religieux
de chapelles en calvaires
Les témoignages
religieux, bien que
parfois modestes,
marquent fortement
le paysage rural de
leur empreinte.
L’église (5)
L’église actuelle, de style
néo-gothique, est la troisième de
la paroisse. Bâtie en 1863, elle
remplace la précédente église
construite 100 ans plus tôt mais
jugée trop petite.
La flèche de 58 m, érigée en 1870,
est la plus haute de la région après
celle du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon
(77 m) qui lui servit de modèle. En
1887, l’église reçut de très beaux
orgues, œuvre de M. Claus facteur
d’orgues de Rennes.
Les chapelles
La chapelle de Kerzéan (6)
L’édifice gothique est daté du XVIe
siècle. Amputé de son transept à une
date incertaine, celui-ci était encore
présent sur la carte relevée par les
géographes du roi vers 1773 alors
qu’il avait disparu du cadastre de
1837.
L’intérieur de l’édifice abrite une
statuaire variée. La statue de NotreDame de Kerzéan (XVe siècle) est
classée Monument Historique.
À l’est, un imposant vitrail,
aujourd’hui disparu, nous est
parvenu grâce au dessin du verrier
Bouricquen réalisé en 1614.
D’importants travaux de restauration entrepris en 1955 ont changé
l’aspect de l’église : la façade sud
s’est vue modifiée par l’ajout
d’ouvertures et de contreforts. Les
vitraux datent de 1962.
Sur le versant opposé du vallon,
un calvaire contemporain des
châteaux de Kergournadeac’h et de
Kermenguy est érigé vers 1630 peu
après l’épidémie de peste de 1627.
La chapelle du Calvaire (7)
Cette chapelle dédiée à NotreDame du Mont-Calvaire, érigée
par la famille du marchand Jacques
Marc’hic, porte au-dessus de
l’entrée principale, la date de sa
construction (1714).
L’intérieur de la chapelle abrite
deux statues anciennes en bois à
l’identité incertaine. L’une représente un guerrier, supposé être saint
Eden. L’autre, un moine qui serait
saint Jean Discalceat (aux pieds
nus), plus connu sous le nom de
Santig Du, le saint noir, guérisseur
des maux de tête.
Chapelle de Kerzéan (ouverte en été)
À l’intérieur de la chapelle,
au-dessus de la porte principale,
sont visibles deux «boîtes à crânes»
à côté d’un panneau de bois sur
lequel on peut lire : «Ici reposent
en l’attente de la résurrection les
chefs de M.F MARHIC, de son
vivant recteur de Plouescat +1735,
et celui d’un autre serviteur de Dieu
dont le nom sur cette terre nous est
inconnu».
Les croix et calvaires
Des croix pattées, plus que millénaires, se rencontrent entre autres
à Languien et au carrefour des rues
Leclerc et Le Goffic. Ces croix n’ont
pas de socle et sont beaucoup plus
longues qu’elles n’y paraissent, une
partie importante est enterrée pour
assurer la stabilité.
Calvaire de Kergoal Vihan
On dénombre au moins 25 croix
et calvaires. Le calvaire le plus
ancien, celui d’Irvit (XVe siècle),
se distingue par la finesse de la
sculpture de ses personnages.
Celui de Kergoal-Vihan (1667)
mesure plus de 6 m de haut. Le
socle porte un autel en pierre qui
servait de reposoir lors des pardons
ou des missions.
Les calvaires de Forban et
de Languien, plus simples,
méritent eux aussi une attention.
Vraisemblablement datés du XVIe
siècle, leur croix en granite est
soigneusement sculptée. Déplacés
pour élargir la voie, ils ne sont
plus orientés vers l’ouest mais
vers la route.
3
Le patrimoine mégalithique
& gallo-romain
Il serait très réducteur de vouloir
cantonner à un rôle unique
les menhirs appelés autrefois
« peulvans ». Plusieurs hypothèses
peuvent être avancées sur leurs
utilisations.
On sait qu’ils pouvaient être peints
et/ou porter des gravures et des
cupules (petits creux cylindriques)
comme celui de Cam Louis (15).
Ils peuvent être disposés en cercle,
en ellipse, former des enceintes,
être alignés ou bien être seuls.
Menhir de Cam Louis
De nombreux Les mégalithes
vestiges, témoins Les mégalithes, vestiges en
sont l’œuvre des premiers
d’une occupation granite,
peuples sédentaires ayant habité
humaine la commune du néolithique
millénaire. (-5000 / -2000 avant Jésus-Christ)
au début de l’âge de bronze.
Ces agriculteurs éleveurs, chasseurs
et pêcheurs vont marquer durablement le territoire, en modifiant les
paysages, coupant la forêt, créant
des villages, faisant pâturer le bétail
et polissant la pierre. De cette
période seuls les monuments de
pierres ont traversé les millénaires.
Le menhir de Prat Meur (14) est
couvert de rigoles à son sommet
attestant son âge avancé. Elles se
sont créées avec le ruissellement
de l’eau.
4
Celui de Cougn An Dré (16)
se trouve près de l’allée couverte
de Créac’h Ar Vrenn (17), il indique
la sépulture toute proche. Certains
peuvent avoir servi de balise pour
un chemin ou marquer la limite
d’un territoire.
Allée couverte du Kernic
ou de Guinivrit
Menhir de Cougn an Dré
D’autres devaient avoir un rôle
religieux et certaines enceintes
permettent de calculer les solstices.
Quant aux dolmens et allées
couvertes, ils ont été utilisés comme
monuments funéraires collectifs
ou lieux de culte.
Les allées couvertes, plus récentes
que les dolmens à couloirs,
se développent en Bretagne vers
3000 avant Jésus-Christ. Elles se
composent d’une grande chambre
allongée couverte de dalles posées
à la même hauteur. À l’origine, elles
étaient recouvertes d’un tumulus
ou d’un cairn, amas de pierres.
Une particularité des allées
couvertes bretonnes est la cellule
terminale dite cella, séparée de la
chambre funéraire par une dalle
transversale. Son utilisation reste
un mystère…
L’allée couverte de Guinirvit qui a
perdu ses dalles de couverture n’en
est pas moins imposante par sa
chambre de 9,50 mètres de long !
Les fouilles ont permis de découvrir
un poignard en silex, venant du
et les stèles hautes, majoritaires à
Plouescat, qui sont généralement
en colonne de 4 à 16 facettes. Elles
indiquaient toujours un site sacré,
comme une source et le plus souvent
un cimetière.
On a découvert au pied de stèles
non déplacées des urnes cinéraires
contenant les cendres de défunts.
Grand Pressigny (Indre-et-Loire),
preuve des échanges se réalisant
à cette époque. De part et d’autre
du couloir central, le péristalithe
indique la limite du cairn qui recouvrait à l’origine le monument.
L’allée fut construite à l’origine
au bord d’une rivière à plus d’un
kilomètre des plus hautes eaux.
Elle fut utilisée de la fin du néolithique au début de l’âge du bronze.
Ce monument mégalithique,
immergé selon les coefficients de
marée, est de nos jours un précieux
indicateur de la remontée du niveau
de la mer depuis le néolithique.
Les stèles gauloises
Les stèles gauloises sont l’œuvre
de tribus celtes. On situe leur
fabrication pendant le second
âge du fer soit entre 450 avant
Jésus-Christ et le début de l’ère
chrétienne. Elles se concentrent chez
les Vénètes qui peuplaient l’actuel
Morbihan, et chez les Osismes, tribu
qui englobait le Finistère et une
partie des Côtes d’Armor.
Les thermes
gallo-romains (23)
Stèle du lieu-dit La Croix
Elles sont une particularité des
peuples celtes armoricains.
Plus faciles à déplacer que les
mégalithes, elles ont été réutilisées comme bornes milliaires dès
l’époque gallo-romaine.
Le christianisme a fait énormément
pour faire oublier ce culte païen
en les brisant, les enterrant ou les
regroupant près de monuments
religieux. Elles ont été taillées pour
devenir un sarcophage, un bénitier,
un support de croix, comme au
lieu-dit de Roc’h ar Fa (19) ou au
lieu-dit La Croix (20) ou encore
enchâssées dans un calvaire comme
à Lanrial (21).
On peut les regrouper dans deux
catégories : les stèles basses de forme
ovoïde comme à Gorré Bloué (22),
Le balnéum de Gorré Bloué fut
construit vers le IVe siècle après
Jésus-Christ. Le bâtiment mesurait
à l’origine 15 mètres de long sur
12,8 mètres de large.
On distingue encore facilement
6 pièces sur 9 qui remplissaient
chacune un rôle bien précis. On y
pénétrait par l’atrium ou vestibule.
La salle centrale ou compluvium
était à ciel ouvert et recueillait
les eaux de pluies pour se laver
les pieds. En prenant vers le nord
depuis la salle centrale on se
dirigeait vers le frigidarium ou salle
froide qui permettait l’accès vers
l’est au tepidarium, la salle tiède.
Elle-même donnait accès au
caldarium, la salle chaude, et l’on
finissait par un bain dans la piscine.
Les trois pièces se trouvant au sud
se composaient d’est en ouest d’un
vestiaire, d’un passage et de la salle
la plus importante pour le fonctionnement des thermes, la chaudière.
Le caldarium et le tepidarium sont
construits sur un hypocauste.
L’hypocauste est un système
ingénieux de chauffage au sol,
permettant de chauffer le caldarium
et le tepidarium avec l’air chaud
créé par le foyer.
Balnéum gallo-romain
5
POULFOËN
conter
laissez-vous
Plouescat
30
Cam
Louis 15
Pors
Negen
29
27
Poulloufant
26
Kerouara
Gors
St Eden
Pen
Ar Pors
Prat Bian
23
MENFIG
Theven
Meur
Lôt. de
Kerangueven
Le Click
28
Landerné Vian
Kerscouarnec
Ty Garde
Kérinou
Pontrec'hoes
Penfrat
Kerjean
Poulhazec
Gorret
Le Zan
20
Guervian
Kernaour
La Croix
Poultheuren
8 Irvit
Forban
Frouden
10
Kerdanné
Kerneac'h
Le Guinel
Pors
Ar Streat
PORSGUEN
Goas Vian
Mez
Drean
Poulheunoc
Mez Ar Rozec
Courté
Languien
Kerscao
Kerallia
11
Douar Per
Keryaouen
Coz Castel
Lorcoun
Prat Meur
Pullustant
Ty Guen
Kergrist
(Z.A.)
14
Lannurien
Kernic-Ty
Palud Bian
18
Toulran Kervoa
Corn
Ar
Scourn
Rohou Bras
Saint
Antoine
Kerdreux
Lenn An Italy
PEN AN
THÉVEN
Ty Izella
12
Plan d'eau
Lannérien
PORSMEUR
CLÉDER
Poulvéas
Ty Ruz
Kergoarat
Poulboullien
Pen Ar Prat
Keryer
Mechou
Hellen
Streat
An Aod
Kerveuleug
24
Rod
Ar
C'Har
Kervoa
Cléguer
Prat Tudal
Brénévalan
Baradozic
Goeletquear
Convenant
Kerbost
Cosquer
Poul Ar Blouch
16 17
4
2 5 13
25
1 3
7
Pont
Pont
Ar Manach An Traon
Le Crinou
Prat
Ar Goasven
Créac'h
Ar Vrenn
Gouenic An Dreff
Toulran
Impasse
Le Crinou
22
Gorré
Bloué
Kerveuleugant
Pont Christ
BAIE DU KERNIC
Penkéar
Streat
An Iliz
Lanrial
Palud
An Hir
Kerugant
Coatalec
Roc'h Ar Fa
19
Kerjoly
Mesguen
21 La Lande
Quistillic
Goas
Ar Louarn
Mentaffret
Pen Ar Valy
Kerchapalain
Cornamis
Odet Galet
Gostang
Isle en Gall
9
Kergoal
Vras
Kerret
PLOUNEVEZ-LOCHRIST
Kerallé
Kergoal Vian
Sulliadec
Kerzéan
6
6
LES MÉGALITHES
14 Menhir de Prat Meur
15 Menhir de Cam Louis
16 Menhir de Cougn an Dré
17 Allée couverte de Créac’h
ar Vrenn
18 Allée couverte du Kernic
(ou de Guinivrit)
LE PATRIMOINE CIVIL
LE PATRIMOINE RELIGIEUX
1
Maison à porche
2
Maison de 1741
3
Manoir du XVIe siècle
4
Manoir de Gorré Kéar
5
L’Eglise
23 Manoir de Prat Bihan
6
Chapelle de Kerzéan
24 Manoir de Mesguen
7
Chapelle du Calvaire
25 Halles ou Cohue
8
Calvaire d’Irvit
26 Magasin à Poudre
9
Calvaire de Kergoal Vihan
10 Calvaire de Forban
11 Calvaire de Languien
LES SITES REMARQUABLES
12 Croix pattée de Languien
13 Croix pattée
27 Four à goémon
de Cam Louis
19 Stèle christianisée
de Roc’h ar Fa
28 Rocher des Korrigans ou
Roc’h Paotred ar Sabat
20 Stèle christianisée de
la Croix
29 Rocher du Chien
ou Roc’h ar C’hi
21 Calvaire-autel de Lanrial
22 Stèle basse de Gorré Bloué
30 Fontaine St Eden ou
Feunteun ar Vir
7
Le patrimoine civil
& militaire
Les halles (26)
Les manoirs
Un patrimoine
préservé nous
rappelle la
riche histoire
de Plouescat.
8
Plouescat comptait plus d’une
vingtaine de manoirs dont quelques
uns sont parvenus jusqu’à nous sans
trop de modifications.
Manoir de Prat-Bihan (24)
Le manoir de Prat-Bihan est, avec
celui de Gorré Kéar (cité plus haut),
le plus imposant de Plouescat.
L’architecture de la façade nord
est particulièrement intéressante.
À l’intérieur un bel escalier en pierre
mène au palier de l’étage.
Les origines du manoir ne sont pas
bien connues et on suppose qu’il
s’agit d’une demeure construite par
un riche marchand au XVIe siècle.
Les Halles
Manoir de Mesguen (25)
L’un des bâtiments, qui n’est pas
le plus ancien, porte la date 1603.
Au-dessus de la porte principale,
un blason a été remplacé, après la
Révolution où il avait été martelé,
par une pierre gravée d’une croix.
Au XVIe siècle, le manoir était une
propriété des Kersauzon, famille très
nombreuse dans la région à cette
époque : “Frappez sur un buisson, il
en sortira un Kersauzon” disait-on !
L’entrée du manoir est remarquable
par sa longue allée d’arbres et son
portail à échalier ou, en breton,
“strob an diaoul” (croche-pied au
diable).
Les halles symbolisent la fonction
économique de la ville. Toute la
vie de la cité se concentrait autour
de cet édifice situé au carrefour
des voies principales. Les halles
conditionnent donc la morphologie
de la ville.
Construites sans doute au début
du XVIe siècle, elles constituent
une richesse que seules trois
communes bretonnes (Plouescat,
Questembert, Le Faouët) ont préservées. Nommées également “cohue”,
(du breton “koc’hu”), les halles
n’avaient pas seulement un rôle
commercial. En effet, le bâtiment
comportait deux chambres à l’étage,
destinées à l’origine aux activités
administratives et principalement
à l’auditoire (salle où se tenaient les
audiences de la justice seigneuriale).
En 1822, la municipalité acquiert
les halles et aménage une chambre
en salle de classe et l’autre en salle
de réunion municipale.
Centre Ville
La conception de la charpente
est particulière : utilisant des bois
fourchus, les charpentiers équarrissaient l’arbre, le sciaient de long en
deux et disposaient un morceau
de chaque côté de la toiture.
Les parties les plus exposées aux
intempéries étaient peintes d’une
couleur rougeâtre dont on peut
voir encore les traces.
Les halles ont été classées
Monument Historique en 1915.
L’année suivante leur restauration
complète est entreprise mais avec
suppression de la chambre du
pignon est et de ses lucarnes.
La chambre du pignon ouest
disparaîtra dans les années 1960.
Le dernier chantier de rénovation
(2011-2012), le plus important
depuis une centaine d’années, a
consisté en la restauration d’une
grande partie de la charpente
et de la toiture. Le marché y a lieu
le samedi.
de deux portes qui assuraient l’étanchéité. Deux ouvertures en chicane
permettent l’aération de l’édifice
tout en maintenant la sécurité.
La toiture habituellement recouverte
de dalles de granite a disparu.
Le four à goémon
de Cam-Louis (28)
Four à goémon de Cam-Louis
Toujours présentes en 1820,
les batteries n’apparaissent plus sur
le cadastre de 1837. Le corps de
garde est détruit dans les années
1940. Ce petit édifice avait pour
fonction de conserver la poudre.
La double feuillure, intérieure
et extérieure, atteste la présence
Les fours à goémon sont des
tranchées d’une dizaine de mètres
creusées dans le sol. Les parois et le
fond sont tapissés de pierres plates
assemblées avec de la glaise.
Ces fours étaient divisés en compartiments qui facilitaient le démoulage
de l’agglomérat d’algues. Autrefois,
au 18e siècle, ces fours servaient à
brûler toutes sortes d’algues.
On en extrayait le carbonate de
soude qui était utilisé afin de faire
baisser la température de fusion du
verre. Puis, bien plus tard, on y a
brûlé les laminaires (préalablement
séchés), riches en iode. Les blocs
obtenus étaient vendus à l’usine de
produits chimiques (1919 / 1955)
située à Pont Christ, près de l’anse
du Kernic, pour en faire de la teinture d’iode, puissant antiseptique.
Les goémoniers étaient payés en
fonction de la teneur en iode de leur
bloc de cendres qui pesait cinquante
kilos environ.
Magasin à poudre de Saint-Eden
La poudrière
de Saint-Eden (27)
Avec la lutte contre les incursions
anglo-hollandaises, plusieurs édifices
sont construits le long des côtes de
Bretagne à partir du règne de Louis
XIV. Le magasin à poudre de SaintEden, construit au XVIIIe siècle,
faisait partie d’un ensemble fortifié
qui comprenait également deux
batteries, un corps de garde
et probablement une guérite.
9
Les paysages
La Baie du Kernic au fil du GR34
Treize kilomètres
de façade maritime
illustrant tous les
aspects du littoral.
10
Le paysage naturel
Plouescat dispose d’un littoral long
de près de 13 km où se succèdent
plages de sable blanc, massifs
dunaires, blocs de granite usés
par les âges et une baie où s’entremêlent vasières et vastes bancs de
sable. L’anse du Kernic accueille à
marée basse de nombreux oiseaux,
spatules blanches, aigrettes,
tadornes de Belon, bécasseaux,
courlis, gravelots à collier interrompu, justifiant son inscription
dans le réseau Natura 2000. Sur
toute la côte, le granite offre des
formes étranges et fantastiques
comme le rocher des Korrigans
“Roc’h Paotred ar Sabat” (29),
le rocher du Chien (30) ou Feunteun
ar Vir (31), roche creusée d’environ
25 cavités, retenant l’eau de pluie.
En mer certains îlots sont le refuge
des cormorans huppés, des goélands,
des phoques et voient passer sternes
et fous de bassan.
Les dunes de Porsmeur et Poulfoën
abritent une flore remarquable et
très spécifique.
Le haut de plage recèle quelques
plants du rare et protégé chou
marin, plante nourrie grâce aux
laisses de mer. Ce maillon essentiel
de l’écosystème côtier est le départ
de plusieurs chaînes alimentaires.
Protégeant nos côtes en hiver, elle
nourrit directement ou indirectement
la faune et la flore terrestre
et marine. Plus haut, l’oyat,
l’euphorbe marine et le chardon
bleu, s’opposent à la mer, en
maintenant le sable, grâce à leur
système racinaire puissant, leurs
feuilles étant, par ailleurs, adaptées
pour résister au vent et au sable.
Derrière, la dune grise, reconnaissable à sa végétation rase, est le
refuge de plantes rares comme la
linaire des sables, plante endémique
de l’Ouest de la France. On peut
également observer la rose pimprenelle, le thym serpolet et le lotier.
Aigrettes au coucher du soleil
colorent la côte de fleurs mauves.
A l’intérieur des terres, les paysages
changent, place à la grande digitale
pourpre, à l’ajonc offrant ses fleurs
jaunes dès la fin de l’hiver et au
nombril de Vénus avec ses feuilles
rondes et charnues garnissant les
vieux murs et talus…
Les paysages agricoles
Plouescat bénéficie d’une situation
géographique favorable à la
production de légumes en plein
champ. En effet, le Gulf Stream,
courant marin chaud qui vient
de l’Atlantique, baigne les rivages
et permet d’éviter les amplitudes
thermiques importantes. Les jours
de fortes gelées sont ainsi assez rares
durant l’hiver.
Chardon bleu
Machaons, bel argus, zygènes, dans
un ballet incessant, visitent une
multitude de fleurs. Quatre variétés
d’orchidées sauvages au moins, sont
identifiables : l’orchis pyramidal,
le discret ophrys abeille, le frêle
spiranthe d’automne et le très rare
sérapias à petites fleurs, plante
d’origine méditerranéenne.
Au-delà de la dune, de vastes
coussins d’armérie maritime
Depuis plus d’un siècle, le chou-fleur
et l’artichaut sont les deux légumes
phares. L’ouverture sur l’Europe a
entraîné une diversification de la
gamme produite aujourd’hui dans
le secteur.
On compte plus d’une vingtaine
de légumes référencés sur le
marché local.
Roc’h ar C’hi
Toutes les mises en vente sont
désormais réalisées chaque matin
de 7 h à 9 h. Selon la loi de l’offre
et la demande, les légumes y sont
achetés par les différents négociants
qui rayonnent dans toute l’Europe.
L’échalote, le brocoli, la courgette,
la tomate, la pomme de terre, l’ail
et la fraise sont produits sur une
trentaine d’exploitations.
Deux serristes produisent également
des fleurs coupées et des plants
en pots.
Les crises légumières successives,
la dureté du métier et le manque
de main-d’œuvre ont conduit à une
diminution importante du nombre
d’exploitations légumières.
De 100 en 1980, Plouescat ne
compte plus aujourd’hui qu’une
trentaine de structures qui sont
de plus en plus importantes
(25 hectares en moyenne).
Plouescat étant une station balnéaire
reconnue, la pression immobilière y est particulièrement forte.
De nombreux terrains agricoles
deviennent constructibles au fil
des différentes révisions du plan
local d’urbanisme. L’équilibre
semble néanmoins trouvé entre les
zones pavillonnaires et les terrains
agricoles.
Champ de bord de mer
Jusqu’au début des années soixante,
la vente des légumes se faisait de
gré à gré sur la place des halles.
L’organisation des marchés a
vu le jour grâce à la volonté de
quelques producteurs qui ont créé
la SICA (Société d’Initiative et de
Coopération Agricole) dont le
siège est à Saint-Pol-de-Léon.
11
On dirait, à cette distance, une ville de Judée assise au bord d’une
Méditerranée dont les flots ne seraient pas toujours bleus.
Louis Coudurier,
direCteur
extrait de
Renseignements :
Pays d’art et d’histoire
Pays de Morlaix
CCI - Aéroport
CS 27934
29679 Morlaix cedex
02 98 62 39 57
[email protected]
www.paysdemorlaix.com
Accueil touristique de Plouescat
5, rue des Halles
29430 Plouescat
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“Brest
de
“La dépêChe
de
Brest”
et ses environs”, vers
Le Pays de Morlaix appartient au réseau
national des Villes et Pays d’art et d’histoire
Le ministère de la Culture et de la
Communication, direction de l’Architecture
et du Patrimoine, attribue l’appellation
“Villes et Pays d’art et d’histoire” aux
collectivités locales qui animent
leur patrimoine. Il garantit la compétence
des guides-conférenciers et des animateurs
de l’architecture et du patrimoine et la qualité
de leurs actions.
Des vestiges antiques à l’architecture du XXe
siècle, les Villes et Pays mettent en scène
le patrimoine dans sa diversité. Aujourd’hui,
un réseau de 137 Villes et Pays vous offre son
savoir-faire sur toute la France.
Pilotage :
Pays d’art et d’histoire, Ofice de
Tourisme, Commune de Plouescat
Rédaction : Loïc Quemener,
Coline Laurent et Anne-Laure Tchékaloff
(Pays d’art et d’histoire),
Stéphane Chaumont (CCBK - Trélez),
Bernard Mercier (association Sevel
Ploueskad), Isabelle Le Duff, André Creff
(Commune de Plouescat)
1904
Copyright Pays de Morlaix. + Ne pas jeter sur la voie publique
Charte graphique LM communiquer. Réalisation : www.image-de-marque.fr • Photos : OT Plouescat, Sevel Ploueskad, A. Lamoureux, Thierry Quéau, J.Y. Bihan
Photo de couverture : La jetée du port de Porsguen. Édition avril 2015.
Au loin, apparaissent les maisons blanches de Plouescat.

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