CAFOUILLAGES AU PARqUET DE PORT-AU-PRINCE

Transcription

CAFOUILLAGES AU PARqUET DE PORT-AU-PRINCE
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00
HAÏTI LIBERTÉ
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE
1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210
Tel: 718-421-0162
Email: [email protected]
Web: www.haitiliberte.com
Manifestasyon nan tout
peyi a kont Martelly
Page 6
Lekòl gratis :
Un leurre en plus
Radicalisation des
manifestants contre Martelly
Page 7
Voir page 4
L'insouciance de Martelly a finalement irrité le peuple. Cérémonie invoquant Dessalines devant le
Saint Jean Bosco avant le départ de la manifestation du 30 septembre dernier
Grande manifestation
contre Martelly au
Brooklyn College
Page 10
Cafouillages au Parquet
de Port-au-Prince
Voir page 4
Me Jean Renel Sénatus (à droite), commissaire du gouvernement s'est vu démis de ses fonctions. Il a été révoqué par le
ministre de la Justice Me Jean Renel Sanon
Hugo Chavez affirme
que le 7 octobre les
portes de l’avenir
s’ouvriront !
Page 17
Editorial
HAITI
1583 Albany Ave
Brooklyn, NY 11210
Tel:
718-421-0162
Fax:718-421-3471
A l’heure d’une nouvelle lutte
pour notre indépendance !
Par Berthony Dupont
L
es récentes manifestations populaires qui se sont
déroulées dans le pays sont plus que légitimes. Elles
étaient indispensables, nécessaires à la survie même de la
nation haïtienne pour montrer que nous ne sommes pas
un peuple de résignés, de soumis et incapables de réagir. Le dénominateur commun de ces diverses manifs est
bel et bien qu’elles confirment l’incapacité du régime à
promouvoir des structures visant à améliorer le sort des
masses populaires. En effet, des milliers de compatriotes
sont descendus dans les rues, cette semaine, soit pour
commémorer le 21e anniversaire du Coup d’état sanglant
du 30 septembre 1991, soit pour dénoncer la situation
douloureuse, affligeante, dans laquelle le gouvernement
Martelly-Lamothe nous a conduits, soit pour qu’il vide les
lieux.
Cette montée des masses populaires est assurément
révélatrice du climat explosif qui prévaut dans le pays.
Or, il nous faut regarder les choses au-delà des causes
conjoncturelles. Les masses se sont manifestées, certes,
contre Martelly, mais sans dénoncer du même coup les
putschistes, hommes de main, auteurs des coups d’état
(1991 et 2004) qui sont actuellement au pouvoir et sont
aussi criminels que le président lui-même. Une façon de
dire, aussi, que leur objectif n’a-t-il pas tout à fait atteint le but visé, à savoir écarter les masses populaires de
la scène politique, détruire autant que possible les organisations populaires, briser toute tentative de résistance et
par la suite renforcer la domination impériale en liquidant
physiquement avec la Minustah tout foyer possible de résistance au sein des masses populaires ?
Aujourd’hui il ne suffit pas de constater ou de faire
simplement un bilan, sans dire que dorénavant, il faut que
cette résistance entamée soit profondément large, enracinée dans le peuple et qu’elle doit s’agrandir sans cesse.
Il ne suffit pas de simples manifestations par-ci par-là. Il
faut une prise de conscience générale et la conjugaison de
toutes les forces progressistes et démocratiques du pays
dans une unité parfaite et sincère, capable de faire échec
au complot machiavélique des ennemis du peuple.
Tous ceux qui s’opposent à cette mobilisation nationale, ce sont ceux là qui par leurs intérêts et leurs privilèges se rangent autour des classes dominantes.
On dit que l’histoire ne se répète pas. Pourtant ce qui
Prénom: ______________________
Adresse: ______________________
Ville: _________________________
Etat/Pays: ____________________
Zip Code/Code Postal: ___________
Tél: __________________________
E-mail:
2
_______________________
Haiti Liberté/Haitian Times
Modalités de paiement
Etats-Unis
Première Classe
$80 pour un an
$42 pour six mois
Montant : $ ___________
Chèque
Email :
[email protected]
Website :
www.haitiliberte.com
Directeur
Berthony Dupont
Editeur
Dr. Frantz Latour
Rédaction
Berthony Dupont
Wiener Kerns Fleurimond
Kim Ives
Fanfan Latour
Guy Roumer
CORRESPONDANTS
EN HAITI
Wadner Pierre
Jean Ristil
Collaborateurs
Marie-Célie Agnant
J. Fatal Piard
Catherine Charlemagne
Pierre L. Florestal
Yves Camille
Jean-Claude Cajou
Didier Leblanc
Jacques Elie Leblanc
Roger Leduc
Joël Léon
Claudel C. Loiseau
Anthony Mompérousse
Dr. Antoine Fritz Pierre
Jackson Rateau
Eddy Toussaint
Ray Laforest
Administration
Marie Laurette Numa
Jean Bertrand Laurent
DISTRIBUTION: CANADA
Pierre Jeudy
(514)727-6996
DISTRIBUTION: MIAMI
Pierre Baptiste
(786) 262-4457
Composition Et Arts
Graphiques
Mevlana Media Solutions Inc.
718-713-6863
[email protected]
WEBMASTER
Frantz Merise
frantzmerise.com
Tarifs d’abonnements
A remplir et à retourner à Haiti Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210
Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471
Nom: _________________________
3, 2ème Impasse Lavaud
Port-au-Prince, Haiti
Tél: 509-3407-0761
Responsable:
Yves Pierre-Louis
se passe chez nous a un air de domination coloniale nauséabonde. De tous les régimes qui se sont succédés antérieurement, celui de Martelly est le seul à avoir délibérément inoculé ouvertement ce microbe dangereux qu’est
l’impérialisme dans la vie politique du pays. De nos jours,
Washington ne cache plus ses mains pour tirer les ficelles.
Il étale au grand jour toutes ses sales besognes. Rappelons que c’est l’ambassadeur américain d’alors Kenneth
Merten qui en mars dernier au Palais national justifiait la
nationalité de Martelly. Et ce n’est sans doute pas le fait du
hasard si tout récemment à Brooklyn College, au cours de
la rencontre de Martelly avec la Communauté haïtienne, le
nouvel ambassadeur américain Pamela Ann White n’a pas
seulement été présente, mais elle s’est également adressée
au public de la diaspora, allant jusqu’à dire que c’est pour
la première fois depuis 40 ans qu’Haïti a un président aussi dévoué à sa cause. Quelle insulte, Quelle manifestation
d’arrogance de la puissance coloniale américaine en Haïti !
Quand ce n’est pas l’ambassadeur des Etats-Unis,
c’est Hillary ou Bill Clinton qui décide de la destinée de la
patrie de Dessalines. Tout cela, c’est pour illustrer l’étendue
de la domination impériale et combien le gouvernement de
Martelly-Lamothe est sous le contrôle absolu de Washington.
Dans ces conditions que peut signifier le rôle des
Etats-Unis, sinon la paix pour les monopoles, c’est à dire
le maintien d’une situation d’exploitation et d’esclavage
et le renforcement du pouvoir des forces capitalistes. Le
vrai sens de cette politique, c’est de s’enrichir, d’exploiter
et de piller comme bandits nos ressources.
Bien entendu, c’est une guerre déclarée, pour fouler aux pieds le droit le plus élémentaire du peuple à
l’existence. C’est rendre sa vie impossible. C’est une lutte,
qu’on le veuille ou non, qui sera sanglante afin de sauver
le peuple de la détresse. Cette bataille va constituer un
tournant qualificatif dans la confrontation du peuple avec
les forces impérialistes. C’est une lutte de libération nationale afin de redonner au pays sa deuxième indépendance
!
Comme l’histoire nous l’enseigne, la victoire revient
finalement non pas aux régimes pourris mais bien aux
peuples qui luttent pour la liberté et le progrès social. C’est
une loi du développement de l’histoire, que les agresseurs
et les oppresseurs périssent et que les masses populaires
triomphent.
A Bas Martelly ! A Bas l’occupation du Pays !
Bulletin d'AbonnmentB
Liberté
Mandat bancaire
Carte de crédit
Numéro : ________________________
Date d’expiration : ________ /_______
Canada
$125 pour un an
$65 pour six mois
Europe
Amerique
Centrale,
Amerique du
Sud et Caraïbes
$140 pour un an
$80 pour six mois
$150 pour un an
$80 pour six mois
Afrique
$150 pour un an
$85 pour six mois
Code de sécurité : _________________
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
A Travers Haïti
Graves scènes de violence à La
Gonâve et à Fond des Nègres,
5 morts
De quelle couleur sera le
gouvernement qui succédera au
pouvoir « rose » de Martelly ?
Par Jackson Rateau
Par Thony Leroy
D
ans la nuit du dimanche
30 septembre dernier,
aux environs de 9 heures,
dans la localité de « Gwo
Mang », première section
communale de Pointe à Raquette, La Gonâve, le député
de cette circonscription, Bergen Théüs, a échappé de justesse à une violente attaque
qui avait ciblé son véhicule,
alors qu’il se rendait dans une
tournée au cours de laquelle
il devait inaugurer une école
nationale et du même coup,
distribuer des matériels scolaires. Un citoyen haïtien
du nom de Prévien Antoine,
propriétaire de l’Hôtel de Gwo
Mang et qui faisait partie de la
délégation de l’élu, a été mortellement touché de plusieurs
projectiles où il est décédé sur
place. Une jeep Toyota Land
Cruiser à bord de laquelle se
trouvaient quelques agents
de la PNH, a été incendiée.
Un des membres de la famille
de la victime (Prévien Antoine) a ainsi sangloté à
chaudes larmes : « On a tué
mes deux enfants, Monica
et Prévien. Le gouvernement
haïtien, ce gouvernement, est
mangeur de nos enfants. Je
dois mourir, moi aussi. Comment pourrai-je vivre sans
mes deux enfants, une vieille
femme convalescente comme
moi » ?
« J’en ai réchappé de
justesse. Accompagné de
quelques autorités, j’étais en
route vers Gwo Mang. Des
bandits qui s’étaient embusqués sur la route m’ont attaqué. Il y a 3 jours, le père
Egalité, un prêtre catholique
qui dessert notre communauté, m’a transmis un message, disant que Gwo Mang
est actuellement un repère
de voyous, semblable au
quartier de Raboteau d’autre
fois. Mais quand même, nous
devrions inaugurer hier soir
une école nationale et aussi
distribuer des matériels scolaires. A 9 heures, alors que
nous allions atteindre le port
de Gwo Mang, on nous a informés que l’un des évadés
de prison se trouvait non loin
dans un disco. Notre renfort
de policiers se hâtait de partir
tout de suite à leur chasse. Il a
été ainsi reçu à coups d’armes
à feu des bandits. Les policiers ont été battus, désarmés,
leur véhicule incendié. Ils ont
tiré sur ma voiture. Je n’ai
eu la vie sauve que grâce à
l’habilité de mon chauffeur.
Un de mes cousins qui était
avec nous est gravement
blessé. Il reçoit actuellement
des soins à l’hôpital », est
intervenu le député Théüs,
décrivant la scène.
D’autre part, le vendredi
28 septembre dernier, dans
la commune de Fond des
Nègres, Nippes, 5 personnes
dont un pasteur protestant,
ont été mutilées à coups de
machette par un homme
qu’on dit être un fou furieux.
Les victimes ont été auprès
du malade pour lui adresser
une séance de prière. Mais,
pris de rage, ce dernier les a
reçus à coups de sa machette
bien affûtée. Il a été, pour sa
part, lynché par la population
en colère, selon certains riverains.
RABAIS! Les marques Rica & Break-o-Day. Préparation
rapide. Ouvrez une boîte, ajoutez-en de lʼoignon, puis mangez
avec riz ou pain.
D
ictature-RepressionCorruption. Le vaillant
peuple Haïtien attend toujours en vain le gouvernement qu’il mérite pour
l’aider à sortir de la misère
et de la crasse. Avec la bénédiction de Washington, il
est aujourd’hui sous le joug
infernal d’un régime qui
trouve le secret de réunir
tous les maux, même les
plus inimaginables. Des
manifestations de revendications et de dénonciations
à travers le pays montrent
clairement qu’il répudie énergiquement le symbole «
rose » des sans pudeur.
Carnaval-Rara.
On
veut faire danser le peuple
au rythme d’une misère
indicible (mizé kloròs), au
tempo de l’oubli (kalé tét).
Mais les masses populaires
auront le dernier mot et opteront pour un autre type
de gouvernement. Mais de
quelle couleur ?
Véyé yo !!! Ils sont
en ligne, nombreux, ces
politiciens véreux, ces « rat
do kalé » prêts à ramasser
avec ignominie la même
couleur blasée du linceul
dont nous revêt toujours
la communauté internationale.
Il est impératif de se
poser la question : Que faire
pour sortir le pays de ce
bourbier alors qu’il est occupé économiquement et
militairement ? Allons nous
hisser le drapeau blanc de
l’abandon et trahir nos ancêtres ? Ne devons nous
pas tous, patriotes Haïtiens,
partout ou nous vivons, entrer dans la lutte, chacun à
sa façon, pour soutenir le
peuple en mouvement ?
Véyé yo !!! Véyé yo
!!! Faisons fi de ces faux
leaders qui profitent des
soulèvements de masse
pour se créer une place au
RABAIS! Champion: le meilleur RABAIS! Greenland,
le meilleur lait frais
riz Basmati du monde. Importé de
évaporé.
lʼInde. Supérieur et meilleure qualité.
7 onces
& 15 onces
RABAIS! Mangez avec appétit les
biscuits de légumes Break-oDay avec du thé, du café, du soda.
soleil ! Comme par exemple
un compromis pour former
un Conseil électoral permanent afin de partager le gâteau.
Notre vraie chance est
l’union de toutes les forces
progressistes et nationalistes pour barrer la route à
l’impérialisme, le dénoncer,
le confronter sans peur. Et
cela est possible si nous arrivons à bien nous organiser
visant cet ennemi principal..
Ceux qui pensent qu’une
telle confrontation aboutira
à un échec semblent ignorer
que les masses populaires
sont invincibles et constituent l’arme la plus puissante.
La couleur « rose » de
Matelly est en train de se
fâner. Elle doit être remplacée par les couleurs vives
rouge et bleu du peuple
Haitien qui entend
reprendre son indépendance
en balayant les « vye blan
mannan » et leurs valets locaux...
RABAIS!
Jus de carotte
marque
Trouthall.
Bon pour
les yeux,
la peau,
les
cheveux.
Revitalise
le corps
en
général.
RABAIS!
Supplegent/Build up
donne de la force aux enfants et
aux adultes.
RABAIS! Bonbon au beurre Breako-Day, très délicieux. Bon pour les
yeux, la peau & les cheveux.
RABAIS!
Marque
RABAIS! Sardines Rica,
frais et appétissants.
Boîte de 4 oz.
Champion:
le meilleur
riz parfumé
à Jasmine.
Appétissant
et cuit
rapidement.
RABAIS!
RABAIS!
Fromage pour
8 sandwiches.
En vente dans tous les marchés, supermarchés & solderies.
Ask your store to stock these delicious products. Wholesale supplies: AFN 908-486-0077. INP Foods, 25 Brooklyn Terminal Market, Brooklyn.
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
Haiti Liberté/Haitian Times
3
Radicalisation des manifestants
contre Martelly
Cafouillages au Parquet
de Port-au-Prince
Par Isabelle L. Papillon
Par Yves Pierre-Louis
U
D
ne fois de plus les manifestations
contre le président Michel Joseph
Martelly se multiplient et s’amplifient à
travers tout le pays. Les manifestants
exigent le départ du locataire du Palais
national pour son incapacité à satisfaire des revendications relatives à la
cherté de la vie, à la non-tenue de ses
promesses, à la corruption, au népotisme, à l’insécurité, à la violation de la
liberté d’expression, à la violation des
droits humains et de la Constitution haïtienne, au détournement des fonds de
l’Etat, au gaspillage des ressources de
l’Etat. Certains d’entre eux dénoncent
également un projet de dictature, d’une
dynastie en vue, basé sur le racisme qui
est une menace pour la jeune démocratie, l’établissement d’un Etat de droit et
de la bonne gouvernance.
Cette semaine encore, du Nord
au Sud en passant par l’Ouest, les Nippes et le Centre du pays, des centaines
Jean Pierre Frandieu a été tué par balles et que les impacts de balle sont
encore visibles au cou et dans un œil de la victime
Les manifestants ont également dénoncé la corruption, les
détournements de fonds
de milliers de personnes ont gagné les
rues pour exiger le départ du président
Martelly. Au Cap-Haïtien le jeudi 27
septembre, pour la troisième fois en
deux semaines, des milliers de personnes ont gagné les rues, sous l’appel
des représentants de la classe politique,
du secteur privé, de la société civile, du
secteur populaire, ayant à leur tête, le
sénateur Moïse Jean Charles, Charles
Elusca, l’ex-député, Hugues Célestin
entre autres. « Nous ne sommes pas
seulement dans les rues contre la vie
chère, la corruption, le népotisme, la
mauvaise gouvernance, la dictature,
mais également pour réclamer le départ
du président Martelly. Nous avons affaire à des rusés, des coquins qui osent développer un comportement rac-
iste. Ils sont incapables de satisfaire
les revendications du peuple haïtien,
ils nagent dans la corruption. Nous demandons aux citoyens de prendre leurs
responsabilités. Les citoyens doivent se
réveiller pour débarrasser le pays de ces
malfrats. Le Nord tient héroïquement le
flambeau de mobilisation. », a déclaré
le sénateur Moïse Jean-Charles.
Les manifestants ont également
dénoncé la corruption, les détournements de fonds et la cupidité des gens
aux pouvoirs qu’ils accusent de faire
main basse sur le pain et les miettes
du peuple, pendant que la population
crève de faim. « Madame Martelly empoche de l’argent, ses fils, Olivier et
Sandro Martelly empochent de l’argent,
alors que le peuple crève de faim et ne
peut pas envoyer ses enfants à l’école
LACROIX MULTI SERVICES
Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276
1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY 11226
www.lacroixmultiservices.com
• Income Tax • Electronic Filing
• Refund Anticipation Check (RAC)
• Direct Deposit - IRS Check
• Business Tax • Notary Public
• Immigration Services
• Translation, Preparation, Application, Inquiry letters
• 6 Hour Defensive Driving Course • Fax Send & Receive
• Resume • Property Management • Credit Repair
4
Haiti Liberté/Haitian Times
» ont scandé les manifestants en colère
contre le régime en place.
Parallèlement au développement
de la situation dans le Nord du pays,
des centaines de personnes ont manifesté le jeudi 27 septembre à Jérémie, et
Miragoâne, Sud’Ouest du pays contre
la hausse vertigineuse du coût de la vie,
le rationnement du courant électrique
et la rareté de l’eau potable. Les enseignants syndiqués de différents départements du pays ont également investi
les rues pour exiger 50 mille gourdes
comme salaire moyen et de meilleures
conditions de travail, la publication de
la loi sur les frais scolaires votée depuis
deux ans pour soulager les parents.
A Port-au-Prince, le mardi 25
septembre, des centaines de manifestants venus de deux (2) quartiers populaires, Fort-National et Wharf Jérémie
ont manifesté dans les rues de la capitale pour réclamer le départ de l’équipe
au pouvoir qui refuse d’entendre la voie
de la majorité. Ils comptent occuper les
rues jusqu’à ce que leurs revendications
soient satisfaites.
Les manifestants ne chôment
pas. C’est ainsi que le dimanche 30
septembre 2012, à l’occasion du 21e
anniversaire du coup d’Etat militaire
sanglant contre le président d’alors
fraîchement investi du pouvoir, Jean
Bertrand Aristide, et durant lequel plus
de 5 mille personnes ont été tuées par
les militaires putschistes et les forces
paramilitaires FRAPH, dirigées par
Louis Jodel Chamblain, Toto Constant
et consorts, des organisations populaires à tendance Lavalas ont organisé
une manifestation avec la participation
de plus de 10 mille protestataires. Rassemblés devant l’église Saint-Jean Bosco à la Saline, les manifestants portant
des rameaux, brandissant des cartons
rouges et des pancartes, lançaient des
slogans hostiles à l’endroit du président Martelly et de sa famille qui nagent dans la corruption. Ils n’avaient ni
DJ ni bandes musicales, ni «rara». Des
sénateurs, députés et des représentants de partis politiques, entre autres
Moïse Jean Charles, Francky Exius,
Arnel Bélizaire, Ansyto Félix, Lionel
Etienne, Schiller Louidor, Louis Gérald
Gilles, Paul Denis, Turneb Delpé, Evans
Paul, Enold Buteau accompagnaient les
manifestants qui réclamaient tout long
du parcours le départ de Joseph Michaël
Martelly à la tête du pays.
Les manifestants ont parcouru
plusieurs rues de la capitale. De La Saline, la foule longea la rue Saint-Martin
en passant par les quartiers populaires
de Solino, Ti-chéri, montant à l’Avenue
Poupelard, rue Martin Luther-King, descendant par Lalue pour arriver finalement à la place des Martyrs, Champde-Mars devant le palais national.
Tout au long du parcours des slogans « A bas Martelly Ti-Simòn » ont
été inscrits sur des murs, particulièrement à Lalue. Des manifestants criaient
haut et fort : « Abas Martelly ! Martelly
doit partir ! Sophia, Olivier et Sandro
Martelly empochent de l’argent, alors
que le peuple crève de faim. A bas la
vie chère… »
Les manifestants réclament aussi
urant 2 jours jeudi 27 et vendredi
28 septembre 2012, le Parquet
Près le Tribunal de première instance de
Port-au-Prince était le théâtre de révocation- nomination-révocation. Environ neuf (9) mois après son installation
à la tête du Parquet de Port-au-Prince,
Me. Jean Renel Sénatus, commissaire
du gouvernement en chef s’est vu démis de ses fonctions par un SMS. Il était
remplacé par Me. Elco Saint-Armand,
un ex-substitut de gouvernement. Dès
son installation, des tollés pointaient
à l’horizon, l’accusant de corruption,
de détournement de corps de délit,
après une perquisition chez un baron
de la drogue à Pétion-ville, en 2001.
Il avait été révoqué par son supérieur,
le ministre de la justice d’alors, Me.
Garry Lissade. N’était-ce la vigilance
des secteurs organisés de la société, ce
corrompu de grand chemin viendrait
grossir le gouvernement corrompu de
Martelly-Lamothe.
24 heures après son installation, il a été à nouveau révoqué et
remplacé dans un premier temps par
le substitut, Jean-Claude Dabrésil qui,
paraissait-il, n’était plus dans le pays.
Il était remplacé par un autre substitut,
Me. Gérald Norgaisse. Ce dernier est le
7e des commissaires du gouvernement
qui se succèdent au Parquet de Portau-Prince, 14 mois après l’arrivée du
régime « TètKale » au pouvoir. Sur la
liste des commissaires qui se sont succédé figurent Me Harrycidas Auguste,
Sonel Jean François, Félix Léger, Lionel
Constant Bourgouin, Jean Renel Sénatus, Elco Saint-Armand et le dernier,
Gérald Norgaisser. Certains ont été limogés pour abus ou excès de pouvoir
et d’autres pour refus d’exécuter des
ordres illégaux.
C’était le cas de Me. Jean RenelSénatus, appelé couramment commissaire « Zokiki » qui a passé neuf (9)
mois au Parquet dont la révocation
arbitraire et illégale a provoqué des réactions négatives, autres que celle du
gouvernement, notamment du côté du
ministre de la justice, Me. Jean RenelSanon. Il a tenté maladroitement de
justifier sa décision auprès de l’opinion
publique. «Retirer le Commissaire Sénatus, c'est un fait divers. Un fait divers, parce que je suis le Ministre de la
Justice, j'ai été choisi par le Président de
la République, par le Premier ministre
pour conduire la politique du gouvernement en matière de justice et ceci, en
rapport avec le plan global qu'ils ont,
pour la justice dans le pays. Le Premier
Ministre m'a choisi pour conduire la
Politique pénale du gouvernement en
matière de justice précisément, mais il
y a une série de points qui doivent être
faits. Il faut regarder dans la juridiction,
comment la politique contre la grande
criminalité est conduite. Si on ne trouve
pas les résultats que l'on cherche, c'est
tout à fait normal que nous changions
de joueur.
L’ex-commissaire, Jean Renel-
Sénatus qui faisait un travail apprécié
par plus d’un au sein de la société, n’a
pas pris le temps pour réagir accusant le
ministre de la Justice et l’ex-secrétaire
général du Palais national, Me. Josué
Pierre Louis de lui intimer de mettre à
exécution des ordres illégaux.
« Depuis que le Ministre est en
poste, comment pouvons- nous comprendre que le Ministre m'ait passé 17
ordres manifestement illégaux ? Un
homme, qui a été mon aîné. Lorsqu'il
plaidait, j'étais à la Faculté de Droit, alors donner au Commissaire Sénatus à
exécuter 17 ordres illégaux ! Un Ministre qui me dit de mettre un scellé sur un
véhicule, cela n'existe pas, un Ministre
qui me demande de briser un scellé,
pour compter des produits de contrebande, ce n'est pas une chose qui peut
se faire, mes amis. Je ne peux pas accepter ça ! Un Ministre qui me demande
d'arrêter un avocat, qui s’appelle Mario
Joseph dans son cabinet et deux autres
avocats, Mes Newton Saint-Juste et
André Michel, alors que la loi est claire,
en son article 56 du décret de 79, que le
cabinet d’un avocat est inviolable et ne
peut faire l'objet d'aucune perquisition,
sauf si l'avocat est indexé pour avoir
commis un crime ou un délit. La perquisition, c'est le juge d'instruction qui
est compétent pour la mener, ce n’est
pas le Commissaire du Gouvernement.
Autre exemple, un après-midi, le Ministre m'a appelé et m'a dit : Monsieur le
Commissaire, voici une liste de 36 personnes contre lesquelles il faut émettre
des mandats d'amener [de manière illégale], j’ai pris la liste et je ne l'ai pas
fait. », a répliqué Me Senatus.
La révocation du Commissaire
Sénateur a surpris la classe politique
et suscité des interrogations et inquiétudes chez les parlementaires. Nombreux sont ceux qui voient dans cette
décision arbitraire et illégale « des raisons politiques » et la main invisible de
l’Exécutif.
Le Député Sadrac Dieudonné,
Président du bloc dénommé : Parlementaires pour le Renforcement Institutionnel (PRI), qui s’attend à d’autre
changements dans les prochains jours,
croit que cette révocation a pour cause
le refus du Commissaire Sénatus, de
marcher aveuglément dans la logique
reposant sur l’arbitraire du pouvoir et
violation de la loi.
Le Député Patrick Joseph, de son
côté a fait savoir que : « le gouvernement Martelly-Lamothe est en train de
creuser sa tombe », estimant que c’est
le gouvernement par ses révocations
et ses changements injustifiés qui est
responsable de l’instabilité politique
du pays. La population doit prendre
acte de cette décision de révoquer un
homme qui luttait contre la corruption, l’immoralité et la délinquance et
tirer les conclusions qui s’imposent. Le
député Guy Gérard Georges ne comprend pas cette décision à un moment
où le gouvernement prétend lutter contre la corruption, qui nécessite la nomination des hommes de lois compétents
comme Me Sénatus.
justice pour les victimes du Coup d’Etat
criminel, qui, selon certains est à la base
de la détérioration des conditions de vie
des couches populaires. Cette situation
est due également à l’application de la
politique néolibérale imposée par les
grandes puissances et leurs institutions
financières telles : le FMI, la Banque
Mondiale, la BID, l’Union Européenne.
Lors de sa campagne électorale le
président avait maladroitement promis
de changer cette situation catastrophique. Mais, 14 mois après, la situation
du peuple haïtien s’empire constamment quand les proches du pouvoir tètkale se réjouissent d’être bons princes.
Dans la foulée, les partis politiques ne restent pas indifférents
devant la situation qui se détériore continuellement. L’Organisation politique
FanmiLavalas et 14 autres partis et
plateformes politiques de l’opposition
ont apporté leur appui sans réserve à la
mobilisation enclenchée contre le pouvoir d’extrême droite et néo-duvaliéri-
ste de Martelly qui n’a aucune sensibilité populaire. Les organisateurs de cette
grande mobilisation donnent rendezvous pour le vendredi 5 Octobre, date
à laquelle les syndicats d’enseignants
comptent aussi organiser une manifestation pour les mêmes revendications.
Entre-temps, plusieurs autres
formes de mobilisation ont été organisées à travers le pays. En réplique aux
mouvements de protestations du peuple
haïtien en colère contre régime tètkale,
le président Michel Joseph Martelly, au
retour de sa participation à l’Assemblée
générale de l’ONU à New-York, ce lundi premier Octobre, s’est mis à la tête
d’environ une centaine d’individus accompagnés de DJ d’autres groupes musicaux qui sont à la solde du ministère
de l’Intérieur pour boycotter dans un
premier temps la mobilisation du 30
septembre et ensuite accompagner le
président de l’aéroport au palais national. Un policier haïtien membre du
Suite à la page (18)
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
Twa fèy, Twa rasin O
Quelle mouche francophile a donc
piqué Gérard Bissainthe ?
E
n Afrique, il existe un insecte, la
mouche tsé-tsé, dont la piqûre
cause une maladie infectieuse, parasitaire, connue sous le nom de trypanosomiase africaine, couramment appelée
maladie du sommeil. L’agent infectieux
transmis par la mouche est un trypanosome, un parasite unicellulaire qui
colonise le sang, la lymphe et le système
nerveux. Au début, la fièvre, les douleurs
articulaires et les maux de tête dominent
le tableau clinique. A la longue, et en
l’absence de traitement, apparaissent les
signes neurologiques, éventuellement
les troubles du sommeil, d’où le nom de
‘‘maladie du sommeil’’.
Partout dans le monde, particulièrement dans le monde des politiciens
véreux, des journalistes sousou, des
intellectuels peu responsables, vole une
espèce de mouche qui fait beaucoup de
bruit: c’est la mouche vonvon. Quand
elle pique une de ses victimes, la personne se met à vonvonner, à s’agiter,
juste pour attirer l’attention autour d’elle,
soit en parlant, soit en se manifestant par
écrit, ce qui est un signe classique d’un
mal incurable la ‘‘maladie djòlalèlè’’. La
personne atteinte est connue comme un
djòlalèlè ou une djòlalèlèz. Peu importe
le calibre intellectuel apparent (ou réel)
de la victime, il s’agit toujours de djòlalèlètude.
Récemment, un cas s’est présenté
à notre attention, cas pathétique s’il
en fut : celui du professeur Gérard Bissainthe: un prêtre défroqué, ancien ministre de la Culture, ancien chargé d’affaires à la représentation diplomatique
d’Haïti à Genève mis à pied par un certain «président» Boniface Alexandre, ancien Recteur controversé de l’Université
durant le coup d’Etat militaire de 1991.
Pour mémoire on rappellera que «dans
une conférence de presse, le jeudi 23
décembre 2004, le Premier ministre Gérard Latortue a révélé que M. Bissainthe,
ancien recteur contesté de l’Université
durant le coup d’Etat militaire de 1991,
a conservé une partie du salaire de Jean
Bony Alexandre et partagé l’autre moitié
avec les employés. Pour M. Latortue, il
s’agit d’une attitude anarchique» (Radio
Métropole, 24 décembre 2004).
Je m’en voudrais d’enlever ses
qualités intellectuelles au Professeur Bissainthe, mais il n’empêche que c’est un
monsieur totalement acquis à la francophonie, à la francophilie si ce n’est à la
francofolie. Diplômé ès Lettres Classiques
de l’Université de Bordeaux, Président
élu du Forum Francophone International
dont le siège social est au Château de Villers-Cotterêts en France, créateur et initiateur du concept de la «Francosphère»,
l’homme baigne dans la solitude de la
francitude et le fait français lui colle à la
peau, d’autant que l’Etat français lui a
déjà décerné «les Palmes Académiques»
au grade de Chevalier. Depuis, l’homme
est dans la tête de son jouet.
Bissainthe appartient à cette catégorie d’Haïtiens francolâtres, hexagonaux, pointus, sucrés et zuzu dont il est
un bel échantillon. Sur le web il vient
de publier un texte intitulé «Il faut sauver le créole de ses sauveurs». Le Prof
Bissainthe semble dire qu’il faut le faire
vite. Quelle stupide arrogance ! Quelle
bête condescendance ! Quelle sotte suffisance ! S’il faut en croire le Chevalier
de l’Hexagone: «avant que les Talibans
créologiens se soient emparé du créole
pour en faire leur fonds de commerce en
le transformant en une langue fermée
accessible seulement avec des codes
stricts appelés pompeusement «orthographe officielle», la langue créole coulait
des jours heureux dans un pays où tout
le monde la parlait sans complexe, avec
plaisir voire avec délectation».
«Pour en faire leur fonds de commerce», avez-vous dit, Bissainthe. Quelle
gifle sur les joues de mon parrain feu
Morisseau-Leroy qui, «plus que tout
autre, a dans sa vie et dans ses œuvres
contribué à rendre au créole son statut et
sa dignité de langue nationale» (Franck
Laraque). Quelle crasse impertinence à
l’endroit d’intellectuels qui ont reconnu
en Morisseau celui qui a ouvert la porte
menant au paradis de notre langue.
N’est-ce pas Michel-Ange Hyppolite
qui a écrit :«jounen jodi a, si gen youn
kesyon espesyalis literati kreyòl yo kab
poze tèt yo se : kilès gason kanson ki
te monte teren an ak balon nan pye li
an premye san mòde lage ? pou nou
reponn, nou kab di se Moriso Lewa».
Et Paul Laraque, de regrettée
mémoire, de renchérir : « Moriso monchè, ou se Legba. Se ou ki louvè baryè-a pou nou. Kite pitit-ou-yo pase.
Dyakout ou plen pwezi ; li plen zam.
Baryè lanmè va louvri pou nou tounen
an ayiti al feraye ak pèp nou…pou libere peyi nou, pou ‘‘chanje lavi nou’’».
Maximilien Laroche a pour sa part écrit
que «la poésie de Morisseau-Leroy est
définitivement entrée en orbite autour du
temps». Une poésie écrite non pas dans
«une langue fermée accessible seulement
avec des codes stricts appelés pompeusement «orthographe officielle»», mais
dans une langue conforme à un décret
d’Etat, lue «sans complexe, avec plaisir
voire avec délectation» par ceux et celles
qui ressentent une fierté certaine à lire
dans une langue codifiée (certes avec de
minuscules limites) et dont l’orthographe
n’est plus soumise aux caprices de
fransadò et fransadotte egare pou blan
franse.
Assurément, Bissainthe n’est pas
sur les mêmes longueurs d’onde que Laroche. Un matin, en écoutant la radio ce
dernier «[n’avait] qu’une envie: me réciter à moi-même, tout bas, pour moi seul :
‘‘M’pral fè yon ti vwayaj nan lalin’’». Il
l’avait lu dans ‘‘Dyakout 1,2,3’’ dont
l’écriture en phase avec l’orthographe
généralement admise n’offre aucun
«code strict» insurmontable, indigeste.
Ala pèmèt ou pèmèt, Bissainthe. Oui ou
frekan, Bissainthe, en pile.
Faut-il rappeler la cohorte d’intellectuels qui, dans la revue Finesse ont
rendu hommage à Morisseau lors de ses
80 printemps, ainsi Denizé Lauture, Max
Manigat, Marie Marcelle Buteau Racine,
Fritz Dossous, Michel-Ange Hyppolite
pour ne citer que ceux-là. Contrairement
aux conneries accouchées par le Prof, ils
ne se sont pas «emparé du créole pour
en faire leur fonds de commerce». Au
contraire, ils comptent parmi ceux et
celles qui ont un haut sens de dignité et
sont fiers de faire avancer encore plus
loin et plus haut le créole. Comme Suze
Baron. Après avoir lu le poème‘‘Men jan
sa te pase’’, elle avoue : «M tradui l an
angle, m aprann li pa kè, m-resitell bay
tout zanmim, tout vwazen’m, tout elèv
m-rankontre. M-aprann li, m-aprann
ekri kreyòl nan ‘‘Ravinodyab’’ ak ‘‘Vilbonè’’…Mèsi Moriso, kenbe fèm». Comme
Liliane Dévieux. Elle souhaite bonne fête
à Morisseau en lui écrivant :«Ochan pou
Moriso-Lewa, younn lan premye sanba
ki fè kreyòl kanpe lan pale tankou lan
ekri».Ni Suze Baron, ni Liliane Dévieux
n’ont trouvé notre créole «une langue
fermée accessible seulement avec des
codes stricts».
Atteint de la maladie djòlalèlè,
cher monsieur Bissainthe, vous avez
écrit des conneries en prétendant «sauver
les sauveurs du créole». Vous avez ainsi
été sans aucun respect pour nos compatriotes, intellectuels qui ont reconnu en
Morisseau celui «qui a érigé la rampe de
lancement à la littérature créole dans les
années 50» (Marlène Racine Toussaint).
Vous avez insulté la mémoire de Moriso-Lewa et vous n’avez eu aucun égard
pour Pierre Leroy, Maurice A. Lubin,
Jean Métellus, Emile Olivier (de regrettée mémoire), , Carole Berotte Joseph,
Michel Durand, Ghislaine Charlier, Gérard A. Férère, Jacqueline Fouché, Marie
Hélène Laraque (de regrettée mémoire),
Edgar Gousse, St-John Kaus, Raymond
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
Professeur Gérard Bissainthe: un prêtre défroqué, ancien ministre de la
Culture, ancien chargé d’affaires à la représentation diplomatique d’Haïti
à Genève, ancien Recteur controversé de l’Université durant le coup
d’Etat militaire de 1991
Philoctète (de regrettée mémoire) et bien
d’autres qui ne méritent définitivement
pas le titre de «Talibans créologiens» que
méchamment, bêtement, sottement, crétinement, crassement, vous leur avez attribué. Vous semblez perdre des feuilles,
monsieur le professeur. Ramassez-les
vite. Vos feuilles mortes, qu’elles aillent
à la poubelle !
Désinvolte et superbe, le professeur Bissainthe nous apprend que «la
langue créole coulait des jours heureux
dans un pays où tout le monde la parlait
sans complexe, avec plaisir voire avec
délectation», ceci avant que «les Talibans
créologiens se soient emparé du créole».
Mais quelle mouche vonvon a donc piqué Bissainthe? Quelle stupidité ! L’animal sait bien que le créole «coule encore
des jours heureux, et que tout le monde
le parle encore sans complexe avec plaisir». Et pourquoi cette méchanceté perverse, vicieuse, à associer des créateurs,
des défenseurs de la langue créole à des
Talibans qui justement ont très mauvaise
presse en Occident ?
Le créole est sans doute parlé
«avec plaisir voire délectation» par tous
les Haïtiens. Il se trouve toutefois que
seulement une petite minorité fransadotte pouvait, peut l’écrire, «d’une manière naturelle» comme vous l’avez dit,
car la grande majorité, analphabète par
la faute de cette minorité bête à manger
le foin hexagonal, bébète et bèbète,
ne le peut toujours pas. Vous écrivez:
«En ce temps [après l’Indépendance]
nous écrivions le créole d’une manière
naturelle (sic), c’est à dire en adoptant
l’orthographe la plus proche possible
du français». Mais pardieu, nous, c’est
qui ? C’est justement cette petite minorité
arrogante, impertinente, sotte, guindée,
amidonnée, affectée, prétentieuse, orgueilleuse, présomptueuse, vaniteuse,
qui seule pouvait «adopter l’orthographe
la plus proche possible du français». Pas
la majorité. Dekilakyèl, Bissainthe?
«L’orthographe créole à la française avait le grand avantage d’être
aisément déchiffrable par tous les Francophones du monde entier». Parlons-en,
petit hexagonal que vous êtes. Je n’ai pas
connaissance que nos journaux et revues,
de La Gazette du Cap (où Juste Chanlatte
en 1809 publia une épigramme-acrostiche contre Antoine Dupré) à L’Avenir
où Oswald Durand vers 1876 collaborait
avec Demesvar Delorme ou à Le Messager du Nord fondé par Anténor Firmin vers 1874, aient jamais atteint une
si grande audience francophone parce
qu’écrits dans cette «orthographe créole
à la française». Quant à nos poètes, romanciers, dramaturges, théoriciens, historiens et autres, ils écrivaient et écrivent
encore en français. Et ce n’est sûrement
pas parce qu’ils n’ont pas écrit dans un
«créole à la française» qu’une avalasse
d’auteurs haïtiens, de Firmin à Frank
Etienne sont bien connus du monde
francophone. Sans oublier les nombreux
récipiendaires de prix littéraires de par
le monde Non ! Gade non, Bissainthe,
pourquoi cette djòlalèlètude de votre
part?
Je concéderai qu’un Justin Lhérisson a abondamment épicé ses deux
célèbres «audiences» d’«orthographe
créole à la française», mais La Famille
Des Pitite-Caille et Zoune chez sa Ninnaine n’ont pas été entièrement écrits à
la créole-française. Massillon Coicou a
sans doute fait du théâtre en créole avec
une orthographe à la française. Mais son
œuvre est avant tout en français. Et puis
quel auteur haïtien a écrit en utilisant de
façon systématique cette «orthographe
créole à la française» ? Je n’en ai pas
souvenance. Bissainthe fait référence
au poème Choucoune d’Oswald Durand.
C’est le seul, à ma connaissance, qui soit
écrit au goût du Prof. Toute la production
littéraire de Durand, par ailleurs est bel
et bien en français, de ce français bien
hexagonal que monsieur adore , affectionne , vénère et idolâtre qui lui a valu
ses «Palmes Académiques» au grade de
Chevalier.
Notre Chevalier avance, sans peur,
que «le poème “Choucoune” d’Oswald
Durand, comme “Diacoute” de Morisseau-Leroy, sans initiation spéciale, faisaient ou étaient capable de faire les délices de tous les Francophones nationaux
et internationaux». Toutefois, je lui ferai
un reproche : son manque d’honnêteté.
Car Morisseau n’a pas publié ‘‘Diacoute’’,
mais bien ‘‘Dyakout’’ qui utilise cette
orthographe officielle que Bissainthe abhorre et qui n’est nullement cette «langue
fermée accessible seulement avec des
codes stricts» qui ne font pas les délices
de l’hexagonal Chevalier du Château de
Villers-Cotterêts, en France.
L’intellectuel Bissainthe n’est pas
sans savoir qu’il y a eu différentes tentatives de mettre de l’ordre dans l’orthographe du créole, justement parce que
l’orthographe à la française n’était pas
aussi «aisément déchiffrable par tous les
Francophones du monde entier» que le
prétend Bissainthe, y compris la minorité
d’Haïtiens parlant avec aisance le
français. Éventuellement, on est parvenu
d’abord au décret de l’Etat haïtien
officialisant en 1979 l’orthographe du
créole, ensuite à la réforme Bernard qui
a permis au créole de devenir «à juste
titre la première langue d’étude à l’école
fondamentale» (GRAHN*).
Resplendissant de frénésie anti-talibane, sous influence des piqûres de la
mouche vonvon, Bissainthe s’en prend
vicieusement à ceux qu’il appelle «les
Créologiens, redoutable horde barbare,
[qui] estimaient que mettre le créole à
la portée de tous … sans les faire passer par une période d’initiation était
abusif». Qui a jamais préconisé une
telle absurdité ? Certainement pas Yves
Déjean ou Pierre Vernet, Docteur en lin-
guistique de la Sorbonne. Assurément
pas cette belle lignée d’intellectuels haïtiens promoteurs sans réserve et défenseurs de l’usage de la langue créole,
parmi eux Jan Mapou, Max Manigat,
Papados, Michel-Ange Hyppolite, Denizé
Lauture, Georges Castera, Frankétienne,
Dominik Batraville, Lenous Suprice, et
j’en passe. Tout un éventail de figures
intellectuelles conscientes de la haute
valeur linguistique, sociale, historique,
politique de notre créole et que l’hexagonal mais combien bancal, bossal et bokal
Bissainthe voudrait tourner en dérision.
Pran men w, ti papa.
Pour terminer, je dirai que Gérard
Bissainthe a l’habitude de ces poussées
djòlalèlèz. Il aime vonvonner, s’agiter,
juste pour attirer l’attention autour de lui.
Ainsi cette interview accordée à la revue
Présence haïtienne (Juin 2011):
PH. Vous aviez écrit des choses très positives sur le candidat Sweet
Micky devenu aujourd’hui président.
G.B. Je les assume aujourd’hui
encore. Il avait et a beaucoup d’atouts.
Le premier pour moi est qu’il a toujours
été pour l’Armée indigène, à la différence
de tous les soussous commandités de la
Gogauche. De plus, il parlait et parle
beaucoup de langues (souligné par
nous)… Il parlait et parle l’anglais qui est
aujourd’hui la langue dominante dans le
monde… Il parle la langue dite verte où
les gros mots abondent… Il n’y a qu’une
langue que ce candidat ne parlait pas,
c’était la langue de bois.
PH. Vous appuyez donc ce Gouvernement?
G.B. Oui. Et nous devrions tous
le faire. Ceux qui veulent repartir pour
un “raché man-yoc” sont des irresponsables.
PH. Le nouveau président se dit
pour la Diaspora.
G.B. Je le crois sincère lorsqu’il le
dit.
J’espère
que
ce
segment
d’interview a édifié les lecteurs et lectrices du journal. Ce n’est pas la première
fois que Bissainthe se fait piquer par la
mouche vonvon. Ce n’est sûrement pas
la dernière.
PS. Je tiens à rappeler au Chevalier de la doulce France que cet article
n’a rien de polémique. Que Bissainthe se
protège. Une moustiquaire lui suffira.
*GRAHN. Un Aménagement linguistique pour le développement du peuple haïtien. Presses internationales, p.11.
Immaculeé Bakery
& Restaurant
2 Locations en Brooklyn
Spécialités
• Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux
• Jus citron • Bonbon amidon
• Bouchées • Cornets
• Pain patate (sur commande)
• Bouillon (chaque samedi)
• Soupe (chaque dimanche)
1227 Nostrand Avenue
(entre Hawthorne & Winthrop)
Tél: 718.778.7188
1411 Nostrand Avenue
(entre Linden & Martense)
Tél: 718.941.2644
Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
Deklarasyon Fanmi
Lavalas !
K
omite ekzekitif Fanmi Lavalas ansanm ak konseye espesyal komite
ekzekitif la, ansanm ak kèk sitwayen
sosyete sivil la ki kwè nan demokrasi
ak pwogrè reyini nan Fondasyon Aristide pou Demokrasi ak reprezantan
kowòdinasyon depatmantal yo ki sòti
toupatou nan tout peyi a.
Rankont ki fèt jodi a pèmèt nou
fè yon brase lide ak kowòdinasyon depatmantal yo: sou kijan y ap vanse ak
kongrè depatmantal yo pou nou ka rive
nan kongrè nasyonal la ak sou ki sa ki
dwe fèt pou n prepare 16 desanm 2012
la ki pral vini an.
Pi gwo moman rankont sa a, se
refleksyon ki fèt sou 30 septanm k ap
vini an. Nou tout konnen enpòtans 30
septanm pou Fanmi lavalas ak pèp ayisyen an : Fanmi Lavalas ak pèp ayisyen an viktim 30 septanm. Si pa t
genyen 30 septanm 91, eske nou kwè
t ap genyen tout grangou sa yo, mizè,
chomaj, lavichè ak tout kriz sa yo nan
peyi a ?
Jodi a, preske 21 lane apre koudeta 30 septanm 91 lan, nou reyini pou
n reflechi sou kijan pou nou pa tonbe
nan yon lòt 30 septanm ankò, kijan
pou n sòti anba konsekans 30 septanm
lan.
Ansanm nou fè konsta a kijan
tren eksklizyon, grangou, mizè, lavichè, chomaj, ensekirite, revokasyon
masiv, nominasyon jij nan fènwa,
elatriye… Kriz sou kriz ap pran vitès pi
plis chak jou nan peyi a. Divès manifestasyon ki fèt nan plizyè kote nan
peyi a: nan Nò, nan Sid, nan Nip, nan
Latibonit, nan Tigwav, popilasyon an
ap rele: Aba grangou ! Aba lavichè !
Aba ensekirite ! Tout sa montre aklè se
yon sitiyasyon k ap mangonmen pi plis
chak jou.
Fanmi Lavalas tande kri pèp ayisyen an ki di : Alòske se li ki viktim, li
poko jwenn jistis, l ap pase tout tray sa
yo, l ap sibi move kondisyon lavi, dirijan peyi a ap trete l : mèsenè ak ajitatè.
Fanmi Lavalas tande pèp ayisyen an k ap di : NON ak tout deriv
antidemokratik k ap fin anfale peyi a,
RADIO
PA NOU
1685 Nostrand Avenue
Brooklyn, NY 11226
67 Khz
ki sòti pou fè nou fè bak sou yon seri
viktwa demokratik pèp la te bay san
l pou l te jwenn e ki te konsakre nan
Konstitisyon 29 mas 1987 la. Pami yo
: dwa pou vodouyizan yo te mache tèt
dwat tankou tout lòt relijyon nan peyi
a, libète lapawòl, libète laprès, dwa pou
patisipe nan mete enstitisyon ki pou fè
eleksyon demokratik nan peyi a.
Men kèk rezolisyon ki sòti nan
rankont sa (mèkredi 26 septanm
2012):
Fanmi Lavalas dwe kontinye
akonpanye pèp la nan tout revandikasyon li yo, toupatou nan peyi a.
Fanmi Lavalas paka rete endiferan ak pèp la ki nan moman sa a ap
soufri anpil, kidonk Fanmi Lavalas ap
apiye òganizasyon baz yo nan mouvman revandikasyon pasifik k ap fèt 27
septanm 2012 la nan vil Okap Ayisyen
ak 30 septanm lan nan Pòtoprens.
Fanmi Lavalas ap apiye tout mouvman
pasifik k ap fèt nan peyi a pou chanje
kondisyon lavi pèp la.
Fanmi Lavalas mande manm
òganizasyon an, pèp ayisyen an pou yo
kontinye pran angajman pou ranfòse
demokrasi a nan peyi a, pou defann aki
demokratik yo. Nou dwe konstwi demokrasi andedan òganizasyon an pou
nou ka fè l boujonnen sou tout peyi a.
Pou n fini, jan Fanmi Lavalas
toujou di l, solisyon an se enklizyon ki
dwe fèt nan dyalog pou patisipasyon
pèp la tout bon vre nan zafè peyi a.
Fanmi Lavalas ap kontinye dyalòg la ak tout fòs vreman pwogresis
pou n konbat eksklizyon an.
Fanmi Lavalas ap envite tout
sektè pwogresis yo bò tab dyalòg la
pou n fè demokrasi a boujonnen.
Yon sèl nou fèb
Ansanm nou fò
Ansanm ansanm nou se Lavalas.
Pou Òganizasyon Politik Fanmi
Lavalas
Dr Maryse Narcisse, Kowòdonatris Komite ekzekitif
Moun ki te prezan : Dr Myrto Julien, manm Komite ekzekitif, Ex-depute
Studio:
(718) 701- 0220 • (718) 856- 8702
(718) 928- 7022 • (718) 462- 0992
(718) 469- 8511
6
D
epi anviwon 2 semèn, popilasyon an nan kat (4) kwen peyi a
leve kanpe pou di prezidan Martelly
kondisyon lavi a pa bon pou yo, lavi
a twòchè, moun yo ap mouri grangou,
timoun yo pa ka al lekòl, pa gen travay, ensekirite a ap simen twòp dèy
nan fanmi yo, kòripsyon fè kenken
nan bwat Leta yo, dilè dwòg yo anvayi
peyi a, Leta a ap mal mache. Prezidan
an pa tande rèl popilasyon an, gagòt yo
ap kontinye pou pi rèd nan Leta a, revokasyon sou revokasyon, popilasyon
an ankòlè li pran lari a pou l mande pou
bagay yo chanje.
Premye minis lan, Laurent Lamothe ki pap regle anyen nan tèt gouvènman an rele manifestan yo « mèsenè ». Prezidan Martelly pran 45 ti jwisè
parèy li, li mete yo nan yon delegasyon
pou l al nan Nasyonzini, al gaspiye
lajan pèp la, pandan lòt minis ki rete
yo kontinye ap fè gagòt nan lajan Leta,
nan mache distribye gwo mago lajan
nan katye popilè yo pou pèp la pa pran
lari kont Martelly. Madan Martelly ak
pitit li yo tankou Olivier 24 tran, ki se
konseye papa l nan palè nasyonal epi
li se prezidan yon komisyon yo di k
ap travay sou zafè espò, k ap gagote
plizyè santèn milyon dola vèt, Sandro,
ki gen sèlman 19 lane, palè nasyonal
ap peye l, 5, 10, 15 mil dola vèt pou
mache jwe bal nan tout fèt chanpèt. Se
sa k fè manifestan yo leve vwa yo pou
yo di : « papa ap vòlè, madanm ap vòlè,
pitit ap vòlè, tout fanmi an ap vòlè. »
Mas pèp la ap mouri nan grangou,
timoun pa ka al lekòl.
Manifestan yo denonse palè
nasyonal ak tout ti gang jwisè yo k ap
pran lajan pou mache fè piblisite nan
tout radyo ak televizyon pou yon bann
pwogram bidon tankou : Ti-manman
cheri, komisyon ti Olivier ap dirije a,
pandan popilasyon an ap mouri nan
grangou. Gouvènman Kaletèt MartellyLamothe la se manti sèlman l ap bay
pèp la, fè tout kalte vye pwopagann
po fè mas pèp la dòmi. Martelly ak
konseye-lawon gòch ki bò kote l yo se
magouy y ap fè sèlman sou do mas yo,
yo fè magouy nan mete CSPJ kanpe,
yo fè magouy nan mete KEP-pèmanan
kanpe, jiska prezan ki kwoke nan gòj
yo, y ap fè koripsyon, y ap vòlè lajan
Leta, y ap fè magouy, y ap bay pèp la
manti. Pwovèb la di : «Twou manti pa
fon ».
Lionel Etienne, manm Komite ekzekitif.
Dr Renan Charlot, manm Komite ekzekitif, Dr Schiller Louidor, manm Komite
ekzekitif, Dr Gabriel Nicolas, Konseye
espesyal Komite ekzekitif, Agronome
Jacques Edouard Alexis, Konseye espesyal Komite ekzekitif, Ambassadeur
Anthony Dessources, Konseye espesyal Komite ekzekitif, Mr Pacha Vorbe,
Konseye espesyal Komitee kzekitif,
Mme Marjorie Michel, Mr Gerald Germain, Mr Julio Cadet, Ambassadeur
Raymond Valcin, Reprezantan Kowòdinasyon depatmantal Nò, Nòdès, Nòd-
wès, Latibonit, Sant, Sid, Sidès, Nip,
Grandans ak Lwès.
Jounen jodi a pèp la konstate tout
vye pwomès elektoral yo pa respekte,
se sitiyasyon mas yo ki vin pi mal, yo
leve kanpe nan kat (4) kwen peyi a
pou yo mande Martelly rache manyòk
li bay tè a blanch.
Se nan sans sa a, yon lavalas
moun te mache sou beton an dimanch
30 septanm 2012 lan, kifè 21 lane depi
lame kriminèl Cédras-Michel François
ak nidja li yo e mache sou zantray
pèp la ak yon koudeta sanglan, pou
reklame depa Martelly nan tèt peyi a.
Manifestan yo di y ap rete mobilize
jiskaske Martelly kite pouvwa a epi yo
te tou kase randevou pou vandredi 5
oktòb la pou desann nan lari a ankò.
Pandan moman sa yo manifestasyon ap fèt nan tout peyi a kont
lavichè. Madi 2 oktòb la MOLEGHAF ki
gen plis pase yon lane depi y al mobilize chak madi kont lavichè ak chomaj
devan ministè Afè Sosyal te òganize
yon manifestasyon pou egzije depa
Martelly nan tèt peyi a ki pa t janm
tande revandikasyon yo. Yo lanse yon
mobilizasyon manch long pou Martelly
kite pouvwa a.
Rankont ak Kowòdinasyon
Depatmantal Fanmi Lavalas
Fondation Aristide pour la
Démocratie 26 Septanm 2012
101.9 FM • SCA
Radyo Pa Nou
Emisyon KAKOLA
Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti
• Nouvèl •
• Analiz •
• Kòmantè •
• Deba •
Depuis 2002
• Nouvelles
• Analyse
• Publicité
Bureau:
(718) 940- 3861
Manifestan yo denonse palè nasyonal ak tout ti gang jwisè yo k ap pran lajan pou mache fè piblisite nan tout radyo ak
televizyon pou yon bann pwogram bidon
BOUKAN
www.radyopanou.com
Fondateur: Jude Joseph
Manifestasyon nan tout peyi
a kont Martelly
Pou yon Ayiti Libere
(917) 251-6057
www.RadyoPaNou.com
Mèkredi 9-10 pm
Haiti Liberté/Haitian Times
Radio Optimum – 93.1 sca
La direction et le personnel de la
Radio Optimum remercient
chaleureusement leur audience et
annoncent à tous ceux qui ont perdu
leur contact que depuis plus de deux
ans, la Radio Optimum travaille
quotidiennement sur la fréquence de
93.1 sca.
Vous avez aussi la possibilité de la
capter sur le site www.radiooptimum.com et bientôt sur
www.radiooptimuminter.com
Captez chaque jour, à toutes les
heures le 93.1 sca.
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
Perspectives
Lekòl gratis : Un leurre en plus
Par J. Fatal Piard
« Leta pa janm sèvi, Lepèp ki toutouni, Malere k ap redi, Sa k pa ka
jwi lavi »
Manno Charlemagne
«Steph pitit, an n ale, m te
di w pa vin chita nan mitan pil
medyòk sa a yo. Yo la sèlman pou
yo alimante laboratwa destabilizasyon an. Alòs yo pa diy pou manm
gouvènman an pèdi tan n pale ak
yo». Cette déclaration historique provenait de la bouche de Madame Rose
Anne Auguste au cours de l’émission
Ranmase diffusée sur Radio Caraibes
du samedi 29 septembre dernier.
La ministre déléguée aux droits de
l’homme et contre la pauvreté extrême, l’égo hypertrophiée a sombré
dans une arrogance extrême digne de
son chef.
De par le niveau de sa grossièreté disproportionnée, la ministre
Aguste a donné la preuve par quatre
qu’elle est plus que jamais déterminée à être une copie conforme de Madame Max Adolphe. Rete mesye !!!
Ala mandanm chovay !!! Mais, chassez le naturel,….li pote boure sou
ou san zatann, li sele w, li bride w, li
monte w jan w wè l fè Manzè Rose
Anne nan. A défaut de la dialectique
du crachat de couleur macéré dans
le venin du ressentiment bi séculaire
contre les fils authentiques du terroir,
qualifiés de mercenaires par l’autre,
la ministre Auguste a opté pour la
dialectique de l’insulte acerbe.
Adelante sinora Rose Anne
Auguste!!! Ba yo pitit fi m nan,
Boulova a. Cependant, nous sommes unanimes à reconnaître que
nul ne saurait donner que ce qu’il a.
Ainsi, nous nous portons volontiers
défenseurs de ces cracheurs, ces insulteuses et autre arrogants pouvwa
monte nan tèt yo fè lòlòj yo vire kou
vantilatè. Mesyedam lopozisyon yo
gen chans se demokrasi. Si se pat sa,
se sa manzè Rose Anne bliye li pa t
ap fè yo.
Définitivement, si le pouvoir Martelly/Lamothe n’a pas fait
recette, c’est loin d’être de la faute de
sa pléthore de ministres, secrétaires
d’Etat, directeurs généraux et autres
conseillers qui se la coulent en douce
aux frais des pauvres contribuables.
Parmi ces instigateurs embauchés à
cette fin, certains se sont affublés à
cœur joie du titre ronflant d’animal
politique. Dans cette faune en rose
on retrouve tous les types de sauriens avec ou sans écailles, mais
tous habiles dans les ballets de platitude, de révérences obséquieuses et
d’autres compétitions d’insultes et
d’arrogances.
Le pouvoir dispose de suffisamment de frics pour se payer les
services des meilleurs propagandistes
patentés et certifiés de la trempe de
Guyler C. Delva, Mario Dupuu et autres fins manipulateurs d’opinion.
Nous devons l’admettre, ces infatigables diffuseurs de mensonges éhontés disposent des meilleurs atouts en
l’occurrence leurs astuces, leurs toupets et leur je chèch omajiskil. Ki sa
w panse Bòs Gilè ?
Le pire, les plus empressés, dans
leur perpétuelle fuite en avant ne se
sont pas encore rendus à l’évidence
que l’astuce, le toupet, l’indécence et
l’arrogance doivent nécessairement
avoir des limites. Ou tande mouche
Guyler ? Ou tande minis Rose Anne.
Partant de cette considération dont
la pertinence ne fait aucun doute, il
Qui viendra nous dire combien
d’entre
eux
vont
bénéficier
du programme lekòl gratis du
Président Martelly? Pour cette
année, ce ne seront que 772.000.
Alors qu’en est il des 3.228.000
autres ? Monsieur Guyler Delva et
Mario Dupuy, à vos réponses
nous convient de nous poser cette
interrogation évidente. Combien de
temps encore mettra le pays pour
dissuader nos élites inconscientes de
ne plus se complaire dans le ridicule
et l’insolence.
Dans chacun de leurs faits
et gestes, nos élites ont tendance à
donner pleinement raison à Graham
Green qui du haut de ses préjugés
de race, ne rate la moindre occasion
pour les qualifier de «comédiennes
». Entendez par là, des élites bouffonnes qui se conviennent que le
ridicule consiste leur seul atout leur
permettant de bien remplir leur mission qui consiste essentiellement à
contenir toute velléité de changement
dans les ignominieuses conditions de
vie des laissés pour compte.
Ti Manmi Cheri, ti Zanmi Cheri,
Tèt kale mon Amour, Matchòpwèl
pa m poze, Patizan pouvwa a ap depoze, Manman Doudou, Papa Doudou, Cheri Doudou, Patizan pa m
Poze, Kat Wòz Kale tou Wòz, Tyerry
bon bagay, Lekòl Gratis ti cheri doudou, Kore fanmi, Sista Stayle, Ayiti
gen pou l dekole, Aba grangou Viv
lavichè e latriye. Ce sont autant de
cosmétiques utilisés par le pouvoir
pour tenter d’apprivoiser les couches
des bas-fonds pour les forcer à digérer sans cesse leur avidité rageuse
en attendant que Jésus revienne san
zantann ….bientôt !!!
Lekòl Gratis ti cheri
Au cours du mois d’août dernier,
le ministre de l’inculture Monsieur
Mario Dupuy, en route vers le Sud
Est, intervenait par téléphone à
l’émission Ranmase. Le type, resté
égal à lui-même, s’est illustré comme
étant le meilleur scientiste de ce laboratoire spécialisé dans l’intoxication
des strates nécessiteuses. Ne pouvant élever son discours, il est resté
au niveau de ses semelles en fustigeant tous les gouvernements qui se
sont succédés depuis les cinquante
dernières années.
«Pourquoi ne pas capitaliser
sur les réalisations du gouvernement
qui en moins d’une année a permis
à plus d’un million d’enfants de
fréquenter l’école gratuitement. Kibò
sa mouche Diplis ? C’est pour la première fois depuis ces cinquante dernières années qu’un gouvernement a
pensé à la formation académique de
cette catégorie sociale», a hurlé avec
ressentiment ce fervent « défenseur »
des pauvres. Tout observateur doué
d’un minimum de sens de discernement doit admettre que ni Mario
Duplus ni Guyler C Delva ne seront
jamais capables de mieux.
Si l’on en croit à ces drôles
d’hominiens récemment sortis des
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
cuisses de Jupiter, il n’a jamais existé
ni de lycée, ni d’école nationale, ni
d’école communale dans le pays.
Pour leur gouverne, nous nous faisons le devoir de mettre certaines
informations à leur disposition. En
outre ces types ignorent magistralement que chaque année la BID investit plus de 50 millions dans le cadre
de l’éducation gratis ti cheri.
Parlant de lekòl gratis, il parait
que ces types n’ont jamais été informés du Programme Education pour
Tous (EPT) avec une subvention
annuelle de 3,500.00 gourdes. Nous
pensons qu’il n’est jamais trop tard
pour messieurs les mythomanes
d’apprendre. Ainsi donc, nous partageons quelques chiffres avec eux. En
2003, 2.106.805 élèves devraient
fréquenter l’école fondamentale.
C’était réparti comme suit, les écoles
publiques 390.618 et les écoles privées 1.716.187.
92% de ces enfants se sont
vus dans l’obligation de fréquenter l’école privée qui coûtent si cher
à leurs parents. L’Etat n’en absorbait que 8%. Maintenant jetons
un simple coup d’œil pour voir la
situation de près. 4.000.000 d’enfants doivent prendre le chemin de
l’école cette année. 3.000.000 pour
la fondamentale et 1.000.000 pour
le secondaire. Qui viendra nous dire
combien d’entre eux vont bénéficier
du programme lekòl gratis du Président Martelly? Pour cette année, ce
ne seront que 772.000. Alors qu’en
est il des 3.228.000 autres ? Monsieur Guyler Delva et Mario Dupuy, à
vos réponses.
Rien que de la supercherie
A date, personne n’arrive à comprendre combien de litres de supercheries
qui ruissellent dans chacun des globules de nos dirigeants. A cet égard,
il nous revient de nous demander
avec raison, comment un gouvernement qui ose prôner haut et fort
l’éducation pour tous, laisse moisir
dans ses tiroirs humides la Loi Bastien qui traite des frais scolaires. Nous
prenons la responsabilité d’affirmer
qu’avec la non publication de cette
loi, c’est la Mafia Scolaire qui a triomphé haut la main.
La loi Bastien sur les frais scolaires met les gardes fous pour tenter
de freiner la cupidité incommensurable des propriétaires de boutiques
scolaires. Pourtant, combien de nouvelles écoles ont été construites ?
Combien de professeurs ont reçu leur
salaire. Les avares des boutiques scolaires ont donc les coudés franches
pour extorquer de l’argent de ces
pauvres parents qui investissent une
grande part de leur ménage pour
l’éducation de leur enfants.
Pour preuve de la mauvaise
foi des dirigeants, nous soumettons
à votre appréciation un extrait d’une
note publiée par plusieurs syndicats
gnant d’Haïti, la loi sur le statut
des enseignants du secteur privé, le
classement des enseignants/tes du
secteur public dans une grille salariale, des avantages sociaux pour
les enseignants/tes, de la formation
initiale et continue des enseignants/
tes de niveau universitaire. La plateforme invite tous/toutes enseignants/
tes à manifester leur solidarité au lancement de la 2e phase de la mobilisation le 5 octobre 2012. Elle invite
aussi chaque enseignant/te à consa-
Mme Rose Anne Auguste, Ministre Déléguée chargée des droits de
l’homme et pour la lutte contre l'Extrême Pauvreté
d’enseignants. « Au moment ou le
Gouvernement fait battre la grosse
caisse autour de la gratuité de l’éducation tout en nous témoignant son
mépris abject en tant qu’enseignants/
tes, il est temps de leur dire : « Halte
là ! » Il est temps de crier plus fort
pour qu’on cesse de nous exploiter ! Il
est venu le moment de changer notre
condition et de forger notre destin de
professionnels/les dignes, travaillant
dans la décence. C’est pourquoi la
plateforme saisit cette occasion symbolique marquée par la célébration de
la journée mondiale des enseignants/
tes pour lancer la grande mobilisation
générale sur tout le territoire de la république d’Haïti à partir du 5 octobre
2012 afin de réclamer »
Le statut du personnel ensei-
crer au moins 15 minutes par classe
à partir du 1e octobre 2012 pour
sensibiliser les élèves sur la nécessité
d’apporter leur soutient à la lutte.
Cette
note
signée
de
Georges,Wilbert RANCK Coordonateur Général de l’UNNOEH, Lourdes
Edith Joseph DELOUIS Secrétaire
Générale de la CNEH, René Prévil JOSEPH Président de la FENATEC, Léonel PIERRE Coordonnateur Général
du GIEL, Paul ST-PREUX, Secrétaire
Général du CONEH, donne une idée
de ce que c’est le programme lekòl
Gratis ti cheri doudou. Toujours estil l’ignorance est l’arme de prédilection de cette oligarchie foncièrement
rétrograde pour garder les masses
populaires coincées dans les ornières
du sous développement.
AVIS JUDICIAIRE
PAR CES CAUSES ET MOTIFS, sur les conclusions en partie conformes du ministère public se
déclare compétent en la matière ; accueillie l’action intentée par la requérante pour être
juste et fondée ; maintient et le défaut déjà octroyé à l’audience du vingt-six janvier deux
mille douze contre les nommés Josué Jacques et Maritha Jacques, reconnaît le droit de la
requérante suivant la qualité mentionnée dans son titre ; ordonne le déguerpissement et
sur ce chef, accorde l’exécution provisoire sans caution de la présente décision ; autoriser la
requérante à rafraîchir les lisères de sa terre ; condamne les assignés solidairement à
cinquante mille gourdes (50.000 gdes) de dommages intérêts pour l’indu jouissance et
préjudices causés à la demanderesse ; fait défense formelle aux assignés de ne mettre les
pieds sur le terrain de la requérante ; les condamne aux frais et dépens de la procédure,
commet l’huissier Thérinord Fils pour la signification de la présente décision.
Ainsi jugé et prononcé par nous Sauvilorme MATHURIN, juge en présence de Me. Raymond
Jacques Louis, Substitut du Commissaire du gouvernement de ce ressort, avec l’assistance
du sieur Jean Claude Novembre greffier du siège en audience publique et en ses attributions
civiles ordinaires de ce jour quinze Mars deux mille douze, en 209ième de l’indépendance.
Il est ordonné à tous les huissiers. Etc.
En foi de quoi Etc.
Me. Jean Fubert INNOCENT
Director: Florence Comeau
Interlink Translation
Services
* Translations * Interpreters
* Immigration Services
* Resumé * Fax Send & Receive
* Much more.
English • French • Kreyòl • Spanish
Tel: 718-363-1585
899 Franklin Avenue,
Brooklyn, NY 11225
Haiti Liberté/Haitian Times
7
Perspectives
Haïti dans la contre-révolution:
Des rêves brisés, mais toujours vivants !
Par Hervé Jean Michel
30
septembre 1991-30 septembre 2012, 21 années se sont
écoulées depuis que le peuple haïtien
dans sa longue et périlleuse marche
vers la démocratie, s’est effondré
sous les armes meurtrières d’un coup
d’Etat fomenté par l’Armée d’Haïti,
l’oligarchie locale et alliés, ainsi que par
le puissant empire étasunien, sous la
férule de l’administration Bush. Il fallait
tuer l’espoir avec les rêves du peuple.
Le 30 Septembre a détruit cette
belle totalité historique, qui conduisit
les masses haïtiennes vers les urnes
pour revendiquer la démocratie participative, seule capable de brandir,
d’activer et de satisfaire leurs revendications et aspirations fondamentales,
bafouées, piétinées, honnies par le
néocolonialisme dans ses applications
néolibérales.
Le massage précis véhiculé
par le sanguinaire coup d’Etat du 30
septembre, était définitif : pas de liberté, pas de vie, pas d’avenir, pas
d’autodétermination pour les peuples
du Tiers-Monde et d’Haïti. Ces peuples
qui croient pouvoir, encore une fois,
briser le joug de la domination oligarcoimpérialiste, gémissent sous la férule de
la dictature. Par la violence et le mensonge qu’il véhiculait, le coup d’Etat du
30 septembre affirmait, catégoriquement, la négation par les exploiteurs,
de l’existence même du peuple haïtien
en tant qu’êtres humains.
Mi-hommes, mi- bêtes, les peuples doivent le rester. Pas tout à fait
bêtes, parce qu’ils doivent travailler
pour enrichir les riches et les puissants,
pas tout à fait hommes, car ils ne doivent pas s’émanciper. Ainsi la sentencieuse formule de Reagan, lors de son
investiture à la Magistrature suprême
des Etats-Unis d’Amérique, le 20 juin
1981, était décisive : « Rendons les
riches plus riches, afin d’améliorer le
sort des pauvres. » Voilà la formule que
tous les Haïtiens dignes de ce nom, doivent avoir toujours présente à l’esprit ;
surtout ceux qui sont condamnés à la
paupérisation, les damnées de la terre.
Alors, le Coup d’Etat n’a pas
été concocté, réalisé pour le plaisir, le
bonheur et la glorification des souffredouleur, des souffre-la faim d’Haïti et
d’ailleurs, mais bien pour renforcer,
stabiliser et pérenniser la domination
et l’exploitation capitalistes en Haïti et
dans le monde. Chaque fois qu’un gouvernement incarne des rêves démocratiques voulant passer de ces rêves
à la réalité, il est fauché par un coup
d’Etat. Ce sont tous les peuples revendicateurs qui sont violemment frappés,
car leur marche ascendante est bloquée
et leur histoire hypothéquée. Malheureusement, tous n’arrivent jamais à
comprendre une telle évidence. Malheureusement, les mensonges, intelligemment inoculés tuent toute capacité
de réfléchir, de comprendre, pour mieux
faire la part des choses et frayer la voie
du devenir, la voie de la libération nationale.
En Haïti, les préjugés et les mythes transmis dès la naissance, un peu
plus tard à l’école, dans la société, dans
les relations interindividuelles, poussent à l’égoïsme, l’individualisme et à
l’adoption de modèles de comportement
de nature désolidarisante. Tout est fait
pour forger une conscience misérable,
incapable de questionner le milieu, de le
comprendre, pour le transformer. Tout
désunifie, rien n’unifie ! N’est-ce pas
vers cette aliénation sociale que nous
conduisent nos institutions familiales,
politiques, économiques, culturelles,
taillées sur la mesure de l’exploitationdomination, de l’inégalité, de l’injustice
et des fausses idéologies.
Voilà cette société d’exclusion !
C’est elle qui doit régner. C’est elle que
8
nos dominateurs appellent démocratie.
Et, c’est en elle que les exclus refusent
de se reconnaitre identiques, parce que
victimes des mensonges capitalistes.
Ils devraient donc se grouper autour
des mêmes objectifs de lutte pour la
construction d’une société nouvelle,
dans laquelle tous sont inclus. Les
exclus refusent de se reconnaitre les
mêmes, parce que orientés toujours à
se regarder dans le miroir déformant de
l’irréalité. A force de se regarder autres
qu’ils ne sont, ils se croient devenir autres que ceux qu’ils sont en réalité.
Comment à partir de cette conscience arriérée, arriver à la manière
sartrienne « faire de soi autre chose
qu’on a fait de soi ». Les coups d’Etat
ne sont pas faits pour le bonheur des
damnés de la terre. Qu’ils le comprennent une fois pour toutes ! Ils doivent
premièrement commencer par se reconnaitre autre chose que mi-hommes, mibêtes, mais des hommes qui se recherchent dans leur propre libération et celle
des autres.
30 septembre 1991-30 septembre 2012, 21 ans au cours desquels
les putschistes d’ici et d’ailleurs ont
célébré et se sont octroyés un brevet
d’autosatisfaction pour avoir mis en
déroute la démocratie en Haïti et pour
avoir semé des embûches sur le chemin
qui conduit à elle. 21 années de mensonges, d’hypocrisie, de pillages qui
ont conduit Haïti à être cette peau de
chagrin, ce haillon d’aujourd’hui. Les
gaz pauvres de l’intoxication répandus
dans la société pour asservir et astreindre à la misère intellectuelle, donc à
la non-compréhension des faits sociopolitiques, ont tenté d’asphyxier les
consciences mêmes les plus en alerte.
Pourtant, la misère dans ses expressions même les plus grimaçantes : la
faim, le chômage, la migration sauvage,
l’insécurité généralisée, s’interpose et
exige que s’arrête la comédie.
Ce ne sont pas les mensonges,
les calomnies, les guerres de basse
intensité, dans leurs constantes persécutions : l’occupation militaire du
pays, les arrestations arbitraires, les
assassinats politiques qui vont résoudre la crise de société que traverse
Haïti, mais l’acceptation que notre pays
puisse s’autodéterminer, briser le cercle
vicieux de l’ingérence et de l’occupation
pour s’affirmer dans une démocratie participative, dans l’inclusivité de
tous les Haïtiens, voilà que faire pour
déboucher sur une Haïti affranchie de
l’épineuse contradiction oligarchicoimpérialiste, une Haïti ouverte à toutes
ses filles et à tous ses fils. Alors, cesseront les coups d’Etat qui toujours, répandent à flots le sang des malheureux
Haïtiens pour accumuler encore plus de
richesses dans les poches de la minorité
d’ici et d’ailleurs.
Culpabilité oligarchique, complicité
politicienne !
Les peuples du Tiers-Monde auraient
été libérés il y a belle lurette, n’était-ce
la complicité des oligarchies locales et
des politiciens marionnettes, toujours
prêts à sacrifier les revendications et
les aspirations vitales de ceux qu’ils
considèrent comme leurs ennemis de
classe. En sacrifiant le peuple haïtien au
projet génocidaire oligarchico-impérialiste, le coup d’Etat du 30 septembre a
sonné le glas de la libération du peuple
haïtien, le livrant à la fureur du néolibéralisme prédateur.
Malheureusement, aucune résolution n’a été prise pour rompre avec
cette tradition qui consiste à accepter
la dictature impérialiste et à l’appliquer
à la lettre, sans tenir compte du drame
dans lequel est plongé le pays. Malheureusement aussi, aucun des thuriféraires du néolibéralisme haïtien n’a
payé de sa vie, les inconséquentes
politiques qui ont ruiné et entrainé mort
d’hommes. L’histoire a montré que la
Haiti Liberté/Haitian Times
politique de l’infamie et de la misère,
conduite par des subalternes pour renforcer l’impérialisme, peut se révéler
néfaste pour ces zélés serviteurs qui se
croient être toujours protégés.
L’exemple de Sadam Hussein,
président de l’Iraq, thuriféraire par excellence de l’impérialisme étasunien,
est une parfaite illustration de cette
vérité. Après avoir combattu le peuple
iranien pour briser la révolution de
1979, Sadam a reçu de l’impérialisme
les belles promesses d’une « franche et
sincère amitié ». Il pouvait se payer tout
le luxe qu’il voulait, sans même prendre conscience une seule seconde, que
le capitalisme n’a pas d’amis, mais des
intérêts pour lesquels il est prêt à tout.
Ce Sadam n’a même pas eu le temps de
réfléchir pour se faire une raison, qu’en
contribuant à déstabiliser la région, il
s’est déstabilisé lui-même, offrant les
clefs de son pays à ceux qui ne jurent
que par le pillage, le pillage systématique, surtout quand il s’agit du pétrole
et autres produits stratégiques.
Finalement, les impérialismes lui
ont fait subir le sort le plus ignominieux
: la mort par pendaison. Son pays a
été saccagé, pillé, détruit, ses enfants
tués et son peuple humilié, appauvri,
massacré. Voilà le sort que les impérialismes réservent à tous ceux qui, plus
royalistes que le roi, croient pouvoir
sacrifier la vie de leur peuple au profit
d’une bande de dinosaures qui engloutissent toutes les ressources de la terre.
L’exemple de Manuel Antonio Noriega
pourrait aussi servir de leçon à tous les
politiciens, laquais de l’impérialisme.
Arrêté au cours d’une invasion militaire
au Panama, Noriega fut livré par le
représentant de l’Eglise catholique, qui
lui faisait clairement savoir que sa nonciature ne pourrait servir de refuge à
ceux qui sont poursuivis par les grands
et puissants seigneurs du monde.
L’avertissement de l’Eglise catholique
pourra servir de leçon à ceux qui luttent effectivement pour la libération des
peuples asservis.
Sur quel monde déboucherait-on,
si tous les chefs d’Etat et de gouvernement acceptaient de plier l’échine, de
renoncer à la protection de la vie, de
la dignité de leur peuple, exécutant les
ordres reçus de patrons impérialistes ?
Imaginez-vous quel monde serait ce monde, quelle catastrophe connaitraient les hommes, particulièrement les exploités de la Terre ! Pour
l’impérialisme, il n’y a ni humanité,
ni amour, ni amitié, il n’y a aucune
reconnaissance. Tout est marchandise achetable, payable à un prix. Un
monde enfoncé dans un matérialisme
absolument vulgaire, comme l’est ce
monde néolibéral. Dans ce monde,
c’est d’une part l’extrême richesse et
de l’autre, l’extrême pauvreté. La vie
des peuples, dans cette perspective est
jouée à pile ou face. Détruisons la production de subsistance haïtienne, ces
Nègres ne méritent pas de vivre, du
moins organisons quelques factories
pour exploiter la main d’œuvre à bon
marché de ce pays. « Haïti est ouverte
aux affaires. Tous, venez investir, car la
main d’œuvre est abondante et à bon
marché », voilà le crédo néolibéralisant
de Martelly.
Les impérialismes et les oligarchies jouent à pile ou face avec la vie
des peuples. Quand ce ne sont pas des
bombes atomiques ou des bombes au
napalm qui règlent leurs affaires, eh
bien c’est la destruction de leur économie de subsistance pour la remplacer
par une économie de servitude. Les
peuples japonais, vietnamien, haïtien et
bien d’autres, s’ils en sont conscients,
peuvent en parler.
Coups d’Etat du 30 septembre, du
29 Février 2004 et néolibéralisme !
Malheureux, sont ceux qui croient
que les coups d’Etat du 30 Septembre
1991 et du 29 Février 2004, visaient
seulement à détruire le président Aristide parce qu’il était le mal aimé, parce
qu’il symbolise la haine des exploiteurs capitalistes de tous poils, ou parce
qu’il avait commis des erreurs, comme
se plaisent à le répéter de prétendus
critiques. Dans un et même mouvement, il fallait jeter le bébé avec l’eau
du bain, pour pouvoir faire plaisir aux
oligarques et aux impérialistes. Aucune
sérieuse critique n’a été faite autour de
ces coups d’Etat là, seuls le mensonge
et l’hypocrisie servaient d’arguments et
de repère aux prétendus politiciens et
intellectuels d’Haïti.
Malheureusement, une bonne
partie de ceux qui ont participé à ces
coups d’Etat, ou qui les ont supportés,
parce que entrainés par le mensonge,
se sont suicidés, devenant ainsi leurs
propres fossoyeurs !
Suite à la page (14)
Human Trafficking Human trafficking is a form of modern day slavery in
which people profit by control or coercion of another
person. Traffickers force others to work and perform
services through coercion, fear, and fraud. It is illegal to
use force or threats to make someone work to pay off a
debt.
Human trafficking violates federal law and is a crime in
every state. Laws provide options for trafficking victims
regardless of immigration status. The United States
Department of Justice is committed to vigorously investigating and prosecuting human trafficking crimes.
If you are a victim of human trafficking, or a
witness to human trafficking, please contact the
National Human Trafficking Hotline :
1‐888‐373‐7888 The Na�onal Human Trafficking Resource Center is a conden�al 24‐
hour toll‐free hotline sponsored by the Polaris Project. Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
This Week in Haiti
Martelly Protested at
Brooklyn College
Kim Ives/Haiti Liberté
Despite rain, hundreds of Haitians rallied outside Brooklyn College to
protest against the corruption and illegal taxes of President Michel
Martelly.
By Kim Ives
aitians in New York joined their brothers and sisters marching in anti-government demonstrations across Haiti when
President Michel Martelly headlined a rally
at the Brooklyn College auditorium on Sep.
26 after speaking earlier in the day at the
United Nations General Assembly.
Hundreds of Haitians marched a
half mile down Nostrand Avenue through
the rain from Radio Panou to Brooklyn College. There they jammed onto the sidewalk
across from an entrance to Brooklyn College, where Martelly’s supporters waited on
line for hours to get into the event.
“Down with Martelly,” the protestors chanted. “Down with corruption!
Down with illegality!”
The demonstrators denounced a tax
that Martelly has levied on money transfers and phone calls to Haiti. The tax is illegal because it has not been ratified by, or
even presented to, Haiti’s Parliament.
“It’s been a while since Haitians
have turned out in the streets like this.
I’m very satisfied with the response of the
community which has poured out to denounce Martelly as a thief,” said Marlène
Jean-Noel, a longtime leader of the Fanmi
Lavalas in New York. “One month after he
came to power, Martelly put a $1.50 tax on
every money transfer Haitians send back
to their families in Haiti. He also put a 5
cents per minute tax on phone calls. You
can’t call Haiti anymore. When you do,
your calling card finishes almost immediately. And what does he do with the money? He gives it to his wife and his son to do
baloney projects. Meanwhile, the Haitian
masses are dying of hunger.”
On the opposite side of the street,
well-dressed people pressed to get through
a heavily-guarded single gate into the
event. The Haitian Consulate of New York
rented the Brooklyn College auditorium
for a sum that neither the college or the
consulate would disclose (see accompanying article). But an anonymous source in
the Consulate told Haïti Liberté that the
Consulate owes Brooklyn College about
$12,000 for the affair, covering hall rental,
sound, and security. The Walt Whitman
Theatre, which can hold 2,350, was partially filled with about 1,500 thanks to
the free tickets the Consulate distributed to
Martelly’s sympathizers mostly at money
transfer companies and churches.
Many of those who attended
thought they were going to also get a concert from some well-known musical artists
including Shoubou from Tabou Combo,
Cubano from Skah Shah, a singer from
Karimi, and Alan Cavé of Zin. But Martelly
cancelled the concert at the last minute,
perhaps nervous about how it would be
denounced by the demonstrators across
the street.
“It’s not the $1.50 that we object to,
but it’s the way he took it: illegally and with
no transparency,” said Minouche Lambert,
another longtime Lavalas leader. “We don’t
know where that money is going. It’s not
going to education obviously. Schools are
Kim Ives/Haiti Liberté
H
not being built. Teachers are marching
and striking; they say they are not being
paid. Some kids don’t get their report card
officials, including President Martelly and
Prime Minister Laurent Lamothe, were
seated at a long table, covered in a red
tablecloth, that stretched the length of the
stage.
In fact, Martelly came to New York
for the General Assembly with a giant retinue as demonstrator Sylvain noted. “He
came here with a delegation of 78 people,”
he said. “According to Senator Moïse JeanCharles, Martelly gets $20,000 a day,
his wife gets $10,000 a day, his kids get
$7,500, and his other acolytes get $4,000.
That money goes to his family and friends.
They’re wasting Haiti’s money. Everywhere he goes, he has to pay money.
When he needs people to demonstrate, he
gives them money. But the people demonstrating out here today don’t have that
problem.”
Several people spoke before Martelly, including master of ceremonies Guy
Evens Ford, Prime Minister Lamothe,
Ambassador White, Brooklyn Assemblywoman Rodneyse Bichotte, local Catholic
Martelly strode back and forth across the stage like a performer, giving
an unprepared rambling talk punctuated with singing, jokes, and regular
turns to Prime Minister Lamothe for facts or figures.
because they haven’t paid school fees.
And now, when the country has all these
problems, we are outraged that Sweet
Micky is spending money to come make
another Carnival at Brooklyn College with
Shoubou, Skah Shah, and the rest of them.
We call on the community to boycott those
bands when they play.”
Some of those going into the auditorium taunted the demonstrators and
waved expensively printed signs which
read, in misspelled Kreyòl, “Aba Gran
Gou” (sic) (Down with Hunger) and “Viv
Ti Manman Cherie” (sic) (Long Live Dear
Little Mother), a reference to two Martelly
programs which demonstrator Jackson Sylvain of Westbury, NY and Arcahaie, Haiti
denounced as “pure bluff.”
“Martelly has taken a lot of money,”
Sylvain said. “He says he’ll build houses.
He says he’ll give young people laptop
computers. That’s how he got many of
them to vote for him. Now they see that
it was a lie. The youth of Gonaïves have
risen up and gone into the streets because
they see he was bluffing. Now he went to
the University in Port-au-Prince and says
he’ll give them 18,000 gourdes [US$450].
The students said they’re not falling for that
again.”
Sylvain also complained about other
government price hikes and taxes. “Passports used to cost $73,” he said. “Now
Martelly raised the price to $93. As for
airline tickets to Haiti, they were already
high. But now, when you buy a ticket, the
Haitian government levies an additional
$50 fee.”
People going into the auditorium
had to pass through three checkpoints
where security made sure they had tickets.
Even the press was not permitted unless a
journalist held a ticket.
The event inside began around
9:15 p.m with, appropriately, a rara band –
Rara-m – circling the room, blowing horns
and playing drums. Then U.S. Ambassador
Pamela White and 11 Haitian government
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
Bishop Guy Sansaricq, and local Protestant
Pastor Philius Nicolas.
“Our government is determined to
change the country,” Lamothe declared to
scattered applause.
MC Guy Ford heaped effusive praise
on the President, only surpassed by Pastor
Nicolas who declared Martelly to be “sent
by God.”
Finally Martelly took the stage, but
not behind the podium. He took the microphone from its stand and strode back and
forth across the stage like a performer, giving a completely unprepared rambling talk
punctuated with singing, jokes, and regular
turns to Lamothe for facts or figures.
This was a very different forum
from those with President Jean-Bertrand
Aristide a decade and two ago. At those
events, Haitians formed long lines at microphones to ask questions for hours on
end. President Martelly’s event turned out
to be more of a monologue, a performance,
which ended with him singing the title to
one of his songs when he was the bawdy
musician Sweet Micky: “Sak pa kontan,”
roughly translated, whoever is not happy,
too bad!
Even New York City Councilman
Mathieu Eugène, whose office intervened
with the college on behalf of the Consulate to help make the event possible, was
critical. “I thought the event was going to
be an opportunity for the community to
raise their issues and their questions for the
government,” he told Haiti Liberté. “So I
think this was a missed opportunity for the
community to ask questions because people have a lot of legitimate questions and
legitimate issues. I think a forum like that
should be used for people to get answers
from whoever is president. There should
have been a dialogue.”
Asked if he were disappointed with
the evening, Eugène laughed and said: “I
don’t want to get involved in the politics of
Haiti. But I have my opinion.”
Next week, we’ll offer a complete
Haitian Consulate Trying
to Get a Free Ride from
Brooklyn College
By Kim Ives
A
ccording to Charles Antoine Forbin,
the Haitian Consul General of New
York, “Brooklyn College didn’t ask us
for money” to host President Michel
Martelly’s address to a largely Haitian
audience at the school’s 2,350-seat
Walt Whitman Theatre on Sep. 26.
But a Brooklyn College spokesperson denies the claim.
Forbin told Haïti Liberté that local politicians of Haitian origin like New
York City Councilman Mathieu Eugène
and Nassau County legislator Carrie
Solages “all sent letters for us to get
Brooklyn College” for free.
But a Brooklyn College spokesman replied on Oct. 2 that “the Haitian
Consulate officially rented the Whitman
Theater and handled tickets, invitations, and the program.”
When told that Forbin claimed
the hall had been provided free of
charge, the spokesman said: “That’s
strange, because we have a contract.
They are paying. I’m not sure where
he’s getting that stuff from.”
According to an anonymous
source in the Consulate, the cost of
renting Brooklyn College came to about
$12,000, covering hall rental, sound,
and security, but has not yet been paid.
Councilman Eugène claimed that the
matter “is still in process.”
Forbin also told Haïti Liberté that
the auditorium was filled by “4,000
people, with 125 people outside.” But
only the bottom of the theatre, not
the balcony, was open, and not quite
completely full. “That would be about
1,400 to 1,500 people,” said Richard
Grossberg, Walt Whitman’s Executive
Director and General Manager.
Forbin said that he was very
pleased with how the event turned out.
“It was an extraordinary success,” he
said. “Compared with [President Martelly’s speech in 2011 at] York College, where they didn’t even have 400
people, but this year, you saw the success that President Martelly had in the
diaspora.”
When asked for names of those
who supported the event financially,
“you can just say that the entire diaspora of New York got together to have
us get Brooklyn College,” Forbin said.
Most of the people waiting at the
gate outside the auditorium could not
enter because they had no ticket. But
he said those trying to get into the Martelly event, and not protesting, were on
dissection of Martelly’s speech. But one
particular remark gives a taste of the
speech and speaks volumes. At the very
end of the evening, a man cried out from
the audience: “What is the role of MINUSTAH [the UN occupation force] in Haiti,
President?”
Martelly’s response was very telling.
“Let me tell you a little something,” he said.
“I think that it was Haitians who created
MINUSTAH... There was kidnapping. The
country was unlivable. [Haitians] created
the conditions for people watching us to
come establish peace, to calm us down. It’s
Haitians who created MINUSTAH.”
So according to President Martelly,
it wasn’t paramilitary “rebel” leaders Guy
Philippe and Jodel Chamblain, National
Endowment for Democracy-agent Stanley Lucas, Group of 184 leaders Andy
Apaid and Charles Baker, the U.S., France,
Canada, and Martelly himself, as a musical cheerleader, who fomented the coup to
overthrow the legitimate elected government of President Jean-Bertrand Aristide
and provide the excuse and opportunity for
foreign troops to militarily occupy Haiti for
the past eight years. (The Security Council
Haitian Consul General in New
York Charles Forbin claims that
Brooklyn College provided its
auditorium
without
cost
for
President Martelly’s speech there,
but the college denies it.
“the right side of the road,” a reference
to the hundreds of Haitians who were
demonstration behind police barricades
on the other side of the street outside
the school. “We are going on the up
side of the road, and they are going on
the down side, if you understand what
I mean,” Forbin said. “There are some
people who lost credibility in this town.
Enough is enough.”
Tickets to the President’s speech
were distributed for free at “barbershops, money transfer establishments,
and churches,” Forbin said. “The only
thing that we paid was the band, and
then the band didn’t even play. In fact,
it was going to be a group of bands.
One singer from Tabou, one singer
from Skah Shah, and one singer from
Karimi.”
But the bands were scrubbed
“because the president said he didn’t
come here for that, he came to speak to
his community.”
When a Haïti Liberté reporter
expressed surprise at Forbin’s assertion
that Brooklyn College had been provided for free, he said: “It’s only you
who don’t appreciate the President, but
everybody internationally appreciates
him.”
Asked about the expensively
printed but misspelled Kreyòl posters
saying “Aba Gran Gou” (Down with
Hunger) and “Viv Ti Manman Cherie”
(Long Live Dear Little Momma) with a
smiling portrait of President Martelly,
Forbin said he did print them. “It was
my job to make them,” he said. “As
Consul General, it’s my job to let the
community know what the government is doing.”
will likely renew MINUSTAH’s mandate for
another year in two weeks.) No, it was the
Haitian people themselves, the victims of
the coup, who brought the occupation on
themselves.
He then concluded that the UN
troops will stay “until the police force is in
shape, or until President Martelly has set
up his own defense force.”
After his speech, the organizers
gave about three dozen prizes to various local officials and local businessmen,
who helped finance the affair, according
to the Haitian Consul General to New York
Charles Forbin.
Outside the hall, despite police efforts to disperse them, several dozen demonstrators remained until after 11 p.m.,
when those inside were leaving. “We
want to embarrass those U.S. politicians
who are supporting what is being done in
Haiti,” said Fritzner Pierre, a leader of the
Brooklyn-based Citizen’s Committee. “We
are staying here until the event inside finishes, because we want them to know our
anger. They thought that Martelly would
come here to just strut and get away scot
free? No way!”
Haiti Liberté/Haitian Times
9
Grande manifestation
Brooklyn
A bas Martelly! A bas l’occupation des Nations Unies en Haiti !
scandait la foule
Une vue des manifestants dénonçant Martelly devant le Brooklyn College
L’assistance
Par Kim Ives
D
es Haïtiens à New York se
sont unis à leurs frères et
sœurs défilant dans des manifestations anti-gouvernementales à travers Haïti alors que le
président Michel Martelly tenait
la vedette lors d’un rassemblement à l’auditorium du Brooklyn College le 26 septembre,
après avoir parlé plus tôt dans la
journée à l’Assemblée générale
des Nations Unies.
Des centaines d’Haïtiens ont
défilé sur un parcours d’un demimille vers le bas de Nostrand
Avenue sous la pluie, de Radio
Pa nou à Brooklyn College. Là,
ils se sont entassés sur le trottoir
en face d’une entrée du Brooklyn
College, où les partisans de Martelly faisaient la queue pendant
des heures pour assister à la soirée en compagnie du président. «
A bas Martelly », scandaient les
manifestants. « A bas la corruption! A bas l’illégalité! »
Les manifestants ont dénoncé une taxe établie par Martelly sur les transferts d’argent
et les appels téléphoniques vers
Haïti. La taxe est illégale parce
qu’elle n’a pas été ratifiée par, ou
même présentée devant le Parlement d’Haïti.
« Ça fait longtemps que
les Haïtiens n’ont pas gagné
les rues de cette façon. Je suis
très satisfaite de la réponse de
la communauté qui est sortie
en foule pour dénoncer Martelly comme voleur », a déclaré
Marlène Jean-Noël, un leader de
longue date de la Fanmi Lavalas
à New York. « Un mois après
son arrivée au pouvoir, Martelly a imposé une taxe de 1,50
$ sur chaque transfert d’argent
que les Haïtiens envoient à leurs
familles en Haïti. Il a également
imposé une taxe de 5 cents par
minute sur les appels téléphoniques. Vous ne pouvez plus placer un appel vers Haïti. Lorsque
vous le faites, votre carte téléphonique engloutit les minutes
presque immédiatement. Et que
10
L’évêque catholique Guy Sansaricq
fait-il de l’argent? Il le donne à
sa femme et à son fils pour monter des projets bidon. Pendant
ce temps, les masses haïtiennes
sont en train de mourir de faim.
»
De l’autre côté de la rue,
des gens bien habillés se pressaient pour passer à travers une
unique barrière bien gardée pour
avoir accès à la soirée. Le Consulat haïtien de New York a loué
l’auditorium du Brooklyn College
pour une somme que ni le collège
ni le consulat n’ont voulu révéler
(Voir article à la page 9). Mais
une source anonyme au consulat a révélé à Haïti Liberté que le
Consulat doit à Brooklyn College
environ $ 12.000 pour l’affaire,
l’argent couvrant la location de
l’auditorium, le système de sonorisation et la sécurité. Le Théâtre
Walt Whitman, d’une capacité
de 2350 personnes, a été partiellement rempli à hauteur de
quelques 1500 invités grâce aux
billets gratuits distribués par le
Consulat aux sympathisants de
Martelly pour la plupart des compagnies de transfert de fonds.,
Beaucoup de ceux-là qui
étaient présents pensaient qu’ils
allaient également jouir d’une
prestation exécutée par quelques
artistes bien connus du monde
musical, y compris Shoubou de
Tabou Combo, Skah Shah de Cubano, et Alan Cavé de Zin. Mais
Martelly a annulé le concert à
la dernière minute, peut-être
nerveux du fait que la prestation
Haiti Liberté/Haitian Times
Les valets haïtiens flanqués de leur chef l’ambassadeur américain Pamela Ann White
serait dénoncée par les manifestants dans la rue.
« Nous ne nous opposons
pas à la taxe de $1.50, mais de
la façon dont il l’a prise: illégalement et sans aucune transparence », a déclaré Minouche
Lambert, un autre leader de
longue date de Lavalas. « Nous
ne savons pas où va cet argent.
Il n’est pas utilisé pour l’éducation de toute évidence. Des
écoles ne sont pas en cours de
construction. Les enseignants
manifestent dans les rues et sont
en grève; ils disent qu’ils ne sont
pas payés. Certains enfants ne
reçoivent pas leur carnet, car ils
n’ont pas payé les frais de scolarité. Et maintenant que le pays
flanche sous le poids de tous ces
problèmes, nous sommes scandalisés du fait que Sweet Micky
dépense de l’argent pour réaliser
un autre carnaval à Brooklyn
College avec Shoubou, Skah
Shah, et le reste d’entre eux.
Nous appelons la communauté
à boycotter ces groupes quand
ils jouent. »
Certains de ceux qui en-
traient dans l’auditorium ont raillé les manifestants et agitaient
des pancartes luxueusement imprimés sur lesquelles on lisait, en
créole mal orthographié, « Aba
Gran Gou » (sic) (A bas la faim)
et « Viv Ti Manman Cherie » (sic)
(Vive Petite Manman chérie), une
référence à deux programmes de
Martelly que Jackson Sylvain, un
manifestant de Westbury, NY et
de l›Arcahaie, Haïti, dénonçait
comme « du pur bluff ».
« Martelly a pris beaucoup
d’argent », a dit Sylvain. « Il
avait dit qu’il allait construire
des maisons, donner aux jeunes
des ordinateurs portables. C’est
ainsi qu’il a obtenu le vote de
beaucoup d’entre eux. Maintenant, ils se rendent compte que
c’était un mensonge. Les jeunes
des Gonaïves se sont révoltés et
ont gagné les rues parce qu’ils
ont réalisé qu’il bluffait. Maintenant, il est allé à l’Université de Port-au-Prince et il a dit
qu’il allait leur donner 18.000
gourdes. Les étudiants ont dit
qu’ils ne vont pas se laisser
prendre encore à ce jeu».
Sylvain s’est également
plaint d’autres hausses gouvernementales des prix et des taxes.
« Auparavant, les passeports
coûtaient 73 $ », a-t-il dit. «
Maintenant, Martelly a augmenté le prix à 93 $. Quant aux
billets d’avion pour Haïti, ils
étaient déjà élevés. Mais maintenant, quand vous achetez un
billet, le gouvernement haïtien
prélève une taxe supplémentaire
de 50 $ ».
Les gens entrant dans
l’auditorium ont dû passer trois
postes de contrôle où le service
de sécurité vérifiait s’ils avaient
des billets. Même la presse n’a
pas été autorisée à entrer, sauf si
un journaliste détenait un billet.
La soirée a commencé vers
les 21 heures 15 avec, comme
il fallait s’y attendre, une bande
rara – Rara-m – faisant le tour
de la salle, soufflant dans leurs
banbou et jouant du tambour.
Puis, l’ambassadrice américaine
Pamela White et 11 responsables
du gouvernement haïtien, dont
le président Martelly et le premier ministre Laurent Lamothe,
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
n contre Martelly au
n College
Rodneyse Bichotte
e pro-Martelly au Brooklyn College
Les manifestants ont dénoncé une taxe établie par Martelly sur les
transferts d'argent et les appels téléphoniques vers Haïti
Le pasteur Nicolas a déclaré que
Martelly est un « envoyé de Dieu. »
Des manifestants malgré la pluie défiant Martelly
ont été priés de s’asseoir à une
longue table, recouverte d’une
nappe rouge, qui s’étendait sur
toute la longueur de La scène.
En fait, Martelly est venu
à New York pour l’Assemblée
générale avec une suite énorme
ainsi que l’a fait remarquer Sylvain. « Il est venu ici avec une
délégation de 78 personnes »,
a-t-il dit. « Selon le Sénateur
Jean-Charles, Martelly reçoit
20.000 dollars de per diem, sa
femme 10.000 $, ses enfants
7500 $, et ses autres acolytes
4000 $. Cet argent va à sa famille et à ses amis. Ils gaspillent
l’argent d’Haïti. Partout où il
va, il doit donner de l’argent.
Quand il a besoin de personnes
pour manifester, il leur donne de
l’argent. Mais les gens qui manifestent ici aujourd’hui n’ont
pas ce problème ».
Plusieurs personnes ont
parlé avant Martelly, y compris le maître de cérémonie Guy
Evens Ford, le Premier ministre
Lamothe, l’Ambassadeur White,
Rodneyse Bichotte d’origine haïtienne, l’évêque catholique lo-
cal Guy Sansaricq, et le pasteur
protestant local Philius Nicolas.
« Notre gouvernement est
déterminé à changer le pays »,
a déclaré Lamothe accueilli par
des applaudissements maigres et
dispersés.
Le MC Guy Ford a couvert
le président de louanges à n’en
plus finir, pour être seulement
dépassé par le pasteur Nicolas
qui a déclaré que Martelly est un
« envoyé de Dieu. »
Finalement ça a été le tour
de Martelly d’entrer en scène ;
mais il ne s’est pas tenu derrière
le podium. Il a saisi le micro de
son support, a fait des allées et
venues d’un bout à l’autre de
la scène tel un artiste, débitant
un discours décousu, improvisé,
ponctué de chants, de blagues,
se tournant régulièrement vers
Lamothe pour s’assurer des faits
ou des chiffres.
Ce fut un forum très différent de ceux du président
Jean-Bertrand Aristide quelque
douze ans plus tôt. Lors de ces
rencontres, les Haïtiens formaient de longues files au micro
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
pour poser des questions pendant des heures et des heures.
La soirée en compagnie du président Martelly s’est avérée être
davantage un monologue, une
performance d’artistes qui a pris
fin avec l’interprétation de “Sa
k pa kontan, anbake”, l’une de
ses chansons à l’époque où il
était le musicien vulgaire Sweet
Micky et qu’on pourrait traduire
à peu près ainsi: qu’il me confronte celui qui n’aime pas ma
façon de faire!
Même le conseiller municipal de New York Mathieu Eugène, dont le bureau est intervenu auprès du collège au nom du
consulat pour aider à matérialiser la soirée, était critique. « Je
pensais que la soirée allait être
l’occasion pour les membres de
la communauté d’exposer leurs
problèmes et de poser des questions au gouvernement », a-t-il
dit à Haïti Liberté. « Donc ça a
été une occasion manquée pour
la communauté de poser des
questions parce que les gens ont
beaucoup de questions légitimes
et des problèmes légitimes. Je
pense qu’un pareil forum devrait être l’occasion pour les
gens de poser leurs questions
et obtenir des réponses du président quel qu’il soit. Il devrait
avoir un dialogue. »
Interrogé à savoir s’il avait
été déçu de la soirée, Eugène a
ri et répondu: « Je ne veux pas
m’impliquer dans la politique
d’Haïti. Mais j’ai mon opinion
».
La semaine prochaine, nous
vous offrirons une dissection
complète du discours. Mais une
remarque particulière déjà donne
un avant-goût et en dit long. A
la fin de la soirée, un homme cria
dans la salle: « Ki wòl MINISTA
a an Ayiti, prezidan ? »
La réponse du président
Martelly a été très révélatrice. «
Monchè ban m di w yon ti bagay », a-t-il dit. « Mwen panse
se noumenm ayisyen ki kreye
MINUSTAH paske lè ou te rive
yon kote ann Ayiti te gen tout
modèl operasyon. Operasyon
Bagdad, operasyon koupe tèt,
ou wè nimewo anba pye timoun,
y ap tiye timoun, y ap kidnape
moun, peyi a te envivab, nou
kreye kondisyon pou moun k
ap gade nou te vin met lapè, te
vin mete ola sou nou. Se nou ki
kreye MINUSTAH a ».
Alors, selon le Président
Martelly, ce n’étaient pas Guy
Philippe, Jodel Chamblain, Stanley Lucas, Andy Apaid, Charles
Baker, le Groupe des 184, le
National Endowment for Democracy, les Etats-Unis, la France,
le Canada, et lui-même qui ont
fomenté le coup pour renverser
un gouvernement légitimement
élu. Ce qui a fourni le prétexte
et l’occasion aux troupes étrangères pour occuper militairement
Haïti au cours des huit dernières années, avec renouvellement pour une autre année qui
pourrait avoir lieu dans deux
semaines. Non, c’est le peuple
haïtien lui-même, la victime, qui
s’est infligé la sanglante occupation.
Il a ensuite conclu que les
troupes de l’ONU resteront « jiskaske fòs polis nou an anfòm,
jiskaske
prezidan
Martelly
monte fos defans pa l la. »
Après son discours, les
organisateurs ont distribué environ trois douzaines de prix à
différents responsables et entrepreneurs locaux, qui, selon le
Consul Général Haïtien à New
York Charles Forbin auraient
aidé à financer l’affaire.
Mais à l’extérieur, malgré les efforts de la police pour
les disperser, plusieurs dizaines
de manifestants sont restés
jusqu’après 11 heures, le moment où ceux de l’intérieur partaient. « Nous voulons embarrasser les politiciens américains
qui soutiennent ce qui se fait
en Haïti », a déclaré Fritzner
Pierre, un chef de file du Komite
Sitwayen basé à Brooklyn. «
Nous restons ici jusqu’à ce
que prenne fin la rencontre
à l›intérieur, parce que nous
voulons qu›ils sachent notre
colère. Ils pensaient que Martelly
allait venir ici seulement pour
se pavaner et s’en tirer à bon
compte sans être dénoncé ? Pas
du tout! »
Par ailleurs, il y aura une
autre manifestation, cette fois
contre le renouvellement de
l’occupation militaire d’Haiti par
la MINUSTAH le vendredi 12
octobre de 3 heures à 6 heures
de l’après-midi à Ralph Bunche
Park, 43ème Rue et 1ère Avenue à
Manhattan devant l’ONU. Pour
plus d’informations, téléphonez
le 718-421-0162.
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
Le “ Millennium Challenge
Corporation” américain :
l’Afrique livrée au big business
La lettre bouleversante
d’un prisonnier de
Guantanamo
4ème partie
Par John KENEFEL*
[Ndlr.] Dans le cadre de
l’orientation néolibérale avérée du gouvernement Martelly-Lamothe, et d’une
prétendue «diplomatie d’affaires», cet
article, écrit en 2010, est plus que jamais d’actualité pour mettre en lumière
l’intérêt prédateur de l’impérialisme
pour toutes les ressources des pays du
Sud : minières, pétrolières et agricoles.
Adnan Latif a souffert entre les mains
du gouvernement US à un point que
la plupart des gens ne peuvent même
pas imaginer.
A
“Les pays africains partenaires du
MCC sont ouverts aux affaires”
John Danilovich*
Se servir de la loi contre
la population : le cas du
Mozambique
“Notre première tâche va être
de faire de l’argent avec la terre ellemême…Nous pourrions, de façon idiote, décider de ne rien cultiver et je
crois que nous ferions tout de même
de l’argent dans les dix prochaines années” - Susan Payne, directeur général
d’Emergent Asset Management, un
fonds d’investissement du RoyaumeUni qui vise les terres arables au Mozambique et dans d’autres pays africains. (19)
Au Mozambique, où le MCC a un
autre projet foncier important, on assiste à un boom des investissements
étrangers dans le foncier qui encourage une véritable razzia sur les terres.
La Banque mondiale estime que les
demandes de concessions des dix-huit
derniers mois concernent 13 millions
d’hectares, dont plus d’un million ont
fait l’objet d’un accord. (20) Les droits
d’usage et d’exploitation de la terre
(DUAT), (21) créés par la loi foncière
mozambicaine de 1997 et qui sont
censés être sévèrement contrôlés par
l’État, sont actuellement distribués à
tout venant, sans aucune transparence
ni souci de supervision.
Les DUAT sont des droits
d’occupation des terres alloués à perpétuité par l’État aux communautés, ou
aux investisseurs (qu’ils soient étrangers ou locaux) sous forme de concessions à long terme (50 ans, avec option
de renouvellement pour une nouvelle
période de 50 ans), à condition que ces
investisseurs fournissent et mettent en
application un plan de développement
économique ayant été approuvé. Selon
la loi, les investisseurs ont aussi obligation de consulter la population locale,
afin de confirmer que les terres sont
bien disponibles et de monter des partenariats avec la communauté locale.
Les gens se sont battus pour garantir
que cette forme de protection accordée
aux communautés soit inscrite dans la
loi de 1997. Mais de plus en plus, des
concessions sont accordées aux élites
locales et aux investisseurs étrangers,
sans le consentement du peuple.
Le MCC n’est pas opposé aux
DUAT, même si ceux-ci ne sont pas à
proprement parler des titres de propriété. La Banque mondiale, qui a une plus
longue expérience dans le domaine de
la réforme des lois foncières du Mozambique, semble également avoir décidé
que c’est le mieux qu’elle puisse espérer pour l’instant, étant donné l’énorme
résistance que rencontrent ses efforts
pour établir des marchés fonciers commerciaux. Selon Jolyne Sanjak du MCC:
En travaillant avec le gouvernement, nous nous efforçons de garantir
la sécurité de ces baux et l’efficacité du
processus d’expiration et de transfert
du bail... Au Mozambique, nous avons
eu des discussions très intéressantes
avec des avocats qui travaillent avec
des clients qui cherchent des terres pour
monter une affaire. Ils ont remarqué
que les coûts initiaux de leurs clients
12
Au centre, le président du Mozambique Armando Guebuza au cours
d’une réunion du Millenium Challenge Corporation
pouvaient être entre 60 et 90 % plus
élevés parce qu’ils ont dû courir après
les renseignements avant de pouvoir
établir si la terre à acquérir jouissait de
droits d’utilisation garantis et officiellement reconnus. (22)
Autrement dit, le MCC a
l’intention de modifier les lois nationales, la réglementation et les institutions qui gouvernent le pays, jusqu’à
ce qu’il n’y ait quasiment plus de différence entre un DUAT et un droit de
propriété. Plus spécifiquement, le MCC
cible deux articles (les articles 15 et
16) des Règles de la loi foncière (Land
Law regulation) pour aider les investisseurs à transférer plus facilement
(c’est-à-dire à vendre) leurs DUAT ou
les sociétés à transférer leurs DUAT en
transférant la majeure partie de leurs
actions, ce qui crée dans le système une
faille très intéressante pour les investisseurs étrangers. Le MCC veut également modifier un autre article (art.18),
de façon à permettre de renouveler les
concessions automatiquement après les
premières cinquante années. (23)
Pour changer les institutions,
le MCC met en oeuvre une stratégie
bien spécifique : il commence par des
zones particulières et avance à partir
de là. Le MCA-Mozambique a ainsi
identifié au Mozambique du Nord ce
qu’il appelle des “points chauds” dans
douze “districts prioritaires”, dans
lesquels ses projets d’infrastructures
et d’agrobusiness attisent l’intérêt des
investisseurs pour les terres agricoles.
(24) Il s’apprête maintenant à élaborer
la carte et les limites de ces “points
chauds” qu’il formalisera ensuite en
enregistrant des DUAT “pour l’usage du
secteur privé”. (25) Une fois les cartes
et les DUAT en place et l’information
enregistrée dans le cadastre national, le
MCA mettra en place des services destinés à fournir aux investisseurs des renseignements régulièrement mis à jour
sur la disponibilité des terres dans les
zones concernées et à les aider à obtenir des terres des communautés locales
ou des personnes à qui le MCA a alloué
les DUAT.
“Avec ce processus d’allocation
Haiti Liberté/Haitian Times
des droits de propriété, les paysans
vendent leurs terres dès qu’ils ont des
difficultés financières et ce sont les
femmes qui sont le plus affectées,”
s’inquiète Diamantino Leopoldo Nhampossa de l’Union des Paysans du Mozambique (UNAC). “Les producteurs
locaux ne sont pas du tout contents de
ce qui se passe. Nous considérons la
terre comme un bien commun.”
Les fermes béninoises ne sont
plus qu’à un click de Wall Street
Le MCC a engagé deux firmes
américaines, Chemonics et International Land Systems, pour développer
la proposition du gouvernement du
Mozambique sur le volet foncier de
son Compact. Au Mali, c’est une autre firme américaine, CDM, qui a écrit
Suite à la page (16)
Dr. Kesler Dalmacy
1671 New York Ave.
Brooklyn, New York 11226
Tel: 718-434-5345
Le docteur de la
Communauté Haïtienne
à New York
dnan Latif a été retrouvé mort
dans sa cellule le 10 septembre
2012, un jour à peine avant le 11°
anniversaire du 11/9. Il avait 32 ans.
Latif, citoyen yéménite, était
détenu à Guantanamo Bay depuis
plus de 10 ans, en dépit de la décision du tribunal qui avait ordonné
en 2010 que l’administration Obama
"prenne toutes les mesures diplomatiques nécessaires et appropriées pour
faciliter la libération immédiate de Latif, en raison de l’absence de preuves
qu’il ait commis un quelconque crime.
Il a souffert entre les mains du
gouvernement US à un point que la
plupart des gens ne peuvent même
pas imaginer, et sa mort doit servir à
rappeler que la honte nationale qu’est
Guantanamo perdure et bénéficie actuellement du soutien des deux partis.
En relisant la lettre qu’il a
écrite à son avocat, David Remes, en
décembre 2010, on comprend la profondeur de son désespoir près de la fin
de sa vie.
Sa lettre commence simplement.
Le premier paragraphe n’est constitué
que d’une seule phrase bouleversante
: « faites ce que bon vous semble, il
n’y a plus rien à faire ».
Il décrit ensuite le camp de
Guantanamo, le qualifiant de « prison
qui ne connaît pas l’humanité, mais
ne connaît que le langage du pouvoir,
de l’oppression et de l’humiliation envers tous ceux qui y entrent ».
« Celui qui pourra mourir », écrit
Latif, « atteindra le bonheur, il n’a aucun espoir en dehors de cela ».
Il poursuit : Ce qu’il faut …
c’est quitter cette vie, qui n’est plus ce
qu’on appelle une vie, mais qui est devenue la mort et la torture incessante.
En finir avec la vie, c’est une chance
et un bonheur. Je ne vais pas en endurer davantage et je vais mettre fin
à mes jours.
Latif avait fait une tentative
de suicide en 2009 en s’ouvrant les
veines, et son avocat, David Remes,
avait, alors, déclaré qu’il avait déjà
tenté de se suicider à plusieurs reprises.
A la suite d’un accident de voiture en 1994, Latif souffrait de lésions
à la tête, et il se rendait en Afghanistan dans l’espoir de se faire soigner
quand il avait été capturé près de la
frontière par les autorités pakistanaises. En janvier 2002, il était transféré à
Guantanamo, ayant le triste privilège
d’être un des premiers à y être détenu.
Selon l’ACLU, Latif avait été
déclaré libérable en 2004, 2007,
2009, et à nouveau en 2010 par le
juge de la cour fédérale US, Henry
Kennedy. Mais le Département de la
Justice d’Obama avait fait appel du
jugement de 2010, en partie à cause
de la décision qui avait été prise de
ne pas transférer les prisonniers au
Yémen, et, donc, Latif était resté en
prison – non pas à cause de ce qu’il
avait fait (c’est-à-dire rien), mais à
cause du lieu où il était né.
La décision qui avait été prise
de faire appel du jugement de relaxe
n’était pas un vestige de l’ère Bush.
C’était une décision qui avait été prise
par l’administration Obama volon-
Adnan Latif
tairement, et tous ses partisans qui
pensaient qu’Obama allait fermer
Guantanamo doivent en avoir conscience.
Latif est loin d’être le seul prisonnier encore détenu à Guantanamo
malgré la relaxe prononcée par la justice. "Plus de la moitié des personnes
qui restent à Guantanamo ont été
déclarées innocentes depuis des années", indique Cori Crider, directrice du
service juridique à Reprieve, responsable de la gestion des litiges sur les
prisons secrètes, et qui a représenté
des clients détenus à Guantanamo.
Crider poursuit, disant que, bien que
les conditions se soient améliorées par
rapport à ce qu’elles étaient en 2002,
la détention illimitée suffit à détruire
les gens. « Ce jeune homme, qui avait,
disons, vingt ans quand il a été capturé, en a trente aujourd’hui. Il voit
la vie lui échapper sans savoir s’il va
être libéré. Le désespoir tue à Guantanamo aujourd’hui ».
Il y a également, comme on
peut s’y attendre, des implications
judiciaires au niveau international
liées à la mort de Latif. « Quand un
gouvernement prive quelqu’un de
liberté et le garde en détention, il exerce un contrôle quasiment complet
sur la sécurité et le bien-être de cette
personne. A cause de ce contrôle, si
une personne meurt en détention, il y
a, selon les lois internationales, présomption de responsabilité du gouvernement », explique la professeure
Sarah Knuckey, ancienne conseillère
du rapporteur spécial de l’ONU sur
les exécutions extrajudiciaires. « Et,
donc, quand une personne meurt en
détention, le gouvernement doit reconnaitre sa responsabilité pénale, ou
démontrer clairement qu’il n’était pas
responsable de sa mort ».
La réaction compréhensible
qu’il ne s’agit que d’un exemple parmi
d’autres sur une liste déjà scandaleusement longue de crimes internationaux commis depuis le 11/9 ne fait
que souligner à quel point la sécurité
nationale et la politique étrangère des
Etats-Unis sont devenues radicales
et perverties. « Une puissance mondiale n’a pas su préserver la paix et
les droits humains et n’a pas su me
préserver non plus. Je ferai tout ce qui
est en mon pouvoir pour me débarrasser de cette mort qui m’est imposée
à chaque instant dans cette prison ».
*L’auteur, John Knefel est animateur à Radio Dispatch et c’est un
écrivain indépendant qui vit à Brooklyn.
AlterNet September 13, 2012
Traduction emcee, des bassines et
du zèle LGS 26 septembre 2012
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
Perspectives
Lettre d'Octobre
à Obama
Blocus : Rapport de Cuba pour
condamner les Etats-Unis devant
l’Assemblée Générale de l’ONU
2ème partie
Chapitre II. Préjudices causés par le blocus aux secteurs à plus forte incidence sociale
Par Jacqueline Roussie
1er octobre 2012
Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania
Avenue N.W.
Washington DC 20500
Monsieur le Président,
L
e 12 septembre dernier était le
quatorzième
anniversaire
de
l’arrestation des cinq Cubains Antonio Guerrero, Fernando González,
Gerardo Hernández, Ramón Labañino
et René González. A leurs condamnations, s’ajoute pour Gerardo et René
celle de ne pouvoir recevoir la visite
de leurs épouses, votre administration
leur refusant systématiquement le
visa d’entrée aux USA, en dépit de låa
protestation d’organisations humanitaires comme Amnesty International.
Les Etats-Unis devraient pourtant avoir quelques égards envers
les agents Cubains qui luttent contre
le terrorisme. Ils pourraient se souvenir, par exemple, que durant l’été
1984, c’est grâce à leur travail que
le Président Ronald Reagan avait
échappé à un attentat au cours de la
campagne pour sa réélection. Dès que
le gouvernement cubain avait appris
qu’un groupe d’extrême droite de la
Caroline du Nord préparait un attentat contre le Président, il en avait informé les autorités des Etats-Unis par
l’intermédiaire de Robert C. Muller,
chef de sécurité de la mission de
Etats-Unis devant les Nations Unies.
En 1998, quand les Cinq
avaient appris que des avions étaient
la cible d’attentats à venir, avec la
même loyauté qu’en 1984, les autorités cubaines avaient remis à une
délégation du F.B.I. un dossier très
complet afin que puissent être arrêtés
les comploteurs. Aussi incroyable que
cela puisse paraître, deux mois plus
tard, ce sont les agents Cubains qui
étaient arrêtés, et soumis à un traitement des plus odieux. Après leur arrestation, les Cinq sont restés 17 mois
en cellules d’isolement de la prison de
Miami, ce qui est d’ailleurs contraire
à votre loi. Un procès les a condamnés en 2001, dans une ambiance de
haine et de peur pour les jurés, à des
peines très lourdes, allant pour Gerardo Hernández jusqu’à une double
perpétuité plus quinze ans. Cette ambiance de haine était entretenue par
des journalistes payés par le Gouvernement Fédéral de Floride, comme
nous l’avons appris en 2006.
S’il y avait eu un minimum de
justice dans votre pays, non seulement les Cinq n’auraient jamais été
emprisonnés, mais, selon les propres
termes de l’ancien Ministre de la Justice Ramsey Clark, ils auraient été
considérés comme des « Héros de
l’Humanité ».
Le 17 septembre dernier, lors
de la vidéoconférence « WashingtonLa Habana », à la question posée sur
l’attitude qu’il aurait adoptée si la corruption de journalistes avait eu lieu
quand il était ministre de la justice
des Etats-Unis, Clark a affirmé : « Si
aujourd’hui j’étais Ministre de la Justice et que j’apprenais cette campagne
de propagande pendant le procès des
Cinq, je rejetterais les accusations.
N’importe quel Ministre de la Justice
devrait agir ainsi, c’est une responsabilité d’ordre éthique et moral ».
Devrait, bien sûr ! Mais souvenez-vous, Monsieur le Président,
le 9 août 2005, les trois juges de la
cour d’appel d’Atlanta avaient annulé
les sentences des Cinq et demandé
un nouveau procès équitable hors
de Miami. Cas unique dans l’histoire
Suite à la page (16)
Le Ministre des Affaires Etrangères
de la République de Cuba, Monsieur
BRUNO RODRÍGUEZ PARRILLA
GET YOUR TAX REFUND FAST
• Income Tax
• Insurance (car, life, home, business)
• Real Estate
• Financial Consulting
• Notary Public
• Translations (from French,
Creole, Spanish to English)
• Typing (resume, flyers, invitations, papers,
business letters)
• Faxing (sending and receiving). Copying.
• Electronic Filing
Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269
1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226
(between Clarendon Rd & Avenue D)
Chery’s Brokerage, Inc.
CHERY’S BROKERAGE
1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226
Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
Des enfants cubains dénonçant l’embargo des Etats-Unis
contre leur pays
2.1 Préjudices causés à la santé et à
l’alimentation
D
e mai 2011 à avril 2012, ce secteur
a souffert des préjudices calculés
à environ 10 000 000 de dollars, dus
essentiellement au fait que le pays est
contraint d’acheter sur des marchés
lointains et à l’augmentation des coûts
d’importation du matériel jetable et des
instruments médicaux, ainsi que des
médicaments, des réactifs, des pièces
détachées et des équipements.
Même si les exportations à Cuba
de médicaments, d’accessoires et de
dispositifs médicaux sont autorisées
par la loi Torricelli (1992) et le Trade
Sanctions Reform and Export Enhancement Act (2000), d’importantes restrictions sont maintenues. Les ventes de
produits du secteur de la santé ne bénéficient pas de l’exonération de permis
(ou permis automatique) prévue pour
les produits agricoles par le département du Commerce. Un permis particulier est exigé, délivré au cas par cas, et
d’une durée limitée.
Les produits susceptibles d’être
autorisés doivent remplir les conditions
de contrôle et de classement énoncées
dans les réglementations concernant
la gestion des exportations du département du Commerce, qui dresse des
listes de contrôle sur la base de dispositions motivées par des raisons de sécu-
rité nationale ou des raisons en rapport
avec l’industrie de la biotechnologie.
L’octroi des permis est conditionné à la capacité de l’administration
étasunienne de contrôler et vérifier,
par le biais d’inspections sur place et
d’autres moyens, que le produit est
bel et bien utilisé dans le but pour lequel l’autorisation a été délivrée. La
vente de technologie de pointe dans ce
secteur est prohibée.
Jusqu’à présent, les importations
directes des États-Unis ont été insignifiantes et ont essentiellement porté
sur du matériel jetable. Parmi les nombreux exemples illustrant les préjudices
causés dans le domaine de la santé,
on peut citer les suivants : Le Centre
cardiologique pédiatrique William Soler
ne peut disposer de lévosimendan, un
médicament utilisé pour le traitement
de l’insuffisance cardiaque et que les
laboratoires étasuniens ABBOTT sont
les seuls à produire. Il manque également de formules nutritionnelles pour
les nouveau-nés et les nourrissons,
ainsi que d’oligoéléments et de certaines vitamines pour usage parentéral
également produites dans ce pays.
Ne pouvant acheter sur le marché
étasunien les lamelles pour expanseurs
tissulaires utilisées pour le traitement
des enfants ayant subi des brûlures
graves, il doit se les procurer sur des
marchés lointains, à des coûts supérieurs.
On manque également de substituts temporaires de la peau tels que la
peau artificielle INTEGRA et le derme
humain acellulaire ALLODERM, tous
deux de fabrication étasunienne et
utilisés pour des patients présentant
des brûlures étendues du deuxième et
troisième degrés, comme l’a dénoncé la
Société cubaine de chirurgie plastique et
de traitement des brûlés.
Le service de chirurgie cardiovasculaire de l’hôpital pédiatrique William Soler reçoit annuellement entre
100 et 110 enfants de moins d’un an,
dont plus de 90 p. 100 doivent subir
une intervention nutritionnelle parentérale pour pouvoir être ensuite soumis à
une opération chirurgicale avec un meilleur pronostic. Cuba n’a pas accès aux
suppléments alimentaires pour usage
parentéral produits aux États-Unis, qui
sont les meilleurs par rapport à l’usage
qu’en ferait låedit service.
Medicuba S.A, une société qui
importe des médicaments, des réactifs et des intrants médicaux, n’a pu
acheter des instruments de gynécologie
et d’obstétrique du fait de l’annulation
de l’opération par la société panaméenne A/E, son fournisseur, au motif
que l’usine qui les produisait avait été
rachetée par une société étasunienne,
Suite à la page (18)
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Haïti dans la contre-révolution
Bon anniversaire à
Wilbert Pierre le
fameux bassiste du
groupe Rétro
De la part de Joseph
Chinois et du journal
Haiti Liberté
exercés et une vision de citoyens
conscients de leurs responsabilités et
questionnons-nous.
Quels bénéfices ont apporté au
pays, les coups d’Etat du 30 septembre 1991 et du 29 février 2004 ?
Est-ce pour nous, patriotes
d’Haïti, une fierté de constater que
c’est une minorité d’ici et d’ailleurs
qui décide de la vie que notre peuple
doit mener ?
Est-ce un gain ou une perte le
sabotage de la célébration de notre
bicentenaire de l’indépendance ?
Les coups d’Etat du 30 Septembre 1991 et du 29 février 2004,
ont-ils fait avancer la cause de la liberté, du combat pour l’amélioration
des conditions matérielles, morales
et intellectuelles du peuple haïtien ?
Quel putschiste peut informer
le peuple haïtien sur l’état d’avancement du nouveau contrat social ?
La caravane de l’espoir, dans
quelle partie du pays est-elle en stationnement, quel est son véritable
itinéraire ?
Où est donc passée la Convergence démocratique, cette alliée
forte, puissante, merveilleuse, qui
a partagé le gâteau national avec
l’oligarchie nationale et les impérialismes, dans l’extrême misère du
peuple haïtien?
Messieurs les grands démocrates : oligarchies et impérialistes,
quand est-ce que enfin déciderezvous à laisser vivre ce peuple, que
vous avez sacrifié sur l’hôtel du néolibéralisme ?
Faites-vous de votre projet de
mort pour Haïti et son peuple, un
motif de fierté, de générosité et de
solidarité ?
Messieurs, si tout le monde
sait que votre bilan de gestion de ces
coups d’Etat est positif, alors présentez-le au peuple haïtien ?
Quant à l’option zéro, savamment prônée par certains anarchistes, qui exigeaient la mise sous
tutelle d’Haïti avec une occupation
militaire, le peuple haïtien se devrait
de les plaindre, parce qu’ils resteront
toujours d’éternels flatteurs, d’éternels marionnettes aux mains des
puissants de ce monde.
Après deux coups d’Etat génocidaires, le président Aristide est
retourné dans son pays, dans son
chez soi, mais malheureusement, les
maîtres de cette Terre lui ont enlevé
le droit à la parole. Ces démocrates
qui disent ne jurer que par la liberté
d’expression, bref la liberté dans
toute son acception, lui ont enlevé la
parole, le condamnant au mutisme, à
la zombification et à la mort.
Aucune
manifestation
ne
pourra faire comprendre à ces exploiteurs, qu’ils sont de trop dans
le drame de ce peuple martyr, sinon
qu’il est décidé à mener une lutte
décisive, construite dans la réflexion,
la concertation et la discipline révolutionnaire. Aujourd’hui, nombre de
pays d’Amérique latine offrent des
exemples de solidarité de peuple,
que les Haïtiens doivent considérer, étudier pour mieux inspirer leur
cheminement dans cette bataille
nécessaire pour la libération nationale. Si nous ne nous libérons pas,
nous subirons inévitablement le sort
des Améridiens génocidés par les
conquistadores, conduits par Christophe Colomb, lors du contact brutal
avec « l’Occident chrétien, civilisé,
cultivé, démocratisé. »
Donc Aristide n’a pas le droit à
la parole dans son propre pays, alors
que des thuriféraires du système se
plaisent à se moquer de cet homme
qui, en réalité, est une voix respectable dans une Haïti où tout est marchandise, où tout s’achète et se vend
comme de petits pains. Haïti a toujours besoin de cet homme rassembleur, mobilisateur, pour la conduite
de cette exigeante lutte de libération
nationale. S’il incarne un idéal de
transformation des misérables conditions de vie du peuple haïtien, il faut
reconnaitre que les forces réactionnaires ne lui ont pas laissé l’initiative
de sa politique. Victime de l’hypocrisie, de la méchanceté et de la haine
des politiciens et des profiteurs de la
misère socio-économique du peuple
haïtien, Aristide a été accusé à tort,
condamné par les ennemis du peuple
: ceux qui l’ont combattu ouvertement et ceux qui l’ont fait dans les
ténèbres de l’incertitude.
Qui connait le chemin du
cheminement libérateur du peuple
haïtien ? Les impérialismes, l’oligarchie haïtienne, les politiciens
marionnettes d’ici et d’ailleurs, les
intellectuels aliénés au service des
idéologies d’aliénation, ou bien le
peuple, lui-même, qui souffre ses
souffrances et sa misère ?
Les révolutions ne sont pas
mortes, elles ne sont que plongées
dans l’engourdissement et renaîtront
Variété & Vibrations
Radio Show
Avec Yéyé Boul
Monday-Friday, 3-6 p.m.
WLQY 1320 AM
www.DouceFM.com
Maggie Flambeau
– Dinde – Poulet – Cabri
– Boeuf – Légumes
Bouillon le samedi – Soupe le
dimanche – Bouillie de banane le soir
Appelez le 718-618-0920
Livraison à domicile
Si vous avez du goût, vous ne
lâcherez pas Katou Restaurant
14
Haiti Liberté/Haitian Times
ORE
Venus
RESTAURANT
Specializing in
Caribbean &
American Cuisine
5012 Ave M
(Entre E. 51 et Utica)
10h am – 10h pm
Une innovation dans la cuisine
haïtienne à Brooklyn
Tous les plats haïtiens réalisés par une
équipe de cordons bleus recrutés sous
la supervision de Katou
Griots – Poissons – Poissons Gros Sel
L
Bouyon
Dimanche
Soup Giromon, Pintad, diri djondjon
Free Delivery
Catering for all occasions
347-462-9029
Tels: 2512-5371
Cell: 3561-0616
IMPRIMERIE &
Papeterie Imprimerie
commerciale
Furnitures de bureau,
fournitures scolaires
Maison à vendre
A Bon Repos, Haiti
Impasse Josaphat
Sur ¼ carreau cloturé,
mais mur lézardé,
Comprenant :
5 chambres à coucher dont
2 en bas, 3 en haut sans
mosaiques
5 toilettes – 2 chambres
indépendantes pour serviteur et servante
arbres fruitiers (cocoyer –
mangues)
Prix $200.000,00
Pour information sonnez le
305-788-4295
AYE 5 S
Catering for all occasions
Loubing, General Manager
Samedi
Nouvelle adresse:
101 Lalue,
Port-au-Prince, HAITI
• Breakfast • Lunch
• Dinner • Fritaille
1436 Flatbush Avenue
(between Farragut & Glenwood)
Brooklyn, NY 11210
Breakfast - Lunch - Dinner
7 days a week, 9 am - 10 pm
Papeterie &
Imprimerie
TAR
Restaurant
Y
[email protected]
OU
ST
S
(305) 305-9393
KATOU
RESTAURANT
ÉY B
É
AT I O N
5401 NW 2nd Avenue
Miami, FL
IB
R
We Buy Gold & Silver
V
CDs, DVDs,
Perfumes,
Bibles, Minutes on
phones, etc.
à la vie. Elles vivront et se concrétiseront des cendres des contradictions, de la conscience en alerte et
de l’effort d’unification des peuples.
Ainsi la révolution haïtienne, combattue de toutes parts, s’allumera
et s’alimentera des feux des contradictions qui la suscitent, pour le
triomphe du peuple haïtien.
FRIT
Suite à la page (8)
Après le 30 septembre que les putschistes ont baptisé de « correction
démocratique », était venue la tragique mystification de la conscience
nationale déguisée sous le masque
de« nouveau contrat social ». Cette
fois-ci l’impérialisme entendait directement intervenir avec ses troupes
pour briser la résistance de ceux qui
exècrent le néolibéralisme génocidaire. Les idioties, les calomnies de
toutes sortes, qui visaient la discréditation d’Aristide pour attirer la haine
des exclus et populariser le coup
d’Etat, étaient porteuses d’un projet
de destruction nationale, d’occupation nationale, et de désétatisation
nationale.
8 ans après le 29 février 2004,
regardons Haïti avec des yeux
We do Catering
Available for all
Occasions
Fritaille etc..
670 Rogers Avenue
(Corner of Clarkson Ave)
Brooklyn, NY 11226
“Venus, l’entroit idéal”
718-287-4949
Gran Pan-Pan Rice
FOR SALE:
Wholesale & Retail
1347 Flatbush Avenue
(bet. Foster Ave. & E. 26th St.)
Brooklyn, NY 11226
718-975-0915-6
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
Perspectives
Jeux d’influence derrière
« L’Innocence des musulmans »
Monologues à l’ONU !
Par Thierry Meyssan
C
Le grand jeu israélien se poursuit derrière
les manifestations et réactions au film «
L’Innocence des musulmans ». Cependant
l’entrée en scène du Hezbollah renverse la
donne et pourrait conduire Tel-Aviv à interrompre cette opération.
L
es réactions internationales au film de
« Sam Bacile » sont de plus en plus
incompréhensibles si on les prend au premier degré, en ignorant qui sont les commanditaires et quels sont leurs objectifs.
Cette provocation au choc des civilisations est très différente des précédentes.
Il ne s’agit pas ici de stigmatiser l’islam
auprès des populations occidentales pour
susciter une haine à l’encontre des musulmans, mais de s’adresser aux musulmans
pour les injurier et susciter chez eux une
haine des occidentaux. Ce n’est pas de l’«
islamophobie », mais de l’« islam bashing
». L’objectif est de provoquer la colère des
musulmans et de l’orienter vers des cibles
précises : ceux qui aux USA ou parmi
leurs alliés veulent interrompre le cycle de
guerres débuté le 11 septembre 2001.
On ignore toujours si L’Innocence
des musulmans existe en entier. Pour le
moment, on ne connaît que 13 minutes
de ce film qui sont devenues injurieuses
à l’encontre de l’islam après que l’on en
ait modifié la bande sonore. D’abord placée sur YouTube, cette bande vidéo n’a eu
l’impact attendu que lorsqu’elle a été diffusée en arabe par la télévision salafiste AlNas. Des groupes salafistes ont alors réagi
avec violence, mais au lieu d’attaquer leur
télévision ou ses financiers saoudiens… ils
s’en sont pris aux représentations diplomatiques états-uniennes.
Le département d’État avait été
averti le 9 septembre —c’est-à-dire deux
jours avant la diffusion du film par la
télévision salafiste— que plusieurs de
ses ambassades seraient attaquées le 11.
Cependant cette alerte n’a pas été prise au
sérieux et le personnel diplomatique n’a
pas été informé du danger. Le département
d’État s’attendait à des manifestations
anti-américaines commémoratives des
attentats du 11 septembre 2001, pas à la
relance de cette logique.
Il est désormais établi que, derrière
la foule de Benghazi, un commando était
prêt pour attaquer le consulat, puis, à attaquer la villa sécurisée prévue pour servir de
position de repli en cas de problème grave.
La cible de cette opération était
l’ambassadeur US en Libye, Chris Stevens.
Ce spécialiste des affaires proche-orientales
au département d’État était connu pour
ses positions certes impérialistes US, mais
Le 17 septembre 2012, Sayyed Hassan
Nasrallah met en garde les États-Unis
contre la continuation de la diffusion
d’un film insultant l’islam.
anti-sionistes. Ainsi que l’a confirmé le
négociateur spécial palestinien Saeb Erekat en déplorant la mort d’un diplomate
qui avait beaucoup fait pour comprendre
et faire entendre à Washington le point de
vue du peuple palestinien.
Une seconde cible devrait être choisie pour punir la France de s’être alignée
sur les positions US. Paris refuse en effet
de se laisser entraîner dans une guerre
contre l’Iran et refuse également de s’engager un peu plus dans le bourbier syrien.
À cet effet, une nouvelle provocation a été
ourdie en utilisant une revue satirique qui
relaie depuis des années le point de vue
néo-conservateur dans les milieux de la
gauche française.
Anticipant les conséquences, la
France a immédiatement interrompu le
fonctionnement de vingt de ses ambassades et déployé un lourd système de
sécurité.
Dans son pays, le gouvernement
français s’est présenté comme garant de la
liberté d’expression. À ce titre, il défend le
droit des adversaires de l’islam à la caricature blasphématoire. Toutefois, se contredisant lui-même, le même gouvernement
a annoncé l’interdiction de toute manifestation hostile au film ou au journal déniant
ainsi la liberté d’expression des défenseurs
de l’islam.
Pourtant, dans la tradition française,
la liberté d’expression s’entend comme
une condition préalable de la démocratie.
Elle s’accompagne donc de l’interdiction de
l’injure et de la diffamation qui viennent
perturber le débat démocratique. Or, la
caractéristique principale de L’Innocence
est qu’il ne rapporte aucun fait historique
et ne présente aucune critique de l’islam.
Il se compose exclusivement de scènes
LA DIFFERENCE
AUTO SCHOOL
LEARN TO DRIVE
• Vitamins
• Herbs
• Supplements
ALL NATURAL
Toll Free: 855
Local: 718
421-6030
www.PotentialVegetal.com
836 Rogers Avenue
(between Church Avenue
& Erasmus Street)
Brooklyn, NY 11226
Paul J. Jourdan
Attorney at Law
107 Kenilworth Place
Brooklyn, NY 11210
Phone:
(718) 859-5725
(347) 898-7514
•Immigration
•Divorce
•Business Formation
(Corporation & Partnership)
•Estate Administration - Wills
•Real Estate Closings
haque année, durant une semaine,
les chefs d’État et de gouvernement
se retrouvent à New York pour participer
à l’ouverture de l’Assemblée générale
de l’ONU. Cependant cette rencontre a
progressivement perdu son aspect constructif pour se transformer en un spectacle télévisuel dont les moments forts ne
sont surpassés en audience que par les
Jeux Olympiques et la Coupe du monde
de football.
Le discours le plus attendu était celui du président des États-Unis, invité à
s’exprimer après que la présidente brésilienne ait chauffé la salle. Toujours cordial,
« Barack » a fait son entrée en scène en
tendant le bras au secrétaire général Ban
Ki-moon, assis à la tribune supérieure,
lequel s’est levé et courbé en deux pour
lui serrer la main. Il est le seul chef d’État
à s’être permis ce geste. Son discours,
écris comme un scénario hollywoodien, a
retracé la vie de l’ambassadeur Chris Stevens, tué deux semaines plus tôt à Benghazi. Il a raconté que l’Amérique n’est pas
un Empire, mais un ensemble d’hommes
et de femmes libres qui travaillent et se
battent pour que le reste de l’humanité
puisse jouir de la même liberté. Cette «
séquence émotion » s’est conclue par une
« happy end » : « L’Histoire est de notre
côté et une vague montante de liberté ne
fera jamais marche arrière ». Ce slogan
publicitaire voulait être une réponse suffisante à un article du ministre russe Sergey Lavrov qui ne voit pas l’Histoire et la
liberté du côté de ceux qui ont détruit la
Libye et attaquent la Syrie [1].
Le débat qui a suivi ce show était
intitulé « L’ajustement ou le règlement
des différends internationaux par des
moyens pacifiques ». Contrairement à ce
que ce titre pouvait laisser supposer, on y
a surtout parlé de la guerre que l’OTAN et
le CCG nient conduire en Syrie, de celle
que la France veut faire au Mali, et de
celle qu’Israël veut faire faire aux ÉtatsUnis contre l’Iran.
Les déclarations favorables à une
intervention militaire en Syrie se sont
fondées sur la théorie du « printemps
arabe » : tous les événements survenus
depuis deux ans dans le monde arabe
auraient les mêmes causes, répondraient
aux mêmes aspirations, et devraient
aboutir au triomphe de la démocratie et
de l’économie de marché. Cependant les
partisans de cette théorie ne semblent
pas désintéressés. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a affirmé la compatibilité de l’islam avec la
démocratie et l’économie de marché en
citant le bon exemple turc (plus de cent
journalistes et des centaines d’officiers
MAXX
REAL ESTATE
Consultant Corp.
supérieurs emprisonnés, les minorités
kurde et arménienne opprimées, mais «
une économie ouverte et une attitude responsable de soutien au changement en
Libye et en Syrie »). Après avoir comparé
les convulsions du monde arabe aux luttes épiques des Amériques et de l’Europe
pour leur liberté et leur unité, l’émir de
Qatar a plaidé pour le renversement des
dictatures et l’établissement de la liberté d’expression, lui, Cheikh Hamad,
le putschiste qui a muselé tous les opposants et les médias dans son pays. Sur
ce, tirant implicitement les leçons de 18
mois d’échec de ses mercenaires, il a appelé les autres États arabes à l’aider militairement à en finir en Syrie. Quand au
président français, François Hollande, il
a demandé que l’ONU établisse un mandat sur les « zones libérées » —comme
jadis la Société des nations (SDN) avait
donné un mandat à la France sur toute
la Syrie et le Liban—. La question malienne était moins caricaturale. Le Premier ministre Modibo Diarra a rappelé
que la terreur imposée par les islamistes
et la sécession du Nord de son pays sont
une conséquence directe de l’intervention
militaire en Libye, légalisée par le Conseil
de sécurité. Il a donc demandé que l’ONU
légalise aussi une intervention militaire
internationale pour aider sa petite armée
à reconquérir les territoires perdus. La
France qui piaffe d’impatience depuis son
intervention en Côte d’Ivoire s’est portée
volontaire dans l’espoir de reconstituer sa
zone d’influence en Afrique de l’Ouest. Il
va donc falloir faire la guerre à des fanatiques que Paris avait armés et encadrés
pour renverser la Jamahiriya libyenne.
Suite à la page (16)
Menez Jean-Jerome
Attorney at Law
Real Estate
Immigration-Divorce
4512 Church Avenue
Brooklyn, NY 11203
Unique market knowledge &
excellent negotiation skills
1424 Flatbush Ave.,
Brookly, NY 11210
Manager: Ernst Sevère
(Corner Farragut Road)
Tel: 718-693-2817
Cell: 917-407-8201
maxxrealtys.com
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
Barack Obama a fait son entrée
en scène en tendant le bras au
secrétaire général Ban Ki-moon,
assis à la tribune supérieure, lequel
s'est levé, se courbant en deux pour
lui serrer la main
REAL ESTATE:
• Residential
• Commercial • Condo
• Coop • Rentals
INCOME TAX:
• Individual • Business
NOTARY PUBLIC
718.576.6601
Nou pale Kreyòl!
1358 Flatbush Avenue
(between Farragut & E. 26th St.)
Brooklyn, NY 11210
La Différence Auto School
injurieuses. Et l’insulte n’est pas un droit
de l’homme.
Revenons au plan géopolitique.
L’Innocence des musulmans rappelle
l’opération conduite autour des Versets
sataniques. C’était en 1988, l’Iran venait
de triompher seul de l’Irak, massivement
soutenu par les Occidentaux. En quelques
années, l’imam Khomeini avait transformé
un peuple colonisé en une nation de guerriers. Il puisait dans sa religion la force qui
lui avait permis de transformer son pays
et de vaincre. Pour casser cette dangereuse
révolution islamique, le MI6 avaient commandé un ouvrage à l’écrivain britannique
Salman Rushdié. Rouhollah Khomeini publia immédiatement un décret religieux le
condamnant à mort. La campagne s’arrêta
instantanément et la condamnation, bien
que maintenue, ne fut pas exécutée.
Cette fois, Téhéran se devait de réagir avec la même promptitude. Mais il était
piégé : en condamnant le film, il faisait
le jeu de ceux qui font pression pour que
Washington entre en guerre contre l’Iran.
La solution tactique réside dans l’intervention de nouveaux protagonistes. Dans un
premier temps, l’Ayatollah Ali Khamenei a condamné le film en rappelant que
l’ennemi, c’est le sionisme. Puis, dans un
second temps, Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, s’est positionné pour prendre la tête du mouvement. À
Beyrouth, dans un discours enflammé, devant une foule galvanisée, il a placé ceux
qui répandent ces insultes devant leurs
responsabilités. L’entrée en lice du Hezbollah modifie profondément la donne.
On passe d’exactions commises par des
groupuscules salafistes désordonnés,
facilement manipulés par Israël, à une
mise en garde par une vaste organisation
structurée, disposant de cellules en ordre
de bataille dans de nombreux pays. Cette
fois, c’est Tel-Aviv qui est piégé : il a perdu
le contrôle du mouvement de protestation
qui peut à tout instant se retourner contre
lui.
De son côté, pour se sortir d’affaire, l’administration Obama a multiplié
les déclarations apaisantes à l’intention
des musulmans. Mais, avec un manque
total de solidarité, elle a aussi condamné
les contradictions françaises en espérant
détourner ainsi vers Paris la foudre qui la
frappe.
Quoi qu’il en soit, Benjamin Netanyahu ne relâche pas la pression. Il a
sommé Barack Obama de tracer une ligne
rouge devant les ambitions nucléaires militaires qu’il attribue aux Iraniens, et d’entrer
en guerre lorsque Tel-Aviv pensera qu’ils
la franchissent.
Réseau Voltaire 25 septembre 2012
Par Thierry Meyssan
Nou pale kreyòl!
(718) 462-2600
(914) 643-1226 cell
Haiti Liberté/Haitian Times
15
Suite de la page (13)
judiciaire des Etats-Unis, Alberto
Gonzalez, Ministre de la Justice de G.
Bush avait fait appel de la décision de
ces juges !
Pourquoi un tel acharnement
contre les Cinq ? Serait-ce un chantage de terroristes comme Posada Carriles, menaçant de dévoiler des actes
peu louables d’anciens dirigeants de
votre pays si les Cinq étaient libérés ?
Nous le saurons un jour.
En attendant, ces Cubains sont
toujours en prison ou en liberté conditionnelle. Des demandes d’appels collatéraux sont actuellement en cours.
Gerardo Hernández aura t-il enfin la
possibilité d’exposer toutes les irrégularités de son procès comme il en
a fait la demande il y a deux mois ?
Les faits sont pourtant graves. Acheter des journalistes n’est pas un délit
mineur ! Le comble est que des journalistes honnêtes qui ont dénoncé cet
outrage à leur profession ont reçu des
menaces et ont été contraints de déménager pour protéger leur famille.
C’est ce qui est arrivé en particulier
au journaliste du « Miami Herald »,
Oscar Corral.
L’avocat que vous êtes devrait
se montrer sensible à ce que justice
soit faite envers ces hommes courageux qui endurent depuis plus de
quatorze ans les pires souffrances.
Suite de la page (12)
Ces souffrances ne pourront jamais
être totalement gommées, et la douleur pour Gerardo et Fernando, et
leurs épouses, de ne pouvoir avoir
d’enfant est irréversible.
Monsieur le Président, les élections de votre pays approchent, et
vous n’avez pas la certitude de votre
réélection. Si au moins, avant cette
échéance électorale, vous consentiez
à faire libérer les Cinq, votre pays en
sortirait grandi. Vous resteriez dans
l’Histoire comme le Président qui a su
amorcer de nouvelles relations entre
Cuba et les Etats-Unis souhaitées par
l’immense majorité des habitants des
deux pays.
Espérant de votre part une telle
action, recevez, Monsieur le président, l’expression de mes sentiments
humanistes les plus sincères.
Jacqueline Roussie (France)
Copies envoyées à : Mesdames
Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Kathryn Ruemmler, Janet Napolitano, à Messieurs. Harry
Reid, Eric Holder, John F. Kerry, Pete
Rouse, Donald, Rick Scott, et Charles
Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis
en France.
Belleciao 1er octobre 2012
Suite de la page (15)
Le Premier ministre israélien,
Benjamin Netanyahu, a décrit un Iran
obscurantiste et agressif qui représente
déjà un danger réel et deviendrait une
menace globale s’il disposait de la bombe
atomique. Pour étayer son discours, il a
multiplié les références à des accusations
douteuses, allant d’attentats commis
en Thaïlande et en Bulgarie jusqu’à un
complot contre l’ambassadeur d’Arabie
saoudite à Washington, sans parler de
l’amalgame entre Al-Qaida et la République islamique d’Iran. « Bibi » a aussi
soutenu que le monde devait choisir entre
la modernité, incarnée par le peuple juif et
ses scientifiques lauréats de prix Nobel,
ou l’obscurantisme médiéval, représenté
par l’Iran (bien qu’il admette que ce pays
soit en pointe en matière de technologie
nucléaire). Le plus grotesque aura été
l’utilisation d’un diagramme visant à
créer la confusion dans le grand public.
Il a assuré que l’Iran a réalisé 70 % d’un
programme nucléaire militaire. Pourtant
Téhéran ne dispose que d’uranium enrichi à 20 % pour des usages civils, tandis
que pour commencer un programme militaire, il lui faudrait disposer d’uranium
enrichi à au moins 85 %.
Quelques orateurs ont suscité
l’étonnement. Le président iranien,
Mahmoud Ahmadinejad a déconcerté
l’Assemblée en abordant par surprise le
sujet du débat que tout le monde avait
oublié : « L’ajustement ou le règlement
des différends internationaux par des
moyens pacifiques ». La délégation US
a bruyamment quitté la salle lorsque,
émaillant son discours de vers du poète
EMMANUEL
classique Saadi, il a souligné que la paix
ne s’obtient, ni par le Droit, ni par la
Force, mais par la compassion envers les
autres et le sacrifice de soi. Provocation
suprême, il a redit sa foi dans un avenir
parfait, gouverné par les prophètes et
non plus par ceux qui s’en réclament.
Autre exemple, le président étatsunien de l’Afghanistan, Hamid Karzai a
demandé la levée des sanctions affectant
les chefs talibans, non pas que ceuxci aient changé et soient devenus des
modèles de tolérance, mais parce qu’il
voudrait les faire entrer dans son gouvernement. Pourquoi donc leur a t-on fait la
guerre ? Ou encore, le Premier ministre
japonais, Yoshihiko Noda, s’est permis
de critiquer le sacro-saint dogme de la
supériorité des régimes démocratiques.
Analysant la catastrophe de Fukushima,
il a observé que des institutions représentatives d’un peuple d’aujourd’hui peuvent être illégitimes lorsqu’elles privent
abusivement les générations futures de
leurs droits fondamentaux. Sont-elles
plus légitimes lorsqu’elles privent abusivement les autres peuples de leurs
droits fondamentaux ? Au moment où je
rédige cette chronique, les chefs d’État et
de gouvernement poursuivent leur défilé
à la tribune. On attend avec impatience
les déclarations russe et chinoise, prévues
plus tardivement pour leur répondre.
Notes
[1] « Du bon côté de l’Histoire »,
par Sergueï Lavrov, Réseau Voltaire, 17
juin 2012.
Réseau Voltaire 1er octobre 2012
l’avant-projet de la section du Compact
concernant le foncier. Partout dans la
conception et la réalisation des programmes fonciers du MCC, on reconnaît la main de ces firmes américaines
qui ont toutes une grande expérience
de la préparation du terrain pour les
entreprises américaines, à travers les
programmes de l’USAID. Au Bénin,
une firme américaine supervise même
le développement d’une politique foncière nationale dans le cadre du programme du MCC.
Le Compact du MCC avec le
Bénin conditionne la distribution des
fonds - dont des subventions importantes pour le développement du port
de Cotonou - à l’acceptation d’un
Livre Blanc qui est censé servir de
base à l’établissement d’un nouveau
Code Foncier. Le Compact indique
très clairement à quoi ce nouveau
cadre doit ressembler : Il “permettra de passer progressivement d’une
gestion foncière coutumière et administrative au marché et à un système d’enregistrement des droits de
propriété.” Pour s’assurer que tout se
passe comme prévu, le MCA-Bénin a
fait venir Stewart International pour
superviser la rédaction du Livre Blanc.
Le Livre Blanc a été terminé
récemment. Un consultant béninois, qui a pu observer le processus
de l’intérieur, a avoué à GRAIN que
l’étude penchait fortement en faveur
des investisseurs étrangers et de
l’agrobusiness. Les voix contradictoires ont été réduites au silence et
en fin de compte, le Livre Blanc part
du principe que les droits de propriété
sont l’unique système d’organisation
foncière possible dans le pays, écartant complètement les pratiques du
droit coutumier, qui avaient pourtant
été très clairement reconnues dans la
loi nationale foncière de 2007. “Le
livre Blanc, qui a pour but de mettre
en usage partout les droits de propriété, propose un modèle importé qui
n’est pas adapté au contexte social
et économique du Bénin”, explique
l’organisation Synergie Paysanne. “Il
donne carte blanche aux multinationales et autres pouvoirs financiers”.
Pendant que le Livre Blanc est
transformé en législation, le MCABénin est déjà en train d’imposer
l’usage des droits de propriété sur le
terrain, dans certains districts. Comme
au Ghana et en Mozambique, le MCC
exploite l’espace généré par les récentes réformes foncières, qui avaient été
supervisées par la Banque mondiale et
d’autres bailleurs de fonds, pour établir
des cartes et des limites, enregistrer des
droits de propriété et faciliter l’achat de
terres aux investisseurs privés. Le programme interprète de façon perverse
les clauses inclues dans la loi foncière béninoise de 2007 qui permettent
aux communautés locales d’identifier
et de définir de façon collective les
droits fonciers dans leur région via des
Guarino Funeral Home
FUNERAL HOME
“An Oasis of Peace”
14300 West Dixie Highway, Miami, FL
110 South Dixie Highway, Lake Worth, FL
Fritz G. Duvigneaud
561.502.8244 • 561.588.0302
954.942.0056
Pasteur Enoch Milien
305.949.0603 or 6118
786.487.6836
[email protected]
16
Haiti Liberté/Haitian Times
Serving the Haitian Community
for Over 30 Years
9222 Flatlands Avenue
Brooklyn, NY 11236
718-257-2890
Plans Fonciers Ruraux (PFR). Pour les
groupes comme Synergie Paysanne,
les PFR sont des mécanismes très intéressants, qui permettent aux communautés de démêler les questions
d’accès à la terre et d’améliorer les
manières de distribuer droits et responsabilités, tout en tenant compte par
exemple de questions de sécurité alimentaire, d’emploi, d’égalité entre les
sexes et d’environnement. Cependant,
dans les districts ciblés par le MCA,
les PFR sont réduits à des exercices
cadastraux qui divisent la terre en
parcelles de propriété privée qui sont
achetables et vendables sur le marché.
Et le Livre Blanc a bien l’intention de
généraliser cette pratique à travers tout
le pays. (26)
Les investisseurs étrangers
de l’agrobusiness sont ravis du programme du MCC. Roland Riboux, un
homme d’affaires français, directeur
général de l’entreprise d’agrobusiness
Fludor, veut étendre le programme
à tout le pays : “Si l’on veut que le
développement se fasse, il faut que
les gens puissent rapidement investir
et que chaque portion du territoire béninois ait un propriétaire et que cela
puisse être vérifié par un titre foncier,”
affirme-t-il. “...Il faut que dans chaque
commune, à la limite dans chaque
département, il y ait un organisme qui
s’occupe de mobiliser les propriétaires
pour qu’aussi rapidement que possible
chacun d’eux dispose d’un titre foncier.” (27)
Les petits agriculteurs béninois,
eux, ne partagent pas son enthousiasme. “Selon nos analyses, explique
Nestor Mahinou de Synergie Paysanne, MCA-Bénin est un outil permettant aux investisseurs d’avoir carte
blanche. Depuis New York, un investisseur peut identifier un propriétaire
terrien à Ouèssè ou à Djidja, parce que
toutes les données sont numérisées
concernant chaque domaine, chaque
propriétaire terrien, son nom, sa localité, sa superficie et même le plan de
son champ.” (28)
De fait, on constate une sorte
d’effet ajouté entre l’intérêt croissant
des investisseurs pour ce genre de
transactions et le fait qu’ils aient à leur
disposition les moyens logistiques de
les réaliser. Au Ghana par exemple, la
compagnie américaine d’assurance titres First American et une autre firme
américaine, International Land Systems, sont à l’origine d’une initiative
pilote de la Clinton Global Initiative
et de la banque américaine de microcrédit, Opportunity international. Cette
initiative a pour but d’établir par satellite la carte des terres dans les quartiers
pauvres d’Accra. (29) Ensuite, Opportunity International
aidera les
habitants à acquérir une forme de
titre paralégale qui peut être utilisée
comme garantie pour les prêts. Une
bonne façon de contourner le gouvernement pour créer un marché de la
propriété qui opère avec la bénédiction
d’une banque internationale liée à des
investisseurs multinationaux. (30)
Les promoteurs essaient maintenant
d’introduire leur projet dans les campagnes ghanéennes.
Dans le même temps, les investisseurs et entreprises responsables de
la ruée sur les terres agricoles dans le
monde utilisent déjà les technologies
satellite pour identifier les terres à acquérir. El Tejar, une société argentine
qui appartient en partie à des fonds
de capital-risque américains et européens, explique ainsi :
Pour évaluer une parcelle pour
un éventuel achat ou une location,
nous utilisons l’imagerie satellite et des
données météorologiques antérieures
afin de réaliser une première évaluation de la qualité et de la productivité
de la terre. Nous essayons d’établir
une carte exacte de la propriété, en
déterminant sa topographie et le pourcentage utilisable pour la production
agricole, en estimant les risques –
d’inondation, de maladie ou de sécheresse, par exemple – et la qualité et la
productivité du sol. (31)
Notes
19. cf. Susan Payne’s presentation at the AgriPods Conference in
London, February, 2010: http://farmlandgrab.org/11247
20. Presentation by the World
Bank’s Klaus Deininger, “Land grabbing - International community responses”, 16 July 2009: http://farmlandgrab.org/6293
21. Abbréviation du portugais
“ Direito de Uso e Aproveitamento de
Terra”.
22. “The Housing Crisis that
No One is Talking About: Secure
Land Tenure and Poverty Reduction”, transcript from Millennium
Challenge Corporation public outreach
meeting, 13 November 2008: http://
www.mcc.gov/mcc/bm.doc/transcript111308-habitat-landtenure.pdf
23.
Chemonics,
“Mozambique General Services Contract,
Land Tenure Services: Final Report”,
Prepared for MCC, October 2006:
http://69.147.245.78/en/index.
php?option=com_docman&task=doc_
download&gid=40&Itemid=10
24. From MCC’s preparatory
document on land for its Compact with
Mozambique: “A capacity to respond
quickly to this increase in demand [for
land] and for intended investments
not to be blighted by uncertainties
or conflicts regarding land tenure issues is important.” Chemonics, “Mozambique General Services Contract,
Land Tenure Services: Final Report”,
Prepared for MCC, October 2006:
http://69.147.245.78/en/index.
php?option=com_docman&task=doc_
download&gid=40&Itemid=10
25. Selon le Plan de suivi et
d’évaluation du MCC pour le Mozambique, “les hectares de terres rurales
formalisées par le biais des DUAT pour
l’usage du secteur privé” sont l’un des
principaux indices pour le Land Tenure Services Project. http://www.mcc.
gov/mcc/bm.doc/mozambique-mande-plan-14april09_approved-2.pdf
26. Volker Stamm, “Social Research and Development Policy: Two
Approaches to West African Landtenure Problems”, Africa Spectrum,
Vol. 44, No. 2, 2009, pp. 29–52. 27
Kokouvi Eklou, “Roland Riboux : ‘La
question du foncier est fondamentale
pour le Bénin’ ”, 9 novembre 2009:
http://www.ebeninois.com/interview_
r13.html
28. H. Agathe Aline Assankpon, “Bénin. La pression commerciale
sur le foncier par les investisseurs nationaux ou étrangers”, 9 décembre
2009:
http://www.oecd.org/dataoecd/12/12/44174152.pdf
29. Peter Rabley, International
Land Systems, Inc., “Ghana Project
Leverages GIS-Based Title Registration and Microfinance to Alleviate
Poverty,” ArcNews, Fall 2008: http://
en.landsystems.com/downloads/Ghana_GIS_Land_Titling.pdf
30. Il est important de noter
qu’il existe déjà un marché en plein
essor pour les garanties d’obligations
de crédit fondées sur des paquets de
prêts de micro-crédit dans les pays
pauvres. Parmi les firmes vendant ces
véhicules d’investissement, on trouve
Blue Orchard (www.blueorchard.com)
et Symbiotics (www.symbiotics.ch/)
Opportunity International collabore de
façon active avec ces deux firmes (cf.
http://www.opportunity.net/About/
Distinctives/investment_capital/).
31.
http://www.eltejar.com/
en/secciones/agricultural-land_44.
php&sub=0
GRAIN 13 Avril 2010.
Ndlr.
GRAIN est une petite organization internationale à but non-lucratif
qui soutient les petits fermiers et les
mouvements sociaux dans leurs luttes
pour bâtir des systèmes alimentaires
sous contrôle communautaire et basés
sur la biodiversité
* John Danilovich, Ambassadeur U.S, directeur général du Millennium Challenge Corporation (MCC), en
2008.
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
A Travers le monde
L’ultimatum de guerre de
Netanyahou à l’ONU !
Hugo Chavez affirme
que le 7 octobre les
portes de l’avenir
s’ouvriront !
Par Barry Grey
L
e discours belliqueux et provocateur
prononcé jeudi 27 septembre par le
premier ministre israélien Benjamin Netanyahou devant l’Assemblée générale
des Nations unies a mis en évidence
le fait que les projets pour une attaque
militaire non provoquée contre l’Iran
étaient très avancés.
Netanyahou a fixé une date butoir de quatre à neuf mois après les
élections américaines en novembre
pour le lancement d’une guerre, apparemment pour détruire les installations
d’enrichissement d’uranium de l’Iran. Il
a dit en montrant une bombe avec une
mèche allumée grossièrement dessinée,
« Au rythme où ils poursuivent actuellement l’enrichissement, ils finaliseront
l’enrichissement moyen et pourront
passer à l’étape finale au printemps prochain, au maximum l’été prochain… La
ligne rouge devrait être tracée exactement ici, avant que l’Iran n’achève la
deuxième étape d’enrichissement nucléaire nécessaire à la fabrication d’une
bombe. »
C’était un ultimatum à l’adresse
de l’Iran d’abandonner son programme
d’enrichissement nucléaire ou d’avoir
à faire face à de massives représailles
exercées par Israël et les Etats-Unis.
Netanyahou qui a critiqué le gouvernement Obama pour avoir retardé une
action militaire contre l’Iran, a souligné
dans son discours devant l’ONU la convergence de vues entre les Etats-Unis
et Israël.
Le but de « mettre un terme au
programme d’armes nucléaires de
l’Iran, » a-t-il dit, unit « tout autant
les Démocrates que les Républicains.
» Il s’est exprimé deux jours après que
le président Obama ait prononcé son
discours devant l’Assemblée générale
en déclarant, « un Iran doté de l’arme
nucléaire n’est pas un défi auquel nous
pouvons faire face… Les Etats-Unis
feront ce qu’ils devront pour empêcher
l’Iran d’obtenir une arme nucléaire. »
Netanyahou a cherché à donner l’impression qu’il serait prêt à renoncer à une frappe israélienne contre
l’Iran avant les élections américaines
en échange d’un engagement clair de
la part de Washington de lancer une
guerre l’année prochaine.
Son discours a démontré le caractère criminel de la politique étrangère
tant d’Israël que des Etats-Unis. Il a
présenté Israël – qui poursuit une occupation illégale de la Palestine et qui
G & S AUTO SALES
• We Do Finance
• Trade-In
• Same Day Plates
Open Sundays • Closed Saturdays
4914 Tilden Avenue
Brooklyn, NY 11203
Tel: 718.342.0101
Guy Edouard, General Manager
Tel: 718.791.1094
Fax: 718.342.5550
Ernest Delouis: 646.201.0603
Luc Delsius: 646.377.1008
[email protected]
Par Pedro Otero
«Face à une ligne rouge claire, l'Iran cédera», a assuré Benjamin
Netanyahou devant l'Assemblée générale de l'ONU
a attaqué tous les Etats arabes voisins durant son existence relativement
courte – comme étant la victime et
l’Iran – qui n’a jamais attaqué Israël –
comme étant l’agresseur.
Il a exigé que l’Iran abandonne
un programme d’enrichissement nucléaire qui est totalement légal en vertu
des termes du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) alors qu’Israël a refusé de signer le traité
et a construit illégalement environ
400 ogives nucléaires. Ni Israël ni les
Etats-Unis ni l’Agence internationale
de l’énergie atomique n’ont présenté
la preuve qui contredit les affirmations
de l’Iran de développer de l’énergie nucléaire à des fins civiles. Les Etats-Unis
admettent que l’Iran ne possède pas
d’armes nucléaires et n’a pris aucune
décision d’en construire.
La guerre préparée par les EtatsUnis et Israël est une guerre d’agression,
une soi-disant « guerre préventive
» – une chose ouvertement adoptée
comme politique par le Troisième Reich
nazi dans les années 1930 et 1940 et
condamnée par le Tribunal de Nuremberg comme crime de guerre. Elle a été
interdite dans les documents constitutifs de l’ONU elle-même.
Après le discours de Netanyahou,
lui et Obama se sont déclarés foncièrement d’accord pour ce qui était de leur
confrontation de l’Iran. Le candidat
présidentiel républicain, Mitt Romney,
a couvert le discours d’éloges.
Le premier ministre israélien
a dit samedi à la presse israélienne
qu’il avait eu « un entretien assez
long » avec Obama, et suivi par une «
réunion en tête à tête avec Clinton [la
secrétaire d’Etat]. » Il a ajouté, « Nos
équipes vont se rencontrer au plus haut
niveau hiérarchique. Je pense qu’Israël
et les Etats-Unis peuvent parvenir à des
conclusions bien plus concrètes que les
commentateurs ne peuvent le penser. »
Ces déclarations suggèrent que
des engagements ont été pris par le
gouvernement Obama avec le soutien
bipartite des Républicain et qui sont
dissimulés à la population américaine.
L’ensemble de la campagne électorale
est menée sans qu’un débat sérieux
n’ait lieu sur la probabilité d’une guerre
contre l’Iran et ses implications pour les
Etats-Unis, l’Iran et le monde.
Il y a une conspiration du silence, maintenue par les deux partis
politiques et les médias, malgré une
opposition populaire d’ensemble contre
une nouvelle guerre au Moyen-Orient,
pour entraîner la population américaine
précisément dans une telle catastrophe.
Entre-temps, les Etats-Unis,
Israël et les pays alliés sont en train
d’exécuter des manoeuvres dans le
Golfe persique dans le cadre de préparatifs pour une frappe militaire. Jeudi 27
septembre, les forces navales de 25
pays ont achevé un simulacre de bataille dans ce qui était la plus grande
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
manoeuvre militaire ayant eu lieu dans
le Golfe. Faisaient partie de l’armada,
aux côtés des Etats-Unis entre autres
la Grande-Bretagne, la France, l’Arabie
saoudite, les Emirats arabes unis.
Ce mois-ci, les Etats-Unis et Israël réaliseront des jeux de guerre impliquant des attaques simulées contre
l’Iran et la Syrie. Selon le journal israélien Maariv, ces manœuvres ont été
baptisées « répétition générale. »
Selon divers articles de presse, un
assaut lancé par les Etats-Unis sera tout
sauf étroitement ciblé et bref. Les journaux israéliens parus en août avaient
rapporté que le conseiller américain à
la Sécurité nationale, Thomas Donilon,
avait informé Israël de projets américains débutant avec le lancement initial
de centaines de missiles de croisière
pour démolir les « défenses aériennes,
les bases de renseignement et les
postes radar de l’Iran. » Ceci serait suivi
par une vague de bombardiers B-52
qui largueraient des « bombes à charge
pénétrante [bunker-buster bombs] sur
toutes les facilités nucléaires iraniennes. »
Un groupe de réflexion influent de l’armée et du renseignement
de Washington, le Center for Strategic
and International Studies (CSIS) a publié le mois dernier une longue analyse
sur l’ampleur éventuelle de l’attaque
américaine contre l’Iran. Le rapport
a énuméré huit bases de missiles et
douze installations industrielles et de
recherche qui seraient bombardées, en
plus des cinq principaux sites nucléaires de l’Iran.
Il y a un réel danger que les
Etats-Unis ou Israël ne recourent à des
armes nucléaires. Un article de presse a
indiqué qu’Israël avait renforcé sa force
sous-marine qui serait équipée d’armes
nucléaires.
Dimanche, un certain nombre
de signataires d’une récente étude sur
les implications d’une attaque américaine contre l’Iran, diffusée par l’Iran
Project, a publié une rubrique dans le
Washington Post et réclamé un débat
public avant toute action militaire. Les
auteurs de la rubrique comprenaient
l’ancien dirigeant de l’US Central Command, l’amiral à la retraite, William
Fallon, l’ancien sénateur républicain
Chuck Hagel, l’ancien membre du congrès Lee Hamilton et un autre ancien
commandant du Commandement central, le général de marine à la retraite,
Anthony Zinni.
La rubrique a averti de ce qu’une
attaque des Etats-Unis contre les installations nucléaires iraniennes pourrait
rapidement dégénérer en un déploiement de troupes américaines au sol
et déclencher une guerre régionale «
impliquant la Syrie, le Hezbollah, les
Palestiniens et d’autres Etats arabes et
groupes terroristes. »
Une
fois
de
plus,
Suite à la page (18)
Caracas : Le président Hugo
Chavez a déclaré lors d’un meeting de
campagne organisé à Cabimas dans
l’Etat de Zulia que le 7 octobre, journée
des élections présidentielles au Venezuela, les nouvelles portes de l’avenir
s’ouvriront pour la période 2013-2019.
« Les conquêtes des 14 dernières années seront en jeu ce jour-là. Nous
avons sorti le Venezuela du marais de
misère, de pauvreté, d’exclusion dans
lequel il s’enfonçait »,- a-t-il précisé.
Hugo Chavez a appelé les Vénézuéliens à ne pas se laisser entraîner
par le triomphalisme, à ne pas baisser
la garde, à travailler dur pendant les
jours qui restent avant les présidentielles parce que la survie de la patrie est
en jeu le 7 octobre -a-t-il réitéré ".
Il a signalé que la bourgeoisie
opposante est désespérée, qu’elle prétend arriver au pouvoir pour mettre le
Venezuela et ses principaux ressources
comme le pétrole entre les mains des
transnationales, de l’oligarchie vénézuélienne, de l’impérialisme. Certains
caressent le rêve de ne pas reconnaître les résultats, d’appeler à la fraude
et d’inciter à la violence. Nous les affronterons avec les idées, la paix et le
vote massif pour atteindre 10 millions
de voix.
Le chef de l’Etat vénézuélien a
signalé que ces dernières années son
gouvernement a tracé le chemin pour
entreprendre une nouvelle étape durant
Hugo Chavez
laquelle le développement intégral du
pays sera consolidé, la zone nord occidentale transformée en un grand pôle
pétrolier, pétrochimique, industriel, agricole et forestier.
Il a rappelé que 500 milliards de
dollars ont été investis dans le développement social de la nation, de telle
sorte qu’à l’heure actuelle le Venezuela
est le 5è pays au monde ayant le plus
grand nombre d’étudiants dans les universités, avec plus de 2 millionsIl s’est référé aussi à la construction de logements dans le cadre de la
Grande Mission Logement Venezuela.
3 millions de logements devront être
construits avant 2019. Il a signalé qu’à
Zulia 20 000 ont été remis en un an
à peine et 26 000 autres sont en construction
Il a exhorté le peuple a se rendre
massivement aux urnes pour démontrer au monde de quel coté est le coeur
du Venezuela.
RHC 2 octobre 2012
Favori des prochaines
élections au Venezuela,
Hugo Chavez se
dit guéri
L
e président vénézuélien Hugo
Chavez, candidat le 7 octobre à un
nouveau mandat de six ans, s’est à
nouveau déclaré guéri de son cancer,
dans un entretien à l’AFP, samedi 29
septembre. Il se dit capable de gouverner au moins jusqu’en 2019. Âgé
de 58 ans, il a été opéré deux fois en
2011 et 2012 en raison d’un cancer
dont la nature précise n’a jamais été
révélée et qui lui a valu de lourds traitements médicaux, suivis notamment
à Cuba.
À la tête du Venezuela depuis
13 ans, Hugo Chavez demeure favori
à une semaine du scrutin, flirtant avec
les 50 % d’intentions de vote. Mais
le candidat de l’opposition, le jeune
(40 ans) et dynamique Henrique
Capriles, a considérablement réduit
l’écart. Soutenu par une trentaine de
partis de droite comme de gauche, il a
mené une campagne de porte à porte
sur tout le territoire, effectuant jusqu’à
trois déplacements par jour.
Hugo Chavez promet que cette
élection présidentielle rendra « irréversible » la « révolution socialiste »
qu’il a lancée dans ce pays. La rente
pétrolière lui a permis de financer de
nombreuses « missions sociales »
Le président du Venezuela lance des
baisers à la foule le 28 septembre
2012, lors d’un meeting à Monagas.
(AFP / JUAN BARRETO )
dans les domaines de l’éducation, de
la santé ou de logement, qui lui valent un soutien massif des classes
populaires de ce pays de 28,9 millions
d’habitants où la pauvreté touche encore plus du quart de la population.
Il accuse le candidat de l’opposition
de vouloir sabrer dans des dépenses
sociales. Mais Henrique Capriles
s’en défend, se disant partisan d’un
modèle de centre-gauche à la brésilienne, centré sur le social où l’État et le
secteur privé travailleraient main dans
la main.
La Croix 30 septembre 2012
Haiti Liberté/Haitian Times
17
Suite de la page (4)
CATeam est décédé ce lundi, durant la
manifestation organisée par le président
Martelly et qui a parcouru plus de 9 kilomètres.
Le policier Frandieu Pierre-Louis
âgé d’une trentaine d’années environ
était affecté à la sécurité du chef de l’Etat
et des dignitaires qui l’accompagnaient
durant la marche dans les rues de la
capitale. “Il est tombé sur le parcours
à hauteur de la ruelle Nazon, victime
apparemment d’un malaise cardiaque.
Transporté à l’hôpital, le policier est
décédé avant d’ y arriver » a indiqué
une agence en ligne selon une source
policière, quand les informations venues
des proches de la victime ont démenti la
version officielle, alléguant que le policier aurait été tué par balles.
« Ils ont menti en indiquant au
monde entier que mon frère est mort
à la suite d'une crise cardiaque, alors
qu'en réalité Jean Pierre Frandieu a été
tué par balles et que les impacts de balle
sont encore visibles au cou et dans un
œil de la victime », a confié l’un de ces
proches, lui-même expert en sécurité
(formé au Canada) qui a souhaité garder l'anonymat car, précise-t-il, le coup
pourrait bien venir de l'entourage même
du président puisque, les compétences
de l'agent Frandieu qui a notamment
étudié au Chili suscitaient des jaloux.
Il avait même dû rejoindre la
sécurité du Premier ministre Laurent
Lamothe après qu'on lui ait préféré un
Suite de la page (13)
autre agent moins qualifié pour prendre la responsabilité de la sécurité de
la première dame Sophia Martelly. Le
concerné qui confie avoir vu le corps
de son frère à la morgue de l'HUEH est
formel et a même précisé que la balle a
transpercé le cou de la victime pour ressortir par l'œil-droit. "C'est inacceptable
et irresponsable de la part du président
Martelly qui a exposé sa vie en même
temps que celle de tout son entourage
dans une marche à pied aussi improductive qu'inutile". L'oncle de la victime est
du même avis et souhaite que le monde
entier sache la vérité: "Mon neveu n'est
pas mort suite à une crise cardiaque; il
est mort à cause de la mégalomanie et la
folie d'un chef d'Etat qui cherche désespérément à prouver une popularité qui
n'existe que dans son imagination".
Avec la radicalisation du mouvement de protestation contre le président
Michel Joseph Martelly, qui semble avoir
pris en tout état de cause un point de
non-retour, le locataire du palais national n’aurait d’autre choix que de remettre
la clef au propriétaire. La rue a parlé, le
président doit l’entendre. Mais il faudrait
être intelligent pour ne pas se laisser piéger par le schéma traditionnel tout fait
de l’International. Si toutefois la solution
proposée ne passe pas par la remise de
la clef, la mobilisation doit à tout prix
se poursuivre jusqu’à la victoire finale,
c'est-à-dire le départ de Michel Martelly,
sa famille et de ses larrons.
Suite de la page (17)
après l’Afghanistan, l’Irak et la Libye,
la population américaine est précipitée
dans une guerre criminelle sur la base
de faux prétextes et de mensonges
– cette fois-ci contre un pays dont la
population est plusieurs fois supérieure
à celles des cibles précédentes. Et ce,
dans des conditions où les tensions –
d’ordre social, national, religieux et
sectaire – sont plus explosives encore
dans tout le Moyen-Orient et l’Asie
centrale.
Comme dans le cas des guerres
précédentes du vingt et unième siècle,
les véritables objectifs de la guerre sont
cachés. L’Iran est ciblée non pas en raison de son programme nucléaire mais
en raison de ses vastes ressources pétrolières et parce qu’elle est présumée
être le plus grand obstacle régional à
l’hégémonie américaine au MoyenOrient et en Asie centrale. Les EtatsUnis sont déterminés à monopoliser
le contrôle des ressources pétrolières
mondiales dans le but de compenser
leur déclin économique dans le monde
et d’affaiblir la position de leurs principaux rivaux, en premier lieu la Chine.
La population américaine a le
droit de connaître quels sont les projets
de conquête et de meurtre de masse qui
sont en train d’être tramés dans son
dos ! Elle devrait exiger des comptes
au gouvernement et aux deux candidats présidentiels des partis du grand
patronat.
L’unique force sociale capable de
stopper les fauteurs de guerre et de les
désarmer est la classe ouvrière. La lutte
contre la guerre requiert la construction
d’un mouvement de masse socialiste et
internationaliste pour mettre un terme
au système capitaliste qui engendre la
guerre et la répression.
Wsws 1er Octobre 2012
Anniversaire d’un décès
À l'occasion du 1er anniversaire, le 6 octobre, de la mort horrible de Max Charlier, brûlé
par négligence à l’hôpital Saint Mary's de Montréal, sa famille tient à remercier encore une
fois les amis nombreux qui n'ont cessé de lui témoigner leur solidarité à l'occasion d'un tel
malheur.
Max était un patriote sincère et actif, un homme de bon conseil, toujours prêt à offrir aide
et assistance selon ses capacités et ses moyens. Nous souhaitons bon courage et longue vie
à tous ceux qui, comme lui, aiment le peuple haïtien et tâchent de l'aider autant que faire
se peut.
Je vivrai par-delà la mort,
Je chanterai à vos oreilles
Même après avoir été emporté,
Par la grande vague de la mer
Jusqu’au plus profond de
l’océan.
Je m’assiérai à votre table
Bien que mon corps paraisse
absent,
Je vous accompagnerai dans
vos champs,
Esprit invisible.
Je m’installerai avec vous
devant l’âtre,
Hôte invisible aussi.
La mort ne change que les
masques
Qui recouvrent nos
visages.
Le forestier restera
forestier,
Le laboureur, laboureur,
Et celui qui a lancé sa
chanson au vent
La chantera aussi aux
sphères mouvantes.
Khalil Gibran
18
Haiti Liberté/Haitian Times
ce qui rendait impossible l’exportation
desdits instruments à Cuba.
Quand elle a appris que le produit
avait pour destination finale Cuba, une
société intermédiaire canadienne a annulé le contrat de vente passé avec
Medicuba et portant sur des kits HIV1P24 ELISA de fabrication étasunienne
qui permettent de diagnostiquer le
SIDA chez les enfants de mères séropositives. Les autorités sanitaires cubaines se sont donc vues obligées de
recourir à des solutions de rechange
impliquant la recherche et l’importation
desdits kits depuis des marchés plus
lointains et à des prix bien supérieurs.
L’Institut de neurologie et de
neurochirurgie n’a pu acheter le kit de
laboratoire CanAg NSE EIA (réf 42010) produit par la société étasunienne
Fujirebio Diagnostics Inc et utilisé pour
la détection de la protéine de l’énolase
neurone spécifique dans le sérum et
dans le liquide céphalo-rachidien, qui
sert de marqueur pour le diagnostic et
le pronostic des maladies cérébro-vasculaires de type ischémiques, l’une des
causes importantes de morbidité et de
mortalité à Cuba.
L’Institut de cardiologie et de
chirurgie cardiovasculaire a prévu pour
2012 la réalisation de 400 opérations
chirurgicales dont 70 p. 100 sont des
revascularisations aortocoronaires et
30 p. 100 des remplacements valvulaires mitraux et aortiques. L’impossibilité
d’acheter aux États-Unis les prothèses,
les stabilisateurs, les stimulateurs cardiaques, ainsi que d’autres équipements
et matériels en rapport avec ces interventions, a quasiment dupliqué leur
coût, ce qui entraîne des préjudices.
Par suite du départ de Cuba de la
société étasunienne Saint-Jude du fait
du blocus, le service de pacemakers
et d’électrophysiologie de l’institut ne
dispose plus de l’équipement de cartographie anatomique tridimensionnelle
non fluoroscopique, ce qui l’empêche
de réaliser des ablations d’arythmies
complexes. Le traitement des patients
qui en sont atteints exige que ceux-ci
soient envoyés en Europe, ce qui entraîne des risques et renchérit les coûts.
Cuba est l’un des pays
d’Amérique latine et des Caraïbes dont
la population est la plus âgée : environ
18,1 p. 100 des habitants ont plus de
soixante ans. Parmi cette population,
130 000 personnes sont atteintes par
la maladie d’Alzheimer ou par une
autre démence qui lui est associée. Le
traitement de ces patients est rendu
difficile par l’impossibilité pour Cuba
d’avoir accès aux principaux inhibiteurs de cholinestérase, notamment
l’Aricept (donépézil), un médicament
produit par la société étasunienne
Pfizer. C’est également le cas pour des
neuroleptiques atypiques d’apparition
récente utilisés pour le contrôle des
troubles psychiques et comportementaux, qui sont la cause principale
d’institutionnalisation.
Par ailleurs, comme cela a été
dénoncé dans des rapports précédents,
Cuba n’a toujours pas le droit d’acheter
de nouveaux cytostatiques spécifiques
utilisés pour le traitement de certaines
maladies et produits aux États-Unis.
On continue aussi à lui refuser l’accès à
la littérature médicale, à des sites Internet créés pour faciliter le libre échange
d’informations et de logiciels indispensables pour le travail de modélisation et de simulation scientifiques permettant la visualisation des systèmes
d’imagerie médicale de pointe utilisés
pour le diagnostic de maladies.
Alimentation
Le blocus a eu pour objectif principal de causer des préjudices et de provoquer des limitations dans ce secteur.
Les préjudices causés par le blocus à ce secteur de mars 2011 à mars
2012 ont été calculés à 131 572 967
dollars. Ils sont dus au fait que le pays
est contraint d’acheter des aliments sur
des marchés lointains, ce qui entraîne
l’habituelle augmentation des assurances et des frets, ainsi que des coûts
additionnels d’entreposage.
Bien qu’il soit possible d’importer
des produits agricoles et des aliments
depuis les États-Unis, il n’existe pas de
relation commerciale dans ce domaine
entre les deux pays. L’achat d’aliments
reste soumis à une réglementation très
stricte, ainsi qu’à un processus complexe de délivrance d’autorisations, qui
vaut aussi bien pour les voyages des
hommes d’affaires étasuniens que pour
la passation de contrats, le transport et
le paiement des achats. De plus, l’OFAC
se réserve le droit d’annuler ces autorisations sans préavis ni justification.
Les préjudices subis par la société ALIMPORT sont particulièrement
importants. Ils peuvent être ventilés
comme suit :
- L’impossibilité d’avoir accès au
financement des banques étasuniennes
et d’autres institutions financières influe de manière déterminante sur ce
qu’on appelle le « risque-pays » pour
des tiers créanciers, ce qui entraîne une
hausse du coût des transactions financières d’environ 5 p. 100, lesquelles
peuvent même atteindre des taux supérieurs aux taux interbancaires habituellement pratiqués sur le marché. Les
dépenses engagées à ce titre pour la
période analysée sont estimées à environ 46 millions de dollars.
- L’absence de relations entre les
banques cubaines et étasuniennes et
la surveillance constante des institutions financières par le gouvernement
étasunien ont obligé cette société à recourir à des tiers pour ses paiements,
opérations dans lesquelles interviennent parfois plus de deux institutions
financières. Cette situation permanente
a entraîné des dépenses en espèces se
montant à environ 11 millions de dollars.
- L’impossibilité de payer des
pays tiers en dollar des États-Unis
oblige les banques cubaines à acheter
des monnaies de remboursement, ce
qui entraîne des pertes considérables
au titre des risques de change et en
raison de l’instabilité des marchés financiers. Du fait de cette limitation, et
de la nécessité de trouver des solutions
de rechange pour respecter ses engagements envers ses créanciers, la société
a subi environ 33 millions de dollars de
pertes.
- Du fait de l’impossibilité
d’exporter nos produits vers le marché
étasunien et des restrictions empêchant
les navires étasuniens de transporter
des marchandises depuis Cuba vers
d’autres destinations, les navires qui
transportent des produits agricoles
achetés aux États-Unis sont contraints
de naviguer sur lest, ce qui entraîne un
renchérissement des frets. En 2011,
le pays a souffert des préjudices de 3
millions de dollars au titre de frets supplémentaires.
Ceci dit, et indépendamment
de ce qui précède, l’importance du
manque à gagner pour exportations
de biens et services non réalisés mérite
une mention spéciale. Le marché étasunien est l’un des marchés mondiaux
les plus importants pour les produits alimentaires et de la pêche que les principales sociétés cubaines de ces branches
exportent. De par leur proximité avec
notre pays, les États-Unis seraient, si le
blocus n’existait pas, le marché naturel
de ces produits, d’où un manque à gagner qui se chiffre, selon les calculs des
sociétés exportatrices, à plus de 122
millions de dollars.
Le rhum en est un des exemples
les plus flagrants dans la mesure où les
États-Unis représentent 40 p. 100 du
marché mondial de ce produit. La prohibition d’accéder au marché étasunien
représente pour l’industrie cubaine du
rhum un manque à gagner de plus de
100 millions de dollars pour recettes
brutes qui auraient pu être réalisées sur
le marché de ce pays.
De même, la totalité des exportations de la société cubaine CARIBEX,
notamment les queues de langouste et
les crevettes, aurait pu être placée sur
ledit marché. Du fait du blocus, les exportations cubaines de ce secteur doivent payer de fortes taxes sur d’autres
marchés (alors qu’elles en seraient
exonérées sur le marché étasunien)
et des coûts de transport élevés du fait
des risques que font courir les longues
traversées aux marchandises. Elles
sont également confrontées à des taux
de change élevés du fait de la prohibition d’utiliser le dollar des États-Unis
pour ses transactions.
Par ailleurs, le repositionnement
de
marchés
pour
l’importation
d’intrants pour l’industrie alimentaire
cubaine, tels que les produits pour
l’emballage et la conservation des
productions, le malt, le houblon et les
pulpes pour la fabrication d’aliments
pour enfants, a entraîné des pertes
dépassant le million de dollars car il a
fallu les acheter sur des marché plus
lointains.
2.2 Éducation, culture et sport
En dépit des efforts consentis par le
gouvernement cubain pour garantir
à tous ses citoyens l’accès gratuit à
l’éducation, à la culture et au sport, le
blocus se traduit par des carences quotidiennes qui entravent le développement de ces secteurs.
Du fait de cette politique, Cuba
n’a toujours pas accès au marché étasunien pour acheter des fournitures
scolaires et des matières premières
ni échanger des informations scientifiques, culturelles et sportives.
Pour importer une vaste gamme
de produits achetés en Asie et destinés
au secteur de l’éducation, la société
CONSUMIMPORT a dû utiliser 239
conteneurs de 20 TEU et de 285 conteneurs de 40 TEU, d’où un préjudice
estimé à 812 767 dollars pour frais
supplémentaires dus à la différence de
fret par rapport au marché étasunien.
À quoi il faut ajouter 47 996 dollars
pour impossibilité d’utiliser le dollar
des États-Unis, ce qui donne un préjudice total de 863 023 dollars, soit une
somme qui aurait permis d’acheter 14
millions de crayons ou 25 millions de
crayons semi-finis.
On trouvera ci-dessous d’autres
exemples des préjudices causés par le
blocus aux secteurs de l’éducation, de
la culture et du sport : En septembre
2011, l’OFAC a confisqué à un citoyen
espagnol un virement de 1 409, 85
dollars correspondant au paiement trimestriel de la scolarisation de ses deux
enfants qui étudient à l’École française
de La Havane.
Le 21 mars 2012, le département étasunien du Trésor a empêché
le Dr Alan Hoffman, de l’Université
de Washington, de donner un cours
sur les biomatériaux à Cuba. Le Dr
Hoffman avait prévu de participer au
IIIe cours International sur les biomatériaux, réalisé sous les auspices de
l’U.N.E.S.C.O., du Centre des biomatériaux (Biomat-Cuba) et du Conseil
supérieur de la recherche scientifique
espagnole.
Le Fonds cubain des biens
culturels, institution chargée de
l’importation des matières premières,
accessoires, outils et moyens de création artistique ne peut toujours pas
acheter ses intrants aux États-Unis,
d’où son obligation de recourir à des
marchés lointains, ce qui entraîne un
renchérissement du coût de ses opérations, comme c’est le cas pour l’achat
de peaux pour les artisans.
Il est interdit aux institutions culturelles, de recherche et universitaires
étasuniennes d’acquérir de la bibliographie cubaine pour enrichir leurs fonds.
L’année dernière, à la 25ème Foire
internationale du livre de Guadalajara
(Mexique), les organisateurs ont averti
les bibliothécaires et les distributeurs
présents à la rencontre qu’ils devaient
s’abstenir d’acheter des livres cubains
en raison de la politique de blocus.
Cuba n’a pas non plus été autorisée à
acheter de la littérature étasunienne
contemporaine.
Par ailleurs, les équipes sportives
cubaines de haut niveau, qui se préparent à participer aux jeux Olympiques de
2012, ont dû, dans certains cas, renoncer à acheter des équipements sportifs
de haut niveau fabriqués, pour la plupart, par des sociétés étasuniennes.
Dans d’autres cas, elles les ont achetés
sur des marchés lointains, à des prix
beaucoup plus élevés.
Le Coliseo de la Ciudad Deportiva, l’installation emblématique
du sport cubain, n’a pu acheter le système de climatisation nécessaire à son
bon fonctionnement car les principaux
fabricants et fournisseurs dudit équipement sont étasuniens, d’où un préjudice de 550 000 dollars.
A Suivre
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
Suite à la page (17)
CHE
Depuis la Sierra Maestra
Au coeur de Santa Clara
Où tu menas la guérilla
A la pointe du combat
Jusqu’à la chute de Battista
Ton courage plane sur Cuba
Che Guevara
Avec Lumumba ou
en Angola
Dans les Andes ou
au Nicaragua
Où en dépit de la CIA
Tu fis combattre les USA
Au nom de la Dignité
et du Droit
Ton esprit vole depuis Cuba
Che Guevara
C’est la Bolivie que tu
choisiras
Pour perpétuer les combats
Au mépris du danger
et du froid
En dépit de ton asthme
et du désarroi
De la famille laissée
derrière toi.
Et c’est là que l’on t’abattra
Che Guevara
Au mémorial où tu entreras
Avec tes camarades
de combat
D’autres veulent
veiller sur toi
Et conserver encore la Foi
Par la voix de
Carlos Puebla
Dors en paix Ernesto
Guevara de la Serna
Che Guevara
Jean-Paul FOUCARD
Cuba 02/2008
Che Commandant ! CHE
Ce n'est pas parce que
tu es tombé
que ta lumière est moins haute.
Un cheval de feu
soutient ta statue de guérillero
dans le vent et les nuages
de la Sierra.
Ce n'est pas parce que tu ne
parles plus que tu es silence.
Et ce n'est pas parce qu'ils
te brûleront,
qu'ils te cacheront sous terre,
qu'ils te déroberont à nos yeux
dans des cimetières, des
bois, des déserts,
qu'ils vont nous empêcher
de te trouver,
Che Commandant,
Ami !
De toutes ses dents
L'Amérique du Nord rit.
Mais, soudain,
elle se retourne sur son lit
de dollars. Le rire se fige
en un masque
et ton grand corps de métal
monte, se dissémine,
comme des taons dans
les guérillas
et ton large nom blessé
par des soldats
illumine la nuit américaine
d'une étoile subite, tombée,
au milieu d'une orgie.
Tu le savais, Guevara,
mais tu ne l'as pas dit
par modestie,
pour ne pas parler de toi-même,
Che Commandant,
Ami !
Tu es partout. Dans l'indien
fait de rêves et de cuivre.
Et dans le Noir
mêlé à une multitude écumante
et dans l'être du pétrole
et du salpêtre,
et dans le terrible abandon
de la banane, et dans la grande
pampa des peaux,
et dans le sucre, et dans le sel et
dans les caféières,
toi, statue mobile de ton sang,
tel qu'ils t'ont abattu,
Vivant, comme ils ne te voulaient pas.
Che Commandant,
Ami !
Cuba te sait par coeur. Visage,
de barbes clairsemée. Et ivoire
et olive sur la peau
de saint jeune.
Ferme, la voix qui ordonne
sans commander,
qui commande, compagne,
ordonne amie,
douce et dure de chef camarade.
Nous te voyons chaque
jour ministre,
chaque jour soldat, chaque jour
personne simple et difficile
chaque jour.
Et pur comme un enfant
ou comme un homme pur.
Che Commandant,
Ami !
Tu passes dans ta tenue de campagne décolorée, déchirée, toute
trouée.
Celui de la forêt, comme avant
celui de la Sierra. A moitié nu
la poitrine puissante de fusil et
parole,
d'ouragan ardent et
de lente rose.
Il n'est pas de repos.
Salut, Guevara!
Ou mieux encore, depuis le
fond de l'Amérique:
Attends-nous. Nous partirons
avec toi. Nous voulons
mourir pour vivre comme
tu es mort,
Pour vivre comme tu vis,
Che Commandant,
Ami!
Nicolas Guillen
COMMÉMORATION DE
L’ASSASSINAT DE CHE GUEVARA
Samedi 6 Octobre 2012
Compagnon d'armes de Fidel Castro,
héros de la révolution cubaine, Che
incarne au début des années
soixante, le rêve de tous ceux qui
comme lui veulent changer le monde.
Arrêté par l'armée bolivienne et
exécuté dans le plus grand secret le
9 octobre 1967.
Pour commémorer le 45ème Anniversaire de l’assassinat de ce grand
révolutionnaire, Grenadier Books et le
journal Haiti Liberté présentent le
samedi 6 Octobre 2012 à partir de 7h
PM une soirée du souvenir en hommage au Che.
Avec la participation de Kwame Souffrant, Dumas Gay, Thony Leroy, Che
Souffrant et tant d’autres artistes
Show de cymbales avec un jeune de
7 ans, Josiah Connor
2ème partie :
le film documentaire
« Ernesto Che Guevara : les derniers jours d’une icône »
3ème partie : Débat sur le film
Au 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012
De la Sierra-Maestra
à la Higuera.
Je vois, la nuit, dans mes rêves,
un fantôme cigare aux lèvres,
il chevauche.
De la Sierra-Maestra
à la Higuera.
A dos d'âne, solitaire,
il chevauche.
Sur sa monture, récite Pablo
Neruda.
De la Sierra-Maestra
à la Higuera.
Il fait le tour de la terre
en silence.
Dans son sac, des livres,
un carnet, un stylo.
En bandoulière, un fusil
pour le maquis.
Ne comptant plus le
temps, il tourne et tourne.
De la Sierra-Maestra
à la Higuera.
A la recherche du passage,
de l'autre chemin.
De la Sierra-Maestra
à la Higuera.
Solitaire, un fantôme
à dos d'âne.
Sur son béret une étoile, comme
une couronne.
De la Sierra-Maestra
à la Higuera.
Sur son âne, le temps
s'est figé, solitaire.
Le temps s'est sali de
tortures et d'ordures.
De la Sierra-Maestra
à la Higuera.
Chevauche un fantôme
à dos d'âne.
D'une rafale, un jour d'octobre,
il est tombé pieds nus dans
le vent.
Il est tombé pour toujours
brisant son stylo.
A la croisée du chemin,
Ohé compagnon !
Ohé compagnons !
Sombre est la mer
à Puerto Padre
Ohé compagnons
de ma misère
Vivons l'espoir, fraternité
Ohé compagnons,
faisons L'histoire
America du sud au nord
Ohé compagnons,
La lune est rouge ce soir
C’est Cuba, qui nous appelle
par nos prénoms
Oh c'est Cuba qui se soulève
derrière ton nom,
Che Guevara, Che Guevara,
Che Guevara
Ohé compagnons !
Ohé compagnons !
La mort chemine à nos côtés
Ohé compagnons !
Ohé compagnons !
« Patria 0 Muerte »
Ohé compagnons, où
sont vos armes
Un diable est mort, on l'a tué
Ohé compagnons,
Dans le vacarme, serons nous
assez forts ?
il est tombé.
De la Sierra-Maestra
à la Higuera.
Il est tombé souriant aux mains
des Seigneurs,
qui depuis font bombance
et de notre peine se moquent.
Il est tombé avec son
béret, comme une couronne.
De la Sierra-Maestra
Oh c'est Cuba qui nous éclaire
le chemin
Ernesto, mes soeurs, mes
frères,
Demain ! Demain ! Demain !
Ohé compagnons,
Ohé compagnons
Pourquoi mourir,
pourquoi rêver
Ohé compagnons de
la montagne
Sierra Maestra, le feu sacré
Le jour se lève, nous
accompagne
jusqu'à nos rêves, la liberté
Le chant des joies à
perdre haleine
Santa Clara ma bien aimée
Oh c'est Cuba, la fleur nouvelle sur son balcon qui danse
Oui c'est Cuba, ma soeur, ma
belle
Révolution ! Révolution !
Révolution !
Dominique Comont
Saint Vigor, 16 juillet
2000
à la Higuera.
Un fantôme chevauche
à dos d'âne.
Et son étoile brille maintenant
dans nos yeux.
De la Sierra-Maestra
à la Higuera
Pierre Lalanne
Janvier, 1998
Lettre d’adieu de Che
Guevara à Fidel Castro
LA HAVANE
Année de
l'Agriculture (1965)
1ère partie : Poésie et chants
Tel. 718-421-0162
Ohé compagnons !
GUEVARA Ohé compagnons !
Fidel,
Je me souviens en ce moment de tant de choses : du jour
où j'ai fait ta connaissance chez
Maria Antonia, où tu m'as proposé de venir et de toute la tension
qui entourait les préparatifs. Un
jour, on nous demanda qui devait
être prévenu en cas de décès, et
la possibilité réelle de la mort
nous frappa tous profondément.
Par la suite, nous avons appris
que cela était vrai et que dans
une révolution il faut vaincre ou
mourir (si elle est véritable). De
nombreux camarades sont tombés sur le chemin de la victoire.
Aujourd'hui, tout a un ton
moins dramatique, parce que
nous somme plus mûrs ; mais les
faits se répètent. J'ai l'impression
d'avoir accompli la part de mon
devoir qui me liait à la Révolution cubaine sur son territoire, et
je prends congé de toi, des compagnons, de ton peuple qui est
maintenant aussi le mien.
Je démissionne formellement de mes fonctions à la Direction du Parti, de mon poste de
ministre, je renonce à mon grade
de commandant et à ma nationalité cubaine. Rien de légal ne me
lie plus aujourd'hui à Cuba en dehors de liens d'une autre nature
qu'on n'annule pas comme des
titres ou des grades.
En passant ma vie en revue, je crois avoir travaillé avec
suffisamment d'honnêteté et de
dévouement à la consolidation
du triomphe révolutionnaire. Si
j'ai commis une faute de quelque
gravité, c'est de ne pas avoir
eu plus confiance en toi dès les
premiers moments dans la Sierra Maestria et de ne pas avoir
su discerner plus rapidement tes
qualités de dirigeant d'hommes et
de révolutionnaire.
J'ai vécu des jours magnifiques et j'ai éprouvé à tes côtés
la fierté d'appartenir à notre peuple en ces journées lumineuses
et tristes de la Crise des Caraïbes.
Rarement, un chef d'Etat fut aussi brillant dans de telles circonstances, et je me félicite aussi de
t'avoir suivi sans hésiter, d'avoir
partagé ta façon de penser, de
voir et d'apprécier les dangers et
les principes.
D'autres terres du monde
réclament le concours de mes
modestes efforts. Je peux faire ce
qui t'est refusé, en raison de tes
responsabilités à la tête de Cuba
et l'heure est venue de nous séparer.
Je veux que tu saches que
je le fais avec un mélange de joie
et de douleur; je laisse ici les plus
pures de mes espérances de constructeur et les plus chers de tous
les êtres que j'aime...et je laisse
un peuple qui m'a adopté comme
un fils. J'en éprouve un déchirement. Sur les nouveaux champs
de bataille je porterai en moi la
foi que tu m'as inculquée, l'esprit
révolutionnaire de mon peuple,
le sentiment d'accomplir le plus
sacré des devoirs : lutter contre
l'impérialisme où qu'il soit ; ceci
me réconforte et guérit les plus
profondes blessures.
Je répète une fois encore
que je délivre Cuba de toute responsabilité, sauf de celle qui
émane de son exemple. Si un
jour, sous d'autres cieux, survient pour moi l'heure décisive,
ma dernière pensée sera pour
ce peuple et plus particulièrement pour toi. Je te remercie
pour tes enseignements et ton
exemple ; j'essaierai d'y rester
fidèle jusqu'au bout de mes actes.
J'ai toujours été en accord total
avec la politique extérieure de
notre Révolution et je le reste
encore. Partout où je me trouverai, je sentirai toujours peser
sur moi la responsabilité d'être
un révolutionnaire cubain, et je
me comporterai comme tel. Je ne
laisse aucun bien matériel à mes
enfants et à ma femme, et je ne
le regrette pas ; au contraire, je
suis heureux qu'il en soit ainsi.
Je ne demande rien pour eux, car
je sais que l'Etat leur donnera ce
qu'il faut pour vivre et s'instruire.
J'aurais encore beaucoup
à te dire, à toi et à notre peuple,
mais je sens que c'est inutile, car
les mots ne peuvent exprimer ce
que je voudrais, et ce n'est pas
la peine de noircir du papier en
vain.
Jusqu'à la victoire, toujours. La Patrie ou la Mort !
Je t'embrasse avec toute
ma ferveur révolutionnaire
ERNESTO CHE GUEVARA
1965
Haiti Liberté/Haitian Times
19
UN TROOPS OUT
OF HAITI NOW!
NO RENEWAL OF MINUSTAH'S MANDATE!
REPARATIONS FOR HAITIAN VICTIMS
OF UN-IMPORTED CHOLERA!
Demonstrate!
October 12, 2012
from 3-6 p.m.
at Ralph Bunche Park, 43rd St. & 1st Ave., New York, NY
(directly across from the UN)
Also attending will be Haitian Senator Moïse Jean-Charles, lawyer Brian Concannon, who
helped draft the suit against the UN for reparations to cholera victims, and a high-level delegation of union leaders and parliamentarians from Argentina, Brazil, and other Latin American
countries, who meet with UN officials to press for MINUSTAH’s withdrawal.
The Security Council mandate for the deployment of the UN Mission to Stabilize Haiti
(MINUSTAH), which has occupied Haiti since Jun. 1, 2004, expires on Oct. 15. On Oct. 12, the
Security Council is scheduled to decide whether to renew the mandate for another year.
Endorsers: Fanmi Lavalas NY, International Support Haiti Network (ISHN), KAKOLA, Komite
Sitwayen, Mouvement Progressiste pour le Développement d’Haïti (MPDH), ANSWER Coalition,
Bolivarian Circle Alberto Lovera NY, Cuba Solidarity NY, December 12th Movement, Friday Night
Haiti Support Committee, International Action Center (IAC), International Association Against
Torture, International Liaison Committee of Workers and People (ILC), International Socialist
Organization (ISO), Pan African Solidarity Hague Committee, Party for Socialism and Liberation
(PSL), Workers World (list in formation).
SHIP YOUR CAR FROM
NYC TO HAITI:
Only
WE NOW SHIP TO PORT AU PRINCE
FULL CONTAINER LOADS, TRUCKS, CARS,
BUSSES & CONSTRUCTION EQUIPMENT,
RECEVING EVERY FRIDAY FROM 8 AM to 3 PM
IN RED HOOK TERMINAL
160 VAN BRUNT ST.BROOKLYN,NY 11231
SAILING TIME 12 DAYS
IS YOUR DIRECT CONNECTION TO HAITI
YON KONEKSYON DIREK POU HAITI
Aromark Shipping specializes in shipping full container loads with
personal effects, household goods, commercial cargo, relief goods, etc...
We now ship cars, trucks & construction equipment
every week to Haiti. Sailing Time: 12 days.
Vehicles received every Friday in Brooklyn.
ONE CALL DOES IT ALL
BOOKING, TRUCKING & SHIPPING TO PORT-AU-PRINCE.
Please call GABRIEL or ROBERT:
973-690-5363
20
Haiti Liberté/Haitian Times
Fax: (973) 690-5364
Email: [email protected]
www.HaitiShipping.com
$1,450
(includes APN port fees)
RECEIVE
A SPECIAL GIFT
WHEN YOU BRING THIS
AD WITH YOUR
SHIPMENT.
THE ONLY FREIGHT COLLECTOR IN NEW YORK THAT OWNS THEIR SHIP (M/V GREY SHARK)
Devon Shipping Inc.
• Cars • Trucks • Trailers
• Buses • Construction equipment
Roll-on • Roll-off
Deliveries received opposite
115 Van Brunt St.,
Brooklyn, NY
Red Hook Container Terminal
Hours: • Mon-Fri 8am - 5pm
• Sat-Sun 9am - 3pm
Nou pale kreyòl
718-243-2929
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012

Documents pareils