Croatie. - Envol31

Transcription

Croatie. - Envol31
-
BALADE CROATE
Pourquoi la Croatie ?
- 1.778 km de côtes, une mer cristalline, des criques rocheuses ombragées de
pinèdes : le paradis du farniente. 1.185 îles arides ou au contraire couvertes de lacs et de
bois, de vignobles et d’oliviers.
- Pays nouveau à défaut d’être pays neuf, né sur les décombres de l’ex-Yougoslavie en
1991, dans la douleur jusqu’en 1995 , date à laquelle la reconstruction a commencé . On a
commencé à réhabiliter les très historiques témoins du passage des Romains, des Vénitiens,
des Austro-hongrois ; ces passages successifs ont marqué la culture croate, transition entre
l’Europe du Sud et l’Europe centrale qui se retrouve dans la cuisine et la mode croate, mais
l’âme slave est sous-jacente et se superpose au plaisir de vivre typiquement italien.
C’est la douceur de vivre méditerranéenne qui règne dans ce pays.
Nous allons décoller fort tard dans la nuit à bord d’un avion magnifiquement décoré par
une image géante de la ville de Dubrovnik. Cet Air Croatia va nous déposer vers 1h du matin
sur l’aéroport de Cavtat et nous nous rendons à l’hôtel tout proche à Mlini. Malgré l’heure
très tardive le repas nous attendait et c’est une délicatesse que tout le monde a apprécié.
Le lendemain matin le groupe 2 part pour la visite de la ville longtemps appelée « perle
de l’Adriatique », la ville de Dubrovnik. Pour l’avoir connue avant la guerre de 1991,
j’appréhende quelque peu de redécouvrir le visage de cette magnifique ville, avec l’espoir
qu’elle ne soit pas trop défigurée.
Le soleil du matin éclaire ses épais remparts, vieux de sept siècles, et effectivement,
vue depuis la colline les traces du pilonnage subi en 1992 sont peu visibles, seule
conséquence visible c’est le patchwork de toitures qui s’est substituée au ton conforme
couleur miel des anciennes toitures. Les financements internationaux ont permis la
restauration de la cité, le seul écueil à franchir maintenant, c’est de préserver son patrimoine
culturel et spirituel en évitant de devenir le parc à thème de l’Adriatique. Le défilé de bateaux
de croisière nous fait penser que nos craintes sont justifiées. Pourtant cette ancienne
Raguse a su résister à 15 mois d’un siège conduit par les arabes, ce qui la jeta dans les bras
des byzantins qui la protégèrent. Cette cité entourée de chênes prend le nom de Dubrovnik
(de dubrava : chênes). Elle sut devenir une importante ville côtière marchande ce qui la fit
glisser dans l’orbite du plus grand marchand de la Méditerranée : Venise..
Elle devint une puissance incontournable sous le nom de République de Raguse et
réussit à maintenir de bonnes relations avec tous ses rivaux y compris l’empire ottoman. La
richesse s’accompagne d’un brillant développement artistique et culturel, mais le séisme de
1667 détruisit une partie des monuments de style renaissance et la reconstruction se fit dans
le style baroque.
Les nouvelles routes maritimes isolent un peu Dubrovnik et les coups de boutoirs
napoléoniens puis austro-hongrois vont précipiter son déclin. Et ce sont les touristes qui, tels
des princes charmants, vont tirer de son sommeil la belle alanguie.
Vu d’en haut Dubrovnik s’étale sur 6km à l’embouchure de la Rijeka, elle couvre la
péninsule de Lapad, au Sud-est, la vieille ville fortifiée est traversée par une large avenue :
Placa (Stradun).
-1-
Rentrons par la porte Pile, à l’ouest de la ville, terminus de tous les bus. Dans une
niche, au-dessus de l’arche Renaissance, figure une statue de saint Blaise, le patron de
Dubrovnik.
Le pont-levis était relevé chaque soir et la clé de la porte était remise au prince. On
débouche sur Placa très large promenade dallée de pierres calcaire polies. Au départ de la
rue, la fontaine Onofrio fait partie du système d’alimentation en eau fournie par un lac à
12km de là. L’église St Sauveur qui lui fait face est une des rescapées du séisme de 1667.
On admire en passant une magnifique Pieta sur montant du porche de ce qu’il reste du
monastère et de l’église franciscaine. Par contre le cloître, de style roman, comporte de
magnifiques colonnes géminées à chapiteaux à têtes humaines, animales ou motifs floraux.
Le clou de la visite est la pharmacie qui fut la troisième créée en Europe en 1391 et
fonctionnant toujours.
A l’autre extrémité de Placa se trouve la colonne d’Orlando (colonne de Roland), lieu
de proclamation des édits, des avis de réjouissances et des sentences publiques. Sur la
colonne la statue d’un chevalier médiéval a un avant-bras de 51,1cm c’était la « coudée de
Dubrovnik » c’est-à-dire la mesure étalon.
La tour d’horloge semble proche parente de celle de Venise, élevée en 1444, avec ses
personnages qui sonnent les heures.
Le palais sponga est de style gothique et renaissance, il a connu de nombreuses
fonctions douanes, monnaie, Trésor et banque puis finalement archives.
La petite fontaine Onofrio alimentait elle aussi un partie de la ville en eau.
L’église Saint Blaise écrase la place de sa masse imposante, elle est d’architecture
baroque (1715) vénitien.
Le palais du Recteur de style gothico-renaissance a
une remarquable unité
architecturale. Le recteur qui résidait là avec toute son administration n’avait pas le droit de
quitter les lieux au cours de son mandat.
Après une petite promenade individuelle nous entreprenons le tour des remparts,
véritable monument imposant.
Sa construction commence au XIIIième siècle avec des murs de 1,50m d’épaisseur, au
XIVème siècle 15 tours carrées sont rajoutées, puis autant au siècle suivant (à cause de la
menace turque). Cette enceinte finit par faire 2km de long et 25m de haut. Cette promenade
sur les remparts offre un point de vue splendide sur la ville et la mer. Le fort lovrjenac offre
des spectacles extraordinaires, la nuit, dans ce décor hors du commun, en été.
En 1991 et 92 plus de 2.000 obus tombent sur la ville de Dubrovnik, 70% des
bâtiments ont été touchés (surtout les toitures), les places et les rues avaient aussi
beaucoup souffert. Il a fallu ensuite essayer de réparer avec des matériaux voisins de ceux
qui avaient été détruits et le résultat est quand même très réussi.
Après un déjeuner typiquement croate, nous partons vers la presqu’île de Peljesac en
longeant la côte. Nous passons par Trsteno, et faisons une halte sous un platane sans doute
millénaire, tronc énorme, branches comme les troncs de chez nous, nous parcourons
l’arboretum dans une ancienne villae romaine, il y a une multitude d’arbres acclimatés,
chacun répertorié par un panneau très complet. Au beau milieu, il y a pièce d’eau avec
nénuphars et poissons, alimentée par des dieux romains qui débitent l’eau d’un aqueduc.
-2-
Continuons sur la presqu’île de Peljesac et empruntons la bande de terre qui relie la
péninsule au continent, nous trouvons les villages de Ston et Mali Ston, centre important de
salines dépendant autrefois de la république de Raguse. En 1333, pour protéger les salines
la plus longue muraille d’Europe (5,5km de long) fut construite. Mali Ston construite dans un
but défensif, devint ensuite un port de pêche et de nos jours c’est un grand centre
ostréicole. Nous dégustons une douzaine d’huîtres et de moules avec un petit vin blanc
d’excellente facture. Par contre la visite d’une cave non loin de là ne nous a pas convaincus
sur la qualité des vins croates. Il y a encore du chemin à parcourir avant de devenir
compétitifs.
Au retour Dubrovnik au soleil couchant est une véritable merveille.
Le jour suivant, très tôt, nous partons pour Split. 400km d’une route côtière magnifique
mais très tourmentée en Dalmatie.
Une aberration géopolitique est la cession de 17km de territoire croate à la Bosnie
Herzégovine en bord de mer sans pour autant avoir cédé la mer) afin que celle-ci puisse
accéder à la mer. Cela nous a valu de passer deux frontières, l’une pour rentrer en Bosnie,
l’autre pour en ressortir 17 km plus loin.
Nous descendons dans la basse plaine construite par la Neretva, cette plaine alluviale
très riche surtout en vergers.
Au bout de quatre heures de route nous atteignons Split, deuxième ville de Croatie,
riche en histoire car la vieille ville renferme le palais de Diocletien ou plus exactement la
vieille ville est enserrée dans le palais de Diocletien. Celui-ci fut édifié entre 295 et 305 pour
l’empereur romain Diocletien (245-313) qui vint y finir sa vie. Les colons italiques vont le
récupérer ensuite pour se protéger des Avars et des Slaves derrière les fortifications du
palais. Celui-ci fut remanié au Moyen Age et reste habité de nos jours par 3.000 habitants
qui peuplent les 220 bâtiments du complexe palatial.
Il reste encore une grande majesté dégagée par la pierre blanche de Braç, le marbre
d’Italie et les deux sphinx d’Egypte. Les 215 x 181 m dégagent une superficie de 31.000 m2
derrière des murailles qui peuvent atteindre 26 m de haut. Ce palais a été restauré pour
abriter le musée de la ville et renferme des œuvres d’art telles que la statue de Grégoire de
Nin (évêque du Xème siècle) qui la lutta pour imposer la langue croate en liturgie ( !). Son
gros orteil gauche est censé porter chance et il a été poli par les millions de superstitieux qui
sont allés le toucher. Il y a en outre le sarcophage sculpté par Juraj Dalmatinac, le palais
Papalic’ (magnifique œuvre gothique du même sculpteur).
L’ancien mausolée de Diocletien de structure octogonale entouré de 24 colonnes avait
été reconverti en cathédrale Saint Domnius ; les vantaux de bois illustrent des scènes de la
vie du Christ en pur style romain.
Le chœur renferme les plus belle stalles romaines de Dalmatie, le trésor est riche en
icônes, reliquaires et vêtements sacerdotaux. L’autel est orné d’un magnifique haut relief
représentant la flagellation du Christ, c’est l’une des plus belles œuvres de Dalmatie.
Il restait une autre visite importante après la visite de la ville, c’était la galerie Ivan
Mestroviç.
C’est une galerie qui expose les œuvres d’un de nos plus grands sculpteurs du XXème
siècle, élève de Rodin. Durant sa vie (1883-1962), il a réalisé des sculptures d’une facture
remarquable, toutes ne sont pas dans la galerie, la « source de vie » par exemple se trouve
devant le théâtre national croate de Zagreb, la statue de Grégoire de Nin sur la place de
-3-
Split. Rejetant le fascisme des oustachis (pro-allemands) il se réfugia à Rome puis en Suisse
et, à la fin de la guerre, il opte pour un poste de professeur à l’université de Syracuse aux
Etats Unis et il deviendra citoyen américain. En plus des pièces exposées aux Etats Unis, il
envoie 59 statue en Yougoslavie (à Split) qui forment la galerie qui porte son nom. Les
œuvre sont remarquablement mise en valeur et ses statues sont remarquables de naturel et
l’expression de chacune est impressionnante.
Retour à Mlini tard dans soirée.
Le quatrième jour est consacré à la visite de l’île de Korçula. Nous reprenons la route à
travers la presqu’île de Peljesac. Une brève navigation nous conduit à l’île et à la ville musée
enserrée dans des remparts impressionnants. Nous débarquons aux pieds des tours de la
vieille ville. Tours rondes, défensives et puissantes. Cette cité médiévale dalmate est habitée
par 3.000 habitants, dans des maisons serrées aux toits de tuiles rouges, elle date du
XVème siècle. Le plan est conçu pour garantir confort et sécurité aux habitants de l’époque.
- rues ouvertes vers l’Ouest, bien droites, pour canaliser un vent rafraîchissant
- rues ouvertes vers l’Est incurvées pour atténuer la violence de la bora bora.
- rues ouvertes au Nord en éventail pour que les défenseurs puissent rejoindre très
rapidement leurs postes sur les remparts ou les tours devant le chenal de Peljeska
au Nord de la ville
Les façades gothiques ont un aspect Renaissance grâce aux colonnes et aux
armoiries élaborées par les tailleurs de pierre.
La ville finit par s’étendre hors des murs dès que l’insécurité est éliminées et elle se
poursuit au delà de la porte de Veliki Revelin (Sud) ;
La place de la cathédrale est le principal attrait de Korçula, dominée par la cathédrale
Saint Marc qui marque l’empreinte de Venise dans la période 1420-1797.
La pierre calcaire de Korçula permet des sculptures magnifiques réalisées par des
artisans italiens et dalmates.
Le clocher est surmonté d’une coupole, le baptistère contient une magnifique « Piéta »
et une statue de Saint Marc d’Ivan Mestroviç et le maître autel, un retable du Tintoret (1550)
« les trois saints » et un « Annunciata » de la même école.
Le trésor de l’abbaye San Marco contient de magnifiques icônes des XVème et
XVIème siècle. Le Palais Arnen qui donne sur cette même place est d’une élégance très
vénitienne.
Korçula renfermerait l’une ( !) des maisons natales de Marco Polo (naissance possible
en 1254), une très grande maison qui a subi de nombreuses transformations. Au passage
nous pouvons voir l’église de tous les saints qui renferme beaucoup de peintures religieuses
dalmates et une piéta en bois.
Retour à Dubrovnik
Le jour suivant nous allons quitter la Croatie en retraversant la Dalmatie pour entrer en
Bosnie Herzegovine et visiter de Mostar.
Nous reprenons la vallée de la Neretva.
En la remontant nous faisons une halte dans un village médiéval fortement marqué par
l’empreinte de l’occupation musulmane : Pocitelj. Cette ville, près de la Neretva est
-4-
caractérisée par une imposante forteresse aux remparts bien conservés, avec deux bastions
et un donjon octogonal. Au bas de la forteresse on peut voir l’ancien marché turc, couvert
(les boutiques sont à nouveau ouvertes), un hammam (bain turc) et les restes d’un
caravansérail. En remontant le long des remparts, on trouve les restes d’une medersa (école
coranique) et un imaret (hospice pour voyageurs pauvres). Sur une esplanade se trouve la
mosquée en fonction à l’heure actuelle. Les vieilles maisons de type oriental sont à nouveau
occupées.
Ici, nous trouvons les traces du conflit des années 90 qui opposa les musulmans
bosniaques au orthodoxes serbes. Tout au long de la route les maisons bombardées,
brûlées alternent avec les maisons reconstruites.
La ville de Mostar porte une empreinte encore plus visible de ce conflit, nombre de
bâtiments sont détruits et la ville renaît peu à peu de ses cendres grâce à l’UNESCO. La
mosquée principale peut se visiter, elle est précédée de sa fontaine aux ablutions et
l’intérieur est dépouillé comme le sont toutes les mosquées, la coupole a été refaite et
l’ensemble est clair et gai. Nous apprenons une chose surprenante. De nombreux
musulmans prient avec les versets du Coran, alors qu’ils ne comprennent pas l’arabe ( !).
Nous visitons une maison orientale (turque) avec le patio à fontaine à l’entrée, les
dépendances avec la cuisine sont à part. Une loggia se trouve à l’étage meublée d’époque
et donnant sur la patio, c’était le salon de réception. En retrait les parties privatives formées
essentiellement de chambres toutes meublées d’époque aussi. C’est une reconstitution
assez réussi de la maison ancestrale telle que les turcs l’avaient implantée au XVIIème
siècle. Elle caractérise surtout la fonction administrative et commerciale de la ville. Sur les
bords de Neretva, nous pouvons faire un tour d’orientation et surtout constater le mélange de
clochers et de minarets.
Après le déjeuner, nous nous enfonçons dans le quartier Peijecka et parcourons
l’ancien bazar turc du XVIIème siècle le long de la Neretva, bazar reconstitué pour les
touristes et où on trouve de tout ; en suivant la rue Kusundziluk Ulica on débouche sur le
vieux pont qui relie les deux rives de la Neretva construit en 1566 par ordre de Karadjoz Bey
par Hajrundin (disciple de Sinan). Il comporte un seul arche voûtée en dos d’âne de 27m de
portée à 20m au dessus de la Neretva.
Au deux extrémités du pont il y a deux tours :
- la tour Tara pourvue d’une poudrière
- la tour Halebija bastion quadrangulaire
Ce pont a connu bien des avatars :
- l’architecte Hajrundin en construit un premier qui s’effondra, la deuxième tentative fut
tout aussi infructueuse. Le bey appela l’architecte et lui dit que si la troisième tentative
échouait, il aurait la tête tranchée.
La troisième tentative tint jusqu’en 1991,. Le constructeur avait cependant prit la fuite à
titre de précaution. En 1991, lors du conflit orthodoxo-musulman, le pont fut détruit à
l’explosif avec comme argument : la séparation des deux communautés. A la fin du conflit
l’UNESCO entreprit de rebâtir ce pont à l’identique. Depuis il relie à nouveau deux
communautés qui ont beaucoup de mal à panser leurs plaies et à oublier le passé. Par
contre, le pont servait de plongeoir pour un concours de plongeon ( 20m de haut) pour les
jeunes de Mostar ; cette activité a été reprise, mais cette fois pour gagner de l’argent avec
les touristes qui payent le plongeur. Il ne plonge que lorsqu’il estime avoir assez encaissé.
C’est financièrement intéressant mais très dangereux. Nous sommes dans une ambiance
très particulière et parfois tendue, le conflit est terminé mais ce n’est pas vraiment la paix et
on a l’impression qu’une étincelle pourrait rallumer le conflit.
-5-
Retour à Dubrovnik par la vallée de la Neretva. Nous allons, le lendemain, changer
encore de pays en entrant cette fois au Monténégro, petit pays indépendant depuis … 3
semaines. Ici il faut encore présenter un passeport à la frontière à des policiers sourcilleux et
pointilleux.
Ce circuit va être particulièrement spectaculaire, nous commençons par les bouches du
Kotor. Cette fois le séisme qui a ravagé la région en 1979 est naturel : un tremblement de
terre de magnitude 7,2 sur l’échelle de Richter.
Nous découvrons le golfe du Kotor avec ses deux ilots de Sveti Djordje et Gospa od
Skrpjela ; le contournement du golfe paraît très long. Le titre de fjord ne convient que par la
configuration morphologique d’un golfe très étiré vers l’intérieur des terres, mais en réalité
c’est une vallée d’effondrement entre deux failles envahie par la mer. Elle offre un
magnifique abri stratégique pour les navires. Ce qui explique l’ancienneté de la ville de Kotor
au pied du massif lovcen, au fond du golfe. Celle-ci est dominée par le fort Sveti Ivars.
Cette ville naît sous le nom de Cattarum (illyro-romaine) elle devient byzantine après
l’effondrement de l’empire romain, puis slave, elle doit faire face à des attaques arabes au
IXème siècle ; puis elle s’allie avec les pirates d’Omis en 1167 avant de devenir une
république indépendante jusqu’en 1186, qui sera incorporée au royaume serbe. Les
vénitiens l’attaquent en 1318 et elle glisse dans l’orbite de Dubrovnik avant d’être incorporée
au royaume de Hongrie en 1388, de se proclamer à nouveau indépendante en 1391 et de
revenir sous la protection de Venise en 1420 où elle restera jusqu’en 1797. Elle va connaître
l’occupation napoléonienne puis autrichienne et de devenir yougoslave en 1918, et de
devenir indépendante après l’éclatement de la Yougoslavie en …2006.
La vieille ville est centrée sur le port mais à l’abri de ses murailles, on pénètre d’ailleurs
dans la ville par la porte ouest depuis les quais et on débouche sur la place de la tour
d’horloge (baroque du XVIIème), il y a des palais (le palais Pina est reconverti en banque) Et
le clou de la visite est la cathédrale Saint Tryphon (catholique) consacrée en 1166, à
l’architecture apportée par les moines bénédictins qui en ont fait un spécimen parfait
d’architecture romane, mais avec 2 tours reconstruites après le séisme de 1667 en style
renaissance et baroque.
J’ai connu cette église et cette ville en 1981, 2 ans après le terrible séisme de 1979 et
la reconstruction en a fait une ville magnifique qui a conservé son cachet original.
Le plan de la cathédrale est basilical, décoré de colonnes de marbre, le chœur
comporte un ciborium constitué de statuettes qui racontent des épisodes de la vie de Saint
Tryphon.
L’église Sveti Luka (style romano-byzantin) date de 1195, celle de Sveti Nikola est
moderne, l’église Ste Marie est une synthèse des styles roman et byzantin.
Nous somme en minibus et cela nous permet d’escalader le massif du Lovcén par une
route très étroite et qui serpente, ce qui nous permet d’avoir une magnifique vue sur la ville
et le golfe du Kotor. Après un col à 1.200m d’altitude nous atteignons la ville de Cetinje,
ancienne capitale du Monténégro qui nous révèle lors de la visite du palais Njegos ce que
put être le gouvernement du prince poète Pierre II précédé de l’illustre représentant de la
dynastie des Petrovic Njegos avec Pierre Ier. Le musée Nalmul évoque le souvenir de
Nicolas Ier, dernier roi du Monténégro à travers sa demeure très richement meublée.
Nous redescendons par l’autre versant du Lovcen et nous visitons la station balnéaire
de Budva qui offre le spectacle classique d’une riche station balnéaire estivale et qui a un
fort remarquable en bord de mer, riche d’une magnifique bibliothèque.
-6-
-
L’avant dernier jour étant un dimanche, nous allons assister au spectacle de danses
folkloriques de çilipi, les habitants revêtent leurs costumes traditionnels très colorés et
proposent musiques et danses serbo-monténégrines. Il y a une grande affluence et les
stands proposent de nombreux produits locaux. L’église, sur la place, montre encore des
stigmates du conflit serbo-croate avec des statues mutilées et une allégorie de la ville en
flamme et en ruine.
L’après-midi est livrée aux nostalgiques de Dubrovnik qui peuvent y flâner à leur aise et
mieux découvrir la perle de l’Adriatique.
Avant de nous embarquer pour Toulouse, le dernier jour, nous visitons une autre
station balnéaire/port la ville de Cavtât qui perd peu à peu son cachet au profit des
installations touristiques.
Cette Croatie du Sud offre des découvertes multiples et variées, il est bien plus
intéressant de se limiter à cette partie pour cette fois que de parcourir, trop vite, trop mal la
totalité d’un pays qui offre tout ce que l’on peut souhaiter en sites historiques,
géographiques, balnéaires, portuaires. Il faut espérer que les autochtones sauront garder la
tête froide et gérer sagement leur formidable patrimoine en évitant les dérapages que l’on
peut déjà constater dans certains commerces de Dubrovnik.
Mais l’ancienne Raguse n’était-elle pas le symbole de celle qui se vend au plus
offrant ?
Souhaitons un magnifique avenir à ce phénix qui renaît de ses cendres.
Michel Marty
-7-

Documents pareils