Prise en charge des plaies cancéreuses
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Prise en charge des plaies cancéreuses
PRISE EN CHARGE Plaies cancéreuses. 25 septembre2014 Laurence DEWITTE- Référente pansement en soins externes au COL. Généralités Développement anarchique et imprévisible souvent décourageant pour les soignants et les soignés Facilement identifiable par leur caractère infiltré et/ou induré. Site indépendant de tout traumatisme, hyperpression ou facteur vasculaire. 3 grands types: - Extériorisées - Superficielles - Cavitaires L.Dewitte 3 Définition Les plaies cancéreuses ou oncologiques regroupent différentes plaies dont l’étiologie peut-être: • Des formes initiales de cancer (tumeur primitive cutanée ulcérée à la peau. • Des récidives cutanées et/ou lymphatiques. • Des nodules ulcérés à la peau. Plus communément appelés « nodules de perméation », Les plaies cancéreuses peuvent également apparaître sur une cicatrise préexistante ou après dégénérescence d’une plaie chronique (brûlure, ulcère vasculaire….). L’évolution des plaies cancéreuses dépend de la réponse aux traitements généraux anticancéreux. L.Dewitte 2 Généralités Accompagnés d’une diversité de symptômes responsable d’inconfort. Qui nécessite une prise en charge des complications inhérentes à ces plaies tel que : - L’infection - L’hémorragie - L’inconfort - La douleur L.Dewitte 4 Les trois grands types de plaie 1. La plaie tumorale extériorisée: La progression tumorale déborde de la plaie et s’extériorise, prenant un aspect bourgeonnant, irrégulier, nécrotique et/ou fibreux. Souvent appelé « chou fleur » L.Dewitte 5 Les trois grands types de plaie 2. La plaie tumorale superficielle: La plaie s ’étend et ne se creuse pas . L.Dewitte 6 Les trois grands types de plaie 3. La plaie cavitaire ou fistulaire: La plaie peut se creuser jusqu’à des plans profonds, en délabrant progressivement les tissus. L.Dewitte 7 Symptomatologie Sur le plan symptomatique, les plaies tumorales ont en commun d’être le plus souvent: - Malodorante - Très exsudative - Fibrino-nécrotique - Potentiellement hémorragique - Douloureuse L’évolution locale conditionne la mise en place d’un protocole adapté, efficace et confortable L.Dewitte 8 Les risques et les complications La gestion des risques ou complications est aussi bien médicale que paramédicale, voir même assurée par l’entourage pour les patients porteurs de plaies à domicile L.Dewitte 9 Le risque infectieux Evaluation complexe, plusieurs paramètres interfèrent: Plaie colonisée * Patient souvent immuno-déprimé par les traitements. Phase d’aplasie qui peut déstabiliser l’équilibre bactérien et masquer l’apparition des signes infectieux (absence de pus). Emergence de bactéries multi résistantes (BMR) ce risque doit être prévenu : antibiotique que si nécessaire Contamination par contiguïté : PAC, voie veineuse * La colonisation est la présence d’une certaine quantité de bactéries au sein de la plaie sans que celles-ci entraînent une réponse inflammatoire. L.Dewitte 10 Le risque infectieux Il faut ainsi : -être vigilant à toute majoration de douleur ou toute modification inexpliquée du lit de la plaie pouvant évoquer un processus infectieux. -Effectuer un prélèvement bactériologique et mise en route d’un traitement antibiotique sans attendre le résultat bactériologique. L.Dewitte 11 Conclusion Dans tous les cas : Une bonne hygiène (douche) Nettoyage minutieux de la plaie sans oublier sa périphérie. Utilisation d’antibiotiques exclusivement réservée aux périodes d’infection. Restent les meilleurs moyens pour prévenir ou traiter ce risque. L.Dewitte 12 Le risque hémorragique Deux risques hémorragiques: Les saignements du lit de la plaie provoqués ou non par les soins. L’hémorragie massive liée à la proximité d’un gros vaisseau. Les saignements de la plaie peuvent être contrôlés lors des soins locaux: Saignements au retrait du pansement , utilisation d’un pansement primaire non adhérent :pansement atraumatique : o interface o pansement gras o hydro cellulaire Saignements spontanés o Pansement hémostatique : Surgicel, Pangen, Coalgan, o Alginate : Algosteril Si épisodes hémorragiques répétés, penser au contrôle hématologique. L.Dewitte 13 Le risque de douleur La plaie tumorale peut-être douloureuse, indépendamment ou non du soin. Il faut: Evaluer la plaie La quantifier et la qualifier Anticiper les actes douloureux détersion et réfection du pansement. Adapter les antalgiques prise d’antalgique avant le soin. Utilisation du Meopa: Mélange d’oxygéne et de protoxyde d’azote sous forme inhalée aux propriétés: Antalgiques. Sédatives. Amnésiantes. Anxyolytiques. Peut-être administrée par le personnel paramédical sur prescription médicale: Rapidité d’action 3 mn Réversibilité 6mn Sécurité sédation consciente Utilisation à domicile par les services HAD L.Dewitte 14 L’inconfort Si le soin par des techniques appropriées, mais grâce également aux pansements dits « modernes » tente de gérer au mieux les inconforts liés à la plaie tout en la « camouflant ». Si le personnel soignant face à ces plaies parle volontiers de modification de l’image corporelle, les patients s’expriment plus volontiers en terme de « pourriture, atrocité… L’attention portée à la fixation (aspect, confort) est de ce fait très importante. Ce soin = moment intime et complexe pour le soigné et le soignant. L.Dewitte 15 La gestion des exsudats Les exsudats peuvent être particulièrement abondants (> 100 ml/jour) L’association : -d’un pansement primaire absorbant (en plusieurs couches si besoin) . -d’un pansement secondaire : pansement américain hydrocellulaire est alors nécessaire et parfois insuffisante. Dans ce cas la fréquence des pansements peut être rapprochée. Occasionnellement : si la plaie est de petite taille et la peau péri lésionelle intègre : Poche de recueil L.Dewitte 16 La gestion des odeurs L’odeur de ces plaies est le plus souvent liée à la présence de germes anaérobies présents dans la masse tumorale Représente pour le patient un handicap physique et social : Pansement au CHARBON : joue le rôle de filtre : Actisorb Ag + Si persistance : administration de Metrodinazole (Flagyl, Tiberal, Rosex) Par voie orale ou générale Retour des odeurs à l’arrêt du traitement, permet un temps de pause pour le patient. L.Dewitte 17 La peau peri-lésionnelle Autour de la plaie la peau est fragilisée : -inflammatoire -indurée par la masse sous jacente Il faut donc en prendre soin pour éviter qu’elle ne s’ulcère : -hydrater : émollient - protéger : protecteur cutané : cavilon spray. PROHIBER LES ADHESIFS autant que possible : -Surgifix -Tubifast L.Dewitte 18 Le soin LA TOILETTE Dans l’idéal effectuée par le patient lui-même qu’elle que soit l’étendue de la plaie: DOUCHE avec un savon liquide neutre favorise le bien être atténue les odeurs prévient ou traite l’infection bonne hygiène de la lésion et de sa périphérie Si douche impossible : sérum physiologique ou eau stérile. Impliquer l’entourage en leur expliquant les objectifs du soin. L.Dewitte 19 Le pansement primaire SI SAIGNEMENTS : -Pansement Gras : Jelonet tulle gras….. -Interface : Adaptic Urgotul Mepitel (grande taille disponible : 20x30 cm Pansement gras lipido- colloïde à mailles plus étroites -Alginate : Algosteril Urgosorb L.Dewitte 20 Le pansement primaire PRESENCE DE NECROSE-FIBRINE : Détersion manuelle selon le risque hémorragique Détersion chimique : -Hydrogel : nécrose sèche: Urgo hydrogel, -Irrigo- absorbant : nécrose sèche : Hydroclean -Hydrofibre : nécrose, fibrine exsudative : Aquacel Extra . -Alginate : fibrine ,nécrose exsudative : Urgosorb Algosteril L.Dewitte 21 Le pansement primaire SELON LES ODEURS Pansement au charbon : Actisorb Ag+ Carbonet Pansement au charbon agissant comme un filtre d’odeur Mettre directement après le pansement primaire . L.Dewitte 22 Le pansement secondaire SELON LES EXSUDATS: MODERES: Alginate: Seasorb Algosteril… Hydrofibre : Aquacel extra Hydrocellulaire : Biatain contact Aquacel Foam non adhésif HydroTac non adhésif Allevyn non adhésif…..; L.Dewitte 23 Le pansement secondaire IMPORTANTS : pansement absorbant type « pansement américain » pansements Vliwasorb : pouvoir absorbant très important sans relarguage et contact à la peau sec. . L.Dewitte 24 Le pansement secondaire LA FIXATION : Eviter les adhésifs : -Surgifix : filet -Tubifast: jersey -Culotte jetable -vêtements stretch: tee-shirt, boxer….. L.Dewitte 25 Conclusion : La plaie cancéreuse altère la qualité de vie du patient par sa chronicité et sa symptomatologie. La stratégie de prise en charge globale et multidisciplinaire permet de réduire l’impact de la plaie sur le bien être physique et psychologique du patient. Bien que la gestion de ces plaies semble s’harmoniser, le développement d’études scientifiques doit se poursuivre afin de trouver des solutions plus efficaces aux inconforts liés à ces plaies et tenter de permettre aux patients de préserver ainsi une qualité de vie. L.Dewitte 26 Merci L.Dewitte 25 septembre 2014