Le Bréviaire des Costumes
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Le Bréviaire des Costumes
Inquisition Breviaire des Costumes Vous trouverez dans ce bréviaire quelques indications sur les usages vestimentaires de 1243. S’il n’est pas question de les suivre à la lettre afin de porter à costume d’époque, nous espérons que cela vous permettra d’en saisir l’esprit, du moins celui que nous avons choisi pour Faust Inquisition, les costumes doivent inspirer le Moyen Age, sans forcément être d’une historicité aigüe. Plus important encore, c’est sur ces critères que votre personnage jugera les autres… Alors faisons un petit tour du côté des tendances mode d’automne-hivers 1243. L es Bases Les étoffes Fine ou grossière, la laine est connue depuis des siècles. Elle est indispensable au Moyen Age, utilisée par tous et son tissage est une véritable industrie. La soie est connue en Europe depuis le 12ème siècle. Popularisée par les croisades, elle est massivement importée d’orient, mais reste évidemment réservée à la noblesse. Parallèlement à la soie se développe le commerce des fourrures en provenance d’Asie : ours, zibeline, martes, teintes en rouge ou mélangées entre elles. Celles-ci sont appréciées par la noblesse, les fourrures servant de bordures et de doublures aux vêtements du dessus. Du côté des tissus et des toiles plus largement utilisés, le lin est connu depuis l’Antiquité. Il se retrouve sous la forme d’étoffes plus ou moins fines, en général blanches. Le coutil constitue pour sa part une grosse toile faite de fil de chanvre ou de lin, souvent mélangée à du coton, et utilisée pour les vêtements du dessus. Le cainsil (chainse, chainsil), toile aux composantes similaires, mais beaucoup plus fine car lissée et serrée, sert pour les sous-vêtements. Le coton commence à être importé d’Égypte et d’Inde avant d’être cultivé en Italie à partir du 12ème siècle. Il s’impose peu à peu dans toute l’Europe. Les couleurs Le Moyen Age aime les couleurs vives : rouge, bleu, vert, jaune, pour les nobles, les plus pauvres ne pouvant s’offrir que des nuances de brun... Certains marchands, surtout les plus riches, tentent d’échapper à leur condition en portant de la couleur. Le noir et le blanc ne sont utilisés que dans des occasions particulières ou par des catégories sociales bien précises : certains moines, les bons hommes et bonnes femmes de l’Eglise de la Consolation... Il apparait à l’usage que les prélats Baptisés portent surtout du noir, et les Consolés une base blanche, mais il arrive que ces couleurs soient présentes sur un seul élément du costume (foulard, écharpe, etc.). En 1243, on note les tendances suivantes au sein des noblesses : La France comme la Flandre préfèrent les teintures rouges ou orangées, les Espagnols le vert et les Anglais les plus en vue se vêtent plutôt de bleu. Enfin le Saint Empire se démarque par son usage outrancier de la fourrure. Il n’est pas rare qu’un vassal prouve sa sympathie en suivant la mode et les couleurs de tel ou tel pays. Ainsi si un Comte français porte du vert, c’est peut-être pour prouver une amitié avec la Castille… 1 Faust : Jeu Grandeur Nature La coupe et les différents éléments du costume Les sous-vêtements Portée par tous, la chainse est une chemise revêtue à même le corps. Il s’agit d’une longue tunique, le plus souvent en lin, parfois en coton, drap de laine ou chanvre chez les moins aisés. Ses manches sont serrées aux poignets. Elle peut descendre jusqu’aux genoux pour les hommes, à mi-mollets pour les femmes. Les chainses sont dotées en général d’un amigaut, fente sur le devant de l’encolure qui facilite l’enfilage du vêtement. Portées par les hommes, les braies sont l’équivalent du caleçon long. Elles sont taillées dans le même tissu que la chainse. Les braies sont serrées à la taille par une ceinture fine, éventuellement en tissu : le braïel. Au 13ème siècle, elles peuvent être fendues sur le côté de façon à pouvoir être remontées plus facilement. Les braies de la noblesse sont plutôt collantes alors que celle du peuple sont plus amples, dans les deux cas elles descendent jusqu’aux mollets ou aux chevilles. Par dessus les braies des hommes ou les jambes nues des femmes, on porte des chausses, précurseurs de nos chaussettes. Les chausses sont en laine, en lin ou en soie pour les plus riches. Elles peuvent être de couleur unie ou rayées. Les chausses montent jusqu’aux genoux ou même à mi-cuisse, elles sont maintenues par des jarretières ou attachées au braïel. Les vêtements civils C’est principalement la qualité du tissu et de la découpe qui marque la différence sociale au 13ème siècle. La forme générale et la liste des effets usuels se retrouvent quant à eux chez tout le monde. La cotte, ou robe du dessous, est une robe collant au torse et évasée à partir des hanches. La cotte masculine s’arrête aux chevilles ou à mimollets, la cotte féminine est encore plus longue et peut traîner à terre. Les manches sont longues et ajustées aux poignets. Elle est souvent pourvue d’un amigaut. Au 13ème siècle, la cotte s’enfile directement sur la chainse. 2 Inquisition Le surcot, ou robe du dessus, est porté par dessus la cotte dont il suit la forme. Les femmes portent de longs surcots dont elles tiennent la traîne à la main. Le surcot peut également être pourvu d’un amigaut, par contre il ne possède pas forcément de manches et à la fin du 13ème siècle, les emmanchures des surcots s’agrandissent par le dessous des bras jusqu’aux hanches, ces profondes emmanchures pouvant être bordées de fourrure. Les surcots féminins peuvent être fendus sur les côtés de l’aisselle jusqu’en bas, cette fente étant éventuellement fermée par un lacet ou des boutons. Certains surcots féminins comportent des manches fendues dans le sens de la longueur du poignet jusqu’au coude et qu’on laisse pendre. Quant aux surcots et aux cottes des hommes, ils sont souvent fendus par le bas, devant et derrière, de manière à pouvoir monter à cheval. Le surcot étant le vêtement le plus visible, il est confectionné dans les tissus les plus précieux à disposition du porteur. Le port d’un surcot décoré de galons est le signe d’une grande richesse. Le mantel est en fait une cape ample et longue, qui va même jusqu’à traîner au sol. Sa forme la plus simple est un demi-disque, éventuellement doté d’une échancrure au centre pour l’encolure. On le pose sur les épaules et on le maintient par une cordelette retenue sur la poitrine par la main. Cela n’est guère pratique mais l’accent est mis sur l’esthétique plus que sur la fonctionnalité. Comme le surcot, le manteau permet d’étaler sa richesse : doublure de fourrure, broderies de fil d’or et étoffes importées d’Orient. Les accessoires Les ceintures et agrafes Les ceintures du 13ème siècle sont très longues, avec ou sans boucle. Les hommes laissent pendre largement les extrémités de leur ceinture. Les femmes font un premier tour serré à la taille puis un deuxième tour plus lâche autour des hanches, la ceinture est nouée sur le bas ventre et les extrémités pendent largement. L’agrafe est l’héritière de la fibule antique et constitue certes un accessoire, fermant le manteau, mais c’est aussi un bijou qui est porté par les deux sexes. La facture et le matériau de la ceinture comme de l’agrafe sont des moyens d’afficher son rang social. Ainsi les métaux précieux sont ainsi réservés à la noblesse ou au haut clergé. Certains marchands, ayant suffisamment profité des récentes pénuries pour s’enrichir plus que de raison, peuvent là encore prétendre à l’honneur des boucles d’or ou d’argent. 3 Faust : Jeu Grandeur Nature Les coiffures Au 13ème siècle, il est quasi-systématique de se couvrir la tête. Le choix d’une coiffure est souvent l’occasion de se distinguer, tant il y a de variétés. Nous en présentons ici quelques-unes. Le cercle de tête est porté par tout le monde, cette coiffure simple est courante au 13ème siècle. Il peut être en tissu, en fleurs tressées. Il est en métal, ouvragé pour les plus riches. L’aumusse, sorte de mini cape couvrant les épaules associée à un capuchon. Elle sert à se protéger des intempéries et est portée par dessus une autre coiffure. De rond, le capuchon devient pointu à la fin du 13ème siècle. La partie couvrant les épaules est quant à elle ouverte sur le devant, fermant par un laçage, un boutonnage ou une fibule. L’hiver, on porte une aumusse doublée de fourrure pour se protéger du froid. La cale et la coiffe, de styles très proches, sont portées par les hommes. La cale, généralement fabriquée en lin blanc, enveloppe le crâne et laisse le visage libre. Elle se termine au niveau des oreilles par un cordon qui permet de l’attacher sous le menton. Faite de cuir, de lin, de coton ou de laine, la calotte est une sorte de bonnet demi-sphérique, en pointe ou même à plusieurs pointes porté par les hommes tout au long des 12ème et 13ème siècles. Coiffure féminine, le voile se porte directement sur la chevelure ou en association avec un autre type de coiffure. Il est en général blanc, fabriqué dans un tissu très léger. Au 13ème siècle le voile ne dépasse pas le milieu du dos et se termine en arrondi. Apparu au 13ème siècle, le couvre-chef est une bande de tissu d’une dizaine de centimètres que les femmes utilisent pour dompter une chevelure abondante. Elles le font passer sous le menton, sur les oreilles et le nouent sur le sommet du crane. Le couvre-chef est en général blanc, confectionné dans des tissus légers. On le porte en combinaison avec une autre coiffure. Coiffures féminines également, le touret et le mortier sont tous deux des toques. Le mortier a un fond alors que le touret n’en a pas. Leurs bords font moins de 10 centimètres de haut. Ils peuvent être droits ou évasés. On associe à une crépine, un couvre-chef ou un voile. Les armes et armures Portées en apparat comme en situation dangereuse, les armures et armes de guerre (dont l’épée) sont l’apanage de la noblesse et de quelques personnes dûment autorisées, telles que les gardes, les membres d’ordres militaires tels que les Templiers ou les familiers armés, servant les Inquisiteurs. Tout individu portant une arme en dehors de ces quelques-uns est systématiquement suspect et passible de corrections diverses selon les régions, mais généralement très violentes. Un Noble, un Templier ou un frère Inquisiteur peuvent accorder un droit de port d’arme temporaire ou permanent à tout homme libre –c'est-à-dire qui n’est le serf d’un autre-, le faisant ainsi garde, soldat ou familier. Ceci est utilisé avec grande parcimonie, car cela engage la responsabilité de l’octroyeur et revient généralement à accorder le droit de blesser et de tuer, réservé sinon aux dignitaires. Dagues, bâtons, gourdins et autres dérivés d’ustensiles paysans ne sont pas prises en compte par cette règle, quelle que soit leur évidente létalité. 4