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Collège Notre-Dame
de Jamhour
Examen d’Histoire Géographie
Série L
Durée de l’épreuve : 4 heures
Les calculatrices ne sont pas autorisées.
Ce sujet comporte 3 pages numérotées de 1/3 à 3/3
Le candidat doit traiter UN des deux sujets de géographie de la première partie
et LE sujet d’histoire de la seconde partie
La bonne présentation, la propreté et la lisibilité
de la copie rendue par l’élève seront valorisées (1 point/20)
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PREMIÈRE PARTIE
Composition
Le candidat traite l’un des deux sujets proposés.
Sujet 1 : L’Afrique face aux défis du développement et de la mondialisation.
Sujet 2 : L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et les enjeux de la croissance.
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DEUXIÈME PARTIE
Etude critique d’un document d’histoire
Gouverner la France en temps de cohabitation
Consigne : Etudiez la vision que ce document donne de la cohabitation. Utilisez vos
connaissances pour montrer les limites de cette interprétation.
François Mitterrand et Jacques Chirac représentés en Dupond et Dupont lors de la 1ère cohabitation (1986-1988).
Dessin de Wolinski paru dans Libération, le 15 janvier 1987.
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Correction du sujet de composition n. 1
Sujet : L’Afrique face aux défis du développement et de la
mondialisation.
L’Afrique, ou le « Continent Noir » est un espace qui souffre actuellement de nombreuses difficultés
[contextualisation : le sujet est introduit, ses bornes spatiotemporelles sont posées]. Il peine à
amorcer un « développement » [1er mot clef], c'est-à-dire un processus économique qui doit aboutir à une
amélioration des conditions de vie de sa population, comme l’accès aux soins, à l’éducation, à la satisfaction des
besoins alimentaires, énergétiques, en logements, etc. Cet espace reste dans l’ensemble très mal intégré à la
« mondialisation » [2ème mot clef], autrement dit à ce processus de rapprochement des territoires, caractérisé par
l’intensification des échanges et la mise en place d’interdépendances économiques. De nombreux territoires de
ce continent sont délaissés, voire marginalisés par celle-ci. Mais progressivement, les choses changent [analyse
du sujet et définition des mots-clefs]. A quelles difficultés le continent africain est-il confronté et de quels
atouts dispose-t-il ? Quelles perspectives quant à son insertion dans la mondialisation ce continent présente-t-il
aujourd’hui ? [La problématique du sujet est posée] Nous allons, dans trois parties différentes montrer que
l’Afrique est un continent qui souffre de retards (I), dispose d’importants atouts (II) et qu’il présente de nos jours
d’intéressantes perspectives d’intégration (III) [annonce du plan].
L’Afrique est le théâtre de guerres incessantes [phase introductive]. Une grande partie de ce continent fait
partie de « l’Arc de crises », qui s’étend jusqu’au Pakistan et à l’Inde, en raison des conflits et tensions qui s’y
multiplient, des litiges territoriaux, des guerres civiles à caractère ethnico-religieux et même de génocides (le
Rwanda dans les années 1990) parfois, des révolutions, comme les « printemps arabes » de 2011, par exemple, qui
ont provoqué la chute de nombreux dictateurs (Ben-Ali, Kadhafi, H. Moubarak). La présence de milices et de
groupes armés terroristes, dont certains sont affiliés à Al-Qaeda comme AQMI et les Chebabs en Somalie, ou à
Daesh comme Boko Haram au Nigéria, par exemple, complique les choses. Ces groupuscules terroristes sont un
facteur de déstabilisation et de sous-développement très important qui provoque constamment des guerres, des
déplacements de populations, des désordres de toutes sortes, ce qui fait fuir les investisseurs et favorise la mise en
place de réseaux mafieux ainsi que la floraison de trafics de toutes sortes : drogues, armes, êtres humains, actes de
piraterie, etc.
De manière générale, l’Afrique est un continent où l’absence de développement et le mal-développement
sont une réalité. La pauvreté y est massive et très répandue : 400 millions d’habitants y vivent avec moins d’un
dollar et demi par jour. Ils habitent des zones rurales, enclavées le plus souvent, ou des bidonvilles. Le taux
d’analphabétisme est très important sur ce continent qui compte également le taux de mortalité le plus élevé au
monde, à cause des guerres, de l’absence de systèmes de santé performants mais aussi, de l’absence de systèmes
éducatifs, etc. Par ailleurs, ce continent présente des risques sanitaires importants. Les épidémies et autres
maladies qui le touchent sont nombreuses comme Ebola, le Sida, le paludisme, etc. L’Afrique est le continent qui
concentre le plus grand nombre de PMA (pays les moins avancés), c'est-à-dire les pays les plus pauvres du monde
(IDH < à 0,5). On y compte une bonne trentaine sur les cinquante recensés récemment, qui sont localisés en Afrique
subsaharienne pour la plupart : Mauritanie, Niger, Mali, Tchad, Libéria, Sierra-Léone, etc.
La part du PIB africain dans le PIB mondial est de 3%, ce qui est très faible, voire ridicule. Ce continent ne
polarise, c'est-à-dire qu’il ne reçoit et n’émet que très peu de flux, ce qui explique le fait qu’il soit en marge des
échanges et du processus de mondialisation. Cette affirmation est illustrée par le fait que l’Afrique ne compte
aucune ville mondiale importante. L’absence d’infrastructures modernes et performantes – plateformes
aéroportuaires, portuaires, servant de hubs ; réseaux routiers, autoroutiers, voies ferrées de type LGV, etc. permettant de connecter ce continent à la mondialisation est criante. Enfin, l’Afrique est un continent sousindustrialisé qui doit importer de nombreux produits manufacturés, ce qui ne fait, somme toute, qu’aggraver cette
tendance. Pourtant, cet espace dispose d’atouts nombreux [phrase introductive].
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L’Afrique est un continent qui est convoité pour ses ressources énergétiques, minières, mais également
pour ses productions agricoles [phrase introductive]. La présence de pétrole et de gaz naturel est importante
dans le Maghreb (Algérie, Lybie) mais aussi dans le Golfe de Guinée (Nigéria, Congo Brazzaville, Angola, etc.) et
au Soudan. On y trouve beaucoup de métaux et de matières premières de toutes sortes : fer, aluminium, cuivre,
métaux précieux (or, platine, argent), etc., mais également des pierres précieuses (diamants) surtout en Afrique du
Sud. L’Afrique recèle une grande part des réserves mondiales. Ce continent est également convoité pour sa
production agricole et ses terres cultivables, les « terres arables », qui donnent lieu à des activités de « land
grabbing ». Cet intérêt pour ces richesses suscite l’appétit de pays émergents – surtout ceux de la Chine, de l’Inde,
du Brésil mais aussi de la Turquie, d’Israël, etc.- qui y investissent en vue de sécuriser leur approvisionnement en
productions agricoles, en matières premières et énergétiques.
Ces dix dernières années, l’Afrique a été le théâtre du développement de réseaux de télécommunications, de
grands aménagements routiers, portuaires et aéroportuaires, ferroviaires, etc. Ce développement a été impulsé
par l’émergence d’Etats surnommés les « Lions africains » qui sont devenus des pays qui comptent, comme
l’Afrique du Sud, un BRICS, véritable moteur régional du développement économique en Afrique australe,
mais également des pays producteurs de pétrole comme le Nigéria, l’Algérie, qui disposent, grâce à leurs
exportations d’hydrocarbures, d’une manne financière conséquente. D’autres pays comme le Maroc, la Tunisie et
l’Egypte sont des « pays ateliers » qui attirent des délocalisations et des opérations de sous-traitance. Ils
polarisent donc des flux de toutes sortes (financiers, marchands, etc.). L’Afrique présente donc d’importantes
perspectives, elle doit toutefois surmonter de nombreux obstacles [phrase de transition].
L’accroissement démographique est trop important en Afrique où la population a vu son nombre
multiplié par cinq depuis les années 1950 [phrase introductive]. Cet accroissement pose par conséquent de gros
problèmes, car il faut nourrir ces populations, les vêtir, les éduquer, les soigner, assurer leurs besoins énergétiques
etc., subvenir à tous ces besoins est un très gros défi. Cet excédent démographique stimule les migrations internes
et internationales. Celles-ci causent par ailleurs une explosion urbaine qui favorise l’émergence de mégapoles de
plus en plus peuplées comme Le Caire en Egypte (18 millions d’habitants), Lagos au Nigéria, etc.
La famine existe sur le continent africain malgré les progrès réalisés par l’agriculture comme, par exemple,
l’utilisation de variétés de riz à fort rendement. Par contre, ces progrès sont menacés, d’une part, par l’extension
des conflits, mais aussi par la sécheresse provoquée par les changements climatiques à une échelle mondiale,
d’autre part. Enfin, l’agriculture d’exportation provoque la dégradation des sols et conduit souvent à une
déforestation massive.
La croissance en Afrique est surtout fondée sur des exportations de matières premières et de ressources
énergétiques qui n’ont que très peu d’effets sur le développement des sociétés. L’enrichissement qu’elles causent
met en place une « économie de rente ». L’instabilité politique, omniprésente sur ce continent, favorise
l’émergence de réseaux illicites et des trafics multiformes qui, tout compte fait, freinent le développement dans
certains pays. En outre, l’absence d’une organisation régionale efficace type-UE ou ALENA est un problème que
les africains doivent surmonter. Enfin, il existe des inégalités socio-spatiales très fortes à toutes les échelles en
Afrique : pays, régions, villes, etc. Le développement de l’Afrique et son insertion dans la mondialisation doit
passer par l’absorption de ces contrastes socioéconomiques.
En conclusion, l’Afrique est un continent confronté à une multitude de problèmes. Cet espace dispose
pourtant de nombreux atouts et commence progressivement, mais non sans mal, à surmonter toutes ces difficultés
[volet de fermeture : phrases résumant le développement et répondant à la problématique soulevée
par le sujet]. Les premiers signes avant-coureurs de l’émergence du continent africain se sont manifestés dès
2006 par l’organisation d’évènements sportifs mondiaux comme la coupe du monde de football en Afrique du
Sud.
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Sujet : L’Afrique face aux défis du développement et de la
mondialisation.
Introduction
L’Afrique, ou le « Continent Noir » est un espace qui souffre actuellement de nombreuses difficultés
[contextualisation : le sujet est introduit, ses bornes spatiotemporelles sont posées]. Il peine à
amorcer un « développement » [1er mot clef], c'est-à-dire un processus économique qui doit aboutir à une
amélioration des conditions de vie de sa population, comme l’accès aux soins, à l’éducation, à la satisfaction des
besoins alimentaires, énergétiques, en logements, etc. Cet espace reste dans l’ensemble très mal intégré à la
« mondialisation » [2ème mot clef], autrement dit à ce processus de rapprochement des territoires, caractérisé par
l’intensification des échanges et la mise en place d’interdépendances économiques. De nombreux territoires de
ce continent sont délaissés, voire marginalisés par celle-ci. Mais progressivement, les choses changent [analyse
du sujet et définition des mots-clefs]. A quelles difficultés le continent africain est-il confronté et de quels
atouts dispose-t-il ? Quelles perspectives quant à son insertion dans la mondialisation ce continent présente-t-il
aujourd’hui ? [La problématique du sujet est posée] Nous allons, dans trois parties différentes montrer que
l’Afrique est un continent qui souffre de retards (I), dispose d’importants atouts (II) et qu’il présente de nos jours
d’intéressantes perspectives d’intégration (III) [annonce du plan].
Plan (proposition)
I-
Un continent qui souffre de retards :
A- Une instabilité récurrente.
B- Des retards de développement.
C- Un continent en marge de la mondialisation.
II-
Un continent qui dispose pourtant de nombreux atouts :
A- D’importantes ressources naturelles.
B- Et un début d’intégration.
III-
Les défis et les perspectives du continent africain :
A- Le défi de la croissance démographique.
B- Le défi alimentaire.
C- Des blocages importants à surmonter.
Conclusion
En conclusion, l’Afrique est un continent confronté à une multitude de problèmes. Cet espace dispose
pourtant de nombreux atouts et commence progressivement, mais non sans mal, à surmonter toutes ces difficultés
[volet de fermeture : phrases résumant le développement et répondant à la problématique soulevée
par le sujet]. Les premiers signes avant-coureurs de l’émergence du continent africain se sont manifestés dès
2006 par l’organisation d’évènements sportifs mondiaux comme la coupe du monde de football en Afrique du
Sud.
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Correction du sujet de composition n. 2
Sujet : L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et les
enjeux de la croissance.
L’Asie du Sud et de l’Est est une aire floue, mal délimitée qui correspond à ce que l’on appelle couramment
l’Asie orientale. Elle s’étend du Japon jusqu’à l’Afghanistan en passant par la Chine, l’Indonésie et la péninsule
indochinoise [contextualisation : le sujet est introduit, ses bornes spatiotemporelles sont posées].
Cette aire est un confrontée à un problème démographique important car elle contient trois très grands foyers de
peuplement, soit en pratique 55% de la population mondiale. Elle connaît, depuis la fin des années 60-70, une très
forte « croissance » économique, c'est-à-dire un enrichissement général, qui s’est poursuivi et traduit par des
décollages successifs [analyse du sujet à partir de la définition des mots clefs]. Pourquoi peut-on affirmer
que dans l’Asie du Sud et de l’Est la question démographique reste un vrai défi ? Comment caractériser la
croissance économique de cet espace ? Quelles sont ses faiblesses ? [La problématique du sujet est posée]
Nous allons dans trois parties différentes voir que l’Asie du Sud et de l’Est est une aire fortement peuplée qui
s’urbanise rapidement (I), qu’elle connaît une très forte croissance économique (II), mais que cette aire reste
confrontée à de nombreuses difficultés (III) [annonce du plan].
L’Asie du Sud et de l’Est est un très ancien et grand foyer de peuplement. 55% de la population mondiale y
réside, soit environ 4 milliards d’habitants [phrase introductive]. La population y est néanmoins inégalement
répartie. Les pays les plus peuplés sont la Chine (1,35 milliard), l’Inde (1,25 milliards), deux géants
démographiques. Les autres pays importants sur un plan démographique sont l’Indonésie, le Pakistan, le
Bangladesh, le Japon, le Vietnam, les Philippines et la Corée du Sud. Sur un plan démographique, l’Asie du
Sud est plus dynamique que l’Asie de l’Est. Des pays comme l’Afghanistan, l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh
connaissent une explosion à ce niveau. Le taux de fécondité y est élevé. L’accroissement démographique du
Vietnam, de l’Indonésie est soutenue, celle de la Chine et des deux Corée connaît un fort ralentissement, dû pour
la Chine à la politique de « l’enfant unique » mise en place et encouragée par les pouvoirs publics de ce pays. Le
Japon quant à lui est en déclin et sa population est vieillissante.
Sur un plan urbain, l’Asie du Sud et de l’Est compte de nombreuses et importantes mégapoles comme Tokyo
(Japon), Séoul (Corée du Sud), Pékin, Shanghai (Chine), Dacca (Bangladesh), Delhi et Mumbai (Inde), etc. De
manière générale, cette aire s’urbanise rapidement mais les situations sont contrastées. L’Asie de l’Est est plus
urbanisée que celle du Sud. Des pays comme le Japon ou la Corée du Sud ont un taux d’urbanisation supérieur à
80%. En Chine, ce processus s’accélère : l’urbanisation se poursuit, soutenue par un fort exode rural. L’Asie du
Sud est par contre moins urbanisée. Sa population est majoritairement rurale mais les perspectives de croissance
urbaine y sont très importantes avec une forte tendance à la « bidonvilisation » comme ceci est le cas à Mumbai
avec ses « Slums », dont certains sont situés dans le centre ville, à Delhi, à Karachi, ou à Dacca, notamment. L’Asie
du Sud et de l’Est est une aire peuplée qui connaît cependant un essor économique spectaculaire [phrase de
transition].
L’Asie du Sud et de l’Est est un pôle majeur de l’économie mondiale [phrase introductive]. Cette aire
produit plus du tiers de la richesse mondiale et occupe une place très importante dans le commerce
international. Cet espace comprend d’importantes puissances économiques mondiales. D’abord le Japon (3ème
rang mondial), une puissance économique « établie » ; ensuite, la Chine, une puissance « émergente », un BRICS
qui occupe la seconde place économique à une échelle mondiale (depuis 2010), et les « Dragons », autrement dit la
Corée du Sud, Taïwan et Singapour, qui sont des pays du Nord, mais également de redoutables puissances
commerciales. Enfin, il convient aussi d’inclure dans cette aire l’Inde, un BRICS, ainsi que certains pays « ateliers »
de l’Asie du Sud-Est comme la Malaisie, la Thaïlande, les Philippines et l’Indonésie. De manière générale, cette
aire connaît une très forte croissance économique. Sa puissance est essentiellement industrielle : le Japon et les
Dragons maîtrisent d’importants secteurs industriels du « high-tech » comme les nanotechnologies, la robotique,
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l’électronique de pointe et la recherche fondamentale, etc., mais également des secteurs plus classiques comme les
industries automobile, chimique, etc. ; la Chine est « l’usine du monde » et l’Inde dispose quant à elle d’un fort
secteur de services.
Le décollage économique régional a été amorcé par le Japon. Ce dernier, qui avait déjà connu sa « révolution
industrielle » vers la fin du XIXème siècle, avait été vaincu par les Etats-Unis en 1945. Avec le déclenchement de la
Guerre froide, il devient leur allié et reçoit une aide économique et financière dans le cadre de la doctrine
Truman - politique du « Containment » -. Il amorce alors un décollage économique, doublé d’une montée en
gamme industrielle et de délocalisations d’industries polluantes et à faible valeur ajoutée vers d’autres pays de
l’Asie Orientale : Dragons d’abord, pays ateliers ensuite, etc. Durant cette période de « haute croissance » (195080), cette situation provoque ainsi un décollage économique régional, qualifié par certains économistes « d’envol
des oies sauvages ». Dans les années 80, la Chine s’ouvre au monde, avec la politique réformiste de Deng Xiaoping et
rejoint le peloton. Elle est suivie de nombreux pays « ateliers » de l’Asie du Sud-Est. Le processus
d’industrialisation, initié par le Japon, se poursuit et se diffuse à toute l’Asie Orientale. La plupart des pays de
cette aire, à l’instar du Japon à ses débuts, accueillent des industries à faible valeur ajoutée puis opèrent une
montée en gamme industrielle. Au fur et à mesure que celle-ci se poursuit, de nombreuses délocalisations et
opérations de sous-traitance viennent compléter ce processus, entraînant ainsi, un enrichissement régional
généralisé.
Le développement économique de l’Asie du sud et de l’Est s’accompagne d’une intégration croissante. Elle est
illustrée par l’intensification des échanges intra-zone qui résultent le plus souvent d’une division internationale
du processus productif (DIPP) et de délocalisations successives d’activités polluantes ou à faible valeur ajoutée
vers les pays les moins développés de l’aire. Cette intégration économique crée de fortes interdépendances entres
les pays de l’aire comme l’ont démontré en 2011, la destruction par un tsunami d’usines de composants électroniques
au Japon. Cette catastrophe naturelle a paralysé pendant plusieurs semaines toute la filière informatique de l’Asie
Orientale. Ceci étant dit, l’Asie du Sud et de l’Est est confrontée aujourd’hui à de nombreuses difficultés
[phrase de transition].
Sur un plan économique, de très fortes inégalités se retrouvent à toutes les échelles dans cette région
[phrase introductive]. La pauvreté reste massive et très présente dans l’Asie du Sud qui compte de nombreux
PMA (pays les moins avancés) comme l’Afghanistan, le Pakistan, le Bangladesh, le Myanmar, etc. A l’échelle
nationale, les inégalités restent frappantes entre villes et campagnes et à l’échelle locale, les bidonvilles se
juxtaposent aux quartiers riches des grandes villes comme ceci est le cas à Mumbai, Calcutta, Delhi, Dacca,
Manille, etc. Par ailleurs, certains pays connaissent un vieillissement de leur population (Japon), couplé parfois d’un
déséquilibre des sexes (le cas de la Chine). Ce déclin démographique est, en outre, lourd de conséquences sur un plan
économique.
L’Asie du Sud et de l’Est est une aire confrontée à de nombreux problèmes environnementaux. La pollution
industrielle y est très importante et touche de nombreux territoires. Le taux d’émission de CO2, c’est-à-dire de gaz à
effet de serre (GES) reste très élevé dans certaines villes. Les sociétés vivant dans cette aire sont également
confrontées à un problème de recyclage des déchets. Par ailleurs, la déforestation est un autre grand problème qui se
pose dans certains pays, de même que la désertification d’espaces, en Inde et en Chine. Enfin, cette aire doit affronter
d’importants aléas naturels qui causent des ravages : typhons, séismes fréquents, tsunamis et la très forte densité
est un facteur aggravant.
Sur un plan géopolitique, les mésententes, tensions et rivalités sont nombreuses en Asie du Sud et du SudEst. Le Japon, par exemple, traîne un lourd héritage colonial. L’invasion de la Mandchourie et de la Chine littorale
dans les années trente et les crimes de guerre et exactions commis par les armées japonaises en Chine (à Nankin en
1937-38, par exemple) ont laissé de profondes séquelles. De plus, d’importants litiges territoriaux opposent Japon à
la Chine en mer de Chine. La Japon y a conquis des îles que la Chine (Senkaku/Diaoyu) revendique, de même qu’elle
conteste le tracé de la ZEE japonaise dans une région supposée riche en hydrocarbures. Ces deux puissances se
disputent, par surcroît, le leadership régional de l’Asie Orientale. La Chine, quant à elle, entretient de délicates
sinon mauvaises relations avec tous ses voisins : elle réclame le rattachement de Taïwan à la mère-patrie ; ses
relations avec les Philippines et le Vietnam sont entachées de querelles en mer de Chine orientale (au sujet des îles
Spratley et Paracel, par exemple). Ses relations avec l’Inde, une grande puissance régionale, sont plutôt tendues (le
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contentieux territorial porte sur une partie du Cachemire annexée par la Chine dans les années soixante). En outre, la
Chine est accusée de soutenir le régime dictatorial de Pyongyang, un Etat « voyou », qui a une attitude belliqueuse
et menace tous ses voisins. Ces tensions géopolitiques récurrentes sont un obstacle de taille à la mise en place d’une
organisation régionale type-UE ou ALENA, c'est-à-dire un accord de libre-échange ou un marché commun en
mesure de dynamiser le commerce régional.
Pour conclure, l’Asie du Sud et de l’Est est une aire surpeuplée qui connaît une urbanisation rapide. Sa
croissance économique importante et soutenue se heurte à des difficultés nombreuses et variées [volet de
fermeture : phrases résumant le développement et répondant à la problématique soulevée en
introduction]. Alors que son décollage économique a été impulsé par le Japon, l’Asie du Sud et de l’Est est
devenue aujourd’hui une aire multipolaire dominée par la Chine, une superpuissance « en construction » [volet
d’ouverture en relation avec le sujet].
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Sujet : L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et les
enjeux de la croissance.
Introduction
L’Asie du Sud et de l’Est est une aire floue, mal délimitée qui correspond à ce que l’on appelle couramment
l’Asie orientale. Elle s’étend du Japon jusqu’à l’Afghanistan en passant par la Chine, l’Indonésie et la péninsule
indochinoise [contextualisation : le sujet est introduit, ses bornes spatiotemporelles sont posées].
Cette aire est un confrontée à un problème démographique important car elle contient trois très grands foyers de
peuplement, soit en pratique 55% de la population mondiale. Elle connaît, depuis la fin des années 60-70, une très
forte « croissance » économique, c'est-à-dire un enrichissement général, qui s’est poursuivi et traduit par des
décollages successifs [analyse du sujet à partir de la définition des mots clefs]. Pourquoi peut-on affirmer
que dans l’Asie du Sud et de l’Est la question démographique reste un vrai défi ? Comment caractériser la
croissance économique de cet espace ? Quelles sont ses faiblesses ? [La problématique du sujet est posée]
Nous allons dans trois parties différentes voir que l’Asie du Sud et de l’Est est une aire fortement peuplée qui
s’urbanise rapidement (I), qu’elle connaît une très forte croissance économique (II), mais que cette aire reste
confrontée à de nombreuses difficultés (III) [annonce du plan].
Plan (proposition)
I- Une aire fortement peuplée qui s’urbanise rapidement :
A- Un grand foyer de peuplement mais des situations contrastées.
B- Une urbanisation rapide et une bidonvilisation.
II-
Une aire en très forte croissance économique :
A- Un pôle important de l’économie mondiale.
B- Une croissance résultant de décollages successifs.
C- Une aire de très fortes interdépendances.
III-
Une aire confrontée à de nombreux problèmes :
A- De fortes inégalités socioéconomiques régionales et un vieillissement de la population.
B- Des problèmes environnementaux aigus.
C- Des tensions géopolitiques qui perdurent et absence d’une organisation régionale efficace.
Conclusion
Pour conclure, l’Asie du Sud et de l’Est est une aire surpeuplée qui connaît une urbanisation rapide. Sa
croissance économique importante et soutenue se heurte à des difficultés nombreuses et variées [volet de
fermeture : phrases résumant le développement et répondant à la problématique soulevée en
introduction]. Alors que son décollage économique a été impulsé par le Japon, l’Asie du Sud et de l’Est est
devenue aujourd’hui une aire multipolaire dominée par la Chine, une superpuissance « en construction » [volet
d’ouverture en relation avec le sujet].
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Correction de l’étude critique de document
Ce document est une caricature réalisée par Wolinski, publiée le 15 janvier 1987 dans le quotidien de
gauche « Libération ». Quelle vision ce document nous donne-t-il de la cohabitation et quelles en sont ses
limites ? [Introduction : le document est brièvement présenté et une petite question reprenant
l’intitulé de la consigne est posée]
Nous apercevons sur ce dessin F. Mitterrand, le président de la République (1981-1995), et J. Chirac, son
premier ministre de l’époque caricaturés en « Dupond et Dupont » de la bande dessinée Tintin. Ils sont vêtus de
manière identique (« chapeau noir », « costume noir », « parapluie »), ont la même attitude et tiennent quasiment
le même discours (« il neige », « je dirais même plus…il neige »), ils sont tous les deux sur un même « nuage » (ce
qui suggère que la coexistence au sein de l’exécutif est paradisiaque). Cette caricature suggère que la cohabitation,
c'est-à-dire le fait d’avoir à la tête de l’exécutif un président de la République et un premier ministre
appartenant à des partis politiques idéologiquement opposés (Parti socialiste/gauche et RPR/droite gaulliste, en
l’espèce), se déroule admirablement bien et que l’entente entre F. Mitterrand et J. Chirac est cordiale. Cette
configuration politique inédite s’était présentée pour la première fois entre 1986 et 1988. A cette époque, le Parti
socialiste avait subi un revers électoral aux élections législatives qui avaient été remportées par la Droite (RPR et
UDF). Le président de la République avait donc trois possibilités : démissionner, dissoudre l’Assemblée nationale,
ou cohabiter avec un premier ministre qui n’était pas de son camp politique. Cette dernière option avait été
retenue par F. Mitterrand. Ensuite entre 1993 et 1995, une nouvelle cohabitation avait eu lieu entre F. Mitterrand et E.
Balladur, et enfin, entre 1997 et 2002, entre J. Chirac et L. Jospin. La cohabitation, qui n’était pas originellement
prévue par les rédacteurs de la constitution de la Vème République, avait contribué à affaiblir considérablement le
pouvoir exécutif qui était devenu bicéphale, ce qui est contraire à l’esprit de la constitution de la Vème
République ainsi qu’à la lecture présidentielle qui en avait découlé.
La vision que donne ce document est idyllique, loin de correspondre à la réalité. En fait, cette première
cohabitation, à laquelle fait allusion cette caricature, s’était très mal passée entre F. Mitterrand et J. Chirac. Les
querelles et les litiges étaient nombreux, quasi-quotidiens, entre le Président et le Premier ministre. Lors des
privatisations décidées par le Gouvernement, F. Mitterrand avait par exemple manifesté son désaccord
publiquement et s’était opposé à la politique libérale de J. Chirac. En outre, au regard de la taille des
personnages, ce document suggère que le premier ministre dispose de plus de pouvoirs que le président de la
République. Cette affirmation est très discutable, car même en temps de cohabitation, le Président conserve un rôle
« éminent », non plus « prééminent », comme en temps normal, lorsqu’il s’appuie sur une majorité parlementaire
qui lui est favorable. En effet, le président de la République est élu au suffrage universel et dispose par
conséquent d’une légitimité qui lui est propre (un « lien direct » entre le président et les électeurs). Il préside le
Conseil des ministres (art. 9 de la constitution du 4 octobre 1958), il peut dissoudre l’Assemblée nationale (art. 12)
et donc provoquer des élections législatives anticipées, initier un référendum (art. 11), etc. De plus, le Président
conserve le « domaine réservé », autrement dit il garde la main haute sur les affaires étrangères et les questions
afférant à la défense nationale.
Pour conclure, ce document nous livre une vision peu conforme à la réalité. Contrairement à ce qu’il
suggère, la première cohabitation s’était mal déroulée et avait affaibli le pouvoir exécutif, ce qui a conduit par
la suite à une modification constitutionnelle. Depuis la réforme de 2000, le président de la République est désormais
élu pour cinq (quinquennat) et non plus sept ans (septennat), comme par le passé [conclusion : une ou deux
phrases résumant le contenu du développement].
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