Le Christ druze et l`Inde éternelle

Le Christ druze
et l’Inde éternelle
Dans la même collection
Monique Lise Cohen, Récit des jours et veille du livre, Orizons, 2008
Jad Hatem, La poésie de l’extase amoureuse, Shakespeare et
Louise Labé, Orizons, 2008
Jad Hatem, L’art comme autobiographie de la subjectivité
absolue, Schelling, Balzac, Henry, Orizons, 2009
Monique Lise Cohen, Emmanuel Lévinas et Henri Meschonnic, résonnances prophétiques, Orizons, 2011
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2011
Jad Hatem, Rupture d’identité et roman familial, Orizons, 2011
Jad Hatem, Barbey d’Aurevilly et Schelling, Orizons, 2013
Jad Hatem, Liberté humaine et divine ironie. Schelling avec
Luther, Orizons, 2013
Paul Saadé, La demeure du Don, Orizons, 2013
Gianfranco Stroppini de Focara, D’Alexandre à Jésus, Orizons, 2013
Bernard Forthomme, Une logique de la folie, Orizons, 2014
Jad Hatem, Le Vin éternel — Sur Ibn Al-Fâriḍ, Orizons, 2014
Jad Hatem, Un bruit d’avoir été. Sur Qohélet, Orizons, 2014
Laurent Millischer, Heidegger ou la détresse du monde, Orizons, 2014
Roland Vaschalde, À l’Orient de Michel Henry, Orizons, 2014
Nicole Hatem, Raïssa Maritain ou le courage philosophique,
Orizons, 2015
Jad Hatem, Messianités — Kafka, Kazantzaki, Böll, Tournier,
Kemal, Orizons, 2015
Jad Hatem, Empédocle, Qohélet, Bar Hebraeus, Orizons, 2015
Jad Hatem
Le Christ druze
et l’Inde éternelle
2016
« S’il y avait un Dieu, il aurait vécu dans
un instant précis, un seul instant sans plus :
l’instant de l’aurore » (Rabî‘ Jâbir, Shây
aswad).
Avant-propos
L
e nom de la religion druze, née au Caire sous
le règne (996‑1021) du calife fatimide al-Ḥâkim
bi-Amr Allâh, provient d’un de ses propagateurs
(bientôt en rupture de ban), Darazî, qui la répandit
en Syrie où elle prit souche après qu’elle fut éradiquée en Égypte suite au meurtre du souverain (ou,
selon les druzes, à sa volontaire occultation et son
triomphal retour). Le véritable fondateur de la religion est un persan du nom de Ḥamza ibn ‘Alî qui,
avec Ismâ‘îl al-Tamîmî et Bahâ’uddîne Muqtanâ,
rédigea les Épîtres de la Sagesse constituant le livre
sacré. Influencée par la théologie et la philosophie
ismaéliennes, la doctrine druze hérite de leur théorie des Dignitaires (ḥudûd, littéralement : limites).
Toutefois, elle s’en écarte par deux traits essentiels :
1/ les siens sont incarnés sans retour, et leurs âmes
transmigrent, comme d’ailleurs celles de tous les
humains. 2/ l’Un se présente en figure humaine afin
d’instruire les hommes. On lui connaît dix appari-
10
Le Christ druze et l’Inde éternelle
tions dans l’histoire, Al-‘Alî al-A‘lâ, al-Bâr, Abû
Zakariyyâ, al-‘Alî, al-Mu‘ill, al-Qâ’im, al-Manṣûr,
al-Mu‘izz, al-‘Azîz, et enfin, l’ultime, al-Ḥâkim1.
J’ai consacré un précédent ouvrage, Dieu en
guise d’homme dans le druzisme2, à l’étude du
noyau doctrinal de la religion jalousement tenu
secret. L’enquête s’est poursuivie dans Le Traité
christologique du Calife al-Mu‘izz, le druzisme et
le nusayrisme3 où j’ai procédé à l’analyse détaillée
d’un passage des Épîtres de la Sagesse comportant
une citation coranique et dans Le roman druze :
amour interdit et visage divin4. Le présent essai
s’applique à dégager les linéaments de la christologie druze et à proposer quelques réflexions sur
le rapport du druzisme et du Védânta. Après avoir
donné, dans mon deuxième essai, une idée de l’exégèse druze du Coran, je me propose ici d’examiner celle de l’Évangile et du Credo de Nicée. En
mettant en évidence les distorsions auxquelles sont
soumis les textes sacrés et dogmatiques, dans leur
contenu d’abord, mais aussi dans leur forme, je
poursuis deux buts : marquer l’originalité de la nouvelle religion par rapport aux autres et compléter
1.
2..
3.
4..
Il est bien spécifié qu’il n’y en aura pas d’autre. Hamza ibn
‘Alî, Ismâ‘îl al-Tamîmî, Bahâ’uddîne al-Samûqî, Rasâ’il alḤikmat, Paris, 1980, p. 257, 343. Désormais : E.
Paris, Librairie de l’Orient, 2006.
Éditions du Cygne, Paris, 2013, section III.
Paris, Éditions du Cygne, 2014.
Avant-propos 11
l’interprétation déjà proposée. Deux lacunes sont
à signaler à ce propos : je ne m’engage pas dans
une étude exhaustive de ladite exégèse et de ses
méthodes et je n’envisage pas celle que les druzes
font de leurs Épîtres.
Table des matières
Avant-propos..................................................................9
Chapitre I
Le Messie et le Prophète...........................................13
Chapitre II
Dieu et son Dieu..........................................................29
L’interprétation
d’un article du Symbole de Nicée
par Bahâ’uddîne .........................................................29
Chapitre III
Védânta et druzisme...................................................49
I. Kamal Jumblatt, poète et advaïtin......................51
II. Çankara et le druzisme.........................................69
III. Athènes ou Bénarès.............................................82
Appendice......................................................................87
106
Le Christ druze et l’Inde éternelle
Concordance.................................................................95
Du même auteur.........................................................97
Table des matières.....................................................105