Chapitre XI. Les renards - Canadian Council on Animal Care
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Chapitre XI. Les renards - Canadian Council on Animal Care
XI. LES RENARDS A. INTRODUCTION 1. Histoire Le renard, mammifère carnivore de la famille des Canidés comme le loup, le coyote, le chacal et le chien, tire probablement son origine d'un ancêtre commun, le Tomarctus, qui émergea à l'ère du Miocène supérieur (1). Le renard des temps modernes comprend un certain nombre d'espèces différentes appartenant à divers genres qui sont largement distribués à travers le monde. La plus importante de ces espèces est le renard roux (Vulpes vulpes) que l'on retrouve partout en Amérique du Nord, en Asie, en Afrique du Nord et en Europe. A moins qu'on le mentionne, toutes les données contenues dans ce chapitre s'adressent au renard roux. On retrouve le renard sauvage dans toutes les provinces et territoires du Canada et on le trappe beaucoup pour sa fourrure, activité qui a représenté un impact socioéconomique très considérable au début de la fondation du Canada. Des essais de domestication et d'élevage du renard ont débuté vers la fin du 19ième siècle. Les profits tirés de l'élevage du renard ont fluctué considérablement, allant presque jusqu'à disparaître au milieu de notre siècle mais reprenant vigueur depuis une dizaine d'années à la faveur de l'augmentation du prix de la fourrure (2). Au cours de la saison 1981-82,16 000 peaux de renard valant au-delà de 4,5 millions de dollars furent produites dans les ranches du Canada particulièrement dans ceux des provinces maritimes. Pendant la même période, les trappeurs canadiens ont récolté presque 120 000 peaux de d'autres renards de toutes sortes (3). 2. Caractéristiques biologiques Le renard, comme la plupart des autres canidés, possède cinq doigts sur chacune des pattes antérieures et quatre sur chacune des postérieures. La dentition comprend quatre prémolaires supérieures et inférieures, les premières supérieures étant très petites; deux molaires supérieures et trois inférieures sont bien développées comme le sont les canines (4). Le développement de ces dernières et leur nombre de couches de cément annulaire qui les entourent est utilisé pour déterminer l'âge du renard. Les données hématologiques des renards roux domestiques et sauvages sont résumées dans le Tableau I (6, 7). La couleur de la fourrure du renard roux sauvage va du rouge marron au blond roux. Des mutations se sont produites dans plusieurs couleurs de fourrure et de motifs différents (argent, noir, etc.) lesquels ont été produites par sélection génétique par les éleveurs de renards (8). Le renard bleu ou de I'Àrctique (Alopex lagopus) possède un dichromatisme saisonnier, étant gris/brun ardoise en été et blanc ou (gris/bleu) en hiver. Les renards nouveaux-nés, eu égard à leur coloration définitive, auront tous une fourrure de couleur brune plus ou moins foncée au cours des deux premières semaines ou plus de leur vie. 3. Utilité en recherche L'importance économique du renard pour les industries de l'élevage et du trappage a débouché sur des efforts considérables et continuels de niveaux de recherche dans le but d'apporter des améliorations dans la productivité au niveau de la domestication, dans la conservation et dans le trappage humanitaire. Les maladies du renard, particulièrement la rage, ont fait l'objet de nombreuses recherches, comme celles sur son comportement dans la nature. Une bibliographie sur les études scientifiques faites sur le renard de 1900 à 1980 a récemment été publiée (9). Plusieurs parmi les travaux cités ont été exécutés en Russie et dans les pays scandinaves, la majorité d'entre eux étant apparemment des recherches sur le terrain ou dans les ranches. TABLEAU I VALEURS HÉMATOLOGIQUES: RENARD ROUX1 2 Elevés dans un ranch Capturés dans la nature3 Moyenne Variations Moyenne Variations Globules rouges (milles) 9,35 7,1-11,2 8,42 7,8-9,4 Hémoglobine (%) 13,0 11,85-13,75 15,2 13,9-16,2 8,0 4,9-12,4 6,4 4,4-7,3 Neutrophiles (%) 59,5 49,0-79,0 65,4 48,0-87,0 Lymphocytes (%) 33,1 27,2-42,0 20,8 8,0-30,0 1,8 0,3-3,5 1,2 0,0-3,0 Leucocytes (milles) Monocytes (%) Eosinophiles (%) 5,6 1,5-8,2 4 12,6 5,0-20,0 1 Tirées de A. Kennedy (6) et Brooks, C. Morris, K.D. (7) Vingt renards, âgés de 10-12 mois (10 mâles; 10 femelles) 3 Cinq renards, 2,7-4,5 kg (6-10 livres) de poids corporel (2 mâles; 3 femelles) 4 De nombreux parasites intestinaux chez deux renards avec des comptes élevés d'éosinophiles 2 B. GESTION DE LA COLONIE 1. Acquisition et transport Les renards domestiques dont on connaît le pedigree, l'âge, les états de santé et de nutrition doivent être achetés d'éleveurs reconnus. Il existe des renardières partout au Canada et on peut se procurer des listes d'éleveurs des gouvernements provinciaux et/ou de territoire ou des associations d'éleveurs de renards*. On peut avoir besoin de renards sauvages pour certaines études et/ou pour des fins d'élevage expérimental. On doit trapper ces animaux de la façon la plus humanitaire possible en utilisant des méthodes appropriées comme des cages-trappes ou des collets (serre-noeuds) pour les pattes (10). L'usage des pièges pour capturer le renard provoque un fort pourcentage de blessures et ils sont inacceptables pour des raisons humanitaires. Si on doit capturer des renards pour n'importe quelle de raison au Canada, on doit obtenir un permis d'une division du service de la faune du gouvernement provincial ou du territoire concerné. La méthode standard d'identification des renards gardés en captivité est le tatouage des oreilles lequel est la marque de commerce des animaux pur-sang enregistrés. Il existe diverses procédures de marquage et de repérage des animaux dans les études sur le terrain (voir chapitre sur les Vertébrés sauvages). Les stocks de renards d'expérimentation et d'élevage doivent être obtenus, dans la mesure du possible, de sources déjà existantes, afin de minimiser le stress du transport. Les renards voyagent très bien par air à la condition que leur cage de transport soit adéquate (11) et que le transporteur soit équipé pour faire le transport des animaux. Il est important de savoir que les renards sont très susceptibles à l'empoisonnement au monoxyde de carbone et qu'il faut donc les protéger contre les gaz émanant des véhicules de transport terrestres et leur fournir une ventilation adéquate. 2. Quarantaine Une période de deux semaines d'isolement et d'observation est suffisante pour les renards domestiques d'origine connue et préalablement vaccinés. Quant aux renards capturés à l'état sauvage ou ceux dont les antécédents sont imprécis, la période de quarantaine doit être plus longue et on doit les vacciner à leur arrivée contre le distempter et l'hépatite. Les renards sauvages doivent être surveillés de près pour les signes de rage et, si on suspecte la maladie, on doit la rapporter immédiatement à la section la plus proche de la Division de la santé animale, des aliments et de l'inspection d'Agriculture Canada. Les renards nouvellement acquis et particulièrement ceux provenant de l'état sauvage sont fréquemment porteurs de nombreux parasites internes pour lesquels on doit les examiner et les traiter à leur arrivée. La quarantaine et l'aire d'isolement doivent être complètement séparées des installations centrales d'hébergement des renards et devrait être préférablement une unité séparée ayant sa propre sécurité, son entrée et ses facilités d'entretien. 3. Hébergement Beaucoup de projets de recherche appliquée concernant l'élevage du renard doivent être entrepris dans des conditions standard de ranch en utilisant les installations conventionnelles de fermes d'élevage de renard décrites brièvement ci-dessous: On héberge généralement les renards dans des cages mesurant approximativement 120 x 120 x 240 cm (48 x 48 x 96 pouces) pour les reproducteurs, chacun possédant sa propre niche pour la mise bas. La niche doit avoir une entrée-tunnel à l'intérieur d'un compartiment double isolé (permettant ainsi à la renarde de s'éloigner de ses petits). Les niches doivent être munies de couvercles à charnière pour faciliter l'observation de l'extérieur et contenir de la litière de foin. Les cages pour les renards élevés pour la fourrure mesurent habituellement 90 x 90 x 150 cm (36 x 36 x 60 pouces) et sont localisés à l'intérieur d'un abri afin que les animaux soient protégés contre les intempéries. Il doit y avoir une ouverture, genre porte-trappe mesurant approximativement 45 centimètres carrés (18 pouces carrés) sur le dessus de la cage. Il est essentiel que les installations pour l'hébergement des renards soient entourées d'une clôture construite de telle sorte qu'elle empêche les animaux sauvages, les animaux de compagnie et d'autres intrus d'y avoir accès. La recherche sur les renards en captivité pour d'autres fins que celles de l'élevage de ferme doit être faite dans des aires semblables essentiellement à l'air libre: cependant, elle peut être aussi exécutée à l'intérieur d'un bâtiment convenable en autant que les conditions d'environnement soient satisfaisantes. Les renards performent mieux à l'extérieur où leurs excréments qui sont fortement odoriférants ne posent pas de problème sérieux. En ce qui concerne les installations, l'hébergement et la gestion varient selon les objectifs de la recherche et nous en mentionnons ici que quelques concepts généraux**. Les cages doivent être construites de mailles de broche de 5 x 2,5 cm (2 x 1 pouces), de calibre 12 GAW (Galvanized after welding) (galvanisées après la soudure) et cet arrangement fournit un support adéquat, minimise les blessures aux pattes des animaux, permet le passage des selles et empêche l'érosion des soudures par l'urine. Les niches pour les animaux hébergés seuls (non reproducteurs) doivent mesurer au moins 60 x 60 x 40 cm (24 x 24 x 16 pouces) avec une ouverture de 15 cm (6 pouces) sur un côté. On conseille d'installer un coupevent sous la forme d'une partition incomplète partant de la face antérieure jusqu'aux 2/3 vers l'arrière à l'intérieur adjacent à l'entrée. Le tout doit être construit avec du contre-plaqué marin de 2 cm (3/4 pouces) d'épais. Directement sous le couvercle à charnière de la niche, un moustiquaire en treillis métallique amovible doit être installé pour permettre l'observation et la capture des animaux sans qu'ils s'évadent. Les enclos pour héberger les renards autres que les reproducteurs dans un bâtiment n'ont pas besoin de niches; cependant on recommande d'installer une plate-forme au-dessus du plancher, laquelle peut être utilisée comme aire de repos par la plupart des renards en captivité. Les clôtures entourant les installations de recherche doivent être enfouies au moins à 45 cm (18 pouces) dans le sol afin d'empêcher les animaux extérieurs d'y avoir accès par creusage et elles doivent mesurer à peu près 2,5 m (8 pieds) de hauteur ayant à leur faite une structure qui empêche l'entrée ou la sortie des grimpeurs. Occasionnellement on peut avoir à loger un ou quelques renards pendant de courtes périodes dans des animaleries régulières qui ne possèdent pas de cages à renards. Si cela se produit, les animaux peuvent être logés dans des grandes cages à chien munies de niches portatives ou dans des petites cages (à contention) de primates. Ces dernières sont particulièrement pratiques si on doit faire beaucoup de manipulations et de traitements. 4. Alimentation Les besoins nutritionnels des renards tels que compilés et publiés par le U.S. National Research Council constituent des standards généralement acceptés (12). Les renards ont besoin d'un fort taux de protéine animale et les pratiques alimentaires dans les ranches ont traditionnellement été basées sur un mélange de céréales commercial avec des abats de poulet ou de boeuf dans une proportion de 1:2 (2). Une portion de poisson peut être ajoutée au régime alimentaire du renard. L'alimentation avec des rations totales sèches, plusieurs d'entre elles étant disponibles maintenant sur le marché, gagne de la popularité et elle est habituellement le système d'alimentation préféré pour les renards d'expérimentation. Les aliments doivent être distribués dans des chaudières suspendues ou des nourrisseurs spécialement construits afin d'éviter des pertes d'épandage excessives. L'eau doit être fournie ad libitum. Les renards s'habituent au système d'abreuvoir automatique mais on doit cependant leur fournir une source alternative d'eau comme de l'eau dans un grand contenant lorsque les températures sont sous le point de congélation (13). C. REPRODUCTION 1. Cycle sexuel Les activités de reproduction saisonnières sont manifestées par les animaux des deux sexes et elles sont probablement influencées par la photopériode. La renarde vient habituellement en chaleurs au début de février même si le cycle estrien peut être amorcé n'importe lequel temps à partir de la fin de décembre jusqu'en mars (14). Le mâle est sexuellement actif pendant une période de temps comparable et c'est seulement au cours de cette période que la spermatogénèse apparaît, période pendant laquelle la circulation sanguine testiculaire et la sécrétion de testotérone augmentent considérablement et que le mâle exprime sa libido (15). Le proestrus se manifeste par un engorgement vaginal graduel qui s'intensifie au moment de l'estrus, période au cours de laquelle le comportement de la renarde devient similaire à celui de la chienne (Canis familiaris). Un seul estrus apparaît, dure en moyenne trois jours, et l'ovulation se produit habituellement au cours du deuxième jour. Un estrus manqué résulte en une perte d'opportunité de reproduction pour cette année-là. 2. Accouplement et gestation Le renard sauvage est habituellement monogame, vit avec sa renarde pendant les périodes de gestation et l'assiste dans la recherche de nourriture et dans l'alimentation des renardeaux. En fait, le mâle a tendance à retourner avec la même renarde au cours de chaque saison d'accouplement même s'il est indifférent pendant la période médiane et que le rituel successif de ses amours devient de plus en plus court (16). Les renards mâles sauvages démontrent seulement occasionnellement de la polygamie même s'ils habitent un territoire commun avec plusieurs renardes. Dans les conditions de domestication, la plupart des éleveurs de ranch utilisent un système d'accouplements polygame dans lequel les renardes sont logées séparément, surveillées pour identifier leurs chaleurs et conduites au mâle en vue de l'accouplement (14). Dans les conditions d'expérimentation, les paires de reproducteurs sont souvent hébergées ensemble pour la vie. La période de gestation dure à peu près 52 jours. 3. Parturition jusqu'au sevrage Les portées de renardeaux peuvent comporter jusqu'à 10 petits pesant chacun en moyenne 100 g à la naissance. Tout dérangement au moment de la naissance peut précipiter le cannibalisme. Cependant, la plupart des portées de renardeaux domestiques peuvent être examinées peu après leur naissance par les personnes responsables des soins à la condition que les renardes aient été habituées à leur présence. Jusqu'au moment où les petits atteignent l'âge de trois semaines, leur miction urinaire doit être provoquée par la stimulation des organes génitaux externes (léchage par la mère). Les renardeaux commencent à manger de la nourriture solide vers l'âge de trois semaines, période au cours de laquelle l'un ou l'autre parent régurgite de la nourriture pour ses petits. Les portées sont sevrées vers l'âge de 8 à 10 semaines. 4. Sélection Dans les conditions de ranch, le classement des jeunes renards sur la base de critères tels la qualité de la fourrure, la taille et le background reproducteur s'établit à l'automne, période pendant laquelle le remplacement des stocks reproducteurs est sélectionné. Les mâles potentiels doivent être examinés afin d'évaluer leur développement testiculaire avant de les faire accoupler. On doit aussi tester la mobilité, la quantité et la morphologie de leurs spermatozoïdes après le premier accouplement; cela s'effectue par l'examen microscopique d'un échantillon de la semence qu'on prélève dans le vagin de la renarde. Un bon renard, mâle ou femelle, doit demeurer un reproducteur actif pendant au moins cinq ans. Des croisements inter-espèces entre le renard roux et le renard bleu peuvent se faire par insémination artificielle (17). D. ENTRAVE ET ANESTHÉSIE 1. Manipulation Même si les renards élevés dans les ranches sont classés comme des animaux domestiques, ils sont néanmoins des créatures très tendues et nerveuses qui ne sont jamais devenues vraiment dociles. Ils doivent donc toujours être manipulées avec précaution et avec des soins particuliers pour éviter qu'ils s'échappent. Pour capturer un renard dans le type de cage extérieure décrit plus haut suppose qu'il faut isoler l'animal dans sa niche, dans laquelle il se réfugie habituellement, en glissant une plaque (feuille de métal) en avant du port d'entrée de la niche de 15 cm (6 pouces) de diamètre lequel s'ouvre dans la cage de broche. Le couvercle de bois peut alors être ouvert et le moustiquaire de broche soulevé avec précaution juste assez haut pour pouvoir immobiliser le renard avec une paire de pinces à renards («forceps» disponibles sur le marché pour capturer le renard). Une fois que la tête du renard est contrôlée et que ses membres sont immobilisés, on peut sortir l'animal de la niche en toute sécurité pour l'examiner et procéder à toute autre manipulation. 2. Entrave chimique et échantillon On doit d'abord capturer le renard et l'immobiliser tel que décrit ci-haut. Une fois qu'on le tient fermement, on doit lui injecter un agent d'entrave chimique avant de prendre des échantillons ou de faire de la petite chirurgie. Pour ce faire, l'hydrochlorure de kétamine à une dose de 10-20 mg/kg en injection intramusculaire est habituellement efficace (7, 18). Le mélange de kétamine-xylazine, dans une proportion de 6 et 2 mg/kg respectivement, est aussi relativement sécure comme entrave chimique (18). Les échantillons de sang peuvent être obtenus de la même façon que celle qu'on utilise chez le chat et le chien. La veine céphalique de la patte antérieure et la veine jugulaire sont les vaisseaux sanguins les plus accessibles. 3. Anesthésie et euthanasie Une salivation excessive et de l'hypothermie peuvent causer des problèmes pendant l'anesthésie chirurgicale chez le renard. Ces conditions peuvent être évitées respectivement en utilisant de l'atropine à 0.05 mg/kg en injection intramusculaire et en plaçant un coussin électrique ou un sac d'eau chaude sous l'animal. Les méthodes d'anesthésie conventionnelles pour les chiens peuvent être appliquées avec succès chez le renard après une immobilisation chimique préanesthésique, à la condition qu'on se souvienne que la dose d'anesthésique requise doit être réduite jusqu'à 60 % (19). Les renards d'expérimentation qui doivent être euthanasiés doivent d'abord (à la condition que le protocole expérimental le permette) être immobilisés avec la kétamine puis injectés avec une surdose intraveineuse ou intracardiaque d'un barbiturique ou de T-61. E. SOINS MÉDICAUX ET MALADIES 1. Information générale Il n'y a pas eu beaucoup d'informations sur les maladies du renard qui ont été publiées pendant la période comprise entre le milieu des années quarante jusqu'aux années soixante-dix; cependant, au cours des dix dernières années, ou s'est intéressé de plus en plus à cette espèce animale particulièrement sur des sujets comme le contrôle de la rage (22, 23, 24). Malheureusement, il existe peu de publication sur les maladies du renard et sur leur contrôle (25, 2). Lorsque les chercheurs font face à des problèmes de santé et à des maladies chez le renard, ils devraient profiter de l'expérience habituellement disponible des services vétérinaires offerts par leur gouvernement provincial. 2. Prévention Des vaccinations efficaces peuvent et doivent être effectuées contre les maladies du renard, notamment le distemper et l'encéphalite (hépatite) qui sont causés par des virus canins. Même si les renards ne sont pas aussi susceptibles que les visons aux viandes contaminées par Clostridium botulinum, la vaccination contre le botulisme en utilisant une toxoïde de vison est une bonne précaution à prendre si on alimente les renards avec de la viande rouge crue (2, 26). La vaccination contre la rage n'est pas nécessaire chez les groupes de renards élevés pour la recherche à moins qu'on introduise dans les groupes des animaux capturés à l'état sauvage. On n'a pas encore révélé des infections cliniques à parvovirus chez le renard (27) même si on a identifié des anticorps au parvovirus chez des renards roux sauvages. En plus d'un programme de vaccination et tout aussi importante est la mise en pratique d'une bonne gestion et de mesures sanitaires lesquelles peuvent se résumer ainsi: a. Quarantaine: On pratique une quarantaine pour isoler et observer les animaux nouvellement arrivés (voir Acquisition ci-haut) et pour mettre à part et traiter les animaux malades. Cet endroit doit être physiquement complètement séparé des installations majeures si on veut que la quarantaine s'effectue d'une façon efficace. Lorsqu'on travaille dans le milieu de la quarantaine, on doit porter des surtouts, des couvre-chaussures et des gants différents de ceux que l'on porte normalement. b. Mesures sanitaires: Les contenants de nourriture et les niches doivent recevoir une attention spéciale. L'enlèvement régulier et fréquent des excréments suivi d'un chaulage sous les cages contrôle les odeurs et possiblement la transmission des maladies par les mouches. c. Contrôle de la vermine: On empêche l'entrée de la vermine extérieure si la clôture entourant les installations est enfoncée à peu près à 46 cm (18 pouces) dans le sol. Un contrôle chimique de la vermine peut être nécessaire à l'intérieur des installations car les rongeurs peuvent agir comme vecteurs d'un certain nombre d'infections et parasites des renards. d. Aliments: Il est absolument important de garder les aliments périssables comme les viandes et les poissons dans une chambre froide ou dans un congélateur. On ne doit jamais donner d'aliments avariés. L'équipement qui sert à la préparation des aliments doit être nettoyé à fond après usage. L'empoisonnement par la nourriture peut s'avérer un problème sérieux chez les renards. 3. Parasites a. Ectoparasites: Les puces représentent un problème particulièrement fréquent qui est accentué pendant les périodes de chaleur. Si l'infestation est suffisamment importante, elle peut provoquer de l'anémie sévère et se manifester par de l'irritation. Les oeufs et les larves des puces se logent dans les fentes des niches et des cages et on peut les contrôler par la désinfection de ces endroits. L'infection avec les mites de l'oreille est fréquente conduisant les animaux à se gratter les oreilles d'une façon excessive, à une décoloration foncée et un enchevêtrement des poils par les sécrétions du canal auriculaire. Le traitement contre les puces et les mites de l'oreille se fait par l'application de roténone en poudre pour les premières et de gouttes d'une base d'huile minérale contenant de la roténone pour les secondes après avoir nettoyé la région du canal auriculaire externe. La mise en présence des animaux aux vapeurs de bandes de dichlorvos (vapona) pendant deux à trois jours s'avère efficace contre plusieurs ectoparasites. Ces insecticides ne sont pas efficaces cependant contre les oeufs des parasites et alors en doit répéter les traitements plusieurs fois à peu près aux 15 jours afin de prévenir la réinfestation. La galle sarcoptique peut causer une maladie débilitante sévère aux renards domestiques et sauvages. Les signes cliniques ressemblent à ceux observés chez le chien avec une dermatite pruritique potentiellement sérieuse caractérisée par de l'hyperkératose (épaississement des aires infectées de la peau). Les traitements sont les mêmes que ceux que l'on recommande chez le chien; de plus, l'usage de l'ivermectin doit être envisagé (28). b. Helminthes: Les vers ronds (Toxocara, Toxascaris), les vers crochets (Ancylostorria) et les vers plats (Dipuyidium et Taenia) causent tous des problèmes chez le renard. Les espèces que l'on rencontre sont celles que l'on voit chez le chien et elles peuvent être traitées de la même facon. Une infestation sévère des renardeaux par les larves des vers ronds peut se produire dans l'utérus leur causant des dommages au foie et aux poumons et résultant en l'apparition d'un gros ventre à cause de la présence massive de vers adultes dans l'intestin vers l'âge de trois à quatre semaines. Le traitement avec la piperazine ou avec d'autres anthelmintiques à large spectre d'action répété plusieurs fois à trois semaines d'intervalle en commençant par les renardeaux âgés de deux à trois semaines est habituellement efficace et sûr. 4. Maladies infectieuses Les renards sont susceptibles à une variété d'infections bactériennes et virales et nous en mentionnons ici seulement quelques-unes: a. Botulisme: Les causes de cette forme aiguë d'empoisonnement alimentaire ainsi que les mesures à prendre pour le prévenir ont été traitées ci-haut à «Prévention». Les signes de déclenchement de cette condition sont son apparition soudaine chez plusieurs animaux qui manifestent, d'une manière rapide et successive, une paralysie flasque, de la respiration abdominale, un coma et la mort. Les renards bleus ou de l'Arctique sont de toute évidence plus susceptibles à cette toxine que les autres espèces de renards (27). b. Colibacillose: Les bactéries du colon, dans certaines circonstances, causent des gastro-entérites sérieuses chez les renardeaux nouveaux-nés. Les signes sont une diarrhée sévère, de la déshydratation et une mort rapide. Une septicémie généralisée peut aussi résulter d'une infection ombilicale causée par ces organismes (25). Une bonne hygiène des niches est donc importante dans la prévention de ces affections. Le traitement des nouveaux-nés ne se fait généralement pas même si on peut essayer une antibiothérapie. c. Salmonellose: Les infections à Salmonella typhimurium causent des septicémies qui impliquent le système nerveux et conduisent à des avortements chez les renards. Les renards stressés sont apparemment très susceptibles à ce microorganisme. d. Distemper: Le virus de cette maladie est le même chez le chien, le furet, le renard, le vison, le raton-laveur et la mouffette, Les signes de la maladie sont les mêmes que ceux du chien avec la période d'incubation qui dure à peu près deux semaines. Un vaccin combiné contre le distemper, le botulisme et l'entérite virale est quelquefois utilisé; cependant, étant donné que l'entérite virale n'apparaît pas chez le renard et que le botulisme ne devrait pas représenter une menace dans une installation de recherche bien administrée, il semble donc plus approprié d'utiliser un vaccin combiné distemper-hépatite canin. Les jeunes animaux doivent être vaccinés autour de 8 à 10 semaines d'âge et un rappel pour le distemper au cours de l'hiver doit être administré alors qu'ils sont âgés d'environ 10 mois. e. Hépatite infectieuse canine (Encéphalite du renard): Les deux types d'encéphalite et d'hépatite se rencontrent chez le renard. Les signes de l'hépatite incluent de l'anorexie, des vomissements, de la diarrhée, de la jaunisse et des convulsions. Le virus peut être répandu par le chien. La prévention se fait par la vaccination (voir Distempter ci-haut). Étant donné qu'une seule vaccination contre l'hépatite immunise les animaux pour la vie, le vaccin combiné n'a pas besoin d'être administré comme vaccination de rappel. f. Rage: Le renard est très susceptible à la rage et il est la cause majeure de sa transmission dans la nature. La maladie, cependant, n'est pas un problème chez le renard domestique. Il est important que le personnel qui travaille avec les renards gardés en captivité et sur le terrain, soit très bien renseigné sur les divers signes précurseurs de la rage chez cette espèce animale (29, 2). On devrait prendre en considération le fait que toute personne qui vient en contact avec les renards devrait être vaccinée contre la rage. RÉFÉRENCES 1. FOX, M.W. (ed.). 1975. 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