Titre : Invictus - La cité du livre échange
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Titre : Invictus - La cité du livre échange
Titre : Invictus Pays : Etats-Unis Date de sortie : 13/01/2010 Durée : 2h12 Réalisateur : Clint Eastwood Scénario : Anthony Pechman Acteurs : Morgan Freeman, Matt Damon, Scott Eastwood, Tony Kgoroge… Genre : Drame, Biopic, Historique Résumé : En 1994, l'élection de Nelson Mandela consacre la fin de l'Apartheid, mais l'Afrique du Sud reste une nation profondément divisée sur le plan racial et économique. Pour unifier le pays et donner à chaque citoyen un motif de fierté, Mandela mise sur le sport, et fait cause commune avec le capitaine de la modeste équipe de rugby sud-africaine. Leur pari : gagner la Coupe du Monde de Rugby organisée sur le sol sud-africain en 1995... Commentaire : Clint Eastwood, qui enchaîne les films à une cadence infernale (Woody sort de ce corps) s’attaque cette fois-ci à un sujet délicat. Adapté d’un roman de John Carling, Playing the enemy : Nelson Mandela and the game that made a nation, Invictus raconte comment Nelson Mandela s’est servi du rugby pour unifier l’Afrique du Sud. Une stratégie ambitieuse à l’époque sachant que la population noire, majoritaire dans le pays, n’a d’yeux que pour le football, le rugby représentant pour eux, un symbole de l’ancien pouvoir. S’appuyant sur un Morgan Freeman (tout en retenue) au sommet de son art et un Matt Damon blondinet à souhait, Eastwood signe un film émotionnellement fort. Bien aidé, il est vrai, par une bande son haut de gamme mais aussi par une véritable (trop grande ?) simplification de l’action. Car c’est là que le film atteint ses limites. Eastwood ne nous offre en effet qu’une vision partielle et restreinte de la situation du pays. La victoire en Coupe du Monde n’a pas réglé tous les problèmes et il existe encore actuellement (15 ans après !) d’énormes disparités au sein de la population. Ceci dit, on se laisse totalement embarquer par cette histoire prompte à de nombreux moments de bravoure et de liesse populaire. Des moments de vérité qui montrent également que Clint Eastwood est un cinéaste assez talentueux pour ne pas faire basculer l’action du côté larmoyant. Par contre, côté ballon ovale, la maîtrise est moins perceptible et Eastwood et Matt Damon font ce qu’ils peuvent pour paraître crédibles dans un sport totalement inconnu pour eux. Attention tout de même monsieur Eastwood à user du ralenti avec parcimonie, de peur de frôler la faute de goût… Clint Eastwood s’empare donc d’un sujet complexe, peut-être même un peu trop pour n’être traité qu’en seulement deux heures. Mais le cœur y est, et l’on sent bien tout au long du film l’envie et l’investissement du réalisateur qui continu ainsi de nous surprendre et signe avec Invictus, un film incomplet mais particulièrement fort et émouvant. -MWInvictus est un court poème de l'écrivain William Ernest Henley qui fut cité à de très nombreuses reprises dans la culture populaire et qui contribua à le rendre célèbre. Le titre latin signifie « invincible » et se fonde sur la propre expérience de l'auteur puisque ce poème fut écrit en 1875 sur son lit d'hôpital, suite à son amputation du pied. A l’origine, ce poème ne possédait pas de titre, celui-ci fut ajouté par Arthur Quiller-Couch en 1900. William Henley disait lui-même que ce poème était une démonstration de sa résistance à la douleur consécutive à son amputation. Out of the night that covers me, Black as the pit from pole to pole, I thank whatever gods may be For my unconquerable soul. In the fell clutch of circumstance I have not winced nor cried aloud. Under the bludgeonings of chance My head is bloody, but unbow'd. Beyond this place of wrath and tears Looms but the Horror of the shade, And yet the menace of the years Finds and shall find me unafraid. It matters not how strait the gate, How charged with punishments the scroll, I am the master of my fate: I am the captain of my soul. Depuis l'obscurité qui m'envahit, Noire comme le royaume de l'enfer, Je remercie les dieux quels qu'ils soient Pour mon âme indomptable. Dans l'étreinte féroce des circonstances, Je n'ai ni bronché ni pleuré Sous les coups de l'adversité. Mon esprit est ensanglanté mais inflexible. Au-delà de ce monde de colère et de larmes, Ne se profile que l'horreur de la nuit. Et pourtant face à la grande menace Je me trouve et je reste sans peur. Peu importe combien le voyage sera dur, Et combien la liste des châtiments sera lourde, Je suis le maître de mon destin, Je suis le capitaine de mon âme.