Claude Autant-Lara : La traversée de Paris (1956)

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Claude Autant-Lara : La traversée de Paris (1956)
Claude Autant-Lara : La traversée de Paris (1956)
Après guerre, nombreux sont les films accordant une place essentielle au scénario et aux
dialogues. Mais les jeunes critiques des Cahiers du cinéma, revue créée au début des années
50, fustigent cette pratique. Les réalisateurs ne seraient que les exécutants des scénaristes et
n’apporteraient aucune inventivité à la mise en scène. Ils nomment ironiquement cette
pratique « la Qualité française ». Sont notamment visés Claude Autant-Lara, Pierre Bost et
Jean Aurenche. Ce dernier a pourtant écrit le scénario d’un grand film du réalisme poétique,
Hôtel du Nord de Marcel Carné (1938). A la même époque il commence à travailler avec
Claude Autant-Lara, puis à partir de 1943 sur Douce avec Pierre Bost. Celui-ci écrit les
dialogues tandis qu’Aurenche s’occupe du scénario. Leur collaboration est bientôt identifiée
sous l’appellation « Aurenchébost », souvent associée à celle de Claude Autant-Lara.
L’avis de Nekochka :
Jean Gabin donne toute la mesure d’un personnage excessif dans ses propos, insultant les
tenanciers puis les clients qu’il finit par traiter de « salauds de pauvres ». Le personnage de
Bourvil apporte ici un complément plus modéré qui pondère cette scène pourtant verbalement
violente. Le sujet est sensible puisqu’il s’agit du marché noir sous l’Occupation et de la
délation possible par ces « pauvres » ou par les tenanciers, asservis par la peur, mais tout de
même capables d’exploiter une jeune fille juive. S’il est souhaitable que le metteur en scène
ne soit pas juste un exécutant comme le reprochaient les critiques des Cahiers du cinéma, il
l’est tout autant que les comédiens ne soient pas juste des pantins asservis à la mise en scène.
L’intérêt d’un film peut aussi dépendre des dialogues et des comédiens qui les portent.
Nekochka : filmothèque du net

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