premiere L_correctio.. - Tutorat-hg

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Corrigé du DST
Etude d’un ensemble documentaire : les conditions de vie du monde ouvrier et
du monde bourgeois et le combat social
Questions
1. En quoi le logement reflète-il le mode de vie bourgeois et ouvrier ?
Les deux photographies montrent que le logement est le reflet du mode de vie des deux
catégories sociales caractéristiques de l’industrialisation, la bourgeoisie et le monde
ouvrier.
Sur la première photographie, on voit une femme baignant son mari dans la pièce
à vivre de leur foyer. Sur la deuxième, on voit une femme aisée lisant dans son salon,
avec près d’elle son chat. Leurs activités quotidiennes différent : l’une s’affaire à des
activités purement terre à terre, l’autre prend le temps de s’adonner à ses loisirs.
La pièce à vivre de la maison n’a pas la même fonction. Chez l’ouvrier, on y fait
tout : on se lave, on se chauffe, on s’y habille, on y cuisine, et peut-être même qu’on y
dort. La femme de la bourgeoisie lit dans son salon, qui ne semble être qu’un lieu de
plaisir : on y voit un piano, des livres, des bibelots. Il y a sûrement d’autres pièces dans
cet appartement (chambres, cuisine, salle de bain). La pièce est spacieuse et permet d’y
recevoir du beau monde, lors de dîners ou soirées.
Le mobilier aussi souligne la différence entre les deux classes sociales. L’ouvrier
n’a que quelques meubles et tous utilitaires : quelques chaises, un buffet, un poêle, une
bassine en fonte. L’appartement bourgeois montre plusieurs chaises et fauteuils
confortables, des tables hautes et basses, une cheminée, un grand miroir, un lustre et un
abat-jour. Le mobilier est varié et raffiné.
La décoration est simple dans la famille ouvrière, mais on sent le désir de rendre
cette unique pièce à vivre agréable et joli : du papier fleuri décore le mur, des rideaux
encadrent la fenêtre, un lustre éclaire la pièce quelques cadres sont attachés au mur. La
décoration est aussi soignée dans l’intérieur bourgeois : on y voit des moulures au
plafond, des cadres, un pendule sur la cheminée, des bibelots nombreux, un bouquet de
fleur sur le piano, un grand tapis et même des plantes vertes ! Chacune des deux
familles, à sa mesure, tente de rendre la pièce agréable.
2. Comment le travail en usine est-il perçu par le patronat et le prolétariat ?
Le patronat, dont le baron Alphonse de Rothschild, grand banquier du XIXème siècle
est un parfait exemple, considère que le travail en usine est un bien pour les ouvriers. Le
travail, selon lui, permet de les occuper à des choses utiles et non futiles et malsaines,
comme « boire » ou aller « au cabaret »…seuls loisirs que semble envisager ce patron
pour ses employés !
Pour lui, les ouvriers veulent « travailler le temps qu’ils jugent utile à leurs besoins et
à ceux de leurs enfants » et ce serait l’Etat qui les force[rait] tous à ne travailler que huit
heures », contre leur grès (travailler plus, pour gagner plus).
Il convient toutefois que certains souhaitent bénéficier de la loi des huit heures, mais
il méprise ces derniers qualifiés de « mauvais ouvriers », de « paresseux » et
d’ « incapables ».
Les « bons ouvriers » eux acceptent leurs conditions de travail. Ils « sont très satisfaits
de leur sort », « ils ne se plaignent pax du tout ». Ils n’adhérent donc pas au
« socialisme » et ne se syndiquent pas pour défendre leurs droits.
Pourtant l’affiche la CGT (Confédération générale du travail) montre les
revendications des ouvriers qui en grand nombre souhaitent que la loi des 3X8 soit votée
(8h de travail, 8h de loisirs, 8h de sommeil sur 24h). En effet, les conditions de travail
sont encore particulièrement pénibles dans la plupart des branches industrielles :
cadences infernales, pression des contremaîtres, bruit, poussière…Le travail ne permet
pas à l’ouvrier de se réaliser.
3. Quelles sont les préoccupations quotidiennes des deux catégories
sociales ?
Les deux extraits de Germinal d’Emile Zola permettent de mettre en parallèle le réveil de
deux familles au XIXe siècle, l’une ouvrière, l’autre bourgeoise et de souligner que leurs
préoccupations quotidiennes divergent radicalement.
Chacune des deux familles est préoccupée par l’argent. L’une pour le faire
fructifier et ne pas trop en dépenser si « la tempête de la nuit » avait fait des « dégâts »
sur leur patrimoine immobilier, l’autre pour en trouver. La Maheude affirme qu’elle est
« sans le sou ».
Chacune des deux familles est préoccupée par des besoins alimentaires. Mais une
y répond facilement en s’offrant un petit déjeuner copieux fait de « brioche » et de
« chocolat » alors que l’autre « tromp[e] [sa] faim avec des feuilles de choux bouillies »…
seule nourriture encore sous la main quand le buffet est « vide ».
Chacune des deux familles veut satisfaire les envies de ses enfants. Dans la
famille bourgeoise, la jeune fille de la maison, appelée « Mademoiselle » est servie
prestement par du personnel, dont Mélanie, « la cuisinière ». Alors que dans la famille
ouvrière, il n’est pas évident de nourrir dix bouches dont « sept enfants ». « Les petits
demand[e]nt des tartines » que leur mère et leur père ne peuvent leur offrir et pourtant
un grand nombre de personnes travaille dans ce foyer mais à eux tous, ils n’apportent
que « neuf francs ».
La famille ouvrière est préoccupée par sa condition de vie misérable, qui se
ressent par une santé fragile (« l’eau qui donnait des coliques »), un aspect physique
délabré (« figure longue (…) déjà déformée à trente-neuf ans ». L’aspect physique soigné
de Mme Grégoire, habillée de « pantoufles et peignoir en flanelle », avec une « grosse
figure poupine » et des cheveux éclatants montre que sa condition de vie est saine et
qu’elle lui profite.
Toutes ces préoccupations sont une source d’angoisse permanente pour la famille
ouvrière qui compte les jours qui les séparent de la paye, qui ne savent pas au quotidien
comment joindre les deux bouts.
4. Que revendique la CGT ? Qui semble s’y opposer ?
Le prolétariat en casquette à gauche de l’affiche s’oppose fermement au patronat
en manteau et haut de forme à droite sur la maîtrise du temps, la journée de huit
heures. L’aiguille de l’horloge tourne à l’avantage de la bourgeoisie mais la corde qu’elle
tient pour la faire tourner va bientôt s’effilocher, alors que celle des ouvriers est en
parfait état. L’enjeu pour la CGT est de permettre aux ouvriers d’avoir enfin une vie de
famille. Pour le patronat, cette vie de famille n’existe pas, le temps libre pour les ouvriers
n’est que synonyme de boisson et de « cabaret ».
5. Quels mouvements politiques semblent se préoccuper du monde
ouvrier ? Que proposent-ils ?
Sur ce dessin de Galantara, on distingue une femme tenant un grand drapeau
rouge symbole du communisme. Le document évoque également le moyen de parvenir à
un progrès social : la violence dans le cadre de la révolution. Un grand couteau est planté
dans le ventre de la « bête » c'est-à-dire pour les communistes le bourgeois symbolisé
par un gros ventre. Des pièces s’écoulent de sa blessure pour mieux dénoncer l’avarice
de la bourgeoisie. On peut également évoquer les anarchistes qui par des méthodes
identiques souhaitent établir une société sans classe mais aussi sans Etat. Pour ces deux
mouvements, le combat social ne se comprend que dans le cadre de la violence de la
révolution.
Réponse organisée.
Entre 1850 et 1939, deux catégories sociales se développent dans le cadre de la
Révolution industrielle que connaissent l’Europe et les EU. Les ouvriers, appelés aussi
cols bleus à cause de leur uniforme, se définissent par des conditions de vie dans
l’ensemble assez similaires mais avec des évolutions et un travail manuel principalement
dans l’industrie. La bourgeoisie est constituée par une assez grande diversité de
situations sociales de la haute bourgeoisie détentrice d’importants capitaux à la petite
bourgeoisie représentée notamment par les commerçants. L’écart de niveau de vie entre
ces deux catégories sociales est au XIXème siècle particulièrement important. De façon
concomitante, le monde ouvrier s’organise pour réclamer de façon parfois violente une
amélioration de sa situation.
Alors, en quoi les inégalités entre les conditions de vie du monde ouvrier et du
monde bourgeois au XIXème siècle sont-elles à l’origine du combat social ?
1. Des différences de modes de vie .
A. Le logement.
L’ouvrier : logement modeste, peu de décoration, souvent une seule pièce fonctionnelle
(voir doc 1). Sur la période, une évolution notable avec la croissance urbaine : Ex à Paris
avec les travaux du baron Haussmann, l’ouvrier doit partir en périphérie. L’ouvrier est
locataire.
La bourgeoisie : Grande diversité de logements : Haute bourgeoisie (hôtels particuliers à
Paris). Moyenne bourgeoisie (doc 1) pièces avec diverses fonctions : salons, salle à
manger, salles de bain. Logement confortable, importante décoration (plante, tableaux,
miroirs)
Point commun : des objets futiles dans les logements bourgeois. Le bourgeois est
propriétaire.
B. Le travail.
L’ouvrier : évolution sur la période. Une certaine déqualification surtout à partir du début
XXème siècle avec l’application du taylorisme. Le travail ne constitue qu’un moyen de
faire vivre sa famille. Conditions de travail difficiles : horaires (10 à 12h) au XIXème
siècle, cadences, bruit…Mais fordisme : meilleurs salaires
La bourgeoisie : application des principes du libéralisme (doc 2). Rien ne doit entraver la
liberté d’entreprendre. Recherche du profit et de la productivité. Pression sur les salaires.
Mais à nuancer : le paternalisme de Schneider ou Siemens.
2. Des préoccupations et des aspirations différentes qui conduisent à des
revendications parfois violentes.
A. Des préoccupations éloignées.
L’ouvrier : La principale préoccupation des ouvriers : faire vivre sa famille (doc 3).
Difficultés à cause des salaires bas, lois d’Engel.
La bourgeoisie : préserver le patrimoine (doc 3), défense des valeurs bourgeoises
(éducation, travail → méritocratie). Modèle de la société industrielle. Conserver le
monopole économique et politique.
B. Un combat social indispensable ?
Montée du marxisme et de l’anarchisme. Point commun : faire la Révolution pour une
égalité sociale → utilisation de moyens violents (doc 5)
D’autres groupes politiques comme les socialistes défendent une action plus réformiste
(Jaurès)
→ Evolution de la situation ouvrière sur la période grâce en particulier à l’action des
syndicats (doc 4) et des partis socialistes. Mise en place progressivement d’une
législation sociale qui permet aux ouvriers d’accéder aux loisirs (ex 1936 : en France les
congés payés)
Ou action particulière de Bismarck en Allemagne pour acheter la paix sociale.
Cl° :
Les fortes différences qui existent entre le monde ouvrier et le monde bourgeois
tendent toutefois sur la période 1850 1939 à se réduire grâce à l’augmentation générale
du niveau de vie. Cependant, l’action sociale sous l’égide de différents mouvements
violents (communistes et anarchistes) ou réformistes (socialistes et syndicalistes) ont
également permis de faire progresser la situation des ouvriers dans l’ensemble du monde
occidental.