CAFOUILLAGES AU PARqUET DE PORT-AU-PRINCE
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CAFOUILLAGES AU PARqUET DE PORT-AU-PRINCE
Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00 HAÏTI LIBERTÉ JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: [email protected] Web: www.haitiliberte.com Manifestasyon nan tout peyi a kont Martelly Page 6 Lekòl gratis : Un leurre en plus Radicalisation des manifestants contre Martelly Page 7 Voir page 4 L'insouciance de Martelly a finalement irrité le peuple. Cérémonie invoquant Dessalines devant le Saint Jean Bosco avant le départ de la manifestation du 30 septembre dernier Grande manifestation contre Martelly au Brooklyn College Page 10 Cafouillages au Parquet de Port-au-Prince Voir page 4 Me Jean Renel Sénatus (à droite), commissaire du gouvernement s'est vu démis de ses fonctions. Il a été révoqué par le ministre de la Justice Me Jean Renel Sanon Hugo Chavez affirme que le 7 octobre les portes de l’avenir s’ouvriront ! Page 17 Editorial HAITI 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Fax:718-421-3471 A l’heure d’une nouvelle lutte pour notre indépendance ! Par Berthony Dupont L es récentes manifestations populaires qui se sont déroulées dans le pays sont plus que légitimes. Elles étaient indispensables, nécessaires à la survie même de la nation haïtienne pour montrer que nous ne sommes pas un peuple de résignés, de soumis et incapables de réagir. Le dénominateur commun de ces diverses manifs est bel et bien qu’elles confirment l’incapacité du régime à promouvoir des structures visant à améliorer le sort des masses populaires. En effet, des milliers de compatriotes sont descendus dans les rues, cette semaine, soit pour commémorer le 21e anniversaire du Coup d’état sanglant du 30 septembre 1991, soit pour dénoncer la situation douloureuse, affligeante, dans laquelle le gouvernement Martelly-Lamothe nous a conduits, soit pour qu’il vide les lieux. Cette montée des masses populaires est assurément révélatrice du climat explosif qui prévaut dans le pays. Or, il nous faut regarder les choses au-delà des causes conjoncturelles. Les masses se sont manifestées, certes, contre Martelly, mais sans dénoncer du même coup les putschistes, hommes de main, auteurs des coups d’état (1991 et 2004) qui sont actuellement au pouvoir et sont aussi criminels que le président lui-même. Une façon de dire, aussi, que leur objectif n’a-t-il pas tout à fait atteint le but visé, à savoir écarter les masses populaires de la scène politique, détruire autant que possible les organisations populaires, briser toute tentative de résistance et par la suite renforcer la domination impériale en liquidant physiquement avec la Minustah tout foyer possible de résistance au sein des masses populaires ? Aujourd’hui il ne suffit pas de constater ou de faire simplement un bilan, sans dire que dorénavant, il faut que cette résistance entamée soit profondément large, enracinée dans le peuple et qu’elle doit s’agrandir sans cesse. Il ne suffit pas de simples manifestations par-ci par-là. Il faut une prise de conscience générale et la conjugaison de toutes les forces progressistes et démocratiques du pays dans une unité parfaite et sincère, capable de faire échec au complot machiavélique des ennemis du peuple. Tous ceux qui s’opposent à cette mobilisation nationale, ce sont ceux là qui par leurs intérêts et leurs privilèges se rangent autour des classes dominantes. On dit que l’histoire ne se répète pas. Pourtant ce qui Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: 2 _______________________ Haiti Liberté/Haitian Times Modalités de paiement Etats-Unis Première Classe $80 pour un an $42 pour six mois Montant : $ ___________ Chèque Email : [email protected] Website : www.haitiliberte.com Directeur Berthony Dupont Editeur Dr. Frantz Latour Rédaction Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Wadner Pierre Jean Ristil Collaborateurs Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Yves Camille Jean-Claude Cajou Didier Leblanc Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. Loiseau Anthony Mompérousse Dr. Antoine Fritz Pierre Jackson Rateau Eddy Toussaint Ray Laforest Administration Marie Laurette Numa Jean Bertrand Laurent DISTRIBUTION: CANADA Pierre Jeudy (514)727-6996 DISTRIBUTION: MIAMI Pierre Baptiste (786) 262-4457 Composition Et Arts Graphiques Mevlana Media Solutions Inc. 718-713-6863 [email protected] WEBMASTER Frantz Merise frantzmerise.com Tarifs d’abonnements A remplir et à retourner à Haiti Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471 Nom: _________________________ 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti Tél: 509-3407-0761 Responsable: Yves Pierre-Louis se passe chez nous a un air de domination coloniale nauséabonde. De tous les régimes qui se sont succédés antérieurement, celui de Martelly est le seul à avoir délibérément inoculé ouvertement ce microbe dangereux qu’est l’impérialisme dans la vie politique du pays. De nos jours, Washington ne cache plus ses mains pour tirer les ficelles. Il étale au grand jour toutes ses sales besognes. Rappelons que c’est l’ambassadeur américain d’alors Kenneth Merten qui en mars dernier au Palais national justifiait la nationalité de Martelly. Et ce n’est sans doute pas le fait du hasard si tout récemment à Brooklyn College, au cours de la rencontre de Martelly avec la Communauté haïtienne, le nouvel ambassadeur américain Pamela Ann White n’a pas seulement été présente, mais elle s’est également adressée au public de la diaspora, allant jusqu’à dire que c’est pour la première fois depuis 40 ans qu’Haïti a un président aussi dévoué à sa cause. Quelle insulte, Quelle manifestation d’arrogance de la puissance coloniale américaine en Haïti ! Quand ce n’est pas l’ambassadeur des Etats-Unis, c’est Hillary ou Bill Clinton qui décide de la destinée de la patrie de Dessalines. Tout cela, c’est pour illustrer l’étendue de la domination impériale et combien le gouvernement de Martelly-Lamothe est sous le contrôle absolu de Washington. Dans ces conditions que peut signifier le rôle des Etats-Unis, sinon la paix pour les monopoles, c’est à dire le maintien d’une situation d’exploitation et d’esclavage et le renforcement du pouvoir des forces capitalistes. Le vrai sens de cette politique, c’est de s’enrichir, d’exploiter et de piller comme bandits nos ressources. Bien entendu, c’est une guerre déclarée, pour fouler aux pieds le droit le plus élémentaire du peuple à l’existence. C’est rendre sa vie impossible. C’est une lutte, qu’on le veuille ou non, qui sera sanglante afin de sauver le peuple de la détresse. Cette bataille va constituer un tournant qualificatif dans la confrontation du peuple avec les forces impérialistes. C’est une lutte de libération nationale afin de redonner au pays sa deuxième indépendance ! Comme l’histoire nous l’enseigne, la victoire revient finalement non pas aux régimes pourris mais bien aux peuples qui luttent pour la liberté et le progrès social. C’est une loi du développement de l’histoire, que les agresseurs et les oppresseurs périssent et que les masses populaires triomphent. A Bas Martelly ! A Bas l’occupation du Pays ! Bulletin d'AbonnmentB Liberté Mandat bancaire Carte de crédit Numéro : ________________________ Date d’expiration : ________ /_______ Canada $125 pour un an $65 pour six mois Europe Amerique Centrale, Amerique du Sud et Caraïbes $140 pour un an $80 pour six mois $150 pour un an $80 pour six mois Afrique $150 pour un an $85 pour six mois Code de sécurité : _________________ Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 A Travers Haïti Graves scènes de violence à La Gonâve et à Fond des Nègres, 5 morts De quelle couleur sera le gouvernement qui succédera au pouvoir « rose » de Martelly ? Par Jackson Rateau Par Thony Leroy D ans la nuit du dimanche 30 septembre dernier, aux environs de 9 heures, dans la localité de « Gwo Mang », première section communale de Pointe à Raquette, La Gonâve, le député de cette circonscription, Bergen Théüs, a échappé de justesse à une violente attaque qui avait ciblé son véhicule, alors qu’il se rendait dans une tournée au cours de laquelle il devait inaugurer une école nationale et du même coup, distribuer des matériels scolaires. Un citoyen haïtien du nom de Prévien Antoine, propriétaire de l’Hôtel de Gwo Mang et qui faisait partie de la délégation de l’élu, a été mortellement touché de plusieurs projectiles où il est décédé sur place. Une jeep Toyota Land Cruiser à bord de laquelle se trouvaient quelques agents de la PNH, a été incendiée. Un des membres de la famille de la victime (Prévien Antoine) a ainsi sangloté à chaudes larmes : « On a tué mes deux enfants, Monica et Prévien. Le gouvernement haïtien, ce gouvernement, est mangeur de nos enfants. Je dois mourir, moi aussi. Comment pourrai-je vivre sans mes deux enfants, une vieille femme convalescente comme moi » ? « J’en ai réchappé de justesse. Accompagné de quelques autorités, j’étais en route vers Gwo Mang. Des bandits qui s’étaient embusqués sur la route m’ont attaqué. Il y a 3 jours, le père Egalité, un prêtre catholique qui dessert notre communauté, m’a transmis un message, disant que Gwo Mang est actuellement un repère de voyous, semblable au quartier de Raboteau d’autre fois. Mais quand même, nous devrions inaugurer hier soir une école nationale et aussi distribuer des matériels scolaires. A 9 heures, alors que nous allions atteindre le port de Gwo Mang, on nous a informés que l’un des évadés de prison se trouvait non loin dans un disco. Notre renfort de policiers se hâtait de partir tout de suite à leur chasse. Il a été ainsi reçu à coups d’armes à feu des bandits. Les policiers ont été battus, désarmés, leur véhicule incendié. Ils ont tiré sur ma voiture. Je n’ai eu la vie sauve que grâce à l’habilité de mon chauffeur. Un de mes cousins qui était avec nous est gravement blessé. Il reçoit actuellement des soins à l’hôpital », est intervenu le député Théüs, décrivant la scène. D’autre part, le vendredi 28 septembre dernier, dans la commune de Fond des Nègres, Nippes, 5 personnes dont un pasteur protestant, ont été mutilées à coups de machette par un homme qu’on dit être un fou furieux. Les victimes ont été auprès du malade pour lui adresser une séance de prière. Mais, pris de rage, ce dernier les a reçus à coups de sa machette bien affûtée. Il a été, pour sa part, lynché par la population en colère, selon certains riverains. RABAIS! Les marques Rica & Break-o-Day. Préparation rapide. Ouvrez une boîte, ajoutez-en de lʼoignon, puis mangez avec riz ou pain. D ictature-RepressionCorruption. Le vaillant peuple Haïtien attend toujours en vain le gouvernement qu’il mérite pour l’aider à sortir de la misère et de la crasse. Avec la bénédiction de Washington, il est aujourd’hui sous le joug infernal d’un régime qui trouve le secret de réunir tous les maux, même les plus inimaginables. Des manifestations de revendications et de dénonciations à travers le pays montrent clairement qu’il répudie énergiquement le symbole « rose » des sans pudeur. Carnaval-Rara. On veut faire danser le peuple au rythme d’une misère indicible (mizé kloròs), au tempo de l’oubli (kalé tét). Mais les masses populaires auront le dernier mot et opteront pour un autre type de gouvernement. Mais de quelle couleur ? Véyé yo !!! Ils sont en ligne, nombreux, ces politiciens véreux, ces « rat do kalé » prêts à ramasser avec ignominie la même couleur blasée du linceul dont nous revêt toujours la communauté internationale. Il est impératif de se poser la question : Que faire pour sortir le pays de ce bourbier alors qu’il est occupé économiquement et militairement ? Allons nous hisser le drapeau blanc de l’abandon et trahir nos ancêtres ? Ne devons nous pas tous, patriotes Haïtiens, partout ou nous vivons, entrer dans la lutte, chacun à sa façon, pour soutenir le peuple en mouvement ? Véyé yo !!! Véyé yo !!! Faisons fi de ces faux leaders qui profitent des soulèvements de masse pour se créer une place au RABAIS! Champion: le meilleur RABAIS! Greenland, le meilleur lait frais riz Basmati du monde. Importé de évaporé. lʼInde. Supérieur et meilleure qualité. 7 onces & 15 onces RABAIS! Mangez avec appétit les biscuits de légumes Break-oDay avec du thé, du café, du soda. soleil ! Comme par exemple un compromis pour former un Conseil électoral permanent afin de partager le gâteau. Notre vraie chance est l’union de toutes les forces progressistes et nationalistes pour barrer la route à l’impérialisme, le dénoncer, le confronter sans peur. Et cela est possible si nous arrivons à bien nous organiser visant cet ennemi principal.. Ceux qui pensent qu’une telle confrontation aboutira à un échec semblent ignorer que les masses populaires sont invincibles et constituent l’arme la plus puissante. La couleur « rose » de Matelly est en train de se fâner. Elle doit être remplacée par les couleurs vives rouge et bleu du peuple Haitien qui entend reprendre son indépendance en balayant les « vye blan mannan » et leurs valets locaux... RABAIS! Jus de carotte marque Trouthall. Bon pour les yeux, la peau, les cheveux. Revitalise le corps en général. RABAIS! Supplegent/Build up donne de la force aux enfants et aux adultes. RABAIS! Bonbon au beurre Breako-Day, très délicieux. Bon pour les yeux, la peau & les cheveux. RABAIS! Marque RABAIS! Sardines Rica, frais et appétissants. 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Les manifestants exigent le départ du locataire du Palais national pour son incapacité à satisfaire des revendications relatives à la cherté de la vie, à la non-tenue de ses promesses, à la corruption, au népotisme, à l’insécurité, à la violation de la liberté d’expression, à la violation des droits humains et de la Constitution haïtienne, au détournement des fonds de l’Etat, au gaspillage des ressources de l’Etat. Certains d’entre eux dénoncent également un projet de dictature, d’une dynastie en vue, basé sur le racisme qui est une menace pour la jeune démocratie, l’établissement d’un Etat de droit et de la bonne gouvernance. Cette semaine encore, du Nord au Sud en passant par l’Ouest, les Nippes et le Centre du pays, des centaines Jean Pierre Frandieu a été tué par balles et que les impacts de balle sont encore visibles au cou et dans un œil de la victime Les manifestants ont également dénoncé la corruption, les détournements de fonds de milliers de personnes ont gagné les rues pour exiger le départ du président Martelly. Au Cap-Haïtien le jeudi 27 septembre, pour la troisième fois en deux semaines, des milliers de personnes ont gagné les rues, sous l’appel des représentants de la classe politique, du secteur privé, de la société civile, du secteur populaire, ayant à leur tête, le sénateur Moïse Jean Charles, Charles Elusca, l’ex-député, Hugues Célestin entre autres. « Nous ne sommes pas seulement dans les rues contre la vie chère, la corruption, le népotisme, la mauvaise gouvernance, la dictature, mais également pour réclamer le départ du président Martelly. Nous avons affaire à des rusés, des coquins qui osent développer un comportement rac- iste. Ils sont incapables de satisfaire les revendications du peuple haïtien, ils nagent dans la corruption. Nous demandons aux citoyens de prendre leurs responsabilités. Les citoyens doivent se réveiller pour débarrasser le pays de ces malfrats. Le Nord tient héroïquement le flambeau de mobilisation. », a déclaré le sénateur Moïse Jean-Charles. Les manifestants ont également dénoncé la corruption, les détournements de fonds et la cupidité des gens aux pouvoirs qu’ils accusent de faire main basse sur le pain et les miettes du peuple, pendant que la population crève de faim. « Madame Martelly empoche de l’argent, ses fils, Olivier et Sandro Martelly empochent de l’argent, alors que le peuple crève de faim et ne peut pas envoyer ses enfants à l’école LACROIX MULTI SERVICES Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276 1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY 11226 www.lacroixmultiservices.com • Income Tax • Electronic Filing • Refund Anticipation Check (RAC) • Direct Deposit - IRS Check • Business Tax • Notary Public • Immigration Services • Translation, Preparation, Application, Inquiry letters • 6 Hour Defensive Driving Course • Fax Send & Receive • Resume • Property Management • Credit Repair 4 Haiti Liberté/Haitian Times » ont scandé les manifestants en colère contre le régime en place. Parallèlement au développement de la situation dans le Nord du pays, des centaines de personnes ont manifesté le jeudi 27 septembre à Jérémie, et Miragoâne, Sud’Ouest du pays contre la hausse vertigineuse du coût de la vie, le rationnement du courant électrique et la rareté de l’eau potable. Les enseignants syndiqués de différents départements du pays ont également investi les rues pour exiger 50 mille gourdes comme salaire moyen et de meilleures conditions de travail, la publication de la loi sur les frais scolaires votée depuis deux ans pour soulager les parents. A Port-au-Prince, le mardi 25 septembre, des centaines de manifestants venus de deux (2) quartiers populaires, Fort-National et Wharf Jérémie ont manifesté dans les rues de la capitale pour réclamer le départ de l’équipe au pouvoir qui refuse d’entendre la voie de la majorité. Ils comptent occuper les rues jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites. Les manifestants ne chôment pas. C’est ainsi que le dimanche 30 septembre 2012, à l’occasion du 21e anniversaire du coup d’Etat militaire sanglant contre le président d’alors fraîchement investi du pouvoir, Jean Bertrand Aristide, et durant lequel plus de 5 mille personnes ont été tuées par les militaires putschistes et les forces paramilitaires FRAPH, dirigées par Louis Jodel Chamblain, Toto Constant et consorts, des organisations populaires à tendance Lavalas ont organisé une manifestation avec la participation de plus de 10 mille protestataires. Rassemblés devant l’église Saint-Jean Bosco à la Saline, les manifestants portant des rameaux, brandissant des cartons rouges et des pancartes, lançaient des slogans hostiles à l’endroit du président Martelly et de sa famille qui nagent dans la corruption. Ils n’avaient ni DJ ni bandes musicales, ni «rara». Des sénateurs, députés et des représentants de partis politiques, entre autres Moïse Jean Charles, Francky Exius, Arnel Bélizaire, Ansyto Félix, Lionel Etienne, Schiller Louidor, Louis Gérald Gilles, Paul Denis, Turneb Delpé, Evans Paul, Enold Buteau accompagnaient les manifestants qui réclamaient tout long du parcours le départ de Joseph Michaël Martelly à la tête du pays. Les manifestants ont parcouru plusieurs rues de la capitale. De La Saline, la foule longea la rue Saint-Martin en passant par les quartiers populaires de Solino, Ti-chéri, montant à l’Avenue Poupelard, rue Martin Luther-King, descendant par Lalue pour arriver finalement à la place des Martyrs, Champde-Mars devant le palais national. Tout au long du parcours des slogans « A bas Martelly Ti-Simòn » ont été inscrits sur des murs, particulièrement à Lalue. Des manifestants criaient haut et fort : « Abas Martelly ! Martelly doit partir ! Sophia, Olivier et Sandro Martelly empochent de l’argent, alors que le peuple crève de faim. A bas la vie chère… » Les manifestants réclament aussi urant 2 jours jeudi 27 et vendredi 28 septembre 2012, le Parquet Près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince était le théâtre de révocation- nomination-révocation. Environ neuf (9) mois après son installation à la tête du Parquet de Port-au-Prince, Me. Jean Renel Sénatus, commissaire du gouvernement en chef s’est vu démis de ses fonctions par un SMS. Il était remplacé par Me. Elco Saint-Armand, un ex-substitut de gouvernement. Dès son installation, des tollés pointaient à l’horizon, l’accusant de corruption, de détournement de corps de délit, après une perquisition chez un baron de la drogue à Pétion-ville, en 2001. Il avait été révoqué par son supérieur, le ministre de la justice d’alors, Me. Garry Lissade. N’était-ce la vigilance des secteurs organisés de la société, ce corrompu de grand chemin viendrait grossir le gouvernement corrompu de Martelly-Lamothe. 24 heures après son installation, il a été à nouveau révoqué et remplacé dans un premier temps par le substitut, Jean-Claude Dabrésil qui, paraissait-il, n’était plus dans le pays. Il était remplacé par un autre substitut, Me. Gérald Norgaisse. Ce dernier est le 7e des commissaires du gouvernement qui se succèdent au Parquet de Portau-Prince, 14 mois après l’arrivée du régime « TètKale » au pouvoir. Sur la liste des commissaires qui se sont succédé figurent Me Harrycidas Auguste, Sonel Jean François, Félix Léger, Lionel Constant Bourgouin, Jean Renel Sénatus, Elco Saint-Armand et le dernier, Gérald Norgaisser. Certains ont été limogés pour abus ou excès de pouvoir et d’autres pour refus d’exécuter des ordres illégaux. C’était le cas de Me. Jean RenelSénatus, appelé couramment commissaire « Zokiki » qui a passé neuf (9) mois au Parquet dont la révocation arbitraire et illégale a provoqué des réactions négatives, autres que celle du gouvernement, notamment du côté du ministre de la justice, Me. Jean RenelSanon. Il a tenté maladroitement de justifier sa décision auprès de l’opinion publique. «Retirer le Commissaire Sénatus, c'est un fait divers. Un fait divers, parce que je suis le Ministre de la Justice, j'ai été choisi par le Président de la République, par le Premier ministre pour conduire la politique du gouvernement en matière de justice et ceci, en rapport avec le plan global qu'ils ont, pour la justice dans le pays. Le Premier Ministre m'a choisi pour conduire la Politique pénale du gouvernement en matière de justice précisément, mais il y a une série de points qui doivent être faits. Il faut regarder dans la juridiction, comment la politique contre la grande criminalité est conduite. Si on ne trouve pas les résultats que l'on cherche, c'est tout à fait normal que nous changions de joueur. L’ex-commissaire, Jean Renel- Sénatus qui faisait un travail apprécié par plus d’un au sein de la société, n’a pas pris le temps pour réagir accusant le ministre de la Justice et l’ex-secrétaire général du Palais national, Me. Josué Pierre Louis de lui intimer de mettre à exécution des ordres illégaux. « Depuis que le Ministre est en poste, comment pouvons- nous comprendre que le Ministre m'ait passé 17 ordres manifestement illégaux ? Un homme, qui a été mon aîné. Lorsqu'il plaidait, j'étais à la Faculté de Droit, alors donner au Commissaire Sénatus à exécuter 17 ordres illégaux ! Un Ministre qui me dit de mettre un scellé sur un véhicule, cela n'existe pas, un Ministre qui me demande de briser un scellé, pour compter des produits de contrebande, ce n'est pas une chose qui peut se faire, mes amis. Je ne peux pas accepter ça ! Un Ministre qui me demande d'arrêter un avocat, qui s’appelle Mario Joseph dans son cabinet et deux autres avocats, Mes Newton Saint-Juste et André Michel, alors que la loi est claire, en son article 56 du décret de 79, que le cabinet d’un avocat est inviolable et ne peut faire l'objet d'aucune perquisition, sauf si l'avocat est indexé pour avoir commis un crime ou un délit. La perquisition, c'est le juge d'instruction qui est compétent pour la mener, ce n’est pas le Commissaire du Gouvernement. Autre exemple, un après-midi, le Ministre m'a appelé et m'a dit : Monsieur le Commissaire, voici une liste de 36 personnes contre lesquelles il faut émettre des mandats d'amener [de manière illégale], j’ai pris la liste et je ne l'ai pas fait. », a répliqué Me Senatus. La révocation du Commissaire Sénateur a surpris la classe politique et suscité des interrogations et inquiétudes chez les parlementaires. Nombreux sont ceux qui voient dans cette décision arbitraire et illégale « des raisons politiques » et la main invisible de l’Exécutif. Le Député Sadrac Dieudonné, Président du bloc dénommé : Parlementaires pour le Renforcement Institutionnel (PRI), qui s’attend à d’autre changements dans les prochains jours, croit que cette révocation a pour cause le refus du Commissaire Sénatus, de marcher aveuglément dans la logique reposant sur l’arbitraire du pouvoir et violation de la loi. Le Député Patrick Joseph, de son côté a fait savoir que : « le gouvernement Martelly-Lamothe est en train de creuser sa tombe », estimant que c’est le gouvernement par ses révocations et ses changements injustifiés qui est responsable de l’instabilité politique du pays. La population doit prendre acte de cette décision de révoquer un homme qui luttait contre la corruption, l’immoralité et la délinquance et tirer les conclusions qui s’imposent. Le député Guy Gérard Georges ne comprend pas cette décision à un moment où le gouvernement prétend lutter contre la corruption, qui nécessite la nomination des hommes de lois compétents comme Me Sénatus. justice pour les victimes du Coup d’Etat criminel, qui, selon certains est à la base de la détérioration des conditions de vie des couches populaires. Cette situation est due également à l’application de la politique néolibérale imposée par les grandes puissances et leurs institutions financières telles : le FMI, la Banque Mondiale, la BID, l’Union Européenne. Lors de sa campagne électorale le président avait maladroitement promis de changer cette situation catastrophique. Mais, 14 mois après, la situation du peuple haïtien s’empire constamment quand les proches du pouvoir tètkale se réjouissent d’être bons princes. Dans la foulée, les partis politiques ne restent pas indifférents devant la situation qui se détériore continuellement. L’Organisation politique FanmiLavalas et 14 autres partis et plateformes politiques de l’opposition ont apporté leur appui sans réserve à la mobilisation enclenchée contre le pouvoir d’extrême droite et néo-duvaliéri- ste de Martelly qui n’a aucune sensibilité populaire. Les organisateurs de cette grande mobilisation donnent rendezvous pour le vendredi 5 Octobre, date à laquelle les syndicats d’enseignants comptent aussi organiser une manifestation pour les mêmes revendications. Entre-temps, plusieurs autres formes de mobilisation ont été organisées à travers le pays. En réplique aux mouvements de protestations du peuple haïtien en colère contre régime tètkale, le président Michel Joseph Martelly, au retour de sa participation à l’Assemblée générale de l’ONU à New-York, ce lundi premier Octobre, s’est mis à la tête d’environ une centaine d’individus accompagnés de DJ d’autres groupes musicaux qui sont à la solde du ministère de l’Intérieur pour boycotter dans un premier temps la mobilisation du 30 septembre et ensuite accompagner le président de l’aéroport au palais national. Un policier haïtien membre du Suite à la page (18) Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 Twa fèy, Twa rasin O Quelle mouche francophile a donc piqué Gérard Bissainthe ? E n Afrique, il existe un insecte, la mouche tsé-tsé, dont la piqûre cause une maladie infectieuse, parasitaire, connue sous le nom de trypanosomiase africaine, couramment appelée maladie du sommeil. L’agent infectieux transmis par la mouche est un trypanosome, un parasite unicellulaire qui colonise le sang, la lymphe et le système nerveux. Au début, la fièvre, les douleurs articulaires et les maux de tête dominent le tableau clinique. A la longue, et en l’absence de traitement, apparaissent les signes neurologiques, éventuellement les troubles du sommeil, d’où le nom de ‘‘maladie du sommeil’’. Partout dans le monde, particulièrement dans le monde des politiciens véreux, des journalistes sousou, des intellectuels peu responsables, vole une espèce de mouche qui fait beaucoup de bruit: c’est la mouche vonvon. Quand elle pique une de ses victimes, la personne se met à vonvonner, à s’agiter, juste pour attirer l’attention autour d’elle, soit en parlant, soit en se manifestant par écrit, ce qui est un signe classique d’un mal incurable la ‘‘maladie djòlalèlè’’. La personne atteinte est connue comme un djòlalèlè ou une djòlalèlèz. Peu importe le calibre intellectuel apparent (ou réel) de la victime, il s’agit toujours de djòlalèlètude. Récemment, un cas s’est présenté à notre attention, cas pathétique s’il en fut : celui du professeur Gérard Bissainthe: un prêtre défroqué, ancien ministre de la Culture, ancien chargé d’affaires à la représentation diplomatique d’Haïti à Genève mis à pied par un certain «président» Boniface Alexandre, ancien Recteur controversé de l’Université durant le coup d’Etat militaire de 1991. Pour mémoire on rappellera que «dans une conférence de presse, le jeudi 23 décembre 2004, le Premier ministre Gérard Latortue a révélé que M. Bissainthe, ancien recteur contesté de l’Université durant le coup d’Etat militaire de 1991, a conservé une partie du salaire de Jean Bony Alexandre et partagé l’autre moitié avec les employés. Pour M. Latortue, il s’agit d’une attitude anarchique» (Radio Métropole, 24 décembre 2004). Je m’en voudrais d’enlever ses qualités intellectuelles au Professeur Bissainthe, mais il n’empêche que c’est un monsieur totalement acquis à la francophonie, à la francophilie si ce n’est à la francofolie. Diplômé ès Lettres Classiques de l’Université de Bordeaux, Président élu du Forum Francophone International dont le siège social est au Château de Villers-Cotterêts en France, créateur et initiateur du concept de la «Francosphère», l’homme baigne dans la solitude de la francitude et le fait français lui colle à la peau, d’autant que l’Etat français lui a déjà décerné «les Palmes Académiques» au grade de Chevalier. Depuis, l’homme est dans la tête de son jouet. Bissainthe appartient à cette catégorie d’Haïtiens francolâtres, hexagonaux, pointus, sucrés et zuzu dont il est un bel échantillon. Sur le web il vient de publier un texte intitulé «Il faut sauver le créole de ses sauveurs». Le Prof Bissainthe semble dire qu’il faut le faire vite. Quelle stupide arrogance ! Quelle bête condescendance ! Quelle sotte suffisance ! S’il faut en croire le Chevalier de l’Hexagone: «avant que les Talibans créologiens se soient emparé du créole pour en faire leur fonds de commerce en le transformant en une langue fermée accessible seulement avec des codes stricts appelés pompeusement «orthographe officielle», la langue créole coulait des jours heureux dans un pays où tout le monde la parlait sans complexe, avec plaisir voire avec délectation». «Pour en faire leur fonds de commerce», avez-vous dit, Bissainthe. Quelle gifle sur les joues de mon parrain feu Morisseau-Leroy qui, «plus que tout autre, a dans sa vie et dans ses œuvres contribué à rendre au créole son statut et sa dignité de langue nationale» (Franck Laraque). Quelle crasse impertinence à l’endroit d’intellectuels qui ont reconnu en Morisseau celui qui a ouvert la porte menant au paradis de notre langue. N’est-ce pas Michel-Ange Hyppolite qui a écrit :«jounen jodi a, si gen youn kesyon espesyalis literati kreyòl yo kab poze tèt yo se : kilès gason kanson ki te monte teren an ak balon nan pye li an premye san mòde lage ? pou nou reponn, nou kab di se Moriso Lewa». Et Paul Laraque, de regrettée mémoire, de renchérir : « Moriso monchè, ou se Legba. Se ou ki louvè baryè-a pou nou. Kite pitit-ou-yo pase. Dyakout ou plen pwezi ; li plen zam. Baryè lanmè va louvri pou nou tounen an ayiti al feraye ak pèp nou…pou libere peyi nou, pou ‘‘chanje lavi nou’’». Maximilien Laroche a pour sa part écrit que «la poésie de Morisseau-Leroy est définitivement entrée en orbite autour du temps». Une poésie écrite non pas dans «une langue fermée accessible seulement avec des codes stricts appelés pompeusement «orthographe officielle»», mais dans une langue conforme à un décret d’Etat, lue «sans complexe, avec plaisir voire avec délectation» par ceux et celles qui ressentent une fierté certaine à lire dans une langue codifiée (certes avec de minuscules limites) et dont l’orthographe n’est plus soumise aux caprices de fransadò et fransadotte egare pou blan franse. Assurément, Bissainthe n’est pas sur les mêmes longueurs d’onde que Laroche. Un matin, en écoutant la radio ce dernier «[n’avait] qu’une envie: me réciter à moi-même, tout bas, pour moi seul : ‘‘M’pral fè yon ti vwayaj nan lalin’’». Il l’avait lu dans ‘‘Dyakout 1,2,3’’ dont l’écriture en phase avec l’orthographe généralement admise n’offre aucun «code strict» insurmontable, indigeste. Ala pèmèt ou pèmèt, Bissainthe. Oui ou frekan, Bissainthe, en pile. Faut-il rappeler la cohorte d’intellectuels qui, dans la revue Finesse ont rendu hommage à Morisseau lors de ses 80 printemps, ainsi Denizé Lauture, Max Manigat, Marie Marcelle Buteau Racine, Fritz Dossous, Michel-Ange Hyppolite pour ne citer que ceux-là. Contrairement aux conneries accouchées par le Prof, ils ne se sont pas «emparé du créole pour en faire leur fonds de commerce». Au contraire, ils comptent parmi ceux et celles qui ont un haut sens de dignité et sont fiers de faire avancer encore plus loin et plus haut le créole. Comme Suze Baron. Après avoir lu le poème‘‘Men jan sa te pase’’, elle avoue : «M tradui l an angle, m aprann li pa kè, m-resitell bay tout zanmim, tout vwazen’m, tout elèv m-rankontre. M-aprann li, m-aprann ekri kreyòl nan ‘‘Ravinodyab’’ ak ‘‘Vilbonè’’…Mèsi Moriso, kenbe fèm». Comme Liliane Dévieux. Elle souhaite bonne fête à Morisseau en lui écrivant :«Ochan pou Moriso-Lewa, younn lan premye sanba ki fè kreyòl kanpe lan pale tankou lan ekri».Ni Suze Baron, ni Liliane Dévieux n’ont trouvé notre créole «une langue fermée accessible seulement avec des codes stricts». Atteint de la maladie djòlalèlè, cher monsieur Bissainthe, vous avez écrit des conneries en prétendant «sauver les sauveurs du créole». Vous avez ainsi été sans aucun respect pour nos compatriotes, intellectuels qui ont reconnu en Morisseau celui «qui a érigé la rampe de lancement à la littérature créole dans les années 50» (Marlène Racine Toussaint). Vous avez insulté la mémoire de Moriso-Lewa et vous n’avez eu aucun égard pour Pierre Leroy, Maurice A. Lubin, Jean Métellus, Emile Olivier (de regrettée mémoire), , Carole Berotte Joseph, Michel Durand, Ghislaine Charlier, Gérard A. Férère, Jacqueline Fouché, Marie Hélène Laraque (de regrettée mémoire), Edgar Gousse, St-John Kaus, Raymond Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 Professeur Gérard Bissainthe: un prêtre défroqué, ancien ministre de la Culture, ancien chargé d’affaires à la représentation diplomatique d’Haïti à Genève, ancien Recteur controversé de l’Université durant le coup d’Etat militaire de 1991 Philoctète (de regrettée mémoire) et bien d’autres qui ne méritent définitivement pas le titre de «Talibans créologiens» que méchamment, bêtement, sottement, crétinement, crassement, vous leur avez attribué. Vous semblez perdre des feuilles, monsieur le professeur. Ramassez-les vite. Vos feuilles mortes, qu’elles aillent à la poubelle ! Désinvolte et superbe, le professeur Bissainthe nous apprend que «la langue créole coulait des jours heureux dans un pays où tout le monde la parlait sans complexe, avec plaisir voire avec délectation», ceci avant que «les Talibans créologiens se soient emparé du créole». Mais quelle mouche vonvon a donc piqué Bissainthe? Quelle stupidité ! L’animal sait bien que le créole «coule encore des jours heureux, et que tout le monde le parle encore sans complexe avec plaisir». Et pourquoi cette méchanceté perverse, vicieuse, à associer des créateurs, des défenseurs de la langue créole à des Talibans qui justement ont très mauvaise presse en Occident ? Le créole est sans doute parlé «avec plaisir voire délectation» par tous les Haïtiens. Il se trouve toutefois que seulement une petite minorité fransadotte pouvait, peut l’écrire, «d’une manière naturelle» comme vous l’avez dit, car la grande majorité, analphabète par la faute de cette minorité bête à manger le foin hexagonal, bébète et bèbète, ne le peut toujours pas. Vous écrivez: «En ce temps [après l’Indépendance] nous écrivions le créole d’une manière naturelle (sic), c’est à dire en adoptant l’orthographe la plus proche possible du français». Mais pardieu, nous, c’est qui ? C’est justement cette petite minorité arrogante, impertinente, sotte, guindée, amidonnée, affectée, prétentieuse, orgueilleuse, présomptueuse, vaniteuse, qui seule pouvait «adopter l’orthographe la plus proche possible du français». Pas la majorité. Dekilakyèl, Bissainthe? «L’orthographe créole à la française avait le grand avantage d’être aisément déchiffrable par tous les Francophones du monde entier». Parlons-en, petit hexagonal que vous êtes. Je n’ai pas connaissance que nos journaux et revues, de La Gazette du Cap (où Juste Chanlatte en 1809 publia une épigramme-acrostiche contre Antoine Dupré) à L’Avenir où Oswald Durand vers 1876 collaborait avec Demesvar Delorme ou à Le Messager du Nord fondé par Anténor Firmin vers 1874, aient jamais atteint une si grande audience francophone parce qu’écrits dans cette «orthographe créole à la française». Quant à nos poètes, romanciers, dramaturges, théoriciens, historiens et autres, ils écrivaient et écrivent encore en français. Et ce n’est sûrement pas parce qu’ils n’ont pas écrit dans un «créole à la française» qu’une avalasse d’auteurs haïtiens, de Firmin à Frank Etienne sont bien connus du monde francophone. Sans oublier les nombreux récipiendaires de prix littéraires de par le monde Non ! Gade non, Bissainthe, pourquoi cette djòlalèlètude de votre part? Je concéderai qu’un Justin Lhérisson a abondamment épicé ses deux célèbres «audiences» d’«orthographe créole à la française», mais La Famille Des Pitite-Caille et Zoune chez sa Ninnaine n’ont pas été entièrement écrits à la créole-française. Massillon Coicou a sans doute fait du théâtre en créole avec une orthographe à la française. Mais son œuvre est avant tout en français. Et puis quel auteur haïtien a écrit en utilisant de façon systématique cette «orthographe créole à la française» ? Je n’en ai pas souvenance. Bissainthe fait référence au poème Choucoune d’Oswald Durand. C’est le seul, à ma connaissance, qui soit écrit au goût du Prof. Toute la production littéraire de Durand, par ailleurs est bel et bien en français, de ce français bien hexagonal que monsieur adore , affectionne , vénère et idolâtre qui lui a valu ses «Palmes Académiques» au grade de Chevalier. Notre Chevalier avance, sans peur, que «le poème “Choucoune” d’Oswald Durand, comme “Diacoute” de Morisseau-Leroy, sans initiation spéciale, faisaient ou étaient capable de faire les délices de tous les Francophones nationaux et internationaux». Toutefois, je lui ferai un reproche : son manque d’honnêteté. Car Morisseau n’a pas publié ‘‘Diacoute’’, mais bien ‘‘Dyakout’’ qui utilise cette orthographe officielle que Bissainthe abhorre et qui n’est nullement cette «langue fermée accessible seulement avec des codes stricts» qui ne font pas les délices de l’hexagonal Chevalier du Château de Villers-Cotterêts, en France. L’intellectuel Bissainthe n’est pas sans savoir qu’il y a eu différentes tentatives de mettre de l’ordre dans l’orthographe du créole, justement parce que l’orthographe à la française n’était pas aussi «aisément déchiffrable par tous les Francophones du monde entier» que le prétend Bissainthe, y compris la minorité d’Haïtiens parlant avec aisance le français. Éventuellement, on est parvenu d’abord au décret de l’Etat haïtien officialisant en 1979 l’orthographe du créole, ensuite à la réforme Bernard qui a permis au créole de devenir «à juste titre la première langue d’étude à l’école fondamentale» (GRAHN*). Resplendissant de frénésie anti-talibane, sous influence des piqûres de la mouche vonvon, Bissainthe s’en prend vicieusement à ceux qu’il appelle «les Créologiens, redoutable horde barbare, [qui] estimaient que mettre le créole à la portée de tous … sans les faire passer par une période d’initiation était abusif». Qui a jamais préconisé une telle absurdité ? Certainement pas Yves Déjean ou Pierre Vernet, Docteur en lin- guistique de la Sorbonne. Assurément pas cette belle lignée d’intellectuels haïtiens promoteurs sans réserve et défenseurs de l’usage de la langue créole, parmi eux Jan Mapou, Max Manigat, Papados, Michel-Ange Hyppolite, Denizé Lauture, Georges Castera, Frankétienne, Dominik Batraville, Lenous Suprice, et j’en passe. Tout un éventail de figures intellectuelles conscientes de la haute valeur linguistique, sociale, historique, politique de notre créole et que l’hexagonal mais combien bancal, bossal et bokal Bissainthe voudrait tourner en dérision. Pran men w, ti papa. Pour terminer, je dirai que Gérard Bissainthe a l’habitude de ces poussées djòlalèlèz. Il aime vonvonner, s’agiter, juste pour attirer l’attention autour de lui. Ainsi cette interview accordée à la revue Présence haïtienne (Juin 2011): PH. Vous aviez écrit des choses très positives sur le candidat Sweet Micky devenu aujourd’hui président. G.B. Je les assume aujourd’hui encore. Il avait et a beaucoup d’atouts. Le premier pour moi est qu’il a toujours été pour l’Armée indigène, à la différence de tous les soussous commandités de la Gogauche. De plus, il parlait et parle beaucoup de langues (souligné par nous)… Il parlait et parle l’anglais qui est aujourd’hui la langue dominante dans le monde… Il parle la langue dite verte où les gros mots abondent… Il n’y a qu’une langue que ce candidat ne parlait pas, c’était la langue de bois. PH. Vous appuyez donc ce Gouvernement? G.B. Oui. Et nous devrions tous le faire. Ceux qui veulent repartir pour un “raché man-yoc” sont des irresponsables. PH. Le nouveau président se dit pour la Diaspora. G.B. Je le crois sincère lorsqu’il le dit. J’espère que ce segment d’interview a édifié les lecteurs et lectrices du journal. Ce n’est pas la première fois que Bissainthe se fait piquer par la mouche vonvon. Ce n’est sûrement pas la dernière. PS. Je tiens à rappeler au Chevalier de la doulce France que cet article n’a rien de polémique. Que Bissainthe se protège. Une moustiquaire lui suffira. *GRAHN. Un Aménagement linguistique pour le développement du peuple haïtien. Presses internationales, p.11. Immaculeé Bakery & Restaurant 2 Locations en Brooklyn Spécialités • Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux • Jus citron • Bonbon amidon • Bouchées • Cornets • Pain patate (sur commande) • Bouillon (chaque samedi) • Soupe (chaque dimanche) 1227 Nostrand Avenue (entre Hawthorne & Winthrop) Tél: 718.778.7188 1411 Nostrand Avenue (entre Linden & Martense) Tél: 718.941.2644 Haiti Liberté/Haitian Times 5 Kwonik Kreyòl Deklarasyon Fanmi Lavalas ! K omite ekzekitif Fanmi Lavalas ansanm ak konseye espesyal komite ekzekitif la, ansanm ak kèk sitwayen sosyete sivil la ki kwè nan demokrasi ak pwogrè reyini nan Fondasyon Aristide pou Demokrasi ak reprezantan kowòdinasyon depatmantal yo ki sòti toupatou nan tout peyi a. Rankont ki fèt jodi a pèmèt nou fè yon brase lide ak kowòdinasyon depatmantal yo: sou kijan y ap vanse ak kongrè depatmantal yo pou nou ka rive nan kongrè nasyonal la ak sou ki sa ki dwe fèt pou n prepare 16 desanm 2012 la ki pral vini an. Pi gwo moman rankont sa a, se refleksyon ki fèt sou 30 septanm k ap vini an. Nou tout konnen enpòtans 30 septanm pou Fanmi lavalas ak pèp ayisyen an : Fanmi Lavalas ak pèp ayisyen an viktim 30 septanm. Si pa t genyen 30 septanm 91, eske nou kwè t ap genyen tout grangou sa yo, mizè, chomaj, lavichè ak tout kriz sa yo nan peyi a ? Jodi a, preske 21 lane apre koudeta 30 septanm 91 lan, nou reyini pou n reflechi sou kijan pou nou pa tonbe nan yon lòt 30 septanm ankò, kijan pou n sòti anba konsekans 30 septanm lan. Ansanm nou fè konsta a kijan tren eksklizyon, grangou, mizè, lavichè, chomaj, ensekirite, revokasyon masiv, nominasyon jij nan fènwa, elatriye… Kriz sou kriz ap pran vitès pi plis chak jou nan peyi a. Divès manifestasyon ki fèt nan plizyè kote nan peyi a: nan Nò, nan Sid, nan Nip, nan Latibonit, nan Tigwav, popilasyon an ap rele: Aba grangou ! Aba lavichè ! Aba ensekirite ! Tout sa montre aklè se yon sitiyasyon k ap mangonmen pi plis chak jou. Fanmi Lavalas tande kri pèp ayisyen an ki di : Alòske se li ki viktim, li poko jwenn jistis, l ap pase tout tray sa yo, l ap sibi move kondisyon lavi, dirijan peyi a ap trete l : mèsenè ak ajitatè. Fanmi Lavalas tande pèp ayisyen an k ap di : NON ak tout deriv antidemokratik k ap fin anfale peyi a, RADIO PA NOU 1685 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11226 67 Khz ki sòti pou fè nou fè bak sou yon seri viktwa demokratik pèp la te bay san l pou l te jwenn e ki te konsakre nan Konstitisyon 29 mas 1987 la. Pami yo : dwa pou vodouyizan yo te mache tèt dwat tankou tout lòt relijyon nan peyi a, libète lapawòl, libète laprès, dwa pou patisipe nan mete enstitisyon ki pou fè eleksyon demokratik nan peyi a. Men kèk rezolisyon ki sòti nan rankont sa (mèkredi 26 septanm 2012): Fanmi Lavalas dwe kontinye akonpanye pèp la nan tout revandikasyon li yo, toupatou nan peyi a. Fanmi Lavalas paka rete endiferan ak pèp la ki nan moman sa a ap soufri anpil, kidonk Fanmi Lavalas ap apiye òganizasyon baz yo nan mouvman revandikasyon pasifik k ap fèt 27 septanm 2012 la nan vil Okap Ayisyen ak 30 septanm lan nan Pòtoprens. Fanmi Lavalas ap apiye tout mouvman pasifik k ap fèt nan peyi a pou chanje kondisyon lavi pèp la. Fanmi Lavalas mande manm òganizasyon an, pèp ayisyen an pou yo kontinye pran angajman pou ranfòse demokrasi a nan peyi a, pou defann aki demokratik yo. Nou dwe konstwi demokrasi andedan òganizasyon an pou nou ka fè l boujonnen sou tout peyi a. Pou n fini, jan Fanmi Lavalas toujou di l, solisyon an se enklizyon ki dwe fèt nan dyalog pou patisipasyon pèp la tout bon vre nan zafè peyi a. Fanmi Lavalas ap kontinye dyalòg la ak tout fòs vreman pwogresis pou n konbat eksklizyon an. Fanmi Lavalas ap envite tout sektè pwogresis yo bò tab dyalòg la pou n fè demokrasi a boujonnen. Yon sèl nou fèb Ansanm nou fò Ansanm ansanm nou se Lavalas. Pou Òganizasyon Politik Fanmi Lavalas Dr Maryse Narcisse, Kowòdonatris Komite ekzekitif Moun ki te prezan : Dr Myrto Julien, manm Komite ekzekitif, Ex-depute Studio: (718) 701- 0220 • (718) 856- 8702 (718) 928- 7022 • (718) 462- 0992 (718) 469- 8511 6 D epi anviwon 2 semèn, popilasyon an nan kat (4) kwen peyi a leve kanpe pou di prezidan Martelly kondisyon lavi a pa bon pou yo, lavi a twòchè, moun yo ap mouri grangou, timoun yo pa ka al lekòl, pa gen travay, ensekirite a ap simen twòp dèy nan fanmi yo, kòripsyon fè kenken nan bwat Leta yo, dilè dwòg yo anvayi peyi a, Leta a ap mal mache. Prezidan an pa tande rèl popilasyon an, gagòt yo ap kontinye pou pi rèd nan Leta a, revokasyon sou revokasyon, popilasyon an ankòlè li pran lari a pou l mande pou bagay yo chanje. Premye minis lan, Laurent Lamothe ki pap regle anyen nan tèt gouvènman an rele manifestan yo « mèsenè ». Prezidan Martelly pran 45 ti jwisè parèy li, li mete yo nan yon delegasyon pou l al nan Nasyonzini, al gaspiye lajan pèp la, pandan lòt minis ki rete yo kontinye ap fè gagòt nan lajan Leta, nan mache distribye gwo mago lajan nan katye popilè yo pou pèp la pa pran lari kont Martelly. Madan Martelly ak pitit li yo tankou Olivier 24 tran, ki se konseye papa l nan palè nasyonal epi li se prezidan yon komisyon yo di k ap travay sou zafè espò, k ap gagote plizyè santèn milyon dola vèt, Sandro, ki gen sèlman 19 lane, palè nasyonal ap peye l, 5, 10, 15 mil dola vèt pou mache jwe bal nan tout fèt chanpèt. Se sa k fè manifestan yo leve vwa yo pou yo di : « papa ap vòlè, madanm ap vòlè, pitit ap vòlè, tout fanmi an ap vòlè. » Mas pèp la ap mouri nan grangou, timoun pa ka al lekòl. Manifestan yo denonse palè nasyonal ak tout ti gang jwisè yo k ap pran lajan pou mache fè piblisite nan tout radyo ak televizyon pou yon bann pwogram bidon tankou : Ti-manman cheri, komisyon ti Olivier ap dirije a, pandan popilasyon an ap mouri nan grangou. Gouvènman Kaletèt MartellyLamothe la se manti sèlman l ap bay pèp la, fè tout kalte vye pwopagann po fè mas pèp la dòmi. Martelly ak konseye-lawon gòch ki bò kote l yo se magouy y ap fè sèlman sou do mas yo, yo fè magouy nan mete CSPJ kanpe, yo fè magouy nan mete KEP-pèmanan kanpe, jiska prezan ki kwoke nan gòj yo, y ap fè koripsyon, y ap vòlè lajan Leta, y ap fè magouy, y ap bay pèp la manti. Pwovèb la di : «Twou manti pa fon ». Lionel Etienne, manm Komite ekzekitif. Dr Renan Charlot, manm Komite ekzekitif, Dr Schiller Louidor, manm Komite ekzekitif, Dr Gabriel Nicolas, Konseye espesyal Komite ekzekitif, Agronome Jacques Edouard Alexis, Konseye espesyal Komite ekzekitif, Ambassadeur Anthony Dessources, Konseye espesyal Komite ekzekitif, Mr Pacha Vorbe, Konseye espesyal Komitee kzekitif, Mme Marjorie Michel, Mr Gerald Germain, Mr Julio Cadet, Ambassadeur Raymond Valcin, Reprezantan Kowòdinasyon depatmantal Nò, Nòdès, Nòd- wès, Latibonit, Sant, Sid, Sidès, Nip, Grandans ak Lwès. Jounen jodi a pèp la konstate tout vye pwomès elektoral yo pa respekte, se sitiyasyon mas yo ki vin pi mal, yo leve kanpe nan kat (4) kwen peyi a pou yo mande Martelly rache manyòk li bay tè a blanch. Se nan sans sa a, yon lavalas moun te mache sou beton an dimanch 30 septanm 2012 lan, kifè 21 lane depi lame kriminèl Cédras-Michel François ak nidja li yo e mache sou zantray pèp la ak yon koudeta sanglan, pou reklame depa Martelly nan tèt peyi a. Manifestan yo di y ap rete mobilize jiskaske Martelly kite pouvwa a epi yo te tou kase randevou pou vandredi 5 oktòb la pou desann nan lari a ankò. Pandan moman sa yo manifestasyon ap fèt nan tout peyi a kont lavichè. Madi 2 oktòb la MOLEGHAF ki gen plis pase yon lane depi y al mobilize chak madi kont lavichè ak chomaj devan ministè Afè Sosyal te òganize yon manifestasyon pou egzije depa Martelly nan tèt peyi a ki pa t janm tande revandikasyon yo. Yo lanse yon mobilizasyon manch long pou Martelly kite pouvwa a. Rankont ak Kowòdinasyon Depatmantal Fanmi Lavalas Fondation Aristide pour la Démocratie 26 Septanm 2012 101.9 FM • SCA Radyo Pa Nou Emisyon KAKOLA Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti • Nouvèl • • Analiz • • Kòmantè • • Deba • Depuis 2002 • Nouvelles • Analyse • Publicité Bureau: (718) 940- 3861 Manifestan yo denonse palè nasyonal ak tout ti gang jwisè yo k ap pran lajan pou mache fè piblisite nan tout radyo ak televizyon pou yon bann pwogram bidon BOUKAN www.radyopanou.com Fondateur: Jude Joseph Manifestasyon nan tout peyi a kont Martelly Pou yon Ayiti Libere (917) 251-6057 www.RadyoPaNou.com Mèkredi 9-10 pm Haiti Liberté/Haitian Times Radio Optimum – 93.1 sca La direction et le personnel de la Radio Optimum remercient chaleureusement leur audience et annoncent à tous ceux qui ont perdu leur contact que depuis plus de deux ans, la Radio Optimum travaille quotidiennement sur la fréquence de 93.1 sca. Vous avez aussi la possibilité de la capter sur le site www.radiooptimum.com et bientôt sur www.radiooptimuminter.com Captez chaque jour, à toutes les heures le 93.1 sca. Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 Perspectives Lekòl gratis : Un leurre en plus Par J. Fatal Piard « Leta pa janm sèvi, Lepèp ki toutouni, Malere k ap redi, Sa k pa ka jwi lavi » Manno Charlemagne «Steph pitit, an n ale, m te di w pa vin chita nan mitan pil medyòk sa a yo. Yo la sèlman pou yo alimante laboratwa destabilizasyon an. Alòs yo pa diy pou manm gouvènman an pèdi tan n pale ak yo». Cette déclaration historique provenait de la bouche de Madame Rose Anne Auguste au cours de l’émission Ranmase diffusée sur Radio Caraibes du samedi 29 septembre dernier. La ministre déléguée aux droits de l’homme et contre la pauvreté extrême, l’égo hypertrophiée a sombré dans une arrogance extrême digne de son chef. De par le niveau de sa grossièreté disproportionnée, la ministre Aguste a donné la preuve par quatre qu’elle est plus que jamais déterminée à être une copie conforme de Madame Max Adolphe. Rete mesye !!! Ala mandanm chovay !!! Mais, chassez le naturel,….li pote boure sou ou san zatann, li sele w, li bride w, li monte w jan w wè l fè Manzè Rose Anne nan. A défaut de la dialectique du crachat de couleur macéré dans le venin du ressentiment bi séculaire contre les fils authentiques du terroir, qualifiés de mercenaires par l’autre, la ministre Auguste a opté pour la dialectique de l’insulte acerbe. Adelante sinora Rose Anne Auguste!!! Ba yo pitit fi m nan, Boulova a. Cependant, nous sommes unanimes à reconnaître que nul ne saurait donner que ce qu’il a. Ainsi, nous nous portons volontiers défenseurs de ces cracheurs, ces insulteuses et autre arrogants pouvwa monte nan tèt yo fè lòlòj yo vire kou vantilatè. Mesyedam lopozisyon yo gen chans se demokrasi. Si se pat sa, se sa manzè Rose Anne bliye li pa t ap fè yo. Définitivement, si le pouvoir Martelly/Lamothe n’a pas fait recette, c’est loin d’être de la faute de sa pléthore de ministres, secrétaires d’Etat, directeurs généraux et autres conseillers qui se la coulent en douce aux frais des pauvres contribuables. Parmi ces instigateurs embauchés à cette fin, certains se sont affublés à cœur joie du titre ronflant d’animal politique. Dans cette faune en rose on retrouve tous les types de sauriens avec ou sans écailles, mais tous habiles dans les ballets de platitude, de révérences obséquieuses et d’autres compétitions d’insultes et d’arrogances. Le pouvoir dispose de suffisamment de frics pour se payer les services des meilleurs propagandistes patentés et certifiés de la trempe de Guyler C. Delva, Mario Dupuu et autres fins manipulateurs d’opinion. Nous devons l’admettre, ces infatigables diffuseurs de mensonges éhontés disposent des meilleurs atouts en l’occurrence leurs astuces, leurs toupets et leur je chèch omajiskil. Ki sa w panse Bòs Gilè ? Le pire, les plus empressés, dans leur perpétuelle fuite en avant ne se sont pas encore rendus à l’évidence que l’astuce, le toupet, l’indécence et l’arrogance doivent nécessairement avoir des limites. Ou tande mouche Guyler ? Ou tande minis Rose Anne. Partant de cette considération dont la pertinence ne fait aucun doute, il Qui viendra nous dire combien d’entre eux vont bénéficier du programme lekòl gratis du Président Martelly? Pour cette année, ce ne seront que 772.000. Alors qu’en est il des 3.228.000 autres ? Monsieur Guyler Delva et Mario Dupuy, à vos réponses nous convient de nous poser cette interrogation évidente. Combien de temps encore mettra le pays pour dissuader nos élites inconscientes de ne plus se complaire dans le ridicule et l’insolence. Dans chacun de leurs faits et gestes, nos élites ont tendance à donner pleinement raison à Graham Green qui du haut de ses préjugés de race, ne rate la moindre occasion pour les qualifier de «comédiennes ». Entendez par là, des élites bouffonnes qui se conviennent que le ridicule consiste leur seul atout leur permettant de bien remplir leur mission qui consiste essentiellement à contenir toute velléité de changement dans les ignominieuses conditions de vie des laissés pour compte. Ti Manmi Cheri, ti Zanmi Cheri, Tèt kale mon Amour, Matchòpwèl pa m poze, Patizan pouvwa a ap depoze, Manman Doudou, Papa Doudou, Cheri Doudou, Patizan pa m Poze, Kat Wòz Kale tou Wòz, Tyerry bon bagay, Lekòl Gratis ti cheri doudou, Kore fanmi, Sista Stayle, Ayiti gen pou l dekole, Aba grangou Viv lavichè e latriye. Ce sont autant de cosmétiques utilisés par le pouvoir pour tenter d’apprivoiser les couches des bas-fonds pour les forcer à digérer sans cesse leur avidité rageuse en attendant que Jésus revienne san zantann ….bientôt !!! Lekòl Gratis ti cheri Au cours du mois d’août dernier, le ministre de l’inculture Monsieur Mario Dupuy, en route vers le Sud Est, intervenait par téléphone à l’émission Ranmase. Le type, resté égal à lui-même, s’est illustré comme étant le meilleur scientiste de ce laboratoire spécialisé dans l’intoxication des strates nécessiteuses. Ne pouvant élever son discours, il est resté au niveau de ses semelles en fustigeant tous les gouvernements qui se sont succédés depuis les cinquante dernières années. «Pourquoi ne pas capitaliser sur les réalisations du gouvernement qui en moins d’une année a permis à plus d’un million d’enfants de fréquenter l’école gratuitement. Kibò sa mouche Diplis ? C’est pour la première fois depuis ces cinquante dernières années qu’un gouvernement a pensé à la formation académique de cette catégorie sociale», a hurlé avec ressentiment ce fervent « défenseur » des pauvres. Tout observateur doué d’un minimum de sens de discernement doit admettre que ni Mario Duplus ni Guyler C Delva ne seront jamais capables de mieux. Si l’on en croit à ces drôles d’hominiens récemment sortis des Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 cuisses de Jupiter, il n’a jamais existé ni de lycée, ni d’école nationale, ni d’école communale dans le pays. Pour leur gouverne, nous nous faisons le devoir de mettre certaines informations à leur disposition. En outre ces types ignorent magistralement que chaque année la BID investit plus de 50 millions dans le cadre de l’éducation gratis ti cheri. Parlant de lekòl gratis, il parait que ces types n’ont jamais été informés du Programme Education pour Tous (EPT) avec une subvention annuelle de 3,500.00 gourdes. Nous pensons qu’il n’est jamais trop tard pour messieurs les mythomanes d’apprendre. Ainsi donc, nous partageons quelques chiffres avec eux. En 2003, 2.106.805 élèves devraient fréquenter l’école fondamentale. C’était réparti comme suit, les écoles publiques 390.618 et les écoles privées 1.716.187. 92% de ces enfants se sont vus dans l’obligation de fréquenter l’école privée qui coûtent si cher à leurs parents. L’Etat n’en absorbait que 8%. Maintenant jetons un simple coup d’œil pour voir la situation de près. 4.000.000 d’enfants doivent prendre le chemin de l’école cette année. 3.000.000 pour la fondamentale et 1.000.000 pour le secondaire. Qui viendra nous dire combien d’entre eux vont bénéficier du programme lekòl gratis du Président Martelly? Pour cette année, ce ne seront que 772.000. Alors qu’en est il des 3.228.000 autres ? Monsieur Guyler Delva et Mario Dupuy, à vos réponses. Rien que de la supercherie A date, personne n’arrive à comprendre combien de litres de supercheries qui ruissellent dans chacun des globules de nos dirigeants. A cet égard, il nous revient de nous demander avec raison, comment un gouvernement qui ose prôner haut et fort l’éducation pour tous, laisse moisir dans ses tiroirs humides la Loi Bastien qui traite des frais scolaires. Nous prenons la responsabilité d’affirmer qu’avec la non publication de cette loi, c’est la Mafia Scolaire qui a triomphé haut la main. La loi Bastien sur les frais scolaires met les gardes fous pour tenter de freiner la cupidité incommensurable des propriétaires de boutiques scolaires. Pourtant, combien de nouvelles écoles ont été construites ? Combien de professeurs ont reçu leur salaire. Les avares des boutiques scolaires ont donc les coudés franches pour extorquer de l’argent de ces pauvres parents qui investissent une grande part de leur ménage pour l’éducation de leur enfants. Pour preuve de la mauvaise foi des dirigeants, nous soumettons à votre appréciation un extrait d’une note publiée par plusieurs syndicats gnant d’Haïti, la loi sur le statut des enseignants du secteur privé, le classement des enseignants/tes du secteur public dans une grille salariale, des avantages sociaux pour les enseignants/tes, de la formation initiale et continue des enseignants/ tes de niveau universitaire. La plateforme invite tous/toutes enseignants/ tes à manifester leur solidarité au lancement de la 2e phase de la mobilisation le 5 octobre 2012. Elle invite aussi chaque enseignant/te à consa- Mme Rose Anne Auguste, Ministre Déléguée chargée des droits de l’homme et pour la lutte contre l'Extrême Pauvreté d’enseignants. « Au moment ou le Gouvernement fait battre la grosse caisse autour de la gratuité de l’éducation tout en nous témoignant son mépris abject en tant qu’enseignants/ tes, il est temps de leur dire : « Halte là ! » Il est temps de crier plus fort pour qu’on cesse de nous exploiter ! Il est venu le moment de changer notre condition et de forger notre destin de professionnels/les dignes, travaillant dans la décence. C’est pourquoi la plateforme saisit cette occasion symbolique marquée par la célébration de la journée mondiale des enseignants/ tes pour lancer la grande mobilisation générale sur tout le territoire de la république d’Haïti à partir du 5 octobre 2012 afin de réclamer » Le statut du personnel ensei- crer au moins 15 minutes par classe à partir du 1e octobre 2012 pour sensibiliser les élèves sur la nécessité d’apporter leur soutient à la lutte. Cette note signée de Georges,Wilbert RANCK Coordonateur Général de l’UNNOEH, Lourdes Edith Joseph DELOUIS Secrétaire Générale de la CNEH, René Prévil JOSEPH Président de la FENATEC, Léonel PIERRE Coordonnateur Général du GIEL, Paul ST-PREUX, Secrétaire Général du CONEH, donne une idée de ce que c’est le programme lekòl Gratis ti cheri doudou. Toujours estil l’ignorance est l’arme de prédilection de cette oligarchie foncièrement rétrograde pour garder les masses populaires coincées dans les ornières du sous développement. AVIS JUDICIAIRE PAR CES CAUSES ET MOTIFS, sur les conclusions en partie conformes du ministère public se déclare compétent en la matière ; accueillie l’action intentée par la requérante pour être juste et fondée ; maintient et le défaut déjà octroyé à l’audience du vingt-six janvier deux mille douze contre les nommés Josué Jacques et Maritha Jacques, reconnaît le droit de la requérante suivant la qualité mentionnée dans son titre ; ordonne le déguerpissement et sur ce chef, accorde l’exécution provisoire sans caution de la présente décision ; autoriser la requérante à rafraîchir les lisères de sa terre ; condamne les assignés solidairement à cinquante mille gourdes (50.000 gdes) de dommages intérêts pour l’indu jouissance et préjudices causés à la demanderesse ; fait défense formelle aux assignés de ne mettre les pieds sur le terrain de la requérante ; les condamne aux frais et dépens de la procédure, commet l’huissier Thérinord Fils pour la signification de la présente décision. Ainsi jugé et prononcé par nous Sauvilorme MATHURIN, juge en présence de Me. Raymond Jacques Louis, Substitut du Commissaire du gouvernement de ce ressort, avec l’assistance du sieur Jean Claude Novembre greffier du siège en audience publique et en ses attributions civiles ordinaires de ce jour quinze Mars deux mille douze, en 209ième de l’indépendance. Il est ordonné à tous les huissiers. Etc. En foi de quoi Etc. Me. Jean Fubert INNOCENT Director: Florence Comeau Interlink Translation Services * Translations * Interpreters * Immigration Services * Resumé * Fax Send & Receive * Much more. English • French • Kreyòl • Spanish Tel: 718-363-1585 899 Franklin Avenue, Brooklyn, NY 11225 Haiti Liberté/Haitian Times 7 Perspectives Haïti dans la contre-révolution: Des rêves brisés, mais toujours vivants ! Par Hervé Jean Michel 30 septembre 1991-30 septembre 2012, 21 années se sont écoulées depuis que le peuple haïtien dans sa longue et périlleuse marche vers la démocratie, s’est effondré sous les armes meurtrières d’un coup d’Etat fomenté par l’Armée d’Haïti, l’oligarchie locale et alliés, ainsi que par le puissant empire étasunien, sous la férule de l’administration Bush. Il fallait tuer l’espoir avec les rêves du peuple. Le 30 Septembre a détruit cette belle totalité historique, qui conduisit les masses haïtiennes vers les urnes pour revendiquer la démocratie participative, seule capable de brandir, d’activer et de satisfaire leurs revendications et aspirations fondamentales, bafouées, piétinées, honnies par le néocolonialisme dans ses applications néolibérales. Le massage précis véhiculé par le sanguinaire coup d’Etat du 30 septembre, était définitif : pas de liberté, pas de vie, pas d’avenir, pas d’autodétermination pour les peuples du Tiers-Monde et d’Haïti. Ces peuples qui croient pouvoir, encore une fois, briser le joug de la domination oligarcoimpérialiste, gémissent sous la férule de la dictature. Par la violence et le mensonge qu’il véhiculait, le coup d’Etat du 30 septembre affirmait, catégoriquement, la négation par les exploiteurs, de l’existence même du peuple haïtien en tant qu’êtres humains. Mi-hommes, mi- bêtes, les peuples doivent le rester. Pas tout à fait bêtes, parce qu’ils doivent travailler pour enrichir les riches et les puissants, pas tout à fait hommes, car ils ne doivent pas s’émanciper. Ainsi la sentencieuse formule de Reagan, lors de son investiture à la Magistrature suprême des Etats-Unis d’Amérique, le 20 juin 1981, était décisive : « Rendons les riches plus riches, afin d’améliorer le sort des pauvres. » Voilà la formule que tous les Haïtiens dignes de ce nom, doivent avoir toujours présente à l’esprit ; surtout ceux qui sont condamnés à la paupérisation, les damnées de la terre. Alors, le Coup d’Etat n’a pas été concocté, réalisé pour le plaisir, le bonheur et la glorification des souffredouleur, des souffre-la faim d’Haïti et d’ailleurs, mais bien pour renforcer, stabiliser et pérenniser la domination et l’exploitation capitalistes en Haïti et dans le monde. Chaque fois qu’un gouvernement incarne des rêves démocratiques voulant passer de ces rêves à la réalité, il est fauché par un coup d’Etat. Ce sont tous les peuples revendicateurs qui sont violemment frappés, car leur marche ascendante est bloquée et leur histoire hypothéquée. Malheureusement, tous n’arrivent jamais à comprendre une telle évidence. Malheureusement, les mensonges, intelligemment inoculés tuent toute capacité de réfléchir, de comprendre, pour mieux faire la part des choses et frayer la voie du devenir, la voie de la libération nationale. En Haïti, les préjugés et les mythes transmis dès la naissance, un peu plus tard à l’école, dans la société, dans les relations interindividuelles, poussent à l’égoïsme, l’individualisme et à l’adoption de modèles de comportement de nature désolidarisante. Tout est fait pour forger une conscience misérable, incapable de questionner le milieu, de le comprendre, pour le transformer. Tout désunifie, rien n’unifie ! N’est-ce pas vers cette aliénation sociale que nous conduisent nos institutions familiales, politiques, économiques, culturelles, taillées sur la mesure de l’exploitationdomination, de l’inégalité, de l’injustice et des fausses idéologies. Voilà cette société d’exclusion ! C’est elle qui doit régner. C’est elle que 8 nos dominateurs appellent démocratie. Et, c’est en elle que les exclus refusent de se reconnaitre identiques, parce que victimes des mensonges capitalistes. Ils devraient donc se grouper autour des mêmes objectifs de lutte pour la construction d’une société nouvelle, dans laquelle tous sont inclus. Les exclus refusent de se reconnaitre les mêmes, parce que orientés toujours à se regarder dans le miroir déformant de l’irréalité. A force de se regarder autres qu’ils ne sont, ils se croient devenir autres que ceux qu’ils sont en réalité. Comment à partir de cette conscience arriérée, arriver à la manière sartrienne « faire de soi autre chose qu’on a fait de soi ». Les coups d’Etat ne sont pas faits pour le bonheur des damnés de la terre. Qu’ils le comprennent une fois pour toutes ! Ils doivent premièrement commencer par se reconnaitre autre chose que mi-hommes, mibêtes, mais des hommes qui se recherchent dans leur propre libération et celle des autres. 30 septembre 1991-30 septembre 2012, 21 ans au cours desquels les putschistes d’ici et d’ailleurs ont célébré et se sont octroyés un brevet d’autosatisfaction pour avoir mis en déroute la démocratie en Haïti et pour avoir semé des embûches sur le chemin qui conduit à elle. 21 années de mensonges, d’hypocrisie, de pillages qui ont conduit Haïti à être cette peau de chagrin, ce haillon d’aujourd’hui. Les gaz pauvres de l’intoxication répandus dans la société pour asservir et astreindre à la misère intellectuelle, donc à la non-compréhension des faits sociopolitiques, ont tenté d’asphyxier les consciences mêmes les plus en alerte. Pourtant, la misère dans ses expressions même les plus grimaçantes : la faim, le chômage, la migration sauvage, l’insécurité généralisée, s’interpose et exige que s’arrête la comédie. Ce ne sont pas les mensonges, les calomnies, les guerres de basse intensité, dans leurs constantes persécutions : l’occupation militaire du pays, les arrestations arbitraires, les assassinats politiques qui vont résoudre la crise de société que traverse Haïti, mais l’acceptation que notre pays puisse s’autodéterminer, briser le cercle vicieux de l’ingérence et de l’occupation pour s’affirmer dans une démocratie participative, dans l’inclusivité de tous les Haïtiens, voilà que faire pour déboucher sur une Haïti affranchie de l’épineuse contradiction oligarchicoimpérialiste, une Haïti ouverte à toutes ses filles et à tous ses fils. Alors, cesseront les coups d’Etat qui toujours, répandent à flots le sang des malheureux Haïtiens pour accumuler encore plus de richesses dans les poches de la minorité d’ici et d’ailleurs. Culpabilité oligarchique, complicité politicienne ! Les peuples du Tiers-Monde auraient été libérés il y a belle lurette, n’était-ce la complicité des oligarchies locales et des politiciens marionnettes, toujours prêts à sacrifier les revendications et les aspirations vitales de ceux qu’ils considèrent comme leurs ennemis de classe. En sacrifiant le peuple haïtien au projet génocidaire oligarchico-impérialiste, le coup d’Etat du 30 septembre a sonné le glas de la libération du peuple haïtien, le livrant à la fureur du néolibéralisme prédateur. Malheureusement, aucune résolution n’a été prise pour rompre avec cette tradition qui consiste à accepter la dictature impérialiste et à l’appliquer à la lettre, sans tenir compte du drame dans lequel est plongé le pays. Malheureusement aussi, aucun des thuriféraires du néolibéralisme haïtien n’a payé de sa vie, les inconséquentes politiques qui ont ruiné et entrainé mort d’hommes. L’histoire a montré que la Haiti Liberté/Haitian Times politique de l’infamie et de la misère, conduite par des subalternes pour renforcer l’impérialisme, peut se révéler néfaste pour ces zélés serviteurs qui se croient être toujours protégés. L’exemple de Sadam Hussein, président de l’Iraq, thuriféraire par excellence de l’impérialisme étasunien, est une parfaite illustration de cette vérité. Après avoir combattu le peuple iranien pour briser la révolution de 1979, Sadam a reçu de l’impérialisme les belles promesses d’une « franche et sincère amitié ». Il pouvait se payer tout le luxe qu’il voulait, sans même prendre conscience une seule seconde, que le capitalisme n’a pas d’amis, mais des intérêts pour lesquels il est prêt à tout. Ce Sadam n’a même pas eu le temps de réfléchir pour se faire une raison, qu’en contribuant à déstabiliser la région, il s’est déstabilisé lui-même, offrant les clefs de son pays à ceux qui ne jurent que par le pillage, le pillage systématique, surtout quand il s’agit du pétrole et autres produits stratégiques. Finalement, les impérialismes lui ont fait subir le sort le plus ignominieux : la mort par pendaison. Son pays a été saccagé, pillé, détruit, ses enfants tués et son peuple humilié, appauvri, massacré. Voilà le sort que les impérialismes réservent à tous ceux qui, plus royalistes que le roi, croient pouvoir sacrifier la vie de leur peuple au profit d’une bande de dinosaures qui engloutissent toutes les ressources de la terre. L’exemple de Manuel Antonio Noriega pourrait aussi servir de leçon à tous les politiciens, laquais de l’impérialisme. Arrêté au cours d’une invasion militaire au Panama, Noriega fut livré par le représentant de l’Eglise catholique, qui lui faisait clairement savoir que sa nonciature ne pourrait servir de refuge à ceux qui sont poursuivis par les grands et puissants seigneurs du monde. L’avertissement de l’Eglise catholique pourra servir de leçon à ceux qui luttent effectivement pour la libération des peuples asservis. Sur quel monde déboucherait-on, si tous les chefs d’Etat et de gouvernement acceptaient de plier l’échine, de renoncer à la protection de la vie, de la dignité de leur peuple, exécutant les ordres reçus de patrons impérialistes ? Imaginez-vous quel monde serait ce monde, quelle catastrophe connaitraient les hommes, particulièrement les exploités de la Terre ! Pour l’impérialisme, il n’y a ni humanité, ni amour, ni amitié, il n’y a aucune reconnaissance. Tout est marchandise achetable, payable à un prix. Un monde enfoncé dans un matérialisme absolument vulgaire, comme l’est ce monde néolibéral. Dans ce monde, c’est d’une part l’extrême richesse et de l’autre, l’extrême pauvreté. La vie des peuples, dans cette perspective est jouée à pile ou face. Détruisons la production de subsistance haïtienne, ces Nègres ne méritent pas de vivre, du moins organisons quelques factories pour exploiter la main d’œuvre à bon marché de ce pays. « Haïti est ouverte aux affaires. Tous, venez investir, car la main d’œuvre est abondante et à bon marché », voilà le crédo néolibéralisant de Martelly. Les impérialismes et les oligarchies jouent à pile ou face avec la vie des peuples. Quand ce ne sont pas des bombes atomiques ou des bombes au napalm qui règlent leurs affaires, eh bien c’est la destruction de leur économie de subsistance pour la remplacer par une économie de servitude. Les peuples japonais, vietnamien, haïtien et bien d’autres, s’ils en sont conscients, peuvent en parler. Coups d’Etat du 30 septembre, du 29 Février 2004 et néolibéralisme ! Malheureux, sont ceux qui croient que les coups d’Etat du 30 Septembre 1991 et du 29 Février 2004, visaient seulement à détruire le président Aristide parce qu’il était le mal aimé, parce qu’il symbolise la haine des exploiteurs capitalistes de tous poils, ou parce qu’il avait commis des erreurs, comme se plaisent à le répéter de prétendus critiques. Dans un et même mouvement, il fallait jeter le bébé avec l’eau du bain, pour pouvoir faire plaisir aux oligarques et aux impérialistes. Aucune sérieuse critique n’a été faite autour de ces coups d’Etat là, seuls le mensonge et l’hypocrisie servaient d’arguments et de repère aux prétendus politiciens et intellectuels d’Haïti. Malheureusement, une bonne partie de ceux qui ont participé à ces coups d’Etat, ou qui les ont supportés, parce que entrainés par le mensonge, se sont suicidés, devenant ainsi leurs propres fossoyeurs ! Suite à la page (14) Human Trafficking Human trafficking is a form of modern day slavery in which people profit by control or coercion of another person. Traffickers force others to work and perform services through coercion, fear, and fraud. It is illegal to use force or threats to make someone work to pay off a debt. Human trafficking violates federal law and is a crime in every state. Laws provide options for trafficking victims regardless of immigration status. The United States Department of Justice is committed to vigorously investigating and prosecuting human trafficking crimes. If you are a victim of human trafficking, or a witness to human trafficking, please contact the National Human Trafficking Hotline : 1‐888‐373‐7888 The Na�onal Human Trafficking Resource Center is a conden�al 24‐ hour toll‐free hotline sponsored by the Polaris Project. Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 This Week in Haiti Martelly Protested at Brooklyn College Kim Ives/Haiti Liberté Despite rain, hundreds of Haitians rallied outside Brooklyn College to protest against the corruption and illegal taxes of President Michel Martelly. By Kim Ives aitians in New York joined their brothers and sisters marching in anti-government demonstrations across Haiti when President Michel Martelly headlined a rally at the Brooklyn College auditorium on Sep. 26 after speaking earlier in the day at the United Nations General Assembly. Hundreds of Haitians marched a half mile down Nostrand Avenue through the rain from Radio Panou to Brooklyn College. There they jammed onto the sidewalk across from an entrance to Brooklyn College, where Martelly’s supporters waited on line for hours to get into the event. “Down with Martelly,” the protestors chanted. “Down with corruption! Down with illegality!” The demonstrators denounced a tax that Martelly has levied on money transfers and phone calls to Haiti. The tax is illegal because it has not been ratified by, or even presented to, Haiti’s Parliament. “It’s been a while since Haitians have turned out in the streets like this. I’m very satisfied with the response of the community which has poured out to denounce Martelly as a thief,” said Marlène Jean-Noel, a longtime leader of the Fanmi Lavalas in New York. “One month after he came to power, Martelly put a $1.50 tax on every money transfer Haitians send back to their families in Haiti. He also put a 5 cents per minute tax on phone calls. You can’t call Haiti anymore. When you do, your calling card finishes almost immediately. And what does he do with the money? He gives it to his wife and his son to do baloney projects. Meanwhile, the Haitian masses are dying of hunger.” On the opposite side of the street, well-dressed people pressed to get through a heavily-guarded single gate into the event. The Haitian Consulate of New York rented the Brooklyn College auditorium for a sum that neither the college or the consulate would disclose (see accompanying article). But an anonymous source in the Consulate told Haïti Liberté that the Consulate owes Brooklyn College about $12,000 for the affair, covering hall rental, sound, and security. The Walt Whitman Theatre, which can hold 2,350, was partially filled with about 1,500 thanks to the free tickets the Consulate distributed to Martelly’s sympathizers mostly at money transfer companies and churches. Many of those who attended thought they were going to also get a concert from some well-known musical artists including Shoubou from Tabou Combo, Cubano from Skah Shah, a singer from Karimi, and Alan Cavé of Zin. But Martelly cancelled the concert at the last minute, perhaps nervous about how it would be denounced by the demonstrators across the street. “It’s not the $1.50 that we object to, but it’s the way he took it: illegally and with no transparency,” said Minouche Lambert, another longtime Lavalas leader. “We don’t know where that money is going. It’s not going to education obviously. Schools are Kim Ives/Haiti Liberté H not being built. Teachers are marching and striking; they say they are not being paid. Some kids don’t get their report card officials, including President Martelly and Prime Minister Laurent Lamothe, were seated at a long table, covered in a red tablecloth, that stretched the length of the stage. In fact, Martelly came to New York for the General Assembly with a giant retinue as demonstrator Sylvain noted. “He came here with a delegation of 78 people,” he said. “According to Senator Moïse JeanCharles, Martelly gets $20,000 a day, his wife gets $10,000 a day, his kids get $7,500, and his other acolytes get $4,000. That money goes to his family and friends. They’re wasting Haiti’s money. Everywhere he goes, he has to pay money. When he needs people to demonstrate, he gives them money. But the people demonstrating out here today don’t have that problem.” Several people spoke before Martelly, including master of ceremonies Guy Evens Ford, Prime Minister Lamothe, Ambassador White, Brooklyn Assemblywoman Rodneyse Bichotte, local Catholic Martelly strode back and forth across the stage like a performer, giving an unprepared rambling talk punctuated with singing, jokes, and regular turns to Prime Minister Lamothe for facts or figures. because they haven’t paid school fees. And now, when the country has all these problems, we are outraged that Sweet Micky is spending money to come make another Carnival at Brooklyn College with Shoubou, Skah Shah, and the rest of them. We call on the community to boycott those bands when they play.” Some of those going into the auditorium taunted the demonstrators and waved expensively printed signs which read, in misspelled Kreyòl, “Aba Gran Gou” (sic) (Down with Hunger) and “Viv Ti Manman Cherie” (sic) (Long Live Dear Little Mother), a reference to two Martelly programs which demonstrator Jackson Sylvain of Westbury, NY and Arcahaie, Haiti denounced as “pure bluff.” “Martelly has taken a lot of money,” Sylvain said. “He says he’ll build houses. He says he’ll give young people laptop computers. That’s how he got many of them to vote for him. Now they see that it was a lie. The youth of Gonaïves have risen up and gone into the streets because they see he was bluffing. Now he went to the University in Port-au-Prince and says he’ll give them 18,000 gourdes [US$450]. The students said they’re not falling for that again.” Sylvain also complained about other government price hikes and taxes. “Passports used to cost $73,” he said. “Now Martelly raised the price to $93. As for airline tickets to Haiti, they were already high. But now, when you buy a ticket, the Haitian government levies an additional $50 fee.” People going into the auditorium had to pass through three checkpoints where security made sure they had tickets. Even the press was not permitted unless a journalist held a ticket. The event inside began around 9:15 p.m with, appropriately, a rara band – Rara-m – circling the room, blowing horns and playing drums. Then U.S. Ambassador Pamela White and 11 Haitian government Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 Bishop Guy Sansaricq, and local Protestant Pastor Philius Nicolas. “Our government is determined to change the country,” Lamothe declared to scattered applause. MC Guy Ford heaped effusive praise on the President, only surpassed by Pastor Nicolas who declared Martelly to be “sent by God.” Finally Martelly took the stage, but not behind the podium. He took the microphone from its stand and strode back and forth across the stage like a performer, giving a completely unprepared rambling talk punctuated with singing, jokes, and regular turns to Lamothe for facts or figures. This was a very different forum from those with President Jean-Bertrand Aristide a decade and two ago. At those events, Haitians formed long lines at microphones to ask questions for hours on end. President Martelly’s event turned out to be more of a monologue, a performance, which ended with him singing the title to one of his songs when he was the bawdy musician Sweet Micky: “Sak pa kontan,” roughly translated, whoever is not happy, too bad! Even New York City Councilman Mathieu Eugène, whose office intervened with the college on behalf of the Consulate to help make the event possible, was critical. “I thought the event was going to be an opportunity for the community to raise their issues and their questions for the government,” he told Haiti Liberté. “So I think this was a missed opportunity for the community to ask questions because people have a lot of legitimate questions and legitimate issues. I think a forum like that should be used for people to get answers from whoever is president. There should have been a dialogue.” Asked if he were disappointed with the evening, Eugène laughed and said: “I don’t want to get involved in the politics of Haiti. But I have my opinion.” Next week, we’ll offer a complete Haitian Consulate Trying to Get a Free Ride from Brooklyn College By Kim Ives A ccording to Charles Antoine Forbin, the Haitian Consul General of New York, “Brooklyn College didn’t ask us for money” to host President Michel Martelly’s address to a largely Haitian audience at the school’s 2,350-seat Walt Whitman Theatre on Sep. 26. But a Brooklyn College spokesperson denies the claim. Forbin told Haïti Liberté that local politicians of Haitian origin like New York City Councilman Mathieu Eugène and Nassau County legislator Carrie Solages “all sent letters for us to get Brooklyn College” for free. But a Brooklyn College spokesman replied on Oct. 2 that “the Haitian Consulate officially rented the Whitman Theater and handled tickets, invitations, and the program.” When told that Forbin claimed the hall had been provided free of charge, the spokesman said: “That’s strange, because we have a contract. They are paying. I’m not sure where he’s getting that stuff from.” According to an anonymous source in the Consulate, the cost of renting Brooklyn College came to about $12,000, covering hall rental, sound, and security, but has not yet been paid. Councilman Eugène claimed that the matter “is still in process.” Forbin also told Haïti Liberté that the auditorium was filled by “4,000 people, with 125 people outside.” But only the bottom of the theatre, not the balcony, was open, and not quite completely full. “That would be about 1,400 to 1,500 people,” said Richard Grossberg, Walt Whitman’s Executive Director and General Manager. Forbin said that he was very pleased with how the event turned out. “It was an extraordinary success,” he said. “Compared with [President Martelly’s speech in 2011 at] York College, where they didn’t even have 400 people, but this year, you saw the success that President Martelly had in the diaspora.” When asked for names of those who supported the event financially, “you can just say that the entire diaspora of New York got together to have us get Brooklyn College,” Forbin said. Most of the people waiting at the gate outside the auditorium could not enter because they had no ticket. But he said those trying to get into the Martelly event, and not protesting, were on dissection of Martelly’s speech. But one particular remark gives a taste of the speech and speaks volumes. At the very end of the evening, a man cried out from the audience: “What is the role of MINUSTAH [the UN occupation force] in Haiti, President?” Martelly’s response was very telling. “Let me tell you a little something,” he said. “I think that it was Haitians who created MINUSTAH... There was kidnapping. The country was unlivable. [Haitians] created the conditions for people watching us to come establish peace, to calm us down. It’s Haitians who created MINUSTAH.” So according to President Martelly, it wasn’t paramilitary “rebel” leaders Guy Philippe and Jodel Chamblain, National Endowment for Democracy-agent Stanley Lucas, Group of 184 leaders Andy Apaid and Charles Baker, the U.S., France, Canada, and Martelly himself, as a musical cheerleader, who fomented the coup to overthrow the legitimate elected government of President Jean-Bertrand Aristide and provide the excuse and opportunity for foreign troops to militarily occupy Haiti for the past eight years. (The Security Council Haitian Consul General in New York Charles Forbin claims that Brooklyn College provided its auditorium without cost for President Martelly’s speech there, but the college denies it. “the right side of the road,” a reference to the hundreds of Haitians who were demonstration behind police barricades on the other side of the street outside the school. “We are going on the up side of the road, and they are going on the down side, if you understand what I mean,” Forbin said. “There are some people who lost credibility in this town. Enough is enough.” Tickets to the President’s speech were distributed for free at “barbershops, money transfer establishments, and churches,” Forbin said. “The only thing that we paid was the band, and then the band didn’t even play. In fact, it was going to be a group of bands. One singer from Tabou, one singer from Skah Shah, and one singer from Karimi.” But the bands were scrubbed “because the president said he didn’t come here for that, he came to speak to his community.” When a Haïti Liberté reporter expressed surprise at Forbin’s assertion that Brooklyn College had been provided for free, he said: “It’s only you who don’t appreciate the President, but everybody internationally appreciates him.” Asked about the expensively printed but misspelled Kreyòl posters saying “Aba Gran Gou” (Down with Hunger) and “Viv Ti Manman Cherie” (Long Live Dear Little Momma) with a smiling portrait of President Martelly, Forbin said he did print them. “It was my job to make them,” he said. “As Consul General, it’s my job to let the community know what the government is doing.” will likely renew MINUSTAH’s mandate for another year in two weeks.) No, it was the Haitian people themselves, the victims of the coup, who brought the occupation on themselves. He then concluded that the UN troops will stay “until the police force is in shape, or until President Martelly has set up his own defense force.” After his speech, the organizers gave about three dozen prizes to various local officials and local businessmen, who helped finance the affair, according to the Haitian Consul General to New York Charles Forbin. Outside the hall, despite police efforts to disperse them, several dozen demonstrators remained until after 11 p.m., when those inside were leaving. “We want to embarrass those U.S. politicians who are supporting what is being done in Haiti,” said Fritzner Pierre, a leader of the Brooklyn-based Citizen’s Committee. “We are staying here until the event inside finishes, because we want them to know our anger. They thought that Martelly would come here to just strut and get away scot free? No way!” Haiti Liberté/Haitian Times 9 Grande manifestation Brooklyn A bas Martelly! A bas l’occupation des Nations Unies en Haiti ! scandait la foule Une vue des manifestants dénonçant Martelly devant le Brooklyn College L’assistance Par Kim Ives D es Haïtiens à New York se sont unis à leurs frères et sœurs défilant dans des manifestations anti-gouvernementales à travers Haïti alors que le président Michel Martelly tenait la vedette lors d’un rassemblement à l’auditorium du Brooklyn College le 26 septembre, après avoir parlé plus tôt dans la journée à l’Assemblée générale des Nations Unies. Des centaines d’Haïtiens ont défilé sur un parcours d’un demimille vers le bas de Nostrand Avenue sous la pluie, de Radio Pa nou à Brooklyn College. Là, ils se sont entassés sur le trottoir en face d’une entrée du Brooklyn College, où les partisans de Martelly faisaient la queue pendant des heures pour assister à la soirée en compagnie du président. « A bas Martelly », scandaient les manifestants. « A bas la corruption! A bas l’illégalité! » Les manifestants ont dénoncé une taxe établie par Martelly sur les transferts d’argent et les appels téléphoniques vers Haïti. La taxe est illégale parce qu’elle n’a pas été ratifiée par, ou même présentée devant le Parlement d’Haïti. « Ça fait longtemps que les Haïtiens n’ont pas gagné les rues de cette façon. Je suis très satisfaite de la réponse de la communauté qui est sortie en foule pour dénoncer Martelly comme voleur », a déclaré Marlène Jean-Noël, un leader de longue date de la Fanmi Lavalas à New York. « Un mois après son arrivée au pouvoir, Martelly a imposé une taxe de 1,50 $ sur chaque transfert d’argent que les Haïtiens envoient à leurs familles en Haïti. Il a également imposé une taxe de 5 cents par minute sur les appels téléphoniques. Vous ne pouvez plus placer un appel vers Haïti. Lorsque vous le faites, votre carte téléphonique engloutit les minutes presque immédiatement. Et que 10 L’évêque catholique Guy Sansaricq fait-il de l’argent? Il le donne à sa femme et à son fils pour monter des projets bidon. Pendant ce temps, les masses haïtiennes sont en train de mourir de faim. » De l’autre côté de la rue, des gens bien habillés se pressaient pour passer à travers une unique barrière bien gardée pour avoir accès à la soirée. Le Consulat haïtien de New York a loué l’auditorium du Brooklyn College pour une somme que ni le collège ni le consulat n’ont voulu révéler (Voir article à la page 9). Mais une source anonyme au consulat a révélé à Haïti Liberté que le Consulat doit à Brooklyn College environ $ 12.000 pour l’affaire, l’argent couvrant la location de l’auditorium, le système de sonorisation et la sécurité. Le Théâtre Walt Whitman, d’une capacité de 2350 personnes, a été partiellement rempli à hauteur de quelques 1500 invités grâce aux billets gratuits distribués par le Consulat aux sympathisants de Martelly pour la plupart des compagnies de transfert de fonds., Beaucoup de ceux-là qui étaient présents pensaient qu’ils allaient également jouir d’une prestation exécutée par quelques artistes bien connus du monde musical, y compris Shoubou de Tabou Combo, Skah Shah de Cubano, et Alan Cavé de Zin. Mais Martelly a annulé le concert à la dernière minute, peut-être nerveux du fait que la prestation Haiti Liberté/Haitian Times Les valets haïtiens flanqués de leur chef l’ambassadeur américain Pamela Ann White serait dénoncée par les manifestants dans la rue. « Nous ne nous opposons pas à la taxe de $1.50, mais de la façon dont il l’a prise: illégalement et sans aucune transparence », a déclaré Minouche Lambert, un autre leader de longue date de Lavalas. « Nous ne savons pas où va cet argent. Il n’est pas utilisé pour l’éducation de toute évidence. Des écoles ne sont pas en cours de construction. Les enseignants manifestent dans les rues et sont en grève; ils disent qu’ils ne sont pas payés. Certains enfants ne reçoivent pas leur carnet, car ils n’ont pas payé les frais de scolarité. Et maintenant que le pays flanche sous le poids de tous ces problèmes, nous sommes scandalisés du fait que Sweet Micky dépense de l’argent pour réaliser un autre carnaval à Brooklyn College avec Shoubou, Skah Shah, et le reste d’entre eux. Nous appelons la communauté à boycotter ces groupes quand ils jouent. » Certains de ceux qui en- traient dans l’auditorium ont raillé les manifestants et agitaient des pancartes luxueusement imprimés sur lesquelles on lisait, en créole mal orthographié, « Aba Gran Gou » (sic) (A bas la faim) et « Viv Ti Manman Cherie » (sic) (Vive Petite Manman chérie), une référence à deux programmes de Martelly que Jackson Sylvain, un manifestant de Westbury, NY et de l›Arcahaie, Haïti, dénonçait comme « du pur bluff ». « Martelly a pris beaucoup d’argent », a dit Sylvain. « Il avait dit qu’il allait construire des maisons, donner aux jeunes des ordinateurs portables. C’est ainsi qu’il a obtenu le vote de beaucoup d’entre eux. Maintenant, ils se rendent compte que c’était un mensonge. Les jeunes des Gonaïves se sont révoltés et ont gagné les rues parce qu’ils ont réalisé qu’il bluffait. Maintenant, il est allé à l’Université de Port-au-Prince et il a dit qu’il allait leur donner 18.000 gourdes. Les étudiants ont dit qu’ils ne vont pas se laisser prendre encore à ce jeu». Sylvain s’est également plaint d’autres hausses gouvernementales des prix et des taxes. « Auparavant, les passeports coûtaient 73 $ », a-t-il dit. « Maintenant, Martelly a augmenté le prix à 93 $. Quant aux billets d’avion pour Haïti, ils étaient déjà élevés. Mais maintenant, quand vous achetez un billet, le gouvernement haïtien prélève une taxe supplémentaire de 50 $ ». Les gens entrant dans l’auditorium ont dû passer trois postes de contrôle où le service de sécurité vérifiait s’ils avaient des billets. Même la presse n’a pas été autorisée à entrer, sauf si un journaliste détenait un billet. La soirée a commencé vers les 21 heures 15 avec, comme il fallait s’y attendre, une bande rara – Rara-m – faisant le tour de la salle, soufflant dans leurs banbou et jouant du tambour. Puis, l’ambassadrice américaine Pamela White et 11 responsables du gouvernement haïtien, dont le président Martelly et le premier ministre Laurent Lamothe, Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 n contre Martelly au n College Rodneyse Bichotte e pro-Martelly au Brooklyn College Les manifestants ont dénoncé une taxe établie par Martelly sur les transferts d'argent et les appels téléphoniques vers Haïti Le pasteur Nicolas a déclaré que Martelly est un « envoyé de Dieu. » Des manifestants malgré la pluie défiant Martelly ont été priés de s’asseoir à une longue table, recouverte d’une nappe rouge, qui s’étendait sur toute la longueur de La scène. En fait, Martelly est venu à New York pour l’Assemblée générale avec une suite énorme ainsi que l’a fait remarquer Sylvain. « Il est venu ici avec une délégation de 78 personnes », a-t-il dit. « Selon le Sénateur Jean-Charles, Martelly reçoit 20.000 dollars de per diem, sa femme 10.000 $, ses enfants 7500 $, et ses autres acolytes 4000 $. Cet argent va à sa famille et à ses amis. Ils gaspillent l’argent d’Haïti. Partout où il va, il doit donner de l’argent. Quand il a besoin de personnes pour manifester, il leur donne de l’argent. Mais les gens qui manifestent ici aujourd’hui n’ont pas ce problème ». Plusieurs personnes ont parlé avant Martelly, y compris le maître de cérémonie Guy Evens Ford, le Premier ministre Lamothe, l’Ambassadeur White, Rodneyse Bichotte d’origine haïtienne, l’évêque catholique lo- cal Guy Sansaricq, et le pasteur protestant local Philius Nicolas. « Notre gouvernement est déterminé à changer le pays », a déclaré Lamothe accueilli par des applaudissements maigres et dispersés. Le MC Guy Ford a couvert le président de louanges à n’en plus finir, pour être seulement dépassé par le pasteur Nicolas qui a déclaré que Martelly est un « envoyé de Dieu. » Finalement ça a été le tour de Martelly d’entrer en scène ; mais il ne s’est pas tenu derrière le podium. Il a saisi le micro de son support, a fait des allées et venues d’un bout à l’autre de la scène tel un artiste, débitant un discours décousu, improvisé, ponctué de chants, de blagues, se tournant régulièrement vers Lamothe pour s’assurer des faits ou des chiffres. Ce fut un forum très différent de ceux du président Jean-Bertrand Aristide quelque douze ans plus tôt. Lors de ces rencontres, les Haïtiens formaient de longues files au micro Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 pour poser des questions pendant des heures et des heures. La soirée en compagnie du président Martelly s’est avérée être davantage un monologue, une performance d’artistes qui a pris fin avec l’interprétation de “Sa k pa kontan, anbake”, l’une de ses chansons à l’époque où il était le musicien vulgaire Sweet Micky et qu’on pourrait traduire à peu près ainsi: qu’il me confronte celui qui n’aime pas ma façon de faire! Même le conseiller municipal de New York Mathieu Eugène, dont le bureau est intervenu auprès du collège au nom du consulat pour aider à matérialiser la soirée, était critique. « Je pensais que la soirée allait être l’occasion pour les membres de la communauté d’exposer leurs problèmes et de poser des questions au gouvernement », a-t-il dit à Haïti Liberté. « Donc ça a été une occasion manquée pour la communauté de poser des questions parce que les gens ont beaucoup de questions légitimes et des problèmes légitimes. Je pense qu’un pareil forum devrait être l’occasion pour les gens de poser leurs questions et obtenir des réponses du président quel qu’il soit. Il devrait avoir un dialogue. » Interrogé à savoir s’il avait été déçu de la soirée, Eugène a ri et répondu: « Je ne veux pas m’impliquer dans la politique d’Haïti. Mais j’ai mon opinion ». La semaine prochaine, nous vous offrirons une dissection complète du discours. Mais une remarque particulière déjà donne un avant-goût et en dit long. A la fin de la soirée, un homme cria dans la salle: « Ki wòl MINISTA a an Ayiti, prezidan ? » La réponse du président Martelly a été très révélatrice. « Monchè ban m di w yon ti bagay », a-t-il dit. « Mwen panse se noumenm ayisyen ki kreye MINUSTAH paske lè ou te rive yon kote ann Ayiti te gen tout modèl operasyon. Operasyon Bagdad, operasyon koupe tèt, ou wè nimewo anba pye timoun, y ap tiye timoun, y ap kidnape moun, peyi a te envivab, nou kreye kondisyon pou moun k ap gade nou te vin met lapè, te vin mete ola sou nou. Se nou ki kreye MINUSTAH a ». Alors, selon le Président Martelly, ce n’étaient pas Guy Philippe, Jodel Chamblain, Stanley Lucas, Andy Apaid, Charles Baker, le Groupe des 184, le National Endowment for Democracy, les Etats-Unis, la France, le Canada, et lui-même qui ont fomenté le coup pour renverser un gouvernement légitimement élu. Ce qui a fourni le prétexte et l’occasion aux troupes étrangères pour occuper militairement Haïti au cours des huit dernières années, avec renouvellement pour une autre année qui pourrait avoir lieu dans deux semaines. Non, c’est le peuple haïtien lui-même, la victime, qui s’est infligé la sanglante occupation. Il a ensuite conclu que les troupes de l’ONU resteront « jiskaske fòs polis nou an anfòm, jiskaske prezidan Martelly monte fos defans pa l la. » Après son discours, les organisateurs ont distribué environ trois douzaines de prix à différents responsables et entrepreneurs locaux, qui, selon le Consul Général Haïtien à New York Charles Forbin auraient aidé à financer l’affaire. Mais à l’extérieur, malgré les efforts de la police pour les disperser, plusieurs dizaines de manifestants sont restés jusqu’après 11 heures, le moment où ceux de l’intérieur partaient. « Nous voulons embarrasser les politiciens américains qui soutiennent ce qui se fait en Haïti », a déclaré Fritzner Pierre, un chef de file du Komite Sitwayen basé à Brooklyn. « Nous restons ici jusqu’à ce que prenne fin la rencontre à l›intérieur, parce que nous voulons qu›ils sachent notre colère. Ils pensaient que Martelly allait venir ici seulement pour se pavaner et s’en tirer à bon compte sans être dénoncé ? Pas du tout! » Par ailleurs, il y aura une autre manifestation, cette fois contre le renouvellement de l’occupation militaire d’Haiti par la MINUSTAH le vendredi 12 octobre de 3 heures à 6 heures de l’après-midi à Ralph Bunche Park, 43ème Rue et 1ère Avenue à Manhattan devant l’ONU. Pour plus d’informations, téléphonez le 718-421-0162. Haiti Liberté/Haitian Times 11 Perspectives Le “ Millennium Challenge Corporation” américain : l’Afrique livrée au big business La lettre bouleversante d’un prisonnier de Guantanamo 4ème partie Par John KENEFEL* [Ndlr.] Dans le cadre de l’orientation néolibérale avérée du gouvernement Martelly-Lamothe, et d’une prétendue «diplomatie d’affaires», cet article, écrit en 2010, est plus que jamais d’actualité pour mettre en lumière l’intérêt prédateur de l’impérialisme pour toutes les ressources des pays du Sud : minières, pétrolières et agricoles. Adnan Latif a souffert entre les mains du gouvernement US à un point que la plupart des gens ne peuvent même pas imaginer. A “Les pays africains partenaires du MCC sont ouverts aux affaires” John Danilovich* Se servir de la loi contre la population : le cas du Mozambique “Notre première tâche va être de faire de l’argent avec la terre ellemême…Nous pourrions, de façon idiote, décider de ne rien cultiver et je crois que nous ferions tout de même de l’argent dans les dix prochaines années” - Susan Payne, directeur général d’Emergent Asset Management, un fonds d’investissement du RoyaumeUni qui vise les terres arables au Mozambique et dans d’autres pays africains. (19) Au Mozambique, où le MCC a un autre projet foncier important, on assiste à un boom des investissements étrangers dans le foncier qui encourage une véritable razzia sur les terres. La Banque mondiale estime que les demandes de concessions des dix-huit derniers mois concernent 13 millions d’hectares, dont plus d’un million ont fait l’objet d’un accord. (20) Les droits d’usage et d’exploitation de la terre (DUAT), (21) créés par la loi foncière mozambicaine de 1997 et qui sont censés être sévèrement contrôlés par l’État, sont actuellement distribués à tout venant, sans aucune transparence ni souci de supervision. Les DUAT sont des droits d’occupation des terres alloués à perpétuité par l’État aux communautés, ou aux investisseurs (qu’ils soient étrangers ou locaux) sous forme de concessions à long terme (50 ans, avec option de renouvellement pour une nouvelle période de 50 ans), à condition que ces investisseurs fournissent et mettent en application un plan de développement économique ayant été approuvé. Selon la loi, les investisseurs ont aussi obligation de consulter la population locale, afin de confirmer que les terres sont bien disponibles et de monter des partenariats avec la communauté locale. Les gens se sont battus pour garantir que cette forme de protection accordée aux communautés soit inscrite dans la loi de 1997. Mais de plus en plus, des concessions sont accordées aux élites locales et aux investisseurs étrangers, sans le consentement du peuple. Le MCC n’est pas opposé aux DUAT, même si ceux-ci ne sont pas à proprement parler des titres de propriété. La Banque mondiale, qui a une plus longue expérience dans le domaine de la réforme des lois foncières du Mozambique, semble également avoir décidé que c’est le mieux qu’elle puisse espérer pour l’instant, étant donné l’énorme résistance que rencontrent ses efforts pour établir des marchés fonciers commerciaux. Selon Jolyne Sanjak du MCC: En travaillant avec le gouvernement, nous nous efforçons de garantir la sécurité de ces baux et l’efficacité du processus d’expiration et de transfert du bail... Au Mozambique, nous avons eu des discussions très intéressantes avec des avocats qui travaillent avec des clients qui cherchent des terres pour monter une affaire. Ils ont remarqué que les coûts initiaux de leurs clients 12 Au centre, le président du Mozambique Armando Guebuza au cours d’une réunion du Millenium Challenge Corporation pouvaient être entre 60 et 90 % plus élevés parce qu’ils ont dû courir après les renseignements avant de pouvoir établir si la terre à acquérir jouissait de droits d’utilisation garantis et officiellement reconnus. (22) Autrement dit, le MCC a l’intention de modifier les lois nationales, la réglementation et les institutions qui gouvernent le pays, jusqu’à ce qu’il n’y ait quasiment plus de différence entre un DUAT et un droit de propriété. Plus spécifiquement, le MCC cible deux articles (les articles 15 et 16) des Règles de la loi foncière (Land Law regulation) pour aider les investisseurs à transférer plus facilement (c’est-à-dire à vendre) leurs DUAT ou les sociétés à transférer leurs DUAT en transférant la majeure partie de leurs actions, ce qui crée dans le système une faille très intéressante pour les investisseurs étrangers. Le MCC veut également modifier un autre article (art.18), de façon à permettre de renouveler les concessions automatiquement après les premières cinquante années. (23) Pour changer les institutions, le MCC met en oeuvre une stratégie bien spécifique : il commence par des zones particulières et avance à partir de là. Le MCA-Mozambique a ainsi identifié au Mozambique du Nord ce qu’il appelle des “points chauds” dans douze “districts prioritaires”, dans lesquels ses projets d’infrastructures et d’agrobusiness attisent l’intérêt des investisseurs pour les terres agricoles. (24) Il s’apprête maintenant à élaborer la carte et les limites de ces “points chauds” qu’il formalisera ensuite en enregistrant des DUAT “pour l’usage du secteur privé”. (25) Une fois les cartes et les DUAT en place et l’information enregistrée dans le cadastre national, le MCA mettra en place des services destinés à fournir aux investisseurs des renseignements régulièrement mis à jour sur la disponibilité des terres dans les zones concernées et à les aider à obtenir des terres des communautés locales ou des personnes à qui le MCA a alloué les DUAT. “Avec ce processus d’allocation Haiti Liberté/Haitian Times des droits de propriété, les paysans vendent leurs terres dès qu’ils ont des difficultés financières et ce sont les femmes qui sont le plus affectées,” s’inquiète Diamantino Leopoldo Nhampossa de l’Union des Paysans du Mozambique (UNAC). “Les producteurs locaux ne sont pas du tout contents de ce qui se passe. Nous considérons la terre comme un bien commun.” Les fermes béninoises ne sont plus qu’à un click de Wall Street Le MCC a engagé deux firmes américaines, Chemonics et International Land Systems, pour développer la proposition du gouvernement du Mozambique sur le volet foncier de son Compact. Au Mali, c’est une autre firme américaine, CDM, qui a écrit Suite à la page (16) Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York dnan Latif a été retrouvé mort dans sa cellule le 10 septembre 2012, un jour à peine avant le 11° anniversaire du 11/9. Il avait 32 ans. Latif, citoyen yéménite, était détenu à Guantanamo Bay depuis plus de 10 ans, en dépit de la décision du tribunal qui avait ordonné en 2010 que l’administration Obama "prenne toutes les mesures diplomatiques nécessaires et appropriées pour faciliter la libération immédiate de Latif, en raison de l’absence de preuves qu’il ait commis un quelconque crime. Il a souffert entre les mains du gouvernement US à un point que la plupart des gens ne peuvent même pas imaginer, et sa mort doit servir à rappeler que la honte nationale qu’est Guantanamo perdure et bénéficie actuellement du soutien des deux partis. En relisant la lettre qu’il a écrite à son avocat, David Remes, en décembre 2010, on comprend la profondeur de son désespoir près de la fin de sa vie. Sa lettre commence simplement. Le premier paragraphe n’est constitué que d’une seule phrase bouleversante : « faites ce que bon vous semble, il n’y a plus rien à faire ». Il décrit ensuite le camp de Guantanamo, le qualifiant de « prison qui ne connaît pas l’humanité, mais ne connaît que le langage du pouvoir, de l’oppression et de l’humiliation envers tous ceux qui y entrent ». « Celui qui pourra mourir », écrit Latif, « atteindra le bonheur, il n’a aucun espoir en dehors de cela ». Il poursuit : Ce qu’il faut … c’est quitter cette vie, qui n’est plus ce qu’on appelle une vie, mais qui est devenue la mort et la torture incessante. En finir avec la vie, c’est une chance et un bonheur. Je ne vais pas en endurer davantage et je vais mettre fin à mes jours. Latif avait fait une tentative de suicide en 2009 en s’ouvrant les veines, et son avocat, David Remes, avait, alors, déclaré qu’il avait déjà tenté de se suicider à plusieurs reprises. A la suite d’un accident de voiture en 1994, Latif souffrait de lésions à la tête, et il se rendait en Afghanistan dans l’espoir de se faire soigner quand il avait été capturé près de la frontière par les autorités pakistanaises. En janvier 2002, il était transféré à Guantanamo, ayant le triste privilège d’être un des premiers à y être détenu. Selon l’ACLU, Latif avait été déclaré libérable en 2004, 2007, 2009, et à nouveau en 2010 par le juge de la cour fédérale US, Henry Kennedy. Mais le Département de la Justice d’Obama avait fait appel du jugement de 2010, en partie à cause de la décision qui avait été prise de ne pas transférer les prisonniers au Yémen, et, donc, Latif était resté en prison – non pas à cause de ce qu’il avait fait (c’est-à-dire rien), mais à cause du lieu où il était né. La décision qui avait été prise de faire appel du jugement de relaxe n’était pas un vestige de l’ère Bush. C’était une décision qui avait été prise par l’administration Obama volon- Adnan Latif tairement, et tous ses partisans qui pensaient qu’Obama allait fermer Guantanamo doivent en avoir conscience. Latif est loin d’être le seul prisonnier encore détenu à Guantanamo malgré la relaxe prononcée par la justice. "Plus de la moitié des personnes qui restent à Guantanamo ont été déclarées innocentes depuis des années", indique Cori Crider, directrice du service juridique à Reprieve, responsable de la gestion des litiges sur les prisons secrètes, et qui a représenté des clients détenus à Guantanamo. Crider poursuit, disant que, bien que les conditions se soient améliorées par rapport à ce qu’elles étaient en 2002, la détention illimitée suffit à détruire les gens. « Ce jeune homme, qui avait, disons, vingt ans quand il a été capturé, en a trente aujourd’hui. Il voit la vie lui échapper sans savoir s’il va être libéré. Le désespoir tue à Guantanamo aujourd’hui ». Il y a également, comme on peut s’y attendre, des implications judiciaires au niveau international liées à la mort de Latif. « Quand un gouvernement prive quelqu’un de liberté et le garde en détention, il exerce un contrôle quasiment complet sur la sécurité et le bien-être de cette personne. A cause de ce contrôle, si une personne meurt en détention, il y a, selon les lois internationales, présomption de responsabilité du gouvernement », explique la professeure Sarah Knuckey, ancienne conseillère du rapporteur spécial de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires. « Et, donc, quand une personne meurt en détention, le gouvernement doit reconnaitre sa responsabilité pénale, ou démontrer clairement qu’il n’était pas responsable de sa mort ». La réaction compréhensible qu’il ne s’agit que d’un exemple parmi d’autres sur une liste déjà scandaleusement longue de crimes internationaux commis depuis le 11/9 ne fait que souligner à quel point la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis sont devenues radicales et perverties. « Une puissance mondiale n’a pas su préserver la paix et les droits humains et n’a pas su me préserver non plus. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour me débarrasser de cette mort qui m’est imposée à chaque instant dans cette prison ». *L’auteur, John Knefel est animateur à Radio Dispatch et c’est un écrivain indépendant qui vit à Brooklyn. AlterNet September 13, 2012 Traduction emcee, des bassines et du zèle LGS 26 septembre 2012 Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 Perspectives Lettre d'Octobre à Obama Blocus : Rapport de Cuba pour condamner les Etats-Unis devant l’Assemblée Générale de l’ONU 2ème partie Chapitre II. Préjudices causés par le blocus aux secteurs à plus forte incidence sociale Par Jacqueline Roussie 1er octobre 2012 Monsieur le Président Obama The White House 1600 Pennsylvania Avenue N.W. Washington DC 20500 Monsieur le Président, L e 12 septembre dernier était le quatorzième anniversaire de l’arrestation des cinq Cubains Antonio Guerrero, Fernando González, Gerardo Hernández, Ramón Labañino et René González. A leurs condamnations, s’ajoute pour Gerardo et René celle de ne pouvoir recevoir la visite de leurs épouses, votre administration leur refusant systématiquement le visa d’entrée aux USA, en dépit de låa protestation d’organisations humanitaires comme Amnesty International. Les Etats-Unis devraient pourtant avoir quelques égards envers les agents Cubains qui luttent contre le terrorisme. Ils pourraient se souvenir, par exemple, que durant l’été 1984, c’est grâce à leur travail que le Président Ronald Reagan avait échappé à un attentat au cours de la campagne pour sa réélection. Dès que le gouvernement cubain avait appris qu’un groupe d’extrême droite de la Caroline du Nord préparait un attentat contre le Président, il en avait informé les autorités des Etats-Unis par l’intermédiaire de Robert C. Muller, chef de sécurité de la mission de Etats-Unis devant les Nations Unies. En 1998, quand les Cinq avaient appris que des avions étaient la cible d’attentats à venir, avec la même loyauté qu’en 1984, les autorités cubaines avaient remis à une délégation du F.B.I. un dossier très complet afin que puissent être arrêtés les comploteurs. Aussi incroyable que cela puisse paraître, deux mois plus tard, ce sont les agents Cubains qui étaient arrêtés, et soumis à un traitement des plus odieux. Après leur arrestation, les Cinq sont restés 17 mois en cellules d’isolement de la prison de Miami, ce qui est d’ailleurs contraire à votre loi. Un procès les a condamnés en 2001, dans une ambiance de haine et de peur pour les jurés, à des peines très lourdes, allant pour Gerardo Hernández jusqu’à une double perpétuité plus quinze ans. Cette ambiance de haine était entretenue par des journalistes payés par le Gouvernement Fédéral de Floride, comme nous l’avons appris en 2006. S’il y avait eu un minimum de justice dans votre pays, non seulement les Cinq n’auraient jamais été emprisonnés, mais, selon les propres termes de l’ancien Ministre de la Justice Ramsey Clark, ils auraient été considérés comme des « Héros de l’Humanité ». Le 17 septembre dernier, lors de la vidéoconférence « WashingtonLa Habana », à la question posée sur l’attitude qu’il aurait adoptée si la corruption de journalistes avait eu lieu quand il était ministre de la justice des Etats-Unis, Clark a affirmé : « Si aujourd’hui j’étais Ministre de la Justice et que j’apprenais cette campagne de propagande pendant le procès des Cinq, je rejetterais les accusations. N’importe quel Ministre de la Justice devrait agir ainsi, c’est une responsabilité d’ordre éthique et moral ». Devrait, bien sûr ! Mais souvenez-vous, Monsieur le Président, le 9 août 2005, les trois juges de la cour d’appel d’Atlanta avaient annulé les sentences des Cinq et demandé un nouveau procès équitable hors de Miami. Cas unique dans l’histoire Suite à la page (16) Le Ministre des Affaires Etrangères de la République de Cuba, Monsieur BRUNO RODRÍGUEZ PARRILLA GET YOUR TAX REFUND FAST • Income Tax • Insurance (car, life, home, business) • Real Estate • Financial Consulting • Notary Public • Translations (from French, Creole, Spanish to English) • Typing (resume, flyers, invitations, papers, business letters) • Faxing (sending and receiving). Copying. • Electronic Filing Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 (between Clarendon Rd & Avenue D) Chery’s Brokerage, Inc. CHERY’S BROKERAGE 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269 Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 Des enfants cubains dénonçant l’embargo des Etats-Unis contre leur pays 2.1 Préjudices causés à la santé et à l’alimentation D e mai 2011 à avril 2012, ce secteur a souffert des préjudices calculés à environ 10 000 000 de dollars, dus essentiellement au fait que le pays est contraint d’acheter sur des marchés lointains et à l’augmentation des coûts d’importation du matériel jetable et des instruments médicaux, ainsi que des médicaments, des réactifs, des pièces détachées et des équipements. Même si les exportations à Cuba de médicaments, d’accessoires et de dispositifs médicaux sont autorisées par la loi Torricelli (1992) et le Trade Sanctions Reform and Export Enhancement Act (2000), d’importantes restrictions sont maintenues. Les ventes de produits du secteur de la santé ne bénéficient pas de l’exonération de permis (ou permis automatique) prévue pour les produits agricoles par le département du Commerce. Un permis particulier est exigé, délivré au cas par cas, et d’une durée limitée. Les produits susceptibles d’être autorisés doivent remplir les conditions de contrôle et de classement énoncées dans les réglementations concernant la gestion des exportations du département du Commerce, qui dresse des listes de contrôle sur la base de dispositions motivées par des raisons de sécu- rité nationale ou des raisons en rapport avec l’industrie de la biotechnologie. L’octroi des permis est conditionné à la capacité de l’administration étasunienne de contrôler et vérifier, par le biais d’inspections sur place et d’autres moyens, que le produit est bel et bien utilisé dans le but pour lequel l’autorisation a été délivrée. La vente de technologie de pointe dans ce secteur est prohibée. Jusqu’à présent, les importations directes des États-Unis ont été insignifiantes et ont essentiellement porté sur du matériel jetable. Parmi les nombreux exemples illustrant les préjudices causés dans le domaine de la santé, on peut citer les suivants : Le Centre cardiologique pédiatrique William Soler ne peut disposer de lévosimendan, un médicament utilisé pour le traitement de l’insuffisance cardiaque et que les laboratoires étasuniens ABBOTT sont les seuls à produire. Il manque également de formules nutritionnelles pour les nouveau-nés et les nourrissons, ainsi que d’oligoéléments et de certaines vitamines pour usage parentéral également produites dans ce pays. Ne pouvant acheter sur le marché étasunien les lamelles pour expanseurs tissulaires utilisées pour le traitement des enfants ayant subi des brûlures graves, il doit se les procurer sur des marchés lointains, à des coûts supérieurs. On manque également de substituts temporaires de la peau tels que la peau artificielle INTEGRA et le derme humain acellulaire ALLODERM, tous deux de fabrication étasunienne et utilisés pour des patients présentant des brûlures étendues du deuxième et troisième degrés, comme l’a dénoncé la Société cubaine de chirurgie plastique et de traitement des brûlés. Le service de chirurgie cardiovasculaire de l’hôpital pédiatrique William Soler reçoit annuellement entre 100 et 110 enfants de moins d’un an, dont plus de 90 p. 100 doivent subir une intervention nutritionnelle parentérale pour pouvoir être ensuite soumis à une opération chirurgicale avec un meilleur pronostic. Cuba n’a pas accès aux suppléments alimentaires pour usage parentéral produits aux États-Unis, qui sont les meilleurs par rapport à l’usage qu’en ferait låedit service. Medicuba S.A, une société qui importe des médicaments, des réactifs et des intrants médicaux, n’a pu acheter des instruments de gynécologie et d’obstétrique du fait de l’annulation de l’opération par la société panaméenne A/E, son fournisseur, au motif que l’usine qui les produisait avait été rachetée par une société étasunienne, Suite à la page (18) Haiti Liberté/Haitian Times 13 Haïti dans la contre-révolution Bon anniversaire à Wilbert Pierre le fameux bassiste du groupe Rétro De la part de Joseph Chinois et du journal Haiti Liberté exercés et une vision de citoyens conscients de leurs responsabilités et questionnons-nous. Quels bénéfices ont apporté au pays, les coups d’Etat du 30 septembre 1991 et du 29 février 2004 ? Est-ce pour nous, patriotes d’Haïti, une fierté de constater que c’est une minorité d’ici et d’ailleurs qui décide de la vie que notre peuple doit mener ? Est-ce un gain ou une perte le sabotage de la célébration de notre bicentenaire de l’indépendance ? Les coups d’Etat du 30 Septembre 1991 et du 29 février 2004, ont-ils fait avancer la cause de la liberté, du combat pour l’amélioration des conditions matérielles, morales et intellectuelles du peuple haïtien ? Quel putschiste peut informer le peuple haïtien sur l’état d’avancement du nouveau contrat social ? La caravane de l’espoir, dans quelle partie du pays est-elle en stationnement, quel est son véritable itinéraire ? Où est donc passée la Convergence démocratique, cette alliée forte, puissante, merveilleuse, qui a partagé le gâteau national avec l’oligarchie nationale et les impérialismes, dans l’extrême misère du peuple haïtien? Messieurs les grands démocrates : oligarchies et impérialistes, quand est-ce que enfin déciderezvous à laisser vivre ce peuple, que vous avez sacrifié sur l’hôtel du néolibéralisme ? Faites-vous de votre projet de mort pour Haïti et son peuple, un motif de fierté, de générosité et de solidarité ? Messieurs, si tout le monde sait que votre bilan de gestion de ces coups d’Etat est positif, alors présentez-le au peuple haïtien ? Quant à l’option zéro, savamment prônée par certains anarchistes, qui exigeaient la mise sous tutelle d’Haïti avec une occupation militaire, le peuple haïtien se devrait de les plaindre, parce qu’ils resteront toujours d’éternels flatteurs, d’éternels marionnettes aux mains des puissants de ce monde. Après deux coups d’Etat génocidaires, le président Aristide est retourné dans son pays, dans son chez soi, mais malheureusement, les maîtres de cette Terre lui ont enlevé le droit à la parole. Ces démocrates qui disent ne jurer que par la liberté d’expression, bref la liberté dans toute son acception, lui ont enlevé la parole, le condamnant au mutisme, à la zombification et à la mort. Aucune manifestation ne pourra faire comprendre à ces exploiteurs, qu’ils sont de trop dans le drame de ce peuple martyr, sinon qu’il est décidé à mener une lutte décisive, construite dans la réflexion, la concertation et la discipline révolutionnaire. Aujourd’hui, nombre de pays d’Amérique latine offrent des exemples de solidarité de peuple, que les Haïtiens doivent considérer, étudier pour mieux inspirer leur cheminement dans cette bataille nécessaire pour la libération nationale. Si nous ne nous libérons pas, nous subirons inévitablement le sort des Améridiens génocidés par les conquistadores, conduits par Christophe Colomb, lors du contact brutal avec « l’Occident chrétien, civilisé, cultivé, démocratisé. » Donc Aristide n’a pas le droit à la parole dans son propre pays, alors que des thuriféraires du système se plaisent à se moquer de cet homme qui, en réalité, est une voix respectable dans une Haïti où tout est marchandise, où tout s’achète et se vend comme de petits pains. Haïti a toujours besoin de cet homme rassembleur, mobilisateur, pour la conduite de cette exigeante lutte de libération nationale. S’il incarne un idéal de transformation des misérables conditions de vie du peuple haïtien, il faut reconnaitre que les forces réactionnaires ne lui ont pas laissé l’initiative de sa politique. Victime de l’hypocrisie, de la méchanceté et de la haine des politiciens et des profiteurs de la misère socio-économique du peuple haïtien, Aristide a été accusé à tort, condamné par les ennemis du peuple : ceux qui l’ont combattu ouvertement et ceux qui l’ont fait dans les ténèbres de l’incertitude. Qui connait le chemin du cheminement libérateur du peuple haïtien ? Les impérialismes, l’oligarchie haïtienne, les politiciens marionnettes d’ici et d’ailleurs, les intellectuels aliénés au service des idéologies d’aliénation, ou bien le peuple, lui-même, qui souffre ses souffrances et sa misère ? Les révolutions ne sont pas mortes, elles ne sont que plongées dans l’engourdissement et renaîtront Variété & Vibrations Radio Show Avec Yéyé Boul Monday-Friday, 3-6 p.m. WLQY 1320 AM www.DouceFM.com Maggie Flambeau – Dinde – Poulet – Cabri – Boeuf – Légumes Bouillon le samedi – Soupe le dimanche – Bouillie de banane le soir Appelez le 718-618-0920 Livraison à domicile Si vous avez du goût, vous ne lâcherez pas Katou Restaurant 14 Haiti Liberté/Haitian Times ORE Venus RESTAURANT Specializing in Caribbean & American Cuisine 5012 Ave M (Entre E. 51 et Utica) 10h am – 10h pm Une innovation dans la cuisine haïtienne à Brooklyn Tous les plats haïtiens réalisés par une équipe de cordons bleus recrutés sous la supervision de Katou Griots – Poissons – Poissons Gros Sel L Bouyon Dimanche Soup Giromon, Pintad, diri djondjon Free Delivery Catering for all occasions 347-462-9029 Tels: 2512-5371 Cell: 3561-0616 IMPRIMERIE & Papeterie Imprimerie commerciale Furnitures de bureau, fournitures scolaires Maison à vendre A Bon Repos, Haiti Impasse Josaphat Sur ¼ carreau cloturé, mais mur lézardé, Comprenant : 5 chambres à coucher dont 2 en bas, 3 en haut sans mosaiques 5 toilettes – 2 chambres indépendantes pour serviteur et servante arbres fruitiers (cocoyer – mangues) Prix $200.000,00 Pour information sonnez le 305-788-4295 AYE 5 S Catering for all occasions Loubing, General Manager Samedi Nouvelle adresse: 101 Lalue, Port-au-Prince, HAITI • Breakfast • Lunch • Dinner • Fritaille 1436 Flatbush Avenue (between Farragut & Glenwood) Brooklyn, NY 11210 Breakfast - Lunch - Dinner 7 days a week, 9 am - 10 pm Papeterie & Imprimerie TAR Restaurant Y [email protected] OU ST S (305) 305-9393 KATOU RESTAURANT ÉY B É AT I O N 5401 NW 2nd Avenue Miami, FL IB R We Buy Gold & Silver V CDs, DVDs, Perfumes, Bibles, Minutes on phones, etc. à la vie. Elles vivront et se concrétiseront des cendres des contradictions, de la conscience en alerte et de l’effort d’unification des peuples. Ainsi la révolution haïtienne, combattue de toutes parts, s’allumera et s’alimentera des feux des contradictions qui la suscitent, pour le triomphe du peuple haïtien. FRIT Suite à la page (8) Après le 30 septembre que les putschistes ont baptisé de « correction démocratique », était venue la tragique mystification de la conscience nationale déguisée sous le masque de« nouveau contrat social ». Cette fois-ci l’impérialisme entendait directement intervenir avec ses troupes pour briser la résistance de ceux qui exècrent le néolibéralisme génocidaire. Les idioties, les calomnies de toutes sortes, qui visaient la discréditation d’Aristide pour attirer la haine des exclus et populariser le coup d’Etat, étaient porteuses d’un projet de destruction nationale, d’occupation nationale, et de désétatisation nationale. 8 ans après le 29 février 2004, regardons Haïti avec des yeux We do Catering Available for all Occasions Fritaille etc.. 670 Rogers Avenue (Corner of Clarkson Ave) Brooklyn, NY 11226 “Venus, l’entroit idéal” 718-287-4949 Gran Pan-Pan Rice FOR SALE: Wholesale & Retail 1347 Flatbush Avenue (bet. Foster Ave. & E. 26th St.) Brooklyn, NY 11226 718-975-0915-6 Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 Perspectives Jeux d’influence derrière « L’Innocence des musulmans » Monologues à l’ONU ! Par Thierry Meyssan C Le grand jeu israélien se poursuit derrière les manifestations et réactions au film « L’Innocence des musulmans ». Cependant l’entrée en scène du Hezbollah renverse la donne et pourrait conduire Tel-Aviv à interrompre cette opération. L es réactions internationales au film de « Sam Bacile » sont de plus en plus incompréhensibles si on les prend au premier degré, en ignorant qui sont les commanditaires et quels sont leurs objectifs. Cette provocation au choc des civilisations est très différente des précédentes. Il ne s’agit pas ici de stigmatiser l’islam auprès des populations occidentales pour susciter une haine à l’encontre des musulmans, mais de s’adresser aux musulmans pour les injurier et susciter chez eux une haine des occidentaux. Ce n’est pas de l’« islamophobie », mais de l’« islam bashing ». L’objectif est de provoquer la colère des musulmans et de l’orienter vers des cibles précises : ceux qui aux USA ou parmi leurs alliés veulent interrompre le cycle de guerres débuté le 11 septembre 2001. On ignore toujours si L’Innocence des musulmans existe en entier. Pour le moment, on ne connaît que 13 minutes de ce film qui sont devenues injurieuses à l’encontre de l’islam après que l’on en ait modifié la bande sonore. D’abord placée sur YouTube, cette bande vidéo n’a eu l’impact attendu que lorsqu’elle a été diffusée en arabe par la télévision salafiste AlNas. Des groupes salafistes ont alors réagi avec violence, mais au lieu d’attaquer leur télévision ou ses financiers saoudiens… ils s’en sont pris aux représentations diplomatiques états-uniennes. Le département d’État avait été averti le 9 septembre —c’est-à-dire deux jours avant la diffusion du film par la télévision salafiste— que plusieurs de ses ambassades seraient attaquées le 11. Cependant cette alerte n’a pas été prise au sérieux et le personnel diplomatique n’a pas été informé du danger. Le département d’État s’attendait à des manifestations anti-américaines commémoratives des attentats du 11 septembre 2001, pas à la relance de cette logique. Il est désormais établi que, derrière la foule de Benghazi, un commando était prêt pour attaquer le consulat, puis, à attaquer la villa sécurisée prévue pour servir de position de repli en cas de problème grave. La cible de cette opération était l’ambassadeur US en Libye, Chris Stevens. Ce spécialiste des affaires proche-orientales au département d’État était connu pour ses positions certes impérialistes US, mais Le 17 septembre 2012, Sayyed Hassan Nasrallah met en garde les États-Unis contre la continuation de la diffusion d’un film insultant l’islam. anti-sionistes. Ainsi que l’a confirmé le négociateur spécial palestinien Saeb Erekat en déplorant la mort d’un diplomate qui avait beaucoup fait pour comprendre et faire entendre à Washington le point de vue du peuple palestinien. Une seconde cible devrait être choisie pour punir la France de s’être alignée sur les positions US. Paris refuse en effet de se laisser entraîner dans une guerre contre l’Iran et refuse également de s’engager un peu plus dans le bourbier syrien. À cet effet, une nouvelle provocation a été ourdie en utilisant une revue satirique qui relaie depuis des années le point de vue néo-conservateur dans les milieux de la gauche française. Anticipant les conséquences, la France a immédiatement interrompu le fonctionnement de vingt de ses ambassades et déployé un lourd système de sécurité. Dans son pays, le gouvernement français s’est présenté comme garant de la liberté d’expression. À ce titre, il défend le droit des adversaires de l’islam à la caricature blasphématoire. Toutefois, se contredisant lui-même, le même gouvernement a annoncé l’interdiction de toute manifestation hostile au film ou au journal déniant ainsi la liberté d’expression des défenseurs de l’islam. Pourtant, dans la tradition française, la liberté d’expression s’entend comme une condition préalable de la démocratie. Elle s’accompagne donc de l’interdiction de l’injure et de la diffamation qui viennent perturber le débat démocratique. Or, la caractéristique principale de L’Innocence est qu’il ne rapporte aucun fait historique et ne présente aucune critique de l’islam. Il se compose exclusivement de scènes LA DIFFERENCE AUTO SCHOOL LEARN TO DRIVE • Vitamins • Herbs • Supplements ALL NATURAL Toll Free: 855 Local: 718 421-6030 www.PotentialVegetal.com 836 Rogers Avenue (between Church Avenue & Erasmus Street) Brooklyn, NY 11226 Paul J. Jourdan Attorney at Law 107 Kenilworth Place Brooklyn, NY 11210 Phone: (718) 859-5725 (347) 898-7514 •Immigration •Divorce •Business Formation (Corporation & Partnership) •Estate Administration - Wills •Real Estate Closings haque année, durant une semaine, les chefs d’État et de gouvernement se retrouvent à New York pour participer à l’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU. Cependant cette rencontre a progressivement perdu son aspect constructif pour se transformer en un spectacle télévisuel dont les moments forts ne sont surpassés en audience que par les Jeux Olympiques et la Coupe du monde de football. Le discours le plus attendu était celui du président des États-Unis, invité à s’exprimer après que la présidente brésilienne ait chauffé la salle. Toujours cordial, « Barack » a fait son entrée en scène en tendant le bras au secrétaire général Ban Ki-moon, assis à la tribune supérieure, lequel s’est levé et courbé en deux pour lui serrer la main. Il est le seul chef d’État à s’être permis ce geste. Son discours, écris comme un scénario hollywoodien, a retracé la vie de l’ambassadeur Chris Stevens, tué deux semaines plus tôt à Benghazi. Il a raconté que l’Amérique n’est pas un Empire, mais un ensemble d’hommes et de femmes libres qui travaillent et se battent pour que le reste de l’humanité puisse jouir de la même liberté. Cette « séquence émotion » s’est conclue par une « happy end » : « L’Histoire est de notre côté et une vague montante de liberté ne fera jamais marche arrière ». Ce slogan publicitaire voulait être une réponse suffisante à un article du ministre russe Sergey Lavrov qui ne voit pas l’Histoire et la liberté du côté de ceux qui ont détruit la Libye et attaquent la Syrie [1]. Le débat qui a suivi ce show était intitulé « L’ajustement ou le règlement des différends internationaux par des moyens pacifiques ». Contrairement à ce que ce titre pouvait laisser supposer, on y a surtout parlé de la guerre que l’OTAN et le CCG nient conduire en Syrie, de celle que la France veut faire au Mali, et de celle qu’Israël veut faire faire aux ÉtatsUnis contre l’Iran. Les déclarations favorables à une intervention militaire en Syrie se sont fondées sur la théorie du « printemps arabe » : tous les événements survenus depuis deux ans dans le monde arabe auraient les mêmes causes, répondraient aux mêmes aspirations, et devraient aboutir au triomphe de la démocratie et de l’économie de marché. Cependant les partisans de cette théorie ne semblent pas désintéressés. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a affirmé la compatibilité de l’islam avec la démocratie et l’économie de marché en citant le bon exemple turc (plus de cent journalistes et des centaines d’officiers MAXX REAL ESTATE Consultant Corp. supérieurs emprisonnés, les minorités kurde et arménienne opprimées, mais « une économie ouverte et une attitude responsable de soutien au changement en Libye et en Syrie »). Après avoir comparé les convulsions du monde arabe aux luttes épiques des Amériques et de l’Europe pour leur liberté et leur unité, l’émir de Qatar a plaidé pour le renversement des dictatures et l’établissement de la liberté d’expression, lui, Cheikh Hamad, le putschiste qui a muselé tous les opposants et les médias dans son pays. Sur ce, tirant implicitement les leçons de 18 mois d’échec de ses mercenaires, il a appelé les autres États arabes à l’aider militairement à en finir en Syrie. Quand au président français, François Hollande, il a demandé que l’ONU établisse un mandat sur les « zones libérées » —comme jadis la Société des nations (SDN) avait donné un mandat à la France sur toute la Syrie et le Liban—. La question malienne était moins caricaturale. Le Premier ministre Modibo Diarra a rappelé que la terreur imposée par les islamistes et la sécession du Nord de son pays sont une conséquence directe de l’intervention militaire en Libye, légalisée par le Conseil de sécurité. Il a donc demandé que l’ONU légalise aussi une intervention militaire internationale pour aider sa petite armée à reconquérir les territoires perdus. La France qui piaffe d’impatience depuis son intervention en Côte d’Ivoire s’est portée volontaire dans l’espoir de reconstituer sa zone d’influence en Afrique de l’Ouest. Il va donc falloir faire la guerre à des fanatiques que Paris avait armés et encadrés pour renverser la Jamahiriya libyenne. Suite à la page (16) Menez Jean-Jerome Attorney at Law Real Estate Immigration-Divorce 4512 Church Avenue Brooklyn, NY 11203 Unique market knowledge & excellent negotiation skills 1424 Flatbush Ave., Brookly, NY 11210 Manager: Ernst Sevère (Corner Farragut Road) Tel: 718-693-2817 Cell: 917-407-8201 maxxrealtys.com Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 Barack Obama a fait son entrée en scène en tendant le bras au secrétaire général Ban Ki-moon, assis à la tribune supérieure, lequel s'est levé, se courbant en deux pour lui serrer la main REAL ESTATE: • Residential • Commercial • Condo • Coop • Rentals INCOME TAX: • Individual • Business NOTARY PUBLIC 718.576.6601 Nou pale Kreyòl! 1358 Flatbush Avenue (between Farragut & E. 26th St.) Brooklyn, NY 11210 La Différence Auto School injurieuses. Et l’insulte n’est pas un droit de l’homme. Revenons au plan géopolitique. L’Innocence des musulmans rappelle l’opération conduite autour des Versets sataniques. C’était en 1988, l’Iran venait de triompher seul de l’Irak, massivement soutenu par les Occidentaux. En quelques années, l’imam Khomeini avait transformé un peuple colonisé en une nation de guerriers. Il puisait dans sa religion la force qui lui avait permis de transformer son pays et de vaincre. Pour casser cette dangereuse révolution islamique, le MI6 avaient commandé un ouvrage à l’écrivain britannique Salman Rushdié. Rouhollah Khomeini publia immédiatement un décret religieux le condamnant à mort. La campagne s’arrêta instantanément et la condamnation, bien que maintenue, ne fut pas exécutée. Cette fois, Téhéran se devait de réagir avec la même promptitude. Mais il était piégé : en condamnant le film, il faisait le jeu de ceux qui font pression pour que Washington entre en guerre contre l’Iran. La solution tactique réside dans l’intervention de nouveaux protagonistes. Dans un premier temps, l’Ayatollah Ali Khamenei a condamné le film en rappelant que l’ennemi, c’est le sionisme. Puis, dans un second temps, Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, s’est positionné pour prendre la tête du mouvement. À Beyrouth, dans un discours enflammé, devant une foule galvanisée, il a placé ceux qui répandent ces insultes devant leurs responsabilités. L’entrée en lice du Hezbollah modifie profondément la donne. On passe d’exactions commises par des groupuscules salafistes désordonnés, facilement manipulés par Israël, à une mise en garde par une vaste organisation structurée, disposant de cellules en ordre de bataille dans de nombreux pays. Cette fois, c’est Tel-Aviv qui est piégé : il a perdu le contrôle du mouvement de protestation qui peut à tout instant se retourner contre lui. De son côté, pour se sortir d’affaire, l’administration Obama a multiplié les déclarations apaisantes à l’intention des musulmans. Mais, avec un manque total de solidarité, elle a aussi condamné les contradictions françaises en espérant détourner ainsi vers Paris la foudre qui la frappe. Quoi qu’il en soit, Benjamin Netanyahu ne relâche pas la pression. Il a sommé Barack Obama de tracer une ligne rouge devant les ambitions nucléaires militaires qu’il attribue aux Iraniens, et d’entrer en guerre lorsque Tel-Aviv pensera qu’ils la franchissent. Réseau Voltaire 25 septembre 2012 Par Thierry Meyssan Nou pale kreyòl! (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell Haiti Liberté/Haitian Times 15 Suite de la page (13) judiciaire des Etats-Unis, Alberto Gonzalez, Ministre de la Justice de G. Bush avait fait appel de la décision de ces juges ! Pourquoi un tel acharnement contre les Cinq ? Serait-ce un chantage de terroristes comme Posada Carriles, menaçant de dévoiler des actes peu louables d’anciens dirigeants de votre pays si les Cinq étaient libérés ? Nous le saurons un jour. En attendant, ces Cubains sont toujours en prison ou en liberté conditionnelle. Des demandes d’appels collatéraux sont actuellement en cours. Gerardo Hernández aura t-il enfin la possibilité d’exposer toutes les irrégularités de son procès comme il en a fait la demande il y a deux mois ? Les faits sont pourtant graves. Acheter des journalistes n’est pas un délit mineur ! Le comble est que des journalistes honnêtes qui ont dénoncé cet outrage à leur profession ont reçu des menaces et ont été contraints de déménager pour protéger leur famille. C’est ce qui est arrivé en particulier au journaliste du « Miami Herald », Oscar Corral. L’avocat que vous êtes devrait se montrer sensible à ce que justice soit faite envers ces hommes courageux qui endurent depuis plus de quatorze ans les pires souffrances. Suite de la page (12) Ces souffrances ne pourront jamais être totalement gommées, et la douleur pour Gerardo et Fernando, et leurs épouses, de ne pouvoir avoir d’enfant est irréversible. Monsieur le Président, les élections de votre pays approchent, et vous n’avez pas la certitude de votre réélection. Si au moins, avant cette échéance électorale, vous consentiez à faire libérer les Cinq, votre pays en sortirait grandi. Vous resteriez dans l’Histoire comme le Président qui a su amorcer de nouvelles relations entre Cuba et les Etats-Unis souhaitées par l’immense majorité des habitants des deux pays. Espérant de votre part une telle action, recevez, Monsieur le président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères. Jacqueline Roussie (France) Copies envoyées à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Kathryn Ruemmler, Janet Napolitano, à Messieurs. Harry Reid, Eric Holder, John F. Kerry, Pete Rouse, Donald, Rick Scott, et Charles Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis en France. Belleciao 1er octobre 2012 Suite de la page (15) Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a décrit un Iran obscurantiste et agressif qui représente déjà un danger réel et deviendrait une menace globale s’il disposait de la bombe atomique. Pour étayer son discours, il a multiplié les références à des accusations douteuses, allant d’attentats commis en Thaïlande et en Bulgarie jusqu’à un complot contre l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Washington, sans parler de l’amalgame entre Al-Qaida et la République islamique d’Iran. « Bibi » a aussi soutenu que le monde devait choisir entre la modernité, incarnée par le peuple juif et ses scientifiques lauréats de prix Nobel, ou l’obscurantisme médiéval, représenté par l’Iran (bien qu’il admette que ce pays soit en pointe en matière de technologie nucléaire). Le plus grotesque aura été l’utilisation d’un diagramme visant à créer la confusion dans le grand public. Il a assuré que l’Iran a réalisé 70 % d’un programme nucléaire militaire. Pourtant Téhéran ne dispose que d’uranium enrichi à 20 % pour des usages civils, tandis que pour commencer un programme militaire, il lui faudrait disposer d’uranium enrichi à au moins 85 %. Quelques orateurs ont suscité l’étonnement. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad a déconcerté l’Assemblée en abordant par surprise le sujet du débat que tout le monde avait oublié : « L’ajustement ou le règlement des différends internationaux par des moyens pacifiques ». La délégation US a bruyamment quitté la salle lorsque, émaillant son discours de vers du poète EMMANUEL classique Saadi, il a souligné que la paix ne s’obtient, ni par le Droit, ni par la Force, mais par la compassion envers les autres et le sacrifice de soi. Provocation suprême, il a redit sa foi dans un avenir parfait, gouverné par les prophètes et non plus par ceux qui s’en réclament. Autre exemple, le président étatsunien de l’Afghanistan, Hamid Karzai a demandé la levée des sanctions affectant les chefs talibans, non pas que ceuxci aient changé et soient devenus des modèles de tolérance, mais parce qu’il voudrait les faire entrer dans son gouvernement. Pourquoi donc leur a t-on fait la guerre ? Ou encore, le Premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, s’est permis de critiquer le sacro-saint dogme de la supériorité des régimes démocratiques. Analysant la catastrophe de Fukushima, il a observé que des institutions représentatives d’un peuple d’aujourd’hui peuvent être illégitimes lorsqu’elles privent abusivement les générations futures de leurs droits fondamentaux. Sont-elles plus légitimes lorsqu’elles privent abusivement les autres peuples de leurs droits fondamentaux ? Au moment où je rédige cette chronique, les chefs d’État et de gouvernement poursuivent leur défilé à la tribune. On attend avec impatience les déclarations russe et chinoise, prévues plus tardivement pour leur répondre. Notes [1] « Du bon côté de l’Histoire », par Sergueï Lavrov, Réseau Voltaire, 17 juin 2012. Réseau Voltaire 1er octobre 2012 l’avant-projet de la section du Compact concernant le foncier. Partout dans la conception et la réalisation des programmes fonciers du MCC, on reconnaît la main de ces firmes américaines qui ont toutes une grande expérience de la préparation du terrain pour les entreprises américaines, à travers les programmes de l’USAID. Au Bénin, une firme américaine supervise même le développement d’une politique foncière nationale dans le cadre du programme du MCC. Le Compact du MCC avec le Bénin conditionne la distribution des fonds - dont des subventions importantes pour le développement du port de Cotonou - à l’acceptation d’un Livre Blanc qui est censé servir de base à l’établissement d’un nouveau Code Foncier. Le Compact indique très clairement à quoi ce nouveau cadre doit ressembler : Il “permettra de passer progressivement d’une gestion foncière coutumière et administrative au marché et à un système d’enregistrement des droits de propriété.” Pour s’assurer que tout se passe comme prévu, le MCA-Bénin a fait venir Stewart International pour superviser la rédaction du Livre Blanc. Le Livre Blanc a été terminé récemment. Un consultant béninois, qui a pu observer le processus de l’intérieur, a avoué à GRAIN que l’étude penchait fortement en faveur des investisseurs étrangers et de l’agrobusiness. Les voix contradictoires ont été réduites au silence et en fin de compte, le Livre Blanc part du principe que les droits de propriété sont l’unique système d’organisation foncière possible dans le pays, écartant complètement les pratiques du droit coutumier, qui avaient pourtant été très clairement reconnues dans la loi nationale foncière de 2007. “Le livre Blanc, qui a pour but de mettre en usage partout les droits de propriété, propose un modèle importé qui n’est pas adapté au contexte social et économique du Bénin”, explique l’organisation Synergie Paysanne. “Il donne carte blanche aux multinationales et autres pouvoirs financiers”. Pendant que le Livre Blanc est transformé en législation, le MCABénin est déjà en train d’imposer l’usage des droits de propriété sur le terrain, dans certains districts. Comme au Ghana et en Mozambique, le MCC exploite l’espace généré par les récentes réformes foncières, qui avaient été supervisées par la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds, pour établir des cartes et des limites, enregistrer des droits de propriété et faciliter l’achat de terres aux investisseurs privés. Le programme interprète de façon perverse les clauses inclues dans la loi foncière béninoise de 2007 qui permettent aux communautés locales d’identifier et de définir de façon collective les droits fonciers dans leur région via des Guarino Funeral Home FUNERAL HOME “An Oasis of Peace” 14300 West Dixie Highway, Miami, FL 110 South Dixie Highway, Lake Worth, FL Fritz G. Duvigneaud 561.502.8244 • 561.588.0302 954.942.0056 Pasteur Enoch Milien 305.949.0603 or 6118 786.487.6836 [email protected] 16 Haiti Liberté/Haitian Times Serving the Haitian Community for Over 30 Years 9222 Flatlands Avenue Brooklyn, NY 11236 718-257-2890 Plans Fonciers Ruraux (PFR). Pour les groupes comme Synergie Paysanne, les PFR sont des mécanismes très intéressants, qui permettent aux communautés de démêler les questions d’accès à la terre et d’améliorer les manières de distribuer droits et responsabilités, tout en tenant compte par exemple de questions de sécurité alimentaire, d’emploi, d’égalité entre les sexes et d’environnement. Cependant, dans les districts ciblés par le MCA, les PFR sont réduits à des exercices cadastraux qui divisent la terre en parcelles de propriété privée qui sont achetables et vendables sur le marché. Et le Livre Blanc a bien l’intention de généraliser cette pratique à travers tout le pays. (26) Les investisseurs étrangers de l’agrobusiness sont ravis du programme du MCC. Roland Riboux, un homme d’affaires français, directeur général de l’entreprise d’agrobusiness Fludor, veut étendre le programme à tout le pays : “Si l’on veut que le développement se fasse, il faut que les gens puissent rapidement investir et que chaque portion du territoire béninois ait un propriétaire et que cela puisse être vérifié par un titre foncier,” affirme-t-il. “...Il faut que dans chaque commune, à la limite dans chaque département, il y ait un organisme qui s’occupe de mobiliser les propriétaires pour qu’aussi rapidement que possible chacun d’eux dispose d’un titre foncier.” (27) Les petits agriculteurs béninois, eux, ne partagent pas son enthousiasme. “Selon nos analyses, explique Nestor Mahinou de Synergie Paysanne, MCA-Bénin est un outil permettant aux investisseurs d’avoir carte blanche. Depuis New York, un investisseur peut identifier un propriétaire terrien à Ouèssè ou à Djidja, parce que toutes les données sont numérisées concernant chaque domaine, chaque propriétaire terrien, son nom, sa localité, sa superficie et même le plan de son champ.” (28) De fait, on constate une sorte d’effet ajouté entre l’intérêt croissant des investisseurs pour ce genre de transactions et le fait qu’ils aient à leur disposition les moyens logistiques de les réaliser. Au Ghana par exemple, la compagnie américaine d’assurance titres First American et une autre firme américaine, International Land Systems, sont à l’origine d’une initiative pilote de la Clinton Global Initiative et de la banque américaine de microcrédit, Opportunity international. Cette initiative a pour but d’établir par satellite la carte des terres dans les quartiers pauvres d’Accra. (29) Ensuite, Opportunity International aidera les habitants à acquérir une forme de titre paralégale qui peut être utilisée comme garantie pour les prêts. Une bonne façon de contourner le gouvernement pour créer un marché de la propriété qui opère avec la bénédiction d’une banque internationale liée à des investisseurs multinationaux. (30) Les promoteurs essaient maintenant d’introduire leur projet dans les campagnes ghanéennes. Dans le même temps, les investisseurs et entreprises responsables de la ruée sur les terres agricoles dans le monde utilisent déjà les technologies satellite pour identifier les terres à acquérir. El Tejar, une société argentine qui appartient en partie à des fonds de capital-risque américains et européens, explique ainsi : Pour évaluer une parcelle pour un éventuel achat ou une location, nous utilisons l’imagerie satellite et des données météorologiques antérieures afin de réaliser une première évaluation de la qualité et de la productivité de la terre. Nous essayons d’établir une carte exacte de la propriété, en déterminant sa topographie et le pourcentage utilisable pour la production agricole, en estimant les risques – d’inondation, de maladie ou de sécheresse, par exemple – et la qualité et la productivité du sol. (31) Notes 19. cf. Susan Payne’s presentation at the AgriPods Conference in London, February, 2010: http://farmlandgrab.org/11247 20. Presentation by the World Bank’s Klaus Deininger, “Land grabbing - International community responses”, 16 July 2009: http://farmlandgrab.org/6293 21. Abbréviation du portugais “ Direito de Uso e Aproveitamento de Terra”. 22. “The Housing Crisis that No One is Talking About: Secure Land Tenure and Poverty Reduction”, transcript from Millennium Challenge Corporation public outreach meeting, 13 November 2008: http:// www.mcc.gov/mcc/bm.doc/transcript111308-habitat-landtenure.pdf 23. Chemonics, “Mozambique General Services Contract, Land Tenure Services: Final Report”, Prepared for MCC, October 2006: http://69.147.245.78/en/index. php?option=com_docman&task=doc_ download&gid=40&Itemid=10 24. From MCC’s preparatory document on land for its Compact with Mozambique: “A capacity to respond quickly to this increase in demand [for land] and for intended investments not to be blighted by uncertainties or conflicts regarding land tenure issues is important.” Chemonics, “Mozambique General Services Contract, Land Tenure Services: Final Report”, Prepared for MCC, October 2006: http://69.147.245.78/en/index. php?option=com_docman&task=doc_ download&gid=40&Itemid=10 25. Selon le Plan de suivi et d’évaluation du MCC pour le Mozambique, “les hectares de terres rurales formalisées par le biais des DUAT pour l’usage du secteur privé” sont l’un des principaux indices pour le Land Tenure Services Project. http://www.mcc. gov/mcc/bm.doc/mozambique-mande-plan-14april09_approved-2.pdf 26. Volker Stamm, “Social Research and Development Policy: Two Approaches to West African Landtenure Problems”, Africa Spectrum, Vol. 44, No. 2, 2009, pp. 29–52. 27 Kokouvi Eklou, “Roland Riboux : ‘La question du foncier est fondamentale pour le Bénin’ ”, 9 novembre 2009: http://www.ebeninois.com/interview_ r13.html 28. H. Agathe Aline Assankpon, “Bénin. La pression commerciale sur le foncier par les investisseurs nationaux ou étrangers”, 9 décembre 2009: http://www.oecd.org/dataoecd/12/12/44174152.pdf 29. Peter Rabley, International Land Systems, Inc., “Ghana Project Leverages GIS-Based Title Registration and Microfinance to Alleviate Poverty,” ArcNews, Fall 2008: http:// en.landsystems.com/downloads/Ghana_GIS_Land_Titling.pdf 30. Il est important de noter qu’il existe déjà un marché en plein essor pour les garanties d’obligations de crédit fondées sur des paquets de prêts de micro-crédit dans les pays pauvres. Parmi les firmes vendant ces véhicules d’investissement, on trouve Blue Orchard (www.blueorchard.com) et Symbiotics (www.symbiotics.ch/) Opportunity International collabore de façon active avec ces deux firmes (cf. http://www.opportunity.net/About/ Distinctives/investment_capital/). 31. http://www.eltejar.com/ en/secciones/agricultural-land_44. php&sub=0 GRAIN 13 Avril 2010. Ndlr. GRAIN est une petite organization internationale à but non-lucratif qui soutient les petits fermiers et les mouvements sociaux dans leurs luttes pour bâtir des systèmes alimentaires sous contrôle communautaire et basés sur la biodiversité * John Danilovich, Ambassadeur U.S, directeur général du Millennium Challenge Corporation (MCC), en 2008. Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 A Travers le monde L’ultimatum de guerre de Netanyahou à l’ONU ! Hugo Chavez affirme que le 7 octobre les portes de l’avenir s’ouvriront ! Par Barry Grey L e discours belliqueux et provocateur prononcé jeudi 27 septembre par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou devant l’Assemblée générale des Nations unies a mis en évidence le fait que les projets pour une attaque militaire non provoquée contre l’Iran étaient très avancés. Netanyahou a fixé une date butoir de quatre à neuf mois après les élections américaines en novembre pour le lancement d’une guerre, apparemment pour détruire les installations d’enrichissement d’uranium de l’Iran. Il a dit en montrant une bombe avec une mèche allumée grossièrement dessinée, « Au rythme où ils poursuivent actuellement l’enrichissement, ils finaliseront l’enrichissement moyen et pourront passer à l’étape finale au printemps prochain, au maximum l’été prochain… La ligne rouge devrait être tracée exactement ici, avant que l’Iran n’achève la deuxième étape d’enrichissement nucléaire nécessaire à la fabrication d’une bombe. » C’était un ultimatum à l’adresse de l’Iran d’abandonner son programme d’enrichissement nucléaire ou d’avoir à faire face à de massives représailles exercées par Israël et les Etats-Unis. Netanyahou qui a critiqué le gouvernement Obama pour avoir retardé une action militaire contre l’Iran, a souligné dans son discours devant l’ONU la convergence de vues entre les Etats-Unis et Israël. Le but de « mettre un terme au programme d’armes nucléaires de l’Iran, » a-t-il dit, unit « tout autant les Démocrates que les Républicains. » Il s’est exprimé deux jours après que le président Obama ait prononcé son discours devant l’Assemblée générale en déclarant, « un Iran doté de l’arme nucléaire n’est pas un défi auquel nous pouvons faire face… Les Etats-Unis feront ce qu’ils devront pour empêcher l’Iran d’obtenir une arme nucléaire. » Netanyahou a cherché à donner l’impression qu’il serait prêt à renoncer à une frappe israélienne contre l’Iran avant les élections américaines en échange d’un engagement clair de la part de Washington de lancer une guerre l’année prochaine. Son discours a démontré le caractère criminel de la politique étrangère tant d’Israël que des Etats-Unis. Il a présenté Israël – qui poursuit une occupation illégale de la Palestine et qui G & S AUTO SALES • We Do Finance • Trade-In • Same Day Plates Open Sundays • Closed Saturdays 4914 Tilden Avenue Brooklyn, NY 11203 Tel: 718.342.0101 Guy Edouard, General Manager Tel: 718.791.1094 Fax: 718.342.5550 Ernest Delouis: 646.201.0603 Luc Delsius: 646.377.1008 [email protected] Par Pedro Otero «Face à une ligne rouge claire, l'Iran cédera», a assuré Benjamin Netanyahou devant l'Assemblée générale de l'ONU a attaqué tous les Etats arabes voisins durant son existence relativement courte – comme étant la victime et l’Iran – qui n’a jamais attaqué Israël – comme étant l’agresseur. Il a exigé que l’Iran abandonne un programme d’enrichissement nucléaire qui est totalement légal en vertu des termes du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) alors qu’Israël a refusé de signer le traité et a construit illégalement environ 400 ogives nucléaires. Ni Israël ni les Etats-Unis ni l’Agence internationale de l’énergie atomique n’ont présenté la preuve qui contredit les affirmations de l’Iran de développer de l’énergie nucléaire à des fins civiles. Les Etats-Unis admettent que l’Iran ne possède pas d’armes nucléaires et n’a pris aucune décision d’en construire. La guerre préparée par les EtatsUnis et Israël est une guerre d’agression, une soi-disant « guerre préventive » – une chose ouvertement adoptée comme politique par le Troisième Reich nazi dans les années 1930 et 1940 et condamnée par le Tribunal de Nuremberg comme crime de guerre. Elle a été interdite dans les documents constitutifs de l’ONU elle-même. Après le discours de Netanyahou, lui et Obama se sont déclarés foncièrement d’accord pour ce qui était de leur confrontation de l’Iran. Le candidat présidentiel républicain, Mitt Romney, a couvert le discours d’éloges. Le premier ministre israélien a dit samedi à la presse israélienne qu’il avait eu « un entretien assez long » avec Obama, et suivi par une « réunion en tête à tête avec Clinton [la secrétaire d’Etat]. » Il a ajouté, « Nos équipes vont se rencontrer au plus haut niveau hiérarchique. Je pense qu’Israël et les Etats-Unis peuvent parvenir à des conclusions bien plus concrètes que les commentateurs ne peuvent le penser. » Ces déclarations suggèrent que des engagements ont été pris par le gouvernement Obama avec le soutien bipartite des Républicain et qui sont dissimulés à la population américaine. L’ensemble de la campagne électorale est menée sans qu’un débat sérieux n’ait lieu sur la probabilité d’une guerre contre l’Iran et ses implications pour les Etats-Unis, l’Iran et le monde. Il y a une conspiration du silence, maintenue par les deux partis politiques et les médias, malgré une opposition populaire d’ensemble contre une nouvelle guerre au Moyen-Orient, pour entraîner la population américaine précisément dans une telle catastrophe. Entre-temps, les Etats-Unis, Israël et les pays alliés sont en train d’exécuter des manoeuvres dans le Golfe persique dans le cadre de préparatifs pour une frappe militaire. Jeudi 27 septembre, les forces navales de 25 pays ont achevé un simulacre de bataille dans ce qui était la plus grande Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 manoeuvre militaire ayant eu lieu dans le Golfe. Faisaient partie de l’armada, aux côtés des Etats-Unis entre autres la Grande-Bretagne, la France, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis. Ce mois-ci, les Etats-Unis et Israël réaliseront des jeux de guerre impliquant des attaques simulées contre l’Iran et la Syrie. Selon le journal israélien Maariv, ces manœuvres ont été baptisées « répétition générale. » Selon divers articles de presse, un assaut lancé par les Etats-Unis sera tout sauf étroitement ciblé et bref. Les journaux israéliens parus en août avaient rapporté que le conseiller américain à la Sécurité nationale, Thomas Donilon, avait informé Israël de projets américains débutant avec le lancement initial de centaines de missiles de croisière pour démolir les « défenses aériennes, les bases de renseignement et les postes radar de l’Iran. » Ceci serait suivi par une vague de bombardiers B-52 qui largueraient des « bombes à charge pénétrante [bunker-buster bombs] sur toutes les facilités nucléaires iraniennes. » Un groupe de réflexion influent de l’armée et du renseignement de Washington, le Center for Strategic and International Studies (CSIS) a publié le mois dernier une longue analyse sur l’ampleur éventuelle de l’attaque américaine contre l’Iran. Le rapport a énuméré huit bases de missiles et douze installations industrielles et de recherche qui seraient bombardées, en plus des cinq principaux sites nucléaires de l’Iran. Il y a un réel danger que les Etats-Unis ou Israël ne recourent à des armes nucléaires. Un article de presse a indiqué qu’Israël avait renforcé sa force sous-marine qui serait équipée d’armes nucléaires. Dimanche, un certain nombre de signataires d’une récente étude sur les implications d’une attaque américaine contre l’Iran, diffusée par l’Iran Project, a publié une rubrique dans le Washington Post et réclamé un débat public avant toute action militaire. Les auteurs de la rubrique comprenaient l’ancien dirigeant de l’US Central Command, l’amiral à la retraite, William Fallon, l’ancien sénateur républicain Chuck Hagel, l’ancien membre du congrès Lee Hamilton et un autre ancien commandant du Commandement central, le général de marine à la retraite, Anthony Zinni. La rubrique a averti de ce qu’une attaque des Etats-Unis contre les installations nucléaires iraniennes pourrait rapidement dégénérer en un déploiement de troupes américaines au sol et déclencher une guerre régionale « impliquant la Syrie, le Hezbollah, les Palestiniens et d’autres Etats arabes et groupes terroristes. » Une fois de plus, Suite à la page (18) Caracas : Le président Hugo Chavez a déclaré lors d’un meeting de campagne organisé à Cabimas dans l’Etat de Zulia que le 7 octobre, journée des élections présidentielles au Venezuela, les nouvelles portes de l’avenir s’ouvriront pour la période 2013-2019. « Les conquêtes des 14 dernières années seront en jeu ce jour-là. Nous avons sorti le Venezuela du marais de misère, de pauvreté, d’exclusion dans lequel il s’enfonçait »,- a-t-il précisé. Hugo Chavez a appelé les Vénézuéliens à ne pas se laisser entraîner par le triomphalisme, à ne pas baisser la garde, à travailler dur pendant les jours qui restent avant les présidentielles parce que la survie de la patrie est en jeu le 7 octobre -a-t-il réitéré ". Il a signalé que la bourgeoisie opposante est désespérée, qu’elle prétend arriver au pouvoir pour mettre le Venezuela et ses principaux ressources comme le pétrole entre les mains des transnationales, de l’oligarchie vénézuélienne, de l’impérialisme. Certains caressent le rêve de ne pas reconnaître les résultats, d’appeler à la fraude et d’inciter à la violence. Nous les affronterons avec les idées, la paix et le vote massif pour atteindre 10 millions de voix. Le chef de l’Etat vénézuélien a signalé que ces dernières années son gouvernement a tracé le chemin pour entreprendre une nouvelle étape durant Hugo Chavez laquelle le développement intégral du pays sera consolidé, la zone nord occidentale transformée en un grand pôle pétrolier, pétrochimique, industriel, agricole et forestier. Il a rappelé que 500 milliards de dollars ont été investis dans le développement social de la nation, de telle sorte qu’à l’heure actuelle le Venezuela est le 5è pays au monde ayant le plus grand nombre d’étudiants dans les universités, avec plus de 2 millionsIl s’est référé aussi à la construction de logements dans le cadre de la Grande Mission Logement Venezuela. 3 millions de logements devront être construits avant 2019. Il a signalé qu’à Zulia 20 000 ont été remis en un an à peine et 26 000 autres sont en construction Il a exhorté le peuple a se rendre massivement aux urnes pour démontrer au monde de quel coté est le coeur du Venezuela. RHC 2 octobre 2012 Favori des prochaines élections au Venezuela, Hugo Chavez se dit guéri L e président vénézuélien Hugo Chavez, candidat le 7 octobre à un nouveau mandat de six ans, s’est à nouveau déclaré guéri de son cancer, dans un entretien à l’AFP, samedi 29 septembre. Il se dit capable de gouverner au moins jusqu’en 2019. Âgé de 58 ans, il a été opéré deux fois en 2011 et 2012 en raison d’un cancer dont la nature précise n’a jamais été révélée et qui lui a valu de lourds traitements médicaux, suivis notamment à Cuba. À la tête du Venezuela depuis 13 ans, Hugo Chavez demeure favori à une semaine du scrutin, flirtant avec les 50 % d’intentions de vote. Mais le candidat de l’opposition, le jeune (40 ans) et dynamique Henrique Capriles, a considérablement réduit l’écart. Soutenu par une trentaine de partis de droite comme de gauche, il a mené une campagne de porte à porte sur tout le territoire, effectuant jusqu’à trois déplacements par jour. Hugo Chavez promet que cette élection présidentielle rendra « irréversible » la « révolution socialiste » qu’il a lancée dans ce pays. La rente pétrolière lui a permis de financer de nombreuses « missions sociales » Le président du Venezuela lance des baisers à la foule le 28 septembre 2012, lors d’un meeting à Monagas. (AFP / JUAN BARRETO ) dans les domaines de l’éducation, de la santé ou de logement, qui lui valent un soutien massif des classes populaires de ce pays de 28,9 millions d’habitants où la pauvreté touche encore plus du quart de la population. Il accuse le candidat de l’opposition de vouloir sabrer dans des dépenses sociales. Mais Henrique Capriles s’en défend, se disant partisan d’un modèle de centre-gauche à la brésilienne, centré sur le social où l’État et le secteur privé travailleraient main dans la main. La Croix 30 septembre 2012 Haiti Liberté/Haitian Times 17 Suite de la page (4) CATeam est décédé ce lundi, durant la manifestation organisée par le président Martelly et qui a parcouru plus de 9 kilomètres. Le policier Frandieu Pierre-Louis âgé d’une trentaine d’années environ était affecté à la sécurité du chef de l’Etat et des dignitaires qui l’accompagnaient durant la marche dans les rues de la capitale. “Il est tombé sur le parcours à hauteur de la ruelle Nazon, victime apparemment d’un malaise cardiaque. Transporté à l’hôpital, le policier est décédé avant d’ y arriver » a indiqué une agence en ligne selon une source policière, quand les informations venues des proches de la victime ont démenti la version officielle, alléguant que le policier aurait été tué par balles. « Ils ont menti en indiquant au monde entier que mon frère est mort à la suite d'une crise cardiaque, alors qu'en réalité Jean Pierre Frandieu a été tué par balles et que les impacts de balle sont encore visibles au cou et dans un œil de la victime », a confié l’un de ces proches, lui-même expert en sécurité (formé au Canada) qui a souhaité garder l'anonymat car, précise-t-il, le coup pourrait bien venir de l'entourage même du président puisque, les compétences de l'agent Frandieu qui a notamment étudié au Chili suscitaient des jaloux. Il avait même dû rejoindre la sécurité du Premier ministre Laurent Lamothe après qu'on lui ait préféré un Suite de la page (13) autre agent moins qualifié pour prendre la responsabilité de la sécurité de la première dame Sophia Martelly. Le concerné qui confie avoir vu le corps de son frère à la morgue de l'HUEH est formel et a même précisé que la balle a transpercé le cou de la victime pour ressortir par l'œil-droit. "C'est inacceptable et irresponsable de la part du président Martelly qui a exposé sa vie en même temps que celle de tout son entourage dans une marche à pied aussi improductive qu'inutile". L'oncle de la victime est du même avis et souhaite que le monde entier sache la vérité: "Mon neveu n'est pas mort suite à une crise cardiaque; il est mort à cause de la mégalomanie et la folie d'un chef d'Etat qui cherche désespérément à prouver une popularité qui n'existe que dans son imagination". Avec la radicalisation du mouvement de protestation contre le président Michel Joseph Martelly, qui semble avoir pris en tout état de cause un point de non-retour, le locataire du palais national n’aurait d’autre choix que de remettre la clef au propriétaire. La rue a parlé, le président doit l’entendre. Mais il faudrait être intelligent pour ne pas se laisser piéger par le schéma traditionnel tout fait de l’International. Si toutefois la solution proposée ne passe pas par la remise de la clef, la mobilisation doit à tout prix se poursuivre jusqu’à la victoire finale, c'est-à-dire le départ de Michel Martelly, sa famille et de ses larrons. Suite de la page (17) après l’Afghanistan, l’Irak et la Libye, la population américaine est précipitée dans une guerre criminelle sur la base de faux prétextes et de mensonges – cette fois-ci contre un pays dont la population est plusieurs fois supérieure à celles des cibles précédentes. Et ce, dans des conditions où les tensions – d’ordre social, national, religieux et sectaire – sont plus explosives encore dans tout le Moyen-Orient et l’Asie centrale. Comme dans le cas des guerres précédentes du vingt et unième siècle, les véritables objectifs de la guerre sont cachés. L’Iran est ciblée non pas en raison de son programme nucléaire mais en raison de ses vastes ressources pétrolières et parce qu’elle est présumée être le plus grand obstacle régional à l’hégémonie américaine au MoyenOrient et en Asie centrale. Les EtatsUnis sont déterminés à monopoliser le contrôle des ressources pétrolières mondiales dans le but de compenser leur déclin économique dans le monde et d’affaiblir la position de leurs principaux rivaux, en premier lieu la Chine. La population américaine a le droit de connaître quels sont les projets de conquête et de meurtre de masse qui sont en train d’être tramés dans son dos ! Elle devrait exiger des comptes au gouvernement et aux deux candidats présidentiels des partis du grand patronat. L’unique force sociale capable de stopper les fauteurs de guerre et de les désarmer est la classe ouvrière. La lutte contre la guerre requiert la construction d’un mouvement de masse socialiste et internationaliste pour mettre un terme au système capitaliste qui engendre la guerre et la répression. Wsws 1er Octobre 2012 Anniversaire d’un décès À l'occasion du 1er anniversaire, le 6 octobre, de la mort horrible de Max Charlier, brûlé par négligence à l’hôpital Saint Mary's de Montréal, sa famille tient à remercier encore une fois les amis nombreux qui n'ont cessé de lui témoigner leur solidarité à l'occasion d'un tel malheur. Max était un patriote sincère et actif, un homme de bon conseil, toujours prêt à offrir aide et assistance selon ses capacités et ses moyens. Nous souhaitons bon courage et longue vie à tous ceux qui, comme lui, aiment le peuple haïtien et tâchent de l'aider autant que faire se peut. Je vivrai par-delà la mort, Je chanterai à vos oreilles Même après avoir été emporté, Par la grande vague de la mer Jusqu’au plus profond de l’océan. Je m’assiérai à votre table Bien que mon corps paraisse absent, Je vous accompagnerai dans vos champs, Esprit invisible. Je m’installerai avec vous devant l’âtre, Hôte invisible aussi. La mort ne change que les masques Qui recouvrent nos visages. Le forestier restera forestier, Le laboureur, laboureur, Et celui qui a lancé sa chanson au vent La chantera aussi aux sphères mouvantes. Khalil Gibran 18 Haiti Liberté/Haitian Times ce qui rendait impossible l’exportation desdits instruments à Cuba. Quand elle a appris que le produit avait pour destination finale Cuba, une société intermédiaire canadienne a annulé le contrat de vente passé avec Medicuba et portant sur des kits HIV1P24 ELISA de fabrication étasunienne qui permettent de diagnostiquer le SIDA chez les enfants de mères séropositives. Les autorités sanitaires cubaines se sont donc vues obligées de recourir à des solutions de rechange impliquant la recherche et l’importation desdits kits depuis des marchés plus lointains et à des prix bien supérieurs. L’Institut de neurologie et de neurochirurgie n’a pu acheter le kit de laboratoire CanAg NSE EIA (réf 42010) produit par la société étasunienne Fujirebio Diagnostics Inc et utilisé pour la détection de la protéine de l’énolase neurone spécifique dans le sérum et dans le liquide céphalo-rachidien, qui sert de marqueur pour le diagnostic et le pronostic des maladies cérébro-vasculaires de type ischémiques, l’une des causes importantes de morbidité et de mortalité à Cuba. L’Institut de cardiologie et de chirurgie cardiovasculaire a prévu pour 2012 la réalisation de 400 opérations chirurgicales dont 70 p. 100 sont des revascularisations aortocoronaires et 30 p. 100 des remplacements valvulaires mitraux et aortiques. L’impossibilité d’acheter aux États-Unis les prothèses, les stabilisateurs, les stimulateurs cardiaques, ainsi que d’autres équipements et matériels en rapport avec ces interventions, a quasiment dupliqué leur coût, ce qui entraîne des préjudices. Par suite du départ de Cuba de la société étasunienne Saint-Jude du fait du blocus, le service de pacemakers et d’électrophysiologie de l’institut ne dispose plus de l’équipement de cartographie anatomique tridimensionnelle non fluoroscopique, ce qui l’empêche de réaliser des ablations d’arythmies complexes. Le traitement des patients qui en sont atteints exige que ceux-ci soient envoyés en Europe, ce qui entraîne des risques et renchérit les coûts. Cuba est l’un des pays d’Amérique latine et des Caraïbes dont la population est la plus âgée : environ 18,1 p. 100 des habitants ont plus de soixante ans. Parmi cette population, 130 000 personnes sont atteintes par la maladie d’Alzheimer ou par une autre démence qui lui est associée. Le traitement de ces patients est rendu difficile par l’impossibilité pour Cuba d’avoir accès aux principaux inhibiteurs de cholinestérase, notamment l’Aricept (donépézil), un médicament produit par la société étasunienne Pfizer. C’est également le cas pour des neuroleptiques atypiques d’apparition récente utilisés pour le contrôle des troubles psychiques et comportementaux, qui sont la cause principale d’institutionnalisation. Par ailleurs, comme cela a été dénoncé dans des rapports précédents, Cuba n’a toujours pas le droit d’acheter de nouveaux cytostatiques spécifiques utilisés pour le traitement de certaines maladies et produits aux États-Unis. On continue aussi à lui refuser l’accès à la littérature médicale, à des sites Internet créés pour faciliter le libre échange d’informations et de logiciels indispensables pour le travail de modélisation et de simulation scientifiques permettant la visualisation des systèmes d’imagerie médicale de pointe utilisés pour le diagnostic de maladies. Alimentation Le blocus a eu pour objectif principal de causer des préjudices et de provoquer des limitations dans ce secteur. Les préjudices causés par le blocus à ce secteur de mars 2011 à mars 2012 ont été calculés à 131 572 967 dollars. Ils sont dus au fait que le pays est contraint d’acheter des aliments sur des marchés lointains, ce qui entraîne l’habituelle augmentation des assurances et des frets, ainsi que des coûts additionnels d’entreposage. Bien qu’il soit possible d’importer des produits agricoles et des aliments depuis les États-Unis, il n’existe pas de relation commerciale dans ce domaine entre les deux pays. L’achat d’aliments reste soumis à une réglementation très stricte, ainsi qu’à un processus complexe de délivrance d’autorisations, qui vaut aussi bien pour les voyages des hommes d’affaires étasuniens que pour la passation de contrats, le transport et le paiement des achats. De plus, l’OFAC se réserve le droit d’annuler ces autorisations sans préavis ni justification. Les préjudices subis par la société ALIMPORT sont particulièrement importants. Ils peuvent être ventilés comme suit : - L’impossibilité d’avoir accès au financement des banques étasuniennes et d’autres institutions financières influe de manière déterminante sur ce qu’on appelle le « risque-pays » pour des tiers créanciers, ce qui entraîne une hausse du coût des transactions financières d’environ 5 p. 100, lesquelles peuvent même atteindre des taux supérieurs aux taux interbancaires habituellement pratiqués sur le marché. Les dépenses engagées à ce titre pour la période analysée sont estimées à environ 46 millions de dollars. - L’absence de relations entre les banques cubaines et étasuniennes et la surveillance constante des institutions financières par le gouvernement étasunien ont obligé cette société à recourir à des tiers pour ses paiements, opérations dans lesquelles interviennent parfois plus de deux institutions financières. Cette situation permanente a entraîné des dépenses en espèces se montant à environ 11 millions de dollars. - L’impossibilité de payer des pays tiers en dollar des États-Unis oblige les banques cubaines à acheter des monnaies de remboursement, ce qui entraîne des pertes considérables au titre des risques de change et en raison de l’instabilité des marchés financiers. Du fait de cette limitation, et de la nécessité de trouver des solutions de rechange pour respecter ses engagements envers ses créanciers, la société a subi environ 33 millions de dollars de pertes. - Du fait de l’impossibilité d’exporter nos produits vers le marché étasunien et des restrictions empêchant les navires étasuniens de transporter des marchandises depuis Cuba vers d’autres destinations, les navires qui transportent des produits agricoles achetés aux États-Unis sont contraints de naviguer sur lest, ce qui entraîne un renchérissement des frets. En 2011, le pays a souffert des préjudices de 3 millions de dollars au titre de frets supplémentaires. Ceci dit, et indépendamment de ce qui précède, l’importance du manque à gagner pour exportations de biens et services non réalisés mérite une mention spéciale. Le marché étasunien est l’un des marchés mondiaux les plus importants pour les produits alimentaires et de la pêche que les principales sociétés cubaines de ces branches exportent. De par leur proximité avec notre pays, les États-Unis seraient, si le blocus n’existait pas, le marché naturel de ces produits, d’où un manque à gagner qui se chiffre, selon les calculs des sociétés exportatrices, à plus de 122 millions de dollars. Le rhum en est un des exemples les plus flagrants dans la mesure où les États-Unis représentent 40 p. 100 du marché mondial de ce produit. La prohibition d’accéder au marché étasunien représente pour l’industrie cubaine du rhum un manque à gagner de plus de 100 millions de dollars pour recettes brutes qui auraient pu être réalisées sur le marché de ce pays. De même, la totalité des exportations de la société cubaine CARIBEX, notamment les queues de langouste et les crevettes, aurait pu être placée sur ledit marché. Du fait du blocus, les exportations cubaines de ce secteur doivent payer de fortes taxes sur d’autres marchés (alors qu’elles en seraient exonérées sur le marché étasunien) et des coûts de transport élevés du fait des risques que font courir les longues traversées aux marchandises. Elles sont également confrontées à des taux de change élevés du fait de la prohibition d’utiliser le dollar des États-Unis pour ses transactions. Par ailleurs, le repositionnement de marchés pour l’importation d’intrants pour l’industrie alimentaire cubaine, tels que les produits pour l’emballage et la conservation des productions, le malt, le houblon et les pulpes pour la fabrication d’aliments pour enfants, a entraîné des pertes dépassant le million de dollars car il a fallu les acheter sur des marché plus lointains. 2.2 Éducation, culture et sport En dépit des efforts consentis par le gouvernement cubain pour garantir à tous ses citoyens l’accès gratuit à l’éducation, à la culture et au sport, le blocus se traduit par des carences quotidiennes qui entravent le développement de ces secteurs. Du fait de cette politique, Cuba n’a toujours pas accès au marché étasunien pour acheter des fournitures scolaires et des matières premières ni échanger des informations scientifiques, culturelles et sportives. Pour importer une vaste gamme de produits achetés en Asie et destinés au secteur de l’éducation, la société CONSUMIMPORT a dû utiliser 239 conteneurs de 20 TEU et de 285 conteneurs de 40 TEU, d’où un préjudice estimé à 812 767 dollars pour frais supplémentaires dus à la différence de fret par rapport au marché étasunien. À quoi il faut ajouter 47 996 dollars pour impossibilité d’utiliser le dollar des États-Unis, ce qui donne un préjudice total de 863 023 dollars, soit une somme qui aurait permis d’acheter 14 millions de crayons ou 25 millions de crayons semi-finis. On trouvera ci-dessous d’autres exemples des préjudices causés par le blocus aux secteurs de l’éducation, de la culture et du sport : En septembre 2011, l’OFAC a confisqué à un citoyen espagnol un virement de 1 409, 85 dollars correspondant au paiement trimestriel de la scolarisation de ses deux enfants qui étudient à l’École française de La Havane. Le 21 mars 2012, le département étasunien du Trésor a empêché le Dr Alan Hoffman, de l’Université de Washington, de donner un cours sur les biomatériaux à Cuba. Le Dr Hoffman avait prévu de participer au IIIe cours International sur les biomatériaux, réalisé sous les auspices de l’U.N.E.S.C.O., du Centre des biomatériaux (Biomat-Cuba) et du Conseil supérieur de la recherche scientifique espagnole. Le Fonds cubain des biens culturels, institution chargée de l’importation des matières premières, accessoires, outils et moyens de création artistique ne peut toujours pas acheter ses intrants aux États-Unis, d’où son obligation de recourir à des marchés lointains, ce qui entraîne un renchérissement du coût de ses opérations, comme c’est le cas pour l’achat de peaux pour les artisans. Il est interdit aux institutions culturelles, de recherche et universitaires étasuniennes d’acquérir de la bibliographie cubaine pour enrichir leurs fonds. L’année dernière, à la 25ème Foire internationale du livre de Guadalajara (Mexique), les organisateurs ont averti les bibliothécaires et les distributeurs présents à la rencontre qu’ils devaient s’abstenir d’acheter des livres cubains en raison de la politique de blocus. Cuba n’a pas non plus été autorisée à acheter de la littérature étasunienne contemporaine. Par ailleurs, les équipes sportives cubaines de haut niveau, qui se préparent à participer aux jeux Olympiques de 2012, ont dû, dans certains cas, renoncer à acheter des équipements sportifs de haut niveau fabriqués, pour la plupart, par des sociétés étasuniennes. Dans d’autres cas, elles les ont achetés sur des marchés lointains, à des prix beaucoup plus élevés. Le Coliseo de la Ciudad Deportiva, l’installation emblématique du sport cubain, n’a pu acheter le système de climatisation nécessaire à son bon fonctionnement car les principaux fabricants et fournisseurs dudit équipement sont étasuniens, d’où un préjudice de 550 000 dollars. A Suivre Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 Suite à la page (17) CHE Depuis la Sierra Maestra Au coeur de Santa Clara Où tu menas la guérilla A la pointe du combat Jusqu’à la chute de Battista Ton courage plane sur Cuba Che Guevara Avec Lumumba ou en Angola Dans les Andes ou au Nicaragua Où en dépit de la CIA Tu fis combattre les USA Au nom de la Dignité et du Droit Ton esprit vole depuis Cuba Che Guevara C’est la Bolivie que tu choisiras Pour perpétuer les combats Au mépris du danger et du froid En dépit de ton asthme et du désarroi De la famille laissée derrière toi. Et c’est là que l’on t’abattra Che Guevara Au mémorial où tu entreras Avec tes camarades de combat D’autres veulent veiller sur toi Et conserver encore la Foi Par la voix de Carlos Puebla Dors en paix Ernesto Guevara de la Serna Che Guevara Jean-Paul FOUCARD Cuba 02/2008 Che Commandant ! CHE Ce n'est pas parce que tu es tombé que ta lumière est moins haute. Un cheval de feu soutient ta statue de guérillero dans le vent et les nuages de la Sierra. Ce n'est pas parce que tu ne parles plus que tu es silence. Et ce n'est pas parce qu'ils te brûleront, qu'ils te cacheront sous terre, qu'ils te déroberont à nos yeux dans des cimetières, des bois, des déserts, qu'ils vont nous empêcher de te trouver, Che Commandant, Ami ! De toutes ses dents L'Amérique du Nord rit. Mais, soudain, elle se retourne sur son lit de dollars. Le rire se fige en un masque et ton grand corps de métal monte, se dissémine, comme des taons dans les guérillas et ton large nom blessé par des soldats illumine la nuit américaine d'une étoile subite, tombée, au milieu d'une orgie. Tu le savais, Guevara, mais tu ne l'as pas dit par modestie, pour ne pas parler de toi-même, Che Commandant, Ami ! Tu es partout. Dans l'indien fait de rêves et de cuivre. Et dans le Noir mêlé à une multitude écumante et dans l'être du pétrole et du salpêtre, et dans le terrible abandon de la banane, et dans la grande pampa des peaux, et dans le sucre, et dans le sel et dans les caféières, toi, statue mobile de ton sang, tel qu'ils t'ont abattu, Vivant, comme ils ne te voulaient pas. Che Commandant, Ami ! Cuba te sait par coeur. Visage, de barbes clairsemée. Et ivoire et olive sur la peau de saint jeune. Ferme, la voix qui ordonne sans commander, qui commande, compagne, ordonne amie, douce et dure de chef camarade. Nous te voyons chaque jour ministre, chaque jour soldat, chaque jour personne simple et difficile chaque jour. Et pur comme un enfant ou comme un homme pur. Che Commandant, Ami ! Tu passes dans ta tenue de campagne décolorée, déchirée, toute trouée. Celui de la forêt, comme avant celui de la Sierra. A moitié nu la poitrine puissante de fusil et parole, d'ouragan ardent et de lente rose. Il n'est pas de repos. Salut, Guevara! Ou mieux encore, depuis le fond de l'Amérique: Attends-nous. Nous partirons avec toi. Nous voulons mourir pour vivre comme tu es mort, Pour vivre comme tu vis, Che Commandant, Ami! Nicolas Guillen COMMÉMORATION DE L’ASSASSINAT DE CHE GUEVARA Samedi 6 Octobre 2012 Compagnon d'armes de Fidel Castro, héros de la révolution cubaine, Che incarne au début des années soixante, le rêve de tous ceux qui comme lui veulent changer le monde. Arrêté par l'armée bolivienne et exécuté dans le plus grand secret le 9 octobre 1967. Pour commémorer le 45ème Anniversaire de l’assassinat de ce grand révolutionnaire, Grenadier Books et le journal Haiti Liberté présentent le samedi 6 Octobre 2012 à partir de 7h PM une soirée du souvenir en hommage au Che. Avec la participation de Kwame Souffrant, Dumas Gay, Thony Leroy, Che Souffrant et tant d’autres artistes Show de cymbales avec un jeune de 7 ans, Josiah Connor 2ème partie : le film documentaire « Ernesto Che Guevara : les derniers jours d’une icône » 3ème partie : Débat sur le film Au 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Vol. 6, No. 12 • Du 3 au 9 Octobre 2012 De la Sierra-Maestra à la Higuera. Je vois, la nuit, dans mes rêves, un fantôme cigare aux lèvres, il chevauche. De la Sierra-Maestra à la Higuera. A dos d'âne, solitaire, il chevauche. Sur sa monture, récite Pablo Neruda. De la Sierra-Maestra à la Higuera. Il fait le tour de la terre en silence. Dans son sac, des livres, un carnet, un stylo. En bandoulière, un fusil pour le maquis. Ne comptant plus le temps, il tourne et tourne. De la Sierra-Maestra à la Higuera. A la recherche du passage, de l'autre chemin. De la Sierra-Maestra à la Higuera. Solitaire, un fantôme à dos d'âne. Sur son béret une étoile, comme une couronne. De la Sierra-Maestra à la Higuera. Sur son âne, le temps s'est figé, solitaire. Le temps s'est sali de tortures et d'ordures. De la Sierra-Maestra à la Higuera. Chevauche un fantôme à dos d'âne. D'une rafale, un jour d'octobre, il est tombé pieds nus dans le vent. Il est tombé pour toujours brisant son stylo. A la croisée du chemin, Ohé compagnon ! Ohé compagnons ! Sombre est la mer à Puerto Padre Ohé compagnons de ma misère Vivons l'espoir, fraternité Ohé compagnons, faisons L'histoire America du sud au nord Ohé compagnons, La lune est rouge ce soir C’est Cuba, qui nous appelle par nos prénoms Oh c'est Cuba qui se soulève derrière ton nom, Che Guevara, Che Guevara, Che Guevara Ohé compagnons ! Ohé compagnons ! La mort chemine à nos côtés Ohé compagnons ! Ohé compagnons ! « Patria 0 Muerte » Ohé compagnons, où sont vos armes Un diable est mort, on l'a tué Ohé compagnons, Dans le vacarme, serons nous assez forts ? il est tombé. De la Sierra-Maestra à la Higuera. Il est tombé souriant aux mains des Seigneurs, qui depuis font bombance et de notre peine se moquent. Il est tombé avec son béret, comme une couronne. De la Sierra-Maestra Oh c'est Cuba qui nous éclaire le chemin Ernesto, mes soeurs, mes frères, Demain ! Demain ! Demain ! Ohé compagnons, Ohé compagnons Pourquoi mourir, pourquoi rêver Ohé compagnons de la montagne Sierra Maestra, le feu sacré Le jour se lève, nous accompagne jusqu'à nos rêves, la liberté Le chant des joies à perdre haleine Santa Clara ma bien aimée Oh c'est Cuba, la fleur nouvelle sur son balcon qui danse Oui c'est Cuba, ma soeur, ma belle Révolution ! Révolution ! Révolution ! Dominique Comont Saint Vigor, 16 juillet 2000 à la Higuera. Un fantôme chevauche à dos d'âne. Et son étoile brille maintenant dans nos yeux. De la Sierra-Maestra à la Higuera Pierre Lalanne Janvier, 1998 Lettre d’adieu de Che Guevara à Fidel Castro LA HAVANE Année de l'Agriculture (1965) 1ère partie : Poésie et chants Tel. 718-421-0162 Ohé compagnons ! GUEVARA Ohé compagnons ! Fidel, Je me souviens en ce moment de tant de choses : du jour où j'ai fait ta connaissance chez Maria Antonia, où tu m'as proposé de venir et de toute la tension qui entourait les préparatifs. Un jour, on nous demanda qui devait être prévenu en cas de décès, et la possibilité réelle de la mort nous frappa tous profondément. Par la suite, nous avons appris que cela était vrai et que dans une révolution il faut vaincre ou mourir (si elle est véritable). De nombreux camarades sont tombés sur le chemin de la victoire. Aujourd'hui, tout a un ton moins dramatique, parce que nous somme plus mûrs ; mais les faits se répètent. J'ai l'impression d'avoir accompli la part de mon devoir qui me liait à la Révolution cubaine sur son territoire, et je prends congé de toi, des compagnons, de ton peuple qui est maintenant aussi le mien. Je démissionne formellement de mes fonctions à la Direction du Parti, de mon poste de ministre, je renonce à mon grade de commandant et à ma nationalité cubaine. Rien de légal ne me lie plus aujourd'hui à Cuba en dehors de liens d'une autre nature qu'on n'annule pas comme des titres ou des grades. En passant ma vie en revue, je crois avoir travaillé avec suffisamment d'honnêteté et de dévouement à la consolidation du triomphe révolutionnaire. Si j'ai commis une faute de quelque gravité, c'est de ne pas avoir eu plus confiance en toi dès les premiers moments dans la Sierra Maestria et de ne pas avoir su discerner plus rapidement tes qualités de dirigeant d'hommes et de révolutionnaire. J'ai vécu des jours magnifiques et j'ai éprouvé à tes côtés la fierté d'appartenir à notre peuple en ces journées lumineuses et tristes de la Crise des Caraïbes. Rarement, un chef d'Etat fut aussi brillant dans de telles circonstances, et je me félicite aussi de t'avoir suivi sans hésiter, d'avoir partagé ta façon de penser, de voir et d'apprécier les dangers et les principes. D'autres terres du monde réclament le concours de mes modestes efforts. Je peux faire ce qui t'est refusé, en raison de tes responsabilités à la tête de Cuba et l'heure est venue de nous séparer. Je veux que tu saches que je le fais avec un mélange de joie et de douleur; je laisse ici les plus pures de mes espérances de constructeur et les plus chers de tous les êtres que j'aime...et je laisse un peuple qui m'a adopté comme un fils. J'en éprouve un déchirement. Sur les nouveaux champs de bataille je porterai en moi la foi que tu m'as inculquée, l'esprit révolutionnaire de mon peuple, le sentiment d'accomplir le plus sacré des devoirs : lutter contre l'impérialisme où qu'il soit ; ceci me réconforte et guérit les plus profondes blessures. Je répète une fois encore que je délivre Cuba de toute responsabilité, sauf de celle qui émane de son exemple. Si un jour, sous d'autres cieux, survient pour moi l'heure décisive, ma dernière pensée sera pour ce peuple et plus particulièrement pour toi. Je te remercie pour tes enseignements et ton exemple ; j'essaierai d'y rester fidèle jusqu'au bout de mes actes. J'ai toujours été en accord total avec la politique extérieure de notre Révolution et je le reste encore. Partout où je me trouverai, je sentirai toujours peser sur moi la responsabilité d'être un révolutionnaire cubain, et je me comporterai comme tel. Je ne laisse aucun bien matériel à mes enfants et à ma femme, et je ne le regrette pas ; au contraire, je suis heureux qu'il en soit ainsi. Je ne demande rien pour eux, car je sais que l'Etat leur donnera ce qu'il faut pour vivre et s'instruire. J'aurais encore beaucoup à te dire, à toi et à notre peuple, mais je sens que c'est inutile, car les mots ne peuvent exprimer ce que je voudrais, et ce n'est pas la peine de noircir du papier en vain. Jusqu'à la victoire, toujours. La Patrie ou la Mort ! Je t'embrasse avec toute ma ferveur révolutionnaire ERNESTO CHE GUEVARA 1965 Haiti Liberté/Haitian Times 19 UN TROOPS OUT OF HAITI NOW! NO RENEWAL OF MINUSTAH'S MANDATE! REPARATIONS FOR HAITIAN VICTIMS OF UN-IMPORTED CHOLERA! Demonstrate! October 12, 2012 from 3-6 p.m. at Ralph Bunche Park, 43rd St. & 1st Ave., New York, NY (directly across from the UN) Also attending will be Haitian Senator Moïse Jean-Charles, lawyer Brian Concannon, who helped draft the suit against the UN for reparations to cholera victims, and a high-level delegation of union leaders and parliamentarians from Argentina, Brazil, and other Latin American countries, who meet with UN officials to press for MINUSTAH’s withdrawal. The Security Council mandate for the deployment of the UN Mission to Stabilize Haiti (MINUSTAH), which has occupied Haiti since Jun. 1, 2004, expires on Oct. 15. On Oct. 12, the Security Council is scheduled to decide whether to renew the mandate for another year. Endorsers: Fanmi Lavalas NY, International Support Haiti Network (ISHN), KAKOLA, Komite Sitwayen, Mouvement Progressiste pour le Développement d’Haïti (MPDH), ANSWER Coalition, Bolivarian Circle Alberto Lovera NY, Cuba Solidarity NY, December 12th Movement, Friday Night Haiti Support Committee, International Action Center (IAC), International Association Against Torture, International Liaison Committee of Workers and People (ILC), International Socialist Organization (ISO), Pan African Solidarity Hague Committee, Party for Socialism and Liberation (PSL), Workers World (list in formation). SHIP YOUR CAR FROM NYC TO HAITI: Only WE NOW SHIP TO PORT AU PRINCE FULL CONTAINER LOADS, TRUCKS, CARS, BUSSES & CONSTRUCTION EQUIPMENT, RECEVING EVERY FRIDAY FROM 8 AM to 3 PM IN RED HOOK TERMINAL 160 VAN BRUNT ST.BROOKLYN,NY 11231 SAILING TIME 12 DAYS IS YOUR DIRECT CONNECTION TO HAITI YON KONEKSYON DIREK POU HAITI Aromark Shipping specializes in shipping full container loads with personal effects, household goods, commercial cargo, relief goods, etc... We now ship cars, trucks & construction equipment every week to Haiti. Sailing Time: 12 days. Vehicles received every Friday in Brooklyn. ONE CALL DOES IT ALL BOOKING, TRUCKING & SHIPPING TO PORT-AU-PRINCE. Please call GABRIEL or ROBERT: 973-690-5363 20 Haiti Liberté/Haitian Times Fax: (973) 690-5364 Email: [email protected] www.HaitiShipping.com $1,450 (includes APN port fees) RECEIVE A SPECIAL GIFT WHEN YOU BRING THIS AD WITH YOUR SHIPMENT. 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