"l`homme nu , la dictature invisible du numérique"

Transcription

"l`homme nu , la dictature invisible du numérique"
Nus?
d’après le livre
"l’homme nu , la dictature invisible du numérique"
Marc Dugain et Christophe Labbé
2016, 197p.
Prendre la mesure du phénomène. Nous sommes saturés d’informations et trop d’infos tuent la
qualité du jugement. Une manière de s’en tirer, écrivons-nous dans l'article « L’expertise au coeur
de nos sociétés » (http://www.le-blog-de-socrate.net/lexpertise-au-coeur-de-nos-societes/), est de
s’en reférer aux experts qui eux-mêmes parlent au nom de sciences partisanes1. La "parole" peine
de plus en plus à trouver son chemin.
Mais le monde bruit de paroles, c’est une logorrhée assourdissante ! Celle d’internet, par toutes ses
bouches2. Mais la nouveauté (si l’on peut dire) c’est que nous sommes, à notre insu, fournisseurs de
ces informations et que ces informations (qui nous paraissent bon marché) sont une matière
première que de grands groupes vont s’empresser de vendre à ceux dont nous serons les clients
demain.
Nous communiquons, nous émettons sans cesse : trajets, lectures, paiements, programmes
regardés,...nous fournissons des "données" (données massives) , des "data" (big data) qui vont être
passées à la moulinette par des algorithmes savants3 ( pour dire "des méthodes de calcul").
Deux choses se dégagent immédiatement . La première, un immense filet nous circonvient. La
seconde est la constatation que nous sommes surveillés.
Et ajoutent les auteurs (13), une industrie a pris le contrôle de la Terre, sans contrainte ni violence
apparente. Ce livre, par de courts chapitres très vivants, en dessine l’image après tout, pas
rassurante. Société civile, de rudes combats t’attendent !
Face au terrorisme, tout à la surveillance électronique !
Cette dernière n’a pas donné les résultats attendus. Les mailles du filet n’étaient pas assez
resserrées ? Resserrons-les sans trop s’inquiéter de la qualité de la pèche4 (17). D’autres sources de
renseignements négligées ?
Deux paradoxes. La violence endémique caractéristique de nos sociétés. Sur le sol américain, entre
2001 et 2013, le nombre de personnes tuées par armes à feu s’élève à 400 000. Ecrire cela n’est pas
nier ou amoindrir la menace terroriste mais la situer. Celle-ci, aux Etats-Unis, au cours de la même
période, a fait 3000 victimes.
Le second est la constatation que Daech , avec une efficacité redoutable, propage par Internet son
idéologie mortifère et recrute , par Facebook interposé, les jeunes de chez nous en pertes de
repères.
Leur puissance, sa faiblesse
Comment évaluer cette puissance ? En nombre de tweets envoyés par minute à travers la planète ?
En nombre de mails, de SMS ? Media, secteurs de l’automobile, des assurances, de la santé,de la
1 Pour reprendre le titre d’un livre de Gérard Fourez ;
2 Bien certainement, nous sommes heureux d’accéder à tel article, voire à tel livre, à tel renseignement, à tel groupe
de jardiniers,...L’objet de ce livre n’est pas de nier les effets positifs de la révolution numérique.La vitesse de
connexion (3G, 4G,..) nous séduit également. Et dire que tout cela est gratuit (presque!). Parce que nous apportons
le charbon, la matière première, l’information utile.
3 Un algorithme simple : chercher au dictionnaire la définition d’un mot, par quelle méthode ? Se rendre sur la
première lettre, puis sur la seconde , ainsi de suite.
4 "Qui trop embrasse, mal étreint".
vie ordinaire... En effet, on a un besoin incoercible d’échanger, des recettes de cuisine, des photos,
des selfies, des romans, des films, des nouvelles, .. .
Tout cela est "siphonné", avalé, digéré, traité par les moteurs de recherche, des sortes de "fermes"
de calculs disséminées à travers le monde.
Comment évaluer ? En chiffres d’affaires ? Aux Etats-Unis, il est de 8,9 milliards de dollars en
augmentation de 40% par an.
Les big data sont comme des gisements (de pétrole, de biomasse,..) contrôlés par les Etats-Unis. Les
nouveaux Rockefeller se nomment Bill Gates, Mark Zuckerberg (Facebook), Google , Apple, …
Microsoft, Facebook ont une capitalisation boursière qui dépasse celle du géant pétrolier Exxon
Mobil, longtemps n° 1.
Comment évaluer ? Ces super entreprises veulent le "pouvoir", aux dépens de l’Etat. Le
gouvernement est une "industrie inefficace", la démocratie est "inadaptée". L’Etat est ennuyant, il
bride, par ses lois, ses protections obsolètes, ses impôts, la belle inventivité des Grands de la société
numérique.
Comment évaluer ? Par l’emprise sur les informations du monde. Qui décide de la valeur d’une
info? Qui décide de la publicité, de l’importance à lui donner ? Dans les mots d’A. Rouvroy
(U.Namur), les firmes visent "une gouvernemantalité algorithmique" (31).
Ce que Platon en a dit...(33).
....dans le mythe de la caverne. Des hommes enchaînés dans une caverne : ils ne voient la réalité
que sous la forme d’ombres projetées sur le mur.
De même, dans nos civilisations, le reflet de la réalité est devenu plus important que la réalité ellemême. Ce qui est important, ce n’est pas la Chapelle5 que l’on va visiter mais la photo que l’on en a
prise. Le verbe "prendre" est ici important, il s’agit bien d’ une capture, d’une mise en boîte, d’une
possession que l’on pourra redistribuer à des amis admiratifs.
Mais de la rencontre, rien. Un sentiment passager, peut-être. De ce saisissement qui étreint quand
vient à vous telle peinture (était-ce un Raphaël?) à la National Gallery à Londres. De la Shekinah 6?
Mais voilà, tout cela est devenu chiffre, bits, ... Qui s’en plaindrait puisque l’on peut inviter chez soi
les plus grands peintres ?
L’ avatar, ce sont les jeux video et la compulsion engendrée, c’est l’objectif de nous amener à vivre
dans ce que les concepteurs appellent la "Matrice". Les joueurs, comme les prisonniers de la
caserne ont perdu leur liberté.
De mauvais tours ? Un professeur de Harvard a eu la mauvaise idée de taper son nom et son prénom
sur Google et on lui propose de consulter son casier judiciaire. En effet, son nom était aussi ce lui
d’une Afro-américaine qui comme telle, était suspecte! (40).
Nous sommes, nos enfants sont dans un monde imaginaire, loin du réel et de ses problématiques
collectives, loin de l’autre, celui qui nous constitue en tant qu’être solidaire, compagnon de route.
La pacte (45).
C’est celui qui est passé entre les "big data" et la NSA, l’agence nationale de sécurité américaine.
Entre celles qui connaissent tout et celle qui surveille. A l’échelle de la planète, l’une et l’autre.
En effet, durant la "guerre froide", les adversaires étaient bien identifiés, en l’espèce, le bloc
soviétique et le monde occidental . Depuis le 11 septembre, l’adversaire s’est fondu dans la planète
toute entière. C’est elle qu’il faut surveiller. On voit immédiatement la convergence des intérêts.
Big data et agences de renseignements chassent sur les mêmes terres.
Der Spiegel, l’hebdomadaire allemand révélait, il y a un an, que la NSA disposait d’un accès libre
5 Notre-Dame de Ronchamp ( Le Corbusier).
6 Au cours de la traversée du désert, la présence de Dieu qui accompagne le peuple hébreu se manifeste à travers la
nuée : c'est la Shekinah. Elle révèle la double face du mystère de Dieu ; elle est ténébreuse d'un côté (nuée) et
lumineuse de l'autre (feu), accessible et impénétrable à la fois. https://sites.google.com/site/lachekinah//le-motshekinah-1
aux informations contenues dans les iPhone : consulter les SMS, le carnet d’adresses, l’agenda,
écouter les messages téléphoniques, activer la caméra. Ce que Apple dément. Il n’ y a pas de porte
dérobée dans ses produits (55).
Surveillés (59)
Un espion est dans notre poche, c’est notre portable7. Un ami nous veut du bien et se penche sur
nous, nous scanne, identifie nos opérations bancaires (déduit nos comportements : investisseurs à
risques, prudents,...), connaît (ou connaîtra notre dossier médical : ferons-nous un infarctus ?
fumons-nous beaucoup, trop ?), définit notre profil de consommateur (quels livres lisons-nous,
programmes regardons-nous ?), rappelle la date d’anniversaire de très lointains amis,... Et tout cela
parce que 1,4 milliard de terriens ont accepté (implicitement) de donner à Facebook tous ces
renseignements.
On rétorquera que les services à nous rendus par Twitter, Facebook,...sont gratuits mais c’est
oublier que toutes ces données (et métadonnées8) sont revendues par ces mêmes firmes.
On s’est aussi interrogé sur le nombre de menaces étouffées par le programme de collecte des
métadonnées. Le directeur de la NSA assurait que le programme de surveillance avait permis de
déjouer des dizaines de complots terroristes. Chiffre revu à la baisse un peu plus tard, il est en
réalité admis que ce programme de collecte des données téléphoniques a permis d’étouffer une,
voire deux menaces terroristes (69).
Les objets parlent (75).
Selon le vocabulaire établi, en tant qu’"entités communiquantes". Puces sans contacts, capteurs,
gsm, géolicalisation, montres connectées ,... Les objets vont se mettre à vivre, l’ampoule du salon,
s’allumera avec les couleurs adaptées à notre état d’esprit, la "senséo" préviendra notre début de
fatigue et servira un expresso,... Nous serons pesés, évalués en continu quant à notre tension du
moment, notre rythme cardiaque, notre risque d’infarctus sera précisé,... Les objets vont parler9. Les
objets vont remplacer le mot de l’infirmière, les paroles d’ encouragement du kiné10,... On ne
parlera plus de relations humaines mais de relations objectivées.
"Pour tout résoudre, cliquez ici" (93).
Barack Obama les remerciait pour leur participation à ses deux victoires électorales11. Oui, il a été
démontré scientifiquement que les internautes font davantage confiance à l’information piochée sur
Internet qu’à la presse écrite ou télévisée. Neutralité apparente des moteurs de recherche.
Puissance de ces faiseurs d’opinions qui s’imposent au politique, qui font de la politique ou plutôt la
rendent obsolète.
"Pour tout résoudre, cliquez ici". La solution est à un clic. La solution est et sera technologique. Le
coup d’Etat technologique est prêt. Mais on continuera à organiser les élections tous les 4(5) ans.
7 Hubert Tardieu présente la chose ainsi :"la donnée brute naît à l’occasion d’une transaction ou ‘business moment’
(paiement, réservation d’une chambre ou d’une voiture)grâce à des capteurs dans une voiture ou dans une montre
connectée. Elle peut aussi être crée par message dans les réseaux sociaux". H. Tardieu, La troisième révolution
digitale, Etudes, octobre 2016, p.35.
8 Les métadonnées disent tout d’une information, excepté son contenu . Elles disent bien des choses apparemment
futiles, par exemple, la durée , la date, l’heure, le lieu d’une info. Ce sont "des données au-delà des données" . Il
devient possible d’établir des profils d’utilisateurs : sa religion, son orientation sexuelle, son origine ethnique,ses
goûts,....
9 L’industrie sera également impactée par la troisième révolution technologique. Les produits naîtront connectés. Les
usines intelligentes produiront des objets par "lot de un" pour satisfaire le client dans ses moindres attentes
H.Tardieu, loc.cit.p.39..
10 "La solution" est aussi dans les mains du robot, devenu"humanoîde", capable d’auto-apprentissage, prolongé par les
machines intelligentes.
11 Et Donald Trump ?
Sous le regard un peu goguenard de la Silicon valley, de la haute sphère financière, des
renseignements militaires de Washington : un bloc de plus en plus unifié.
"Google m’a tué" (99).
Il y a au cœur de la Silicon Valley, une école qui n’a pas pour les iPad, smartphones un amour
immodéré . C’est l’école que fréquentent les enfants des "grands" de l’informatique. En tout cas, on
y achète de vrais livres, on se réunit pour discuter, parler d’histoire, de livres,...
Ce livre aborde sans doute trop rapidement la question des nouvelles technologies dans l’école12.
La problématique est multiple. Le cas de l’e-book ? Le lecteur (l’utilisateur?) est en tout cas
connecté et ses "données" analysées. Il se verra proposer d’autres livres du même genre, d’autres
livres lus par des lecteurs partageant un même intérêt.
La TV nous avait fait faire l’expérience du zapping, voici le streaming, le ruissellement, le flot
continu,.. Occasion de picorer, de tout, un petit peu. Un appétit glouton qui se marie bien avec une
fascination pour la quantité.
Mais que l’on se rassure, nous dit Larry Page, cofondateur de Google : "le cerveau humain est un
ordinateur obsolète qui a besoin d’un processeur plus rapide et d’une mémoire plus étendue".
Des 0 et des 1
Tout repose sur un même support chiffré, transportable instantanément, duplicable et stockable à
l’infini (112): la musique, l’écrit, la photo, la peinture,...
Dieu lui-même, en tout cas l’usage du concept est quantifié, la fréquence d’emploi du mot est
étudiée au cours des âges. De beaux graphiques qui satisfont une intelligence adonnée aux chiffres.
Mais quel débat sur Dieu, par les machines ? La décision, la liberté de croire ou de ne pas croire, la
controverse ?
Et si les machines au nom de leur impeccable neutralité, de leur absence de parti-pris, de leur
scientificité et de leur autorité, trouvaient la solution ? Si elles prenaient le pouvoir, trouvant les
"solutions" à tout problème ?
Est-ce que cela signifierait la mise en veilleuse de ces autres attributs de la personne humaine,
l’imagination, l’intuition, la compassion, l’amour de la justice, la recherche de la vérité, le doute par
rapport à nos certitudes13... ?
Les machines conclut l’auteur, répondent à la question du "comment", mais sont aphasiques face à
la question du "pourquoi" ?
Un autre film "demain"
Demain, il y aura telle probabilité de délit dans tel quartier. Il sera possible de prédire les crimes.
"Mettre l’avenir en équation" (125). Les comportements humains sont prédéterminés et par là,
prévisibles. On identifiera les terroristes potentiels, innocents aujourd’hui mais coupables demain.
Un suspect est-il détecté, il est pisté par l’ordinateur grâce à la reconnaissance faciale.
La méfiance s’installera par rapport à certains comportements (ils sont 50, répertoriés dans une
banque de données) repérés comme suspects par des caméras d’analyse comportementale: courir à
12 Dans "le Monde" du 15 septembre 2015, un groupe de spécialistes de l’enfance veut lancer un
avertissement."Aujourd’hui, nous, psychologues, orthophonistes, psychiatres, pédiatres, enseignants,
bibliothécaires, infirmières scolaires, chercheurs et parents, faisons le même constat que celui qui a été fait pour la
télévision : la tablette cause de sérieux troubles chez l’enfant lorsqu’elle devient le principal outil de stimulation.
Nous observons que l’usage intensif de la tablette :
1 - augmente les troubles de l’attention ;
2 - retarde l’émergence du langage ;
3 - entrave la construction du principe de causalité et des premières notions de temps ;
4 - altère le développement de la motricité fine et globale ;
5 - nuit à une socialisation adaptée".
13 Socrate, bien sûr ! Mais les majors de l’informatique ne doutent pas !
contre-sens d’une foule, porter une capuche,...
La notion de culpabilité fait place à la notion de dangerosité : on punira l’intention. Le droit pénal
en est atteint dans ses fondements14.
Comme aussi la question du hasard. Rien ne devrait plus arriver "par hasard" puisque tout est
prédéterminé, prévu par les machines.
Les maîtres du temps (133)
Des soldats qui ne dorment pas, qui portent des charges de 100kg, … ce sont des militaires
"augmentés", devenus des Hercules. L’homme de demain ne gaspillera plus un précieux temps à
dormir car "le temps, c’est de l’argent". Dans le même esprit, on considérera avec attention
d’autres morceaux de temps volés par la maladie, le vieillissement. Augmenter notre durée
d’usage, vaincre une obsolescence inéluctable car l’éducation coûte du temps et de l’argent et une
carrière de 40 années, c’est trop court. La machine humaine est une ressource bien trop précieuse (et
onéreuse).
Prédire l’occurence d’une maladie génétique (éditer le génome humain), prévoir la possibilité d’un
cancer. Tout cela intéresse fort le secteur des assurances. On vendra des "points de vie", de vie
supplémentaire à ceux qui pourront se le payer. Une plus grande inégalité devant la mort15 , un plus
grand fossé entre ceux qui pourront ou ne pourront pas se payer des rallonges de vie.
Ces dernières sont le résultat de recherches intenses menées par Google, Apple, … Elles
s’appuieront sur des performances machiniques qui doublent tous les 18 mois (règle dite de
"Moore").
L’ordinateur qui conversait déjà avec l’homme, qui le prolongeait (prothèses de toutes sortes) va
augmenter son emprise et s’imposer, prendre le commandement : qui parlera, qui commandera ?
Qui informera ? Les informations seront triées, pesées par des algorithmes qui rendront les
journalistes dépassés.Les taximen seront-ils encore nécessaires, remplacés qu’ils seront par des
autos intelligentes ? Les règles du jeu seront définies par des objets plus intelligents que nous et
rendront inutiles les syndicats.
Puisque tout est problème, puisque tous les paramètres sont entre les mains de la machine, puisque
les pouvoirs de celle-ci vont doubler tous les 18 mois, on peut s’attendre à ce que celle-ci apporte ,
dans tous les cas, "la solution".
L’homme "nu" disions-nous ? Incapable de solution 16?
Michel Ansay
24/10/16, 15/11/16.
14 Antoine Garapon le dit dans des termes difficiles mais forts : "Aujourd’hui, le seul discours qu’elle (l’institution)
offre est un modèle "sémio préventif" qui consiste à repérer les signes nous permettant de dépister ceux qui sont
radicalisés en vue de leur neutralisation, c’est-à-dire la préemption de l’événement. Les cognitivistes sont au pouvoir
et leur théologie est faite d’algorithmes. Notre problème est de retrouver une interprétation du mal qui reconnaisse
l’humanité des radicalisés et qui permette aux institutions d’accompagner l’évolution de leur mentalité" (Antoine
Garapon, ESPRIT, Nov.2016, p. 71).
15 Ce n’est pas nouveau et un court séjour à l’hôpital ouvre les yeux : inégalités entre les métiers, inégalités entre les
chambres communes et les chambres individuelles. Dans ce dernier cas, médecine à deux vitesses, à deux
scientificités, à deux prix ?
16 Un peu avant, Antoine Garapon disait encore : "Quelque chose aujourd’hui me trouble : il y une confusion entre la
matérialité et l’immatérialité. On condamne des gens mais on ne sait pas ce qu’ils ont fait...on confond les menances
et les passages à l’acte. On retrouve cela dans l’idée de dangérosité : notre système a de plus en plus de difficulté à
distinguer ce qui de l’ordre du fait matériel et ce qui reste virtuel.... Cela pose un véritable problème : on fait un
procès d’intention..." (Antoine Garapon, ESPRIT, Nov. 2016, p. 69).

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