La communication pour le développement…
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La communication pour le développement…
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO -------------Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie (D.E.G.S) ------------Département Economie ------------- Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées DESS « Développement Local et Gestion de Projets » Intitulé La communication pour le développement… Cas du Programme MIKAJY Les déchets plastiques dans la commune urbaine d’Antananarivo Encadreur académique : Professeur Jeannot RAMIARAMANANA, Directeur des Etudes en DESS – Développement Local et Gestion de Projet Encadreur professionnel : Docteur Hantanirina ANDRIANASY, Conseiller de Projet à la Friedrich-Ebert-Stiftung Présenté par : RAZAFINDRAKOTO Tojonirina Année universitaire : 2004 – 2005 Date de soutenance : 08 Août 2005 Remerciements La présente recherche a été effectuée dans le cadre de la préparation d’un mémoire de fin d’études pour l’obtention d’un DESS en Développement Local et Gestion de Projets, cursus assuré par le département Economie de la Faculté D.E.G.S de l’Université d’Antananarivo. L’objet du présent document intègre les activités du Réseau des Jeunes pour la Démocratie et la Politique ou R.J.D.P. Son élaboration a vu l’intervention de différentes organisations auxquelles nous voudrions adresser nos remerciements, à savoir : - Le R.J.D.P pour sa contribution, - La Friedrich-Ebert-Stiftung pour son soutien, - Le Programme MAHAVITA de CARE pour son concours, - L’Institut de Technologie de l’Education et de Management (ITEM) pour son aide, - La Communue Urbaine d’Antananarivo pour sa contribution, - La Commune Rurale de Tanjombato pour son appui, - Le Département Economie de la Faculté D.E.G.S de l’Université d’Antananarivo qui nous a dispensé la formation nécessaire à la conception du présent mémoire. Nous tenons particulièrement à adresser nos sincères remerciements : - à Madame Sahondravololona RAJEMISON, notre directeur de formation, - à Monsieur Jeannot RAMIARAMANANA, notre directeur des études et encadreur académique, - au Docteur Hantanirina ANDRIANASY, Conseiller de projet à la Friedrich-Ebert-Stiftung, notre encadreur professionnel, - aux enseignants qui ont concouru à notre formation, - aux personnes et institutions qui ont appuyé sur le plan technique et informationnel, - à notre famille et à nos amis pour leur soutien inconditionnel. Nous témoignons également toute notre reconnaissance à toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire. - ii - Liste des tableaux Tableau 1 : Durée de biodégradation de quelques types de déchets....................................26 Tableau 2 : Identification qualitative et quantitative des ordures ménagères collectées sur 500 kg...........................................................................................................................27 Tableau 3 : Fréquence d’utilisation des sachets et occasion ................................................35 Tableau 4 : Habitude d’utilisation des sachets en plastique et sexe......................................36 Tableau 5 : Habitude d’utilisation des sachets en plastique et âge .......................................37 Tableau 6 : Responsabilité des courses ...............................................................................38 Tableau 7 : Habitude d’utilisation des sachets en plastique et exercice d’un emploi .............39 Tableau 8 : Comportement acquisition de sachets et occasion ............................................39 Tableau 9 : Comportement réutilisation des sachets et comportement sur acquisition de sachets .........................................................................................................................41 Tableau 10 : Utilisation de bacs à ordures et distance des points de collecte .......................42 Tableau 11 : Utilisation des bacs à ordures et fréquence .....................................................43 Tableau 12 : Effort des fokontany et ressenti de la population ..............................................43 Tableau 13 : Perception pollution et Prix psychologique .......................................................46 Tableau 14 : Perception pollution et Volonté de tri................................................................47 Tableau 15 : Les parties prenantes au programme MIKAJY .................................................49 Tableau 16 : Tableau récapitulatif et conséquences sur l’intervention ..................................69 Tableau 17 : Priorisation des problèmes...............................................................................73 Tableau 18 : Proframe MIKAJY (Phase 1) ............................................................................85 Tableau 19 : Classe achevée à la sortie du système scolaire, selon le milieu ......................96 Tableau 20 : Analyse des stations télévisées (par les jeunes) ..............................................98 Tableau 21 : Analyse échantillon de stations radiophoniques (par les jeunes) .....................99 Tableau 22 : Analyse d’un échantillon de la presse écrite (par les jeunes) .........................100 Tableau 23 : Liste des activités ..........................................................................................111 Tableau 24 : Budget ...........................................................................................................113 - iii - Liste des graphiques Graphe 1 : Volume d’importations de matières en plastique à Madagascar – Période 2000 – 2004 .............................................................................................................................23 Graphe 2 : Valeur des importations de matières plastiques à Madagascar – Période 2000 – 2004 .............................................................................................................................29 Graphe 3 : Les critères recherchés dans l’utilisation de sachets en plastique .......................38 Graphe 4 : Répartition en secteurs de la perception de la pollution ......................................45 Graphe 5 : Perception de la pollution et utilisation de sacs en plastique ...............................46 Graphe 6 : Habitudes d’information des enquêtés de moins de 25 ans ................................99 Graphe 7 : Produit de substitution de sacs en plastique .....................................................103 - iv - Liste des figures Figure 1 : Modèle de Prochaska et Di Clemente...................................................................15 Figure 2 : Cycle de Changement et de l’Apprentissage de Denkmodell................................15 Figure 3 : Processus de changement de comportement : auditoires et stratégies de communication possible................................................................................................16 Figure 4 : Le processus de planification et de mise en œuvre de la communication .............17 Figure 5 : Les avantages de la régie des déchets plastiques ................................................31 Figure 6 : Réseaux de communication .................................................................................68 Figure 7 : Arbre des problèmes ............................................................................................72 Figure 8 : Algorithme de décision .........................................................................................74 Figure 9 : Arbre des objectifs ................................................................................................77 Figure 10 : Stratégie de plaidoyer .........................................................................................80 Figure 11 : Comportements attendus et horizon temporel ....................................................89 Figure 13 : Portes d’entrée auprès des ménages .................................................................93 Figure 14 : Théorie simplifiée d’élaboration de message ....................................................101 - v - Liste des annexes Annexe 1 : Dossier de présentation du RJDP Annexe 2 : Questionnaire Etude du comportement des ménages dans l’utilisation des sachets en plastique Annexe 3 : Système de développement de la sécurité chimique standard Annexe 4 : Système de collecte des ordures ménagères, Scénarii avec tri à la source Annexe 5 : Story Board Spot MIKAJY Annexe 6 : Chronogramme des activités (Diagramme de Gantt sur MSPROJECT) Annexe 7 : Des modèles d’outils de suivi utilisés par MIKAJY : - vi - Sommaire Remerciements ....................................................................................... ii Liste des tableaux .................................................................................. iii Liste des graphiques .............................................................................. iv Liste des figures ...................................................................................... v Liste des annexes .................................................................................. vi Sommaire ............................................................................................... 7 INTRODUCTION..................................................................................... 9 0 Préambule ....................................................................................... 12 0.1 Le promoteur : le RJDP…..................................................................................... 13 0.2 La zone d’intervention : la commune urbaine d’Antananarivo... ..................... 13 0.3 L’aperçu méthodologique : la stratégie de communication :... .......................... 14 0.3.1 Les Modèles de changement de comportement ............................................... 15 0.3.2 Les Modèles de planification d'une stratégie de communication pour le développement ................................................................................................................. 16 0.3.3 Les Méthodes quantitatives et les méthodes qualitatives ................................. 17 0.3.4 L’approche genre.............................................................................................. 18 1 La communication : une exigence du développement…............. 19 1.1 Analyser la situation…........................................................................................... 21 1.1.1 Les aspects environnementaux et techniques… ............................................... 21 a. Le plastique : une matière d’une utilité prééminente… ....................................... 22 b. Qui pollue notre écosystème… ............................................................................ 23 c. Anéantit nos efforts… .......................................................................................... 24 d. Et nuit à notre santé… .......................................................................................... 25 e. Sans que l’on puisse s’en débarrasser de façon définitive… ............................... 25 f. Pendant que les déchets s’accumulent… ............................................................. 27 1.1.2 Les aspects économiques ................................................................................. 28 a. Les opérateurs économiques… ............................................................................ 28 b. Les services d’assainissement… .......................................................................... 29 1.1.3 Les aspects législatifs… ................................................................................... 31 1.1.4 Les aspects socioculturels… ............................................................................ 34 a. D’une part, un usage ancré dans les habitudes… ................................................. 35 b. Associé à l’absence de dispositions réglementaires… ......................................... 40 c. Et au dégoût pour manipuler les déchets… .......................................................... 40 d. Ont abouti à une utilisation insouciante des sacs… ............................................. 41 e. D’autre part, une défaillance dans la collecte des ordures… ............................... 42 f. Et un ressenti contraignant des travaux d’intérêt public… .................................. 43 g. Ont faibli la confiance de la population vis-à-vis des fokontany… ..................... 44 h. Annihilant toute initiative d’une utilisation prudente des sacs en plastique… .... 44 1.2 Et étudier les groupes concernés… ....................................................................... 48 1.2.1 Recenser les intervenants et former des catégories… ...................................... 48 1.2.2 Caractériser et analyser… ................................................................................ 50 a. Le diagnostic interne : le RJDP ............................................................................ 51 b. Le diagnostic externe: les parties prenantes au problème .................................... 52 - 7 - 1.2.3 Identifier les conséquences pour la mise en œuvre du projet… ....................... 67 1.3 Afin de dégager la problématique…..................................................................... 71 1.3.1 Récapituler les problèmes… ............................................................................ 71 1.3.2 Et les classer par ordre de priorité… ................................................................ 73 1.4 Pour identifier les objectifs et les stratégies de développement… ..................... 76 1.4.1 Les objectifs… ................................................................................................. 76 1.4.2 Les stratégies… ................................................................................................ 77 Conclusion de la première partie ........................................................... 81 2 Et un ensemble intégré d’activités… ............................................ 82 2.1 L’élaboration du programme de communication ............................................... 89 2.1.1 Objectifs de communication............................................................................. 90 2.1.2 Groupes visés ................................................................................................... 92 a. La cible primaire : les jeunes adolescents… ........................................................ 94 b. Les cibles secondaires... ....................................................................................... 96 2.1.3 Nature des contenus ....................................................................................... 101 a. Le message fédérateur ........................................................................................ 101 b. La dénomination du programme ........................................................................ 105 2.2 La conduite du programme ................................................................................. 105 2.2.1 Description technique ..................................................................................... 105 a. Une campagne d’information, de formation et d’animation des jeunes étudiants ... ............................................................................................................................ 106 b. Une série de négociation auprès des média ........................................................ 109 c. Un lobbying auprès des directeurs de l’établissement ....................................... 109 d. Une campagne d’information et de formation des enseignants ......................... 110 2.2.2 Programme d’activités.................................................................................... 110 2.2.3 Description financière .................................................................................... 112 2.3 Le suivi du programme ........................................................................................ 114 2.3.1 Surveillance de la production des activités de communication...................... 115 2.3.2 Surveillance de la diffusion dans les média ................................................... 116 2.3.3 Surveillance de la structure interne et du respect de calendrier de travail et du budget ........................................................................................................................ 117 2.3.4 Surveillance et renforcement des rapports avec d’autres organismes ............ 119 2.4 L’évaluation du programme ............................................................................... 120 2.4.1 Résultats du programme ................................................................................. 121 2.4.2 Impacts du programme ................................................................................... 122 2.4.3 Continuité du programme............................................................................... 123 Conclusion de la deuxième partie ....................................................... 124 CONCLUSION FINALE ...................................................................... 125 Bibliographie ....................................................................................... 127 - 8 - INTRODUCTION Madagascar a relevé le défi du développement rapide et durable. Le pays a tiré les leçons du passé et des échecs cuisants d’une approche trop globalisante de la pauvreté. Aujourd’hui, la Grande Ile mise sur le développement local. Cette démarche nécessite une véritable expertise et un surcroît de discernement pour intégrer les réalités spécifiques au sous-développement. Le programme d’études en DESS « Développement Local et Gestion de Projet » intervient à ce niveau en préparant de futurs responsables pour venir en appui aux politiques de décentralisation. Cette formation vise « l’apprentissage d’un métier au cœur d’un défi majeur pour les prochaines années : la gestion du développement au niveau local ». La commune urbaine d’Antananarivo a, par conséquent, servi de cadre à notre étude. Le développement escompté au sein de cette localité devrait permettre de satisfaire les besoins des générations actuelles sans compromettre la satisfaction de ceux des générations futures. Toutefois, un problème symptomatique de son propre développement a été identifié au sein de la Commune, à savoir : la production croissante de déchets plastiques sur le territoire de la CUA. Cette situation découle, elle-même, de la marche du développement et pourrait compromettre le devenir des prochaines générations. Avec le progrès technologique, l’évolution des habitudes de consommation et le changement de comportements des ménages, le plastique est devenu d’utilisation courante. Pourtant, cette matière, très vite encombrante, est rejetée n’importe où et n’importe comment causant, non seulement, un surcroît de travail pour la municipalité d’Antananarivo mais également des nuisances sur l’environnement de la commune et de sa population. Aujourd’hui encore, les sachets, les bouteilles et autres objets en plastique sont jetés, sans triage aucun, dans les ordures ménagères sinon abandonnés avec insouciance dans les endroits publics. Par ailleurs, volatile et léger, le plastique représente une pollution visuelle incontestable. Accrochés aux arbres, aux poteaux, virevoltant dans les rues, bouchant les canaux d’évacuation, le ramassage des objets en plastique fait le cauchemar des acteurs municipaux. - 9 - Au-delà de la pollution visuelle, le problème des déchets plastiques engendre des ennuis de santé graves. Les débris plastiques bloquent l’évacuation des eaux usées de la ville et favorisent le développement de différents agents pathogènes telles que les moustiques, vecteurs du paludisme. De plus, les pratiques actuelles ne permettent pas l’élimination efficace de ce type de déchets sans altérer le capital santé de la population. La combustion du plastique est un procédé qui peut être à l’origine de maladies très sérieuses telles que le cancer, l’ostéoporose, les problèmes respiratoires et les troubles cardiaques. Par ailleurs, l'accumulation des déchets plastiques et autres déchets non dégradables alourdit les difficultés financières de la commune urbaine. Fabriqués dans un matériau inaltérable ou presque, ces produits constituent des polluants que l’on peut difficilement retraiter sachant qu’il ne peuvent ni être incinérés ni être valorisés par compostage. En conséquence, la quantité faramineuse d’ordures collectées sur le territoire de la commune constitue entièrement des charges financières improductives. D’importants enjeux environnementaux, sanitaires, économiques et politiques sont touchés par le problème des déchets plastiques et suscitent l’intérêt du sujet. La défaillance de la communication reste l’une des premières causes qui ont engendré des comportements latitudinaires voire réfractaires des parties prenantes au problème. Le présent programme, dénommé MIKAJY, est initié par une plate-forme dénommée Réseau des Jeunes pour la Démocratie et la Politique (RJDP). Ce réseau s’est préoccupé du problème soulevé par la pollution plastique dans le cadre de ses orientations en faveur de la promotion des comportements citoyens et civiques en partenariat avec la Friedrich-EbertStiftung. Le Programme MIKAJY consistera principalement à la mise en œuvre d’une stratégie de Plaidoyer face à l’accumulation des déchets plastiques. La mise en œuvre de cette stratégie passera notamment par un volet Communication pour le Changement de Comportement (C.C.C) orientée vers la consommation de plastique par les ménages. Ce premier volet fera l’objet du présent document. Il faut remarquer que le thème de la présente étude coïncide avec la vision de la Commune Urbaine d’Antananarivo « Tanàna madio, Tanàna mandroso » qui soutient qu’une ville propre est une ville qui se développe. Le programme MIKAJY contribue à la stratégie d’assainissement de la ville avec comme objectif à terme une meilleure gestion des ordures - 10 - ménagères. Cette étude a, ainsi, été élaborée avec la collaboration de la municipalité et celle de divers autres organismes. Cependant, notre travail ne se limite pas à un simple document descriptif du programme. L’un des soucis majeur dans l’élaboration de ce document a été l’approche méthodologique adoptée. Sans prétendre à une véritable capitalisation des acquis en matière de Communication pour le Changement de Comportement, la présente recherche y apporte sa contribution. Nous avons ainsi porté une considération particulière à la démarche suivie lors de la conception de cet ouvrage et lors du montage du programme. En conséquence, notre travail s’adresse à divers utilisateurs. En premier lieu, les différents partenaires qui seraient intéressés par le programme et avec lesquels nous sommes entièrement disposés à développer une collaboration. Ensuite, toutes les parties qui sont concernées par le problème évoqué et qui, souhaitons-le, trouveront des éléments concluants dans ce document. Enfin, nos collègues et confrères à qui nous voudrions rappeler l’importance de la communication dans la démarche de développement et auxquels, nous espérons pouvoir apporter notre contribution dans la conception d’une stratégie de communication pour le développement. Le document devrait, en définitive, profiter aux principaux concernés qui ne sont autres que les bénéficiaires des actions prévues par MIKAJY : les ménages vivant dans la commune urbaine d’Antananarivo. Le document traitera dans sa première partie de la dimension « communication » dans le cadre du développement. En effet, nous essayerons d’établir le lien entre le problème de développement identifié et la contribution de la communication pour l’atteinte de l’objectif dégagé. Dans une deuxième partie, nous formulerons un programme de communication proprement dit. Nous traiterons ainsi de la conception du projet, de l’aspect technique, organisationnel et financier. Toutefois, nous avons cru utile de donner dans un préambule une brève description du promoteur du programme MIKAJY et de la zone d’intervention ainsi qu’un aperçu méthodologique des quelques techniques que nous utiliserons dans l’élaboration du travail. - 11 - 0. 0 Préam bule Préambule - 12 - 0.1 Le promoteur : le RJDP… Le RJDP1 ou Réseau des Jeunes pour la Démocratie et la Politique est une plate-forme d’associations née le 31 août 2005 suite à une série d’activités de partenariat entre plusieurs organisations de jeunesse et la Friedrich-Ebert-Stiftung. Ce réseau réunit actuellement huit (08) associations issues des secteurs de recherche, des partis politiques et de la société civile, et s’est fixé comme mission de : - Promouvoir la démocratie, - Inciter la participation politique et citoyenne des jeunes et, - Améliorer l’avenir politique de Madagascar. Avec l’appui de différents partenaires, le RJDP compte concevoir, réaliser, assurer le suivi et procéder à l’évaluation de projets bien ciblés. Ce regroupement travaille, non seulement dans le cadre institutionnel et politique, mais agit également dans des domaines sociaux tels que la lutte contre la corruption, la protection de l’environnement ou la promotion de la citoyenneté et du civisme. A travers le présent projet, le RJDP a pour objectif d’améliorer la situation d’assainissement de la Commune urbaine d’Antananarivo. 0.2 La zone d’intervention : la commune urbaine d’Antananarivo... La zone d’étude est la commune urbaine d’Antananarivo, Capitale de Madagascar. Elle occupe une partie centrale du pays et s’étend sur environ 80 km². Le climat est de type tropical d’altitude2 et présente deux (02) saisons distinctes : une saison chaude et pluvieuse (de novembre à avril) et une saison sèche et fraîche (de mai à octobre). Limitée au sud et à l’ouest par le Fivondronana d’Antananarivo Atsimondrano, au nord et à l’est par celui d’Antananarivo Avaradrano, la commune comporte six (06) arrondissements ou firaisam-pokontany, eux-mêmes subdivisés en 192 fokontany. 1 Voir Annexe 1 : Dossier de présentation du RJDP La moyenne annuelle des températures est de 18°C (avec des maxima à 26°C (en novembre) et des minima à 10°C (en juillet)) et la pluviométrie annuelle varie de 1000mm à 1600mm avec un minimum mensuel de 6mm 2 - 13 - En 2003, la population totale y était évaluée à 1,5 millions d’individus3 offrant une densité moyenne relativement faible de l’ordre de 150 habitants/ha. Cependant, compte tenu du relief, des mouvements migratoires ou de la croissance soutenue de la population, plusieurs quartiers peuvent présenter une densité supérieure à 350 habitants/ha. Le développement et l’urbanisation rapides, complétés par les prévisions de doublement de la population d’ici 2020, créent ou risquent de créer des problèmes de surpeuplement, de promiscuité, des problèmes socio-économiques et d’assainissement au sein de la commune urbaine. En conséquence, la question de l’assainissement nécessite la participation de toutes les parties prenantes à la réalisation de la Stratégie de Développement de l’Agglomération d’Antananarivo4. Actions gouvernementales, efforts municipaux et initiatives sociales doivent être promues et coordonnées afin de concourir à la vision : « Tanàna madio, Tanàna mandroso ». La multiplication des projets sociaux est l’une des voies pour y parvenir. Ces initiatives seront jugées non seulement sur leur pertinence et leur impact sur le développement mais également sur l’approche adoptée pour aborder le problème de l’assainissement urbain. 0.3 L’aperçu méthodologique : stratégie de communication :... la Avec l’expérience du développement, on admet actuellement que les comportements négatifs des populations cibles sont des freins importants. Mis à part d’autres facteurs5, cette situation est le résultat d’un déficit apparent de communication auquel on doit remédier par une stratégie adéquate. Cette dernière doit aboutir au changement, que ce soit en terme de connaissances, de perception, de croyances ou d’attitudes. Ainsi, la communication sera l’impulsion du développement. La conception d’une stratégie de communication réclame une réflexion sur la méthodologie à adopter. En matière de communication pour le développement, cette démarche doit impérativement allier rigueur, professionnalisme, travail d’équipe, participation et créativité. 3 Source : sur projection du RGPH INSTAT 1993 Martin büchsenschütz, Razanatseheno Oliva Lily, Jeannot Ramiaramanana, in Gestion de l’assainissement liquide et des déchets, Rapport Final, CUA, FIFTAMA, Cities Alliance, mai 2004 5 par exemple, la disponibilité, l’accessibilité et la qualité des services, le contexte socio-économique et politique, le niveau d’instruction ou le statut socio-économique 4 - 14 - Nous allons examiner succinctement les approches méthodologiques que nous pouvons considérer lors de la planification et de la mise en œuvre d’une stratégie de communication, à savoir : - Les modèles de changement de comportement, - Les modèles de planification de la stratégie, - Les méthodes quantitatives et les techniques qualitatives, - L’approche genre. 0.3.1 Les Modèles de changement de comportement La communication pour le développement vise le changement ou l'adoption de comportement par une population cible et, à plus long terme, le changement social. Cependant, le changement de comportement durable est un processus. Ce dernier peut s’étaler dans le temps et durer plus de 5 ans. Différentes écoles de pensées ont proposé des modèles qui décrivent les différentes phases de ce processus. On peut évoquer par exemple : - Le modèle de Prochaska et Di Clemente (Figure 1), - Le cycle de changement et de l’apprentissage de l’Institut allemand DENKMODELL (Figure 2). Figure 1 : Modèle de Prochaska et Di Clemente Figure 2 : Cycle de Changement et de l’Apprentissage de Denkmodell PRÉ CONSIDÉRATION 1 2 CONSIDÉRATION 3 MODÈLE DE PROCHASKA ET DI CLEMENTE PERCEPTION 4 PRÉPARATION RETRAIT ET RÉFLEXION PRISE DE CONSCIENCE ACTION CONTACT 5 ENERGÉTISATION MAINTIEN ACTION 6 RECHUTE En comparant ces modèles, nous pouvons également noter qu’il existe de réelles similitudes. Il convient de remarquer que les stratégies de communication à mettre en œuvre peuvent différer tout au long du cycle, selon le stade où se trouve la cible et selon son niveau - 15 - d’information. La figure ci-après nous propose des exemples de stratégies différenciées selon les stades (Figure 3). Figure 3 : Processus de changement de comportement : auditoires et stratégies de communication possible6 0.3.2 Les Modèles de planification d'une stratégie de communication pour le développement Le processus de planification d'une stratégie de communication est déterminé par les étapes d'élaboration et de mise en œuvre des stratégies de communication. Il existe des dizaines de modèles dans la littérature parmi lesquels on peut citer, par exemple7 : - le modèle «5» de Healthcom/l'AED (Academy for Educational Development), - le «Processus P» de JHU/CCP, - le modèle de AIDSCOM (communication en matière de SIDA), - le processus en 11 étapes de Sylvie COHEN (FNUAP, 1993), - le «cadre A» de planification en Plaidoyer de JHU/CCP, 6 7 source : Banque Mondiale, 1999 source : FAO 2002, « Guide méthodologique d’élaboration d’une stratégie de communication multimédia » - 16 - - le modèle de l'approche participative communautaire de la FAO (1995), - la méthode ZOPP du GTZ. En comparant ces différents modèles, des points communs peuvent être dégagés. En effet, on retrouve partout au moins les deux grandes phases suivantes : - Une analyse de la situation (phase préliminaire); - Un plan ou stratégie de communication (phase de conception et de préparation de la mise en œuvre). On peut le résumer dans la figure ci-après. Figure 4 : Le processus de planification et de mise en œuvre de la communication8 0.3.3 Les Méthodes quantitatives et les méthodes qualitatives La planification de la stratégie de communication, surtout dans sa phase de recherche, nécessite l’application de différentes méthodologies d’observation. Les opinions divergent actuellement concernant l’utilisation de ces moyens, entre les partisans des méthodes quantitatives et ceux de la recherche qualitative oubliant parfois que le choix entre ces procédés doit dépendre des objectifs de recherche. Ainsi, au lieu d’être contradictoires, ces outils d’observation peuvent être complémentaires en présentant aussi bien des avantages que des inconvénients. 8 source : FAO 2002, « Guide méthodologique d’élaboration d’une stratégie de communication multimédia » - 17 - D’une part, les méthodes quantitatives9, malgré leurs coûts élevés, leur nature impersonnelle et la complexité de leur réalisation, permettent d’obtenir des résultats représentatifs, objectifs et rationnels. D’autre part, les méthodes qualitatives10, malgré les biais et les limites dans la généralisation des résultats, permettent de profiter de coûts modérés et d’une exploration approfondie de la problématique. 0.3.4 L’approche genre Le « genre » est « un groupe d’êtres ayant des caractères communs, des façons communes, engendrées par la société dans laquelle vit le groupe »11. On peut citer par exemple des groupes spécifiques tels que : les hommes, les femmes, les jeunes, les adultes, les mariés, les célibataires, les riches ou les pauvres. On peut également effectuer des associations telles que les hommes mariés et les hommes célibataires ou bien les adultes du sexe féminin et les jeunes du sexe féminin. Chacun de ces groupes a son rôle à jouer dans la société. C’est pourquoi le développement durable doit les faire participer, mais surtout les aborder de manière intégrée : il est indispensable de considérer chaque groupe séparément, mais également dans leur interaction. En terme de communication, l’approche genre permettra de s’adresser à la cible de la façon la plus adaptée en considérant sa différence, ses priorités, ses forces ou ses faiblesses. Une communication appropriée signifiera ainsi un changement de comportement adéquat. 9 par exemple : recensements, sondages, tests quantitatifs, analyses statistiques par exemple : observation directe, focus groups, entretien individuel, MARP 11 source : FAO, MINENV, ONE, 2004, in « Guide pour l’intégration de l’approche “genre” dans PEIII” 10 - 18 - 1. 1 La La com munication : un e exigence du dév elopp em ent… Communication : une exigence du développement… - 19 - « Développement Rapide et Durable », tel est le credo qui oriente actuellement les décisions politiques, stratégiques et opérationnelles à Madagascar. Cependant, l’expérience du développement a démontré que les efforts structurels et infrastructurels réalisés restaient vains sans l’adhésion effective des personnes concernées (cibles, bénéficiaires, acteurs ou simples participants). De plus en plus, les différents intervenants du développement considèrent la communication comme un outil essentiel pour provoquer un changement de comportement et pour encourager la participation. « La communication pour le développement c'est l'utilisation du processus de communication, des techniques et des médias pour aider les gens à prendre conscience de leur situation et des options à leur disposition pour toute action de changement, à résoudre le conflit social et à travailler vers un consensus, à aider les gens à planifier l'action de changement et développement durable, à aider les populations à saisir les connaissances et les qualifications en vue d'améliorer leur condition et celle de leur communauté, et améliorer l'efficacité des établissements publics. » - 20 - 1.1 Analyser la situation… Toute communication doit être originale, pertinente, adaptée et réaliste. Pour cela, elle doit s'appuyer sur une bonne analyse de la situation car c'est elle qui permet de comprendre le problème de développement que l'on veut résoudre, les solutions possibles, le contexte, les parties prenantes concernées, les ressources existantes en matière de communication, les opportunités dont on dispose pour le résoudre et les contraintes à prendre en compte. Il s’agit de dresser un état des lieux de la situation qui prévaut dans la Commune Urbaine d’Antananarivo concernant l’utilisation des matières en plastique. Nous avons ainsi considéré quatre (04) pôles de réflexion, à savoir : - Les aspects environnementaux et techniques, - Les aspects économiques, - Les aspects législatifs et, - Les aspects socioculturels du problème. 1.1.1 Les aspects environnementaux et techniques… Afin d’appréhender les aspects environnementaux et techniques du problème, nous avons procédé à : - Une recherche bibliographique en consultant les études et les sites Web spécialisés sur les matières en plastique, leurs impacts sur l’environnement et sur la santé ; - Une collecte de données secondaires auprès de la Direction Générale des Douanes ; - Une recherche documentaire auprès de l’ONG Voarisoa Observatoire ; - Des visites auprès de quelques usines de transformation du plastique à Antananarivo ; - Des entrevues avec des spécialistes au niveau de l’Ecole Polytechnique de Vontovorona touchant les caractéristiques physico-chimiques du plastique ; - Des entretiens avec les responsables des services d’assainissement de la ville d’Antananarivo concernant leurs stratégies en terme d’assainissement et les problèmes rencontrés. - 21 - a. Le plastique : une matière d’une utilité prééminente… Le plastique fait partie de notre vie. De tous les matériaux, le plastique est celui dont la progression est la plus rapide. Cette utilisation croissante et quasi-omniprésente est le résultat d’une exigence de plus en plus stricte des clients. L’innovation est devenue indispensable pour adapter ces matériaux à la demande. On assiste à une évolution technologique permanente qui en améliore les qualités et les performances. Issues de la pétrochimie et de la chimie de base, les matières en plastique sont des macromolécules obtenues par polymérisation12 ou polycondensation13. Les matières en plastique ne sont pas directement utilisables sur le marché final. Produites sous forme de granulés, poudres, liquides et autres, elles doivent subir le plus souvent de multiples transformations pour atteindre le consommateur. Une fois transformé, il se retrouve dans notre quotidien. Il y a environ 50 sortes de plastiques utilisés couramment pour faire toutes sortes de choses, des récipients de boissons, des sacs à ordures, des fenêtres ou des portes. Ils entrent dans la fabrication de produits de grande diffusion, dits commodités14, dont les principaux débouchés sont l’emballage, le bâtiment, le génie civil, le matériel de transport, l’équipement ménager, l’agriculture, le mobilier ou les jouets. D’autres formes de plastiques entrent dans la composition de peinture, de vernis, de colle, servent au traitement de l’eau ou se retrouvent dans les filtres à cigarettes ou dans la composition des lessives. La prépondérance du plastique dans la vie des Malagasy est reflétée par la quantité importée de cette matière chaque année. En effet, on constate une évolution relativement soutenue de l’importation des produits fabriqués en plastique ou entrant dans leur confection (Graphe 1). La quasi-totalité de ces produits est destinée à être commercialisée. Les articles importés sont soit vendus en l’état soit transformés par les plasturgistes locaux tels que la SFOI, le SMTP, le Plast Alliance ou l’ENDUMA. D’autres articles comme les bouteilles et bonbonnes en plastique servent évidemment au conditionnement des produits fabriqués localement notamment pour les boissons hygiéniques de la STAR ou de TIKO. 12 La polymérisation regroupe les molécules d’un ou plusieurs monomères La polycondensation enchaîne les molécules et élimine les résidus de la réaction 14 Les grands thermoplastiques tels que polyéthylène haute et basse densité (PEhd et PEbd), polypropylène (PP), polychlorure de vinyle (PVC) et polystyrène standard et choc (PS) et expansible (PSE) 13 - 22 - Il faut également remarquer que cette statistique est encore très inférieure à la quantité de plastique qui franchit réellement nos frontières. En effet, elle restitue uniquement les importations des produits fabriqués exclusivement en plastique15 mais néglige les produits finis emballés dans du plastique tels que les produits alimentaires. Graphe 1 : Volume d’importations de matières en plastique à Madagascar – Période 2000 – 2004 (en tonnes) 25 000 23 086 20 000 19 424 Quantité 17 314 15 000 15 065 12 087 10 000 5 000 2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 Année Source : DGDouanes / DSCD b. Qui pollue notre écosystème… Le plastique, si indissociable à notre vie quotidienne, représente l’un des principaux polluants de notre environnement. C’est le revers de la médaille car les déchets plastiques contaminent véritablement tous les compartiments de notre écosystème aussi bien le sol, l’eau que l’air. D’une part, le plastique est à l’origine d’une pollution visuelle incontestable. On retrouve partout des emballages et des résidus de matière en plastique. Transportés par le vent ou par les eaux, les déchets plastiques se retrouvent accrochés aux arbres, entremêlés aux fils électriques, entassés dans les décharges, flottants dans les égouts et même déversés dans les océans de façon insensible. La pollution est très visible car les déchets enlaidissent le paysage. 15 N° tarifaire 3701, 3702 et 39 selon le Système Harmonisé des douanes - 23 - D’autre part, le plastique est un polluant du sol. Les composts obtenus avec les ordures ménagères contiennent des quantités de petits morceaux de plastique qui font qu'après plusieurs années d'usage les sols ressemblent à un vaste champ de détritus. Par ailleurs, le plastique pollue l’eau par ses résidus microscopiques. Ces particules, une fois entraînées par les eaux de ruissellement, se retrouvent partout et même dans le sable des plages. Ce sont des fragments très fins en grandes quantités qui mesurent environ 2 centièmes de millimètre et qui sont très riches en métaux lourds. Enfin, la combustion des matières en plastique entraîne la pollution de l'air en produisant des produits toxiques. Ces produits de la combustion peuvent jouer un rôle déterminant dans la pollution de l'atmosphère comme les pluies acides ou la destruction de la couche d’ozone en produisant, par exemple, du chlorure d'hydrogène (HCl) ou des oxydes d’azote (NOx). c. Anéantit nos efforts… Les déchets plastiques entravent également les efforts d’assainissement engagés par la municipalité. En effet, les sacs en plastique se retrouvent dans les égouts et les caniveaux. Ils obstruent les canaux d’évacuation et empêchent l’écoulement des eaux usagées et des eaux de pluie. Dans une ville comme Antananarivo où la pluviométrie est relativement importante16, il est cependant primordial d’assurer le bon fonctionnement des systèmes d’évacuation afin d’éviter la stagnation liquide. Les services d’assainissements doivent ainsi multiplier les curages ce qui entraîne des coûts financiers supplémentaires. Enfin, les petits sacs en plastique sont très volatiles et très difficiles à appréhender. Leur légèreté en fait des ordures enquiquinantes car elles tournicotent et narguent les balayeurs de rue. Ce type de déchet augmente ainsi la charge de travail des agents municipaux. 16 1000 à 1600 mm de pluie par an - 24 - d. Et nuit à notre santé… D’une part, le plastique bloque l'évacuation des eaux pluviales. Cette stagnation favorise la multiplication des gîtes larvaires des moustiques et des mouches, vecteurs de maladies comme le paludisme. De plus, les emballages en plastique représentent un danger immédiat pour l’homme et pour les animaux. Les enfants peuvent s’étouffer en jouant avec ces sacs en plastique soit en s’en coiffant soit en les avalant. Il en est de même pour les animaux qui les confondent avec des proies ou de la simple nourriture et qui en meurent étouffés. Enfin, la population, mal informée, pense que l'incinération est la seule solution pour se débarrasser des déchets plastiques. Pourtant, le brûlage de plastique représente un autre danger pour la santé. Lorsqu'on jette le plastique au feu, des éléments chimiques toxiques sont libérés, comme par exemple : - le chlore et la dioxine qui peuvent occasionner le cancer ; - le chlorure d'hydrogène (HCl), obtenu par la combustion du polychlorure de vinyle (PVC) et qui provoque des maladies des voies respiratoires tels que l’asthme ou les bronchites ; - le cyanure d'hydrogène (HCN), produit lors de la combustion du polyuréthane, et qui est un poison très violent pour les hommes et les animaux ; - le fluorure d'hydrogène (HF), s'il est ingéré ou inhalé peut provoquer des hémorragies internes, des troubles cardiaques et même de l'ostéoporose17. Dans le cas d'intoxication aiguë, on observe 50% de décès survenant dans les 24 heures. e. Sans que l’on puisse s’en débarrasser de façon définitive… Les matières en plastique polluent parce qu'elles ne sont ni altérables, ni biodégradables18. Les plastiques sont des déchets qui durent. Le problème avec les déchets plastiques c'est qu'ils se transforment en une autre matière toute aussi dangereuse. Ils ne disparaissent pas 17 Maladie qui engendre une raréfaction du tissu osseux; elle peut être limitée à certains os ou bien être diffuse. L'expression clinique la plus fréquente de l'ostéoporose est la fracture qui, par les complications qu’elle entraîne, détermine le degré de gravité. 18 Toutefois, les déchets plastiques sont parfois recyclables. Il faut signaler une initiative prometteuse d’un plasturgiste local, la SMTP, - 25 - mais s’altèrent en produits toxiques. Les polymères ont une durée de vie très longue, de un siècle à un millénaire (cf. Tableau 1). De plus, les éléments contenus dans le plastique se caractérisent par leur faible biodégradabilité (persistance), leurs effets toxiques à très faible dose et leur capacité à s'accumuler dans la chaîne alimentaire (bioaccumulation). En effet, les résidus de plastique intègrent la chaîne alimentaire. Les éléments polluants se transmettent et s’accumulent à travers leur ingestion successive, volontaire ou non par les être vivants. Ce phénomène n’est pas sans influence sur le métabolisme de ces derniers. Enfin, même les systèmes d’incinération les plus élaborés ne sont pas sans faille contre le polluant plastique. Un incinérateur, malgré les coûts ruineux qu’il engendre, n’élimine pas entièrement les déchets. Il diminue seulement leur volume en produisant d’autres déchets : - des cendres nuisibles appelés mâchefers qui servent de remblai pour les routes ; - des résidus toxiques de l’épuration des fumées, appelés les refiom, qui doivent être stockés dans des décharges ; - des fumées polluantes chargées de dioxyde de carbone. Tableau 1 : Durée de biodégradation de quelques types de déchets Matière Durée de dégradation Mouchoir en papier 3 mois Mégot de cigarette 1 à 2 ans Canette en aluminium 200 à 500 ans Sac en plastique 100 à 400 ans Bouteille en plastique 10 à 1000 ans Chewing gum 5 ans Huile de vidange 5 à 10 ans Source : « Le sac plastique, ce grand polluant, nous survivra », Midi Madagascar n°6549 du 18/02/2005 Toutefois, il faut signaler l’initiative de recyclage très prometteuse de la SMTP. En effet, cette société a lancé une campagne de collecte des déchets plastiques pour les transformer en sandales. L’entreprise reprend les débris à 150 MGA le kilo et en reçoit actuellement près de 100 kg par jour. Ce projet a, par ailleurs, créé de multitudes de petits emplois car ce sont les 4MI vivant près des décharges qui procèdent à la récupération s’organisant ainsi en acteurs de l’écologie populaire. - 26 - f. Pendant que les déchets s’accumulent… Selon une étude récente19 entérinée par le Service Autonome pour l’Assainissement de la Ville d’Antananarivo ou SAMVA, les déchets plastiques viennent en troisième position après les corps fermentescibles et les matières fines dans la composition des ordures des ménages de la ville. En effet, les matières en plastique constituent, à elles seules, 5,20% (cf. Tableau 2) des ordures jetées par les familles dans la Commune Urbaine d’Antananarivo passant loin devant les matières dégradables comme le carton ou le papier. Tableau 2 : Identification qualitative et quantitative des ordures ménagères collectées sur 500 kg Type d’ordures ménagères Poids (en kg) Pourcentage (en %) Déchets fermentescibles 294,000 60,00 Fine 111,150 22,85 Plastique 25,200 5,20 Incombustibles non classés 12,550 2,60 Carton 11,950 2,45 Textiles sanitaires 9,900 2,05 Combustibles non classés 7,250 1,50 Textiles 5,200 1,10 Papier 2,400 0,50 Verre 2,030 0,45 Déchets spéciaux 1,960 0,40 Métaux 1,580 0,35 Composites 0,450 0,10 Source : SAMVA, août 2003 Considérant qu’entre 500 et 600 tonnes d’ordures ménagères sont collectées chaque jour à Antananarivo, le volume de fragments plastiques peut être évalué à environ 31,2 tonnes par jour soit plus de 11 200 tonnes par an. Il s’agit ainsi d’une immense quantité de déchets qui est déversée sans traitement aucun sur le site d’Andralanitra. En effet, le SAMVA n’effectue aucun triage des produits de la collecte mais se charge uniquement du dépôt et de l’enfouissement. Par ailleurs, le triage est irréalisable sur une quantité aussi importante de déchets compte tenu de l’habitude des ménages à jeter pêlemêle leurs ordures. Le criblage doit se faire manuellement étant donné que le centre ne dispose d’aucune technologie pour le tri mécanique. 19 La dernière étude ayant été menée par l’OMS OTH et datant de 1975 - 27 - Par ailleurs, le triage des déchets s’avère encore superflu puisqu’il n’existe aucun véritable système de valorisation des déchets au sein de la Commune. La municipalité ne dispose pas de moyens suffisants pour valoriser les déchets car : - L’usine de compostage des déchets, implantée à Andralanitra et d’une capacité annuelle de 80,000 tonnes de composte fini, n’est pas fonctionnelle. En effet, les installations, vieilles d’une vingtaine d’années, nécessitent des millions d’Ariary d’investissement20 pour la remise en marche. De plus, la viabilité du centre nécessite que les ménages opèrent un tri sélectif des déchets à la base et par conséquent un véritable changement de comportement ; - Les technologies modernes pour la valorisation matière21, la valorisation énergétique22 ou la valorisation matières premières23 des déchets ne sont ni transposables ni accessibles à la Commune. 1.1.2 Les aspects économiques Le plastique représente d’importants enjeux économiques. A première vue, la gestion de cette matière représente des intérêts contradictoires que l’on se place du côté des opérateurs économiques ou bien que l’on se range aux avis des services municipaux. a. Les opérateurs économiques… D’une part, plusieurs agents économiques, petits ou grands, sont concernés et travaillent grâce au plastique. Les premiers, constitués par une couche très vulnérable de la population, commercent avec les produits en plastique pour survivre. Généralement, ces petits commerçants travaillent dans le secteur informel et se trouvent dans une situation de précarité. Les seconds, industriels ou importateurs, génèrent des revenus substantiels pour le pays, créent des emplois et possèdent de véritables responsabilités sociales grâce au plastique. Par leurs actions conjointes, le secteur présente un véritable dynamisme. A titre indicatif, les importations de ce matériau sont évaluées à 59 731 millions de MGA pour l’année 2004 après une croissance continue ces cinq dernières années (Graphe 2). 20 plus 600 millions de MGA pour la réhabilitation et plus 200 millions de MGA de Fonds de Roulement Initial Ce recyclage permettant de régénérer les matières plastiques et de les transformer 22 Ce recyclage permet de réduire le volume des déchets (plastiques et autres) et de récupérer l'énergie dégagée lors de la combustion. Cette énergie est ensuite transformée pour produire de la chaleur et de l'électricité. 23 Les matières plastiques sont triées et traitées chimiquement de façon à ce que l'on obtienne des produits de base tels que les monomères qui ont servi à les fabriquer. 21 - 28 - Graphe 2 : Valeur des importations de matières plastiques à Madagascar – Période 2000 – 2004 (en millions de MGA) 70 000 60 000 59 731 Valeur 50 000 40 000 30 000 37 494 27 396 28 220 20 000 18 494 10 000 2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 Année Il s’agit donc d’un grand nombre d’acteurs qui font profit, soit directement soit indirectement, grâce au plastique. On peut, par exemple, citer : - Les plasturgistes comme la SFOI, le SMTP, l’ENDUMA, le MAKIPLAST ou la Plast Alliance qui oeuvrent directement dans le domaine de la transformation du plastique pour en faire des emballages ou des articles d’utilisation courante ; - Les industries alimentaires comme TIKO, STAR ou JB qui se servent essentiellement du plastique pour conditionner leurs produits ; - Les grandes surfaces de la Capitale qui distribuent des sacs en plastique à leurs clients, non seulement à titre de service, mais également à des fins publicitaires en y apposant leurs marques ; - Les multitudes de petits commerçants qui survivent en vendant des articles en plastique dont les sachets en plastique sur les places du marché. b. Les services d’assainissement… D’autre part, les déchets plastiques suscitent un intérêt économique certain pour les services d’assainissement de la ville. Comme nous l’avons évoqué précédemment, plus de 11 200 tonnes de déchets plastiques sont déposées annuellement sans traitement au niveau de la décharge d’Andralanitra. Considérant les frais d’exploitation engagés24 pour le ramassage 24 Source : M. Büchsenschütz, Razanatseheno Oliva Lily, J. Ramiaramanana, « Gestion de l’assainissement liquide et des déchets – Rapport final », mai 2004 - 29 - des ordures ménagères, les déchets plastiques coûteraient plus de 75,7 millions de MGA25 par an au contribuable. A titre de comparaison, ce montant est nettement supérieur à la dotation de 6 millions de MGA devant être accordée par l’Etat aux communes. Réduire les déchets plastiques signifierait ainsi une meilleure allocation des ressources communales. Par ailleurs, pour être tout à fait optimale, la gestion des ordures ménagères devrait agir, non seulement, sur la collecte mais également sur la prévention et la valorisation des déchets. Une régie des matières en plastique entre dans le cadre de la prévention et permettrait, à terme, une valorisation des ordures. Rappelons que l’usine de compostage implantée à Andralanitra, pour être entièrement fonctionnelle26 et rentable, nécessite des ordures « propres » c’est-à-dire une opération de tri. Pourtant, les tris manuels et les tris mécaniques ne satisfont pas la quantité d’ordures suffisante à la capacité de production de l’usine malgré les frais supplémentaires engendrés. Un tri sélectif à la source et une réduction de la quantité de matières non valorisables restent essentiels. Toutefois, la valorisation des déchets permettrait de solutionner, ne serait-ce qu’en partie, les difficultés financières omniprésentes dans les rapports entre le SAMVA et la CUA. En effet, la production et la commercialisation27 de 10 000 tonnes de compost28 permettraient de générer un chiffre d’affaires annuel de près de 5 milliards de MGA29. En comparaison, ce montant est supérieur au budget alloué par la commune au SAMVA au titre de l’année 2004 et améliorerait le service rendu de façon effective. La conscience de cet enjeu a motivé notamment l’ADURAA à réaliser des analyses et des tests sur les criblés de décharge provenant d’Andralanitra et l’ADEME de proposer une étude de la filière compost. Enfin, dans le cadre de l’étude relative à la « Gestion de l’assainissement liquide et des déchets », il apparaît que le scénario, qui consiste à passer au tri sélectif et à l’industrialisation du compostage, reste optimal pour l’amélioration des services. La gestion des matières en plastique offre ainsi des avantages directs ou indirects30 concourant à la réalisation de ce scénario (Figure 5). 25 Coût d’exploitation par tonne collectée (camion à benne basculante) = MGF 33 800 ou 6 760 MGA Une fois les installations réhabilitées 27 il est essentiel de déterminer à l’avance le mode de gestion de l’usine 28 capacité de production annuelle de l’usine suivant un tri manuel des déchets 29 le kilo de compost est vendu à 500 MGA par la Commune Rurale de Tanjombato 30 cette seule action ne suffit pas mais nécessite notamment les investissements en bacs à ordures (individuels et collectifs), une amélioration du taux de recouvrement de la ROM ou Redevances Ordures Ménagères servant à financer l’exploitation, etc. 26 - 30 - Figure 5 : Les avantages de la régie des déchets plastiques PRÉVENTION COLLECTE VALORISATION Régie des matières plastiques Possibilité de tri sélectif à la source Possibilité de valorisation Réduction de la quantité de déchets à collecter Réduction quantité de déchets non valorisables mis en dépôt Réduction des charges de collecte Recette unité de compostage ou autre La régie des déchets plastiques serait une action de prévention qui permettrait de faciliter la collecte des ordures ménagères : les déchets seraient triés à la source, leur volume serait réduit, ce qui diminuerait, de facto, les charges de collecte. Ce mode de gestion rendrait possible la valorisation de déchets plus « propres », solutionnerait, en partie, la saturation du site d’Anndaralanitra et permettrait de générer des recettes pour la Commune grâce aux unités de compostage. 1.1.3 Les aspects législatifs… Au niveau national, on peut relever un manque cruel de textes réglementaires sur la protection de l’environnement et plus particulièrement sur la gestion des déchets. En effet, les textes en vigueur datent encore des années 196031 et les plus récents des années 199032. Ces dispositions, si elles ne sont pas rendues obsolètes, tardent ou sont entravées dans leur application effective. A titre d’exemple, les textes restent souvent de nature générale et ne s’appliquent pas à des domaines précis comme les matières en plastique. Les dispositions restent imprécises concernant les actes et les responsabilités des individus pouvant porter atteinte à l’intégrité de l’environnement (spécialement urbain) bien qu’il soit mentionné dans la Charte de l’Environnement malagasy, dans son article 4, que : « La protection et le respect de 31 32 Ordonnance 60.167 du 03/10/60, décret 63.192 du 27/03/63, ordonnance 62.072 du 29/09/62 Charte sur l’Environnement (loi 90.033 du 21/12/90) et ses décrets d’application, loi SAMVA (loi 95.035) - 31 - l’environnement sont d’intérêt général. Il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du cadre dans lequel il vit ». De la même manière, cette Charte n’est pas encore suffisamment étendue quant à la responsabilité des opérateurs économiques alors qu’elle stipule dans son article 11, que : « Les opérateurs exerçant des activités engendrant des effets néfastes sur l’environnement seront soumis : - Soit à des obligations compensatrices, - Soit au paiement des pénalités au profit de l’Etat et dont les taux et modalités de perception seront déterminés ultérieurement ». Si on considère le problème particulier des déchets plastiques, il serait donc nécessaire de promouvoir une loi ou un décret d’application spécifique. Notamment, ces dispositions légales devraient porter sur les points suivants : - La réglementation des importations et de la production en interdisant l’entrée ou la fabrication de matières en plastique d’une épaisseur inférieure à 30 microns : c’est le principe de la normalisation. En effet, les produits s’ils sont trop fins sont impropres à une réutilisation et sont destinés à être jetés au premier usage. Il s’agit d’une tactique des producteurs pour stimuler leur vente, mais cette pratique est extrêmement néfaste sur le plan environnemental car elle accroît la quantité de déchet et compromet les possibilités de recyclage ; - L’obligation de reprise ou de valorisation des déchets : c’est le principe de la responsabilité étendue du producteur. Il s’agit principalement de responsabiliser les industriels à commercialiser des produits recyclables et à les faire participer aux actions environnementales ; - L’obligation d’information claire et précise sur les précautions d’emploi et sur la récupération adéquate : c’est le principe de la transparence. Ce principe consiste à développer la connaissance des déchets en ce qui concerne les aspects qualitatifs et quantitatifs, les données techniques et économiques ainsi que leurs effets sur l’environnement afin de mieux appréhender les problèmes liés aux déchets et de mieux informer et sensibiliser le public. Une information objective, complète et fiable est un préalable indispensable à la prise de décision efficace en matière de gestion des déchets ; - 32 - - L’affectation d’une taxe anticipée de recyclage et la définition d’une organisation pour la gestion de cette taxe : c’est le principe du pollueur – payeur. Il s’agit d’intégrer directement les frais de gestion du déchet dans le prix du produit. Ce système est différent de la perception de la ROM33 qui est levée au même titre que l’impôt foncier. Par ailleurs, cette taxe servira à financer les actions de protection de l’environnement ; - La définition d’une entité de surveillance : relatif au principe de gestion intégrée des déchets. Il s’agit en réalité d’un observatoire qui s’assurerait que les actions entreprises sont socialement acceptables, technologiquement optimales, sûres du point de vue environnemental et de la santé publique, applicables sur les plans juridique et organisationnel tout en étant économiquement viables. En bref, la disposition d’un cadre légal devrait avoir pour principal avantage de modifier le comportement des entreprises travaillant avec le plastique que ce soit dans la transformation du plastique ou bien dans la commercialisation de produits en plastique. La législation responsabilisera le secteur privé en conciliant recherche de profit et préservation de l’environnement. Cette responsabilité revêtira aussi bien la forme financière, technique que morale. Cependant, la mise en place de ce cadre légal devra faire l’objet d’un lobbying puissant. A première vue, le secteur privé en ressortirait perdant et s’opposera à l’adoption d’une telle législation. Des négociations seraient nécessaires afin de résorber les résistances. Par ailleurs, la législation devrait impérativement être assortie de mesures d’accompagnement, par exemple : - Les mesures incitatives pour les mutations technologiques nécessaires au niveau des entreprises plasturgistes : réduction des droits de douanes pour les nouvelles machines, une exemption d’impôts pendant la phase d’investissement et de mutation, etc. ; - Le renforcement des secteurs d’activités de substitution pour subvenir à la demande des consommateurs : l’artisanat, la papeterie, etc. ; - L’encadrement des petits commerçants de plastique qui survivent avec cette activité. 33 Redevance Ordures Ménagères : reversée en totalité au SAMVA pour financer la collecte et le traitement des déchets - 33 - 1.1.4 Les aspects socioculturels… Afin de délimiter les aspects socioculturels du problème, nous avons mis en œuvre deux (02) types d’investigations, à savoir : une enquête par questionnaire et des focus groups. Compte tenu de la multitude des articles fabriqués en plastique et sur la base d’un constat général, nous avons posé la première hypothèse suivante : « le sachet en plastique est le produit dont l’usage est le plus courant pour les ménages de la Capitale ». Nous avons ainsi décidé d’orienter nos recherches vers cette catégorie de produit. Une étude quantitative sur terrain basée sur une enquête par questionnaires : Le sondage par questionnaire34 a été mené avec la collaboration de la Commune Urbaine d’Antananarivo. L’étude porte sur un échantillon de 386 ménages pris au sein de la Commune Urbaine. Cette méthode présente comme principal avantage de quantifier l’ampleur du problème par des chiffres. Cependant, elle revêt ces quelques limites car : - L’étude a été focalisée sur la Commune Urbaine d’Antananarivo35 et néglige la circulation des ménages habitant en périphérie ; - Le sondage ne permet pas d’obtenir, de façon précise, des informations en profondeur telles que les motivations des enquêtés ; - L’administration du questionnaire peut comporter des biais relatifs à la personnalité de l’enquêteur ou du répondant. Ces quelques limites ont ainsi nécessité la tenue des réunions de groupe. Une étude qualitative par l’organisation de deux (2) focus groups : Les travaux de diagnostic sous forme de focus groups ont corroboré, expliqué plus en détail et structuré les résultats de l’enquête quantitative. Ces réunions de groupes ont permis d’obtenir des informations en profondeur, d’explorer les perceptions, les motivations et les convictions des participants. Les groupes constitués n’étaient pas homogènes et comportaient chacun neuf (9) personnes dont trois (3) hommes, trois (3) femmes et trois (3) jeunes. Cette méthode avait pour objectif de créer une dynamique au sein du groupe grâce à la dimension participative du brainstorming. Les membres mélangent leurs expériences, 34 Voir Annexe 2 : Questionnaire Etude du comportement des ménages dans l’utilisation des sachets en plastique 35 les habitants des Communes Périphériques ayant été écartés lors du traitement à savoir, 24 ménages sur les 400 questionnaires administrés - 34 - leurs vécus et leurs opinions. Des associations d’idées immédiates ont été induites pour construire les arbres de problèmes donnés plus bas, prioriser les problèmes évoqués et pour proposer des solutions précises au problème. Toutefois, cette méthode présente également des limites. En effet, les participants ne peuvent aucunement prétendre parler au nom de l’ensemble de la population. Quelques réserves peuvent donc être émises quant aux résultats obtenus. Quoi qu’il en soit, nous estimons que les conclusions sont suffisamment probantes pour construire notre travail. a. D’une part, un usage ancré dans les habitudes… L’étude indique que 73% des enquêtés avouent « toujours » utiliser des sachets en plastique (cf. Tableau 3). Surtout utiles lors des courses et des petites commissions quotidiennes, les sacs en plastique sont très vite devenus des accessoires indispensables. L’usage en est multiple et parfois même insolite. Les gens s’en servent pour emballer des objets, pour garder les repas au chaud et même pour se protéger de la pluie. L'emploi de ce genre de sac est alors profondément ancré dans les habitudes. Tableau 3 : Fréquence d’utilisation des sachets et occasion occas_sachet pour les courses util_sachet i. pour les commissions comme emballage autre TOTAL Toujours 38,76% 22,47% 11,24% 1,12% 73,60% Souvent 8,99% 7,30% 1,12% 0,00% 17,42% Quelquefois 1,69% 2,25% 1,12% 0,56% 5,62% Rarement 1,12% 1,69% 0,56% 0,00% 3,37% TOTAL 50,56% 33,71% 14,04% 1,69% 100% Sans distinction, ni du sexe… La catégorie de sexe féminin est plus entre les hommes et les femmes est peu habituée à l’usage de ces sacs que les significative (chi2=7,02 ; 1-p=86,50%). En hommes, qui en utilisent moins souvent. conséquence, l’approche ne doit ni isoler Cependant, la différence des répartitions ni prioriser un genre en particulier. - 35 - Tableau 4 : Habitude d’utilisation des sachets en plastique et sexe masculin féminin TOTAL Toujours 65,63% 80,30% 73,08% Souvent 17,19% 13,64% 15,38% Quelquefois 9,38% 1,52% 5,38% Rarement 4,69% 4,55% 4,62% Jamais 3,13% 0,00% 1,54% TOTAL 100% 100% 100% sexe util_sachet - 36 - ii. Ni de l’âge… Par ailleurs, nous avons répartis les enquêtés suivants les critères d’âge pour considérer plus particulièrement les cibles principales du RJDP36. Nous avons constaté que la différence des répartitions entre 'moins 35 ans' et 'plus de 35 ans' n'est pas significative (chi2= 4,73, 1-p = 68,42%). Ainsi, le comportement n’est pas spécifique à un groupe d’âge donné. Tableau 5 : Habitude d’utilisation des sachets en plastique et âge age moins de 35 ans 35 ans et plus TOTAL util_sachet iii. Toujours 71,21% 75,00% 73,08% Souvent 18,18% 12,50% 15,38% Quelquefois 7,58% 3,13% 5,38% Rarement 3,03% 6,25% 4,62% Jamais 0,00% 3,13% 1,54% TOTAL 100% 100% 100% Ni des responsabilités… La femme est, aujourd’hui encore, la première responsable des courses. En effet, dans plus de 47% des cas, la conjointe et/ou la mère sont toujours impliquées dans la réalisation des courses ; soit elles en ont l’unique responsabilité, soit elles y participent avec toute la famille. Toutefois, on remarque que les hommes et les enfants concourent de plus en plus activement pour faire le marché car ils sont présents respectivement dans 29,77% et 39,7% des cas. Cette tendance rend les différences peu significatives et indique que homme, femme et enfants doivent être considérés dans l’approche à adopter. Le Tableau 6, donné ci-après, montre les résultats de l’enquête en croisant les variables « sexe » et « responsabilité des courses ». Par exemple, la proportion de femmes, déclarant effectuer elles-mêmes les courses, est de 24,41% ; tandis que les hommes affirmant en être « l’unique responsable » n’est que de 13,39%. 36 Le RJDP a repris la définition de la Loi N° du considérant les jeunes comme étant ceux âgés entre 14 et 35 ans - 37 - Tableau 6 : Responsabilité des courses sexe masculin féminin TOTAL resp_course moi 13,39% 24,41% 37,80% conjoint 7,87% 2,36% 10,24% enfants 6,30% 4,72% 11,02% parents 2,36% 2,36% 4,72% aide ménagère 3,15% 2,36% 5,51% famille 14,96% 14,96% 29,92% 0,79% autre 0,79% 0,00% TOTAL 48,82% 51,18% iv. Mais grâce à des critères de praticité et de prix… Le diagramme ci-après montre le classement fait par les ménages enquêtés des critères qu’ils apprécient dans l’usage des sacs en plastique. Par ordre, nous avons repris les trois propositions les plus citées pour tenter de les expliquer. Graphe 3 : Les critères recherchés dans l’utilisation de sachets en plastique 98 75,38% 60,00% 56,15% 44,62% 23,08% 6,92% 5,38% 3,85% impermé able autres isotherme 0 pratique (pliable et léger) économique abondant lavable résistant « Pliable et léger », tels sont les qualificatifs les plus récurrents pour motiver l'usage de sachets. Ce comportement est justifié, notamment lorsqu’on constate que les enquêtés déclarant exercer un métier recourent beaucoup plus fréquemment à l’utilisation de sachets en plastique (cf. Tableau 7). Pour les femmes qui exercent un emploi, par exemple, la praticité est particulièrement appréciée car le sachet peut aisément tenir dans un sac à main. - 38 - Elles peuvent ainsi effectuer leurs courses ou leurs commissions au sortir du travail sans s’encombrer d’un sac lourd. Tableau 7 : Habitude d’utilisation des sachets en plastique et exercice d’un emploi emploi util_sachet oui, j'ai un emploi non, je n'exerce pas TOTAL Toujours 50,00% 23,08% 73,08% Souvent 6,92% 8,46% 15,38% Quelquefois 3,08% 2,31% 5,38% Rarement 3,85% 0,77% 4,62% Jamais 1,54% 0,00% 1,54% TOTAL 65,38% 34,62% « Economique », tel est le deuxième qualificatif le plus apprécié dans l’achat et l’utilisation de sacs en plastique. Le prix est donc un des principaux déterminants de l’usage des sachets. Généralement, le poids de ce facteur diminue à mesure que le revenu s’élève. Il est prépondérant lorsque l’achat se fait en grande quantité ou que sa fréquence est importante. En effet, cette préoccupation économique s’explique lorsqu’on considère que les courses sont les occasions où les enquêtés utilisent le plus de sacs en plastique (50,56% des cas). Ces derniers utilisent entre 2 et 5 grands sacs (moyenne = 2,98 sacs) achetés à ARIARY 200 l’unité. Il faut cependant remarquer que, souvent, plusieurs petits sachets de ARIARY 30 sont utilisés pour séparer les achats surtout pour les graminées (pois, haricot, lentilles, etc.) et les viandes. Etant donné que près de 30% des ménages enquêtés font encore quotidiennement leurs courses et affirment acheter les sacs « seulement une fois sur place », les dépenses en sachets en plastique peuvent être très conséquentes sur le budget familial et s’élever à Ariary 600 par jour soit environ Ariary 15,000 par mois. Tableau 8 : Comportement acquisition de sachets et occasion comport_sachet fréquence_courses j'achète les sachets sur place j'apporte les sachets de la maison je demande que le vendeur me procure des TOTAL quotidien 28,69% 26,23% 14,75% 69,67% 2 fois par semaine 4,92% 1,64% 4,10% 10,66% 3 fois par semaine 1,64% 2,46% 0,82% 4,92% 1 fois par semaine 7,38% 3,28% 2,46% 13,11% 2 fois par mois 0,82% 0,00% 0,00% 0,82% 1 fois par mois 0,82% 0,00% 0,00% 0,82% TOTAL 44,26% 33,61% 22,13% 100% « Disponible partout » est le troisième terme le plus utilisé pour définir les sacs en plastique. « On peut en trouver partout et à chaque fois qu’on en a besoin », aussi bien au niveau des petits étals que des épiceries de quartier et même dans les grandes surfaces. Ainsi, on peut - 39 - se procurer ces sacs sans fournir d’efforts particuliers contrairement aux paniers artisanaux qui ne se retrouvent que dans des endroits spécifiques tels que les villages artisanaux. b. Associé à l’absence de dispositions réglementaires… Conformément au questionnaire ayant servi de base à l’enquête, nous avons demandé aux personnes si elles étaient disposées à opérer un tri des déchets plastiques. Sur la proportion ayant répondu « non, pas du tout », nous en avons interrogé la raison. Une des réponses récurrentes, après analyse lexicale, était « l’absence de dispositions réglementaires » à ce sujet. En effet, les enquêtés ont répliqué qu’ils n’étaient pas contraints de le faire et ne voyait aucune raison valable de s’y obliger. Comme il s’agissait d’une question ouverte, cette assertion a été également vérifiée lors du focus groupe que nous avons organisé. La réticence a été expliquée de la manière suivante par les intervenants : « De nos jours, la plupart des produits sont, soit en plastique soit emballé dans du plastique. Pourtant aucune loi ne réglemente ni ne limite l’usage des plastiques par les industriels. Alors pourquoi obligerait-on les consommateurs à faire attention et les contraindre à trier les déchets. Et quand bien même cela serait nécessaire, aucune disposition de la sorte n’existe encore pour qu’ils y souscrivent ». c. Et au dégoût pour manipuler les déchets… L’analyse lexicale des réponses à la même question que la précédente a également mis en relief l’existence d’une « culture de dégoût pour les ordures » chez les Malagasy. En effet, les gens trouvent « répugnant et inutile » de manipuler les déchets. Lors du focus groupe, nous avons demandé aux intervenants de donner leurs définitions des ordures. Quelques définitions ont été rapportées ici afin de comprendre la mentalité des intervenants : « Un déchet, c’est ce qui est jeté » ; « Un déchet est un bien sans valeur sociale ou marchande » ; « Un produit devient un déchet à partir du moment où il est mis à la poubelle » ; « Un déchet, c’est ce qui est souillé » ; « C’est ce qui est inutilisable ou encombrant ». Ainsi, pour les enquêtés et les intervenants du focus groupe, la poubelle contient des biens salis et impropres à l’usage. Aucun ne considère que les choses jetées puissent être - 40 - réutilisées par d’autres. Par ailleurs, cette perte d’usage ou de valeur ne mérite ni qu’on y consacre du temps ni qu’on s’y salisse. d. Ont abouti à une utilisation insouciante des sacs… L’habitude est de n’acheter les sacs en plastique qu’une fois au marché (44% des cas) ou d’en réclamer, à titre gratuit, auprès des commerçants (22% des cas). En effet, la fourniture des sachets est considérée par le consommateur comme un service après vente que doit lui procurer le vendeur. D’une part, on remarque que 61% des enquêtés affirment « ranger les sachets pour les réutiliser plus tard »37, alors qu’en définitive, 31% d’entre eux seulement s’en resservent vraiment. Les 30% restants se contentent de les amasser chez eux mais en achètent ou en réclament encore au marchand à chaque fois qu’ils font leurs courses. De plus, la proportion des personnes qui ne se soucient pas de réutiliser les sacs est relativement alarmante car dans 35,5% des cas ils les « jettent immédiatement » après usage, sans précaution aucune. D’autre part, on remarque une tendance des gens à brûler ces sacs en plastique. Cette pratique vient d’une idée fausse sur l’élimination de ce type de déchet. Considérant le plastique comme un « polluant difficilement dégradable », plusieurs individus prennent l’initiative d’incinérer les débris avec les ordures ménagères afin d’éviter leur éparpillement sans envisager, toutefois, que ce procédé ne fait que transformer la pollution visuelle en pollution du sol et de l’air. Enfin, quelques ménages utilisent le plastique comme sources d’énergie. Economiques et abondants, les déchets plastiques sont utilisés comme combustibles pour cuire les repas malgré l’odeur et la fumée qui s’en dégage. Tableau 9 : Comportement réutilisation des sachets et comportement sur acquisition de sachets comport_réutil_sache comport_sachet je range pour les réutiliser plus tard je brûle immédiatement je jette immédiatement TOTAL j'achète les sachets sur place 19,83% 1,65% 22,31% 43,80% j'apporte les sachets de la maison 30,58% 0,00% 3,31% 33,88% je demande que le vendeur me procure des sachets 10,74% 1,65% 9,92% 22,31% TOTAL 61,16% 3,31% 35,54% 100% 37 Il faut noter que les grands sacs sont souvent conservés en vue d’un usage ultérieur tandis que les petits sachets, trop fragiles et impropres à une réutilisation, sont immédiatement jetés - 41 - e. D’autre part, une défaillance dans la collecte des ordures… Près de 39% des enquêtés s’estiment insatisfaits du service de collecte des ordures, trouvant les points de collecte encore relativement éloignés. Au lieu d’approcher les grands bacs à ordures, les gens recourent à d’autres modes tels que le creusage de fosses domestiques, le paiement d’un manœuvre38 ou bien les services d’un ramassage à domicile. Il faut remarquer que, outre la distance des bacs à ordures, d’autres facteurs découragent également les gens à apporter leurs déchets vers ces points de collecte, entre autres : - La hauteur des bacs qui ne permet pas à une personne de taille moyenne de déverser les poubelles correctement dans l’enclos ; - L’insalubrité qui entoure ces bacs étant donné les ordures dispersées autour, notamment à cause des démunis qui fouillent les poubelles pour survivre. Cette situation explique, entre autres, que 36,55% des enquêtés ayant un bac à ordures « très près » de chez eux, décident néanmoins, de faire appel à d’autres formules. Tableau 10 : Utilisation de bacs à ordures et distance des points de collecte distance_bacs très près assez près NSP assez loin très loin TOTAL habit_jet_ordures fosse à ordures domestiques 9,23% 6,92% 1,54% 2,31% 7,69% 27,69% bacs à ordures 25,38% 9,23% 5,38% 3,08% 5,38% 48,46% manoeuvre 3,85% 4,62% 2,31% 1,54% 6,15% 18,46% service de ramassage 1,54% 0,77% 0,77% 0,00% 2,31% 5,38% TOTAL 40,00% 21,54% 10,00% 6,92% 21,54% Par conséquent, l’habitude des ménages concernant leurs poubelles varie selon la modalité qu’ils ont adoptée. On remarque alors que ceux qui creusent des fosses domestiques (42,31%) arrivent à vider leurs poubelles quotidiennement. Par contre, les personnes rejoignant les bacs à ordures ont adopté un rythme de 1 à 3 fois par semaine. Toutefois, dès que le service est payant, les ménages ont tendance à entasser les ordures avant de faire appel à un manœuvre. 50% arrivent à adopter une fréquence assez surprenante de 2 fois par mois. 38 souvent un enfant - 42 - Tableau 11 : Utilisation des bacs à ordures et fréquence fréq_ordures quotidien habit_jet_ordures f. 2 fois par semaine 3 fois par semaine 1 fois par semaine 2 fois par mois TOTAL fosse à ordures domestiques 42,31% 0,00% 5,56% 18,18% 0,00% 27,69% bacs à ordures 39,74% 63,16% 72,22% 45,45% 50,00% 48,46% manoeuvre 10,26% 36,84% 22,22% 27,27% 50,00% 18,46% service de ramassage 7,69% 0,00% 0,00% 9,09% 0,00% 5,38% TOTAL 100% 100% 100% 100% 100% 100% Et un ressenti contraignant des travaux d’intérêt public… Le tableau récapitule les réponses des enquêtés fournies aux 3 questions ci-après : - Pensez-vous que le fokonolona ou les associations de votre fokontany font des efforts pour assainir votre quartier ? - Avez-vous confiance aux directives ou incitations émanant du fokontany/des associations de votre quartier ? - Ressentez-vous des contraintes dans l’accomplissement des travaux d’intérêt général dans votre quartier ? Tableau 12 : Effort des fokontany et ressenti de la population 4 points 3 points 2 points 1 point 0 point TOTAL 24.effort_fokonolona 35,38% 22,31% 9,23% 10,77% 22,31% 100% 25.confiance_fokonolona 40,77% 24,62% 8,46% 12,31% 13,85% 100% 26.contrainte_trav 42,31% 10,00% 3,08% 13,08% 31,54% 100% A la 3ème question, près de 48%39 des enquêtés perçoivent des pressions ou ne portent aucun intérêt dans la réalisation des actions de fokontany. Généralement, les autorités de quartier viennent frapper aux portes pour obliger les gens à participer aux activités et menacer tout contrevenant d’une amende. Il ne s’agit donc pas d’une mobilisation mais d’une approche coercitive qui aboutit à la réticence voire au désintérêt de la population vis-àvis des travaux d’intérêt public. 39 pour ceux qui ont attribué 0, 1 et 2 points - 43 - g. Ont faibli la confiance de la population vis-à-vis des fokontany… La population a encore relativement peu confiance aux autorités et groupements de fokontany qui doivent normalement exercer les actions directes de proximité. D’une part, les ménages sont insatisfaits des efforts d’assainissement entrepris par ces acteurs locaux (Tableau 12) et, d’autre part, plus de la moitié des enquêtés ressentent encore des contraintes dans l’accomplissement des travaux d’intérêt général ou « asam-pokonolona ». Par conséquent, les ménages estiment que les autorités de fokontany les astreignent à accomplir, à leur place, le travail qui leur incombe en temps normal. On peut en déduire que le manque de crédit accordé aux pouvoirs locaux découle d’un défaut de compétence dans la mobilisation de la population. h. Annihilant toute initiative d’une utilisation prudente des sacs en plastique… Les résultats de nos investigations, que ce soit ceux de l’enquête ou du focus groupe, ont démontré qu’aucune initiative n’est prise par la population pour limiter voire gérer leur utilisation de sacs en plastique. En effet, bien qu’ils soient largement lucides sur le volume de pollution causée par ces déchets, ils adoptent un comportement laxiste vis-à-vis du problème. i. Puisque les gens constatent la pollution visuelle générée… Le graphique montre la proportion des individus remarquant la pollution visuelle engendrée par les sachets en plastique. Près de 71% des enquêtés sont parfaitement au fait de la pollution produite par ces sacs jetés ici et là. A l’origine d’une pollution visuelle incontestable, les sacs dérangent car ils virevoltent dans les rues, restent accrochés aux arbres et aux poteaux ou bien s’entassent régulièrement dans les foyers. De rares enquêtés ont même évoqué que le plastique est difficilement dégradable et qu’il rend les ordures impropres à toute valorisation. D’autres pensent que le plastique est source de diverses maladies dont le cancer. - 44 - Graphe 4 : Répartition en secteurs de la perception de la pollution Répartition en secteurs de 'conscience_pollution' 8,46% oui, beaucoup 3,85% 3,08% oui, un peu NSP non, presque pas 13,85% non, pas du tout 70,77% ii. Mais ils n’agissent ni ne sont disposés à agir en conséquence… Premièrement, bien que les gens voient parfaitement que les sachets en plastique « polluent énormément » leur habitat, ils n’en modifient pas leurs habitudes et leurs comportements. Ainsi, cette perception ne les incite pas à réduire le nombre de sachets utilisés que ce soit pour les courses ou bien pour les commissions. Nous l’avons mentionné auparavant, les ménages emploient en moyenne 2,98 sacs à chaque fois et la perception de la pollution n’influe que très faiblement sur cette quantité comme nous l’indique le graphique. - 45 - Graphe 5 : Perception de la pollution et utilisation de sacs en plastique nb_util_sachet 1.10 0.55 conscience_pollution Le graphique montre les 386 points de coordonnées perception_pollution ; nb_util_sachet Equation de la droite de régression : nb_util_sachet = 0,23 * perception_pollution + 2,51 Coefficient de corrélation : 0,136 (perception_pollution explique 1% de la variance de nb_util_sachet) Ecart_type du coefficient : 0,149 (Peu influent) Chaque observation est représentée par un point. Deuxièmement, les enquêtés perçoivent effectivement la contamination générée par les sachets en plastique mais ne sont pas disposés à mettre le prix pour la réduire. Le prix psychologique40 mis pour la substitution par un autre type de panier se situe pour près de 65% à moins de ARIARY 850, la moyenne étant de ARIARY 880. Tableau 13 : Perception pollution et Prix psychologique conscience_pollution oui, beaucoup oui, un peu NSP non, presque pas non, pas du tout TOTAL prix_psychologique moins de 850 52,14% 6,84% 1,71% 4,27% 0,00% 64,96% de 850 à 1680 14,53% 2,56% 0,85% 0,00% 0,00% 17,95% de 1680 à 2510 5,98% 3,42% 0,00% 0,00% 0,00% 9,40% plus de 2510 4,27% 1,71% 0,85% 0,00% 0,85% 7,69% TOTAL 76,92% 14,53% 3,42% 4,27% 0,85% Enfin, le tableau montre clairement que la proportion des enquêtés « non disposés » à trier les ordures, soit 49,23%, pour extraire les déchets plastiques est nettement supérieure à celles « très disposées » à le faire, soit 33.85%. La différence des répartitions entre 'très disposé' et 'pas disposé' est significative (chi2= 12,23, 1-p = 98,43%). 40 En marketing, le prix psychologique est la moyenne des prix avoués pour lesquels les individus seraient prêts à payer pour un bien ou un service donné - 46 - De plus, on remarque que 46,74%41 des enquêtés affirmant être « très conscients42 » de la pollution avouent, de façon contradictoire, « ne pas être disposés » à pratiquer un tri sélectif. Cette attitude négative est prétextée notamment par la paresse, le manque de temps ou le manque d’habitude. Tableau 14 : Perception pollution et Volonté de tri conscience_pollution volonté_tri_sachet oui, beaucoup oui, un peu NSP non, presque pas non, pas du tout TOTAL très disposé 26,92% 2,31% 0,77% 3,08% 0,77% 33,85% assez disposé 4,62% 3,85% 0,77% 0,00% 0,00% 9,23% NSP 3,85% 0,77% 0,00% 0,77% 0,00% 5,38% pas vraiment disposé 2,31% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 2,31% pas disposé 33,08% 6,92% 1,54% 0,00% 7,69% 49,23% TOTAL 70,77% 13,85% 3,08% 3,85% 8,46% En bref, le problème des déchets plastiques est relativement complexe et concerne de nombreux acteurs : la population, les services d’assainissement de la ville, les opérateurs économiques, les organismes de protection de l’environnement, le législateur, etc. La gestion des déchets plastiques au sein de la commune urbaine revient à opposer des intérêts divergents. En premier lieu, la population, bien qu’elle soit la première concernée par les problèmes de la pollution plastique et qu’elle soit la première à s’en apercevoir, adopte une conduite laxiste face à la situation. Manque d’informations, attitudes et croyances négatives en sont les causes principales. Il s’agit donc d’un important problème de comportement résultant d’une défaillance de la communication. En second lieu, les opérateurs économiques et les services d’assainissement de la ville d’Antananarivo manifestent des préoccupations contradictoires car les premiers seraient perdants dans un contexte où les seconds en ressortiraient gagnants. Il est donc nécessaire de rallier les deux parties autour d’une vision commune, de les amener à négocier leurs responsabilités respectives et de saisir le législateur le cas échéant. Dans ce domaine précis, la communication reste également un problème majeur. 41 42 proportion obtenue en faisant le total par colonne modalité « oui, beaucoup » - 47 - 1.2 Et étudier les groupes concernés… Dans une problématique de développement, différents groupes sont concernés : le ou les groupes cibles, le Gouvernement, les autorités régionales, les bailleurs de fonds, les experts chargés d’études, l’organisme chargé de l’exécution, etc. Chacune de ces parties porte un regard spécifique et dispose d’un apport particulier sur la situation. Il est utile de s’efforcer de les comprendre afin de les atteindre et de les mobiliser grâce à des messages bien ciblés par rapport à leurs préoccupations. Cette analyse : - Donne un aperçu de tous les individus, groupes, organisations qui ont un quelconque rapport avec l’intervention ; - Permet d’identifier les intérêts et les attentes des personnes et des institutions susceptibles d’être importants pour le projet. L’étude devra, dans ses grandes lignes : - Recenser les principaux individus et institutions ayant une importance critique pour la réussite du programme ; - Former des catégories telles que les bénéficiaires, les décideurs, les prescripteurs, les groupes cibles, etc. ; - Caractériser et analyser leurs besoins et leurs aspirations, leurs centres d’intérêts et leurs opinions, leurs forces et leurs faiblesses ; - Identifier les conséquences pour la mise en œuvre de l’intervention. 1.2.1 Recenser les intervenants et former des catégories… Le tableau ci-après inventorie, d’une part, les parties prenantes possibles au problème (public primaire) pour lesquelles nous attendons une action pour le changement, et d’autre part, les intervenants qui pourraient les influencer (public secondaire). Nous avons formé deux (2) classifications, à savoir : - Les parties prenantes institutionnelles ; - Les intervenants individuels. - 48 - Tableau 15 : Les parties prenantes au programme MIKAJY « CIBLES » Catégorie PUBLIC Rôle et statut par « PERSONNES rapport à MIKAJY INFLUENTES » PRIMAIRE Catégorie PUBLIC SECONDAIRE Le Réseau des Jeunes pour la Démocratie et la Politique (RJDP) Plate-forme Institution d’associations Initiateur du Population Individus programme Associations membres Institution Exécutant CUA Institution Bailleurs de fonds Institution Bénéficiaire Conjointe Individu Acteur Enfants Individu Collègues Individu Média Institution Bénéficiaire Conjoint Individu Acteur Enfants Individu Médecins Individu Enseignants Individu Bénéficiaire Parents Individu Acteur Camarades de classe Individu Enseignants Individu Média Institution Décideur CUA Institution Exécutant ONGs Institution Bénéficiaire Projets Institution Exécutant Projets Institution CUA Institution Fokontany Institution Bailleurs Institution Autres projets Institution Les ménages Hommes Femmes Enfants Individu Individu Individu Les acteurs de proximité Fokontany ONGs Institution Institution Les programmes et projets de développement Programmes Institution Exécutant et/ou projets - 49 - « CIBLES » Catégorie PUBLIC Rôle et statut par « PERSONNES rapport à MIKAJY INFLUENTES » PRIMAIRE Catégorie PUBLIC SECONDAIRE Les organes d’assainissement CUA Institution SAMVA Décideur Ministères Institution Exécutant Bailleurs Institution Bénéficiaire ONGs Institution Institution Exécutant CUA Institution Individus Perdants Le secteur privé Petits commerçants de produits et opposants en plastique Opérateurs dans Institution Perdants le plastique opposants Organismes de Institution micro-finance et Ministères Appui Consommateurs Individus Média Institution aux Projets initiatives de valorisation de Institution Institution déchets Appui aux petits commerçants Les ministères et services rattachés Ministères et Institution s/ces rattachés Décideur Parlement Institutions Exécutant Bailleurs Institutions Décideur Ministères Institutions Société civile Institutions Le législateur Le Parlement Institution 1.2.2 Caractériser et analyser… D’une part, l’analyse des parties prenantes institutionnelles consiste à : - Identifier les organismes et groupements publics, privés ou associatifs pouvant être impliqués dans la planification et l’exécution de la stratégie comme ressources ou comme bénéficiaires ; - Décrire leur mission, leurs ressources, leurs expériences ou leurs motivations. - 50 - D’autre part, l'étude des publics cibles « individus » consiste à examiner : - Leurs caractéristiques socioculturelles, leurs statuts et leurs rôles ; - Leurs connaissances, leurs croyances, leurs attitudes et leurs pratiques liées au problème. Par ailleurs, nous avons procédé à deux (2) niveaux de diagnostics : un diagnostic interne du RJDP qui est l’initiateur du programme et un diagnostic externe portant sur les autres groupes. a. Le diagnostic interne : le RJDP Le Réseau des Jeunes pour la Démocratie et la Politique est une plate-forme d’associations. Sa constitution en plate-forme lui confère divers avantages, à savoir notamment : - La possibilité d’entreprendre des actions de plus grande envergure en faisant intervenir toutes les associations membres selon leur profil et domaine d’intervention respectif ; - La synergie grâce aux échanges d’expériences et aux partages des compétences spécifiques à chaque membre ; - La réalisation des actions directes de proximité par les associations présentes à la base ; - La crédibilité du Réseau facilitant l’accès auprès des différents partenaires. En termes d’image et de notoriété, le RJDP a mené ou participé à diverses activités dans le cadre de la bonne gouvernance et de l’éducation à la citoyenneté et au civisme. Ainsi, le Réseau est bien connu auprès d’organismes tels que l’USAID, le CRS, le BIANCO ou l’OEMC. Par ailleurs, le RJDP dispose également d’une notoriété auprès des média grâce, d’une part à la conférence de presse qu’il a organisé dans le courant du mois de mars 2005 et d’autre part, à ses relations de presse. Toutefois, il faut remarquer que sa notoriété est encore modérée auprès des jeunes qui constituent ses principales cibles. La consonance politicienne du Réseau provoque encore la méfiance de la cible. En terme de compétence, cette plate-forme intervient essentiellement par des actions de communication pour le changement de comportement. Elle a suivi des formations en techniques de communication, de plaidoyer et de négociation axées particulièrement sur la consolidation de la démocratie. Par contre, le RJDP n’est pas compétent en termes d’ingénierie de projets d’infrastructures, mais dispose des aptitudes dans la prise en charge - 51 - de projets de communication. Il doit ainsi rechercher des partenaires pour toutes actions nécessitant la mobilisation d’un tel savoir-faire. En terme de ressources, le RJDP est une organisation à but non lucratif et fonctionne à partir des cotisations de ses membres. Toutefois, ces ressources propres ne suffisent pas encore pour réaliser les projets de la plate-forme. Cette dernière doit, en conséquence, recourir à des financements externes et mobiliser des fonds auprès des bailleurs. Notons que la Friedrich-Ebert-Stiftung demeure le premier partenaire du Réseau dans le cadre des actions de promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance. Toutefois, le RJDP développe progressivement ses relations avec d’autres organisations. Quoi qu’il en soit, le Réseau doit se focaliser sur des projets entrant dans le cadre des Petites Actions Faisables ou PAF en recherchant le meilleur rapport coûts – bénéfices. b. Le diagnostic externe: les parties prenantes au problème L’établissement de ce diagnostic a mobilisé quelques méthodes de recherche. Nous avons procédé à : - Une recherche documentaire en consultant les études spécialisées sur les cycles de développement de l’individu, la capitalisation des acquis en matière d’Education au civisme et à la citoyenneté ; - Une consultation des études faites sur l’agglomération d’Antananarivo ; - Une revue des textes réglementaires sur les Collectivités Territoriales Décentralisées, les fokontany, etc. ; - Des entretiens auprès de quelques fokontany de la zone d’intervention de CARE MAHAVITA à Antananarivo. i. Les ménages Une partie des analyses portant sur les ménages et relatives à leurs pratiques et attitudes face au problème des déchets plastiques a déjà été traitée lors de l’examen de la situation. Néanmoins, nous aimerions rappeler que le comportement de la population avec les déchets ménagers est un comportement exclusivement domestique et difficilement contrôlable. En conséquence, cette section se focalisera sur les caractéristiques sociales des ménages. - 52 - Le comportement d’un individu est largement influencé par les différents membres de sa famille. Il est utile de distinguer deux (02) sortes de cellules familiales : la famille d’orientation, qui se compose des parents et de la fratrie ; et la famille de procréation, formée par le conjoint et les enfants. Dans sa famille d’orientation, l’individu acquiert des attitudes envers la religion, la politique ou l’économie mais aussi envers lui-même, ses espoirs et ses ambitions. Il s’agit principalement de l’influence des parents sur les enfants. Même lorsqu’il a quitté le nid familial, l’enfant subit toujours l’influence plus ou moins consciente de ses parents dans ses prises de décision. De tous les groupes interpersonnels, c’est certainement la famille de procréation qui exerce l’influence la plus profonde et la plus durable sur les opinions et valeurs d’un individu. Il s’agit notamment de l'ascendant que les enfants peuvent exercer sur leurs parents. Ainsi, il est utile de chercher à comprendre la répartition des rôles et les mécanismes de résorption des désaccords au sein de la cellule familiale. L’influence relative de chaque membre de la famille varie considérablement selon le type de décision à prendre, le statut et le rôle de chacun. - Les parents Le mari et le père Au sein des ménages malagasy, l’homme est le chef de famille auquel on doit respect et obéissance. Il joue le rôle de protecteur, de nourricier et subvient aux besoins du foyer. Ses principales préoccupations sont d’ordre économique et sécuritaire. Dans la vie quotidienne, il domine surtout les décisions concernant les dépenses lourdes telles que les voitures, les réparations ou les impôts. La femme et la mère La femme est la gardienne du foyer malagasy. Elle pourvoit au bien-être des membres de sa famille, elle est la première responsable de l’éducation des enfants et elle gère le budget familial. Ses préoccupations premières sont d’ordre sanitaire, éducationnel et économique. Elle domine les achats les plus courants tels que les courses, les vêtements ou les repas. - 53 - La femme est prudente voire exigeante concernant ses domaines de préoccupation. C’est ainsi, par exemple, qu’elle est réfractaire aux messages publicitaires agressifs qui tentent d’influencer sa perception en matière de santé. Elle privilégie les sources interpersonnelles où la qualité informative est supérieure. Elle préfère, par exemple, les conseils des autres mères, des enseignants ou bien les avis des médecins et des spécialistes par rapport aux publicités de nature commerciale. - Les enfants Au sens large, le mot « enfant » désigne l’individu qui vit encore dans la cellule familiale. Ce statut dans les ménages malagasy est celui de la relève : « solofo dimbin’ny ala », « taninketsan’ny firenena ». Le rôle de « l’enfant » est d’apprendre, non seulement, de leurs parents, mais également, de leurs professeurs d’école auxquels ils doivent respect et obéissance. Cependant, obéissance ne signifie pas ignorance car les « enfants » jouissent d’un pouvoir de prescription de plus en plus important au sein de la famille. Néanmoins, il faut les distinguer selon leur âge et le stade de développement de leur personnalité. En effet, ces critères différencient leurs rôles et leurs statuts au sein de la société. L’enfance (0 à 12 ans) Les psychologues découpent généralement l’enfance en trois (3) périodes, à savoir : celle de 0 à 2 ans, celle de 2 à 6 ans et celle de 6 à 12 ans. D’une manière globale, l’enfance correspond au début de l’apprentissage et de la socialisation de l’enfant. D’abord, ce dernier dépend entièrement de ses parents et forge avec eux un attachement exclusif. Plus tard, l’enfant va rechercher plus l’indépendance et se détache peu à peu des parents. Il tisse progressivement des liens d’amitié avec d’autres enfants et prend ces derniers pour modèle en imitant leur comportement. Les amitiés prennent une place de plus en plus importante. Les préoccupations primaires, de nature égoïste et égocentrique, évoluent graduellement en des relations de partage et de réciprocité. Il faut stipuler que l’influence des parents reste prépondérante sur l’enfant. Ce dernier reprend presque exclusivement l’éducation et les valeurs inculquées par les parents. Il subit surtout l’autorité parentale et montre un degré plus élevé de respect et d’obéissance. Toutefois, les caprices sont les premières formes de résistance à cette autorité. - 54 - L’adolescence (12 à 20 ans) Les spécialistes découpent également cette période en trois, à savoir : la pré puberté (11 – 12 ans), la puberté naissante (13 – 14 ans) et l’adolescence proprement dite (15 à 20 ans). C’est une période caractérisée par le déséquilibre social dû à une recherche d’identité. On constate une nette augmentation des problèmes et des conflits avec les parents et l’autorité. Vers 11 ou 12 ans, cette résistance se manifeste par un caractère belliqueux et désinvolte de l’adolescent pour aboutir, vers 14 ou 15 ans, à de véritables remises en question des opinions religieuses, morales ou politiques reçues pendant l’enfance. L’adolescent recherche sa propre identité, l’émancipation et l’indépendance. Il hésite entre deux (2) tendances, l’une tournée vers le passé et les valeurs inculquées par la cellule familiale et l’autre vers l’avenir. Dénués de profonds préjugés, les adolescents sont particulièrement réceptifs au changement et plus facilement influençables. Dans le milieu éducatif, l’adolescent subit de très fortes pressions de son entourage immédiat. Professeurs, amis ou collègues constituent son groupe de référence primaire auquel il a besoin d’appartenir. Le groupe des pairs devient plus important et les valeurs de ce groupe s’imposent. Ce milieu peut le renseigner et même lui inculquer un modèle de comportement donné. C’est pendant cette période, par exemple, que l’adolescent rejoint une bande. L’adolescent subit également l’influence des média. La télévision, par exemple, est considérée comme un instrument de détente malgré les flux d’informations qui y sont véhiculés. Les émissions diffusées peuvent montrer des références qui tendent à être copiées et adoptées aisément. Cette constatation signifie, entre autres, que « l’enfant » est très réceptif dans le cadre d’une activité de loisir. La jeunesse (18 à 22 ans) On remarque un chevauchement entre l’adolescence et la jeunesse. Ceci peut s’expliquer, d’une part, par le rythme d’évolution des individus (où les uns accusent un retard par rapport aux autres), mais également, par l’interdépendance entre ces deux (2) périodes. Si l’adolescence apparaît comme une phase de transition, la jeunesse est considérée comme une période de consolidation. La plupart des individus ont résolu la crise d’identité. Les choix professionnels, religieux et idéologiques sont réalisés à cette période. Le jeune est en train d’affirmer les choix qui lui sont propres. - 55 - Le début de l’âge adulte (à partir de 22 ans) Cette période correspond généralement au départ du foyer familial. Toutefois, il faut remarquer qu’à Madagascar, ce départ est relativement tardif surtout si le jeune adulte continue sa scolarité. L’apprentissage d’un métier se situe à cette période ; et plus tard la visée du succès et de l’avancement professionnels mobilisent les énergies. Le développement personnel est son principal souci. Il agit en fonction des valeurs et des choix qu’il s’est construit lors de la phase précédente. Beaucoup d’autres préoccupations sont reléguées à l’arrière plan. Les amitiés sont moins importantes et même les relations avec les parents sont moins fréquentes. ii. Les acteurs de proximité Ces acteurs occupent une position centrale car ils travaillent à la base. Grâce à leurs expériences et à leurs connaissances du terrain, ils acquièrent une compétence dont ils peuvent faire profiter les autres acteurs du développement. Ils sont aptes à transmettre, à travers les canaux de communication plus appropriés aux réalités locales, leur savoir sur les problèmes, les besoins et les solutions locales concernant un problème donné ainsi qu’à promouvoir la réalisation des actions de développement. Trois (3) types d’acteurs de proximité peuvent être brièvement évoqués, à savoir : les fokontany, les associations et les ONGs. Les fokontany La Commune Urbaine d’Antananarivo compte actuellement 192 fokontany répartis dans les 6 arrondissements. Ces fokontany constituent des subdivisions43 du territoire de la Commune urbaine et la tendance est d’en faire des bases du développement. Les fokontany sont impliqués dans les processus de planification, de réalisation et de pérennisation des actions. Dans quelques fokontany pilotes, des Plans de Développement de Fokontany ou PDF ont été élaborés. La généralisation future de cette méthode devrait, à terme, contribuer au Plan Communal de Développement ou PCD. Il leur appartient dorénavant de prioriser les projets de développement envisagés et de soutenir leurs dossiers auprès de la CUA. Toutefois, les rôles et les compétences des fokontany sont encore relativement ambigus et inconstants. Cette situation freine parfois la marche du développement car les autres acteurs44 n’ont pas de véritables répondants compétents. En tant que bases du 43 44 Décret n°2004-299, fixant l’organisation, le fonctionnement et les attributions du Fokontany les projets et les programmes de développement à l’instar du Programme MAHAVITA de CARE - 56 - développement, les fokontany devraient également être les promoteurs de la gouvernance locale45. Cependant, force est de constater que les autorités de fokontany doivent être appuyées pour exercer pleinement ce rôle. Si les fokontany jouent encore aujourd’hui le rôle du Gendarme au pouvoir coercitif, les différentes interventions au niveau local tendent à renforcer leur capacité en matière de mobilisation de la population, de maîtrise d’ouvrage ou de gestion. Les associations de quartiers et les ONGs Les associations et les ONGs réalisent les actions directes de proximité. La plupart du temps, ils naissent des initiatives locales et sont issus de la zone même. Ils sont donc très au fait des réalités du terrain et des besoins réels de la population. Cependant, ces groupements sociaux sont rarement autonomes financièrement et nécessitent un financement externe pour la réalisation de leurs objectifs. Par ailleurs, il est à déplorer que plusieurs organisations soient constituées parfois dans un simple but lucratif et/ou dans le cadre d’activités ponctuelles. Par ailleurs, ces multitudes d’initiatives46 n’arrivent que rarement à être coordonnées et on assiste à un éparpillement des efforts. Cette situation suscite la prudence de la population et des organismes de soutien envers les véritables motivations de ces associations communautaires. Ce constat remet également en question les rôles de ces dernières en tant que véritables représentants de la population ce qui amenuise leur poids en tant que Société Civile et partenaires du développement aux côtés de l’Etat et du secteur privé. Voarisoa Observatoire Toutefois, le tableau n’est pas si noir car il existe des organismes mieux structurés qui pourraient constituer des partenaires valables voire incontournables. On peut, par exemple, citer l’ONG Voarisoa qui a déjà des réalisations très concluantes en matière de gestion des risques chimiques notamment auprès de la Commune rurale de Tanjombato. Cette ONG intervient également dans la gestion des Polluants Organiques Persistants ou POP tels que le plastique et peut, dans le cadre du problème considéré : - constituer « un Système d’Information Environnemental de Veille » ou SIEV47 chargé de mettre à disposition des différents acteurs les éléments d’informations nécessaires pour fins de sensibilisation ou de prise de décision ; 45 Cette contribution suppose participation, transparence, redevabilité, imputabilité, équité sociale, efficacité et efficience avec une capacité d’ajustement selon l’évolution du contexte. 46 Au dernier recensement de la Direction de la Coordination des Initiatives Sociales de la CUA, la commune urbaine comptait 292 associations et ONGs (chiffres au février 2005) 47 Voir Annexe 3 : Système de développement de la sécurité chimique standard - 57 - - procéder à des actions de communication telles que l’information, la formation ou même le lobbying ; - appuyer des initiatives en fournissant une assistance technique ou logistique. Toutefois, cet organisme fonctionne à partir de financements qui lui sont accordés pour une activité donnée. Ses moyens sont limités quant à initier des études ou des démarches de manière indépendante. De plus, le succès d’un système de veille environnementale nécessite l’adhésion de tous les acteurs concernés tels que les industriels, les opérateurs, la Commune ou la population. En conséquence, l’opérationnalisation d’un tel dispositif nécessite au préalable des négociations et des engagements concrets entre tous les intervenants au problème. iii. Les programmes et les projets de développement Les programmes et les projets de développement agissent en tant qu’organisations de soutien. Ils possèdent à la fois des responsabilités d’interventions verticales et horizontales : D’une part, les programmes jouissent d’un bon accès auprès du monde politique en raison de leur caractère multilatéral et humanitaire. Leur rôle consiste à défendre dans les hautes sphères des propositions qui permettraient une meilleure gestion de l’environnement. Ces recommandations peuvent consister en des dispositions réglementaires, des cadrages institutionnels, des efforts infrastructurels ou des mobilisations de ressources. D’autre part, les projets de développement ont un accès direct auprès des populations bénéficiaires soit en travaillant directement avec elles soit en collaborant avec les ONGs, les fokontany et les associations de quartier. Ces programmes jouent ainsi le rôle : - D’interfaces entre les différents acteurs ; - D’organismes d’appui aux initiatives locales, d’empowerment et de gestion durable de l’environnement ; - De défenseurs de l’éthique, de la déontologie et des principes d’une gouvernance locale ; - De promoteurs des compétences locales. Enfin, la tendance est actuellement de coordonner les interventions entre tous les acteurs du développement. Les projets de développement travaillent en partenariat dans la réalisation d’une vision commune afin de partager les risques, d’éviter la redondance des actions et de limiter l’éparpillement des moyens. Au sein de la Commune Urbaine d’Antananarivo, - 58 - quelques acteurs inconditionnels soutiennent le développement de la ville et travaillent en partenariat avec la municipalité. On peut citer, par exemple : Le Programme Mahavita de Care Care intervient à Antananarivo dans le cadre du Programme Mahavita. Ce programme envisage de travailler actuellement dans environ 80 Fokontany situés dans la partie basse de la Capitale. Les objectifs sont le renforcement institutionnel local en travaillant sur la base de Plans de Développement de Fokontany. Par ailleurs, Mahavita réalise dans le prolongement des plans communaux de développement des microprojets d’investissements tels que les bornes fontaines ou les aménagements de ruelles. Les projets du Handicap International Handicap International apporte son soutien aux associations des personnes en situation de handicap dans l’agglomération d’Antananarivo. En plus de ces activités traditionnelles en faveur des handicapés, HI met en œuvre des projets de développement urbain depuis1997 dans le cadre du projet PAIQ. HI a ainsi participé au renforcement d’associations locales de quartiers dans le cadre de la mise en œuvre des projets d’aménagements. Le projet de la Région Ile de France La Région Ile de France a signé un accord de cooopération avec la Commune Urbaine d’Antananarivo depuis 1990. Dans le domaine de l’urbanisme quelques axes prioritaires ont été retenus dans le cadre de l’accord de coopération signé avec la Commune, à savoir : - La réalisation d’équipements sanitaires, plus d’une centaine de blocs sanitaires ont été ainsi installés ; - La distribution d’eau, des nouvelles bornes fontaines ont été installées dans les quartiers ; - La collecte des déchets, le projet a renforcé le réseau des bacs à ordures présents dans la ville ; - La lutte contre la malnutrition avec le programme Nutrimad ; - La prévention contre le SIDA ; - L’appui institutionnel à la CUA, avec le financement d’un poste auprès du Maire d’Antananarivo, ainsi que l’organisation de programmes de formation pour les élus et les agents municipaux. Aide et Action Aide et Action appuie la scolarisation des enfants dans l’agglomération d’Antananarivo. Ses activités ont pour objectif de soutenir l’engagement des acteurs locaux en faveur de - 59 - l’éducation et du changement social. Aide et Action dispose ainsi d’un accès direct au sein du secteur éducation car il se positionne comme un organisme d’appui : - Aux initiatives locales en matière d’éducation : association des parents d’élèves ; - Aux institutions en charge de l’éducation de base : circonscription scolaire ; - Aux associations et ONGs locales. Le projet ADH48 Ce programme a pris le relais de l’ONG ENDA dans le cadre de l’appui à la gestion des ordures ménagères dans la Commune urbaine. L’ADH a initié des projets pilotes dans 2 fokontany, à savoir : le fokontany FAAMI49 et le fokontany d’Andranomanalina. A travers le projet MAILO, l’ADH : - A mis en place un système de bacs intermédiaires ; - Emploie des jeunes issus du quartier FAAMI pour le ramassage à partir de ces bacs intermédiaires vers les points de collecte de la CUA ; - Initié le paiement de cotisations de 1000 MGA par mois par ménage pour la collecte des ordures ménagères. Notons que la conception de ce projet a vu la participation de différents acteurs et notamment le CARE. Cependant, le plus grand souci se situait au niveau de la pérennisation étant donné que les ordures ne trouvent aucun traitement et que le paiement de la cotisation n’est pas assuré. Le programme Inter Aide Inter Aide intervient à Antananarivo par l’intermédiaire de 2 associations locales : - Koloaina, qui appuie les familles défavorisées par une assistance sociale. L’association gère des centres de soutien scolaire et des centres préscolaires et assure un accompagnement social des familles ; - CEFOR (Crédit Epargne Formation) qui intervient dans 61 fokontany pour la formation et l’octroi de petits crédits. Cette association touche environ 2500 personnes. En définitive, le développement de la ville d’Antananarivo est l’affaire de quelques acteurs assidus. Ces derniers agissent non seulement dans la réalisation des infrastructures et dans l’amélioration des conditions de vie des populations mais également dans le renforcement de leurs capacités à prendre en main leur destin en passant notamment par l’adoption d’un comportement civique et citoyen50 à l’égard des biens communs et de la vie publique. 48 Assistance au Développement Humain Fokontany Antohamadinika Antsahalovana Mivondrona 50 le comportement civique consiste à respecter et à exercer les droits et obligations des individus dans les limites du cadre légal (exemple : Est comportement civique le fait d’exercer son droit de vote à partir de 18 ans) ; audelà du civisme, la citoyenneté intègre la notion de participation active aux décisions politiques, la capacité 49 - 60 - iv. Les organes d’assainissement La Commune Urbaine d’Antananarivo ou CUA La CUA est une Collectivité Territoriale Décentralisée ou CTD. En tant que telle, elle jouit de toutes les prérogatives reconnues aux CTD, dont entre autres : - La responsabilité du développement social et économique de la ville ; - La protection de son patrimoine et de son environnement ; - Les latitudes pour réglementer, par arrêté municipal, dans le cadre de ce développement ; - La création et la perception des obligations fiscales et parafiscales nécessaires. Il faut noter également que la municipalité est l’organe responsable de la gestion des places de marché51. La municipalité doit veiller à la sécurité, à la propreté ou au respect des dispositions communales dans ces emplacements. Il faut préciser que cette latitude laissée à la CUA ne signifie pas pour autant une disparition totale des compétences étatiques. L’Etat conserve l’essentiel de ses attributions, notamment dans des cas précis où il existe des contraintes tenant compte des intérêts supracommunaux tels que l’élaboration des politiques sectorielles. Sur le plan financier, la CUA est réputée disposer d’une entière autonomie. Outre les dotations qui peuvent lui être accordées par l’Etat52, la CUA peut rechercher, créer ou contracter d’autres sources de financement car elle jouit de la pleine capacité morale. Sur le plan relationnel, la CUA peut forger des alliances intercommunales. Dans le cadre de projets de plus grandes envergures et dépassant les limites du territoire de la CUA, cette dernière peut se regrouper avec les Communes mitoyennes du FIFTAMA. A titre d’exemple, les actions projets concernant la décharge d’Andralanitra, site localisé sur le territoire de la Commune Rurale d’Ambohimangakely, font l’objet d’une coopération intercommunale. Enfin, sur le plan opérationnel, la CUA travaille en partenariat avec les programmes et projets de développement, recherche les bailleurs de fonds et contracte avec les organismes d’organisation, de défense des droits et intérêts ainsi que la capacité de proposition (exemple : Est comportement citoyen, le fait de respecter les biens publics) 51 il faut distinguer ici les marchés communaux, dont la gestion incombe à la municipalité, et les marché de fokontany, dont la gestion revient aux responsables de fokontany 52 votée dans le cadre de la Loi de Finances - 61 - d’exécution dans le cadre de projets sociaux. De plus, la CUA s’investit de plus en plus à développer les Partenariats Publics Privés ou PPP. Elle s’active pour instaurer un cadre favorable permettant d’attirer, de développer et de pérenniser les investissements privés entre ses murs afin de bénéficier, en retour, des retombées économiques et sociales. Le Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo Conformément à la Loi N° 95.035 du 03/10/1995, la C UA est autorisée à créer des organismes chargés de l’assainissement urbain et à percevoir des redevances afin d’assurer cette fonction. Le SAMVA ou Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo a été créé par le décret N° 96.173 en date du 06 mars 1996. Il est du ressort du SAMVA d’assurer l’exploitation et la maintenance des ouvrages et équipements d’assainissement de la ville53 charge à la CUA de lui reverser la part de redevances perçues devant servir à l’exploitation et de mettre à sa disposition les équipements nécessaires54. En conséquence, 3 à 8% de l’IFPB55 recouvré par la Commune devraient être payés au SAMVA au titre de la ROM56 pour assurer la collecte et le traitement des déchets ménagers. Cependant, les relations entre la CUA et le SAMVA sont grevées par des problèmes financiers permanents. En effet, le budget voté au niveau de la CUA pour l’exploitation du SAMVA ne suit pas les dispositions réglementaires en vigueur. Dans le cadre de la collecte des ordures ménagères, le budget alloué à ce service est nettement inférieur aux 3% de l’IFPB réellement perçu par la municipalité. A titre d’exemple, ce dernier n’a reçu que 61,81% du budget prévu pour son exploitation au titre de l’année 2004. Cette situation vient du fait que la ROM est gérée par la Commune et n’est reversée que partiellement au SAMVA. Ces difficultés financières affectent les performances techniques du SAMVA, sont sources de tensions et remettent en question l’efficacité et l’effectivité du service. Quoiqu’il en soit, le SAMVA arrive à fonctionner de manière plus que proportionnelle aux redevances qui lui sont reversées en s’endettant auprès des fournisseurs de service. Cette capacité d’adaptation lui permet, par exemple, de collecter un tonnage supérieur par rapport à la quantité qui correspondrait au montant des versements reçus de la CUA. 53 ce qui inclut les 3 volets : eaux usées, ordures ménagères et produits de vidange Le SAMVA se charge uniquement de l’exploitation et ne fait encore aucun investissement. Les immobilisations qu’il emploie actuellement ont été mis à sa disposition par la CUA. Par contre, des discussions ont été engagées concernant les investissements dans le cadre du PIP ou Programme d’Investissements Publics 55 IFPB ou Impôt Foncier sur les Propriétés Bâties 56 Redevance Ordures Ménagères due par tous les contribuables assujettis à l’IFPB 54 - 62 - Enfin, le SAMVA est chargé de la gestion et de la maintenance des immobilisations qui lui sont confiées et ne procède pas aux investissements. En effet, ces derniers doivent entrer dans le cadre des Programmes d’Investissements Publics ou PIP. v. Le secteur privé Les opérateurs privés oeuvrant dans le secteur du plastique seront certainement les plus grands perdants en cas de mesures liées à la gestion des déchets plastiques. Afin de limiter les réticences, industriels plasturgistes et commerçants doivent être impliqués et négociés dans l’élaboration et dans l’application d’un plan de régie de cette matière. En effet, au lieu de prendre des mesures drastiques visant à pénaliser les opérateurs, des intérêts conciliés pourraient être trouvés dans le cadre du Partenariat Public Privé57. Le secteur privé pourrait s’engager dans les actions de prévention et de collecte des déchets voire investir dans la filière de valorisation. Il pourrait également se tourner vers des produits plus résistants ou des dérivés tels que les sacs biodégradables. Par ailleurs, les petits commerçants de sacs en plastique ainsi que les grands distributeurs pourraient promouvoir l’utilisation d’emballages moins polluants et biodégradables tels que les sacs en papier kraft ou les paniers artisanaux. Ce revirement pourrait encourager d’autres filières locales telles que la vannerie ou le recyclage de papier. Enfin, les organismes de micro finance pourraient jouer un rôle primordial dans la gestion des déchets au sein de la Capitale. Ils pourraient financer les services de proximité pour la collecte et la valorisation des ordures ménagères. Le SAMVA ne garantit actuellement que la collecte des ordures à partir des bacs collectifs, charge aux particuliers d’y déposer leurs déchets. Cependant, ce principe pose le problème de l’effort et de l’insouciance motivant l’évacuation sauvage des ordures hors des emplacements prévus. Un système de proximité consisterait en une gestion communautaire assurant soit : - Le transport des déchets des particuliers vers les bacs collectifs ; - L’enlèvement des déchets des particuliers vers des micro centres de valorisation. 57 Un Code de conduite du Partenariat Public Privé devrait être adopté dans la semaine du 30/05/05 définissant les rôles et les attributions du Secteur Privé et du Secteur Public ainsi qu’un cadre réglementaire des investissements - 63 - Toutefois, le financement pose les conditions de la compétence, de la performance et de la pérennité des activités. Ces exigences garantissent le remboursement des crédits alloués. On pourrait, par exemple, s’inspirer des formes de collaboration entre l’établissement de micro-crédit Entreprendre A Madagascar ou EAM et l’organisme Jeunes Vie Associative ou JVA58. Ce dernier travaille dans les quartiers pour l’émergence des initiatives d’entreprises de la jeunesse et procède au renforcement de leurs capacités pour conduire des projets viables. EAM, quant à lui, intervient principalement dans le financement des projets identifiés. De tels mécanismes pourraient alors susciter l’intérêt des organismes de microcrédit. vi. Les ministères et services rattachés Avec le désengagement de l’Etat vers ses fonctions régaliennes, les Ministères occupent de plus en plus la fonction du Coordonnateur que de l’Exécutant des politiques et des actions de développement. Dans ce rôle, les départements ministériels peuvent, soit veiller à l’application des dispositions réglementaires existantes, soit en édicter de nouvelles59, soit élaborer des projets de lois touchant leurs domaines respectifs. Toutefois, la tendance est de mener des actions transversales qui permettraient l’intervention de toutes les parties et de tous les ministères concernés par un problème donné. Ainsi, dans le cas des déchets plastiques, plusieurs départements peuvent intervenir à différents niveaux du problème soit directement soit par le truchement de leurs organes d’exécution, à savoir : - Le Ministère de l’Industrialisation, du Commerce et du Développement du Secteur Privé, dont l’intervention consiste à l’élaboration et à la mise en place d’une législation touchant la fabrication et la vente de produits en plastique (exemple : réglementation sur l’épaisseur de sacs en plastiques) ; - Le Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget (MEFB), et plus particulièrement, la Direction des Douanes, qui devrait participer à l’instauration et à la perception d’une taxe à l’entrée des produits à base de plastique ; - Le Ministère de l’Environnement (MINENV), par l’intervention de l’ONE ou Office National pour l’Environnement placé sous sa tutelle, devrait prendre en considération l’environnement urbain ; 58 59 entité soutenue par la Coopération Française par voie d’arrêté - 64 - - Le Ministère de l’Education et de la Recherche Scientifique (MENRS), par l’intervention de ses différents organes tels que l’OEMC ou le corps enseignant, est un promoteur de l’éducation citoyenne et civique ayant un accès direct auprès des jeunes au sein des établissements scolaires ; - Le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et des Pêches (MAEP), qui devrait vulgariser l’utilisation de compost par les paysans malagasy, assurant un débouché et un intérêt pour la valorisation des ordures ménagères. vii. Le législateur Deux législateurs peuvent être considérés : - La CUA, pour des actes réglementaires spécifiques au territoire communal ; - Le Parlement, pour la promulgation d’une loi organique et nationale. La CUA Il a été évoqué auparavant que, mis à part les impératifs de l’assainissement urbain, la CUA peut trouver de multiples avantages économiques60 dans la gestion des déchets plastiques et notamment, une meilleure allocation des ressources communales et la possibilité de valorisation des déchets. Néanmoins, outre les questions de compétence, la CUA peut témoigner des craintes à intervenir sur ce problème. D’abord, cette démarche pourrait créer des tensions avec les opérateurs économiques présents et remettre en cause le processus PPP. Ensuite, elle pourrait décourager les futurs investisseurs sachant que la commune urbaine peut, à tout moment, prendre des mesures pénalisantes concernant leurs activités. Enfin, il faut évoquer la faible latitude de la CUA et la nécessité de la coopération avec les autres communes. En effet, les entreprises concernées ne se trouvent pas nécessairement sur le territoire de la commune urbaine alors que les produits y sont acheminés et commercialisés. Par ailleurs, seules les entreprises locales sont touchées par les mesures communales alors qu’une grande partie des produits en plastiques relèvent de l’importation. Quelles sont alors les marges de manœuvre de la CUA pour maîtriser la question ? La CUA dispose-t-elle de compétences suffisamment étendues pour aborder le problème ? 60 cf. 1.1.c Les aspects économiques, page - 65 - Le Parlement Après cet examen, il s’avère utile que les dispositions communales soient renforcées voire substituées par des dispositions d’ordre général et de portée nationale. La mise sur pied d’une loi afférente aux matières en plastique est un processus de longue haleine dans lequel la Commune a peu de moyens d’actions surtout lorsqu’on considère les intérêts économiques et politiques en jeu. On pourrait, par exemple, se référer aux difficultés rencontrées pour faire passer des propositions de Lois contraignantes pour le secteur privé telles que la Loi pour la protection du consommateur ou la Loi sur la Concurrence à Madagascar. Le législateur subit de très fortes pressions et doit composer avec les intérêts les plus influents. Les intérêts économiques étant souvent prioritaires, il est nécessaire que l’opinion publique soutienne les représentants de la société civile afin de contrebalancer cette tendance. L’opinion publique doit ainsi s’exprimer sur le sujet, revendiquer voire proposer des solutions et exercer, à l’unisson, une pression suffisamment forte pour rétablir l’équilibre. viii. Les bailleurs de fonds Madagascar ne dispose pas de fonds nécessaires et suffisants pour assurer son propre développement. Le pays doit recourir l’aide des différents bailleurs de fonds qui jouent encore un rôle central dans son développement. Au niveau local, ces bailleurs de fonds fonctionnent de différentes manières soit en finançant les projets et programmes d’intervention, soit en soutenant directement les Collectivités Territoriales Décentralisées. Toutefois, les bailleurs de fonds délaissent généralement le développement urbain. Il existe diverses raisons à ce désintérêt : - Les populations urbaines sont considérées plus riches et moins vulnérables que les populations rurales surtout au niveau de la Capitale. La majorité des actions est donc axée vers le développement rural afin de réduire l’écart social entre les zones urbaines et les zones rurales. Les actions tendent ainsi à instaurer un cadre favorable à l’accès de ses populations dans un système d’économie de marché61, à promouvoir la sécurité alimentaire ou l’accès aux services essentiels de base. A titre d’exemple, l’USAID concentre ses efforts sur le littoral est et sud-est de l’île. Le programme ACORDS, financé 61 soutien à la production, promotion d’activités génératrices de revenu, construction de marché, etc. - 66 - par l’Union Européenne, quant à lui, travaille dans la partie sud de Madagascar où la population est la plus vulnérable ; - Les préoccupations au niveau international sont la préservation des forêts primaires et de la biodiversité, préoccupations qui, selon toute vraisemblance, coïncident avec la vision de l’actuel Chef d’Etat : « Madagascar Naturellement ». Ainsi, par exemple, les financements du PE3 servent presque exclusivement à la conservation des écosystèmes sensibles62 de Madagascar en délaissant l’environnement urbain. En effet, bien que la gestion de l’environnement urbain figure dans le cadre logique du programme, aucun financement n’y est consacré. Cependant, la commune urbaine d’Antananarivo bénéficie des fruits de la coopération bilatérale entre Madagascar et des pays comme l‘Allemagne63, la Suisse, la France ou même la principauté de Monaco. Ces collaborations financent ainsi une partie des investissements sociaux de la ville. 1.2.3 Identifier les conséquences pour la mise en œuvre du projet… La précédente analyse doit répondre aux questions suivantes dans la mise en œuvre du projet, à savoir : - Comment doit-on tenir compte de ces données dans l'intervention ? - Quelles sont les actions à entreprendre ? (en ce qui concerne l'intervention) - Comment l'intervenant doit-il se comporter vis-à-vis du groupe ? Dans un premier temps, nous avons entrepris de clarifier les réseaux de relations qui joignent les différents intervenants au problème. Le schéma nous permet d’avoir un aperçu des influences exercées par l’une ou l’autre des parties. A titre d’exemple, nous pouvons constater que trois types d’acteurs ont un accès direct auprès des ménages : les médecins et les enseignants exerçant un pouvoir de prescription ainsi que les fokontany exerçant un pouvoir d’autorité. Ensuite, nous avons récapitulé les connaissances et les comportements actuels des différentes catégories d’acteurs par rapport aux connaissances et comportements que chacune d’elles devrait adopter. Nous avons ainsi formulé des hypothèses relatives à leurs craintes et qui pourraient faire obstacle à l’adoption du comportement attendu. 62 écosystèmes forestiers et marins à titre d’exemple, l’Allemagne a financé très récemment la construction d’un bloc sanitaire très moderne situé à Mahamasina 63 - 67 - Figure 6 : Réseaux de communication Parlement MINENV Bailleurs MINCOM MINSAN ONE OEMC Secteur Privé CUA MENRES Org. Recherche SAMVA Projets Médecin Média ONGs Fokontany Père Mère Enseignant Enfants Camardes Rel. autorité Rel. conseil Rel. Parten. / Collabo. Rel. influence Rel. Financ. Rel. prescription Rel. contractuelle Rel. contrôle Rel. tutelle - 68 - Tableau 16 : Tableau récapitulatif et conséquences sur l’intervention Connaissances et comportements Actuels Intérêts / Forces Craintes / Faiblesses Conséquences : logiques d’intervention Attendus LE GRAND PUBLIC -Perçoit le problème -Parle entre eux des -Informateur sur l’état -Coût, mais non informé sur déchets de Disponibilité les dangers réels comme d’un problème connaissances de la matières -Reste inactif et passif réel réalité substitution solutions -Comportement pratiques et existantes domestique -Un consommation difficilement population est nécessaire pour (réduction répréhensible par une interpeller consommation, loi gestion du problème plastiques l’environnement, -Adopte un nouveau -Cohésion comportement régulation sociales de et substitution) praticité et -L’adoption du nouveau des comportement nécessite une de communication axée sur des (difficilement peu coûteuses, regroupement une de la meilleure observable) -Revendique ou -Espace propose des solutions de représentation ambigu LE SECTEUR PRIVE -Commercialise sans contraintes les -Adopte un -Intérêts purement comportement citoyen économiques produits fabriqués en plus -Organisations matières en plastique impacts soucieux négatifs des de -Pertes avantages en syndicats influents par des -Le projet de Loi élaboré doit une être négocié avec le secteur réglementation privé dans le cadre du PPP asphyxiante leurs produits -Réduction des profits LE FOKONTANY -Perçoit les dégâts causés aux infrastructures et l’insalubrité n’adopte mais pas de -Priorise le problème -Connaissances des réalités locales déchets plastiques -Protection -Elabore des projets infrastructures de existantes prévention des des des -Défaut de (mobilisation, -Priorisation de prévention, collecte séparée et de l’assainissement dans valorisation des OM les PDF -La CUA,, les ONGs ou les Projets doivent renforcer les compétence déchets plastiques, de collecte, de financement mesures spécifiques : valorisation -Manque capacités des fokontany -Les gestion fokontany doivent adresser des demandes de de projet, valorisation financement des déchets, etc.) différents projets et de la CUA dans organiques64 le auprès des cadre de l’assainissement priorisé dans PDF LES ONGs -Perçoit les dégâts causés aux infrastructures et l’insalubrité n’adopte mais pas de -Priorise le problème -Représentants de la -Besoins des société civile financement déchets plastiques -Accès -Elabore des projets projets et programmes doute de de développement et représentativité prévention des auprès des mesures spécifiques : déchets plastiques, de de la CUA prévention, collecte séparée et de -Dispose de plus de valorisation des OM compétences collecte, valorisation de des demandes de financement -Mauvaise image et sur -Les ONGs doivent adresser auprès des différents projets la organiques 64 Voir Scénario 2, Annexe 4 : Système de collecte des ordures ménagères, Scénarii avec tri à la source - 69 - Connaissances et comportements Actuels Intérêts / Forces Craintes / Conséquences : Faiblesses logiques d’intervention -Opèrent uniquement -Les projets à présenter au niveau des projets Attendus PROJETS ET PROGRAMMES -Perçoivent les -Financent les -Disposent des fonds besoins investissements nécessaires sur d’assainissement mais d’assainissements -Privilégient les PAF bénéficiaires opèrent nécessaires uniquement sur la demande des collectifs, bénéficiaires intermédiaires, (bacs bacs demande -Travaillent en partenariat -Sont avec concernant tous les autres doivent entrer dans le attentifs la cadre des PAF avec une condition de pérennité pérennité des projets -Une table ronde voire séparés, -Sont une centres de compostages, dans etc.) méthodologie compartiments acteurs des trop rigides leur -Renforcent la capacité cellule doit être organisée pour une meilleure coordination des actions des acteurs locaux CUA -Perçoit les dégâts causés aux infrastructures et l’insalubrité n’adopte mais pas de -Financent nécessaires -Manque de moyens -La de fonds financiers programmes -Remise en cause du développement doivent processus PPP revendiquer (bacs collectifs, intermédiaires, prévention, compartiments collecte, -Accès auprès de bailleurs d’assainissements mesures spécifiques : valorisation les investissements bacs séparés, CUA et les de l’adoption -Faibles latitudes pour d’une loi spécifique afin réglementer d’assurer la pérennité le problème des projets financés -Remise en cause du -L’élaboration du Projet processus PPP de centres de compostages, etc.) -Renforcent la capacité des acteurs locaux LES MINISTERES -Ne sont pas informés -Elaborent un projet de -Compétence du problème loi spécifique pour technique -Appuient techniquement législation les actions (MICDSP, -Budgétisent les mesures MINENVEF) spécifiques au plastique -Compétence (mesures vulgarisation du compost d’accompagnement, produit de la valorisation -Des infrastructures, taxes sur matière des OM (MAEP) d’accompagnement le plastique) -Compétence en matière doivent être mises en d’ECC (OEMC et MENRS) œuvre pour prévenir les l’élaboration sur d’une le sujet MEFB, en -Impacts économiques Loi doit être concertée avec tous les de la acteurs et plus législation particulièrement -Manque de moyens secteur financiers d’éviter les conflits effets le privé afin mesures de cette Loi (axées sur les industriels mais également sur le secteur artisanal) LE PARLEMENT -N’est pas informé sur -Adopte le Projet de loi -Grande le problème négocié avec le Secteur légiférer latitude pour -Préservation de l’intérêt économique Privé, les CTD, la société -Influence civile et les ministères syndicats du secteur privé - 70 - des 1.3 Afin de dégager la problématique… 1.3.1 Récapituler les problèmes… Le procédé le plus courant est de dresser un arbre des problèmes afin d’expliciter les causes et les effets des problèmes identifiés (Figure 7). Cet exercice revêt une importance capitale pour le projet car il s’agit de synthétiser les résultats des analyses faites sur la situation. Ainsi, quelques directives doivent être respectées, à savoir : - Concentrer l’attention sur la situation qui a occasionné la proposition de l'intervention ; - Identifier les principaux problèmes existants : situation actuelle ; - Formuler un et seulement un problème comme le problème principal parmi les problèmes identifiés ; - Identifier les causes qui ont occasionné le problème principal ; - Identifier les effets résultant de ce problème principal ; - Former un diagramme faisant ressortir les relations de causes à effets caractérisant ces problèmes ; - Revoir l'ensemble du diagramme et vérifier la validité et l'exhaustivité des problèmes et de la relation de causes à effets. Remarques : Voici quelques observations importantes concernant la conception de l’arbre : - Formuler les problèmes à la forme négative, mais ils doivent avoir une solution ; - N'écrire qu'un seul problème sur une carte ; - Identifier des problèmes réels existants et non des problèmes imaginaires, hypothétiques ou futurs ; - Un problème n'est pas l'absence d'une solution mais un état négatif réellement existant et ressenti ; - L'importance d'un problème n'est pas sa position dans la hiérarchie de l'arbre des problèmes. - 71 - Figure 7 : Arbre des problèmes Santé altérée Eau polluée Ressources communales gaspillées Sol pollué Air pollué Infrastructures existantes détruites Paysage communal pollué Caniveaux obstrués Service de voirie compliqué Déchets éliminés par incinération sauvage Décharge municipale d’Andralanitra saturée Ordures ménagères non valorisées Déchets plastiques éparpillés dans la nature Ordures ménagères non triées Problème principal Quantité de déchets plastiques non triés accrue Consommation immodérée de matières plastiques Déchets plastiques jetés avec insouciance Grand public non informé des dangers liés aux déchets plastiques Effets Produits fabriqués en plastiques trop fragiles Législation et/ou directives inadaptées Grand Public dégoûté pour manipulation des déchets Accomplissement travaux d’intérêts généraux contraignant Confiance vis à vis des autorités altérée Système de collecte des ordures défaillant Mentalité répulsive concernant les ordures ménagères - 72 - Moyens pour la collecte des ordures ménagères inadaptés Causes Compétence des acteurs de proximité dans la mobilisation inadéquate 1.3.2 Et les classer par ordre de priorité… Rappelons que la construction de l’arbre des problèmes et la priorisation des problèmes dégagés ont été faites lors des focus groups. Quelques critères ont été considérés à savoir : l’urgence, l’importance, l’ampleur, l’horizon temporel et l’existence de soutien. L’arbre des problèmes a mis en évidence cinq (05) points à la base, à savoir : - Le défaut d’information du Grand Public concernant les dangers des déchets plastiques conduisant à une consommation immodérée de matières en plastique ; - L’inadéquation de la législation actuelle pour gérer l’utilisation des matières en plastique ; - L’existence d’une culture de dégoût auprès du Grand Public pour manipuler ou trier les déchets ménagers ; - L’inadéquation des moyens de collecte des ordures ménagères face au problème des déchets plastiques ; - Le défaut de compétence des acteurs de proximité pour mobiliser la population dans des actions de prévention. Notre programme ne peut pas prétendre fournir toutes les solutions aux problèmes évoqués. Nous allons ainsi procéder à deux (02) opérations : - La première consiste à prioriser les problèmes en considérant les critères suivants : le degré d’urgence de l’action, le degré d’importance du problème, l’ampleur au niveau de la population, l’horizon temporel nécessaire à la résolution du problème et le degré de soutien pour résorber le problème (moral, financier, etc.) ; - La seconde opération consiste à faire un choix entre les problèmes avec un algorithme de décision (Figure 8). Il s’agit de raisonner par escaliers en répondant à quelques questions itératives. Tableau 17 : Priorisation des problèmes Problèmes urgence importance ampleur soutien (sur5) horizon temporel (sur5) total rang (sur5) (sur5) 5 5 5 4 3 22 1 4 4 5 2 3 18 4 2 3 5 1 1 12 5 3 5 5 3 3 19 3 4 4 3 4 5 20 2 (sur5) grand public non informé des dangers législation inadéquate mentalité répulsive concernant les déchets plastiques moyens pour la collecte des ordures compétence des autorités locales dans la mobilisation - 73 - Une note allant de 1 à 5 est attribuée suivant chaque critère considéré : - Urgence : 1=pas urgent, 5=très urgent - Importance : 1=peu important, 5=très important - Ampleur : 1=peu d’ampleur, 5=ampleur très importante - Horizon temporel : 1=plus de 15 ans, 2=entre 5 et 15 ans, 3=entre 3 et 5 ans, 4=entre 1 et 2 ans, 5=moins de 1 an - Soutien : 1=peu de soutien, 5=nombreux soutiens Figure 8 : Algorithme de décision Problème Exclure de l’intervention oui Inclure dans l’intervention oui non Peut-il se résoudre sans intervention? non RJDP peut-il intervenir? Peut-il être résolu par d’autres organisations? oui non oui Les actions sont-elles déjà en cours? non non Le RJDP peut-il intervenir? oui Exclure de l’intervention Inclure dans l’intervention Le choix des problèmes à résoudre et l’utilisation de l’algorithme de décision (Figure 8) ont, par contre, été opérés à partir du diagnostic interne du RJDP en tenant compte de ses forces et de ses faiblesses. Les problèmes qui ont été classés auparavant ont été passés en revue, un par un, pour savoir si le RJDP, malgré la priorité accordée au problème, peut ou doit intervenir compte tenu de ses capacités, de la nature du problème et des interventions existantes. - 74 - L’algorithme nous a amené à exclure deux (02) problèmes, à savoir : - L’existence d’une culture de dégoût pour la manipulation des ordures ménagères en considérant qu’il peut se résoudre de lui-même ; - Le défaut de compétence des acteurs de proximité dans la mobilisation de la population considérant que d’autres organisations interviennent déjà dans le renforcement de leurs capacités dans ce domaine. Le processus de sélection et de priorisation a retenu trois (03) problèmes parmi les 5, à savoir par ordre : - Le comportement attentiste du Grand Public face aux dangers des déchets plastiques ; - L’inadéquation des moyens de collecte des ordures ménagères face au problème des déchets plastiques ; - L’inadéquation de la législation actuelle pour gérer le problème des déchets plastiques. En effet, le problème de comportement du Grand Public est prioritaire étant donné que la manipulation des ordures ménagères est une pratique domestique. C’est un comportement qu’une loi ne peut pas réprimer de façon effective mais qu’elle peut cependant renforcer. Par ailleurs, la population, en tant que bénéficiaire, doit être consciente du problème afin de pouvoir exprimer ses besoins, se regrouper et revendiquer des solutions. La société civile est donc non seulement bénéficiaire mais surtout acteur du changement. Ensuite, l’inadéquation des moyens de collecte constitue le second problème prioritaire. En effet, le changement de comportement sans les moyens et infrastructures nécessaires sera très vite découragé. Enfin, l’inadéquation du cadre légal vient en troisième position car elle vise surtout à renforcer les actions de changement. Si la tendance est d’élaborer des législations afin de provoquer le changement, cette stratégie de force s’avère inadaptée dans le cas qui nous occupe. Toutefois, la législation demeure nécessaire afin de conforter les initiatives en leur offrant un cadre et une protection légale. Toutefois, il faut souligner que la résolution de ces 3 problèmes sont des conditions sine qua none pour la réussite d’un changement de comportement. Le projet devra ainsi veiller à les intégrer dans le cadre de son intervention. - 75 - 1.4 Pour identifier les objectifs et les stratégies de développement… 1.4.1 Les objectifs… Afin de déterminer les objectifs du programme, nous avons à transposer « l’arbre des problèmes » en « arbre des objectifs » (Figure 9, page 77). A cet effet, le problème principal devient l’Objectif Principal. Il s’agit ainsi de positiver l’arbre des problèmes et de transformer : - Les problèmes en objectifs ; - Les causes en moyens ; - Les effets en finalités. La formulation des objectifs doit suivre la méthode dite SMART : S comme Spécifique M comme Mesurable A comme Approprié R comme Réalisable T comme situé dans le Temps Nous nous sommes imposé comme objectif principal de « réduire la part des déchets plastiques à 3% des ordures collectées au sein de la CUA d’ici 15 ans ». Rappelons que cette proportion est aujourd’hui de 5% soit un tonnage approximatif de 11 200 tonnes de déchets par an. A titre indicatif, notre objectif est fixé en pourcentage et non en valeur absolue afin de mieux associer l’évolution future de la population de la commune. Cet objectif global a été disséqué en trois (03) objectifs spécifiques. Sa réalisation dépendra ainsi de l’atteinte de chacun des trois (03) volets que nous avons retenus. - 76 - Figure 9 : Arbre des objectifs Objectif global de développement La proportion de plastique est réduite à 3% des ordures collectées dans la CUA d’ici 15 ans Objectifs spécifiques OS1 OS2 OS3 D’ici 3 ans, les ménages changent leur comportement de consommation de matières plastiques D’ici 3 ans, les acteurs du développement mettent en place un système de collecte plus adapté au traitement des ordures ménagères. D’ici 10 ans, les opérateurs économiques fabriquent et commercialisent des produits en plastiques plus résistants 1.4.2 Les stratégies… Pour atteindre les objectifs spécifiques précédemment fixés, différentes stratégies peuvent être proposées, à savoir : - La Communication pour le Changement de Comportement des consommateurs en matières plastiques, - L’amélioration des systèmes de collecte et de traitement des déchets, - L’adoption d’une législation spécifique au plastique. En même temps, la mise en œuvre de ces stratégies nécessite des actions de plaidoyer auprès des institutions décideurs et influentes. - La communication pour le changement de comportement (C.C.C) Cette stratégie s’adresse à la population vivant dans la commune urbaine. Elle a pour objectif de changer le comportement de consommation de la population concernant les produits en plastique. Les changements attendus portent : - D’une part, sur l’utilisation de produits en plastique : la communication devrait, par exemple, amener la population à réduire sa consommation de plastique, à le substituer par des produits biodégradables, et à défaut, d’utiliser et de réutiliser des biens en plastique plus durables ; - D’autre, sur la production de déchets plastiques : la communication devrait, par exemple, amener la population à faire attention lorsqu’elle se débarrasse des déchets plastiques ou à effectuer un tri à la source des déchets. - 77 - Cependant, ce changement de comportement ne peut pas être maintenu sans qu’il y ait des mesures d’accompagnement. Les infrastructures doivent être adaptées pour relayer les efforts de la population, les législations doivent être cadrées pour soutenir et/ou faciliter ces efforts au risque d’assister à une rechute. - L’amélioration des systèmes de collecte et de traitement des déchets Cette stratégie utilise surtout les groupes communautaires (fokontany, associations et groupements). Il s’agit de mobiliser ces groupes face aux problèmes des déchets plastiques afin qu’ils mettent en place ou demandent à ce qu’on mette en place les infrastructures nécessaires suivant un mode de collecte et de traitement plus approprié. Les groupes communautaires solliciteront le financement des investissements auprès de la CUA, des projets ou des programmes de développement, et en assureront la gestion. L’amélioration porte, d’une part, sur les infrastructures et, d’autre part, sur le mode de collecte et de traitement. Nous proposons, en Annexe 4, quelques scénarii à considérer lorsqu’on parle d’adéquation des systèmes de collecte et de traitement des déchets. Il s’agit, par exemple, de mettre en place des compartiments distincts pour séparer les déchets plastiques des ordures ménagères biodégradables, de mettre en place des bacs intermédiaires, d’assurer la collecte des déchets à domicile, etc. Toutefois, il faut que la population soit consciente et exprime la nécessité de ces infrastructures pour les utiliser correctement. Si on se réfère à la Figure 3 : Processus de changement de comportement : auditoires et stratégies de communication possible (page 16), on remarquera que le recours aux groupes communautaires (Etape 3) devrait intervenir une fois que l’auditoire est motivé à changer. La prise de conscience et la motivation sont d’autant plus souhaitées lorsqu’on considère la méfiance avérée de la population vis-à-vis des responsables de fokontany et d’associations. Le changement de comportement reste une nécessité voire un préalable aux infrastructures. - L’adoption d’une législation spécifique au plastique. Cette stratégie est orientée vers le secteur privé. Il s’agit de forcer les opérateurs économiques à prendre leur responsabilité face à la pollution plastique. Ils doivent offrir des produits plus aux normes, contribuer physiquement ou financièrement à la collecte et au traitement des déchets plastiques, informer les consommateurs sur les précautions d’emploi de leurs produits afin de préserver l’environnement. - 78 - Toutefois, l’adoption d’une telle législation nécessite un lobbying puissant face aux intérêts économiques en jeu et le poids politique des opérateurs qui risquent d’être perdants. La population, également consommatrice des produits, doit être capable d’exercer cette pression. Il faut, cependant, qu’elle prenne conscience du problème, qu’elle adopte un début de solution (substitution des produits, triage des déchets, etc.), se regroupe et revendique une législation plus appropriée. - Le Plaidoyer Le PLAIDOYER (Figure 10) est une stratégie de communication. Elle est la plus adaptée pour atteindre des objectifs qui s’expriment en terme de changement. Par définition, « un plaidoyer efficace peut réussir à influencer la prise des décision et la mise en œuvre de politiques par le biais suivant : - Informer et/ou former les dirigeants, les décideurs et ceux qui appliquent les politiques ; - Réformer les politiques, lois et budgets existants, formuler de nouveaux programmes ; - Rendre les structures et les procédures décisionnelles plus démocratiques, ouvertes et « responsables » (InterAction, 1995) »65 Etant donné que nous ciblons une influence sur les prises de décision des communautés, une modification des structures de développement et l’adoption d’une législation spécifique au problème des déchets plastiques, nous allons opter pour une stratégie de PLAIDOYER. Cette stratégie devra regrouper trois (03) volets distincts et interdépendants : - VOLET 1 : Une Communication pour le Changement du « Comportement de consommation » de matières en plastique par la population ; - VOLET 2 : Un Lobbying66 pour la mise en place d’un système de collecte plus adapté au traitement des ordures ménagères auprès des structures de développement de la Commune urbaine ; - VOLET 3 : Un Lobbying pour l’adoption d’une législation spécifique à la pollution plastique. 65 « Formation en technique de négociation et du plaidoyer », Programme MISONGA et Friedrich-EbertStiftung, assurée par Docteur RANAIVOSON Yvan, directeur de l’ITEM, 14 avril 2005 66 Le lobbying consiste à travailler avec un Groupe de pression c’est-à-dire un groupe d’organisations travaillant ensemble de manière coordonnée vers un but commun. - 79 - Figure 10 : Stratégie de plaidoyer MIKAJY PLAIDOYER C.C.C Parle du problème Adopte un nouveau comportement de consommation Revendique des solutions Grand Public Force Adopte le Projet de loi négocié Lobbying Parlement ONGs Fokontany Lobbying Priorisent le problème Élaborent des projets Force Négocie le Projet de loi et les mesures d’accompagnement Lobbying Secteur Privé Programmes CUA Lobbying Lobbying Ministères Élaborent Projet de loi et des mesures d’accompagnement - 80 - Financent les investissements (bacs collectifs, bacs intermédiaires, compartiments séparés, centres de compostage, etc.) Renforcent la compétence des acteurs de proximité Conclusion de la première partie Cette première partie du travail nous a permis de déterminer que les déchets plastiques remettent en cause le développement de la commune urbaine d’Antananarivo. En effet, ce type d’ordures, non seulement, enlaidit irrémédiablement le paysage, mais gaspille également les moyens limités de la collectivité. En outre, la pollution générée compromet dans une certaine mesure la participation de la population au développement par les problèmes de santé engendrée. Il s’avère ainsi primordial de « réduire la quantité de déchets plastiques produite dans la ville des mille ». Cependant, cet objectif ne pourra être atteint sans l’adhésion de chacune des parties prenantes au problème. En effet, de véritables conflits de comportement ont été décelés à la base de ces problèmes de développement, à savoir : - L’attentisme et l’insouciance de la majorité de la population qui aboutissent à des comportements négatifs (mauvaises pratiques, vandalisme, etc.) ; - L’incivisme des opérateurs qui exercent sous le silence de la Loi pour faire profit avec la non-qualité. Sans être l’unique source de tous les problèmes comportementaux posés, on constate que le défaut de communication est l’une des causes principales. Nous avons ainsi opter pour le pour une stratégie de communication intégrée : le Plaidoyer. Il s’agit d’une stratégie : - Où chaque intervenant est un acteur, occupe un rôle qui lui est propre et adopte un comportement de changement spécifique ; - Qui n’oublie pas que les défaillances au niveau des infrastructures et des actions de soutien doivent être gérées ; - Qui veut combler les failles de l’ignorance et du vide juridique. Enfin, le Plaidoyer est une stratégie à long terme et il est nécessaire de se fixer des objectifs partiels. La seconde partie du document sera alors consacrée uniquement au premier volet de notre stratégie à savoir : la programmation des premières activités de C.C.C adressées à la population. - 81 - 2. 2 Et un en semble int égr é d’activités… Et un ensemble intégré d’activités… - 82 - Les stratégies de communication viennent en appui à la réalisation des objectifs de développement. Il s'agit d’identifier les actions de communication qui sont susceptibles de lever tout ou une partie des contraintes identifiées pendant la partie analytique précédemment faite. Cependant, on retrouve le plus souvent dans les projets de développement des plans médias en lieu et place de véritables stratégies de communication. En effet, ces dernières ne consistent pas à faire de l'«agitation» médiatique autour d’un événement particulier. Afin de contribuer véritablement au développement, la communication doit être prise comme un ensemble intégré d’activités et non la multiplication d’actions ponctuelles. La planification et la mise en œuvre de la communication requièrent une masse critique de temps, de ressources financières et humaines, d'activités continues et variées utilisant des supports multimédias. « Les activités de communication doivent être programmées dans le cadre d'une stratégie globale qui prend en compte la recherche, la définition d'objectifs, l'identification des publics, la conception des messages adaptés, le choix des canaux de diffusion, le suivi et la rétro-information. » sans oublier l’évaluation des efforts fournis. - 83 - Cette deuxième partie du document se concentre uniquement sur le premier volet de notre stratégie de Plaidoyer. Elle décrit succinctement le programme de Communication à mener par MIKAJY pour changer le comportement de consommation des ménages en matières plastiques. Le plan que nous allons suivre est détaillé comme suit : - Dans un premier temps, nous allons procéder à l’élaboration du programme en définissant les objectifs à atteindre, les groupes cibles ainsi que les questions de contenu ; - Dans un second temps, nous allons nous intéresser à la conduite proprement dite du programme en décrivant de façon succincte les activités à entreprendre, leur planification dans le temps et dans l’espace et le financement nécessaire à leur réalisation ; - Ensuite, nous ferons le survol des activités de suivi à exercer dans le déroulement du programme ; - Enfin, nous aborderons les points qui feront l’objet d’une évaluation du programme. Afin de faciliter la lecture de cette partie, nous allons synthétiser le programme dans un cadre appelé PROFRAME (Tableau 18). Il s’agit d’un outil qui permet de présenter le projet dans sa finalité et de faire un bilan synthétique des différents éléments qui le compose, à savoir : - Les activités : sont la description des actions qui doivent être entreprises et gérées afin de délivrer aux bénéficiaires cibles les éléments du projet, les services, la connaissance, l’expertise, les attitudes, un environnement favorable ou une amélioration des politiques ; - Les effets : sont les biens, services, connaissances, etc qui sont non seulement livrés par le projet, mais aussi bien perçus de manière mesurable et efficace par les bénéficiaires prévus. Les effets découlent d’un bon achèvement des activités, etc. ; - Les Résultats Intermédiaires : énoncent le(s) changement(s) attendu(s) dans le comportement des bénéficiaires, en réponse directe à des effets réussis ; - Les Objectifs Stratégiques : sont la description des résultats remarquables ou significatifs accomplis d’ici la fin du projet pour le bénéfice des groupes ciblés. Ces résultats sont réalisés grâce aux changements opérés au niveau des RI, eux-mêmes conséquence des effets des activités menées ; - Le But : est la description le changement de développement plus général et à plus long terme dans la vie des gens ou dans leurs moyens d’existence, auquel le projet va contribuer – soit dans une région donnée, soit dans un pays. Il s’agit d’un espoir et d’une aspiration plus larges, à plus long terme ; - La Finalité : est le changement auquel le but devrait contribuer s’il est atteint. Il s’agit presque d’une vision à très long terme. - 84 - Tableau 18 : Proframe MIKAJY (Phase 1) Enoncé IOV MV/SV FINALITE La quantité de déchets La proportion de déchets Analyses périodiques plastiques collectés dans la plastiques dans les ordures composition CUA est réduite ménagères collectées dans la plastique, de de la déchets CUA est réduite à 3% d’ici 15 ans BUT Les ménages de la CUA ayant Une changé concernant leurs habitudes de législation le spécifique plastique est consommation réussissent le adoptée par le Parlement plaidoyer concernant la lutte Les contre les déchets plastiques d’accompagnement sont mises (avec en place les autres parties Journal officiel mesures prenantes au problème) OBJECTIFS STRATEGIQUES OS1 : Les ménages de la CUA Proportion changent leur comportement de plastiques dans les ordures composition consommation de produits en ménagères collectées dans la collectés, Enquête auprès des plastique CUA diminuée artisans, et exigent des de de déchets solutions à la pollution plastique Vente d’ici 3 ans biodégradables augmentée Revendications produits de Analyse périodique des de la déchets industries, commerçants, veille médiatique solutions amorcées RESULTATS INTERMEDIAIRES RI 1: Un protocole d’accord est signé Protocole d’accord RI 2 : Les jeunes adolescents Nb. Press book, Fiche Evaluation de 15 à 22 impliquant scolaires, MIKAJY, les scolaires, les clubs établissements les média, les groupements (ou syndicat) des enseignants et autres entités mettent en place une plateforme de lutte contre la pollution plastique ans encouragent leur entourage (famille, amis, espaces de discussion les jeunes adolescents sur le thème etc.) à préférer les produits plus résistants et biodégradables - 85 - sur la presse audiovisuelle, Fiche Evaluation Presse écrite EFFETS Les jeunes adolescents de 15 à Au moins 7500 jeunes nd des JVMAP, nb. 22 ans sont conscients du adolescents issus du 2 problème peuvent illustrer au moins 2 distribués, effets de la pollution plastique d’enquête, et (radiotrottoir, etc.) de la pollution plastique au moins 1 cycle Statistiques solution entrées au Dépliants questionnaires veille médiatique alternative (A7) Les clubs scolaires appliquent Montant leurs connaissances sur les réductions) des remises (ou Pièces négociées, nb. proforma, factures définitives, techniques de communication, Prestataires présents JVMAP bon de commandes, bon de de négociation et de plaidoyer (A6) livraison, souches de chèques, pour la préparation des JVMAP etc.), comptables liste des (factures prestataires, bulletins d’inscription, CRV, PV réunions Les étudiants de la classe de nde Au moins 10 Clubs scolaires Liste des clubs scolaires, listes 2 manifestent leur soutien à sont formés et constitués en des membres de clubs, liste la lutte réseau (A5) des membres de commission, plastique en formant des clubs Au moins 150 jeunes sont fiches de présence scolaires impliqués dans la lutte contre contre la pollution les déchets plastiques (A5) Les enseignants mobilisent les Nb. étudiants à soutenir les activités d’enseignants des enseignants impliqués dans la enseignants encouragent les étudiants à lutte MIKAJY, rapport des membres adopter solutions plastique, nb. Incitations faites alternatives adoptées au sein par les enseignants en faveur des établissements scolaires de la lutte contre la pollution clubs scolaires les et Groupements et/ou contre la pollution Liste des groupements d’enseignants et/ou partenaires de de clubs, plastique (A4) Les média couvrent les Rapport Nb. Journalistes invités Fiches évènements organisés par & nb. Journalistes présents, nb. book, Fiche Evaluation sur la MIKAJY organisent des Articles écrits sur l’événement presse espaces de discussions sur le dans Evaluation Presse écrite thème Reportages diffusé dans les et la journaux presse écrite, télévisés nb. et radiophoniques, qualité de la couverture médiatique (A3) - 86 - de présence, audiovisuelle, press Fiche Les établissements scolaires Nb. Manifestations facilitent l’organisation des pour le JVMAP, aménagent des Réunions d’intérêts programme, nb. réunion, de établissement, invitations aux espaces de discussion parents clubs/commissions – étudiants sur le thème et par initient des débuts de solutions Etablissements au bacs à ordures séparés, de problème au sein de l’établissement organisées établissement, disposant Conventions de partenariat, PV visites par réunions d’information nb. de parcelles de démonstration et de micro-centres compostages, nb. d’information de Réunions organisées par établissement (A2) Les bailleurs financent la Montant des dotations Conventions de financement, des pièces réalisation des activités prévues bailleurs, par MIKAJY réductions négociées, montant des montant des autres sources comptables (rapprochement bancaire, etc.) de financement (A1) ACTIVITES A7 : MIKAJY et clubs Nb. Réunions de clubs, nb. PV scolaires organisent les JVMAP Participants, nb. Réunions de participants, liste des invités, et commissions, nb. Assemblées fiches de présence, restitutions de commission des informent les les jeunes adolescents de 15 à 22 ans sur réunion, séances, liste des rapports mensuels de commission les effets négatifs de la pollution plastique sur l’environnement et sur les solutions alternatives A6 : MIKAJY forme les clubs Nb. séances de formation, nb. Liste des participants, liste des scolaires sur les objectifs du Participants intervenants, RJDP et de MIKAJY, sur les qualité des formations aux formations, séances, techniques de communication, restitutions des formulaires d’évaluation de la session de négociation et de plaidoyer A5 :MIKAJY forme les étudiants de la classe de 2 nde sur les effets de la pollution plastique Nb. Etudiants formés, nb. séances de projection, qualité intervenants, des formations séances, pour l’environnement de la CUA A4 : MIKAJY enseignants sur forme les les effets Liste des participants, liste des restitutions des formulaires d’évaluation de la session Nb. Réunions, nb. Enseignants Liste des participants, liste des formés intervenants, restitutions négatifs de la pollution plastique séances, pour l’environnement et sur les d’évaluation de la session solutions alternatives - 87 - des formulaires A3 : MIKAJY négocie le soutien Nb. des média dans la lutte contre et/ou Visites effectuées auprès la pollution plastique des stations presse, fréquence de Réunions diffusion publicitaires, d’information des qualité Fiches de suivi des spots TV et Radio, CRV, PV réunion spots des espaces publicitaires A2 : MIKAJY négocie le soutien Nb. RDV pris, nb. Dossiers CRV, PV réunion, restitution des communiqués, nb. Visites et/ou réunions, établissements scolaires dans la lutte contre la pollution entretiens effectués, nb. plastique Réunions de travail, qualité des réunions A1 : MIKAJY négocie le soutien Nb. RDV pris, nb. Dossiers CRV, PV réunion, restitution des bailleurs de fonds dans la communiqués, nb. Visites et/ou réunions, lutte entretiens contre plastique la pollution effectués, nb. Réunions de travail Les éléments qui composent le « PROFRAME » ci-dessus ont été établis dans le processus d’élaboration du programme de communication. Dans ce premier volet de la stratégie, nous devons poser deux (2) hypothèses importantes qui conditionnent : - D’une part, l’atteinte du But, sachant que le secteur privé intègre, dès le départ, la cause de MIKAJY afin de pallier les résistances de ce dernier face aux changements à apporter ; - D’autre part, la réalisation de l’objectif stratégique (OS1), sachant que le secteur artisanal assure la disponibilité des produits de substitution au plastique pour accompagner le changement de comportement voulu. - 88 - 2.1 L’élaboration du communication programme de La Communication pour le Changement de Comportement est axée essentiellement sur la population de la Commune urbaine. Cette première phase de la stratégie a pour but de changer les habitudes de consommation des ménages afin de réduire leur production de déchets plastiques. Toutefois, le changement doit se faire en cascade et se réalise à divers moments dans l’horizon temporel (Figure 11). Figure 11 : Comportements attendus et horizon temporel Comportement Stade Horizon temporel Le public produit moins de déchets plastiques 42 mois Le public préfère les produits biodégradables Le public exige des produits plus résistants Evaluation Promotion du comportement 12 mois Application 06 mois 30 mois 24 mois Le public réfléchit sur les mesures à prendre Décision Le public discute des effets de la pollution Adhésion Compréhension Le public décrit les effets de la pollution Connaissance 06 mois Le public remarque la pollution Exposition Début 06 mois 18 mois 12 mois 06 mois L’élaboration du programme de communication consiste à définir successivement : - les objectifs de communication, - les groupes visés, - le contenu des messages à véhiculer, - la dénomination du programme. - 89 - 2.1.1 Objectifs de communication « La formulation des objectifs est nécessaire car elle : - Sert de base pour l’évaluation ; - Facilite la sélection des contenus ; - Permet la sélection des moyens de communication ; - Apprécie la rationalité de l’intervention. » L’étude réalisée a montré que la population perçoit la gêne causée par l’éparpillement des débris plastiques sur le territoire communal. Toutefois, elle ne réduit pas sa production de déchets. Pour des raisons de coûts et de praticité, elle achète, utilise et se débarrasse sans modération des produits en plastique trop fragiles et trop peu durables. Cette situation a pour origine directe l’ignorance des effets et des gaspillages inhérents à l’accumulation des débris plastiques. La population reçoit les signaux de l’environnement mais ne sont pas informés et ne sont pas conscients des conséquences réelles. Comme nous l’avons évoqué en Préambule, le changement de comportement est un processus. En reprenant la Figure 3 : Processus de changement de comportement : auditoires et stratégies de communication possible (page16), on peut parler d’un auditoire non informé. A ce stade, notre communication devra « Provoquer la prise de conscience du public ». Il faudra ainsi l’informer sur les risques liés aux déchets plastiques et l’ouvrir sur les alternatives possibles. Il est nécessaire de susciter la créativité et de favoriser l’émergence de solutions propres identifiées de manière participative. D’ores et déjà, il est nécessaire d’aménager un espace de discussion autour du thème afin d’encadrer la prise de conscience souhaitée et, éventuellement, de découvrir d’autres solutions pratiques que la population s’appropriera puisqu’elles émanent d’elle. - 90 - Informer et ouvrir sur les alternatives possibles… Pour que le public puisse arriver à des stades plus avancés, les membres ont besoin d’informations plus précises permettant de bien cerner le problème, la situation et le changement de politique souhaité. Une fois le public informé, la stratégie de communication cherche à atteindre les objectifs du niveau suivant afin d’avoir un plus grand impact. Ce niveau cherche à le persuader d’adopter la position du Réseau en luttant contre la pollution plastique. Une fois qu’on a obtenu le soutien du public, la communication passe au niveau suivant, stade auquel les messages poussent le public à agir et à soutenir la cause. Provoquer la prise de conscience… « L’expérience montre que c’est la phase décisive pour la réussite du processus de changement. Le magma d’informations est structuré, recentré, évalué et on lui attribue une signification. Les personnes impliquées prennent conscience de ce qui leur arrive et de ce qui se passe dans leur entourage. »67 Cependant, cette prise de conscience n’est pas automatique. Véhiculer un volume important d’informations et favoriser les échanges de perceptions restent essentiels. Aménager des espaces de discussion et favoriser l’émergence de solutions propres… Le meilleur moyen de résoudre un problème est d’en parler car « un problème bien défini est à moitié résolu ». Il s’agit d’initier un espace d’échange pour permettre au public de se regrouper, de s’exprimer sur le problème, de réfléchir ensemble à des solutions, de définir les mesures et les actions à mener, les attitudes à adopter et les démarches à suivre. Discuter du problème marque également le passage au stade de prise de conscience et de décision. Compte tenu des changements attendus, nous devons formuler les objectifs de communication de la façon la plus adéquate. « Un objectif doit : - Décrire la situation à atteindre et les résultats à obtenir ; - Etre énoncé de manière simple et concise ; - Etre observable et mesurable ; - Etre réaliste et réalisable. 67 Denkmodell, « Formation en Gestion de changement », Friedrich-Ebert-Stiftung, Madagascar, février 2005 - 91 - Pour être observables et mesurables, les objectifs doivent être formulés : - En terme de performance, c’est-à-dire au moyen d’un verbe d’action, - En donnant les conditions de réalisation (observables), - En précisant les critères d’acceptation de la performance (mesurable). »68 2.1.2 Groupes visés Une fois les objectifs fixés, il convient de sélectionner les composantes de la population que les activités de communication doivent toucher soit parce qu'elles sont directement affectées par le problème à résoudre soit parce qu'elles jouent un rôle important dans sa résolution ou sa persistance. Appelés groupes cibles, audiences ou bénéficiaires, on les répartit en deux catégories : - les cibles primaires, celles qui doivent adopter une opinion, une attitude ou un comportement ; - les cibles secondaires, celles qui peuvent amener les précédentes à adopter le comportement désiré ou à changer. Il est important de procéder à une sélection des cibles prioritaires pour ne pas disperser inutilement les efforts : - Les cibles primaires sont les personnes les plus touchées par le problème; le groupe susceptible de profiter le plus du changement de comportement ou bien celui qui pourrait mieux réagir au comportement promu ; - Les cibles secondaires sont celles qui pourraient le mieux reprendre le message diffusé en tant qu'allié; ceux qui pourraient le mieux influencer les cibles primaires pour les amener à prendre connaissance du message et à réagir dans le sens souhaité. 68 « Communication et conception stratégique », assurée par Docteur RANAIVOSON Yvan, Directeur ITEM, in Formation de multiplicateurs pour la participation démocratique, Friedrich-Ebert-Stiftung, septembre 2004 - 92 - La sélection des cibles part de la segmentation de la population. Ensuite, le segment choisi est étudié à partir des données disponibles telles que le sexe, le statut social, le style de vie, la situation professionnelle et l'état des connaissances, attitudes et pratiques par rapport au problème de développement à résoudre. Ceci permet, d’une part, d’affiner la cible et, d’autre part, de bien la caractériser afin de mieux communiquer avec elle. Nous l’avons évoqué plus haut, la consommation et la production de déchets plastiques sont des comportement presque exclusivement domestiques. Par conséquent, les ménages de la CUA constituent notre premier public cible pour le changement de comportement. Toutefois, en considérant la Figure 12 : Portes d’entrée auprès des ménages, nous pouvons trouver quatre (4) portes d’entrées auprès des ménages, à savoir : - Les groupes communautaires (fokontany, associations, groupements) ; - Les « enfants »69 dans le cadre de l’éducation ; - Les médecins ; - Les médias. Figure 12 : Portes d’entrée auprès des ménages Médecin Média Fokontany Père Mère Enseignant Jeunes adolescents 69 Le statut « Enfant » regroupe les enfants de 0 et 11 ans, les adolescents et les jeunes - 93 - Camardes a. La cible primaire : les jeunes adolescents… Les jeunes adolescents sont une porte d’entrée stratégique dans les ménages. Bien que les femmes soient plus accoutumées à l’utilisation du plastique (surtout des sacs), le programme d'activités prévoit mener sa campagne auprès des jeunes. Ces derniers, à leur tour, auront à convaincre leurs parents et leurs amis sur la nécessité de respecter l'environnement afin que les comportements qui peuvent nuire à notre habitat et source de notre bien-être, cessent. Le choix d’une telle approche est justifié par différentes raisons : 1. Les jeunes constituent la catégorie la plus proche du Réseau. Cette proximité permet de véhiculer le message plus facilement ; 2. Les jeunes sont des multiplicateurs par excellence. Ils jeunes jouissent d’un plus grand accès auprès de leurs congénères. Ils peuvent identifier les canaux de communication appropriés et véhiculer les messages du Réseau de la façon la plus adéquate ; 3. Les jeunes sont les futurs adultes et parents. Ils doivent d’ores et déjà recevoir une éducation à la consommation ; 4. Les jeunes adolescents découvrent moins de préjugés sur le sujet mais plus de disponibilité pour recevoir le message. A la recherche d’une identité, ils sont encore modulables car ils sont plus réceptifs au changement ; 5. L’accessibilité financière justifiant l’utilisation des produits en plastique n’est pas encore le premier critère d’évaluation pour les jeunes contrairement à leurs parents. Ce critère revêt une véritable importance car la barrière économique est souvent difficile à lever et peut susciter un rejet sans condition de la communication ; 6. La place des jeunes dans la famille a considérablement évolué et ces derniers ont dorénavant droit à la parole concernant le cadre de vie du ménage. Son pouvoir de prescription tend à s’élargir en influençant voire en substituant les décisions parentales. On parle de prescription générationnelle ; 7. Les jeunes subissent fortement les influences de leurs cercles de référence. Le cadre éducatif constitue leur milieu de référence primaire. Le système éducatif joue un rôle prédominant dans la transmission des connaissances et des attitudes aux enfants et aux jeunes. Cet environnement arrive à façonner le comportement de l’enfant qui ressent soit le besoin d’imiter, soit le besoin d’appartenir au groupe ; - 94 - 8. Les jeunes sont les plus grands consommateurs de média. Les canaux de communication multimédia peuvent diffuser un modèle de comportement que les jeunes voudront adopter et/ou faire adopter. Toutefois, il faut signaler quelques contraintes importantes chez les jeunes : - Le pouvoir et la nature de prescription des jeunes varient avec l’âge. Plus il est jeune, plus la prescription prend la forme d’une requête voire d’un caprice. Plus il avance en âge, plus la prescription gagne en sérieux pour prendre la forme d’un conseil voire d’une négociation auprès des parents ; - La disponibilité des jeunes encadrés dans l’éducation est fonction de la charge de travail qui leur incombe. Ainsi, les jeunes en classes d’examen70 sont assurément moins disponibles que le reste ; - La disponibilité des jeunes pour des activités extrascolaires est également fonction de l’âge surtout pour les jeunes filles. En conséquence, plus il est jeune, plus l’accord parental est requis ; - L’intérêt des jeunes varie et augmente en sérieux avec l’âge. Ainsi, par exemple, les moins âgés se désintéressent des documentaires pour les dessins animés, tandis que les plus âgés procèdent inversement. Compte tenu des caractéristiques précédemment identifiées, notre ciblage va être affiné de la façon suivante : - 1er niveau : les jeunes adolescents de la CUA - 2ème niveau : les jeunes adolescents de la CUA, âgés de 15 à 22 ans - 3ème niveau : les jeunes adolescents de la CUA, âgés de 15 à 22 ans et encadrés dans l’enseignement secondaire et supérieur CIBLE PRIMAIRE Les jeunes adolescents de la CUA, âgés de 15 à 22 ans et encadrés dans l’enseignement secondaire et supérieur 70 niveaux CEPE, BEPC ou BAC pour l’enseignement de base ; niveaux Licence, Maîtrise ou 3ème Cycle pour l’enseignement supérieur - 95 - b. Les cibles secondaires... i. Le secteur de l’enseignement… Comme nous l’avons précisé, le milieu éducatif est particulièrement intéressant pour établir un contact avec la cible primaire. Le cadre de l’enseignement secondaire et supérieur de la Capitale permet en effet d’obtenir un taux de contact avec la cible assez satisfaisant malgré la faiblesse du taux moyen de scolarisation dans le pays. Plus de 30% de la cible sont encadrés dans l’Enseignement Secondaire de deuxième cycle et dans l’Enseignement Supérieur (Tableau 19). Tableau 19 : Classe achevée à la sortie du système scolaire, selon le milieu (En %) Capitale AGCU CUS primaire 36,7 41,6 47,6 Rural 74,5 Source : INSTAT, EPM 1999 secondaire 1er cycle 32,9 33,2 30,3 secondaire 2nd cycle 19,8 18,4 17,1 18,8 5,9 supérieur total 10,5 6,8 4,9 100 100 100 0,8 100 Le secteur de l’enseignement est d’autant plus intéressant qu’il s’investit de plus en plus dans le cadre de l’Education à la Citoyenneté et au Civisme (ECC), et à la préservation de l’environnement. A titre d’exemple, l’OEMC71 qui est un organisme sous la tutelle du MENRS, place l’environnement comme un bien commun qui doit être protégé en adoptant un comportement civique et citoyen. Dans le cadre de la semaine de l’ECC, l’OEMC, en collaboration étroite avec le RJDP, a mobilisé les établissements scolaires de la Capitale et les enseignants à déplacer leurs élèves pour prendre part aux activités de la semaine. Concernant l’enseignement supérieur, il faut stipuler que le RJDP compte parmi ses membres des associations issues des secteurs de recherche. Avec la collaboration de ses associations d’étudiants, le Réseau dispose ainsi d’un accès auprès du monde universitaire. En bref, l’intégration du secteur de l’enseignement dans le programme devrait se faire sans trop grande difficulté. Ministères, Lycées publics, Collèges privés, Université et Instituts Privés devraient ainsi constituer des partenaires stratégiques pour soutenir le projet. 71 Office pour l’Education de Masse et à la Citoyenneté - 96 - ii. Les médias… Les médias sont également des canaux de communication très efficaces pour atteindre la cible. Non seulement, leurs influences sont considérables mais ils permettent également d’obtenir un taux de couverture très important. Ceci peut s’expliquer par le fait que le niveau d’équipement des ménages de la Capitale est le plus élevé alors que les médias de communication ne cessent de s’élargir (nombre et couverture). En conséquence, ces derniers doivent être intégrés dans le programme de communication que nous envisageons de mettre en œuvre. Noter analyse portera sur trois (3) grands types de média, à savoir : - Les stations télévisées, - Les stations radiophoniques, - La presse écrite. En effet, il est opportun d’utiliser tous les supports multimédia disponibles afin de véhiculer le message. Toutefois, il est indispensable d’identifier la façon la plus adéquate de toucher la cible primaire, à savoir les adolescents de 15 à 22 ans, afin de ne pas éparpiller les efforts médiatiques. Connaître les stations et/ou programmes préférés, les heures d’écoute favorites ou les centres d’intérêt de la cible peuvent aider à la conception de notre programme de communication. Les stations de télévision L’enquête que nous avons réalisée au sein de la CUA a révélé que les médias télévisés sont utilisés quotidiennement par 84,62% de la cible (Graphe 6). Huit 8 stations diffusent leurs émissions à Antananarivo dont une chaîne nationale et, le reste, appartient au secteur privé. Il faut signaler la création de l’AJE ou Association des Journalistes pour l’Environnement. Cette association vient de sortir un CD-ROM consistant en une compilation de documentaires afin de dénoncer « sans complaisance » l’état de l’environnement. Les documentaires répertoriés sur ce CD-ROM portent notamment sur l’agglomération d’Antananarivo avec des thèmes comme les déchets plastiques, les déchets hospitaliers ou les déchets industriels. - 97 - Tableau 20 : Analyse des stations télévisées (par les jeunes) Station TVM Cible/audience Adultes Centres d’intérêt Forces Faiblesses -Actualités -Couverture très large -Séries TV -Forte notoriété Score -Désintérêt de la cible -Existence de plateaux de 2 discussion RTA Jeunes -Films -Qualité -Musiques haute définition d’image en français -Bonne couverture -Insertion et achats d’espace -Forte capacité d’innovation très cher -Dessins animés -Reportages et documentaires numérique et -Emissions essentiellement -Forte notoriété auprès de 7 la cible -Plateau de discussion pour les jeunes (émission Ying Yang) MATV Grand public -Actualités -Bonne notoriété -Problèmes de couverture -Musiques -Achat d’espace accessible -Faible qualité d’image -Films TVPLUS Grand Public -Faible capacité d’innovation -Films -Bonne notoriété -Musiques -Existence plateaux de -Actualités discussion (L’invité du -Couverture moyenne -Qualité d’image moyenne Zoma, etc.) -Bonne 3 5 capacité d’innovation MBS Grand Public (surtout femmes) les -Reportages -Excellente couverture -Capacité documentaires et -Excellente qualité d’image moyenne d’innovation -Actualités -Existence de plateau de -Définition de la cible -Séries TV discussion -Films -Fort engagement pour le 4 développement -Bonne notoriété RECORD Grand Public -Séries TV -Notoriété moyenne -Films RAVINALA -Image moyenne « secte » -Faible couverture Grand Public 1 -Faible couverture -Notoriété faible -Mauvaise qualité d’image 1 -Ciblage incohérent OTV Grand Public -En phase de test Source : RJDP, Commission média et communication (version adaptée) - 98 - 0 Les stations radiophoniques Avec la libéralisation, une multitude de stations radiophoniques privées a fleuri dans la capitale. Ceci peut expliquer que près de 60% des enquêtés de moins de 25 ans affirment « écouter la radio tous les jours » (Graphe 6). Graphe 6 : Habitudes d’information des enquêtés de moins de 25 ans 35 0 27.lecture_journal 28.regarde_TV 29.écoute_radio tous les jours 3 fois par semaine 2 fois par semaine 1 fois par semaine 2 fois par mois 1fois par mois Source : résultats d’enquête Dans ce pléthore de chaînes, quelques unes méritent une attention particulière compte tenu de l’intérêt que leur porte la cible et des opportunités qu’elles peuvent offrir (Tableau 21). Tableau 21 : Analyse échantillon de stations radiophoniques (par les jeunes) Station RDJ Fréquence 96.6 FM Centres d’intérêt Observations Musique, talk show La cible est exclusivement jeune La station a déjà proposé au RJDP d’animer une émission RTA GASY RADIO 102.00 FM Musique, talk show L’audience majoritairement jeune RADIO TANA 94.4 FM Musique L’audience Grand Public est bien élargie L’émission KIDAONA MARAINA jouit d’une très forte notoriété. Score 7 6 5 Il s’agit véritablement d’un plateau de discussion populaire. MAFM 105.2 FM Musique L’audience est majoritairement jeune L’émission STAND UP, ambiance rythmée et jeune, passant le 6 matin sert également d’horloge parlante MBS Radio 95.4 FM Emissions culturelles, La couverture est très large en émettant sur plusieurs sociales fréquence La station est également très investie dans le développement et 3 l’éducation DON BOSCO TOP RADIO 93.4 FM 102.8 FM Emissions religieuses La première station en terme de taux d’écoute et sociales Produit plusieurs émissions sur les jeunes (santé, amour, etc.) Station musicale L’audience est majoritairement jeune Source : RJDP, Commission média et communication (version adaptée) - 99 - 4 4 La presse écrite Plusieurs agences de presse travaillent à Antananarivo. Quotidiens d’information pour la plupart, ces éditions constituent la seconde source d’information pour les jeunes après les média télévisuels (Graphe 6). Tableau 22 : Analyse d’un échantillon de la presse écrite (par les jeunes) Agence Fréquence Prix Tirages Parution Le Quotidien MALAZA M/r TRIBUNE MIDI M/r Les Nouvelles L’Express de M/r TARATRA Ny Gazetiko Qualité Qualité Intérêt Papier Impression jeunesse Score Quotidien 200 10 000 -+ ++ ++ 7 Quotidien 200 15 000 -- -+ ++ 5 Quotidien 200 15 000 -- -+ -- 2 Quotidien 200 32 525 -- -- -+ 4 Quotidien 400 Nc ++ ++ ++ 5 Quotidien 200 10 205 -+ ++ -- 2 Quotidien 100 38 900 ++ ++ ++ 5 Quotidien 100 54 280 -- -- -- 2 Source : RJDP, Commission média et communication -- : faible ; -+ : moyen ; ++ : élevé Il faut signaler que de plus en plus, la presse écrite s’investit également dans la publication d’articles d’interpellation sur l’état de l’environnement et notamment sur le thème du plastique. On peut citer, par exemple : - L’article paru au mois de février 2005 dans MIDI Madagasikara, intitulé « Le sac plastique, ce grand polluant nous survivra ! »72 ; - Le dossier DMD ou Dans les Média de Demain dans un numéro du mois de mai 2005 concernant les bouteilles en plastique. En définitive, les média d’information peuvent constituer des soutiens importants pour le projet. Outre les relations de presse dont dispose le Réseau, il est utile de nouer des contacts sérieux avec les journalistes de la presse écrite. 72 n°6549 du 18/02/2005 -100- 2.1.3 Nature des contenus Cette section traitera principalement : - Du message à véhiculer auprès du public ; - De la dénomination à donner au programme. a. Le message fédérateur Pour initier des changements dans le comportement, chaque effort de communication devrait pousser le public à passer à l’action. Des messages efficaces doivent inclure des petites actions faisables (PAF) pour le public cible. A ce niveau, il ne s’agit pas d’élaborer un message unique qui servira à l’ensemble du programme de communication mais uniquement de déterminer la matière du message. Ainsi, plus tard et pour chaque matériel de communication à utiliser, nous devrons adapter le message fédérateur au thème concret. La Figure 13 : Théorie simplifiée d’élaboration de message nous donne quelques éclaircissements sur la manière d’élaborer le message fédérateur. Figure 13 : Théorie simplifiée d’élaboration de message Comment? Petites Actions Faisables Par qui? Bénéfices -101- PAR QUI ? Il s’agit de désigner clairement celui qui doit adopter le comportement souhaité. Dans le cas présent, le changement de comportement attendu doit provenir des jeunes de 15 à 22 ans qui doivent pousser leurs parents et leurs amis à réduire la production de déchets plastiques. BENEFICES ? Il s’agit d’expliciter l’intérêt pour la cible de réaliser le changement. Ces bénéfices attendus coïncident généralement avec les attributs recherchés, les critères d’évaluation prépondérants, les centres d’intérêts ou les sujets de préoccupation de la cible. Dans la présente étude, il a été évoqué que l’accessibilité financière et la praticité sont les attributs qui motivent l’utilisation de produits en plastique par l’ensemble des ménages. Nous devons ainsi démontrer à la cible que les bénéfices à retirer regroupent ou substituent ces attributs et même plus. - Accessibilité financière vs Avantages de coûts Les ménages utilisent en moyenne 3 sacs en plastique de 200 MGA par semaine soit un besoin de 144 sachets par an. L’achat de nouveaux sachets s’effectue dans 44,26%73 des cas soit un achat total de 64 sacs par an d’une valeur de 12 800 MGA. En comparaison, l’utilisation de paniers artisanaux ou « harona », beaucoup plus résistants, revient nettement moins cher. En effet, un panier de même contenance coûte à peu près 1 000 MGA et s’amortit en 3 mois d’utilisation journalière. Les dépenses en paniers s’élèvent ainsi à 4 000 MGA par an et restent inférieures aux dépenses en sachets en plastique même si on décidait de doubler les achats. - Praticité vs Durabilité et/ou praticité L’étude menée sur les ménages a montré que les paniers artisanaux sont les premiers produits de substitution (plus de 65% des citations) auxquels les ménages sont prêts à recourir pour remplacer les sacs en plastique (Graphe 7). Ce type de produit est apprécié pour sa durabilité. On remarque également un taux relativement élevé de citations pour les sacs en tissu (plus de 46% des citations). Ce type de produit est apprécié pour sa praticité et répond parfaitement aux exigences des consommateurs. Toutefois, il faut déplorer la disponibilité de ce type de sac sur les marchés qui rend son acquisition difficile. 73 dans le reste des cas, soit ils réutilisent les sacs (33,61%) soit ils demandent au vendeur de lui en procurer (22.13%) -102- - Bénéfices additionnels Il s’agit de démontrer aux ménages que le comportement souhaité permet de préserver l’environnement. Ils ont ainsi intérêt à développer une préférence pour des actions et des comportements qui protègent l’environnement à long terme. Graphe 7 : Produit de substitution de sacs en plastique 85 65,38% 47,69% 46,15% 38,46% 30,77% 3,85% 0 artisanal synthétique tissu jute papier kraft - Accessibilité financière à court terme Avantages de coûts à long terme - Praticité Durabilité et/ou praticité - Bénéfice additionnel Préservation de l’environnement autres COMMENT ? Il s’agit de déterminer les canaux et les supports à utiliser pour véhiculer les messages auprès de la cible. Il faut rappeler que les jeunes subissent deux (2) types d’influence : celle des média et celle du milieu éducatif. Pour que notre communication soit efficace, on devrait utiliser ces canaux multimédia et combiner, à la fois, la communication interpersonnelle, la communication de groupe et la communication de masse. PETITES ACTIONS FAISABLES ? Il s’agit d’indiquer à la cible les petits gestes faciles à faire qui permettent d’atteindre le comportement souhaité. Généralement, ces actions sont peu coûteuses et identifiées parmi les habitudes du quotidien. -103- Exemples : - Acheter un sac artisanal à l’épicerie ; - Prendre un sac en tissu pour la route. Ainsi, un bon message doit réunir les caractéristiques suivantes : - Simple ; - Adopté au comportement souhaité des - Clair ; cibles ; - Précis ; - Incite les cibles à l’action ; - Logique ; - Crée la confiance ; - Positif ; - Communique les avantages perçus. - Attrayant ; MESSAGE FEDERATEUR Le plastique pollue irrémédiablement mon environnement Alors j’encourage mes parents à utiliser les paniers artisanaux Parce que ce n’est pas cher, c’est résistant et c’est écologique HAFATRA Loto tsy misy fanafana ho ahy ny plastika Ka ampirisihiko ny ray aman-dreniko hampiasa harona vita malagasy Satria mora vidy, mateza ary miaro ny tontolo manodidina -104- b. La dénomination du programme Le RJDP, promoteur du programme, doit commencer par analyser les différentes composantes de son image auprès de la cible. On appelle image « l’ensemble des perceptions qu’un individu entretient à l’égard d’un objet ». Au delà de la notoriété, l’image peut conditionner la crédibilité du promoteur pour émettre le message. Le choix du nom sera fonction de l’image à donner et du message à transmettre. Le nom que nous avons attribué au Programme est MIKAJY. Il s’agit d’un verbe d’action conjugué au présent ou « Matoanteny » et qui signifie en français « Je préserve ». Toutefois, l’utilisation de ce nom n’exclut pas l’association du nom du Réseau au projet. Ainsi, les activités organisées serviront, non seulement, à faire connaître MIKAJY, mais également, à améliorer la notoriété et l’image du Réseau et à véhiculer les objectifs et les messages du RJDP. 2.2 La conduite du programme 2.2.1 Description technique La description technique du programme de communication consiste principalement à développer : - Les activités à entreprendre auprès des groupes visés et ; - Les conditions de réalisation (production, utilisation, diffusion) à respecter. Quatre grandes activités de communication sont envisagées par MIKAJY : - Une campagne d’information, de formation et d’animation des jeunes étudiants ; - Une série de négociations auprès des média ; - Un lobbying auprès des directeurs d’établissements scolaires de la ville ; - Une campagne d’information des enseignants. -105- a. Une campagne d’information, de formation et d’animation des jeunes étudiants Cette campagne représente la principale activité envisagée par le programme soit l’organisation des journées intitulées « Vivons mieux avec le plastique ». Il s’agit d’un événement qui regroupera les établissements scolaires de la ville dans un élan collectif contre les déchets plastiques. Lors de cet événement, on s’attend à recevoir plus de 7 500 visiteurs provenant des différents établissements de la Capitale. Résultats attendus : Dans le cadre de cette campagne, les étudiants devraient : - Former des clubs scolaires ; - Participer à l’organisation des évènements pour la lutte contre les déchets plastiques ; - Former un réseau de collaboration avec les étudiants des autres établissements ; - Renforcer leur capacité personnelle de communication et de négociation. Le RJDP veut respecter le principe SLIDE à savoir que la communication auprès des jeunes doit être : Simple, Ludique, Innovante, Dominante affective et Energique. Programme de la campagne Dans un premier temps, nous organiserons des séances d’information auprès des étudiants de la Classe de Seconde concernant la pollution plastique. Ces séances comprendront, entre autres, des projections de documentaires réalisés sur les déchets plastiques. 15 établissements du secondaire seront ciblés. Suite à ces séances de projection, nous allons impulser la création d’un club scolaire au sein de chaque établissement qui aidera à l’organisation de la semaine et à la promotion de l’événement. Chaque club devra désigner 5 représentants74 permanents qui seront les interlocuteurs directs de MIKAJY. 74 nombre impair pour faciliter les éventuelles prises de décision et limité à 5 pour éviter le surnombre -106- Ensuite, nous tiendrons une Assemblée Générale des représentants de clubs afin de constituer les cinq (5) commissions d’organisation de l’événement, à savoir : la commission « Communication », la commission « Activités », la commission « Partenariats » et la commission « Prestataires ». La composition sera mixte avec un représentant de chaque établissement par commission. Une fois les commissions formées, nous organiserons, 2 séances de formation pour chaque commission soit un nombre total de 75 étudiants à former. Les thèmes abordés porteront notamment sur les techniques de communication et de négociation qui leurs seront utiles dans l’organisation de l’événement mais également auprès de leurs congénères et parents. Nous traiterons également des objectifs du RJDP et de MIKAJY, et plus particulièrement, sur la participation citoyenne. La première séance de formation sera organisée en « classes vertes » c’est-à-dire des sessions de formations en plein air et en dehors du cadre écolier, le samedi. Ce système permettra de motiver la seconde séance de formation qui se tiendra, le mercredi après midi, dans le cadre plus familier de l’école pour assurer la disponibilité des participants et limiter les coûts de formation. Enfin, la tenue des 3 Journées « Vivons Mieux avec le Plastique » comporteront, non seulement, des activités de loisirs axées sur les centres d’intérêt des jeunes, mais également, des activités de communication permettant une bonne qualité informative sur le thème. L’événement regroupera des manifestations telles que : - Des concours de jeux de société : belote, échec, fanorona ; - Des concours de jeux vidéo : Playstation, jeux PC ; - Des rencontres inter établissement : matchs de basket, Questions Pour Un Champion ; - Des spectacles produisant des jeunes talents sélectionnés dans les établissements et la participation de jeunes artistes de renom : Ambondrona, Tovo J’hay, Kiady, les lauréats de PAZZAPA, etc. ; - Des activités de loisir : karaoké ; - Des projections de films insérés de séquences75 sur le thème ; - Des distributions de dépliants aux visiteurs ; - Des stands de présentation de MIKAJY, du RJDP et des partenaires ; - Etc. 75 Voir Annexe 5 : Story Board Spot MIKAJY -107- Phase préparatoire de l’évènement Chaque club scolaire, avec l’aide de la commission responsable, devra préparer l’évènement. Il s’agit d’impliquer les étudiants formés dans le programme MIKAJY. La préparation des journées leur permettra d’appliquer directement les formations reçues. La commission « Activités », outre la coordination des activités des 3 journées, organisera les préliminaires au niveau de chaque établissement : - Des matchs interclasse opposant les classes de 2nde, de 1ère et de Terminales pour déterminer l’équipe qui représentera l’établissement ; - Des présélections des numéros à présenter lors des spectacles organisés ; - Des présélection des équipes représentant l’établissement aux différents concours éducatifs (questions pour un champion) - Etc. La commission « Communication » fera le tour des classes pour mobiliser les autres étudiants à participer à la semaine. Elle participera également à la conception et au déroulement des activités externes de promotion de l’évènement : émissions radio et/ou TV, spots publicitaires, reportages, interviews, etc. La commission « Partenariats » se chargera de trouver tout ou partie des fonds nécessaires aux activités soit en recherchant des sponsors soit en approchant des bailleurs. Elle est également chargée de maintenir la relation avec les différents organismes approchés. La commission « Logistique » se chargera de trouver les accessoires et de mettre en place les structures nécessaires à l’évènement. Elle sera également en charge de la sécurité du site. Cette commission travaillera en étroite collaboration avec la cellule « Activités ». La commission « Prestataires » devra contacter et négocier avec les différents prestataires afin de les faire participer aux évènements organisés en s’autofinançant et en réduisant les frais de participation pour les visiteurs (frais de participation aux concours de jeux, prix des boissons, prix des repas, etc.). Pour ces prestataires, cet événement représente, non seulement, une occasion de faire des ventes, mais surtout, une occasion unique de faire de la promotion directement et gratuitement à l’école et au plus près de la cible. -108- b. Une série de négociation auprès des média Des réunions périodiques d’échange seront organisées avec l’AJE ou Association des Journalistes pour l’Environnement afin de l’intégrer dans MIKAJY. Ces journalistes auront ensuite à convaincre leurs employeurs de soutenir le programme. Des réunions de négociation entre les patrons de presse et de stations, les journalistes de l’AJE et MIKAJY pourront avoir lieu avant chaque événement et/ou pour chaque diffusion. Résultats attendus : Au terme de ces négociations, les journalistes et les agences média devraient : - Couvrir les évènements organisés par MIKAJY : reportages sur les séances de formation, interview des participants et des organisateurs, reportages sur la journée ; - Diffuser à moindre coût voire à coût « zéro » les campagnes de promotion des évènements organisés ; - Organiser des espaces sur le thème : articles de presse, dossiers, plateaux de discussion, documentaires, etc. ; - Intégrer la plate-forme de lutte contre la pollution plastique c. Un lobbying auprès des directeurs de l’établissement Des visites auprès d’une quinzaine d’établissements se feront en compagnie de l’OEMC, représentant du MENRS. Il s’agit de négocier la formation des clubs scolaires, de déterminer l’établissement qui veut et qui a les moyens pour accueillir la manifestation « Vivons Mieux avec le Plastique ». Par ailleurs, on va négocier la mise en place de systèmes de démonstration pour conscientiser les étudiants sur les bénéfices retirés du triage et de la valorisation des déchets ménagers. Résultats attendus : Après la série de visites, les directeurs d’établissements devraient : - Faciliter l’organisation des évènements prévus par MIKAJY : réunions d’information avec les enseignants, organisation des réunions des clubs scolaires, etc. ; - Mettre en place des bacs à ordures séparés au sein de l’établissement ; - Former leur personnel de maintenance aux techniques de compostage ; - Construire des micro-centres de compostage des ordures vertes collectées au sein de l’établissement ; - Placer des parcelles de démonstration sur les bénéfices de la valorisation des déchets ; -109- - Produire des statistiques simplifiées sur le volume de déchets plastiques collecté et trié au sein de l’établissement ; - Organiser des réunions d’information Parents – Etudiants sur le thème des déchets plastiques ; - Intégrer la plate-forme de lutte contre la pollution plastique. d. Une campagne d’information et de formation des enseignants Nous allons réunir les enseignants de chaque établissement, diffuser les documentaires réalisés sur les déchets plastiques, faire un bref résumé et susciter la discussion. Au terme des séances, nous recueillerons les attentes et les craintes des enseignants concernant le problème et présenteront les actions envisagées. Résultats attendus : Au terme de ces réunions d’information, les enseignants au sein de chaque établissement devraient : - Mobiliser les étudiants à soutenir les activités des clubs scolaires ; - Sensibiliser les étudiants aux problèmes liés aux déchets plastiques ; - Encourager les étudiants à visiter et à adopter les solutions alternatives prises par l’établissement pour le triage et la valorisation des déchets ; - Intégrer la plate-forme de lutte contre la pollution plastique. 2.2.2 Programme d’activités Le planning des activités consiste à lister et à classer les activités par ordre chronologique. Le Diagramme de Gantt que nous avons élaboré avec MSPROJECT76 permet d’indiquer leur déroulement et leur articulation. Toutefois, nous tenons à préciser que les rubriques qui sont mentionnées dans le Tableau 23 correspondent aux activités principales qui semblent critiques pour la réalisation du programme. Par ailleurs, le chronogramme des activités s’arrête à la réalisation des journées « Vivons mieux avec le plastique » afin d’en expliciter les étapes de réalisation. Par contre, les activités de suivi et d’évaluation seront évoquées plus bas. 76 Voir Annexe 6 : Chronogramme des activités (Diagramme de Gantt sur MSPROJECT) -110- La préparation des journées s’étale sur une durée approximative de 192 jours en débutant au mois de juillet 2005 et se terminant en début mars 2006. Notons qu’il s’agit d’un calendrier provisoire car la définition du calendrier définitif se fera en concertation avec les directeurs d’établissement. Tableau 23 : Liste des activités n° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 désignation de l'activité durée Jalon: Oui Phase de recherche de bailleurs Phase de recherche de partenariat Phase d'appel à manifestation d'intérêt Conception des matériels Campagne d'information des enseignants Campagne d'information des étudiants de 2nde Formation des clubs scolaires Formation des représentants de clubs Travaux de commission (CACT) Travaux de commission (CPART) Travaux de commission (CPREST) Travaux de commission (CLOG) Travaux de commissions (CCOM) Campagne de promotion de l'événement Simulation des JVMAP Journées "Vivons mieux avec le plastique" 192 jours 63 jours 9 jours 18 jours 46 jours 19 jours 18 jours 7 jours 33 jours continus continus continus continus continus 25 jours 12 jours 3 jours date début 04/07/2005 04/07/2005 04/07/2005 12/07/2005 04/07/2005 05/09/2005 19/09/2005 06/10/2005 15/10/2005 26/10/2005 02/11/2005 09/11/2005 16/11/2005 23/11/2005 13/02/2006 21/02/2006 10/03/2006 date fin 12/03/2006 04/09/2005 12/07/2005 29/07/2005 18/08/2005 23/09/2005 06/10/2005 12/10/2005 16/11/2005 continus continus continus continus continus 09/03/2006 04/03/2006 12/03/2006 - La prise de contact avec les directeurs d’établissements se fera avant la rentrée afin d’obtenir un accord de principe sur l’organisation des activités, de préparer les enseignants et de fixer le calendrier définitif ; - La campagne d’information des enseignants devra débuter au plus tôt après le début des cours. En effet, ils devront être sensibilisés sur le problème et informés du projet avant les séances de projection auprès des étudiants ; - Les séances de formation des clubs scolaires se dérouleront sur 5 semaines. Elles devront débuter le plus tôt possible afin de ne pas gêner les révisions pour les examens de 1er trimestre ; - Les journées seront programmées pour le 2nd trimestre afin de permettre plus de liberté dans la préparation ; - Les travaux de Commission se déroulent de façon continue entre la fin des séances de formation et la réalisation des journées. -111- 2.2.3 Description financière Le budget prévisionnel permet d’évaluer le coût du programme et de déterminer les sources des activités. Nous avons inventorié les activités et les ressources nécessaires pour les exécuter. L’estimation financière du programme a été élaborée à partir d’une simple demande de prix. Toutefois, les tarifs relevés peuvent encore être revus en fonction des négociations et des comparaisons de prix. Cinq grandes catégories de coûts ont été considérées pour élaborer le budget prévisionnel, à savoir : - Les coûts des séances d’information et de formation auprès des enseignants et des étudiants qui englobent, par exemple, la location des matériels de projection (laptop et vidéoprojecteur), la location des matériels didactiques, le transport ; - Les coûts des formations qui comprennent, par exemple, la location des matériels de formation, la location des lieux de formation, les frais d'organisation, la prise en charge des participants, le transport, etc. ; - Les coûts de production et de diffusion des matériels de communication (spots publicitaires, les dépliants, les affiches et les banderoles) qui incluent, par exemple, les dépenses supportées lors des ateliers de conception, les honoraires des prestataires (incluant droits d'auteur, cachets d'artistes, etc.), les déplacements, les frais de reproduction, les frais de distribution, les achats d’espaces publicitaires, etc. ; - Les coûts des visites et des entretiens périodiques avec les partenaires et les directeurs d’établissement qui comprennent essentiellement les frais de communication et de déplacement ; - Les coûts des travaux de commission qui incluent, non seulement, les frais de fonctionnement de la commission (coût de visites, logistique, etc.), mais également, les coûts du monitoring (frais de déplacement, fournitures, traitement et analyse des données, publication des rapports, séances de restitution des résultats, etc.) ; -112- Le budget nécessaire à la réalisation du programme s’élève approximativement à 21 005 000 MGA. (Tableau 24). Il faut remarquer que l’activité est à but non lucratif. Aucun profit n’est donc réalisé à l’issue des Journées « Vivons Mieux Avec le Plastique » qui nécessitent au contraire un financement supplémentaire de plus de 13 592 500 MGA. Tableau 24 : Budget n° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 dépenses montant Jalon: Oui Phase de recherche de bailleurs Phase de recherche de partenariat Phase d'appel à manifestation d'intérêt Conception des matériels Campagne d'information des enseignants Campagne d'information des étudiants de 2nde Formation des clubs scolaires Formation des représentants de clubs Travaux de commission CACT Travaux de commission CPART Travaux de commission (CPREST) Travaux de commission (CLOG) Travaux de commissions (CCOM) Campagne de promotion de l'événement Simulation des JVMAP Journées "Vivons mieux avec le plastique" 160 000,00 70 000,00 675 000,00 1 335 000,00 1 050 000,00 1 050 000,00 150 000,00 1 350 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 6 750 000,00 170 000,00 3 245 000,00 TOTAL BENEFICE 21 005 000,00 - recettes montant financement à trouver apports bénéficiaires - 13 592 500,00 7 412 500,00 - - 21 005 000,00 - La campagne de sensibilisation des enseignants nous coûterait près de 1 050 000 MGA, les séances de formation des clubs scolaires s’élèveraient à 1 350 000 MGA et la réalisation des journées, incluant les dépenses de promotion et les dépenses de fonctionnement, se monte à plus de 10 000 000 MGA. Les activités des commissions devraient, quant à elles, permettre de financer l’événement à hauteur de 7 412 500 MGA grâce aux remises négociées auprès des fournisseurs, aux soutiens obtenus auprès des donateurs et aux recettes dégagées par une partie des attractions des journées « Vivons mieux avec le plastique ». -113- 2.3 Le suivi du programme Le suivi est une activité continue et régulière qui permet de vérifier et de veiller à ce que les activités se réalisent comme prévu. Il quantifie les résultats et identifie les faiblesses et les points forts, dans la mise en œuvre d’un programme. Le suivi vise à vérifier et à avertir. Il inclut des mécanismes de contrôle et des options de gestion afin d’introduire les changements nécessaires. Le suivi contribue à la performance effective et efficace d’un programme en fournissant à tous les niveaux, des informations importantes pour l’amélioration des plans d’opérations et de faire au besoin le nécessaire pour remédier aux insuffisances et aux contraintes éventuelles dans la mise en œuvre. Le suivi utilise les indicateurs qui sont des variables aidant à mesurer les changements intervenus dans une situation donnée. Les indicateurs de suivi sont des indicateurs directs qui permettent de mesurer et d’indiquer à quel point une activité est parvenue, par rapport aux objectifs fixés à produire les intrants et les produits prévus. Par ailleurs, le suivi nécessite un système d’informations afin de fournir les données qui lui sont utiles. Ces moyens ou sources de vérification peuvent être directement disponibles en interne ou nécessiter la mise en œuvre de méthodes et techniques de suivi spécifiques. Toutefois, cette partie du document ne peut pas donner en détail toutes les procédures de suivi du programme mais se limite à en donner des grandes lignes. MIKAJY fonctionne avec des commissions. La responsabilité du suivi de chaque étape du programme incombe à chaque commission. Il appartient au coordonnateur de MIKAJY d’agréger toutes les informations relatives au suivi et de communiquer un rapport au Bureau Exécutif du RJDP en charge de la supervision des différents projets du Réseau. Au niveau des clubs scolaires, chacune des 5 commissions constituées est composée de 15 étudiants. A chacune de ces commissions seront affectés 3 membres du RJDP. Ces derniers seront chargés directement du monitoring, des formations internes et de l’appui technique aux activités de leur commission. L’organisation interne est laissée au libre choix des membres. Ils pourront constituer 3 petites sous-commissions ou travailler avec une commission unique. -114- Enfin, MIKAJY a été programmé avec MSPROJECT. Il s’agit d’un outil informatique qui peut aider le suivi de l’avancement du programme. 2.3.1 Surveillance de la production des activités de communication On entend ici les activités de communication qui doivent être réalisées dans le cadre du programme : réunions d’information auprès des enseignants, projections auprès des étudiants et formations des représentants de clubs. Nous pouvons utiliser les indicateurs tels que : - Le nombre de réunions d’information et formation tenues avec les enseignants et le nombre d’enseignants informés sur le thème, - Le nombre de projections auprès des étudiants et le nombre d’étudiants de la classe de 2nde informés sur le thème, - Le nombre de formations administrées et le nombre d’étudiants formés, - La qualité des activités de communication. Moyens de vérification : liste des participants, liste des intervenants, fiches de présence, restitution des séances (sur métaplan), formulaires d’évaluation de la session77 Toutefois, l’objectif n’est pas uniquement de démultiplier les actions de communications pour en réaliser le maximum possible. La conception reste une étape très délicate afin d’assurer la qualité du matériel. En conséquence, le suivi doit également veiller aux étapes suivantes : - définition des contenus, - élaboration des contenus, - simulation ou pré-tests, - révision et, - validation, - réalisation. La surveillance de la production des activités ne doit pas uniquement se focaliser sur le volume à produire mais également sur le respect des étapes précitées. Le suivi de cette méthodologie permet d’assurer la qualité des activités à développer. Ainsi, par exemple, les formations doivent faire l’objet, au préalable de la réalisation, d’une ou de plusieurs simulations. 77 Modèle en Annexe 7 -115- 2.3.2 Surveillance de la diffusion dans les média Deux types de communication doivent être surveillés auprès des média : - La couverture médiatique des activités de MIKAJY : réunions d’information des enseignants, projections auprès des étudiants et formations des représentants de clubs ; - La campagne de promotion des Journées « Vivons mieux avec le plastique » : diffusion des spots publicitaires, reportages sur le déroulement des journées, affichages. Le RJDP est le promoteur du programme et MIKAJY en est l’exécutant. Cependant, la responsabilité directe du suivi différencie ces 2 niveaux de communication : - La première doit être effectuée par la Commission média et communication du RJDP et par la cellule de coordination de MIKAJY ; - La seconde est faite par la Commission Communication du projet (clubs scolaires) assistée par la cellule de coordination de MIKAJY. Pour la première catégorie, différents types d’indicateurs peuvent être considérés, à savoir : - Le nombre de journalistes invités à l’événement et le nombre de journalistes présents, - Le nombre d’articles écrits sur l’événement dans la presse écrite, - Le nombre de reportages diffusés dans les journaux télévisés et radiophoniques, - La qualité de la couverture médiatique. Moyens de vérification : liste des invités, liste des participants, Press book, Fiche Evaluation sur la presse audiovisuelle78, Fiche Evaluation sur la presse écrite Pour la seconde catégorie, en plus des premiers, d’autres indicateurs peuvent être pris : - La fréquence de diffusion des spots publicitaires, - Le nombre d’affiches posées par établissement, - La qualité de l’espace publicitaire. Moyens de vérification : Fiche de suivi Spots TV et Radio79, Cahier de transmission, Descente dans les établissements scolaires 78 79 Modèle en Annexe 7 Modèle en Annexe 7 -116- 2.3.3 Surveillance de la structure interne et du respect de calendrier de travail et du budget Il s’agit maintenant d’observer l’avancement du programme par rapport au plan de travail et budget initial. Notons que le plan de travail entend, non seulement, le chronogramme mais également la responsabilité de l’activité. Ce suivi permet de : - S’assurer que le plan élaboré est exécuté comme prévu, détecter les écarts éventuels et identifier les difficultés rencontrées et percevoir les contraintes et opportunités non prévues afin de fournir à temps les apports nécessaires et d’effectuer les corrections qui s’imposent ; - Vérifier que les ressources et les activités permettent d’obtenir les résultats escomptés. Par rapport à l’organisation des activités… Chaque étape du programme MIKAJY est confiée à la charge des différentes commissions et sous-commissions. La préparation des activités est effectuée lors des réunions de travail périodiques car aucune décision ne peut se prendre de façon unilatérale mais doit respecter la dimension participative du groupe. Aux fins de coordination des activités, des séances de travail en commun doivent également être organisées. Les indicateurs à considérer sont : - Le nombre de réunions de clubs et le nombre de participants par réunion, - Le nombre de réunions de commissions et le nombre de participants par réunion, - Le nombre d’assemblées de commission et le nombre de participants par assemblée, - La qualité des résolutions prises à chaque séance… Moyens de vérification : PV de réunion, liste des participants, liste des invités, restitutions de séances, rapports mensuels de commission Par rapport au temps… Le suivi est effectué par rapport aux délais d’exécution des tâches. Les indicateurs à considérer sont : - Les dates de début des tâches, - Les dates de fin de tâches, - Les retards d’exécution… -117- Moyens de vérification : calendrier de travail, planning mensuel d’activités, bons de commandes, bons de livraison, rapport de commission mensuel, fiches de présence Par rapport au budget… Il s’agit d’exercer un suivi des dépenses engagées et des recettes générées par rapport aux budgets. Concernant les dépenses, le suivi porte, par exemple, sur le volume de matériels ou supports produits et les coûts des prestations. Concernant les recettes, le suivi porte sur les fonds obtenus auprès des bailleurs et sponsors, les réductions négociées auprès des prestataires de service (confection de dépliants, de spots, etc.), les recettes des 3 journées. Les indicateurs utilisés pour suivre les dépenses sont : - La quantité de ressources utilisée, achetée ou louée (dépliants, banderoles, spots, fournitures, salles ou lieux de réunions, matériels didactiques, etc.), - Le coût unitaire, - Le montant total des prestations… Les indicateurs pour suivre les recettes sont : - Le montant des dotations des bailleurs, - Le montant des réductions négociées, - Le montant des autres sources de financement… Moyens de vérification : bons de commandes, factures proforma, factures définitives, bon de livraison, souches de chèques, rapprochement bancaire, pièces de caisse, livres comptables, conventions de financement, etc. Par rapport aux ressources… Le suivi porte sur la disponibilité des ressources par rapport aux utilisations prévues par le plan de travail. Il s’agit d’assurer, par exemple, la disponibilité des matériels de projection au cours de la semaine. Les indicateurs à considérer sont : - Le temps d’utilisation des ressources pour chaque activité, - Le niveau d’utilisation (sous-utilisation ou sur-utilisation) des ressources. Moyens de vérification : Graphe et Tableau des Ressources MSPROJECT, Planning hebdomadaire d’activités, bons de matériels -118- 2.3.4 Surveillance et renforcement des rapports avec d’autres organismes Les relations entretenues avec les tiers doivent également être surveillées. Non seulement, ces activités engagent la responsabilité et la crédibilité du programme, mais elles occasionnent également des frais supplémentaires qu’il faut maîtriser et rentabiliser. Trois types d’organismes sont en relation avec MIKAJY, à savoir : - Les partenaires financiers : bailleurs de fonds, sponsors, - Les établissements scolaires, - Les prestataires de service. Par rapport aux partenaires financiers… Les indicateurs à considérer sont : - Le nombre de rendez-vous pris, - Le nombre de dossiers communiqués, - Le nombre d’entretiens effectués (en face-à-face, par téléphone, par correspondance, etc.), - Le nombre de réunions de travail, - Le montant des financements accordés, - La qualité des réunions… Moyens de vérification : Compte Rendu de Visite (CRV), PV de réunions, restitution réunion, conventions de financement, rapprochement bancaire Par rapport aux établissements scolaires… Les indicateurs à considérer sont : - Le nombre de rendez-vous pris, - Le nombre de dossiers communiqués, - Le nombre d’entretiens effectués (en face-à-face, par téléphone, par correspondance, etc.), - Le nombre de réunions de travail, - Le nombre de manifestation d’intérêts pour le programme, -119- - Le degré de facilitation des activités du programme : nombre de notes/circulaires diffusées auprès des parents, des étudiants et des enseignants, nombre de réunions de clubs ou de commissions organisées au sein de chaque établissement, - La qualité des réunions… Moyens de vérification : Compte Rendu de Visite (CRV), PV de réunions, restitution réunion, conventions de partenariat, archives et chronos Par rapport aux prestataires… Les indicateurs à considérer sont : - Le nombre de rendez-vous pris, - Le nombre de dossiers communiqués, - Le nombre d’entretiens effectués (en face-à-face, par téléphone, par correspondance, etc.), - Le nombre de manifestation d’intérêts pour le programme, - Le nombre de prestataires présents, - Le nombre de réunions de travail, - La qualité des réunions… Moyens de vérification : Compte Rendu de Visite (CRV), PV de réunions, restitution réunion, conventions de partenariat, bulletins d’inscription 2.4 L’évaluation du programme L’évaluation définit dans quelle mesure les objectifs sont atteints. Elle analyse la pertinence des objectifs et des stratégies en examinant les bénéfices apporté par le projet, par rapport aux groupes cibles, au contexte socio-économique, politique et culturel. L’évaluation vise à déterminer l’efficacité, l’efficience, la performance et l’impact des activités au regard de leurs objectifs. On peut, par exemple, évaluer : - La qualité des résultats et de l’exécution ; - La participation des groupes cibles ; - L’efficacité du projet et des solutions techniques apportées ; - Le degré de couverture atteint dans la zone d’intervention ; -120- - L’impact des activités sur le bien-être des populations et sur l’environnement. L’évaluation, qui peut être interne ou externe, doit également mettre en œuvre un système adéquat pour apprécier les résultats. Compte tenu des moyens à la disposition de MIKAJY, il est difficilement envisageable d’engager de grandes études quantitatives pour mesurer les changements de comportement provoqués (analyse physico-chimique de la composition des ordures, sondages par questionnaire auprès des ménages, enquête filière auprès des entreprises plasturgistes, auprès du secteur artisanal, etc.). Ce type d’analyse devra cependant être fait par d’autres organismes comme Voarisoa Observatoire ou SAMVA et permettra d’apprécier effectivement le changement de comportement au sein des ménages. A notre niveau, nous opterons pour les méthodes d’évaluation à moindre coût tels que les restitutions des focus group ou les statistiques simplifiées provenant des établissements scolaires (volume de déchets plastiques produits et triés au sein de l’établissement, évolution avant et après mise en place des parcelles de démonstration, etc.). Cette méthode d’évaluation est non seulement moins coûteuse mais elle permet également d’explorer en profondeur les attitudes de la cible primaire dans son milieu de référence. 2.4.1 Résultats du programme Nous allons nous intéresser à trois critères d’évaluation afin d’apprécier les résultats de MIKAJY, à savoir : - L’efficacité qui mesure le rapport entre les résultats obtenus et les résultats attendus ; - L’efficience qui est le rapport entre les coûts engendrés et les résultats ; - La qualité qui assure le respect des normes de qualité des activités. D’une façon globale, les résultats attendus lors de cette première phase du programme peuvent être décrits comme suit : - Au moins 7 500 jeunes adolescents sont informés sur les effets des déchets plastiques, - Au moins 10 clubs scolaires sont formés et constitués en réseau, - Au moins 150 jeunes adolescents sont impliqués dans la lutte contre les déchets plastiques, - Au moins 300 enseignants sont formés sur les effets de la pollution plastique et les solutions alternatives, - Au moins 15 établissements scolaires soutiennent le projet. -121- En terme d’efficacité, il s’agit, par exemple, de comparer : - Le nombre de jeunes adolescents présents aux journées « Vivons mieux avec le plastique » et les 7 500 jeunes attendus ; - Le nombre de clubs scolaires formés par rapport aux 10 clubs envisagés ; - Le nombre d’enseignants présents aux séances d’information et de formation par rapport aux 300 enseignants espérés. En terme d’efficience, il s’agit, par exemple, de faire le rapport entre : - Les coûts prévisionnels et les résultats attendus, - Les coûts réels et les résultats attendus, - Les coûts prévisionnels et les résultats obtenus, - Les coûts réels et les résultats obtenus. Exemple : Coûts prévisionnels / Résultats attendus Budget prévisionnel Campagne 21 005 000 MGA Résultats attendus 7 500 Jeunes informés Coûts de contact prévus 2 800 MGA / jeune informé En terme de qualité, il s’agit, par exemple : - De comparer le nombre de jeunes adolescents pouvant décrire au moins 2 effets de la pollution plastique et 1 solution alternative par rapport au nombre de jeunes présents aux journées « Vivons mieux avec le plastique » ; - De s’assurer, au niveau des méthodologies et des contenus, l’intégration effective de l’approche Genre et/ou de l’approche Participative dans le Programme80. 2.4.2 Impacts du programme Outre, les résultats souhaités auprès de la cible primaire, la mise en œuvre du programme devait également provoquer des changements après des cibles secondaires, à savoir que : - Au moins 10 établissements disposent des bacs à ordures séparés jusqu’à la fin de l’année scolaire 2005 – 2006, 80 Exemple : En terme de méthodologie, l’approche Genre peut être l’implication effective des jeunes adolescentes dans la préparation des JVMAP (proportion Adolescentes/Adolescents) ; en terme de contenu, l’approche Genre est intégrée dans les formations en techniques de Communication, de Négociation et de Plaidoyer concernant les rapports entretenus ou à entretenir entre les jeunes adolescents, leurs parents et/ou les autres adultes -122- - Au moins 5 établissements disposent de parcelles de démonstration jusqu’en fin 2006, - Au moins 10 espaces sont consacrés sur le thème (article de presse, documentaire, plateau de discussion, talk show, etc.) jusqu’en fin 2006. Par ailleurs, le programme devrait produire des externalités positives surtout pour le RJDP. Il devrait permettre : - De disposer d’interlocuteurs au niveau même des établissements scolaires qui sont des relations nécessaires pour la réalisation des actions futures et des autres programmes du RJDP ; - De renforcer la capacité de communication et de négociation des jeunes étudiants, réduisant ainsi leur marginalisation et leur vulnérabilité ; - De véhiculer les principaux objectifs du RJDP tels que la responsabilisation des jeunes dans la mise en œuvre d’un projet, la participation citoyenne et civique ou la promotion de la démocratie ; - De renforcer les compétences des membres du Réseau dans la conduite d’un projet ; - D’augmenter la notoriété du Réseau, d’améliorer son image et sa crédibilité auprès des partenaires et des bailleurs. 2.4.3 Continuité du programme La première phase du programme s’arrête à la fin de la première année scolaire. Le contact est, en effet, rompu avec les grandes vacances et ne pourront reprendre qu’à la prochaine rentrée. C’est là que le rôle des média est crucial pour maintenir le pont avec les étudiants et l’ensemble du public. Ils doivent ainsi multiplier les espaces consacrés au thème. Lors de la 2ème année, une réédition des journées « Vivons mieux avec le plastique » est à envisager mais elle n’est plus centrale au programme. En effet, le contenu de la prochaine étape ne se focalise plus sur l’information mais surtout sur les solutions et les alternatives au problème. Il s’agit de montrer aux jeunes les bonnes pratiques, simples et réalisables, qu’ils peuvent appliquer ou faire appliquer à la maison. La mise en place des parcelles de démonstration au sein des établissements doit être renforcée. Le rôle de MIKAJY passe de celui de promoteur d’un projet évènementiel à celui de soutien vers une autonomie des clubs scolaires. Le besoin de financement est donc réduit dans la continuité du programme. Quoi qu’il en soit, du succès de cette première étape dépendra la recherche des financements futurs. -123- Conclusion de la deuxième partie Cette seconde partie du travail consiste à élaborer la première phase de notre stratégie de plaidoyer, à savoir le programme de Communication pour le Changement de Comportement des ménages dans la production de déchets plastiques. Cette première étape vise à informer le public sur les effets réels de la pollution plastique. A cet égard, nous avons décidé d’utiliser une porte d’entrée dans les ménages : les jeunes adolescents. Notre approche se situera dans son milieu de référence le plus influent : le milieu éducatif. Nous avons ainsi ciblé les jeunes de 15 à 22 ans encadrés dans les établissements du second cycle de la Capitale (Lycées, Etablissements confessionnels et laïcs). Différentes manifestations sont planifiées dans le déroulement de l’année scolaire 2005 – 2006, à savoir : - Un lobbying auprès des établissements scolaires, - Une campagne d’information des enseignants, - Une série de négociation auprès des médias, - Une campagne d’information auprès des jeunes. Notre programme devrait ainsi nous permettre : - D’obtenir le soutien des média en les intégrant au programme ; - De rallier les établissements scolaires et surtout les enseignants à notre cause ; - D’impliquer les jeunes dans la lutte contre les déchets plastiques. -124- CONCLUSION FINALE Le plastique marque le progrès mais nuit au développement. Recherché pour des raisons pratiques et économiques, son usage est très vite devenu excessif. Un peu partout dans le monde, et plus particulièrement dans les pays pauvres, les effets négatifs de la pollution plastique se font ressentir. La commune urbaine d’Antananarivo n’est pas épargnée par ce problème. La consommation de plastique est devenue un mode de vie et la production de déchets plastiques, une banalité. Le public ne s’inquiète plus, ni de la trop grande fragilité des produits qui leur sont fournis, ni des conséquences de leurs mauvaises habitudes. Pourtant, le petit geste irréfléchi du quotidien représente une véritable source de problèmes pour la municipalité. Les débris plastiques dispersés sur l’ensemble du territoire communal polluent irrémédiablement son environnement. Des difficultés pratiques et économiques viennent alourdir le bilan de la pollution. Que doit-on faire face à ce problème ? Interdire leur utilisation et donc la production, et mettre des centaines d'employés de ces entreprises au chômage ? Ou obliger ces dernières à respecter certaines normes pour la production des objets biodégradables à usage domestique ? Promouvoir la production de sachets en papier ? Apparemment, la solution n'est pas facile à trouver ! La recherche d’alternatives doit réunir toutes les parties prenantes au problème aussi bien les bénéficiaires, les législateurs, les acteurs de développement que les opérateurs du secteur. En effet, l’appropriation de la solution est facilitée si son identification a mobilisé la participation de tous. Le sujet fait des partisans mais aussi des opposants à cause des obstacles économiques et comportementaux. En effet, le problème de comportement est au centre du débat. Il est conforté par l’absence de mesures fondamentales telles que le cadre légal et l’éducation, ainsi que de mesures d’accompagnement telles que les infrastructures. -125- Le programme MIKAJY estime que la communication peut jouer un rôle important et stimuler le développement. Il prévoit ainsi de mettre en œuvre une stratégie de Plaidoyer pour faire avancer les choses et accélérer les décisions de changement. Toutefois, cette stratégie s’inscrit dans le temps et repose sur la pression populaire. Pour exercer une telle pression et négocier ses intérêts, la population, dans toute sa diversité en terme de rôles, d’intérêts ou de besoins, doit être forte c’est-à-dire consciente, coordonnée et regroupée autour d’une vision commune. Elle doit s’ériger en véritables acteurs, non en simples bénéficiaires, et constituer le contrepoids d’un secteur privé insatiable. La premier volet du programme MIKAJY consiste à la mise en œuvre d’une Communication pour le Changement de Comportement. Cette première étape, faisant l’objet du présent document, vise à modifier les habitudes des ménages afin de réduire la production de déchets plastiques. L’effort de communication est focalisé sur les jeunes adolescents de 15 à 22 ans qui constituent, non seulement les futurs consom’acteurs, mais également une opportunité pour accéder dans les foyers. Cependant, le programme MIKAJY ne peut pas prétendre, à lui seul, résoudre le problème mais ne peut qu’y contribuer. Il demeure impératif de travailler en réseau et de consolider les liens de partenariat avec les autres acteurs de développement. Certaines mobilisations apparaissent progressivement aussi bien dans le domaine de la protection environnementale que de l’éducation à la citoyenneté et au civisme. Ce sont des alliés sur lesquels il faut savoir compter. Enfin, il est utile de rappeler la relation entre le programme d’études en DESS et le contenu de cet ouvrage. Il faut retenir que la participation est une conditionnalité du développement et repose sur un comportement volontaire. Plus qu’un outil, la communication peut être une stratégie efficace pour fournir l’énergie nécessaire à l’action et pour provoquer le changement attendu. Il s’agit d’un investissement soutenu dans le long terme et dans la patience. -126- Bibliographie - Direction de l’Education des Masses et au Civisme, L’éducation à la citoyenneté et au civisme : levier du développement durable, Hôtel Panorama, 18, 19, 20 septembre 2002 - Dr Sybill Dümchen, Denkmodell, Formation En Gestion De Changement, élaboré pour la Friedrich-Ebert-Stiftung, Madagascar, février 2005, 47 pages - Elisé RANARIVELO, Attention…Peau de Banane, ALIZE, 2003, 20 pages - Élisé RANARIVELO, Drôle de prise, ALIZE, 2003, 20 pages - Elisé RANARIVELO, La petite Peta, ALIZE, 2003, 20 pages - Elisé RANARIVELO, Piso le voleur à la tire, ALIZÉ, 2003, 20 pages - Elisé RANARIVELO, Police Voleur, ALIZE, 2003, 20 pages - Elizé RANARIVELO, Où est passé mon rasoir ?, ALIZE, 2003, 20 pages - Eugène RANDRIAMBOLOLONIRINA, Tari-dalana amin’ny fanaovana tetikakasa, Fondation Friedrich-Ebert, Antananarivo, novembre 1999, 37 pages - Françoise CHOLETTE-PERUSSE, Psychologie de l’adolescent de 10 à 25 ans, Editions Le Jour, 1966, 203 pages - Georges RATSIMANDRATRA, Guide à l’intention des communes rurales, Friedrich-EbertStiftung, 87 pages - GRET, ONU-Habitat, Commune d’Antananarivo et du FIFTAMA, Proposition d’un cadre stratégique intégré pour l’agglomération d’Antananarivo, SDA, Composante n°2, mars 2004, 48 pages -127- - GTZ, ZOPP (initiation aux éléments de la méthode), 30 pages - Helen L. BEE, Sandra K. MITCHELL, Le développement humain, Editions du Renouveau Pédagogique Inc., 1986, 535 pages - ITEM, Formation en management « Compétence et qualités professionnelles », 2002, 150 pages - ITEM, Formation Professionnelle En Communication, du 11 au 15 février 2002, 150 pages - Jacques LENDREVIE, Denis LINDON, MERCATOR, 4ème édition, dalloz, 1990, 510 pages - Jean de Dieu RAMAROSON, Contribution à l’étude des déchets solides de la Commune de Tanjombato, EPEA (European Polytechnic Environmental Association), Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, 1997, 58 pages - KOTLER & DUBOIS, Marketing Management, 10ème édition, Publi-Union éditions, Paris 2000, 789 pages - Luc MARCENAC, Alain MILON, Serge-Henri Saint-Michel, Stratégies Publicitaires : de l’étude mercatique au choix des médias, 4ème édition, Collection Synergies, Bréal éditions, 1998, 477 pages - Marianne Gfeller QUITAIN, La gestion des piles usagées au niveau de la Commune de Tanjombato, Voarisoa Observatoire de l’Environnement, EPA (Ecole Polytechnique de Lausanne), mars 2002, 13 pages - Martin BÜCHSENSCHÜTZ, Razanatseheno OLIVA LILY, Jeannot RAMIARAMANANA, Gestion de l’assainissement liquide et des déchets, Rapport final, Stratégie de Développement de l’agglomération d’Antananarivo, mai 2004, 158 pages - MENRS, M3Ainga, USAID, PACT, Capitalisation des acquis éducation à la citoyenneté auprès des jeunes, décembre 2004 -128- - MINENV, FAO, ONE, Guide pour l’intégration de l’approche « genre » dans PE III, Madagascar, 2004, 53 pages - Nirina RAHARIJOHN, Déchets urbains, Gestion réglementée des produits toxiques, Perspect on tropical environment en collaboration le projet Voarisoa, 1999 - ONUDI, PNUE, CAP/IE, Audit et réduction des émissions et déchets industriels, United Nations Publication, 1991 - P. 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