CYCLO LYON Mt BLANC 2007

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CYCLO LYON Mt BLANC 2007
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L’ambition de ce journal est d’apporter un retour d’expérience et de donner envie à certains
d’entre vous de participer à la Lyon – Mt Blanc 2008.
Ma décision de participer à ce périple a été prise mi-avril. Le 9 juin je totalisais 3900 km et
30000 mètres de dénivelée.
Samedi 9 juin.
Le réveil n’est pas trop pénible. Il est 4h30. La motivation est bien là et nécessaire pour
surmonter le défi que je me suis fixé, participer au mythique raid cyclo Lyon – Mt Blanc
organisé par le C.T.Lyon.
Première étape : Lyon / St Priest – Praz sur Arly soit 234 km avec 3 360 m de dénivelée.
Mon équipement est prêt depuis la veille. Tout est soigneusement rangé ! Je prends un
copieux petit déjeuner. Ensuite, je finis les derniers préparatifs. 5h, je réveille ma petite
femme qui va m’accompagner jusqu’à St Priest. Nous quittons la maison à 5h20. Voilà dix
minutes que nous roulons lorsque Brigitte me demande si je n’ai rien oublié. Je réponds par la
négative, mais aussitôt je reprends mentalement la liste des éléments indispensables. Bing !
Alerte ! Montée d’adrénaline, je me rends compte que j’ai oublié les deux bidons. Demi-tour
pour les récupérer. Le stress m’envahit, je dois retrouver Paul entre 5h45 et 6h pour prendre le
départ dans un peloton, le départ étant libre. Il est 6h lorsque nous arrivons sur place, je fonce
aux inscriptions, je communique mon nom. La personne en charge de la distribution des
plaques de cadre ne trouve pas mon dossier. Je reste sans voix. Quelques explications, « pas
de panique ! » me dit-on pour me rassurer. C’est alors que j’aperçois Paul qui vient dans ma
direction. Ouf ! Il avait récupéré mon dossier. 6h30, nous partons à deux. Un peloton nous
précède de quelques minutes. Paul prend les choses en main, le rythme s’accélère et nous
filons, déjà en chasse alors qu’une longue journée nous attend. Un premier groupe est rattrapé,
je pense que nous allons nous caler dans les roues. Paul ne ralentit pas. Nous le doublons en
échangeant un rapide « salut ! ». Très vite en point de mire un second groupe, quelques relais
et même sanction. A cet instant, je comprends que Paul doit avoir en tête de rattraper Joël, un
collègue parti plusieurs minutes avant nous. Les km défilent, les jambes tournent bien.
PK 70, ravito de Grésin, atteint à la vitesse moyenne de 30 km/h. Une vraie mobylette ce
Paul. Nous voilà repartis pour escalader les premières pentes du col de la Crusille, première
difficulté de la journée avec 533m. Un groupe d’une dizaine de cyclistes se forme. Paul se
place aux avant-postes et emmène tout le monde. Crusille avalé, nous filons sur Novolaise,
puis le col du Chat, 633m, PK 101,5. La descente en surplomb du lac du Bourget est
magnifique. Nous croisons de nombreux cyclistes dont bon nombre de féminines profitant de
la douceur matinale pour s’adonner à leur sport favori. Que du bonheur ! Les jambes tournent
bien.
PK 115, ravito Mery. Nous retrouvons un groupe du Tac. La pause est écourtée pour repartir
avec eux. Nous roulons à bonne vitesse depuis une douzaine de kilomètres lorsque l’un d’eux
chute de manière spectaculaire à vingt mètres devant moi. Le cycliste a roulé sur un nid de
poule. Sous la violence du choc, il est projeté à plusieurs mètres de son vélo et atterrit dans les
plates bandes municipales. Heureusement, plus de peur que de mal. Quelques contusions, une
crevaison, il pourra repartir. Nous traversons Albertville PK186.
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PK 192, ravito Ugine, atteint avec 29,8 km/h de moyenne. Nous prenons notre temps,
personne ne semble pressé. Le col de l’Arppetaz nous attend. Nous repartons. Les jambes sont
lourdes. Très vite certains accélèrent. La pente s’accentue avec des passages supérieurs à
10%. Il fait chaud. Environ 1300 mètres à gravir avec 6,9% de pourcentage moyen sur 16 km.
Fort heureusement, après quelques kilomètres d’escalade la route s’engouffre sous les arbres.
La fatigue est présente. Les jambes ont du mal à tourner. Le compteur affiche 10, puis 9, puis
8 km/h. Il faut relancer, repousser la douleur, Nous quittons la fraîcheur des arbres. Très vite
la chaleur est assommante. Certains se sont arrêtés pour récupérer, d’autres trempent leurs
pieds dans l’eau fraîche d’un ruisseau. Quelques uns finissent à pied. Mètre après mètre,
hectomètre après hectomètre je m’arrache à ce bitume. L’un après l’autre les bidons se vident.
Je n’en vois plus la fin. Paul est devant. Il m’a lâché dès le pied du col. Enfin le sommet ! Un
ravito non prévu mais salvateur me tend les bras. Quel bonheur ! Je retrouve Paul. Certains,
sans doute montés trop vite, sont assis à l’ombre le regard hagard. Nous prenons le temps de
bien nous hydrater et nous repartons pour une descente étroite et sinueuse nécessitant toute
notre vigilance. Les derniers kilomètres sont terribles. Faux plat montant.
PK 234, Praz sur Arly. On nous fait signe de tourner à gauche. Nous arrivons ! 234 km en
10h10 à la vitesse moyenne de 23 km/h.
Le bonheur! Un comité d’accueil nous attend au VVF. Prise en charge du vélo, dégustation de
produits régionaux, jambon, conté, vin et le producteur est présent pour échanger et partager
sa passion. Après avoir fait honneur à nos hôtes, nous nous éclipsons. Nos bagages récupérés,
nous filons direction la réception. Les clés de la chambre nous sont remises. Je vous laisse
imaginer le plaisir de la bonne douche. Une fois décrottés, nous repartons pour la salle de
massage où trois masseuses ont la lourde responsabilité de réparer les maux de ces fous de la
petite reine. Moment de détente pour nous, pour elles c’est une autre paire de jambes, elles en
verront passer 370. Vers 19h nous retrouvons les quelques 185 participants pour un apéritif
offert par l’office du tourisme. Des récompenses sont attribuées au club le plus représenté, un
tirage au sort viendra récompenser les chanceux avec des séjours, des paniers garnis et
d’autres lots, ambiance festive assurée. Applaudissements pour un record, 40 participations à
la Lyon Mt Blanc, respect et chapeau bas à Daniel Ravet. Un gars humble et très sympa, qui
porte le sourire 24h sur 24h en guise de trophé. Nous enchaînons avec le dîner et à 21h30
dodo.
Deuxième étape : Praz sur Arly – Lyon St Priest soit 230 km avec 2100 mètres de dénivelée.
Dimanche 5h15 réveil. C’est reparti! La nuit a été bonne pour Paul et pour moi. Les deux
autres cyclistes avec qui nous partageons la chambre traînent un peu. La salle de restaurant est
déjà pleine et les discussions vont bon train. Nous arrivons dans les derniers. Un copieux petit
déjeuner est avalé en échangeant nos impressions matinales. Un rapide coup d’œil sur les
hostilités de la journée. Le col des Aravis comme première difficulté, 7,5km avec 6,3% de
pente moyenne à moins de 10 km du départ. Nous serons très rapidement où en sont les
jambes.
6h37, nous voilà partis à trois. Joêl s’est joint à nous. Nous abordons rapidement les premières
pentes du col. Je vous laisse imaginer les sensations de l’organisme. Joêl et Paul donnent le
rythme. Je suis à la traîne. Les fesses sont douloureuses. Cette première difficulté franchie,
plusieurs km de descente vont nous conduire sans gros effort jusqu’à Thônes. Ca va mieux.
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PK 36 ravito. Les bidons sont remplis et nous repartons au sein d’un groupe d’une huitaine de
cyclistes. Joêl a de bonnes jambes et il nous emmène à vive allure, Paul peut assurer les relais.
Quant à moi, je suis un peu juste, je relaie moins régulièrement. Crevaison de Joêl, réparation.
Nous repartons à trois.
PK 90, le ciel menaçant finit par laisser échapper quelques gouttes. Puis c’est une pluie
battante qui s’abat sur nous. Nous décidons de nous mettre à l’abri. 15 mn plus tard, la pluie
cesse et nous repartons au sein d’un petit groupe. Le soleil nous accompagne de nouveau.
PK 114 ravito Chanaz. La fatigue omniprésente commence à peser, nous traînons un peu. Il
reste 116 km. Nous sommes presque à mi parcours. Nous repartons à trois. Joêl doit être
pressé d’arriver. Le compteur indique 38 km/h. Je serre les dents, plus question de relayer
pour moi à cette vitesse. Paul s’y colle. Nous allons rouler plusieurs kilomètres à cette allure.
Le compteur ne descendra pas en dessous de 35 km avec un léger vent défavorable.
Joêl est le plus costaud de nous trois. Je reprends ma part de travail mais j’ai du mal à rester
dans le rythme face au vent. Le temps est à l’orage ce qui n’arrange pas nos affaires.
PK 188 ravito St Chef. Enfin! Mes bidons sont vides depuis 10 km. Nous prenons le temps de
bien nous hydrater et de nous alimenter d’autant que des fruits frais sont proposés. Nous
repartons. Les 32 km restants seront les plus longs de notre périple.
PK 230 St Priest est atteint à 15h50 en 9h13 à la vitesse moyenne de 24,34 km/h. OUF !
C’EST FINI !!! Les premiers pas sont difficiles. Nous nous attardons sous la douche bien
chaude et bien agréable et nous nous retrouvons pour une collation, fatigués mais heureux.
Lundi et mardi, grosses courbatures, récupération sur home trainer 20 minutes.
Mercredi, les courbatures se sont estompées, récupération de 45 minutes sur home trainer.
Samedi, dimanche, marche en montagne, environ 4 heures et 500 mètres de dénivelée.
La semaine suivante, 11h30 d’entraînement répartis sur 4 sorties dont 3 dans les Dombes.
Je souhaite terminer en soulignant l’excellente organisation, sécurisation du circuit et le bon
esprit qui a régné durant ces 2 journées. Bravo à l’organisation et à tous ses bénévoles.
Daniel.
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