QUELLE PLACE POUR L`AVOCAT AVEC L`ÉVOLUTION DU DROIT
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QUELLE PLACE POUR L`AVOCAT AVEC L`ÉVOLUTION DU DROIT
Anne Bauler (Bauler&Lutgen) : QUELLE PLACE POUR L’AVOCAT AVEC L’ÉVOLUTION DU DROIT DE LA SANTÉ ? ANNE BAULER, ASSOCI.E CHEZ BAULER & LUTGEN SPÉCIALISÉE DANS LES DOMAINES DU DROIT DE LA SANTÉ, ÉVOQUE POUR NOUS LES NOUVELLES LOIS PORTANT SUR LE DOMAINE MÉDICAL ET CE QU’ELLES VONT CHANGER POUR LES AVOCATS AU LUXEMBOURG. INTERVIEW. L’ANNÉE 2014 A CONSACRÉ UN DOMAINE SPÉCIFIQUE DU DROIT DE LA SANTÉ : CELUI DES DROITS DES PATIENTS – QU’EN PENSEZ-VOUS ? Effectivement, deux grandes lois ont été adoptées par la Chambre des Députés au courant de l’été 2014 en matière de santé et plus particulièrement de droits des patients. La première concerne la directive 2011/24/UE du Parlement européen et du Conseil du 9 mars 2011. La loi du 1er juillet 2014 a transposé dans notre droit national cette directive relative à l’application des droits des patients en matière de soins de santé transfrontaliers. Les soins de santé transfrontaliers y sont définis comme étant des soins dispensés ou prescrits au profit d’un patient dans un Etat membre autre que celui où il est affilié. La loi du 1er juillet 2014 a créé un cadre communautaire spécifique permettant l’accès à des soins de santé transfrontaliers sûrs, de qualité élevée, qui encourage la coopération en matière de soins de sant. entre les Etats membres dans le respect des compétences nationales concernées. La seconde loi d’importance est la loi du 24 juillet 2014 relative aux droits et obligations du patient, portant création d’un service national d’information et de médiation dans le domaine de la santé. L’une des innovations de cette loi réside dans le fait d’avoir réuni en un seul texte les droits des patients qui se trouvaient épars tant dans la loi du 28 août 1998 sur les établissements hospitaliers, que dans le Code de déontologie médicale, ainsi qu’en jurisprudence. Sont notamment concernés le droit à l’information, le droit au dossier médical, le droit à la confidentialité et le secret professionnel. L’autre innovation de cette loi réside dans la création d’un service national d’information et de médiation dans le domaine de la santé. La médiation est un processus au cours duquel des parties tentent de trouver une issue extrajudiciaire à leur différend avec l’aide d’un médiateur. LA PRÉSENCE DU MÉDIATEUR N’EXCLUTELLE PAS CELLE DE L’AVOCAT ? La médiation n’a jamais exclu l’assistance de l’avocat. Elle l’a tout au plus, parfois, rendue moins n.cessaire en raison de l’état d’esprit prédominant des parties en cause. En matière de santé, la médiation se situe dans un domaine très spécifique où le fait générateur de la responsabilité médicale ne peut pas être imputé au patient, (ou que très rarement dans le cadre d’un partage de responsabilité). Dès lors, la médiation ne peut en aucun cas conduire à une renonciation excessive par le patient, à ses droits. De plus, dans le cadre de la loi du 24 juillet 2014, la médiation devrait conduire à la conclusion d’une transaction au sens de l’article 2044 du Code Civil ce qui signifie que cette transaction est un contrat qui termine une contestation née ou prévient une contestation à naître. A priori une transaction, une fois conclue, s’oppose à toute discussion sur les éventuelles aggravations de l’état de santé du patient ce qui risque de susciter des questions juridiques majeures. Indéniablement, la signature d’une telle convention doit faire l’objet d’une information spécifique et d’un accompagnement de la part d’un professionnel, entre autre du droit. PARLEZ-NOUS DE VOTRE PARCOURS EN QUELQUES MOTS : J’exerce la profession d’avocat depuis bientôt 25 ans et suis entrée au cabinet Bauler en 1993. Celui-ci est devenu Bauler&Lutgen en 2011. L’étude est à ce jour constituée de 3 associés : Jean-Marie Bauler, Jean Lutgen et moi même. Nous avons récemment emmenagé dans de nouveaux locaux, plus grands et mieux adaptés pour accueillir une équipe qui se compose de 11 personnes dont 8 avocats. Au sein du cabinet Bauler&Lutgen, je m’occupe principalement des affaires tombant sous l’application du droit civil, notamment du droit des contrats et du droit des personnes, ainsi que des affaires portant sur la responsabilité médicale. Egalement conférencière, j’ai donné et organisé différentes conférences notamment en matière de droit médical et d’indemnisation du préjudice corporel. J’enseigne par ailleurs le droit des assurances dans le cadre des cours complémentaires en droit luxembourgeois permettant l’accès à la formation d’avocat au Grand-Duché.