Au-delà de la science - Epoch Times | Print Archive
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Au-delà de la science 4 AU 1 7 J U I L L E T 2 0 1 6 | 9 www.EpoqueTimes.com De nouvelles pistes dans la recherche des insaisissables villages vikings Tara MacIsaac Époque Times Dans Au-delà de la science, Époque Times explore les recherches et les récits examinant les phénomènes et les théories qui posent un défi aux connaissances actuelles. Nous nous penchons sur les idées stimulant l’imagination et ouvrant de nouvelles possibilités. Partagez vos idées avec nous sur ces sujets, parfois controversés. CODROY VALLEY, Terre-Neuve-etLabrador – Une histoire transmise dans ma famille depuis des générations pourrait être un indice dans les recherches d’un village viking. Le seul village viking du Nouveau Monde confirmé jusqu’à maintenant par les archéologues se trouve à l’Anse-auxMeadows, sur la pointe nord de TerreNeuve, au Canada. Mais les Sagas vikings parlent d’autres expéditions de colonisation. Au cours de l’été 2015, les archéologues ont annoncé avoir trouvé des vestiges de présence viking – un âtre utilisé pour chauffer l’hématite brune, qui est la première étape de la production du fer – à Pointe Rosée, au sud de Terre-Neuve. Mon oncle, Wayne MacIsaac, était si excité qu’il m’a confié n’avoir pu fermer l’œil pendant trois jours. Il a senti que ces trouvailles confirmaient la théorie qu’il chérit, bien qu’elle soit ignorée de tous depuis longtemps, sur le fait qu’il aurait trouvé un ancien site viking près de Codroy Valley, son village. Ses tentatives précédentes pour attirer les archéologues sur ce site ont toujours échoué mais, maintenant, tout pourrait changer. Une équipe internationale d’archéologues devrait venir examiner le site en juillet 2016. Un bateau étrange Mon arrière-grand-père, le grand-père MacIsaac, avait l’habitude de parler d’un étrange bateau qui avait été trouvé dans la région de Codroy Valley lorsqu’il était enfant. Une tempête avait déplacé un haut fond à l’embouchure de la rivière Little Codroy, révélant un bateau de bois qui n’avait aucune ressemblance avec le style de construction navale connue par les gens du coin. Trois grands squelettes humains ainsi que des pointes de flèches en pierre avaient été découverts sous la structure. À cette époque, personne n’a pensé à préserver cette trouvaille comme artéfact archéologique. Mais, à partir du moment où MacIsaac s’est intéressé à la saga viking, il a commencé à faire des parallèles étonnants entre les descriptions d’un village viking et l’endroit où le bateau avait été trouvé. Une des histoires raconte que trois TARA MACISAAC/ÉPOQUE TIMES Wayne MacIssac se tient devant ce qu’il estime être les vestiges d’un mur de fortification viking. TARA MACISSAC/ÉPOQUE TIMES Vue d’une partie de ce que Wayne MacIssac croit être un village viking, une bande littorale où un bateau, possiblement d’origine scandinave, a été retrouvé il y plus d’un siècle. Vikings du village auraient été tués par des autochtones. MacIsaac se demanda si ces trois squelettes n’auraient pas pu être ceux de ces trois colons vikings. Les pointes de flèches en pierre présentes près des corps pourraient indiquer que les victimes auraient pu tomber sous les projectiles des archers autochtones. Les autochtones occupant ce territoire ne fabriquaient que des bateaux en peau d’animaux ou en écorce de bouleaux, ce qui indique que le bateau de planches était d’origine européenne. Cependant, il n’avait aucune ressemblance avec ce qui était connu par les colons français, irlandais, écossais ou anglais du temps de mon arrière-grand-père. MacIsaac a découvert que les sagas décrivent une chaîne de montagnes qui s’étendrait au nord d’un village. Les montagnes Long Range s’étendent effectivement au nord de Codroy Valley. Les sagas décrivent aussi une rivière qui se déverse dans un lac qui, lui-même, se déverse dans la mer; elles décrivent aussi une bande lit- TARA MACISSAC/ÉPOQUE TIMES Un monticule de forme carrée que Wayne MacIsaac attribue à une structure viking. ET_20160704_yp_v2.indd 9 torale de sable qui ne pouvait être traversée qu’à marée haute. Tout ceci, ainsi que d’autres détails des sagas, décrit une partie de la Codroy Valley. MacIsaac pense avoir trouvé l’endroit qui correspondrait le mieux à la description, il y a aussi découvert ce qu’il croit être les vestiges d’un ancien village. MacIsaac n’a pas divulgué l’endroit précis publiquement par peur que des archéologues amateurs viennent déranger les lieux. Mais, il m’y a emmenée. Au départ, il m’a montré ce qu’il croit être un mur de fortification mentionné dans les sagas. Après mille ans, il est difficile pour mes yeux inexpérimentés d’identifier avec certitude un mur qui aurait possiblement été construit avec des matériaux organiques. Ce que j’ai vu est une élévation du sol de plus d’un mètre, longue et étroite, qui s’étend sur des dizaines de mètres. Si ce monticule a jadis été un mur, il a été recouvert de terre et de végétation à un degré qui rend difficile la prise de photos qui pourraient montrer les formes qu’on peut discerner sur le terrain. Nous nous sommes déplacés à un autre endroit, où MacIsaac avait découvert des monticules et, plus précisément, un monticule qui paraît avoir une configuration artificiellement carrée. MacIsaac explique que, même si certains monticules du site peuvent s’être formés naturellement, la forme d’autres monticules – comme celui-ci – l’amène à croire que des structures vikings existent à cet endroit. Il a demandé à des résidents du coin, âgés entre 80 et 90 ans, s’ils avaient eu connaissance de structures construites localement depuis que les Écossais et les Français s’y étaient établis au début du XIXe siècle. Ils lui ont répondu que le territoire n’avait pas été utilisé, ce qui peut laisser à penser que les vestiges des structures de ce site ne sont pas modernes. Interprétations contradictoires Douglas Bolender, un archéologue de l’université de Boston au Massachusetts, ayant étudié le site de Pointe Rosée au cours de l’été 2015, a discuté avec MacIsaac à cette époque. Il était intrigué par sa théorie. «Il pourrait y avoir une colonie viking dans la Codroy Valley (plus de fouilles doivent certainement être faites)», m’a-t-il écrit dans un courriel. «Mais, je ne baserais pas cela sur les descriptions de la saga. Elles sont trop vagues et contradictoires», a-t-il indiqué. MacIsaac a dit au sujet des sagas : «Il existe des versions et des traductions différentes, certaines d’entre elles incluent des détails que d’autres n’ont pas.» Les détails qu’il a trouvés qui concordaient avec le site de Codroy Valley ont été extraits de différentes versions. Cette colonie que les sagas décrivent s’est formée grâce à Thornfinn Karlsefni (9801007), qui a mené une expédition de colonisation dans le Nouveau Monde après la découverte du territoire par Leif Eriksson. Le village de Karlsefni est décrit dans la Saga d’Eirik le Rouge : «Karlsefni est parti vers le sud le long de la côte, avec Snorri et Bjarni et le reste de la compagnie. Ils ont navigué longtemps jusqu’à ce qu’ils arrivent à une rivière qui se jetait dans un lac et de là dans la mer. Il y avait de grands bancs de sable au-delà de l’embouchure de la rivière et ils ne pouvaient pénétrer la rivière qu’à marée haute. Karlsefni et ses compagnons ont navigué dans la lagune et ils ont nommé cette terre Hóp (cuvette de marée). Ils ont trouvé des champs de blé sauvage dans les terres basses et des vignes dans les collines. Tous les ruisseaux regorgeaient de poissons. Ils ont creusé des fossés à la hauteur des marques de marée haute et, lorsque la marée est descendue, il y avait du flétan dans les fossés. Il y avait plusieurs espèces de chevreuils dans la forêt.» Cet extrait est un passage de la traduction de Keneva Kunz : «Hóp» (Le lagon des marées), tiré de La saga d’Eirik le Rouge, publié en 2000 et traduit de l’anglais par l’équipe des Grands Mystères de l’histoire canadienne. La version anglaise des volumes Hreinsson a été publiée en 1997. Ces documents font partie des Sagas des Islandais et constituent, selon Boender, les récits principaux au sujet des colonies secondaires de Karlsefni. «Les gens ont utilisé ce texte pour localiser la colonie presque n’importe où sur la côte est américaine», dit Bolender. «En 1830, Carl Refn situait ces endroits à Cape Cod et au Rhode Island. D’autres les ont situés près de Boston, au Maine, en Nouvelle-Écosse et même sur la côte pacifique de la Colombie-Britannique!» Il a aussi noté que les vignes, mentionnées dans l’histoire, font référence au raisin, qui ne pousse pas à Terre-Neuve. Il a demandé à des botanistes, du Centre de données sur la conservation du Canada atlantique, ce qu’ils pensaient des références au raisin. Pourraient-elles décrire une plante qui aurait existé à Terre-Neuve il y a 1000 ans, particulièrement dans la région de la Codroy Valley? Le botaniste David Mazerolle a répondu dans un courriel : «Notre raisin indigène (le raisin Riverbank, Vitis riparia) ne se retrouve pas à Terre-Neuve et, selon moi, il est fort peu probable que des espèces aient pu croître là, il y a mille ans.» «Il y a quelques mois, j’ai aussi entendu une histoire similaire concernant ce même village viking dans une vallée où il y avait du “raisin”. La théorie était que cette description pourrait indiquer un endroit situé dans la vallée de la rivière Miramichi, au Nouveau-Brunswick, qui supporte la croissance du raisin Riverbank.» Suite en page 10 (VIKINGS) 2016-07-06 10:06 PM