Infobiblio du mois de novembre 2016 Six

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Infobiblio du mois de novembre 2016 Six
Immeuble Les Gémeaux
131, avenue De Lattre de Tassigny
Centre Ville
Six-Fours
83140 Six-Fours
Tel: 04 94 74 77 17
Infobiblio du mois de novembre 2016
Coup de cœur parmi les nouveautés du mois
Clémentine Beauvais - Songe à la
douceur
À 14 ans, l'espace d'un été, Tatiana tombe
passionnément amoureuse d'Eugène, un ami du
copain de sa sœur, Lensky. Mais du haut de ses 17
ans, Eugène professe une vision de la vie désabusée
et définitive. L'amour, il n'y croit pas et, pour leur
bien, il l'explique à Tatiana et le démontre à
Lensky. Dix ans plus tard, Tatiana et Eugène se
croisent par hasard dans le métro. Surprise, leurs
cœurs battent encore l'un pour l'autre. Peuvent-ils
reprendre et corriger leur histoire inachevée ?
Adapter Eugène Onéguine pour en faire une étude
de mœurs drôle et actuelle, rédigée en vers libres,
voilà une sacrée gageure ! Avec aplomb,
Clémentine Beauvais ne se refuse aucune liberté,
intervenant comme il lui chante dans son récit, et
réussit une comédie romantique moderne et
pétillante. La forme, surprenante au premier
abord, épouse le fond
avec une pertinence
qui s'impose
naturellement.
Typographie,
disposition du texte,
références, ruptures de
registre, permettent
des nuances et des
modulations tout en
vivacité et légèreté. La
construction en
retours en arrière,
assez classique,
concourt à maintenir la tension. L'exploration des
sentiments est d'une belle justesse, depuis les
frémissements adolescents jusqu'aux hésitations
adultes, et le tout est porté par un humour et une
ironie délicieux.
Jean-Paul Dubois - la succession
de médecine, Paul préfère partir en Floride pour
s'adonner à ses deux passions : la pelote basque et
les vieilles voitures. La mort de son père le conduit
Paul Katralikis est le dernier des membres d'une
dynastie dont le point commun est d'avoir été
médecins... et de s'être suicidés. Après ses études
Horaires
Bibliothèques adultes :
Lundi de 14h30 à 17h30
Mardi de 9h à 11h30
Mercredi de 14h30 à 17h30
Vendredi de 14h30 à 17h30
Samedi de 9h à 11h30
Juillet - Août : mardi et samedi de 9h à 11h30
Bibliobus : de 9h à 11h
Mardi : les Lônes
Jeudi : le Brusc
Vendredi : Carrefour market
Prêt à domicile sur simple appel au 04.94.74.77.17
à revenir en France,
dans sa maison
d’enfance, et à
reprendre le cabinet
médical. Il découvre
deux mystérieux
cahiers où sont
consignés les
traitements
administrés à certains
malades. Sera-t-il
amené à faire de
même ?
Henning Mankell - les bottes suédoises
Médecin suédois retraité, Fredrik Welin a choisi de
vivre sur une île de la Baltique. Une nuit, sa
maison familiale brûle, le contraignant à habiter
une vieille et inconfortable caravane. Les relations
de voisinage sont rares, l’ancien facteur est
cependant un visiteur fidèle. Une journaliste entre
dans la vie de Fredrik, sa fille au caractère
imprévisible le rejoint et, après d’inquiétantes
révélations, l’entraîne à Paris. D’autres incendies se
déclarent. Qui en est responsable ?
La recherche du coupable, ses motivations, se
fondent dans l’analyse psychologique approfondie
de personnages, souvent marginaux, dont le
quotidien rude s’inscrit dans la géographie
insulaire des grands espaces glacés nordiques. Cet
ultime roman de Henning Mankell donne une
suite aux "Chaussures italiennes". C'est aussi une
incantation à la beauté de la nature, aux souvenirs,
à l’évocation obsédante de la vieillesse et de la
mort du narrateur. Ecrit à la première personne en
phrases courtes et précises, ce récit intimiste et
lent où le héros, affamé de tendresse, s’enlise et se
complaît dans une solitude nourrissante et
destructrice, où le bilan négatif de sa vie est éclairé
par l’espérance d’une transmission, imprègne le
lecteur d’une mélancolie palpable.
Dans ce sombre et beau texte, Jean-Paul Dubois
oppose le monde léger où cohabitent jeu, argent ,
amitié et amour et celui, lourd, de la maladie et de
la mort. Les amis, une maîtresse passagère, les
souvenirs de famille – et un chien fidèle – étouffent
la liberté d'agir et de penser du héros. Dans une
atmosphère d'échec permanent, la mort pour soi et
pour les autres apparaît alors comme la seule
échappatoire possible, voire une philosophie. Une
succession n'est pas seulement affaire de
transmission de biens matériels mais une lignée
dont il est parfois difficile de se libérer. Une fin
inattendue donne tout son sens au roman.
Info-biblio du mois de juin 2016
Leila Slimani - Chanson douce
Prix Goncourt 2016
Extrait de l'article de Grégoire Leménager publié
le 03 novembre 2016 dans le Bibliobs
Pour les sujets légers, il faudra repasser. Ce jeudi 3
novembre, au menu des jurés de l'Académie
Goncourt, c'était «infanticide, suicide, génocide et
cannibalisme», comme l'a résumé Pierre Assouline
sur son compte Twitter. Lui et ses compères
devaient en effet choisir entre quatre romans qui ne
sont pas exactement des feel good books. Quelle
époque, mes amis, quelle époque.
Les jurés Goncourt ont choisi l'infanticide par six
voix, au premier tour, contre deux voix pour Gaël
Faye (le génocide rwandais), une voix pour
Catherine Cusset (le suicide d'un ami) et une pour
Régis Jauffret (le cannibalisme au féminin).
L'infanticide, c'est celui commis par une nourrice
presque parfaite dans le deuxième roman de Leïla
Slimani, dont on vous avait dit tout le bien qu'on
pense ici à sa sortie. Sa «Chanson douce»
(Gallimard), qui a la noirceur tranchante d'un
roman de Simenon, analyse en effet
impeccablement la condition de la nourrice, cette
domestique du XXIe siècle dont personne ne parle
jamais nulle part.
Résumé de nos bibliothécaires
Désireuse de reprendre le chemin des prétoires,
Myriam convainc son mari de prendre une
personne pour s’occuper de leurs deux enfants.
Après une sélection drastique, Louise entre dans
leur quotidien, prend des initiatives et devient
rapidement indispensable. La prise de conscience
est tardive, mais le couple cherche bientôt à
s’émanciper des pouvoirs de leur nounou.
Le roman s’ouvre sur le drame et, très vite, Leïla
Slimani déroule l’histoire d’un couple ordinaire,
cherchant l’épanouissement professionnel et le
confort moral grâce à une nounou idéale. Avec
méticulosité, cette femme obsessionnelle à la vie
cabossée, construit patiemment son nid ; un
mécanisme insidieux dont l’auteur de "Dans le
jardin de l’ogre", scrute avec vigilance le
développement, instillant tout au long du récit un
sentiment d’inexorabilité. Tout est dit : le manque
de reconnaissance de la femme au foyer, la fragile
frontière entre employeur et employée, le délicieux
sentiment d’abandon, le monde des enfants et
celui de ces femmes de l’ombre qui les élèvent. Un
mélange
d’innocence et
de tendresse, de
tension et
d’obsession
irrigue ce livre
sensible et
profond,
orchestré avec
une grande
maîtrise, tant
dans l’écriture
sobre et
élégante que
dans la
psychologie
fouillée de tous
les personnages.
Un roman marquant.
Et bien d’autres encore que vous pourrez découvrir sur place ou sur le site www.cbpt83.com (où
nous trouver – Six-Fours – nouveautés adultes – mois en cours)