Tui et son Parador [brochure]

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Tui et son Parador [brochure]
UNE FRONTIÈRE FRUCTIFÈRE
« Il faut voir ce que l'on n'a pas encore vu,
revoir ce que l'on a déjà vu,
voir au printemps ce que l'on a vu en été,
voir de jour ce que l'on a vu de nuit,
voir sous le soleil ce que l'on a vu sous la pluie... ».
TUI
Et Son Parador
José Saramago
I
l s'agit de peuples extrêmement aimables. Aussi aimables que
riches, souffrant par ailleurs de leur situation frontalière. Ni
Galiciens, ni tout à fait Portugais, ils ont fréquemment pâti de l'oubli et
de l'abandon, du fait d'ambitions essentiellement politiques et
économiques. Cette limite atlantique avec le Portugal a souffert de
convoitises multiples, mais qui n'ont jamais pu et ne pourront jamais
séparer ces régions jumelles.
Ce sont là des terres appauvries de façon artificielle, et à la fois riches par
leurs reliefs grandioses, leur côte atlantique commune. Leurs coutumes
sont inséparables, leurs arts et artisanats heureusement similaires. Il n'est
pas nécessaire de traduire leur langue. Et elles partagent généreusement
leurs gastronomies. Sans toutefois renier leurs fortes identités personnelles.
Lorsque l'on se promène dans toute cette région, il est bien difficile de
déterminer de quel côté l'on se trouve, si ce n'était grâce au fleuve Miño et
au train traditionnel qui fait communiquer les deux rives.
Pline l'avait déjà dit : « elle fut engendrée par des cultures et des
civilisations grecques – au moment où Diomède, le poète homérique,
s'échappait par ces mers et océans après la conquête de Troie – arrivant
sur les bords de ce fleuve pour fonder Tuy...»
Voyons plutôt le diagnostic sans appel d'Eliseo Alonso :
“... Apoyados en su historia tan sugestiva y en el encanto de sus piedras
nos agrada su pétrea faz: ese sibaritismo de pisarlo de noche por sus
recovecos empinados, escalinatas, túneles y pasadizos, escenarios de
intrigas y entredichos entre el obispado y la nobleza; sombra de los
alguaciles o sigilo de un lance de amor. Viejas calles del Oro. Placer,
monjas, San Telmo, Corpo Santo, Misericordia, Canicouba, Cárcel Vieja,
Entrehornos, Alfolíes. Pasar frente a una celosía, un convento, un crucero;
una iglesia del siglo IX o un caserón con sus piedras de armas. Sí, esa
piedra de la colina, patinada, acariciada por la verde mano del musgo; la
piedra que se hace espuma en las arquivoltas, tímpanos, rosetones,
canecillos...”.
«Devant son histoire si suggestive et le charme de ses pierres, son visage
de pierre nous attire. C'est aussi cette vie de sybarite, qui fait flâner de
nuit dans ses recoins haut perchés, perrons, tunnels et passages, théâtre
d'intrigues et de secrets entre l'évêché et la noblesse, l'ombre des
gendarmes ou les secrètes disputes d'amoureux. Les vieilles rues del Oro,
Placer, Monjas, San Telmo, Corpo Santo, Misericordia, Canicouba, Cárcel
Vieja, Entrehornos, Alfolíes. Passer devant une jalousie, un couvent, une
croisée, une église du IXe siècle ou une bâtisse aux pierres militaires, oui
cette même pierre de la colline, patinée, caressée par la verte main de la
mousse, cette pierre qui se fait écume sur les archivoltes, tympans,
rosaces, modillons...».
Tuy allait devenir la capitale de l'une des 7 provinces de ce qui était alors
le royaume de Galice. Elle fut même le lieu de la cour de Witiza et des rois
Suèves et le lieu de prédilection des trois dames Urraca. C'est de là que
Tuy tient son nom de «ciudad de Doña Urraca» (la ville de Dame Urraca).
«C'est ici que vécut la plus écervelée d'entre elles qui scandalisa tous ces
villages du Bajo Miño ». La ville reçut cependant toujours de généreux
dons et présents des trois Urraca, tant et si bien que l'une de ces «trois
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grâces» préside fièrement le portique de la cathédrale.
Très nombreux encore sont les personnages pittoresques et aux vertus
douteuses, tel l'ineffable Pedro Madruga, vicomte de Tuy, auteur
d'innombrables entourloupes mais aussi d'énormes pillages.
Ce n'est sans doute pas par hasard que Tuy a été décrite comme la
«Colline de Pierre». C'est de cette façon élégante qu’Eliseo Alonso,
chercheur obstiné, spécialiste de ces reliefs galiciens si particuliers en a
parlé. On a toujours aimé donner à Tuy ce nom de colline de pierre. La
ville est en effet assise sur un camp fortifié, un oppidum qui, si l'on s'en
tient à des recherches antérieures, date du paléolithique...
«...C'est sur des sentiers légendaires, voire mythiques, qu'il faut rechercher
les origines de la fondation de cette ville, dont on pense qu'elle est même
plus ancienne que Rome elle-même...».
Pline le Sage en parla comme suit : «...Ce fut une colonie grecque... Il
semblerait que ce fut Diomède lui-même qui, errant sur la Méditerranée,
fut le premier à oser affronter la furie des côtes de Galice...».
S'il en est ainsi, Diomède pourrait bien être l'éminent fondateur de cette
splendide ville de TUY.
Il n'en reste pas moins que d'autres érudits défendent des opinions tout à
fait différentes. Tuy pourrait ainsi trouver ses origines dans un camp celte,
un castrum ou encore un camp aux fortifications élémentaires, composées
de pierres plates disposées sur tout son pourtour...
A ce sujet, Otero Pedrayo précise :
“Apoyados en historia tan sugestiva y en el encanto de sus piedras, nos
agrada su vieja y perpetua faz. Es paraíso de numerosos y recónditos
recovecos que sólo el viandante podrá, si quiere, descubrir.”
«Fort de cette histoire si séduisante et de l'enchantement inhérent à ces
pierres, l'ancien et éternel visage de la ville nous comble. C'est là le
paradis de recoins nombreux et cachés que le promeneur peut découvrir
seul, s'il le souhaite. »
Cette péninsule s'est vue pendant longtemps imposer des pressions
multiples et renouvelées, de la part de royaumes plus souvent impérieux
qu'impériaux. Nombreux furent les différents traités et contrats qui
visèrent à diviser et partager les provinces atlantiques qui formeraient le
Nouveau Continent.
Ce «trafic» fut créé et confirmé dans ce que l'on nomma l'«Acuerdo
[accord] de Tordesillas ». Celui-ci indiquait qu'il serait tracé une frontière
rien moins qu'arbitraire, mais suffisamment convenue et pratique, selon
une ligne imaginaire (recommandée par la papauté), visant à un partage
douteux de ces "Tordesillas". Une frontière imaginaire qui partagerait le
nouveau monde entre conquérants supposés. C'est-à-dire entre des
aventuriers opportunistes, certains par pure nécessité et d'autres, aussi
nombreux, par goût de l'aventure, du hasard et des mésaventures.
Finalement, cette fuite vers les Amériques et ce retour se sont avérés une
histoire sans fin, autour des intentions secrètes ou dissimulées de ces
aventuriers continentaux, essentiellement Espagnols, Portugais et
Hollandais.
Plus que la pacification, ils pratiquèrent la conquête, c'est-à-dire
l'appropriation de toutes les propriétés, toutes les richesses et jusqu'à
toutes les cultures. Les envahisseurs hispaniques dévastèrent totalement
ces cultures. Ils s'approprièrent les trésors d'or et d'argent, d'idoles aussi,
de tous ces indigènes qui étaient tout sauf ignorants. Leurs dieux étaient
semblables aux nôtres, ils appliquaient des règles morales similaires à
celles en vigueur dans l'Europe de l'époque.
Malgré tout cela, ils accueillirent les envahisseurs européens avec plaisir et
admiration et les invasions atlantiques menées par les navires espagnols
furent interprétées comme un avertissement des dieux, envoyés du Soleil et
des cieux.
LES DISCOURS DE TUY
«Écoute-moi, ô fleuve,
quel que soit ton nom...
Le fleuve est mon Miño de Lugo,
qui met ici un point final
à son parcours long et bruyant.»
Álvaro Cunqueiro
uy est une présence quasi invisible. C'est la frontière
indéfinissable entre les régions d'Estrémadure, de Galice et les
terres portugaises.
Elle voulut, en un demi-siècle à peine, changer le cours de l'Histoire, au
temps où, dans les années 50, nombre de ces gens vivaient ou
survivaient de la contrebande de chariots, charrettes, voitures pour la
casse, de contrebande en provenance et à destination de toutes ces
régions frontalières, mais toujours provinciales et de province.
Dès les tout premiers temps de toutes les histoires, le long de toutes ces
crêtes et de toutes ces vallées, de tous ces fleuves, cours d'eau et bien
d'autres, arrivèrent les impérieux et dominateurs Romains. Routes
impériales et impérieuses, tant et si bien qu'ils finirent par tracer et
définir des reliefs et une histoire de toutes leurs conquêtes. Il existait
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ainsi, au tout début de nos premiers siècles, plusieurs «Hispanies».
Ces Romains civilisés trouvèrent là des tribus inhospitalières,
indépendantes et imperméables à toute influence extérieure.
Elles se réfugièrent dans des castrum, des camps de petite taille qui
avaient un sens aigu de la vie en commun, construisirent des camps
entourés uniquement de longues pierres d'ardoise afin de se protéger.
Elles disposaient d'un lieu pour enterrer leurs défunts, qu'ils soient
morts au combat ou de vieillesse.
Les femmes étaient décisives et décisionnaires : elles se chargeaient de
pratiquement toutes les tâches du foyer, en général une hutte ou une
grotte. Les enfants ne jouissaient d'aucune éducation, mais suivaient des
coutumes établies de façon inflexible : les règles, les fonctions,
l'obéissance...
Mais Tuy, c'est surtout le fleuve et, plus encore, l'océan.
C'est d'ici, et à partir d'autres lieux similaires, que mouillèrent vaisseaux
et navires en quête de ces Amériques impossibles et impassibles. Des
multitudes partirent, à la recherche d'un futur incertain, plein
d'aventures et de mésaventures marines. Il allait en être toujours ainsi :
troupes et foules aux ambitions de conquêtes, vice-rois, caudillos,
intrépides et ambitieux conquistadors...
«...Tout territoire devient propriété dès que, à dos de cheval on reste sous
le soleil, jusqu'à ce que le soleil disparaisse...». Telles étaient les lois de
la conquête. (La légende perdure)
La conquête apporta son lot d'entourloupes, abus et pillages, mais aussi
de transmission de cultures, langues et coutumes.
LE PARADOR DE SAN TELMO :
VICE-ROI DES ATLANTIQUES
e Baixo Miño vit naître les cultures paléolithiques. Et des érudits
disent encore aujourd'hui qu'au néolithique, sur ces terres et à
proximité, naquit et prospéra la sédentarisation de ces peuples. De
nouvelles techniques et coutumes apparurent, procurant à ces habitants
des sites stables, basés sur des techniques et technologies provenant
exclusivement d'essais répétés et d'expériences prolongées.
L
Au fil du temps, ces villages primaires découvrirent des modes, des formes,
des manières et des techniques qui amélioraient leur survie et faisaient
fructifier leurs efforts. Plus tard, ils réussirent à maîtriser d'abord la
nature et très rapidement à transformer certaines pierres en métaux,
convertis ensuite en armes ou en outils de labour des terres, ou plus
simplement en ustensiles culinaires et domestiques.
C'est pratiquement au même moment qu'ils conçurent des systèmes de
défense. Les villages, comptant très peu d'habitants, s'installèrent sur des
collines élevées qui offraient des points de vues stables de défense. On
parlait alors et l'on parle toujours de castrum, entourés par une barrière
élémentaire composée de longues pierres d'ardoise plantées dans le sol.
Lorsque l'envahisseur romain atteint ces lieux, toutes ces communes
supportèrent l'invasion plutôt à contrecœur qu'avec de véritables
ambitions défensives. Malgré cela, Tuy resta un lieu très attirant pour tous
les envahisseurs étrangers... C'était alors (et c'est encore vrai aujourd'hui)
une excellente voie de communication pour pénétrer dans les terres
convoitées de Galice, prometteuses d'or, d'argent et d'autres métaux
précieux...
Le Miño était ainsi un canal de communication incontournable avec tous
(ou presque tous) les reliefs galiciens.
A l'arrivée au Parador de San Telmo, auprès du luxuriant fleuve Miño et
face aux murailles de Valença, sœur portugaise la plus proche, le visiteur
se trouve devant un bâtiment chaleureux, d'architecture galicienne, qui
vous accueille avec ce confort que l'on ne trouve que dans certains foyers
galiciens qui conservent le charme du monde rural.
Le jardin intérieur, fruit de l'extension et de la reconfiguration toute
récente, ajoute une très agréable sensation de modernité et de confort. Le
visiteur trouve également un savoir-faire gastronomique moderne et créatif
Depuis cette tour de guet, il ne peut échapper à personne que Tuy est à la
fois un fleuve et une ria un peu envahie par l'océan Atlantique.
Il s'agit surtout d'une rive frontière, donc bénéfique. Elle a toujours été
une frontière hispano-lusitanienne fertile et personne ne peut déterminer
où commencent les terres espagnoles et où finissent leurs sœurs
portugaises.
Cela n'en reste pas moins simple, l'Espagne et le Portugal sont un seul et
même peuple : par leurs coutumes, leurs langues, relativement
symétriques, par leurs cultures, leurs gastronomies, les modes, usages et
coutumes, quasi ancestraux... Reliefs qui se mélangent pour le bien
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commun... Le voyageur est très agréablement surpris, il pourrait même,
raisonnablement, se demander s'il est d'un côté ou de l'autre de la
frontière, preuve irréfutable de cette gémellité.
Au tout début de l'histoire, dans tous ces bassins, les rives fluviales
entraînaient des sables généreusement aurifères. Tant et si bien que
l'envahisseur romain mit en œuvre une savante ingénierie visant à
transformer les montagnes en d'opulentes richesses aurifères. C'est ainsi
que, grossièrement, l'envahisseur romain et ses légions augmentées
d'esclaves hispaniques et étrangers, développèrent d'ingénieuses
technologies pour arracher l’or et l'argent de ces sols. Ils perforèrent des
montagnes en creusant des galeries, construisirent ensuite des aqueducs
pour ratisser les terres afin de mener les eaux aurifères jusqu'à des vallées
dans lesquelles, grâce à des systèmes de filtres faits de branches et de
genêts, ils purent séparer les boues et les sables des métaux nobles et
convoités. Personne n'ose calculer le volume du trésor obtenu et moins
encore la quantité des travailleurs réduits à l’esclavage au profit de la
magistrale ingénierie.
De nombreux chercheurs ont estimé que le nombre de ces mineurs forcés
devait s'élever jusqu'à 1 million.
Le visiteur ne doit cependant pas s'y tromper. Ces grandes régions et
d'autres furent martyrisées au profit de rebelles, au service de sacro-saints
propriétaires terriens et d'autres, nobles parfois ou encore conspirateurs,
exclusivement conduits par l'ambition...
Ce fut le cas de Pedro Madruga, vicomte de Tuy, appelé aussi «El
Arrasador» (le ravageur). Les chroniques rapportent que le tout puissant
vicomte eut l'outrecuidante puissance d'arrêter par deux fois l'évêque luimême.
“...Lo sacaron preso por la barba, encima de una mula... Y traíanlo del
monte en monte de valle en valle y de fortaleza en fortaleza...”.
«Ils le firent sortir, tiré par la barbe, sur un mulet... Ils le menèrent ensuite
de mont en mont, de vallée en vallée et de forteresse en forteresse...».
D'autres versions signalent que Pedro Madruga fit transporter l'évêque du
Portugal enfermé dans une cage... Ce furent des temps très difficiles.
Finalement, l'habile vicomte se présenta au palais de l'évêque et l'invita à
manger un cerf chassé sur ses terres... un cerf certainement empoisonné.
Toute cette région, dominée par Tuy, propose d'exceptionnels attraits. C'est
à juste titre qu'elle est fière de sa très notable préhistoire, ses notables
castrum, de la richesse d'avoir partagé vies et coutumes avec les
envahisseurs romains, arabes, pirates, ou encore des révoltes des
Irmandiños, ou des guerres indépendantistes contre les frères portugais...
Le visiteur aurait parfaitement raison de démarrer sa visite par les proches
alentours de Tuy, protégés par la cathédrale elle-même, une forteresse,
évidemment, installée au cœur même de la ville. Elle fut érigée entre les
XIIe et XIIIe siècles et présente des origines romanes, rehaussées d'aspects
gothiques.
LA CATHÉDRALE :
TÉMOIGNAGE JALOUSÉ
DES TEMPS PASSÉS
anta María de Tuy est un ensemble surprenant, mêlant beauté et
religiosité. Ses tours crénelées font foi de son incontournable
situation frontalière, éternelle vigie du fleuve, de la ria et des frontières
atlantiques hispano-portugaises.
S
Le temple fut érigé en plusieurs étapes, entreprises du temps de l'évêque
Don Pelayo, entre 1145 et 1175, avec, toujours, la référence
incontournable de la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle.
Peu de temps après, l' œuvre immense bénéficia de l'appui du roi
«Fernando II» (Ferdinand II). C'est alors que fut construite et sculptée la
«Portada Norte» (façade nord). Elle présente la pureté romane des
envolées lyriques de Compostelle.
La Tour du clocher, également romane, présente toutefois quelques
incrustations tardives. La Tour San Andrés est gothique et richement
ornée.
C'est vers le milieu du XIIIe siècle que fut réalisé le couronnement
des nefs principales, composé de voûtes aux croisées hardies et
élégantes. La façade occidentale est sans aucun doute gothique,
présidée par une généreuse rosace et un portique protégé par des
créneaux, bardant la façade principale. Selon les experts, c'est là le
premier exemple du style gothique sur toute la péninsule ibérique.
Le seul témoignage médiéval en est le cloître, du XIIIe siècle,
auprès de la salle capitulaire, unique dans ces régions galiciennes.
Dès l'âge moderne, on insiste et persiste à ajouter à la cathédrale
toujours plus de perfectionnismes : voûtes étoilées, élévations de la
coupole, stalle du chœur, orgues au début du XVIIIe siècle...
Il reste cependant bien d'autres choses à voir dans cette
exceptionnelle ville :
L'église San Bartolomé, d'envergure basilicale, avec ses trois
chapelles autour de l'abside et un surprenant ensemble de
chapiteaux sculptés aux remarquables allures romanes du XIe siècle
et aux peintures murales du XVIe siècle. Il ne faut pas manquer
non plus les riches témoignages de restes romans et germaniques.
Tuy est ainsi un haut lieu historique et artistique et est classé
monument national.
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Depuis Tuy, au départ du Parador, d'exceptionnelles excursions sont
proposées. Outre les excursions incontournables (vers l'intérieur des terres
de Galice, ou les terres portugaises), il faut voir les côtes atlantiques
coquettes et conquérantes, à la fois douces et bienveillantes...
Le pont de fer
uvrage de 1886, structure de fer, techniques et technologies du
style d’Eiffel.
Le visiteur peut tirer un grand parti de ses promenades ; ainsi,
le parc naturel du Monte Aloia, aux paysages sculptés par l'érosion, à
proximité de la ville, d'où l'on peut contempler les vallées des fleuves
Louro et Miño.
O
L'église San Telmo, construite vers la fin du XVIIIe siècle, fut la résidence
définitive du patron de la cité. Le bâtiment présente un clair style
baroque portugais.
Ce n'est pas pour rien que c’est devenu cliché de dire que la Galice est
le paradis des mollusques et crustacés. C'est simplement la vérité. Nous
recommandons aux visiteurs qu'ils se rendent, s'ils le peuvent, sur un
marché ou une criée, afin de vérifier la qualité et la riche variété de l'offre
: percebes (pousse-pied), zamburiñas (noix de pétoncles), bueyes
(tourteaux), vieiras (coquilles Saint-Jacques), bogavantes (homards),
navajas (couteaux)...
La gastronomie du Parador, c'est bien naturel, abonde en tendres
viandes de Galice, poulpes inégalés, «empanadas» de toutes sortes, à base
de palourdes, poulpes, viande...
La fromagerie galicienne du cru est composée de lait de vache. Parmi
les plus connus, les fromages de Ulloa, appelés «gallegos» (galiciens) ou
«del país» (locaux). Ils peuvent présenter des formes de mamelons ou être
plats et fins. Ils sont toujours crémeux et délicieux.
CUISINES ÉTONNANTES
ET CONVAINCANTES
«C'est en Galice que l'on mange
les meilleurs poissons ».
Alejandro Dumas
es Galiciens jouissent de produits naturels et abondants, aux
excellentes qualités : poissons, viandes, légumes du jardin,
pommes de terre, truites, champignons, châtaignes...
Les mers leur offrent des poissons et crustacés tout proches, ainsi que
d'autres animaux marins, dont les écrevisses de rivière ou de ruisseaux,
«nécoras» (étrilles), tourteaux (appelés «bueyes de mar», bœufs de la
mer), «almejas» (palourdes) et «mejillones» (moules), «lapas» (patelles),
«chirlas» (coques) et autres «oricios» (oursins), sur les côtes nord, bien
entendu, le poulpe, encore abondant ici.
Sans parler des nombreuses sortes d'«empanadas» (tourtes fourrées)
que l'on peut consommer à tous les coins de rues, «...Il y a dans ces
contrées autant de tourtes que de chemins...»
C
Même le voyageur le moins connaisseur peut se faire plaisir sans aucune
crainte : où qu'il entre, il sera toujours traité de façon humble mais pleine
d'attentions. Quel que soit le lieu, le «menú del día» (menu du jour) sera
toujours une très agréable surprise.
Pour autant, toutes ces localités proposent des cuisines aux condiments
très différents.
Dans ces gastronomies, la morue est reine et le poulpe, quelle que soit sa
préparation, préside à tous les repas, ou encore les palourdes ou les
moules...
C'est que Tuy n'est rien à lui seul, et pourtant presque tout, c'est à
moitié l'Espagne et beaucoup le Portugal, personne ne saurait dire avec
certitude où finit l'Espagne et où commence le Portugal.
- D'où vient le «bacalao» (la morue) ?
- D'où vient le poulpe ?
Tous les visiteurs partagent le même avis à propos de ces côtes, de ces
plages, de tous ces alentours, les tables sont un vrai régal de fraîcheur.
Choisissez ce qui vous plaît, vous trouverez toujours la meilleure qualité.
Sans parler des «filloas» (sortes de crêpes), gâteaux, marcs... et une
foule d'autres friandises.
Les vins d'appellation contrôlée de Galice sont, selon les spécialistes, des
vins à la «forte personnalité» dont certains se boivent jeunes, comme les
vins de Ribeiro.
LA RECETTE SECRÈTE
POULPE DE FOIRE
Il existe au moins deux façons de préparer le poulpe :
Il y a d'abord le poulpe que l'on bat à coups de bâton et que l'on cuit
patiemment dans une casserole impérativement en cuivre.
L'autre recette la plus courante aujourd'hui consiste à congeler le
poulpe puis le battre pour en briser les nerfs.
Quel que soit le mode choisi, il convient de servir le poulpe après
l'ébullition, épicé et accommodé avec force huile d'olive, sel et paprika.
GÂTEAU DE SAINT-JACQUES
Pour la pâte : 1 œuf, 125 g de sucre, farine et cannelle.
Pour la garniture : 8 œufs, _ kg d'amandes, le zeste d'un citron,
cannelle et sucre en poudre.
- Préparer la pâte, battre un œuf avec une cuillerée d'eau, du sucre et
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une pointe de cannelle.
Incorporer peu à peu la farine, afin d'obtenir une texture très fine
- Étaler avec un rouleau à pâtisserie, sur une surface enfarinée. En
habiller un moule beurré (un moule rond et assez bas).
- Pour la garniture, ébouillanter les amandes afin d'en faciliter
l'épluchage, les sécher et les râper.
- Battre les œufs avec le sucre, le zeste de citron et la cannelle jusqu'à ce
que la préparation mousse. Incorporer alors les amandes et recommencer à
battre le tout afin de tout mélanger. Garnir la pâte placée dans le moule
avec cette préparation.
- Placer au four, à 200°C, jusqu'à la cuisson du gâteau.
AGRÉABLES FLÂNERIES ET
COURTES PROMENADES
«Astre, fontaines et fleurs,
ne vous riez pas de mes rêves,
Car, sans eux, comment vous admirerais-je ?
et comment pourrais-je vivre sans eux ?»
Rosalía de Castro
rrivé à ce Parador, le voyageur a la chance de s'installer dans
un bâtiment stratégique qui domine les contours atlantiques
et le fleuve frontalier que le Sil a sculptés et créés. Il peut aussi admirer
les exceptionnelles localités voisines : de Tuy à Verín, de Tuy à Vigo, les
belles terres portugaises et même les toutes proches «Riveiras Sacras»
(rivières sacrées), une merveille qu'il ne faut rater sous aucun prétexte.
A
Mondariz, par exemple : une station thermale remarquable et réputée
pour ses eaux quasiment miraculeuses. Ce centre thermal de première
importance est baigné par les eaux bénéfiques du fleuve Tea.
Dans les proches alentours, il ne faut pas omettre de voir le «Puente»
(Pont) de Cernadela, également sur les rives du fleuve Tea, l'affluent le
plus abondant du Bajo Miño. Le pont ne manque pas de surprendre le
visiteur : il s'agit d'un ouvrage qui s'appuie sur cinq arcs aux allures
gothiques, érigé au XVe siècle.
O Nigrán : Joyau aux lointaines origines, qui illustre la présence des
légions romaines et leurs intentions stratégiques de conquête : ces
dernières y construisirent au moins deux voies, liées au trafic
impressionnant de métaux alors abondants (or, argent, étain.)
A GUARDA : FRONTIÈRE BIENVEILLANTE
A Guarda est une frontière excessivement bienveillante et tolérante,
comme une frontière de fiction. Portugais, Galiciens, Espagnols et
étrangers ont le champ libre pour tous types de transits. Fini le temps
de la contrebande, il n'y a plus ni frontières ni douanes et même le
langage est devenu plus perméable que jamais.
A Guarda jouit d'un prospère port de pêche encore artisanal. On y voit
encore des barques et barcasses de pêche humbles, mais efficaces et
hardies. Elles font chaque jour le trajet entre Tuy et la ville voisine
portugaise de Camina, que l'on peut voir depuis de nombreuses plages
du Miño.
Pratiquement toutes ces localités proposent des marchés quasi
médiévaux, toujours liés aux activités du port.
La «Torre del Reloj» (tour de l'horloge) est remarquable, érigée au
début du XVIIIe siècle.
Ce n'est pas tout, A Guarda invite à profiter de plages fluviales, à
l'endroit où le Miño devient mer, ria ou atlantique.
Il y a aussi le port, que préside un monument aux marins. Abrités par le
quai, les chantiers navals de rivière : c'est ici que sont construites et
réparées les embarcations de moyenne dimension (basses et moyennes).
Cette flotte est naturellement spécialisée en crustacés, ce qui se peut
vérifier quotidiennement.
BAIONA : LA FORTERESSE ÉTERNELLE
C'est ici que se dresse, fière et orgueilleuse, la forteresse de Monterreal.
Elle fut construite à l'origine, au XIe siècle, pour dissuader les pirates,
boucaniers et corsaires qui s'approchaient avec des intentions de
razzias.
Bien plus tard, cette forteresse connut l'arrivée des navires du Colomb «
conquistador », ce qui imposa à ses côtes de fréquentes incursions de
saccages et pirateries.
Le château forteresse est enfin aujourd'hui un exceptionnel Parador de
tourisme. Il est et restera l'un des établissements les plus nobles et les
plus hospitaliers du réseau.
La vie en ces lieux offre qualité et quantité. Vivre ou séjourner dans ce
Parador tient plus du privilège que du luxe. L'enceinte généreuse et
aimable, le climat atlantique mais doux, les habitants peu nombreux et
aimables, enfin tous les proches alentours confèrent à cette région un air
de paradis.
Il reste cependant de nombreuses choses à découvrir :
La Colegiata de Santa María (collégiale), située dans la vieille ville
petite mais très vivante. Temple roman du XIIIe siècle, avec des détails
ogivaux et des airs romans.
Le Cruceiro de la santísima trinidad, érigé au XVe siècle sur le rocher le
LA PLACE ET LA TOUR
TUI ET SON PARADOR
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d'abrupts reliefs. Né au début du XII e siècle, au cours du règne
d'Alfonso VII, ce lieu fut un site de défense décisif contre les très
fréquentes invasions de pirates et corsaires.
Il sut conserver son église romane, rehaussée de touches baroques, qui
mérite cependant une visite attentive.
plus élevé de la cité. Il présente une coupole de style renaissance, au
tracé pyramidal ; il abrite une croisée gothique.
La virgen de la Roca. Statue de la Vierge, juchée sur le mont San
Roque. Érigée vers 1910, œuvre de l'architecte galicien Antonio
Palacios.
El Pozo de la Aguada. Les légendes affirment que ce puits fournit en
eau potable la caravelle «La Pinta» du capitaine Martín Alonso Pinzón
Nous recommandons au voyageur de ne pas rater tout près de là le
«Monasterio» (monastère) de Santa María la Real de Oia, juché sur
A-57
Baiona
A-55
C-550
TUI
Valença
do Minho
C-550
A3-IP1
Vila Nova
de Cerveira
A Guarda
IC-1
Río Miño
P O R T UG A L
Caminha
Parador de Tui
Avda.Portugal,s/n. 36700 Tui (Pontevedra)
Tel.: 986 60 03 00 - Fax: 986 60 21 63
e-mail: [email protected]
Centrale de Reservations
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