Paracontact 1/2015

Transcription

Paracontact 1/2015
No 1
mars 2015
Para contact
spv.ch
Édition
«Publicare – le fournisseur performant
de sondes vésicales. Le n° 1 en Suisse.»
Association suisse des paraplégiques
Kantonsstrasse 40, CH-6207 Nottwil
Tél. 041 939 54 00, fax 041 939 54 09
[email protected]
CP60-12400-3
Cornel Villiger, sportif de compétition
Équipe rédactionnelle:
Ruedi Spitzli, Urs Styger, Felix Schärer,
Erwin Zemp, Evelyn Schmid, Gabi Bucher
Rédaction: Thomas Troger, Dr en droit
Traduction: Sonia Bretteville,
Anne Debever Hilfiker
Mise en page et administration
des annonces: Tina Achermann
Photos: ASP, Urban Kägi, fotolia.com,
Journal de Morges, Aude Jardin, Sepp
Pörnbacher, Jodufroue Willisau, René
Vonlaufen, Andrea Grossen, IPC Athletics,
Swiss Paralympic, Brigitt Willimann,
Urs Huwyler, Fabian Emmenegger, Daniel
Streit, Nick Sigg, Luca Spiller, Mike Bucher,
Monika Geesing-Beck, Hansruedi Fitze, FSP
Impression: Brunner SA, Kriens
Tirage:8600 exemplaires en allemand
4650 exemplaires en français
Sommaire
Éditorial
Le sport fait bouger
5
Nouvelles de l’Association
Interview avec Urban Kägi
Gâteaux des rois, chansons et raclette
6
12
Conseils juridiques
Directives anticipées du patient
17
Dernier délai de rédaction du
prochain numéro: 2 avril 2015
33e année, paraît tous les trois mois
Médecine et sciences
Spina-bifida18
Président
Christian Betl
Directeur
Thomas Troger, Dr en droit
Téléphone 041 939 54 00
mes
m
o
s
s
u
us, no der –
o
n
z
e
l
Appe our vous ai .
là p 484 10 00
056
●
●
●
Vos avantages
La livraison est effectuée directement à votre
domicile: sans frais de port, par courrier A dans un
emballage neutre.
Vos moyens auxiliaires pour l’incontinence, y compris
les accessoires, sont disponibles chez nous et prêts
à être expédiés.
Publicare se charge de la facturation avec votre
assurance.
Simplicité. Discrétion. Expérience.
Conseils Vie
«Ma paraplégie m’a vraiment sauvé la vie»
Sport suisse en fauteuil roulant
Ruedi Spitzli, chef du département
Téléphone 041 939 54 11
Culture et loisirs
Culture et loisirs
Urs Styger, chef du département
Téléphone 041 939 54 15
Journée Swiss-Trac dans le val d’Aegeri
24
Nouvelle offre de voyages à compter de 2016
26
Conseils juridiques
Michael Weissberg, Dr en droit,
chef du département
Téléphone 032 322 12 33
Sport suisse en fauteuil roulant
CM de paracyclisme UCI 2015
30
Centre Construire sans obstacles
Felix Schärer, chef du département
Téléphone 062 737 40 00
IPC Athletics Grand Prix: 29 – 31 mai 2015
34
Conseils Vie
Suisse alémanique:
Erwin Zemp, chef du département
Téléphone 041 939 54 04
Construire sans obstacles
Suisse romande:
Téléphone 079 418 73 29
Suisse italienne:
Téléphone 091 682 10 20
À table en moins de deux
La rédaction n’est pas responsable des manuscrits et livres qui
lui sont envoyés sans qu’elle les ait demandés. En application
du régime juridique de la presse, la rédaction est seulement
responsable des rapports munis du nom ou signés de l’auteur.
Tous droits d’auteur réservés pour les articles parus dans la
revue. Toute reproduction nécessite l’approbation de la rédaction. Les articles étrangers ne représentent pas toujours l’avis
de la rédaction.
3 · Paracontact 1/2015
38
Éclairages et informations
Saviez-vous, que …
Dans cette publication, le genre masculin
est utilisé sans discrimination, dans le seul but
d’alléger le texte.
Publicare AG | Täfernstrasse 20 | 5405 Dättwil
Téléphone 056 484 10 00 | Téléfax 056 484 10 05
[email protected] | www.publicare.ch
22
Participez à notre cours
d'initiation au golf durant
le «sun, fun and SPORT»
en août 2015.
46
Tiennent compte de vos
besoins individuels
Les troubles de la défécation
se manifestent de différentes façons.
Qufora® est une marque déposée de MBH-International A/S.
Qufora®
Systèmes d’irrigation
tème
Le sys onvient
ec
qui m mieux !
le
MBH
Les systèmes d’irrigation Qufora®
comprennent une large gamme de
produits pouvant être choisis en fonction
de votre situation personnelle.
Vous obtiendrez des conseils ou de
plus amples informations auprès de :
Expirion GmbH
Grabenhofstrasse 1
Postfach 2242, 6010 Kriens 2
Telefon
041 360 27 64
Fax
041 360 27 18
[email protected]
www.expirion.ch
qufora
avec cône rectal
avec sonde rectale
à ballonnet
avec sonde rectale
C’est dire la valeur capitale du sport de compétition et de
performance pour nous. Sport suisse en fauteuil roulant
est l’un de nos départements, mais c’est aussi la fédération
nationale du sport en fauteuil roulant. Il est, à ce titre, res­
ponsable de toutes les disciplines qui se pratiquent assis.
Contrairement à la fédération par exemple de football, notre
champ d’activité ne se limite pas à un seul sport, mais englobe plus d’une douzaine de disciplines. Pour dix d’entre
elles, nous disposons de commissions tech­niques, chargées
de l’organisation et du développement de leur sport. Nous
avons donc aussi dix équipes nationales dotées d’un cadre
de la relève et aussi dix entraîneurs natio­naux engagés par
nos soins. Ces viviers pour la promotion des sportifs et la
constitution du cadre permettent l’éclosion d’athlètes qui
justement seront les nombreux modèles pour ceux qui,
jeunes ou vieux, pratiquent un sport de loisirs.
Désormais, nos 20 années d‘expérience et la transformation de votre véhicule également disponible
en Suisse romande.
Nos prestations
Adaptation de véhicules pour personnes à mobilité réduite
Conseils personnels et compétents
Fabrications sur mesure
Mise au point de prototypes
Formation sur nos véhicules adaptés pour l’auto-école
Orthotec SA | Véhicules adaptés | Chemin des Dailles 12 | CH-1053 Cugy VD
T +41 21 711 52 52 | [email protected] | www.orthotec.ch
Une entreprise de la Fondation suisse pour paraplégiques
Rue / n˚
NPA / localité
Tél. / E-mail
PARA-04__INS_Roestigraben_Cugy_FR_182x128.indd 1
4 · Paracontact 1/2015
"
PARA-04
Nom / Prénom
Au printemps s’opère le grand ballet des disciplines sportives. Pour le ski et le
curling, mais aussi pour certains sports d’équipe, la saison touche à sa fin et la
préparation de la prochaine s’amorce déjà. Par contre, en handbike, en athlétis­me
et dans d’autres disciplines estivales, les compétitions sont imminentes. Avec
elles débute aussi, à Nottwil et en Suisse, la grande période des manifestations
sportives internationales. Leur préparation accapare de nombreux comités béné­
voles.
Notre association peut se targuer d’une tradition sportive
de longue haleine, particulièrement riche en succès. Nous
investissons beaucoup dans le sport en fauteuil roulant, ce
qui suscite parfois des critiques. Pourtant, il est prouvé
qu’une activité sportive régulière influe favorablement sur
le métabolisme, la respiration et le poids. Ces facteurs sont
justement primordiaux pour la santé, l’autonomie, la mobilité et l’intégration des personnes en fauteuil roulant. De
ce fait, nos membres tirent grand profit des possibilités de
sport de loisirs proposées dans nos clubs en fauteuil roulant. Plus les modèles à suivre par les sportifs amateurs se
multiplient et progressent, plus une discipline se développe
en Suisse. Il n’en va pas autrement chez nous.
Nous avons franchi la barrière de rösti.
Commandez gratuitement notre documentation. Les 500 premiers envois recevront une boîte de rösti Hero gratuite.
bouger
®
Qufora® Systèmes d’irrigation
Mini
Éditorial
Le sport fait
08.04.14 10:13
Il est donc de notre intérêt de voir organiser en Suisse des
manifestations drainant des participants internationaux
de haut vol. Cela motive les sportifs et les incite à réaliser
de hautes performances, tout en accroissant la notoriété du
sport en fauteuil roulant et de ses protagonistes en Suisse.
Cette popularité est hautement bénéfique pour la relève,
mais aussi pour la pratique générale du sport en fauteuil
roulant, et contribue à sa reconnaissance dans la société.
5 · Paracontact 1/2015
Aussi proposons-nous bon an, mal an, plusieurs centaines
de compétitions, d’entraînements et de formations. Le cen­
tre de sport en fauteuil roulant de Nottwil, connu entretemps dans le monde entier regroupe nombre de ces acti­
vités. C’est surtout le cas de manifestations ou compé­titions
internationales telles que, cette année, l’IPC Athletics Grand
Prix (p. 34) et le CM de paracyclisme UCI (p. 30) ou, en février 2016, le CM de curling (avec Nottwil comme com­mune
d’accueil). D’autres épreuves ont lieu ailleurs, comme le CS
d’athlétis­me de cette année qui se tient à Arbon (p. 41).
Pour l’organisation, nous sommes tributaires de nombreux
CO, fortement engagés et fiables. Notre réputation et nos
contacts étendus dans le domaine du sport, de l’économie
et de la politique nous ont permis de toujours trouver, dans
toute la Suisse, d’excellents CO. L’engagement de ces derniers pour la cause du sport en fauteuil roulant n’a pas de
prix. La collaboration simple et efficace qui prévaut est for­
tement appréciée des deux côtés et a été jugée comme
extrêmement positive dans l’enquête représentative menée en 2014. Cette collaboration entre les bénévoles et l’as­
sociation est qualifiée de très bonne et de mutuellement
motivante, non seulement dans le sport d’élite, mais aussi
au niveau des nombreuses activités de sport pour tous, des
camps de la relève et des cours de formation.
Pour témoigner de votre gratitude envers les sportifs, les
fonctionnaires, les bénévoles et les comités d’organisation, venez, chères lectrices et chers lecteurs, assister à l’une
ou l’autre de ces manifestations, sachant que vous y vivrez
en direct performances et émotions. Cette insigne reconnaissance nous comblerait. Pour ma part, je me réjouis de
vous retrouver dans le cadre d’un futur événement sportif.
Cordialement
Thomas Troger, Dr en droit, Directeur
et son «entreprise familiale»
Nom
Urban Kägi
Né le
1er août 1977
Famillemarié à Conny, 3 enfants
Profession
Informaticien de gestion et
informaticien dipl. UZH
Handicap
paraplégie due à une maladie
Loisirs
famille, handbike, plongée
Propriétaire, avec son épouse Conny, de l’entreprise
BitBee Solutions GmbH basée à Zurich, Urban Kägi,
37 ans, est président des plongeurs en fauteuil roulant
de Zurich; il a trois fils: Lian, 3 ans, Tim et Cedric,
nés le 14 novembre 2014.
ficile de savoir comment les commandes évolueront. Pour
un employé, c’est plus simple, les horaires de travail sont
fixes. Mais comme propriétaires, libre à nous de décider le­
quel de nous deux ira travailler. Il y a toujours un pour et
un contre.
Tout d’abord, toutes nos félicitations pour la naissan­ce de vos jumeaux, Tim et Cedric! Comment va votre
famille? Et comment organisez-vous à présent votre
activité commerciale?
Nous allons tous très bien, l’accouchement s’est bien passé,
les deux bébés sont en bonne santé, Conny aussi. Nos trois
enfants ont leur anniversaire le même jour. Ce n’était absolument pas prévu, mais le hasard en a décidé ainsi! Nous
verrons bien comment nous nous organiserons à l’avenir
au bureau. Le commerce nous appartient à ma femme
Conny et moi. Jusqu’à présent, nous travaillions tous les
deux à 80 %. Lian, notre aîné, allait trois jours par semaine
à la crèche, et Conny et moi restions chacun un jour à la
maison. Après son congé de maternité, Conny reprendra le
travail, mais nous ne savons pas encore combien elle travail­
lera et comment se fera la répartition. Il me faudra voir si
je m’en sors avec les trois petits!
Comment l’idée vous est-elle venue de créer votre
propre entreprise?
Il me faut remonter dans le temps. Conny et moi, nous
nous sommes connus lors de nos études d’informatique de
gestion. Dans notre quotidien, nous avons dû constater
que, quand nous n’étions pas dans notre environnement
habituel, nous ne savions généralement pas où il y avait des
places de stationnement ou des W.-C. pour handicapés, si
un cinéma ou un restaurant était accessible. C’est comme
cela que nous avons eu l’idée de créer une offre sur Internet, où toutes ces informations seraient centralisées et visibles sur une carte.
Vous êtes tous deux propriétaires de BitBee Solutions
GmbH. N’avez-vous pas d’associé?
Non, pour l’instant nous sommes les seuls propriétaires.
Comme la famille s’est agrandie, il nous faudra réfléchir,
à moyen ou à long terme, à l’opportunité de nous adjoin­
dre un partenaire. Cela allégerait un peu nos responsabilités. De plus, je veux également profiter de ma famille, car
le temps passe très vite. Mais bien sûr, il est important que
nos clients soient satisfaits et que les affaires marchent
bien. En tant que propriétaire, je suis mon propre chef.
Même si j’ai la liberté de gérer ma charge de travail comme
je l’entends, il m’arrive souvent de rester tard au bureau.
Il y a aussi une certaine insécurité financière, car il est dif6 · Paracontact 1/2015
Tu étais donc déjà en fauteuil roulant quand vous vous
êtes connus?
Oui, car c’est à 13 ans qu’une maladie m’a cloué au fauteuil.
J’ai eu un soir des crampes au mollet qui sont devenues
en l’espace d’un quart d’heure si violentes que je ne pouvais plus me tenir debout. Nous sommes tout de suite allés à l’hôpital du Triemli, mais personne ne savait ce que
j’avais. Plus tard, l’examen de résonance magnétique a révélé une lésion de la moelle épinière à la hauteur du nombril, c’est-à-dire au niveau TH 7/8. Mais la cause en est
restée inconnue. Je me suis entretenu récemment avec un
chirurgien du dos. Il pensait qu’il pouvait s’agir d’un infarc­
tus de la moelle épinière, ce qui expliquerait la stabilité de
mon état et l’absence de progression de la paralysie. Même
si cela est dur de se retrouver en fauteuil, je suis heureux
que mon état reste stable. J’ai pu en prendre mon parti.
En tant que paraplégique, je suis encore à même de faire
énormément de choses qui me plaisent.
Revenons-en à votre commerce …
Nous voulions donc créer ce site sur la toile. Nous avons
peaufiné notre idée, établi un plan d’affaires et baptisé le
projet «wheelnet». Au départ, nous avions tous deux encore un emploi fixe. Fin 2007, nous avons décidé de nous
consacrer entièrement au développement de notre idée
et au plan d’affaires. C’est ainsi que nous avons fondé, en
décembre 2007, la «BitBee Solutions GmbH» et que, en février 2008, nous avons quitté notre emploi. Durant l’élaboration du projet «wheelnet», nous étions en pourparlers
avec l’ASP. Nous avons également présenté notre idée au
Bureau fédéral de l'égalité pour les personnes handicapées
(BFEH), qui nous a finalement donné un accord de finance­
ment, sous réserve que les différentes organisations de per­
sonnes handicapées se réunissent pour développer un projet commun. Cette condition s’est avérée être un obstacle
insurmontable. En effet, chaque organisation défend fort
logiquement ses propres intérêts, ce qui complique les
choses à l’envi. Nous avons donc renoncé et avons alors
commencé à réaliser des projets de développement de logiciels. Dans un premier temps, nous avons travaillé à domicile, puis, par hasard, on nous a proposé des bureaux à
Zurich, dans la Gasometerstrasse. La société qui y était installée avait cessé son activité et proposait de nous céder
une partie de son portefeuille de clients. Nous avons donc
pu reprendre les locaux, tout en bénéficiant d’une extension de notre volume d’activité sans faire de marketing
d’acquisition. Nous avions, en outre, notre propre réseau
de contacts en raison de notre passé professionnel.
Comment faut-il se représenter une telle «comman­de»
ou un client?
Nous avons diverses petites commandes qui génèrent cer­
tes un surcroît de tâches administratives, mais qui nous
mettent à l’abri de difficultés si un client fait faux bond.
L’un de nos clients, par exemple, est la fondation Swiss Films,
l’agence de promotion du cinéma suisse. Elle a eu l’idée
7 · Paracontact 1/2015
de permettre aux cinéastes de soumettre en ligne les données de leurs films, au lieu de remplir des formulaires compliqués. Nous avons travaillé ensemble à ce projet. Je compare cette activité à la construction d’une maison. Il faut
d’abord élaborer un concept, puis soumettre une offre. Ce
n’est qu’après que le travail commence. À quoi l’interface
doit-elle ressembler? Quels sont les champs utiles, lesquels
sont obligatoires? La conception technique se fait à l’arrière-plan, en décidant, entre autres, des tableaux et des
structures d’enregistrement nécessaires ainsi que de leur
représentation. Notre tâche consiste à soutenir notre client
dans la planification. Il connaît ses affaires, ses processus
et sait ce qu’il veut obtenir. Nous lui disons comment y
parvenir techniquement et nous l’accompagnons jusqu’à
la mise en service de l’application. Souvent, d’autres commandes suivent, car le client souhaite faire des ajouts, des
modifications ou des améliorations. Il est très important
pour nous que notre clientèle nous recommande, car de
nombreuses commandes se font de cette façon.
Qu’est-il advenu de «wheelnet»?
À l’époque, nous avions suspendu ce projet. À présent tout
a repris, mais sous une autre forme. C’est intéressant de voir
comment les choses s’organisent, se mettent d’elles-mê­
mes en place. Dans le cadre de «wheelnet», nous étions en
contact avec Stefan Keller, géoinformaticien et professeur
à la Haute école de Rapperswil. Acteur important de notre
projet, il trouva notre idée intéressante et fit réaliser un
travail de diplôme sur ce sujet. À l’époque, Conny et moi
nous sommes rendus sur tous les stationnements accessibles de la commune de Rapperswil pour en relever l’emplacement, car il n’existait pas en Suisse de registre corres­
pondant. Apparemment, cela l’a marqué et des années plus
tard, en 2012, lorsque les géomètres suisses cherchaient
un projet pour leur jubilé, il s’est souvenu de «wheelnet»
et nous a demandé si nous souhaitions poursuivre notre
projet. Nous avons établi de nouveaux concepts et refait
des demandes de financement. Pour finir, l’association pro­
fessionnelle Ingénieurs-Géomètres Suisses (IGS) a réalisé,
dans le cadre de son jubilé, un relevé professionnel des pla­
ces de stationnement pour personnes handicapées exis­
tan­tes sur tout le territoire national. Les saisies ont été
exécutées par des bureaux de géomètres ou des services
publics du cadastre, à leurs propres frais. Le BFEH a financé
le reste, c’est-à-dire la plate-forme technique de saisie réa­
lisée par nos soins, la coordination des relevés effectuée
par le comité de l’IGS ainsi que les prestations de conseil
fournies par la Haute école technique de Rapperswil. Voilà
pour la genèse de «placehandicape.ch». Parallèlement, Urs
Styger nous a contactés et informés du projet ParaMap
Nouvelles de l’Association
Nouvelles de l’Association
Urban Kägi
Le fauteuil roulant électrique
révolutionnaire à 4 roues
motrices qui augmente votre
autonomie et vous emmène où
vous voulez.
Avec MAX, les obstacles
sont faciles à surmonter.
LEVO AG
Switzerland
Anglikerstrasse 20
CH-5610 Wohlen
Tel. +41 (0)56 618 44 11
Fax +41 (0)56 618 44 10
380-510_Paracontact.indd 2
8 · Paracontact 1/2015
A Dane Technologies Company
17-12-14 11:14
S’accrocher et être libre...
ATEC Ing. Büro AG, CH-6403 Küssnacht a.R.
Tel. +41 41 854 80 20
Fax +41 41 854 80 21
[email protected]
www.levo.ch
www.swisstrac.ch
de l’ASP, ce qui nous a ouvert une nouvelle voie pour réali­
ser l’idée de «wheelnet», une plate-forme centralisant différentes données pour les personnes en fauteuil roulant.
Parfois, il faut savoir laisser le temps aux choses …
«placehandicape.ch» et ParaMap sont donc en quel­
que sorte le prolongement de «wheelnet»?
L’avantage majeur de ParaMap par rapport à «wheelnet»
est de pouvoir consulter en chemin les informations recher­
chées. «wheelnet» n’était prévu que pour l’ordinateur car,
à l’époque, l’absence de forfaits Internet mobiles rendait
impossibles les recherches sur téléphone portable. Même
s’il est parfois difficile pour les générations plus âgées de
s’adapter aux nouvelles technologies, le progrès ne peut
être stoppé. Aujourd’hui, nous avons Internet toujours sur
nous. Nous sommes de plus en plus connectés et le domaine
de la réalité augmentée ne cesse de croître.
N’y a-t-il pas là un aspect
quelque peu menaçant?
C’est un fait, et je ne trouve pas
que tout soit forcément positif. À défaut de pouvoir refréner l’évolution, il faut juste es­
sayer de la comprendre. Nous
essayons de rester dans le coup,
et j’avoue que je trouve tout
cela palpitant. Toutefois, le
risque d’abus est grand. C’est
pourquoi il est essentiel que
les données soient sûres, même si le scandale de la NSA a
démontré que la sécurité absolue n’existait pas. L’abolition des repères spatiaux et géographiques sur Internet
attise le danger d’un accès illicite et cela, bien sûr, a
quelque chose d’effrayant. Pour l’instant, heureusement,
nous avons échappé au piratage informatique, mais la plus
grande prudence est de mise.
Dans quelle mesure des tiers peuvent-ils s’impliquer
dans ParaMap?
Une production participative, sous forme de feed-back, est
prévue. Si quelqu’un voit un élément erroné ou manquant
sur la plate-forme, il peut communiquer directement cette
information. Jusqu’ici, ces retours d’information généraient
un courriel qui était transmis à la personne compétente.
Pour le stationnement, il s’agit d’un géomètre qui saisit les
données sur «placehandicape.ch», avant qu’elles ne soient
transférées sur ParaMap. Actuellement, cela prend encore
beaucoup de temps mais présente l’avantage d’un enregis­
trement fait par un expert, ce qui évite des erreurs. C’est
9 · Paracontact 1/2015
là que résidera le défi du nouveau système. La production
participative comprendra un outil de monitorage pour
­visualiser les messages déposés. Les informations seront
­visées avant d’être publiées et une sorte de classification
permettra de voir s’il s’agit de données entrées par des experts ou des particuliers. Les entrées seront régulièrement
contrôlées par des spécialistes régionaux.
Que se passe-t-il lors de changements tels que la
suppression de places de stationnement?
Cela se produit, hélas, assez souvent: des places sont supprimées provisoirement ou définitivement et nous n’en
savons rien. L’actualisation des données est un sujet capital pour le maintien de la qualité. Pour cela, il nous faut
impliquer les gens, afin qu’ils nous communiquent ce qui
a changé ou qui est caduc. Du reste, le projet a eu un certain impact au niveau des communes: beaucoup ont alors
remarqué qu’elles n’avaient pas toujours les informations
voulues. Nous essayons de trouver avec elles un système
pour qu’elles nous annoncent automatiquement les changements, la création ou la suppression de places de stationnement, mais il reste encore beaucoup à faire.
En plus de tes charges professionnelles et familiales,
tu es aussi président des plongeurs en fauteuil rou­
lant de Zurich. As-tu suffisamment de temps pour
cela?
J’avoue que ces temps derniers, j’ai quelque peu atteint
mes limites. Heureusement, Christian Berner, le vice-président, m’est d’un grand secours. Je n’ai guère eu le temps
de faire de la plongée, alors que cette activité est vraiment fascinante. C’est l’une des rares occasions pour les
personnes en fauteuil roulant de vivre et de ressentir la
même chose que les piétons, même si nous avons besoin
d’aide pour manipuler le matériel. Une fois dans l’eau,
nous percevons le même état d’apesanteur et pouvons
partager les mêmes émotions. J’ai en tête certaines scènes
en mer: quand on se dirige vers un récif de corail, c’est un
peu comme si l’on effectuait un atterrissage et l’on ne
ressent alors plus aucune barrière. Mais bon, le temps nécessaire pour ce sport m’a fait défaut dernièrement et les
choses ne changeront pas dans l’immédiat. Présentement,
à côté de l’activité professionnelle, c’est vraiment notre
famille qui est prioritaire!
Un grand merci à Urban pour cet entretien et tous nos
vœux de bonheur à lui-même et à sa famille!
Gabi Bucher
Nouvelles de l’Association
LEVO MAX
Autocollants
sur rolliwelt.ch
collaboratrices
Vous connaissez sûrement le logo de Rolland
Bregy. Il se distingue des autres pictogrammes de
fauteuil roulant par son dynamisme et sa moder­
nité. Après avoir lui-même commercialisé les au­
tocollants dans d'innombrables versions durant de
longues années, le créateur de ce logo original en
confie la vente et les droits à l’ASP.
Linda Wiprächtiger
Hergiswil LU
18 février 1988
Anina Basler
Sursee
24 février 1988
Manuela Häfliger
Hitzkirch
1er juin 1984
n Sport en fauteuil roulant
n Sport en fauteuil roulant
n Conseils Vie
Collaboratrice spécialisée (100 %)
Collaboratrice spécialisée (100 %)
Assistante sociale (50 %)
Aînée d’une fratrie de trois filles, j’ai grandi
avec mes deux sœurs à Hergiswil (Willisau).
Après la scolarité obligatoire, j’ai fait un
apprentissage commercial de trois ans dans
la société Kronospan Suisse à Menznau, où
j’ai ensuite travaillé trois autres années dans
la vente à l'exportation.
J’ai grandi à Oberkirch où je suis allée à
l'école primaire. Après l'école secondaire à
Sursee, j’ai décidé de suivre une formation
commerciale. J’ai eu la chance de faire mon
apprentissage au Centre suisse des paraplégiques au sein duquel j’ai eu l’occasion de
travailler dans cinq départements différents
en trois ans et de découvrir plusieurs secteurs professionnels. J’ai ensuite fait un séjour linguistique de quatre mois aux Açores
(Portugal).
J’ai grandi à Gelfingen, dans le Seetal lucer­
nois – en compagnie de mes deux sœurs,
dans une grande maison entourée d’un vaste
jardin. Je suis toujours restée fidèle à cette
vallée, hormis de courts intermèdes, et j’habite maintenant depuis quelques années
avec mon partenaire à Hitzkirch.
Début 2011, je me suis envolée vers le Cana­da pour y passer six mois. J’ai perfection­
­né mes langues dans une école de Montréal
et j’ai ensuite sillonné le Canada et les USA.
Le moment phare de mon séjour, outre les
nombreux festivals en plein hiver canadien,
a été une croisière en Alaska. Après mon séjour linguistique, je suis entrée à la Haute
école universitaire de Lucerne en septembre
2011, pour y faire trois ans d'études d’éco­
nomie sanctionnées par un bachelor.
Grâce à mes parents, j’ai dès le début régulièrement fréquenté le Centre suisse des pa­
raplégiques, surtout à l'occasion de mani­
fes­tations sportives. D’ailleurs, je suis depuis
long­temps une habituée du Kids Camp, tout
d’abord en tant que participante et depuis
l'année 2001 comme monitrice.
Pendant mon temps libre, j’aime pratiquer
des sports tels que le ski, le jogging ou la
balle à corbeille. La randonnée est aussi l'un
de mes passe-temps favo­ris. D’ailleurs, en
été, on me rencontre souvent dans la région du Napf. Mais je quitte volontiers la
Suisse pour découvrir d’autres pays et leurs
cultures. J’améliore aussi mes connaissan­
ces linguistiques en lisant des ouv­rages en
langue étrangère.
Je profite de mon temps libre pour faire un
tas de choses avec mes amis, savourer un
bon repas ou entretenir ma forme au centre
de fitness ou à la piscine. Mes loisirs préférés étant les voyages et la plongée, je peux
très facilement combiner ces deux passions.
Ayant voyagé sur tous les continents, j’ai eu
l’occasion de faire de nombreuses connaissances et de découvrir beaucoup de cultures
étrangères.
Je travaille depuis septembre 2014 à l’ASP
pour Sport suisse en fauteuil roulant. Je suis
très satisfaite de mon nouveau poste et de
la collaboration avec mes collègues.
Je suis très heureuse de mettre mes connaissances, acquises au cours des dernières années, au service du département Sport suisse
en fauteuil roulant.
10 · Paracontact 1/2015
Le logo souligne le côté actif et mobile des personnes
en fauteuil roulant et contraste ainsi avec l’image
d’in­er­tie et de dépendance qu’on leur prête parfois.
De plus, il épouse parfaitement la forme elliptique de
l'auto­collant. Ce symbole est souvent utilisé pour indiquer qu’un lieu est accessible en fauteuil roulant.
Les banques Raiffeisen, par exemple, l’appliquent à
leurs portes d’en­trée. Par ailleurs, les personnes en fau­
teuil roulant signalent ainsi qu'elles ont besoin d'un
certain espace autour de la voiture pour pouvoir manipuler le fauteuil roulant.
Après l’école de degré diplôme et divers
stages de formation dans l'hôtellerie en
Suisse et à l’étranger, j’ai commencé la formation de travailleur social à la Haute école
universitaire de Lucerne. J’ai terminé mes
études à l'automne 2010.
Dans le cadre de mon précédent poste à Pro
Infirmis Lucerne, j’ai eu l’occasion de me familiariser avec les questions touchant aux
restrictions dues à l’état de santé et à leurs
conséquences. Ces expériences me seront
certainement utiles pour mon travail d’assistante sociale dans le département Con­
seils Vie de l’ASP où j’occupe un poste à mitemps depuis janvier 2015.
Je profite de mon temps libre pour aller au
grand air, faire des randonnées, du jogging,
de la natation ou du jardinage. Quand je ne
suis pas dehors, je m’adonne à la couture
et à la peinture ou je laisse libre cours à ma
créativité d’une autre manière.
Je me réjouis de ces nouvelles fonctions et
des nouveaux contacts que je vais pouvoir
nouer à l’ASP.
11 · Paracontact 1/2015
Afin de permettre à son logo de continuer à être utilisé de manière simple et peu coûteuse, tant à l’échel­le nationale qu’internationale, Rolland Bregy cède les
droits et confie la commercialisation à l’Association
Suisse des paraplégiques. Dorénavant, les autocollants
peuvent être commandés sur le nouveau site – bientôt
en français – www.rolliwelt.ch (au lieu de www.rolli-welt.
ch). Ils existent en différentes couleurs et peuvent être
appliqués sur les véhicules, les portes, ou dans les espaces intérieurs. Collez, vous aussi, ce logo et affichez
ainsi votre sympathie pour les paralysés médullaires.
n Le créateur
Rolland Bregy a toujours activement œuvré en faveur
des intérêts des paraplégiques. Les visiteurs du CSP le
découvrent comme musicien dans le film «Jour après
jour» présenté avant de faire le tour de la clinique.
Dans le Haut-Valais, ses partenaires et lui ont mis sur
pied, le service de taxi Kleeblatt destiné aux personnes
âgées ou en fauteuil roulant. En 2013, il a été élu tétra­
plégique de l’année par la FSP en raison de son remarquable engagement.
Nouvelles de l’Association
Nouvelles de l’Association
Nouvelles
chansons et raclette
Le groupe chargé d’organiser les événements mar­
quant le 35e anniversaire de l’ASP a été baptisé «Krea­
tiv-Team». De l’avis de ses membres, porter un tel nom
donne plus de cœur à l’ouvrage que le sempiternel
«CO».
Les idées ont fusé et l’on a parfois ri à gorge déployée lors
des séances. L’un des enjeux consistait à trouver, pour ces
festivités, un «signe de reconnaissance» pour les collaborateurs de l’ASP. Les tee-shirts rouges – fort remarqués au
demeurant – avaient déjà servi et il fallait une idée neuve.
Toutes sortes de propositions ont été émises, du moment
qu’elles pouvaient se décliner en rouge: bonnets, écharpes
ou même bateau pneumatique. Au final, le choix s’est porté
sur des tabliers rouges, à la fois pour des raisons pratiques
et esthétiques. Utilisés pour la première fois les 6 et 7 janvier, ils ont servi à marquer le lancement de l’année de jubilé et fêter la livraison du nouveau car de voyage adapté.
étaient lancés et la profusion de sachets de papier blanc
intriguait. Quelques curieux y mirent leur nez et n’y découvrirent qu’une bougie pour réchaud. Arrivée ponctuellement, l’équipe du CFR Valais romand, préposée à la raclette et emmenée par Raymond et Solange Pfyffer, mit
en place en deux temps trois mouvements les appareils à
raclettes, le pain, les petits oignons blancs au vinaigre et
les cornichons. Le vin blanc était presque trop froid, l’eau
pour le thé bouillait. Le car flambant neuf fit alors son entrée et, peu après 16 heures, la remise officielle des clés
eut lieu. On pouvait enfin passer au vin blanc et faire la
queue pour la raclette. Nous avions prévu quelque 200 por­
tions. Nos amis valaisans nous ont affirmé qu’il y en avait
450 et, quoi qu’il en soit, le vin calculé pour deux soirées
fut épuisé en un soir.
n Autres festivités
n Fête centrale
D’autres réjouissances de la même veine sont projetées
durant cette année de jubilé. Certes, 35 ans n’est pas un
âge appelant monstres festivités et discours-fleuves. Il con­
­vient néanmoins de marquer dignement cet anniversaire
et le 27 avril, date de création de l’ASP en 1980, nous en
fournira la prochaine occasion. Les idées ne manquent pas
au Kreativ-Team, du «Crazy Monday» à un show des «dia­
b­les rouges», autrement dit du staff de l’ASP, en passant
par la «danse avec le bateau pneumatique rouge». Mais
pas question, pour l’instant, d’en dire plus. Nous profiterons aussi de l’occasion pour accroître la notoriété de l’ASP
au sein du Groupe suisse pour paraplégiques et rappeler
notre action, les questions que nous traitons et les prestations que nous offrons aux patients.
La Fête centrale 2015 constituera un
autre temps fort. «Nostalgie et dynamisme» est le thème choisi qui nous
permettra de présenter à nos mem­bres
l’histoire récente de notre associa­tion
(voir encadré) et les projets actuels.
En venant à ce rassemblement qui se
tiendra à Nottwil, vous passerez assu­
rément une journée plaisante, grisante et amusante. Entou­
rez sans tarder d’un gros trait la date du 19 septembre
2015 dans vos agendas. Nous nous réjouissons d’ores et
déjà de votre participation!
Gabi Bucher et Evelyn Schmid
n 35 ans de l’ASP
Le 6 janvier au matin, six équipes se sont postées à plusieurs endroits pour une distribution surprise de gâteaux
des rois aux collaborateurs du Groupe. Le calme qui régnait
en ces heures matinales a même perduré à certains endroits. Alors que l’équipe proche
des vestiaires fut rapidement prise
d’assaut par les collaborateurs af­
flu­­ant en nombre du parking, les
volon­tai­res postés à l’entrée vers
le lac s’ar­rachaient les rares pékins
qui fran­­chissaient la porte pour
leur offrir une part de couronne
des rois. Et quand apparaissait enfin la personne suivante, celle-ci
venait du fumoir et avait déjà eu
son morceau, ou encore déclarait
être au régime. «L’ASP, c’est quoi ça?», demanda un jeune
homme. Qu’on lui pardonne son ignorance, car il ne travaillait que depuis deux jours pour le Groupe. Probablement est-il le seul collaborateur à avoir su, dès le deuxiè­me
jour, ce qu’était l’ASP. Peu avant 8 heures, les 480 parts
avaient été englouties et il ne restait plus que des miettes.
Le lancement était réussi!
Les racines de l’ASP remontent à 1966, année de création
du premier club en fauteuil roulant à Kriens (Lucerne). En
1980, soit cinq ans après avoir érigé la Fondation suisse
pour paraplégiques (FSP), Guido A. Zäch a fondé l’ASP avec
les sept clubs en fauteuil roulant existant alors. L’ouverture, en 1983, d’un propre bureau à Kriens a constitué une
étape importante pour la mise en place d’une organisation
à but non lucratif professionnelle.
n Exigences élevées
Nombre de collaborateurs et de visiteurs sont venus nous
remercier de cette belle idée. À l’évidence, cette opération
a séduit également un large groupe de patients. Le car a
lui aussi retenu l’attention et la nouvelle rampe a permis
à qui le voulait d’inspecter l’intérieur. Les réactions furent
en général enthousiastes. Une seule personne aurait souhaité pour sa part des W.-C. séparés pour hommes et
femmes. La seconde soirée se déroula de la même façon,
avec, là encore, un rassemblement convivial de patients
dans le hall. Les nombreux remerciements formulés nous
ont montré que le Kreativ-Team n’avait pas si mal travaillé.
Le déménagement pour Nottwil, opéré en 1991, a été suivi
d’un renforcement notable des prestations de service grâce
aux éléments suivants notamment: création d’une bourse
d’emploi, affiliation à Swiss Olympic en tant que fédération de sport en fauteuil roulant, fondation de Swiss Para­
lympic, production d’un guide d’hôtels, instauration d’une
propre agence de voyages et ouverture du centre Cons­
truire sans obstacles.
n Vin blanc trop froid
Après avoir brièvement résumé les événements, nous avons
retiré nos tabliers et ramassé les cartons vides avant de
passer à la suite. Sous le soleil et en musique (il y avait des
chansons pour tous les goûts), nous avons monté les tentes,
placé les tables et les flambeaux en vue de la raclette qui
serait servie en soirée. Des regards interrogateurs nous
12 · Paracontact 1/2015
35
Les années de remaniement et d’extension
Après 14 ans d’activité, Werner Waldispühl a transmis, en
1998, la conduite opérationnelle à Thomas Troger, Dr en
droit. Par la suite, les structures de l’organisation ont été
adaptées, une gestion de la qualité instaurée et la palette
de prestations élargie. La collaboration avec tous les CFR
s’est intensifiée et les services «Marketing et communication» ainsi que «Affaires publiques» (lobbying) ont été
créés. Depuis 2009, le service extérieur a pris la forme d’un
département autonome «Conseils Vie». Par la suite, les premiers cours de sensibilisation ont vu le jour et des conférenciers sportifs sont intervenus dans toute la Suisse.
13 · Paracontact 1/2015
Priorité à la qualité et au réseautage
D’autres prestations sont venues s’ajouter, comme le marché en ligne ou ParaMap, une application pour trouver les
places de stationnement, les toilettes et les hôtels accessi­
bles. Le nombre croissant des actualités publiées sur spv.ch
répond au besoin accru en informations générales.
L’ASP renforce aussi sa stratégie de réseautage, comme l’il­
lustre l’intensification continue de la collaboration avec tous
les centres pour paraplégiques de Suisse. Au niveau international également, l’ASP est très active et gère le siège de
l’Association européenne des paraplégiques (ESCIF), fondée en 2005. En 2013, la division «Transfert de connaissan­
ces appliqué» a été créée et une coopération engagée avec
l’université de Lucerne. Ce rythme soutenu continuera dans
le même esprit: de nouveaux services et partenariats seront
mis en place et les enseignements tirés serviront à concrétiser, dans tous les domaines, notre vision, à savoir l’intégration des paralysés médullaires.
Dans les années 80, le monde était différent, pas uniquement pour les personnes en fauteuil roulant il est vrai. En
l’absence de téléphone mobile, les informations arrivaient
essentiellement par courrier postal et beaucoup de choses
se faisaient manuellement, là où aujourd’hui on dispose
de mo­yens sophistiqués. Les progrès de la technique et de
la médecine ont apporté une plus grande mobilité aux paralysés médullaires, une meilleure intégration et, partant,
une qualité de vie accrue. Cette évolution est intimement
liée à celle de l’Association suisse des paraplégiques.
Nouvelles de l’Association
Nouvelles de l’Association
Gâteaux des rois,
Le 29.9.2015 à Nottwil
Giampi Bergomi?
Cela ne lui fait rien de venir du Tessin à Nottwil pour
notre entretien, car il aime bien passer nous voir, nous
dit Giampietro Bergomi. Un peu de lui est toujours
resté chez nous et avec nous.
C’est en 1996 que Giampi, comme tout le monde l’appelle,
est entré au service extérieur de l’ASP comme collaborateur pour le Tessin. Il a beaucoup aimé ce travail qu’il faisait avec facilité. Fort de sa longue expérience, il parvenait
souvent à dissiper les peurs et à calmer les gens. «Bien souvent, une personne en fauteuil roulant voulait avoir mon avis sur l’ordonnance délivrée par son médecin.
Je pouvais alors lui dire de ne pas se
tracasser, que je connaissais ça, que
cela passerait. Prends cette crème
ou tel produit: tu verras, ça t’aidera.»
Les gens étaient tranquillisés. «Ils
avaient confiance en moi, car j’étais
passé par les mêmes épreuves.» Rien
ne vaut l’expérience d’un pair. Il y
a six ans, lorsqu’il a démissionné ­au
bout de treize ans, ce ne fut pas de
gaîté de cœur. Mais à l’époque, de
nombreux changements s’étaient
produits et, côté santé, il était
amoin­­dri. Du coup, il manquait d’énergie et n’avait plus
le répondant nécessaire. «D’ailleurs, il est bon qu’après si
longtemps une nouvelle personne apporte d’autres idées
et un nouvel élan.»
n Les vertus d’un express
Il a profité de son départ de l’ASP pour prendre du repos.
«Mais pas trop longtemps, car ce n’est pas mon genre.» Il
a repris ensuite la direction de Tekno Light. Cette entreprise
spécialisée dans la mécanique des fauteuils roulants et
l’adaptation des véhicules appartient à son frère. Il s’occupe
de la gestion administrative, mais reconnaît que ce n’est
pas son domaine de prédilection. «Mécanicien de formation, je préfère nettement travailler de mes mains; transformer les voitures, chercher des solutions pour les fauteuils
roulants, c’est vraiment plus passionnant.» Les con­seils à
la clientèle font également partie de ses attributions. «Quand
je vois un client pour la première fois, je commence par
lui offrir un express. Il se détend aussitôt et les choses sont
plus simples.» Ensuite, il se fait expliquer la situation. «Plus
les problèmes sont complexes, mieux c’est», affirme-t-il,
précisant qu’il en a toujours été ainsi. Il reste alors assis à
observer le fauteuil roulant concerné, à réfléchir à la solution. Cela peut prendre longtemps, car il ne trouve pas
14 · Paracontact 1/2015
Journée de l’avancée (en âge)
toujours du premier coup. «Mais en pleine nuit, je me réveille et je me dis: voilà, c’est ça qu’il faut faire!» Le lende­
main matin, il recherche les pièces de rechange et se met
au travail. Son stock de pièces détachées provient notamment de vieux fauteuils roulants. Il arrive qu’il puisse réuti­
liser l’une ou l’autre partie. L’aspect fascinant de son travail
consiste à chercher et à trouver des solutions.
Un symposium pour les personnes touchées et leurs
proches: en matière d’espérance de vie, les progrès
médicaux ont contribué à atténuer les différences en­
tre les individus ayant une lésion médullaire et les
non-paralysés. En Suisse, quelque 1500 paralysés mé­
dullaires ont plus de 60 ans. La plupart d’entre eux
mènent une vie bien organisée et ils sont autonomes.
n Interdiction de se rouiller
Néanmoins, avec l’âge, les tâches quotidiennes que sont les
courses, la cuisine, le ménage et la lessive absorbent un
temps et une énergie précieux que l’on souhaiterait con­
sacrer à d’autres choses. Il arrive aussi que la compagne ou
le compagnon ait envie de souffler, de faire une pause. Des
inquiétudes surgissent parfois: que se passerait-il si la personne tombait de son fauteuil alors qu’elle est seule? Pour
que les paralysés médullaires vieillissants puissent continuer
À présent, il s’est refait une santé et espère bien rester en
forme. D’un côté, il se sent plein de vitalité et il lui faut
donc s’activer; d’un autre côté, il a remarqué que progressivement certains mouvements lui causaient des difficultés. «Giampi, tu commences à te rouiller», a-t-il pensé. Cela
l’a poussé, début 2014, à contacter le président du Gruppo
Carrozzella Insuperabili pour proposer une activité sportive de loisirs. Par le passé, il avait déjà fait quelque chose
d’approchant avec le GPT (Gruppo Paraplegici Ticino), mais
le trajet pour Bellinzone était devenu trop long à son goût.
«J’approche de la soixantaine et je dois ménager mes forces.
Si l’on s’investit trop pour une chose, l’énergie finit par
man­quer pour une autre.» Dorénavant, une fois par semaine, huit personnes en fauteuil roulant avec des handicaps très divers se retrouvent pour faire du sport. «En
plus de l’exercice physique, il y a aussi beaucoup de rires
et d’échanges. C’est vraiment super.» Le président du club
a d’ailleurs déclaré en fin d’année que cette activité avait
été la meilleure surprise de 2014.
n Voitures anciennes pour la retraite
Il possède aussi des voitures anciennes qu’il bichonne avec
amour. Tout a commencé par une BMW 320 de 1980. Entre-­
temps, trois autres BMW sont en réfection, dont une avec
laquelle il roule déjà. «De nos jours, toutes les voitures se
ressemblent, tout y est automatisé. Les voitures anciennes,
il faut y comprendre quelque chose et savoir les conduire!»
Une fois retraité, il se consacrera à ses automobiles et pren­
dra du bon temps.
Savourer la vie, il le fait aussi avec sa partenaire, avec qui
il rit beaucoup. «Regarde autour de toi! La vie est assez
dure comme ça et je veux profiter de moments agréables
avec ma partenaire. Qui sait où je serai demain? Il faut savoir se délecter de l’instant présent!»
Nous souhaitons à Giampi de goûter encore beaucoup
d’instants de bonheur et le remercions de cet entretien.
Gabi Bucher
n Programme
– Conférence d’ouverture de Daniel Joggi, Dr ès sc. tech,
président du Conseil de fondation de la Fondation
suisse pour paraplégiques
– Exposé de Madame Ida Glanzmann, conseillère na­
tionale et présidente de Pro Senectute: Qu’envisage
de faire le monde politique pour les personnes handicapées en général et les personnes en fauteuil roulant
en particulier? Comment le financement est-il prévu?
– Témoignages de paralysés médullaires vieillissants au
sujet de l’âge: Comment est-ce que j’appréhende
la vieillesse? Comment est-ce que j’entrevois mon
avenir, quelles sont mes attentes?
– Possibilités de logement au troisième âge – comment
garantir mon autonomie, comment puis-je me simplifier la vie au quotidien et économiser des ressources?
– Présentation des prestations du centre coordination
âge et logement de ParaHelp SA
– Table ronde avec des représentants du monde
politique et de la FSP, des paralysés médullaires et
leurs proches
(sous réserve de changements)
à vivre de manière autonome, ils doivent s’interroger assez
tôt sur leur situation personnelle. Par ailleurs, il est tout
aussi essentiel qu’ils sachent quelles options sont à leur
disposition et quels aspects ils doivent prendre en considé­
ration lors de la planification de cette nouvelle phase de
l’existence, qui commence à la soixantaine.
n Journée de l’avancée (en âge) –
Thèmes et contenus
– Mon/ma partenaire ne peut plus s’occuper de moi –
que faire?
– En tant que proche soignant, je ne peux/veux plus
m’occuper d’elle/de lui
– Comment puis-je rester autonome tout en
bénéficiant d’un soutien?
– Comment trouver la bonne solution?
– Est-ce qu’une institution peut fournir les soins
adéquats?
– Est-ce que l’infrastructure (l’institution) répond
à mes besoins en termes de structure et de sécurité?
– Dois-je réaménager ou déménager?
– Aspects financiers
15 · Paracontact 1/2015
Cet événement est soutenu par la Fondation suisse pour
paraplégiques. La planification de la journée de l’avancée
(en âge) est en cours. Les réservations peuvent être faites
à partir d’avril 2015 – en ligne ou par écrit. Nous aurons
le plaisir de vous fournir de plus amples information dans
les prochains numéros.
Regula Kraft, coordinatrice âge et logement
n Centre coordination âge
et logement de ParaHelp SA
Vous êtes paralysé médullaire et vous avez presque – ou
déjà – l'âge de la retraite? Vous réfléchissez aux changements à faire ou vous souhaitez anticiper et planifier
votre vie de senior?
Prenez contact avec le centre coordination âge et lo­ge­
ment. Nous disposons d’un réseau d’organisations partenaires dans toute la Suisse. Nous clarifions avec vous
vos besoins et vos idées et vous aidons à trouver un lo­
gement approprié dans votre région.
Centre coordination âge et logement
ParaHelp, Guido A. Zächstrasse 1, 6207 Nottwil
Téléphone 041 939 60 60, www.parahelp.ch
[email protected]
Nouvelles de l’Association
Nouvelles de l’Association
Au fait, que devient
du patient
Accident de voiture, infarctus ou lourde opération:
outre le fait qu’ils peuvent concerner tout le monde,
ces événements ont aussi en commun, le cas échéant,
d’empêcher brutalement la personne concernée d’ex­
primer sa volonté.
Par un froid et humide mardi matin de janvier, la circulation s’est arrêtée à 6 h 25 sur l’autoroute A1 et une sirène
a retenti au loin. La voie est jonchée de débris de voiture
car une collision s’est produite sur le chemin du travail.
Un père de famille de 38 ans et une célibataire de 25 ans,
tous deux inanimés, se trouvent dans les épaves de leurs
véhicules. Atteints vraisemblablement de blessures graves
à la tête et au dos, ils doivent être transportés par hélicoptère à l’hôpital le plus proche. Alors que le père de famille reprend lentement ses esprits, la jeune femme, pour
sa part, doit être plongée dans un coma artificiel dont on
ne sait quand elle sortira.
Stylée, séduisante et rapide
n Directives anticipées du patient
Manuela Schär et SpeediCath Compact Eve
®
Nous félicitons Manuela Schär pour ses nombreuses médailles aux
Championnats d’Europe, et nous sommes fiers d’être à ses côtés
depuis de nombreuses années.
SpeediCath® Compact Eve – une nouvelle sonde pour les femmes:
l’alliance parfaite de la forme et de la fonction. Elle ne roule pas et sa
forme triangulaire garantit une utilisation facile et une meilleure tenue.
La simplicité optimisée – SpeediCath® Compact Eve s’ouvre et se
referme en une seule étape seulement. Non seulement elle se glisse
dans votre sac à main, mais elle s’adapte aussi parfaitement à votre
vie. A vous d’en juger! Disponible en Charrière 10, 12 et 14.
Cet exemple est fort heureusement fictif. Néanmoins,
chac­un sait que nul n’est à l’abri de telles tragédies. Le fait
que la jeune femme ne puisse plus exprimer d’avis et se
prononcer sur sa situation a d’importantes conséquences,
pour elle-même et pour son entourage. De fait, personne
n’a de certitude quant aux mesures thérapeutiques qu’elle
aurait acceptées ou refusées.
Commandez
maintenant des
échantillons
Commandez maintenant des échantillons gratuits.
Envoyez «Eve», votre nom et votre adresse au
9292. Ou appelez-nous au 0800 777 070.
Coloplast SA, Euro 1, Blegistrasse 1, 6343 Rotkreuz, Tél 041 799 79 79, Fax 041 799 79 40, [email protected], www.coloplast.ch
The Coloplast logo is a registered trademark of Coloplast A/S. © [2014-07.] All rights reserved Coloplast A/S, 3050 Humlebæk, Denmark.
Des directives anticipées peuvent simplifier les choses. En
effet, le Code civil suisse stipule que toute personne capable de discernement peut déterminer, dans des di­rec­
tives anticipées, les traitements médicaux auxquels elle
con­sent ou non au cas où elle deviendrait incapable de
dis­cernement. Ces directives permettent donc aux médecins et aux proches d’éviter d’avoir à se substituer à la person­ne incapable de discernement pour décider à sa place
du sort médical qui lui sera réservé. Il est par conséquent
impératif que la personne en question ait rédigé le plus
précisément possible les directives anticipées du patient
la concernant qui, le moment venu, s'appliqueront.
Toute personne capable de discernement peut également
désigner une personne de confiance et la charger de faire
respecter ses volontés face à l’équipe soignante. Elle peut
aussi préciser que cette personne de contact devra être
impliquée dans la prise de décision. Elle peut également
demander que le corps médical soit délivré de son secret
professionnel vis-à-vis de cette personne, pour permettre
à celle-ci d’avoir accès au dossier du patient. Afin que les
directives anticipées soient trouvées et respectées le mo17 · Paracontact 1/2015
ment venu, il est possible d’en faire inscri­re l’existence et
le lieu de dépôt sur la carte d’assuré des caisses-maladie
suisses.
En Suisse, diverses organisations proposent des formulai­
res de directives anticipées. C’est le cas par exemple de la
Fédération des médecins suisses (FMH) qui met à disposition une version courte et une version détaillée, toutes deux
disponibles en ligne (www.fmh.ch). Signalons également
les formulaires de la Croix-Rouge suisse (www.patien­
tenverfügung-srk.ch), de la Fondation Suisse de Cardiologie (www.swissheart.ch) ou de la Ligue suisse contre le
cancer (www.krebsliga.ch).
n Mandat pour cause d’inaptitude
La perte de discernement et, partant, de possibilité durable
d’autodétermination nécessite la prise de mesures qui dépassent vite le cadre purement médical. Il faut par exem­
ple protéger les intérêts financiers de la personne concernée et gérer son quotidien. Toute personne majeure ayant
l’exercice des droits civils qui ne veut pas risquer de subir
la volonté de tiers en cas d’incapacité durable de discernement, qui peut aussi survenir simplement avec l’âge, peut
rédiger un mandat pour cause d’inaptitude. Elle peut y char­
ger une personne physique ou morale de lui fournir une
assistance personnelle, de gérer son patrimoine ou de la
représenter dans les rapports juridiques avec des tiers. Le
mandant définit les tâches qu’il entend confier au manda­
taire et donne, le cas échéant, des instructions sur la façon
de les exécuter. Pareil mandat pour cause d’inaptitude peut
revêtir la forme olographe ou authentique. Le mandant
peut demander à l’office de l’état civil d’inscrire la constitution et le lieu de dépôt du mandat dans la banque de
données centrale.
n Autodétermination pour le futur
Les directives anticipées du patient et le mandat pour
cause d’inaptitude sont deux instruments probants prévus par le le Code civil suisse. Ces deux mesures personnelles anticipées permettent de faire respecter notre volonté, même si nous ne sommes plus en mesure de nous
prononcer par nous-mêmes sur notre état ou notre situation. L’autodétermination et la prévoyance personnelle s’en
trouvent renforcées. Voilà de bonnes raisons qui devraient
nous pousser à envisager sérieusement d’en faire usage et
à prendre les devants, tant que nous sommes en possession de nos moyens.
Michael Bütikofer, avocat
Conseils juridiques
Directives anticipées
Les enfants qui viennent au monde avec le spina-bi­
fida sont, pour la plupart, paralysés dès la naissance
et plus ou moins tributaires d’un fauteuil roulant. J’ai­
merais dans cet article expliquer ce qu’est un spina-­
bifida et quels problèmes sont liés à ce diagnostic.
Médecine et sciences
Médecine et sciences
Spina-bifida
n Représentation schématique
des différentes formes
de spina-bifida
Section longitudinale
Il s’agit (le plus souvent) d’une malformation de la colonne
lombaire et de la moelle épinière qui s’y trouve. Elle survient durant la phase embryonnaire au cours de la formation du tube neural – la future moelle épinière – et plus
exac­tement entre le 22e et le 28e jour du développement
embryonnaire (env. 6e semaine de vie intra-utérine*).
Anatomie normale
apophyse épineuse
moelle épinière
liquide céphalorachidien
arc vertébral
(* La durée de la grossesse est calculée à partir du 1er jour des dernières
règles, c.-à-d. 10 –14 j. avant la conception et le début du développement.)
n Les différents types
Section transversale
corps vertébral
méninges
Spina-bifida aperta (ouverte, visible)
«Dos ouvert»
– Méningocèle
Simple saillie des méninges occasionnant habi­
tuellement peu ou pas de troubles neurologiques
– Méningomyélocèle (MMC)
Saillie des méninges et du tissu nerveux, souvent
associée à des déficits neurologiques, risque
d’infection, forme la plus courante de spina-bifida
– Myéloschisis (myélocèle ouverte)
Tissu nerveux exposé à la surface du dos, appari­tion quasi systématique de troubles neurologiques,
risque majeur d’infection, le liquide céphalo-­
rachidien (LCR) se mélange au liquide amniotique
touffe de poils
(parfois)
arc vertébral ouvert
= 2 séries d’apophyses
épineuses
corps vertébral
18 · Paracontact 1/2015
Plus de 70 % des personnes atteintes de spina-bifida ont
un comportement normal et une intelligence normale. Les
autres manifestent des déficits neuropsychologiques dont
le degré de gravité varie.
Les personnes touchées par le spina-bifida souffrent souvent d’une allergie au latex. Il convient par conséquent d’en
tenir compte lors de soins. On devrait donc toujours porter des gants en vinyle et utiliser des cathéters en polyéthylène ou en silicone pour vider la vessie.
n Diagnostic
Un spina-bifida est visible à l’échographie dès la 12e semaine
de grossesse.
Méningocèle
méninges
liquide
céphalo-rachidien
protrusion de la
peau et des
méninges
moelle épinière
Myéloméningocèle
protrusion de la
peau et des
méninges
moelle
épinière
déplacée
n Étymologie de «spina-bifida»
Le tube neural n’étant pas correctement formé, la future
moelle épinière et la colonne vertébrale ne peuvent pas se
développer convenablement. Les arcs vertébraux ne se referment pas au-dessus de la moelle épinière, mais restent
au contraire ouverts. Ils forment une épine dorsale fendue,
dont la double rangée peut être palpée sous la peau, d’où
le nom «bifida» (fendue en deux, à deux rangs). «Spina» signifie épine ou colonne vertébrale.
Dans la plupart des cas, les personnes souffrant de spina-­
bifida présentent en plus la malformation d’Arnold Chiari
de type II (= descente du cervelet dans le trou occipital à
la base du crâne) et une hydrocéphalie (= augmentation
du volume de liquide céphalo-rachidien), ce qui complique
encore la situation. L’hydrocéphalie doit être soulagée par
un shunt (= dérivation vers la cavité abdominale).
Spina-bifida occulta
de la malformation
Spina-bifida occulta (fente cachée, non visible)
Souvent découvert de manière fortuite, n’engendre
généralement pas de troubles neurologiques.
Pigmentation éventuelle de la peau («tache de vin»)
ou touffe de poils apparente.
une perte de la fonction motrice des jambes et d’une partie du tronc, une perte sensorielle, des troubles de la fonction sexuelle, un dysfonctionnement vésical et in­testinal.
Source: gauche: Saunders, 2008;
droite: www.merckmanuals.com (27/11/2014)
n Symptômes
Les troubles neurologiques augmentent avec la sévérité de
la malformation, le tableau clinique pouvant aller jusqu’à
une paralysie flasque complète (paraplégie) comprenant
n Prophylaxie
La prise d’acide folique (4 mg/j., env. quatre semaines avant
la conception) peut considérablement réduire le risque de
spina-bifida. Les mères dont l’épilepsie est traitée avec de
l’acide valproïque présentent un risque accru (1–2 %) de
donner naissance à un enfant atteint de spina-­bifida.
n Thérapie
Mise à part la prophylaxie décrite ci-dessus, il n’existe aucun moyen de prévenir ou de traiter la malformation. Au
cours des dernières années, des tentatives de chirurgie fœtale ont été faites pour réduire la gravité de la lésion de la
moelle épinière. Cependant, une telle intervention comporte des risques pour la mère et l’enfant. Même si la probabilité qu’un nouveau-né ainsi opéré puisse marcher est
un peu plus élevée, cela n’est jamais garanti à 100 %. Toute­
fois, les techniques chirurgicales évoluent constamment.
Les enfants qui naissent avec une myéloméningocèle doivent
être opérés quelques jours après la naissance pour réduire
la hernie de la moelle épinière et reconstruire la paroi. En
outre, dans la majorité des cas, un shunt est posé pour
drainer le liquide céphalo-rachidien hors de la tête.
19 · Paracontact 1/2015
n Mesures d’accompagnement
Les enfants atteints de spina-bifida nécessitent des soins
médicaux à vie. Des mesures de rééducation ciblées, notamment urologiques (incontinence, infection des voies uri­
naires, cathétérisme) et orthopédiques (dispositif d’assistance à la marche, désalignements du squelette, scoliose)
sont souvent indispensables.
Un problème majeur qui se pose fréquemment est l’absence
de fonctionnement de la vessie et des intestins, associée à
l’incontinence. Tant que l’enfant porte des couches cela
joue un rôle mineur, mais quand la puberté survient, les
ado­lescents s’intéressent aux alternatives de vidange vésicale et intestinale. Ils ne veulent plus être soignés dans
les services hospitaliers de pédiatrie et refusent que leur
mère vide leur vessie. C’est le moment où ces patients con­
sultent les services de rééducation vésicale et intestinale
des centres spécialisés dans la paralysie médullaire afin d’y
apprendre les techniques d’auto-sondage intermittent de
la vessie et de vidange intestinale pour gagner en autonomie et en indépendance. Savoir vider la vessie sans générer de pression est une condition essentielle sur le long
terme pour éviter d’endommager le système urinaire et pré­
venir les insuffisances rénales. En outre, afin de diminuer
au maximum les risques d’infection des voies urinaires, on
veillera à procéder à une vidange complète de la vessie.
Par ailleurs, sachant que les enfants atteints de spina-bifida développent souvent des déformations de la colonne
vertébrale (hypercyphose, scoliose, etc.), un contrôle ortho­
pédique régulier est fondamental. Le port d’un corset peut
suffire à prévenir la déformation, mais l’intervention chirur­
gicale s’impose parfois. Les moyens auxiliaires et orthèses
(attelles, dispositifs d’assistance à la marche, fauteuil roulant, table haute, etc.) doivent être ajustés à mesure que
l’enfant grandit afin de prévenir les escarres.
Des séances régulières de physiothérapie contribuent à en­
traîner les fonctions musculaires existantes. Les contractures (= raccourcissement musculaire) peuvent être évitées
par des exercices d’étirement. L’ergothérapie permet de
développer la motricité fine, d’évaluer et de contrôler l’efficacité des moyens auxiliaires.
Enfin, un soutien psychologique de l’enfant et de la famille
est souvent utile, car il permet de détecter, de manière pré­
coce, les problèmes familiaux ou scolaires. Il est recomman­
­dé de privilégier une forme de scolarisation intégrative.
Dr en méd. Hans Georg Koch
La régulation thermique
expérimenté en pratique
des paralysés médullaires
Le Centre suisse des paraplégiques (CSP) est l’une des
premières cliniques suisses de rééducation à tester un
robot de marche. Cet exosquelette doit servir à la ré­
éducation et à l’entraînement de patients atteints de
paralysie médullaire. Les expériences faites sont con­
si­gnées dans le cadre d’une étude internationale qui
permettra la mise au point d’un outil adéquat destiné
aux paraplégiques et tétraplégiques.
«L’étude montrera si l’exosquelette est d’une utilisation con­
viviale et adaptée aux intéressés en rééducation primaire»,
précise Michael Baumberger. Les résultats de l’étude indi­
queront en outre comment la marche debout influe sur la
qualité de vie des patients, s’il y a une amélioration de leurs
fonctions intestinales ou vésicales et si l’on décèle un impact sur les maladies cardiovasculaires, sur l’ostéoporose
et sur la prévention des escarres.
Depuis juin 2014, le CSP dispose de cet appareil futuriste
à des fins thérapeutiques. Cet outil d’un nouveau genre est
utilisé pour des personnes qui doivent réapprendre les mou­
vements de la marche. Le robot de marche, qui fonctionne
comme un squelette extérieur, soutient si fortement le
corps du paralysé médullaire que celui-ci parvient à se tenir debout et à marcher, grâce au soutien électronique de
l’appareillage.
n Pas une panacée
Fabriqué à Richmond, en Californie, par Ekso Bionics, ce
robot de marche pèse environ 25 kg. Il permet d’avancer à
une vitesse pouvant aller jusqu’à 1,6 km/h et peut fonction­
ner environ quatre heures d’affilée. Mais tous les paralysés médullaires ne pourront bénéficier de ce nouveau type
d’entraînement. «Seuls les patients en rééducation primaire
souffrant de paralysie incomplète et pouvant tenir des
­béquilles entrent en ligne de compte», fait savoir Michael
Baumberger. Il pense que les personnes ayant trop peu de
force, connaissant des problèmes articulaires ou rencontrant des difficultés dans le maniement technique de l’exo­
squelette privilégieront les formes conventionnelles de
thérapie.
Pour pouvoir fonctionner sans problème, le corps hu­
main a besoin d’une température constante qui doit
être très proche des 37 °C. C’est en effet à cette tem­
pérature que les diverses fonctions enzymatiques sont
optimales. Le terme de thermorégulation désigne l’en­
semble des processus d’adaptation de la température
corporelle aux conditions environnantes. Il faut savoir
qu’une lésion médullaire modifie justement cette ré­
gulation thermique, notamment chez les tétraplégi­
ques.
n Réfrigération pendant
C’est, en substance, les explications données en guise d’introduction par le docteur Claudio Perret, chef adjoint de la
médecine sportive, au sujet de la thermorégulation. L’absence ou l’insuffisance de la transpiration chez les paraly­
sés médullaires, en particulier chez les tétraplégiques, porte
véritablement atteinte à leur qualité de vie. Les jours de
chaleur, il leur faut se tenir à l’ombre et toujours penser
à se rafraîchir d’une façon ou d’une autre, s’ils ne veulent
risquer un incident cardio-vasculaire. Les activités de plein
air doivent, de préférence, être reportées en soirée. Mais
cela s’avère impossible pour les sportifs disputant des com­
­pétitions et personne n’aime rester claquemuré quand le
soleil, enfin, fait apparition.
n Outils d’avenir
Pour l’heure, les possibilités d’emploi de l’exosquelette sont
limitées. Monter des escaliers est par exemple impossible.
Selon Baumberger, il faut améliorer la durée de vie des bat­
teries, alléger le poids de l’appareil et amplifier sa vitesse.
Ses coûts, situés dans la partie inférieure des montants
à six chiffres, restent néanmoins assez élevés pour le CSP.
Baumberger espère que le prix d’acquisition actuel pourra
être ramené à un montant acceptable pour les particuliers
et les caisses-maladie. Il se dit convaincu qu’à l’avenir, les
paralysés médullaires pourront utiliser au quotidien un
robot de marche dans leurs déplacements et leur travail.
n Prototype conçu pour l’armée
n Étude d’efficacité
Pour recueillir des informations fondées sur l’efficacité de
l’exosquelette en rééducation, les services concernés du
CSP prennent part depuis l’été 2014 à une étude internationale. Le docteur Michael Baumberger, médecin-chef en
médecine aiguë et réadaptation au CSP, participera comme
médecin investigateur à l’étude et coopérera avec des participants du Danemark, de Norvège, d’Espagne et, le cas
échéant, d’autres pays européens. Pour l’utilisation de l’ap­
pareil pendant les deux ans et demi de durée de l’étude,
un poste supplémentaire de physiothérapeute a été créé.
20 · Paracontact 1/2015
américaine
Les premiers prototypes d’exosquelettes ont été présentés
en 2010 par l’armée américaine qui souhaitait soulager ses
soldats portant de lourdes charges ou effectuant de longues marches. Mais en pratique, il s’est avéré que, pour
l’heure, il était quasiment impossible d’améliorer la motri­
cité d’une personne en bonne santé. En revanche, pour la
rééducation de paralysés médullaires, l’usage d’exosquelettes pourrait être prometteur.
Susanne Zürcher
tif est dès lors en mesure de fournir une meilleure performance en compétition. Le corps ne doit toutefois pas être
refroidi trop rapidement, car il risquerait de se mettre à
produire de la chaleur. Si l’utilité d'une réfrigération préalable adaptée est incontestable, on ignore encore, d’un
point de vue scientifique, quelle stratégie est la plus efficace pour chaque spécialité sportive. Il convient de tester
suffisamment tôt les mesures de réfrigération préalable
et de les adapter aux besoins individuels.
n Réfrigération avant la compétition
Les performances de haut niveau des sportifs de compéti­
tion, qu’ils soient piétons ou en fauteuil, nécessitent impé­
rativement qu’ils se rafraîchissent. Dans le manuel «heat.
smog.jetlag»*, édité par Swiss Olympic à l’occasion des
Jeux olympiques de Pékin, Claudio Perret donne diverses
recommandations et explications. Il y recommande de pren­
dre des mesures ciblées pour optimiser la capacité de performance avant et pendant la compéti­tion. Ainsi, abaisser
la température interne du corps au dé­part permet à l’athlè­
­te de moins «surchauffer» en compétition et de retarder les
effets négatifs de la chaleur sur les performances. Le spor21 · Paracontact 1/2015
la compétition
Le but de la réfrigération pendant la compétition est de
maintenir la température cutanée et la température interne aussi basses que possible pour que le corps mette
plus de temps à atteindre sa température critique. La réfrigération durant la compétition concerne avant tout la
partie du corps qui n’est pas activement sollicitée par la
spécialité sportive concernée (il s’agit le plus souvent du
haut du corps).
n Réfrigération efficace aussi
au quotidien
Dans la comparaison de l’efficacité des méthodes de réfri­
gération effectuée par Perret, les vestes réfrigérantes obtiennent de très bons résultats, du fait de leur simplicité et
du refroidissement local ciblé qu’elles produisent pendant
deux heures environ.
Pour les personnes en fauteuil roulant, ces vestes sont éga­
lement utiles dans la vie de tous les jours, pour les excursions en été, les vacances dans le Sud, les séjours prolongés dans des pièces non climatisées, etc. Trempé dans l’eau
froide, leur tissu spécial se gorge d’eau. Mais sa face intérieure étant imperméable, l’évaporation se fait vers l’exté­
rieur tout en absorbant la chaleur du corps. Une fois sèche,
il n’y a plus qu’à retremper la veste. Pour ce faire, il suffira
d’emporter avec soi une bouteille d’eau ou de profiter d’une
halte dans un restaurant. John Leen, lui-même tétraplégique, en a testé une durant l’été 2013 et ne tarit plus
d’éloges: «J’étais en route tout un après-midi en plein soleil, à 34 °C. Je n’ai dû mouiller ma veste qu’une seule fois.
Sinon, c’était parfait. Sans elle, je n’aurais pas pu tenir plus
d’une heure.» Depuis, dès qu’il fait très chaud en été, il ne
sort plus sans sa veste.
Gabi Bucher et Claudio Perret,
Dr ès sc. nat., privat-docent
* www.spv.ch/Publications/Feuillets pratiques/heat.smog.jetlag
(pages 79-82)
Médecine et sciences
Médecine et sciences
Robot de marche
Conseils Vie
Conseils Vie
«Ma paraplégie
m’a vraiment sauvé la vie»
Paraplégique depuis l’âge de 21 ans, la Morgienne
Aude Jardin raconte comment le handicap a boule­
ver­sé sa vie et lui a offert un nouveau départ.
Des études de naturopathe en cours, une vie de couple, une
voiture, un agenda rempli d’activités sportives et de rendez-vous en tous genres, Aude Jardin a une vie des plus ac­
tives. On en éclipserait même sa paraplégie. «Il arrive que
mes amis oublient complètement le fauteuil au point qu’ils
mettent un moment avant de se rendre compte que je suis
à la traîne sur certaines balades», rigole-t-elle. À 33 ans,
la jeune femme a dû se battre pour mériter ce nouveau
départ.
C’est un staphylocoque doré, dû à sa consommation de dro­
gues, qui a rendu Aude malade en 2003. «Je me suis fait
opérer et en me réveillant, on m’a annoncé que je ne remarcherai plus.» À 21 ans, Aude est paraplégique. Entre ses
addictions qu’elle peine à abandonner et son nouveau
corps à apprivoiser, la jeune femme est ballottée de centres
en hôpitaux durant quelques mois. Jusqu’à ce qu’elle entende parler du Centre suisse des paraplégiques de Nottwil.
n Nouveaux gestes
Aude passe ainsi 10 mois à se reconstruire dans le centre
situé, à quelques kilomètres près, au milieu du pays. «Quand
je suis arrivée, j’étais effondrée. Je n’avais pas de vision
d’ave­nir avant la maladie et j’en avais encore moins après.
Là-bas, j’ai compris au contact des autres patients, mais
aussi du personnel, qu’il y avait des possibilités de vivre.»
Maîtriser son fauteuil – minutieusement choisi –, trouver
les médicaments adaptés à son corps et son degré de paralysie ou arriver à manier la sonde urinaire figurent parmi
les premiers impératifs. «On oublie souvent que la paraplé­
gie, ce n’est pas seulement perdre l’usage de ses jambes.
22 · Paracontact 1/2015
Par exemple, les abdominaux ne répondent plus, on a souvent de douloureux spasmes dans les jambes et on ne sent
pas sa vessie. Pour ma part, le plus difficile a été d’avoir
une sonde à demeure. J’ai toujours été coquette et, à 22
ans, je devais vivre avec une poche à urine. Je ne trouvais
aucun habit qui m’allait. Heureusement, après trois ans,
j’ai pu m’en passer.» S’habiller, se doucher, atteindre une
chaise ou un lit font partie de ces gestes du quotidien à
réapprendre.
difficile – qu’un paraplégique doit apprendre à maîtriser.
Au moment où il faut mettre toute son énergie à apprivoi­
ser un nouveau quotidien, il n’est pas toujours évident de
se battre pour ses droits. Finalement, Aude se tourne vers la
naturopathie, mais, encore une fois, l’AI refuse. «Esperanza,
la Fondation Rotary de Lausanne pour la réinsertion des
paraplégiques qui avait payé mon permis de conduire, a
accepté de financer mes études que je pratique en cours
Sans formation, elle décide de se construire un projet professionnel. Régis Dessimoz, conseiller vie pour l’Association suisse des paraplégiques, la soutient dans cette tâche
et l’aide à trouver un stage de bijoutière à Echandens en
2008. Elle prend un appartement avec son ami, passe son
permis de conduire et s’épanouit.
n Battante
«J’étais prête à faire un apprentissage, mais l’AI a refusé de
financer.» L’administratif, c’est l’un des grands arts – très
d’Aude Jardin
J’ai commencé une formation
de naturopathe il y a quatre ans,
déjà. J’y ai appris, entre autres,
l’anatomie, la biologie, la biochi­
mie pathologique.
En plus des branches de médecine académique, j’ai appris l’être humain dans sa globalité par différentes approches: anthroposophie, médecine chinoise, compréhension du monde et de son fonctionnement en
passant bien sûr par Hippocrate qui doit se retourner
dans sa tombe! «Non nocere», qui signifie «En premier
ne pas nuire …».
n Sportive
Le sport, la réinsertion professionnelle et la préparation
au retour au domicile font aussi partie intégrante du program­me de Nottwil. Aude commence par retourner dans
sa ville natale de La Chaux-de- Fonds où elle a trouvé un
appartement adapté à ses besoins. «Pour ma part, j’ai été
très bien entourée des ergothérapeutes de Nottwil et de
l’Association suisse des paraplégiques donc tout s’est bien
passé.» Les gestes appris au Centre suisse des paraplégi­
ques s’imposent peu à peu comme des réflexes et Aude
s’approprie cette nouvelle vie. «J’ai commencé à pratiquer
différents sports en fauteuil roulant comme le basket, le
hockey et les arts martiaux. Le sport m’a permis d’avoir une
vie sociale, d’être active et de rencontrer des gens avec les
mêmes problèmes que moi.»
n Paroles
du soir. Je ne veux pas juste avoir mon diplôme, je veux faire
la différence pour les gens qui viennent me voir.» Si elle
est encore en train d’étudier la phytothérapie et l’aroma­
thérapie, Aude a commencé cette année à faire quelques
consultations de nutrithérapie et de réflexologie pour lesquelles elle est agréée.
Arrivée à Morges par le hasard des opportunités, la jeune
femme y a trouvé un équilibre. «J’adore cette ville, je m’y
sens bien. Elle est, dans l’ensemble, agréable lorsqu’on est
en fauteuil roulant. Et lorsqu’il y a une difficulté, il y a
toujours une bonne âme pour m’aider.»
Reconstruite, Aude Jardin dévore désormais la vie, mais
elle a surtout choisi de se battre pour faire du handicap
une renaissance. «La paraplégie m’a sauvé la vie dans le
sens où elle m’a offert la possibilité de me reconstruire.
Aujourd’hui, je peux prendre le temps de me consacrer à
mes études, aux gens que j’aime et au sport. Mais j’ai aussi
eu la ‹chance› d’être paraplégique en Suisse, là où des structures telles que Nottwil, l’Association suisse des para­
plégiques, la Fondation suisse pour paraplégiques ou la
Fondation Rotary nous viennent en aide. On se sent soutenu.»
Donatella Romeo, journaliste
Journal de Morges
23 · Paracontact 1/2015
Avec la médecine moderne, on ne traite plus l’humain
mais son symptôme tout en laissant de côté l’essentiel, c’est-à-dire le corps qui s’exprime. Le symptôme
n’est que la pointe de l’iceberg. Si le déséquilibre n’est
pas compris, le corps cherchera un autre signal d’alar­me
jusqu’à son épuisement. Dans ce monde de performan­
ces, cette formation est bien plus qu’une discipline thé­
rapeutique, c’est une phi­losophie de vie. Nous sommes
un organisme complexe et magnifique. Depuis toujours,
des pionniers ont osé défier la médecine traditionnelle
et parfois, ils l’ont payé cher mais, aujourd’hui, avec
l’avancée de la science, il est prouvé qu’ils avaient raison! J’exerce la réflexologie technique manuelle qui
agit à bien des niveaux: organique, nerveux, énergétique et au niveau de l’alimentation qui est la base de
notre bonne santé physique et mentale! Hippocrate
disait déjà: «Que ton aliment soit ton 1er médicament!»
Dans ma formation, tout me passionne. J’apprends et
désapprends … Actuellement, j’étudie la phyto-aroma,
donc les plantes et les huiles essentielles. L’avantage
d’une plante entière c’est qu’elle agit intelligemment.
Une plante a son énergie propre qui va interagir avec
l’individu lui apportant bien plus qu’une action physio­
logique. Il ne s’agit pas uniquement de connaître la
vertu d’une plante mais bien plus d’écouter le patient,
de l’accompagner pour qu’il retrouve sa force vitale
et devienne ensuite autonome pour son bien-être. «Être en bonne santé c’est d’abord … Être!»
Aude Jardin
membre de l’ASP
Gérer les transports
Après les grandes pluies de l’été dernier, nous espé­
rons que cette année le beau temps sera au rendez-­
vous, notamment pour nos deux virées en Swiss-Trac
dont la première est prévue le samedi 20 juin 2015
dans le val d’Aegeri.
Organiser les transports avant, pendant et après les
grandes manifestations sportives est un défi capti­
vant, qui demande des nerfs solides. Avant de s’y ris­
quer, il faut savoir une chose: chaque jour réserve son
lot de surprises et apporte à coup sûr des change­
ments. De ce fait, comme gestionnaires de transport,
nous devons être des as de la débrouillardise.
dans le val d’Aegeri
Nous nous retrouvons sur le grand parking de l’église à
Unterägeri, point de départ de notre excursion. Nous traversons le village en direction du lac d’Aegeri puis grimpons
jusqu’au sentier de montagne en passant par la clinique
Adelheid. La randonnée nous emmène à travers le paysage vallonné et contrasté du val d’Aegeri. Elle suit en partie la route panoramique et nous offre une vue toujours
différente sur le lac d’Aegeri, les Alpes, et plus loin, sur le
Plateau suisse. Gubel, où nous nous restaurons, est une
colline du village de Menzingen (913 m) sur laquelle le cou­
vent capucin de Maria Hilf a été érigé en 1851. De là, on
aperçoit les villes de Zurich et de Baar ainsi que la vallée
de la Reuss. Vers le sud, le Rigi et les Alpes suisses dessinent l’horizon. Après le repas pris dans le restaurant Gubel
ou sorti du sac à dos, nous poursuivons notre ballade et
pénétrons au cœur de la guerre froide: nous nous trouvons sur la base de lancement d’engins guidés. Conservée
dans son état original, cette position de défense anti­
aérienne, aujourd’hui classée et unique au monde, est
parfois ouverte au public dans le cadre de visites guidées.
De retour dans le présent, nous passons par une jolie colline pour retourner à Unterägeri, notre point de départ.
Nous parcourons une quinzaine de kilomètres pendant
environ quatre heures. Il y a des toilettes accessibles dans
le restaurant Gubel et au kiosque du mini-golf du Birken­
wäldli à Unterägeri. À quelques détails près, cette randonnée correspond au tour décrit sur www.swisstractours.ch,
le site de Peter Klotz.
Date
Samedi 20 juin 2015
Rendez-vousParking de l’église
Oberdorfstrasse 3, 6314 Unterägeri
ArrivéeEn transports publics de la gare de Zoug,
avec les bus à plancher surbaissé de la
ligne 1 jusqu’au centre d’Unterägeri
Heure
De 9 h 45 à 17 h 00 environ
CoûtsNéant; repas à la charge des participants
Messe
des yodleurs
Chaque année au début du mois de juin, le plus
souvent par une journée dominicale ensoleillée,
plus de 600 personnes se dirigent vers le Centre
suisse des paraplégiques pour assister à la messe
annuelle des yodleurs.
Depuis des années, la paroisse de Nottwil et l’assistance
spirituelle du CSP organisent cette rencontre tandis
qu’un club de yodel de l’association de Suisse centrale
des yodleurs se charge de l’animation musicale. Cette
année, ce sera le tour d’une formation très spéciale,
le «Jodufroue Willisau», sous la direction d’Heidi Odermatt. Après l’office, le club de yodel fera encore vibrer
ses cordes vocales dans la halle d’accueil du CPS.
Tous se produisent bénévolement et une collecte est
faite au profit de la Fondation suisse pour paraplégiques.
Nous vous invitons tous cordialement à participer à
cette joyeuse cérémonie qui réunit toujours de nombreuses personnes en fauteuil roulant et d’autres visi­
teurs.
n Inscriptions
Jusqu’au 12 juin 2015 auprès de l’Association suisse
des paraplégiques, Culture et loisirs, Tél. 041 939 54 24
ou par e-mail à [email protected]
24 · Paracontact 1/2015
avec débrouillardise
En mai, quand l’imminence des ParAthletics (cf. page 34)
se fera sentir à Nottwil, l’organisation des transports de quel­
que 300 athlètes internationaux et de leurs accompagnateurs battra son plein au département Culture et loisirs.
Organisation n’est peut-être pas le bon terme, car il s’agit
plutôt de gérer les transports et d’être capable d’improviser. Un appel, un courriel, un souhait particulier, une simple
lubie, des bouchons, des autorités peu coopératives ou un
vol raté, retardé ou annulé: tout peu ébranler des horaires
soigneusement étudiés, voire les faire capoter, comme le
prouvent les anecdotes qui suivent.
n Visa refusé et grasse matinée
souhaitée
À peine deux jours avant l’arrivée prévue, nous apprenons
enfin que les Ghanéens annulent leur participation, leur
visa pour la Suisse leur ayant été définitivement refusé.
Pour obtenir cette information, il a fallu batailler ferme
et inscrire, en ultime ressort, un URGENT! en objet de notre
courriel. Nous avons eu aussi des Australiens qui ne voulaient pas se lever si tôt et qui, un jour avant le départ,
ont demandé à avoir un car plus tard pour leur délégation.
De tels souhaits impromptus posent aux gestionnaires de
transport des problèmes en termes de logistique et de personnel. Après quelques coups de fil et une tension nerveuse accrue, une solution put finalement être trouvée,
nous permettant à nous de respirer, et aux Aussies de rentrer mieux reposés. Mais les Australiens ne sont pas les
seuls à aimer dormir plus longtemps. C’est aussi le cas de
Grandes manifestations sportives 2015
posant des défis au niveau des transports
29–31.5 ParAthletics IPC Athletics Grand Prix, Nottwil
4.6
Mémorial Daniela Jutzeler, Arbon
6/7.6
42e Championnats suisses, Arbon
21.6
Marathon en fauteuil roulant, Oensingen
28.7–2.8 CM de paracyclisme UCI, Nottwil
Date Dimanche 7 juin 2015
Heure 10 h 00
Lieu Aula du CSP Nottwil
25 · Paracontact 1/2015
la délégation mexicaine, sauf que là, nous n’en avons pas
été avertis. Quelque 20 minutes après l’heure de départ
pré­vue, le dernier Mexicain daigna faire apparition. Le
chauffeur parvint à les déposer à temps à l’aéroport de
Zurich, mais les horaires des transports
suivants s’en trouvèrent affectés. Un
exemple de plus de plans chamboulés!
n Patience et compé-
tence interculturelle
de nos chauffeurs
Il convient de ne pas oublier le rôle
que jouent nos chauffeurs, tout particulièrement sollicités dans cet environnement international. Un trésor
de patience et de tolérance, quelques
notions d’anglais et une compétence
interculturelle progressant au fil des
ans facilitent considérablement leur
travail. Mais c’est leur surcroît d’engagement qui fait toute la différence.
Multitâches, les conducteurs vont récupérer une vingtaine d’athlètes dispersés dans l’aérogare,
les font monter dans le car et y chargent leurs nombreux
bagages, conduisent à minuit passé les arrivants affamés
à un Mc Do, font savoir avec douceur aux fumeurs, en
manque de nicotine après dix heures de vol, qu’ils ne pourront fumer qu’à l’extérieur du car, vont aimablement chercher les clés des chambres pour les hôtes et, au besoin, se
lèvent à trois heures du matin pour amener à temps les
athlètes à l’aéroport. C’est pour tous ces services supplémentaires que nous sommes extrêmement reconnaissants
à nos chauffeurs!
Nous nous réjouissons à la perspective des prochains Par­
Athletics du mois de mai et de tous les défis qui se poseront fatalement.
Antonia Tanner
Culture et loisirs
Culture et loisirs
Journée Swiss-Trac
L’ASP revoit les prix
à compter de 2016
L’Association suisse des paraplégiques analyse régu­
lièrement sa stratégie et sa mise en œuvre. Le dernier
réexamen de notre offre de vacances a rendu néces­
saire d’adapter certaines règles concernant le droit
de partici­pation à nos voyages. Les semaines de sou­
lagement pour tétraplégiques, en particulier, ont fait
par le passé trop souvent l’objet de compromis, qui
ont parfois causé involontairement des iniquités.
Une nouvelle réglementation pour les voyages du catalogue, portant notamment sur la participation aux semaines de soulagement pour tétraplégiques, s’applique
depuis cette année. Les paralysés médullaires constituent
le groupe cible principal de l’ASP. Il a donc été décidé de
réserver lesdites semaines de soulagement aux seuls té-
traplégiques qui sont membres actifs de l’un de nos clubs
en fauteuil roulant. Cette clause figure dans les CGVC 2015.
Par conséquent, les membres actifs présentant d’autres
types de handicap ne peuvent plus participer à ces semaines. Cette décision affecte une douzaine de personnes
qui, on les comprend, ne s’en réjouissent pas. En revanche,
la participation à nos voyages en groupe reste ouverte à
tous nos membres.
n Tenir compte des besoins actuels
Nous avons constaté de plus en plus souvent que certains
participants de nos vacances en groupe avaient besoin
d’une assistance légère à modérée. Nos membres vivent
plus longtemps, sans rien perdre de leur désir de voyager.
Nombre d’entre eux ne pouvaient plus nous accompagner
du fait que les vacances en groupe ne prévoyaient aucun
soutien au niveau des soins.
n Assistance légère à modérée pour
personnes non accompagnées
Lors du réexamen déjà évoqué de notre stratégie, le dépar­
tement Culture et loisirs a été chargé de repenser la régle­
mentation des vacances en groupe. Comment cela se t­ ra­­­26 · Paracontact 1/2015
de ses arrangements de vacances
duit-il concrètement? D’une part, les traditionnelles se­
mai­nes de soulagement pour tétraplégiques sont maintenues et, d’autre part, nous créons une offre complémentaire
pour les personnes âgées ou voyageant non accompagnées,
tributaires d’une assistance légère à modérée.
À la surprise générale, la Banque nationale suisse a
supprimé le taux plancher de CHF 1.20 par rapport
à l’euro, ce qui a provoqué, comme on le sait, l’effon­
dre­ment du cours de la monnaie européenne. Pour les
con­sommateurs suisses, les achats effectués dans la
zone euro sont devenus plus avantageux. Les voya­
gistes suisses se devaient de réagir à la nouvelle
donne.
n Retour d’information
de nos membres
Pour définir précisément la nature de cette assistance et le
type de soutien nécessaire aux différents participants, nous
avons lancé une enquête auprès de nos membres. À notre
grande satisfaction, nous avons reçu très vite de nombreu­
ses réponses. L’aide souhaitée porte, entre autres, sur les
points suivants: enfiler des bas de contention, mettre et
enlever les chaussures, s’installer dans la chambre d’hôtel,
effectuer les transferts. Certains
mem­bres nous ont fait savoir qu’ils
n’avaient pas besoin d’aide et cette
information également nous est
pré­cieuse. L’analyse des réponses
est en cours et nous espérons que
les renseignements fournis nous
per­mettront de déterminer les besoins à couvrir spécifiquement. Il
nous faudra ensuite définir dans
quelle mesure nous pouvons y répondre, en fonction de ce qui est
dans nos cordes. En tout état de cause, l’objectif est que
les personnes qui voyagent non accompagnées et qui ont
besoin d’une aide légère à modérée puissent compter sur
nos bénévoles.
Il est difficile de faire des prévisions sur le cours de l’euro
et de savoir à quel niveau il finira par se stabiliser à moyen
ou à long terme. Pour éviter que les clients ne se rendent
massivement à l’étranger pour y réserver leurs voyages en
euros, le secteur touristique consent des rabais. L’agence
de voyages de l’ASP a voulu, elle aussi, prendre en compte
dans les meilleurs délais cette nouvelle situation.
n Taux fixe pour le calcul initial
de nos prix catalogue
Même s’il n’est nullement fait état d’une possibilité de réduction, nous souhaitons faire profiter nos clients de la
baisse du taux de change.
n Réductions possibles
Nous avons refait précisément nos calculs et abaissé le prix
des voyages concernés par le cours de l’euro. Pour ce faire,
nous avons tenu compte de toutes les prestations déjà
payées par nos soins en euros. Pour certaines destinations
de voyage, il peut s’agir exclusivement de frais d’hôtellerie.
En pareil cas, les réductions sont parfois infimes, ce qui
s’explique par les arrhes déjà versées au cours applicable
antérieurement. Les arrangements comprenant d’autres frais
(entreprises de transport sur place, visites guidées, comman­
des de repas, excursions …) permettent un abaissement du
prix si nous n’avons pas dû verser d’arrhes ou que le montant de celles-ci est peu élevé. Nous nous sommes aussi
attachés à renégocier le prix de certains voyages dans la
zone euro qui comprenaient des arrangements forfaitaires.
Les voyages de notre catalogue reposent tous sur un budget détaillé. Pour effectuer tous les calculs nécessaires, un
cours de l’euro a été déterminé et fixé de sorte à couvrir
tous les coûts imputables en cas normal. Or, le cours actuel
est nettement inférieur à celui arrêté au moment du calcul
des prix à l’automne dernier. Par conséquent, le prix de
certains des voyages publiés dans notre catalogue est trop
haut. L’article 6.2 de nos Conditions générales de voyage
et de contrat (CGVC) prévoit la possibilité d’augmenter les
prix en cas notamment de fluctuation des taux de change.
n Souhaitez-vous voyager avec nous?
n Offre ciblée
En 2016, nous proposerons au moins un voyage où les participants pourront recourir à une assistance légère à modérée. Nos semaines de soulagement pour tétraplégiques,
telles que décrites en page 34 de notre catalogue de vacances 2015, ne changeront pas de nature. Pour les vacan­
ces en groupe, l’obligation faite aux participants en fauteuil
roulant qui sont tributaires d’une aide pour la majorité
des actes quotidiens de se faire accompagner d’une personne les assistant personnellement reste d’actualité.
Si vous avez encore des suggestions au sujet de l’innovation prévue, n’hésitez pas à les adresser à [email protected]. Au
reste, vous découvrirez notre offre revisitée dans notre catalogue de vacances 2016, que nous aurons le plaisir de
vous présenter le 8 novembre 2015 à Nottwil.
Des places sont encore disponibles!
2015 Vacances
spv.ch
Semaines de soulagement
pour tétraplégiques
Florence20–27.6.2015
Oberstdorf19–26.9.2015
Erfurt/Weimar3–10.10.2015
Voyages en groupe
Helsinki22–29.8.2015
Turquie du Sud
12–19.9.2015
Maroc – Marrakech 4–11.10.2015
Des informations sur les voyages et les inscriptions
sont disponibles sur spv.ch, sous Publications/Catalogue
de voyages, ou par téléphone au 041 939 54 15.
Urs Styger
27 · Paracontact 1/2015
n Différence minime
Les renseignements obtenus et les nouveaux calculs effec­
tués nous ont permis d’abaisser en partie les prix. Il ne
s’agit pas d’un rabais de change généralisé puisque chaque
voya­ge a été recalculé individuellement. Selon le cas, les
prix sont restés inchangés ou ont subi une réduction
d’ampleur variable. Force a été de constater que les écarts
par rapport aux prix initiaux ont été plus faibles qu’escompté, sauf pour deux voyages. L’absence de réduction
de prix ou sa modicité provient, comme expliqué plus
haut, des versements d’ores et déjà effectués en euros, qui
nous ont été imputés au cours précédemment en vigueur.
Tous les prix peuvent être consultés sur www.spv.ch,
sous Manifestations.
Culture et loisirs
Culture et loisirs
Nouvelle offre de voyages
à Lenk
Le camp de ski de la jeunesse (Juskila), organisé tous
les ans du 2 au 9 janvier à Lenk par Swiss Ski, est une
tradition aussi enracinée que la course du Chuenis­
bärgli à Adelboden.
Le Juskila réunit 600 jeunes âgés de 13–14 ans pour une
semaine de sports de neige très variée. Les participants sont
tirés au sort en novembre parmi les jeunes qui se sont inscrits et qui pratiquent le ski alpin, le snowboard ou le ski
de fond. Sans Swiss Ski, sans les divers sponsors et sans les
120 bénévoles, ce camp ne pourrait exister. Comme ces
dernières années, deux jeunes de Sport suisse en fauteuil
roulant ont été sélectionnés pour se rendre à Lenk. Diego
et Gianmarco ont été les heureux élus.
n Programme de la semaine
DENTSPLY IH SA
Rue Galilée 6, CEI3, Y-Parc, 1400 Yverdon-les-Bains.
Tél. 021 620 02 40. Fax 021 620 02 41. www.lofric.ch
© 2013 Wellspect HealthCare, a DENTSPLY International Company. All rights reserved. 75891-CHFR-1312
Le 2 janvier, c’était le grand départ. Le temps humide n’entamait en rien le bon moral des jeunes. Mais pour la première journée de ski, les cieux ne se sont guère montrés
cléments: la piste était d’abord glissante, puis détrempée.
La grande cérémonie d’ouverture, en présence de personnalités du monde économique, sportif et politique, était
vraiment impressionnante. Diego et Gianmarco ont appré­
cié, en présence des autres participants et de nombreux
spectateurs, le concert en direct de Tiziana Gulino, lauréate
du concours de la télévision publique alémanique «The Voice
of Switzerland». Ensuite, des sportifs des neiges connus
ont distribué des autographes.
Le soleil brillait et sur le télésiège le chant du Vogellisi fut
entonné à quatre voix. Et c’est plein d’entrain que la petite troupe rejoignit vers midi le Chuenisbärgli. Les préparatifs de la grande fête du ski battaient leur plein. Après
un pique-nique dans l’aire d’arrivée et quelques photos
de la grande arène de ski, ce fut l’heure de rentrer à Lenk.
Pour tous, cette journée avait été grandiose.
n Programme en soirée
Mais les activités n’étaient pas réservées qu’à la piste,­
le programme continuait en soirée. Diego et Gianmarco
avaient rejoint un groupe cantonal et y prenaient leur petit déjeuner et leur souper avec les autres jeunes. C’est
dans ce cadre aussi qu’ils participaient aux animations du
soir: aller au cinéma, sortir en boîte, écrire de nombreuses
cartes de remerciement ou jouer dans la halle de gymnastique. Par ailleurs, la radio alémanique SRF 1 émettait en
direct du camp son émission Zambo destinée aux jeunes.
n Le départ
n En route pour le Chuenisbärgli
Pour Philipp et Fabian, moniteurs de monoski-bob, une
chose était claire: si déjà ils étaient à Lenk, ils se rendraient
avec Diego et Gianmarco au Chuenisbärgli. C’est ainsi qu’ils
partirent ensemble pour Adelboden, en prenant tout d’abord
le nouveau téléphérique de Metsch (parfaitement accessible) pour aller à Silleren. Une fois là-bas, il suffisait de
dévaler la piste en monoski-bob en direction d’Adelboden.
29 · Paracontact 1/2015
Pour les derniers jours du Juskila, le soleil était au rendez-­
vous et les conditions d’enneigement parfaites. Le plaisir
de jeux divertissants dans la neige fut partagé sur la piste
avec d’autres groupes à ski (par exemple effectuer un slalom humain, maîtriser une course ou gagner des batailles
de boules de neige). Les différences entre skieurs et mono­
ski-bobeurs se trouvaient abolies. C’est ainsi que, bien trop
vite, la 74e édition du Juskila prit fin le 9 janvier 2015.
Tous les jeunes et leurs moniteurs sont rentrés chez eux
par le train, fatigués, mais la tête pleine de souvenirs de
ce camp si riche en émotions. Il est certain que les adolescents parleront encore longtemps de leurs nombreuses
découvertes, des bons moments et des instants joyeux
qu’ils y auront vécus.
Fabian Emmenegger, moniteur de monoski-bob Juskila et
coordinateur de cours de monoski et dualski à Sörenberg
Sport suisse en fauteuil roulant
Juskila 2015
Un tracé digne de chèvres alpines
Il est bien normal de vouloir faire bonne impression
quand on reçoit chez soi. Cela vaut pour les organisa­
teurs du CM de paracyclisme sur route UCI 2015 et
s’applique aussi aux athlètes suisses qui veulent bril­
ler devant leur public. Paracontact a interrogé l’en­traî­
neur national René Savary sur les épreuves, les cou­
reurs du cadre ou de la relève, et s’est aussi renseigné
auprès du CO sur les temps forts de la manifestation.
Au dire même du CO, il s’agira d’une manifestation sportive populaire s’articulant autour de la Fête nationale suisse.
Sous le slogan «Redécouvrir le sport», elle accueillera à
Nott­wil, du 29 juillet au 2 août 2015, quelque 350 athlètes
venus du monde entier pour décrocher des médailles. Les
catégories suivantes participent aux courses: handbike (per­
sonnes en fauteuil roulant), debout (amputés), tandem (mal-­
voyants) et tricycle (in­firmes
moteurs cérébraux). Un pro­
gramme de divertissement
varié et des concerts sont
prévus.
Par le passé, la Suisse s’est
brillamment illustrée, notamment en handbike, et
les attentes à l’égard des
Suisses sont d’autant plus grandes pour ce CM à domicile.
D’une manière générale, cette année promet d’être intensive et palpitante pour les athlètes. En Suisse aussi, d’importantes compétitions de sélection, telles que la course de
Coupe du monde à Yverdon ou les compétitions internatio­
nales de Recherswil et Oensingen, auront lieu avant le CM.
n Les grimpeurs plutôt avantagés
La zone de départ et d’arrivée, qui accueillera aussi les opé­
rations événementielles destinées au public, constituera la
nouveauté de ce CM. Située sur la piste d’athlétisme, elle
réservera selon le CO des sprints finaux haletants. Mais René
Savary, entraîneur national, pense plutôt que les courses
se joueront dans les montées qui feront éclater le peloton.
Il estime que, dans l’ensemble, le tracé retenu est très ardu,
mais relève que la Coupe du monde d’Yverdon comprendra, elle aussi, un parcours de difficulté similaire.
Beaucoup de concurrents suisses s’entraînent depuis des
mois sur ce circuit. Cela ne constitue pas forcément un
avantage, car tout bon athlète doit pouvoir très vite maîtriser un tracé. En revanche, il voit un autre atout chez les
handbikeurs suisses: «Nos athlètes ressemblent un peu aux
chèvres alpines. Les itinéraires parsemés d’ascensions très
raides et de descentes techniques sont favorables à nos
coureurs de poids plutôt léger; les courses plus plates
avan­tagent plutôt les sportifs balèzes de constitution athlé­
tique. Les athlètes plus fluets ont moins de poids à transporter au sommet.» Malgré tout, chacun devra tout donner le jour de la compétition s’il veut avoir la moindre chance
de décrocher une médaille.
n Une opportunité pour les jeunes
Les handbikeurs ont sauté de joie en apprenant que le CM
2015 se déroulerait en Suisse, estimant qu’il s’agissait là
d’un geste de reconnaissance pour leurs performances des
années passées. De plus, un CM à domicile est une occasion
unique pour motiver une nouvelle génération à s’engager
sans réserve dans le sport de compétition. René Savary cons­
tate que c’est une incitation majeure pour les athlètes de
la relève à jouer à fond la carte du sport et à sonder leurs
propres limites.
n Les espoirs de médailles
La Suisse dispose d’un cadre national performant qui, ces
derniers temps, est toujours revenu médaillé des champion­
nats du monde. Mais si l’on en croit l’entraîneur national,
presque tous les membres du cadre touchent au terme de
leur carrière. Les jeunes talents, et il y en a, doivent encore
beaucoup s’investir pour pouvoir vraiment rivaliser au niveau international, car l’élite se resserre et monte en puissance. René Savary s’est livré à une brève évaluation de
tous les athlètes qu’il n’est pas question de taire à nos lecteurs.
Pour de plus amples informations,
consultez www.wm-paracycling2015.ch
(en allemand).
30 · Paracontact 1/2015
Sandra Graf est, pour l’heure, le seul espoir de médaille
chez les femmes. Un malencontreux accident lors du dernier CM l’avait empêchée de confirmer ses performances.
Depuis ses derniers succès aux Jeux paralympiques de
Londres, la concurrence a grossi et Sandra est pleinement
consciente qu’il lui faudra batailler dur pour une médaille.
Ses principales rivales sont la Russe Svetlana Moshkovich
et, depuis deux ans environ, la Coréenne Doyeon Lee, l’Allemande Christiane Reppe, sans oublier Silke Pan, une autre
Allemande qui elle habite en Suisse.
Tobias Fankhauser, dans la catégorie H2, s’est forgé une
réputation de spécialiste des épreuves sur route, doté d’un
grand sens tactique et d’une excellente capacité d’appréciation du déroulement d’une course. Cette supériorité uti­
lisée à bon escient lui a permis de remporter ces dernières
années de nombreuses médailles. Le contre-la-montre n’est
pas sa spécialité, mais selon René Savary ce n’est qu’une
affaire de temps pour que là aussi il parvienne à s’imposer.
Présentement, la catégorie H2 est dominée par l’Américain William Groulx et l’Italien Luca Mazzone et, générale­
ment, la seule question qui se pose est de savoir qui finira
troisième. Évidemment, les
ex­
perts se demandent si
la clas­sification appliquée
aux deux acolytes est pertinente.
Même si, à 54 ans, JeanMarc Berset fait partie de
la vieille garde, il est tout à
fait capable de décrocher
une médaille. En très bonne forme en 2014 au CM de
Greenville, l’accrochage survenu avec son bike l’a privé de
médaille. Heureusement, le relais par équipe lui avait permis de se rattraper.
À 56 ans, Heinz Frei fait figure de Mathusalem dans le
milieu. Mais s’est un talent d’exception, doté d’un état d’es­
prit hors du commun. L’extrême efficacité de son entraîne­
ment lui permet très souvent d’être au mieux de sa forme
le jour J. Cette surprenante capacité laisse pantois ses com­
pétiteurs, les spécialistes et parfois même son entraîneur.
Mais connaissant la perfection de son timing, ses adversaires ne le quitteront pas des yeux à Nottwil.
Suspendu en raison de délais non respectés, Lukas Weber
n’a pas participé au dernier CM. Il a néanmoins poursuivit son entraînement et il est compte toujours parmi les
meilleurs coureurs au monde dans la catégorie H3. Il doit
31 · Paracontact 1/2015
maintenant prouver qu'il peut damer le pion aux autres,
même en condition de compétitions. Savary le voit comme
un joker qu’il peut sortir à tout moment.
n Musique d’avenir
Les athlètes ci-contre seront vraisemblablement présents
au CM. Grâce à l’optimisation des critères de sélection en
Suisse, l’un ou l’autre membre du cadre Espoirs a de bonnes
chances de pouvoir s’aligner. Il faut
toutefois que tout marche comme sur
des roulettes, car les jeunes devront
terminer dans le tiers de tête des
épreuves. Au-delà du CM en Suisse,
tous ont déjà à l’esprit les Jeux paralympiques de Rio. Les jeunes enten­
dent bien sui­vre l’exemple de Tobias
Fankhauser qui, lorsqu’il avait été
ame­né à Londres, faisait partie de la
relève. Saisissant sa chance à pleines mains, il avait alors
su montrer sa grande clas­­se, nous rappelle l’entraîneur.
Quel­ques-uns aimeraient bien rééditer l'exploit.
Cedric Kuster, qui depuis un an travaille et s’entraîne à
Nottwil, présente de bons atouts pour rêver d’un tel saut
dans sa carrière, même s’il lui faudra encore fortement
progresser pour y arriver.
Michel Muster a pu réduire cette saison son temps de
tra­vail pour augmenter son entraînement en quan­tité et
qua­lité. Sa force réside dans sa vision globale d’une course,
ce qui l’aide à prendre les bonnes décisions tactiques.
Quant à Felix Frohofer, le poste à temps partiel obtenu
à l’issue de son apprentissage lui laisse plus de temps pour
son entraînement. Considéré comme très talentueux, il lui
faudra éviter les erreurs d’aiguillage.
Ces trois athlètes espoirs ont lancé avec Beni Früh, Fabian
Recher, Philippe Stöckli et Reto Wittwer une collecte
pour financer des camps d’entraînement. D’après René
­Savary, tous sont potentiellement capables de réussir la
sélection. C’est la raison qui le pousse, pour la préparation,
à effacer toujours plus les frontières séparant cadre et relève. En février, un camp de préparation est prévu à Lanzarote. Les courses de sélection se tiendront d’avril à juin
en Suisse et surtout à l’étranger. Début juillet, le cadre élargi
du CM se retrouvera à Nottwil pour un camp d’entraînement dédié au CM, en présence également d’une partie
de la relève.
Evelyn Schmid
Sport suisse en fauteuil roulant
Sport suisse en fauteuil roulant
CM de paracyclisme 2015
Une pratique sportive commune
En introduisant la nouvelle loi fédérale sur l’encou­
ragement du sport, l’Office fédéral du sport (OFSPO)
déterminait pour la première fois, les conditions pré­
valant à l’intégration de jeunes handicapés dans les
offres Jeunesse+Sport (J+S) des disciplines sportives.
J+S – le plus grand programme national de promotion du
sport – est connu dans tout le pays. Les clubs de sport proposent aux enfants et adolescents (âgés de 5 à 20 ans) de
la Suisse entière, un entraînement ré­gulier et des camps
d'entraînement dans le but de les motiver à pratiquer un
sport leur vie durant. Pour favoriser l'intégration des jeunes
ayant un handicap, la Confédération a maintenant défini
les conditions cadres pour l'ouver­ture des offres J+S.
n Subventions supplémentaires
Même avant l'introduction de la nouvelle loi sur l’encouragement du sport, plusieurs athlètes s’entraînaient déjà
dans des clubs sportifs pour valides, mais grâce à ce nouveau texte, des subventions supplémentaires peuvent être
perçues. Les moniteurs J+S qui suivent pendant deux jours
le module interdisciplinaire J+S «Sport et Handicap – Pistes
pour une pratique sportive commune» obtiennent la formation complémentaire exigée par cette loi. Dans le même
temps, ces moniteurs remplissent leur obli­ga­tion de formation continue qui se renouvelle tous les deux ans.
n Moniteurs supplémentaires
Une offre J+S destinée à de jeunes handicapés ne peut
être proposée que si l’entraînement est assuré par deux mo­
­niteurs dont un, au moins, a suivi la formation complémen­
taire mentionnée ci-dessus. Les activités bénéficient actuel­
lement d’un supplément se montant à 5 % de la sub­­­vention
totale accordée pour l’entraînement J+S. Cette contribution pourrait augmenter à 50 % dès le 1.1.2016.
32 · Paracontact 1/2015
n Brochure d’enseignement J+S
Dans ce module, les participants découvriront les nom­
breu­ses facettes du sport inclusif ainsi que les chances et
les limites d’un entraînement en groupe hétérogène, avant
d’en discuter ensemble. Le manuel «Sport et handicap – Pistes
pour une pratique sportive commune», conçu par les associations de handisport PluSport, Procap et Sport suisse
en fauteuil roulant, permet d’associer les éléments spécifiques au handicap avec les modèles et concepts du manuel
clé de J+S. Il montre, à l’aide d'exemples concrets, les diffé­
rentes manières de pratiquer un sport ensemble et apporte
une réflexion sur les connaissances nécessaires à l’adapta­
tion individuelle de l’offre sportive. Les moniteurs J+S sont
alors capables de mettre en place une activité motrice tenant compte des particularités du sportif, en ap­pliquant des
stratégies visant à encourager et à inclure tous les partici­
pants à l’entraînement. Pour concevoir des activités sportives regroupant des enfants avec et sans handicap, il est
utile de s’appuyer sur les stratégies suivantes:
– homogénéisation (former des paires ou des groupes
ayant des possibilités motrices semblables);
– compensation (égaliser les différentes possibilités
motrices grâce à des partenaires, l’adaptation des
règles de jeu ou des moyens auxiliaires);
– répartition des rôles (attribuer les tâches en fonction
des possibilités motrices);
– hasard et chance (atténuer les différences en
introduisant des éléments de hasard ou de chance).
Les difficultés de conception d’un entraînement liées aux
différences des participants sont aplanies, dans les groupes
de sport inclusif comme dans les groupes de sportifs valides,
par des offres différenciées (niveaux d’entraînement corres­
pondant aux prédispositions de performance) ainsi qu’en va­
riant les situations d'apprentissage (modification des rôles).
Le cours permet également aux participants de compren­
dre les différentes formes de handicap qui sont répertoriées dans le concept pédagogique de la brochure d’ensei­
g­nement J+S en fonction des déficiences d’apprentissage,
d’assimilation ou de mise en pratique.
En outre, la brochure contient une liste de contrôle qui aide
à organiser et à réussir une nouvelle forme d’entraînement
commun tous publics.
Les prochains modules I auront lieu les 13/14 juin 2015 à
Nottwil et les 31 octobre/1er novembre 2015 à Macolin
(allemand/français).
Thomas Hurni
Compétitions à titre
à venir
n Premier CM autonome
de marathon
Du fait du report du CM d’athlétisme IPC qui se
tiendra à Doha (QAT) du 23 au 31 octobre 2015,
le marathon du CM aurait fait concurrence aux
traditionnels marathons d’automne. C’est pour­
quoi l’IPC a recherché un autre lieu pour accueil­
lir le marathon séparément et a trouvé avec Londres
une variante attrayante.
Deux duels à suspens avec des participants suisses
Comme l’ont montré les Paralympics de 2012, le tracé
du marathon de Londres est intéressant et sélectif. Les
Britanniques, connus pour leur organisation sans faille,
ont intégré depuis belle lurette une attrayante course
en fauteuil roulant dans le marathon pour piétons.
La course sera donc palpitante, surtout qu’avec Manuela
Schär et Marcel Hug nous disposons de grosses pointures, chez les femmes comme chez les hommes. Tous
deux seront sous les feux des médias internationaux
qui se délecteront assurément des duels entre la favorite Tatyana McFadden (USA) et sa rivale Manuela
Schär ainsi que du combat d’égal à égal qui opposera
Marcel Hug au matador local David Weir (GBR).
Comment ne pas se réjouir d’ores et déjà! Nous souhaitons à nos as phénoménaux, une compétition «en
or» et aux autres athlètes suisses beaucoup de chance
pour une bonne surprise!
n Championnat d’Europe de rugby
La Suisse se rendra du 11 au 19 avril 2015 à Prague
pour le championnat d’Europe de division B.
La fédération internationale a remanié le système de compétition dans le but de rendre les compétitions à titre plus
sveltes et, partant, de trouver plus facilement des organisateurs. Désormais, les championnats de zone (tel que le
CE) se joueront en trois divisions au maximum.
Sa 8e place finale au championnat d’Europe d’Anvers, en
2013, a valu à l’équipe suisse de se qualifier pour le championnat d’Europe B de Prague. L’équipe qui terminera première ou deuxième sera qualifiée d’office pour le champion­
nat d’Europe A se tenant à l’automne 2015.
33 · Paracontact 1/2015
L’équipe conduite par le coach intérimaire Adrian Moser
possède de bonnes bases physiques et tactiques, qu’elle es­
père bien pouvoir capitaliser face aux concurrents (FRA,
IRL, ISR, ITA, AUT, POL, CZE). La France, le plus fort adversaire sur le papier, a beaucoup progressé depuis la dernière
compétition à titre et ne sera pas facile à dominer. Mais
il ne faut pas non plus sous-estimer les autres participants,
sachant qu’en rugby quelques changements ponctuels au
sein des équipes peuvent avoir un impact de taille sur les
performances.
n Qualification pour
la World Team Cup
Tennis
Le tournoi européen de qualifi­
cation pour la Coupe du monde
par équipe se déroulera du 25 au
31 mars 2015 à Antalya (TUR).
Son organisation est similaire à
celle de la Coupe Davis, dont le grand public helvé­
tique connaît les règles depuis le sacre de l’équipe
suisse masculine. Il existe néanmoins quelques dif­
férences.
La Coupe du monde par équipe se déroule sur une semaine et intègre hommes, femmes et juniors dans une
même manifestation. Durant cette semaine, une équipe
dispute généralement quatre ou cinq rencontres, qui
comprennent chacune deux simples et un double. En
cas d’égalité 1:1 à l’issue des simples, le match en double
décide de la victoire.
Les meilleures équipes du monde viendront s’y affronter au mois de mai pour remporter la victoire tant con­
voitée. Elles seront au nombre de 24 chez les hommes,
de 12 chez les femmes et de 8 chez les juniors.
En mars, une équipe suisse féminine et une autre masculine, comprenant chacune trois ou quatre joueurs,
tenteront avec acharnement de vaincre la forte con­
currence européenne pour décrocher l’une des rares
places pour cette Coupe du monde par équipe. Pour y
parvenir, les équipes devront à nouveau se surpasser,
comme l’avait fait l’an passé l’équipe masculine.
Informations complémentaires: www.itftennis.com
Roger Getzmann, Martin Wenger, Karin Suter
Sport suisse en fauteuil roulant
Sport suisse en fauteuil roulant
Module interdisciplinaire
en fauteuil roulant de course
IPC Athletics Grand Prix
29 – 31 mai 2015
Baptême du feu réussi! C’est en substance ce qu’a
dé­claré en juin 2014 Sami Lanz, président du CO, à
l’issue du premier IPC Athletics Grand Prix en Suisse.
Les préparatifs de la seconde édition se déroulent
un peu plus calmement, même si les principales étoi­
les internationales seront présentes à cette grandmesse de l’athlétisme. Au vu des nombreuses confir­
mations reçues, le CO sait que l’on peut à nouveau
compter sur une grande manifestation variée qui tien­
dra ses promesses.
Lancé en 2013, l’PC Athletics Grand Prix s’est considéra­
ble­ment développé depuis sa création. Cette série de 10
courses se déroulant sur les cinq continents réunit à présent plus de 1497 athlètes venant de 85 pays. Malheureusement, peu de monde en Suisse sait que trois Suisses ont
été vainqueurs dans une série d’épreuves aussi mondia­
lisée. Manuela Schär a distan­­cé toute la concurrence en
finale du 1500 m à Birmingham (GB). Marcel Hug, sur la
même distance, s’est lui aussi placé sur la plus haute marche
du podium. Bojan Mitic, pour sa part, a pu se réjouir d’une
3e place en sprint sur 100 m.
n Consolider
le succès
En 2014, toutes les étapes
de cette série n’ont pas
con­­nu le même succès. L’an
pas­sé, le Comité paralympique international s’est
dé­
claré très satisfait de
l’épreuve qui s’est tenue à
Nottwil, ce qui est encourageant. C’est la promesse d’une
participation accrue drainant encore plus de célébrités,
d’une présence renforcée des médias et d’une foison de
records. Outre les courses en fauteuil roulant, il y aura
aussi des compétitions pour les mal-voyants et les athlè­
tes amputés. Les disciplines de lancer, qui ne suscitent plus
guère de vocations sportives en Suisse, seront également
représentées. Autres pays, autres mœurs! En Europe de
l’Est, en Asie et dans les pays arables, les lanceurs sont idolâtrés.
34 · Paracontact 1/2015
Du 29 au 31 mai 2015, Nottwil sera à nouveau la Mecque
de l'athlétisme paralympique. Contrairement à l’an passé,
cet événement – toujours diffusé sous le label «ParAthletics» – n’inclura plus le Mémorial Daniela Jutzeler ni le CS.
Cela simplifiera considérablement l’organisation car, au
niveau des résultats et des récompenses, il ne faudra plus
distinguer entre plusieurs manifestations.
n Vers de nouvelles envolées
L’an passé, les duels entre Marcel Hug, quintuple champion
du monde, et David Weir (GBR), le dominateur des Jeux
pa­ralympiques de Londres, étaient très attendus. Hug avait
pu s’imposer partout, sauf au 400 m. Qu’en sera-t-il en
2015? Ces rencontres sont de toute façon importantes,
puisque les deux athlètes rêvent de triompher à Rio. Cela
nous permettra de présager des chances d’entendre l’hymne
suisse retentir au Brésil.
Les courses permettront aussi à Manuela Schär de prendre
la température pour Rio. Gageons que la Suissesse, qui ne
s’était pas illustrée comme escompté à Londres, fera tout
pour décrocher des médailles paralympiques. On la sait ca­
p­able de coups d’éclat. Mais de jeunes compétitrices comme
Patricia Keller (4e de la série sur 1500 m) ou Alexandra
Helbling, qui s’était qualifiée pour la finale de la série, met­
tront tout en œuvre pour briller à domicile.
n 11 records du monde
et un conseiller fédéral
L’emplacement choisi s’est avéré pleinement à la hauteur.
Pas moins de 11 records du monde ont été battus en 2014
à Nottwil, ce qui laisse à penser que la nouvelle piste permettra d’excellents chronos. Or, il n’y a rien de tel pour at­
tirer d’éminents personnages. Lors de sa visite, Ueli Maurer,
conseiller fédéral en charge du sport, s’était dit enthousiasmé et très impressionné. Il avait promis de revenir et
nous espérons que cet événement trouvera place dans son
agenda. Notez, vous aussi, ce rendez-vous et venez assister
au Grand Prix. Samedi 30 mai, les épreuves phares de
l’après-midi devraient enregistrer des performances de haut
vol. Le CO se réjouit de votre venue.
Evelyn Schmid
En l’espace d’une semaine, l’élite mondiale d’athlé­
tisme en fauteuil roulant prendra le départ à trois re­
prises. Savez-vous où se tiendront en 2015 les mee­
tings d’athlétisme les plus prestigieux de Suisse? Ni
à Lausanne ni à Zurich, mais à Nottwil et Arbon. Mul­
tiples vainqueurs paralympiques, champions du mon­
­de ou continentaux et détenteurs de records du monde
se retrouveront du 29 au 31 mai pour les ParAthle­
tics au stade du CPS, puis le 4 juin pour le Mémorial
Daniela Jutzeler et les 6/7 juin pour les champion­
nats de Suisse, à Arbon, sur la piste circulaire de
­Stacherholz.
Les fondeurs ont le Tour de ski pour les accueillir, les sauteurs à ski les sites de la Tournée des quatre tremplins et
les «rollis» deux des pistes les plus rapides au monde. Après
avoir quitté Nottwil pour le lac de Constance, un entraîne­
ment de deux jours est programmé avant le Mémorial
­Daniela Jutzeler de jeudi.
Une journée de repos suivra. Puis ce sera le cham­
pion­nat de Suisse qui, avec
sa participation internatio­
nale, permettra de voir à
l’ac­­tion et en primeur une
bonne partie des vainqueurs
paralympiques de 2016.
Manuela Schär, quadruple championne
d’Europe, fait partie des favorites
à chaque départ. Tobias Lötscher, en
seconde ligne, ne manquera pas de lancer
des attaques pour passer en tête.
Quand Usain Bold, la fusée
jamaïcaine, fait un sprint,
le public n’a que quelques
secondes pour se délecter
de sa performance sportive. Par contre, les meilleurs «tourneurs de roues»
s’alignent au moins sur deux distances, ce qui permet de
les suivre de près (même sous la tente des festivités). Et le
niveau qu’affichent Manuela Schär, quadruple championne
d’Europe, et Marcel Hug, sportif de l’année, est au moins
comparable à celui des piétons Kariem Hussein et Mujinga
Kambundji, chaudement acclamés en Suisse.
n Records du monde
Il y a cinq ans à Arbon, le meeting en soirée préludant au
CS a enregistré onze records du monde. Parmi les records
améliorés en 2005, 2006 et 2010, dix d’entre eux ont résisté jusqu’ici aux assauts des athlètes en fauteuil. Cette
fois encore, la participation internationale dans les séries
promet d’être brillante et la centaine de bénévoles présents garantiront des conditions optimales.
35 · Paracontact 1/2015
Plus encore que le classement, c’est le temps réalisé qui
décidera de la réussite ou de l’échec. En effet, remporter
l’or sans atteindre la limite voulue vaudra moins qu’une
quatrième place assortie d’un chrono de sélection.
La tribune dans la nature permettra de suivre les courses
haletantes et tactiques de l’élite mondiale, mais aussi les
attaques des deuxièmes lignes et des athlètes de la relève.
Difficile de faire mieux et plus attractif, même en dehors
du sport handicap.
Alexandra Helbling fait partie des espoirs suisses
chez les femmes.
Il reste à espérer que la relève ne se laisse pas
impressionner par l’élite.
La grande différence avec les meetings systématiquement
complets de Zurich ou de Lausanne est que, à Arbon, il
faut faire beaucoup de publicité si l’on ne veut pas risquer
que seuls des seniors en promenade s’arrêtent au stand.
n Marquer son soutien
Les athlètes et les organisateurs ne sont pas les seuls à être
mis à contribution: tous les amis et les supporteurs du
sport handicap le sont aussi. Devinez quel gros titre fait
le plus de publicité pour le sport: celui annonçant des records du monde établis en l’absence de public ou celui faisant état de 3000 spectateurs présents? Et pourquoi les
cycle-balleurs avaient-ils fait la une en 2007? Parce que
les 3300 visiteurs avaient chauffé l’atmosphère à blanc.
Ceux qui se plaignent sans cesse de l’absence des médias
devraient commencer par noter en rouge la date des meetings et s’y rendre. Le stade serait déjà bien rempli. Imaginez que Manuela Schär remporte le 400 m, le 800 m, le
1500 m ou le 5000 m devant des gradins pleins à craquer.
La probabilité de voir ces images publiées augmenterait
avec chaque clarine visible.
Urs Huwyler
Responsable médias CO CS Arbon
Sport suisse en fauteuil roulant
Sport suisse en fauteuil roulant
Tournée
Sport suisse en fauteuil roulant
VaPro
Gamme de sondes hydrophiles « No Touch »
ParaSliding –
Sécurité
Simplicité
Qualité de vie
le récit d’un bobeur
En janvier 2013, Heinz Frei m’a demandé si l’idée de
tâter du bobsleigh me tentait. Comment dire non à
pareille proposition?
V
Les choses ont démarré à la mi-janvier 2014, à St-Moritz.
J’y fis la connaissance de Fritz Burkard, du St-Moritz Bob­
sleigh Club, ainsi que de l’équipe lettone de parabob. Le
dimanche soir, le programme de la semaine suivante fut
arrêté et le départ fixé à lundi matin, 8 heures. Là, je vis
pour la première fois un bobsleigh en vrai et y pris place,
tout heureux. Il n’y eut pas de longue introduction et je
m’élançai d’emblée sur la piste. En franchissant la ligne
d’arrivée, je savais que je voulais continuer le bobsleigh.
Durant la semaine, j’effectuai sept sorties et j’appris par
Fritz que l’«International ParaSliding Club St. Moritz» serait
créé en septembre 2014.
La recommandation
du champion
Christoph Kunz
n Initiation – Entraînement –
ParaSliding World Cup
Durant l’année, j’eus de nombreux contacts avec Fritz dans
le but de promouvoir ce sport. Ce dernier m’annonça que
la première Para World Cup était programmée pour la saison 2014/2015. Y participer m’apparut comme une évidence.
C’est pourquoi nous décidâmes très vite qu’il fallait proposer des journées d’initiation et des semaines d’entraîne­
ment, pour pouvoir former une équipe. Je contactai alors
l’ASP pour savoir si ces activités pouvaient faire partie du
programme hivernal.
VaPro Pocket
VaPro Plus
VaPro
Sonde hydrophile à usage
unique avec manipulation
„no touch“ au format pocket
Sonde hydrophile à
usage unique avec
manipulation „no touch“
et sac collecteur integré
Sonde hydrophile
à usage unique
avec manipulation
« no touch »
Hollister . Bernstrasse 388 . CH-8953 Dietikon
Tél. 0 800 55 38 39 – linge gratuite . [email protected] . www.hollister.ch
C’est ainsi que trois journées d’initiation et deux semaines
d’entraînement furent proposées pour l’hiver 2014/2015.
Les deux premières journées d’initiation ont dû être annu­
lées, faute de neige. Mais le 3 janvier 2015, la première jour­
née d’initiation afficha complet et les participants prirent
un immense plaisir à pratiquer le bobsleigh.
Le premier jour d’entraînement eut lieu le 5 janvier 2014
et nous étions trois à y participer. Fidèle au rendez-vous,
l’équipe lettone nous accompagnait à nouveau. Nous fûmes
tous ravis de cette semaine. À l’issue de cette première semaine d’entraînement, Stefan Hug, l’un des participants,
décida lui aussi de prendre part à la Para World Cup.
37 · Paracontact 1/2015
Les deux courses de Coupe du monde constituaient une
première. Avant ces épreuves, les athlètes purent bénéficier de quelques jours d’entraînement. La première course
se déroula le 23 janvier 2015 à Igls, en Autriche. Stefan
put prendre le départ, mais, pour ma part, mon emploi du
temps ne me le permit pas.
La seconde course eut lieu le 31 janvier 2015, à St-Moritz.
Quelques jours avant, je m’inscrivis à l’école de bobsleigh
de St-Moritz pour être à même de pratiquer toutes les
pistes de bobsleigh. J’y ai beaucoup appris, tant sur la con­
duite que sur la technique du bobsleigh.
Pour pouvoir participer à la Coupe du monde, je dus me
soumettre à deux épreuves de qualification. Pour des raisons de sécurité, la course démarra à la station intermé­
di­aire «Montis Bolt». C’était pour moi un désavantage car, à
l’école de bobsleigh, je m’étais exercé à partir de la cabane
de départ «Dracula», située tout en haut. J’effectuai ces
épreuves de qualification le vendredi après-midi, juste après
avoir terminé l’école de bobsleigh. Elles ne se déroulèrent
pas tout à fait comme souhaité, car il me fallut, d’une part,
m’adapter à la faible vitesse et, d’autre
part, m’habituer à un autre engin. En
effet, pour la Coupe du monde, tous
les athlètes doivent conduire le même
modèle.
Le samedi matin, Stefan et moi étions
totalement motivés pour prendre le
départ de la course. La première man­
che se passa bien et me valut une 7e
place. J’étais fier d’être si bien parvenu à m’adapter aux
changements. La seconde manche me réussit encore mieux
et je finis la journée en 6e position. Je suis plus que satisfait de cette performance.
Je serais ravi que d’autres personnes rejoignent notre
équipe. Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à contacter
[email protected].
Mike Bucher
en moins de deux
Tous ceux qui sont déjà allés manger en compagnie
de personnes en fauteuil roulant au restaurant de
l’hôtel pour séminaires Sempachersee (SHS) savent
combien il est long et fastidieux d’utiliser plusieurs
monte-escaliers et autre plate-forme élévatrice pour
arriver à table. Grâce au nouvel ascenseur central,
ces désagré­ments appartiennent désormais au passé.
L’hôtel appartenant au Groupe suisse pour paraplé­
giques est maintenant encore mieux équipé pour ac­
cueillir les paralysés médullaires aux nombreux évé­
nements et séminaires.
L’accessibilité de l’ensemble du bâtiment avait été soigneu­
sement vérifiée en 2014, après l’acquisition de l’hôtel, con­
formément à la stratégie immobilière de la Fondation suisse
pour paraplégiques. En plus d’une connexion accessible en
fauteuil roulant prévue entre l’Institut Guido A. Zäch et
l’hôtel pour séminaires, il s’agissait d’améliorer l’accès au
«Restaurant à la carte» situé à l’étage supérieur de l’édifice
principal. Jusqu’ici, pour se rendre en fauteuil roulant au
bar du 1er étage et à l’élégant restaurant perché un demi-­
niveau au-dessus, il fallait emprunter deux escaliers indépendants ou la plate-forme élévatrice de la cuisine du bar.
Toutefois, dans un restaurant, les monte-escaliers ne peu­
38 · Paracontact 1/2015
vent être qu’une solution temporaire. De plus, la performance d’un monte-escalier étant absolument insuffisante
pour des groupes entiers de personnes en fauteuil roulant,
une telle installation n’a pas sa place dans les locaux du
Groupe suisse pour paraplégiques.
n Déterminer l’emplacement
Le centre Construire sans obstacles (CSO) de Muhen a réa­
lisé une étude préliminaire visant à trouver les solutions
envisageables permettant d’accéder de façon optimale au
bar et au restaurant en fauteuil roulant. Seul un ascenseur
vertical peut transporter rapidement le nombre nécessaire
de personnes en fauteuil roulant. L’étape suivante consistait à définir l’emplacement de l’ascenseur. Une des varian­
tes examinées prévoyait un ascenseur partant du garage,
mais il aurait dû être fixé à la façade extérieure, loin des
voies de circulation existantes, et il aurait seulement atteint le niveau du bar. Une autre possibilité était de placer
un ascenseur juste en face de la réception, dans la cour
intérieure. Cet emplacement était idéal car, d’une part, il
permet de desservir facilement le bar et le restaurant et,
d’autre part, il est au centre de l’hôtel. Avec l’ascenseur de­
vant la réception et deux ponts, les visiteurs accéderaient
aisément à l’étage supérieur ainsi qu’au restaurant surélevé.
L’espace de rencontres au cœur du hall serait très bien com­
plété et enrichi. En outre, nous aménagerions des toilettes
accessibles au niveau du restaurant.
Dès le début de l’année 2014, le CSO a fourni un intense
tra­vail de planification. La demande de permis de cons­
truire a été déposée à la mi-février 2014 et l’autorisation
était déjà accordée à la mi-avril 2014. Le calcul des coûts,
l’attribution du travail et les préparations étaient terminés
en juin 2014. Chaque été en juillet, la cour intérieure se
transforme en cinéma en plein air. Il a par conséquent été
décidé, après de longs calculs, de débuter la construction
après cet événement annuel. Une décision audacieuse, car
l’ascenseur devait être prêt pour la fin octobre 2014. Entre
le début du mois d’août et la fin du mois d’octobre 2014,
l’ascenseur vitré a été installé dans la cour et les ponts ont
été construits dans le hall de l’hôtel. L’accès au restaurant –
doté de toilettes pour handicapés – était assuré.
feu de la façade existante. Fin octobre 2014, le maître
d’ouvrage eut la joie de prononcer la réception du disposi­
tif d’ascenseur avec passerelles de communication, du nouvel espace de raccordement au restaurant et des toilettes.
n Totalement sur mesure
La réalisation technique de la construction fut très compliquée et beaucoup plus difficile que ce que les planificateurs, les responsables des travaux et les entrepreneurs
avaient prévu. Du fait de la complexité de certains de détails de raccordement au bâtiment existant, il y eut des mo­
difications inattendues. Une partie seulement des travaux
de ferblanterie a pu être planifiée et réalisée selon les plans.
De nombreuses parties de la cage d’ascenseur et les nouveaux raccords à la façade durent être mesurés au fur et
à mesure de la construction, pour être ensuite produits dans
l’atelier et assemblés sur place. Ce fut donc un travail de
longue haleine qui exigea beaucoup de souplesse de la part
de l’entreprise de construction métallique. Par ailleurs, les
exigences en matière de protection anti-incendie de la façade furent étendues en raison de la création de nouvelles
voies de communication et de l’installation de toilettes à
proximité. Il devint même nécessaire de trouver une nouvelle solution technique pour assurer la protection anti-­
Ces améliorations structurelles apportent une forte plus-­
value à l’hôtel et au restaurant de l’étage, mais aussi aux
personnes en fauteuil roulant qui bénéficient dorénavant
d’un accès illimité à tous les niveaux du SHS. La complexi­
­té des nombreux détails de la construction et les nuits
blanches qu’elle a causées sont maintenant oubliées.
Simon Cazin
n Compte-rendu de la direction des travaux
Après réception du contrat de direction de la construction
d’un ascenseur comprenant des passerelles de communication entre l’étage supérieur et le restaurant, il fallut tout
d’abord planifier les horaires de travail en évitant de perturber, notamment par le bruit, les activités de l’hôtel telles
que le cinéma en plein air, la fête d’octobre ou les nombreux
séminaires de formation et autres réunions. En outre, les
toilettes adaptées étant reliées aux installations du restau­
rant «Markt Wirtschaft», les conduites d’égouts, de chauffage et de plomberie furent retirées du plafond du restau­
rant et passées à travers les parois jusqu’à l’étage supérieur.
L’ensemble des travaux, que ce soit pour l’ascenseur ou pour
les toilettes, réclama une grande variété de compétences,
puisque cela comprenait un toit plat, une façade en verre,
la protection contre les incendies, des contrôles statiques,
39 · Paracontact 1/2015
etc. Les travaux bruyants de percement durent souvent être
exécutés durant la nuit. Pourtant, grâce à la remarquable
flexibilité des artisans, les travaux se déroulèrent sans
­désagréments majeurs pour l’hôtel, les séminaires et le res­
tau­rant. Les réunions hebdomadaires de chantier auxquel­
les assistaient aussi le maître de l’ouvrage, les gestionnaires
et le gardien, permirent en effet d’optimiser le travail et
de respecter les délais.
En tant que directeur des travaux, je remercie le maître de
l’ouvrage, les gestionnaires, et surtout les entrepreneurs de
leur aimable collaboration et de leur ponctualité.
Felix Hegglin Baumanagement, Sursee
Direction des travaux
Construire sans obstacles
Construire sans obstacles
À table
Comme l’hôtel était ouvert pendant les travaux et que de
nombreux séminaires avaient lieu tous les jours, il n’était
pas souhaitable de faire du bruit pendant la journée. Aucune chambre ne donnant sur la zone centrale de l’hôtel,
les travaux bruyants ont été réalisés de nuit. De même, le
travail quotidien du restaurant devait être pris en compte
dans la planification de la cons­truction. Les travaux étaient
tous les jours coordonnés aux activités de l’hôtel. Hormis
quelques «oublis bruyants», les gestionnaires de l’hôtel et
les entrepreneurs ont très bien coopéré mutuellement.
Cath
Cath
Un polyvalent
...
... une
une liberté
liberté àà emporter
emporter
au service du sport
C’est la quatrième fois que Nick Sigg, Arbonais de
64 ans, préside le CO du CS d’athlétisme en fauteuil
roulant, mais la première fois dans le cas du Mémo­
rial Daniela Jutzeler.
Des problèmes de loisirs? Nick Sigg n’en connaît pas. A-t-il
des sportifs handicapés dans sa famille ou son entourage?
Que nenni! Agit-il par compassion? Loin s’en faut dans le
cas de ce sportif corps et âme. Adoret-il être pris en photo? Ce n’est pas
le genre de ce père de famille. Veut-il
remplir la caisse de la société de gym­
nastique qu’il préside depuis des lus­
tres? Ce n’est point la priorité de ce
gymnaste émérite. Sinon, il organise­
rait une autre manifestation, avec de
l’alcool à flots et un immense bar. «J’y
répugnerais», lance-t-il. Point barre.
agrès, par ailleurs coureur amateur, adepte du ballon, lutteur poids léger trop souvent allongé dans la sciure et
amateur de bike, s’est toujours inscrit à la société de gymnastique et s’y est engagé, prenant par exemple la tête des
gymnastes. «Je suis polyvalent. Tant qu’à faire, si je dirige
le groupe de gymnastique aux agrès et que je me trouve
de toute façon dans la halle, autant participer», con­fie le
fondé de pouvoir de Banderet AG qui, en 2006, a été ho­
noré comme promoteur du sport de la commune d’Arbon.
En 2010, les Arbonais ont lancé le CS par un meeting inter­
national en soirée. Cette fois, deux jours avant les compé­
titions à titre, ils organiseront le Mémorial Daniela Jutzeler.
Le motif avancé par Nick Sigg illustre bien son état d’esprit bienveillant à l’égard des sportifs: «Un an avant les Jeux
paralympiques, l’élite fera la chasse aux limites. S’il pleut le
week-end, les chances de tous ces athlètes venus du monde
entier diminuent. Si nous ajoutons le jeudi, la probabilité
d’avoir au moins un jour de beau s’accroît.»
Mais pourquoi diable Nick Sigg s’engage-t-il pour le handisport? «Par­ce
que l’athlétisme est un sport fascinant qui mérite qu’on lui prête atten­
tion. Nous disposons de surcroît, en plus d’une piste ra­pide,
d’une infrastructure idéale.» En 2005, 2006 et 2010, l’élite
nationale et internationale était déjà venue courir à Arbon.
Nick Sigg, fondé de pouvoir, investit
sciemment une grande part de son
temps libre à promouvoir le sport.
Cath
®
Actreen
® Hi-LiteCath
Actreen Hi-Lite
est
est le
le cathéter
cathéter àà usage
usage unique
unique prêt
prêt àà l’emploi
l’emploi
àà emporter.
emporter.
■
■
■
■
n L’unique handicapé
En 2003, lors du championnat d’athlétisme par équipe, l’ar­
­bitre en chef, également actif dans le domaine du sport
handicap, avait encouragé Nick Sigg à organiser le CS en
fauteuil roulant. «Pourquoi pas?», s’était alors dit le gymnaste qui vit depuis 36 ans près du lac de Constance. «Avant
même d’avoir bouclé les comptes du championnat d’athlé­
tisme par équipe, la demande pour le CS était tombée», se
rappelle celui qui, prenant prétexte d’une malformation
cardiaque, d’une double prothèse de hanche et d’une forme
de spina-bifida longtemps insoupçonnée, se désigne avec
autodérision comme «l’unique handicapé de sa famille».
revêtement
revêtement hydrophile
hydrophile innovant
innovant pour
pour une
une
introduction
souple
et
un
retrait
sans
introduction souple et un retrait sans peine
peine
film
film de
de protection
protection amovible
amovible pour
pour plus
plus de
de
sécurité
et
de
contrôle
sécurité et de contrôle
Nick Sigg se souvient qu’autrefois les compétitions à titre
de lancer, d’haltérophilie et de tir avaient lieu en même
temps que celles d’athlétisme. «Personnellement, je regrette
que ce ne soit plus le cas, car c’était plus prenant et plus
varié pour les spectateurs. Mais apparemment, le nombre
d’athlètes pouvant concourir est insuffisant en Suisse.»
n La chasse aux limites
B. Braun Medical SA | Hospital & Out Patient Market | Seesatz 17 | 6204 Sempach | Tél. 0848 83 00 33 | [email protected] | www.bbraun.ch
B. Braun Medical SA | Hospital & Out Patient Market | Seesatz 17 | 6204 Sempach | Tél. 0848 83 00 33 | [email protected] | www.bbraun.ch
OP2231_1.15
OP2231_1.15
Que ce soit aux postes de menuisier à Arosa ou en Argovie, au bout du premier jour de travail ce gymnaste aux
41 · Paracontact 1/2015
Pour le CO 2015, Nick Sigg a sciemment rassemblé les
fonctionnaires de la relève d’Arbon autour de lui.
n Promotion de la relève
Difficile de dire si cet «homme à tout faire», qui se dévoue
bénévolement depuis presque 40 ans, mettra un terme à
sa carrière de fonctionnaire du sport après le CS, vu que
sous peu ce futur jeune retraité aura un peu plus de temps
(libre). Au sein du CO, Sigg, qui n’est pas un béni-oui-oui,
prépare activement la relève, à titre préventif.
Quatre jeunes adultes du club de gymnastique STV Arbon
sont déjà pleinement impliqués, et sa fille Martina semble
prête à suivre les traces de son père.
Urs Huwyler
Responsable médias CO CS Arbon
Éclairages et informations
Actreen
Actreen Hi-Lite
Hi-Lite
®®
actif, indépendant
17 Rollivision
e
heures
Samedi, 28 mars 2015, 10 à 17
s de Nottwil
Centre suisse des paraplégique
Le verre est un mélange de sable de silice, de soude et de
chaux qui a été découvert, probablement de manière fortuite, en Mésopotamie il y a environ 4500 ans. Depuis lors,
le verre est produit suivant différentes techniques, il jouit
d’un grand prestige mondial et sa fabrication tout comme
ses significations sont entourées d’innombrables secrets.
Certains peuples africains utilisent encore des perles de
verre comme moyen de paiement ou d’échange. En 1626,
le Néerlandais Peter Minuit acheta l’île de Manhattan à
un Indien pour une poignée de billes de verre. Laissez-vous
séduire par la magie des perles de verre.
Vous aurez le plaisir de faire la connaissance d’Alexandra
Schlunegger, candidate à l’élection de Miss Handicap, et
de Felice Mastrovita, l’actuel Mister Handicap. Tous deux
signeront volontiers des autographes.
L’autre temps fort de cette journée sera une première
mondiale: nous ferons un fauteuil roulant en origami.
les prestations du centre
de coordination Habiter et vieillir
Notre population ne cesse de vieillir et la proportion de
personnes âgées augmente dans notre société. Le vieillisse­
ment concerne aussi un grand nombre de paralysés médullaires. Les patients, leurs proches et les équipes de soin
sont confrontés à des défis particuliers. Le Projet «Ageing»
de la Fondation suisse pour paraplégiques a développé des
solutions pour améliorer la situation de toutes les personnes concernées.
Exposition
spéciale
Technique
Orthopéd ique
www.rollivision.ch
n Escrime en fauteuil
Venez découvrir un sport encore méconnu lors d’une démonstration dans la salle de sport. Suspens garanti!
n Pliage avec origami for Charity
Rendez-vous à notre atelier d’origami pour vous initier à
l’art fascinant du pliage de papier.
La foire Rollivision de Nottwil fait partie intégrante
de l’uni­vers du fauteuil roulant depuis de nombreuses
années. L’espace dégagé et lumineux qu’offre le Centre
suisse des paraplégiques permet d’y créer une am­
biance familiale, propice à la découverte des innova­
tions du marché des moyens auxiliaires.
Nous vendons également des roses en origami pour une
bonne cause. Les dons provenant de la vente de roses seront intégralement versés à la Fondation suisse pour para­
plégiques le jour même, sous forme de chèque.
Un peu d’histoire: les sports en fauteuil roulant sont, en
grande partie, nés après la Seconde Guerre mondiale, sous
l’impulsion de Sir Ludwig Gutmann. L’escrime en fauteuil
roulant est depuis 1960 une discipline des Jeux paralympiques, l’équivalent officiel pour les personnes ayant un
handicap physique des Jeux olympiques.
Démonstrations dans la salle de sport
11 h 00, 14 h 00, 15 h 30
n Faire soi-même des
lapins de Pâques
À l’approche de Pâques, tous les
visiteurs, petits et grands, pourront faire leur propre lapin de
Pâques et le décorer à la Rollivision.
Voici quelques-unes des attractions de cette journée:
n Faire soi-même des perles de verre
Cette année, l’atelier Glas-Dreams sera parmi les invités de
Rollivision. L’équipe de Glas-Dreams composée de Monika
Gmür, Ashi Mosimann, Regula Merkt et Guido Müller, vous
donnera un aperçu de l’art de la création des perles de
verre et vous offrira la possibilité de tourner votre propre
perle porte-bonheur au-dessus de la flamme du chalumeau.
42 · Paracontact 1/2015
Salle de sport, CSP
De 11 h 00 à 16 h 00
n Vieillir en fauteuil roulant –
Salle de sport, CSP
De 10 h 00 à 17 h 00
Halle d’accueil du CSP
de 10 h 00 à 17 h 00
Foire pour personnes en
fauteuil roulant | mobile
actif | indépendant
Dès que le chocolat aura suffisamment refroidi, vous pour­
rez emporter votre lapin à la maison et l'admirer jusqu'à
Pâques. Régalez-vous!
Des pâtissiers chevronnés aideront à remplir les moules à chocolat.
43 · Paracontact 1/2015
L’an dernier, nos exposés sur ce sujet ont été accueillis avec
un grand intérêt. Nous sommes heureux de pouvoir à nouveau vous communiquer les conclusions et les résultats
du projet initial et de vous informer sur les possibilités
d’offrir aux paralysés médullaires âgés, une vie la plus autonome possible.
Physiothérapie ambulatoire
10 h 30, 13 h 30, 14 h 30
Intervenante
Regula Kraft, coordinatrice âge et logement, ParaHelp SA
Nous nous réjouissons de vous accueillir samedi 28 mars
2015 de 10 h 00 à 17 h 00, à la foire Rollivision au Centre
suisse des paraplégiques à Nottwil.
Orthotec SA, Nottwil
Éclairages et informations
Éclairages et informations
Mobile,
de l’année 2014
n Monika Geesing-Beck,
femme de trempe et de cœur
Née le29.5.1966
Handicap paraplégique
Profession monteuse électronicienne
Loisirs sport et famille
En janvier 1983, le retour d’une soirée entre amis se ter­
mi­nait pour une adolescente de 17 ans par un accident de
voiture. Une nouvelle vie commença alors pour elle au cen­
tre pour paraplégiques de Bâle, dirigé par Guido A. Zäch.
Peu encline à la résignation ou à l’abandon, l’énergique
jeune femme fit très vite face aux défis qui se posèrent à
elle. À peine sortie de l’hôpital, Monika Beck rejoignit le
Club en fauteuil roulant de Bienne pour jouer au basket,
parallèlement à son apprentissage de monteuse électronicienne.
Côté cœur, son naturel ouvert lui permit aussi de trouver
le bonheur. En 1993, l’un de ses amis, haltérophile en fauteuil roulant, lui présenta son entraîneur, Peter Geesing –
et Cupidon fit instantanément le reste. Un
an plus tard, les deux amoureux s’installaient dans leur mai­­son et leur mariage fut
célébré l’année sui­­vante. Mus tous deux
part la même pas­sion pour le sport, leur
bon­heur fut pa­ra­che­vé quand Monika
tom­ba enceinte et qu’elle mit au monde
en 1998 leurs jumeaux Kenny et Roy qui,
depuis, la tiennent en haleine.
n Mère de famille aguerrie
Cette femme gracile fait non seulement
preuve d’une volonté de fer, mais aussi d’un
caractère extrêmement positif. C’est sans doute ce qui l’a
aidée en 2009, à l’annonce d’un cancer du sein, à surmonter ce nouveau choc et à continuer à croire en l’avenir.
Aujourd’hui, Monika Geesing-Beck s’occupe, avec son mari,
de ses deux fils devenus des adolescents sportifs ainsi que
du ménage de leur nouvel appartement dont ils sont propriétaires. Jour après jour, elle affronte vaillamment les
défis posés par sa vie en fauteuil roulant. Mais ce n’est pas
tout, Monika Geesing-Beck continue à s’engager activement dans le Club en fauteuil roulant de Bâle, pour lequel
elle a récemment organisé un tournoi national de basket
opposant 11 équipes. «Monika, tu as su endosser de façon
exemplaire ta nouvelle identité et retrouver ainsi ta joie,
ton sourire, ta confiance et ton humour!», a déclaré avec
44 · Paracontact 1/2015
n Hansruedi Fitze, un battant
Il servent d’exemple et donnent de l’espoir à beau­
coup de personnes concernées; ils ont accompli
des choses prodigieuses et se voient distingués
à ce titre: Monika Geesing-Beck, de Zwingen, et
Hansruedi Fitze, de Bülach, sont les actuels «Pa­
ralysés médullaires de l’année».
L’hommage rendu à ces deux personnalités originaires
de Soleure et de Thurgovie s’est tenu devant une salle
comble, dans le cadre du traditionnel concert de l’Avent,
organisé dans l’aula du CSP à Nottwil. Les lauréats ont
été désignés par un jury composé de cinq membres de
renom. La remise du titre a été accompagnée solennel­
lement d’un concert du Studio International de l’Opéra
de Zurich.
Les épreuves rencontrées ne les ont pas empêchés de
renouer avec la vie, ce qui leur confère un rôle d’exemplarité pour d’autres personnes touchées. L’hommage
qui leur a été rendu a manifestement constitué pour
tout l’auditoire un moment de fervente émotion. Tous
deux ont en commun de s’engager dans le sport en fau­
teuil roulant et de lutter, dans leur parcours respectif,
pour accroître la qualité de vie des personnes en fauteuil
roulant et l’acceptation à leur égard.
aux grandes ambitions
Né le19.5.1951
Handicap tétraplégique
Profession propriétaire d’une entreprise
de couverture
Loisirs son chien nommé Renoir, le sport,
les voyages et ses petits-enfants
Le 24 octobre 1992, en prenant congé de sa femme et de
ses trois jeunes enfants, Hansruedi Fitze savait que la réfection d’un toit était au programme de sa journée de travail, mais il ignorait qu’il devrait y renoncer. Une chute de
7 mètres à la suite d’un faux-pas brisa la sixième cervicale
du couvreur, alors âgé de 41 ans. Tétraplégique depuis ce
funeste jour, Hansruedi Fitze a dû réorganiser sa vie. Plus
jamais il ne put, comme avant, prendre sa femme Inge dans
ses bras ou s’amuser et chahuter en toute insouciance
avec leurs trois enfants, Manuela, Thomas et Roland. «À
cette époque, Hansruedi Fitze s’interrogeait sur son avenir
et se demandait s’il pourrait continuer à diriger son entre­
prise et nourrir sa famille. Mais malgré tout, il s’est battu,
sans se décourager», relève Daniel Joggi, président du Con­
seil de fondation de la FPS dans son discours panégyrique.
Son opiniâtreté et son acharnement lui ont permis de reconquérir peu à peu son autonomie. Ne renonçant jamais,
il s’est entraîné avec l’aide d’une ergothérapeute. Au bout
de six mois, il arrivait déjà à se doucher seul. Au cours des
dix mois de sa rééducation, sa maison fut réaménagée pour
des hésitations, mais son ambition reprit vite ses droits.
Bientôt, il se déplaça autant qu’avant son accident et il s’en­
traîna avec assiduité dans son fauteuil de course. Deux ans
après son accident, il fonda l’équipe de rugby Catch ups
(aujourd’hui Blue White Eagles) et participa lui-même à des
tournois. Son équipe fut sacrée cinq fois championne de
Suisse. En 1998, Hansruedi Fitze devint champion du monde
du relais 4 × 400 m en fauteuil roulant et concourut égale­
ment en pentathlon. «Ma plus belle victoire, c’est d’avoir
participé au pentathlon des Jeux paralympiques de Sydney
et d’avoir pratiqué le rugby, le badminton, l’unihockey et
le curling», affirme-t-il avec enthousiasme.
n Profession, sport et politique
comme élixir de vie
Le sport n’est pas le seul domaine où il excelle. Il a transfor­mé son entreprise en société anonyme. Il continue à en
assumer sans faille l’administration et écrit lui-même les
devis. Entre 2001 et 2013, il s’est également engagé politi­
quement au sein du conseil communal de Bülach. Il est important,
à ses yeux, de défendre ses opinions
et de se battre pour ses idées, mais
aussi d’apporter sa contribution à
la société.
Comme Monika Geesing, il dut
éga­­le­ment affronter un nouveau
coup du sort. Il y a sept ans, son
fils Roland, alors âgé de 23 ans, fut frappé d’un cancer du
côlon qui l’emporta. Peu après, il devint grand-père pour
la première fois, ce qui l’aida à surmonter cette épreuve.
Aujourd’hui, ses petits-enfants, Lionel, Lina et Liara, lui
apportent beaucoup de joie.
Après la remise du certificat, Hansruedi Fitze confie: «À vrai
dire, cette distinction devrait plutôt revenir à ma femme.
Sans elle, je ne serais probablement plus sorti de chez moi.»
Aujourd’hui, il est presque plus sportif qu’avant son accident, même si l’exercice physique a toujours occupé une
place de choix dans sa vie.
verve Heinz Frei, président de l’Association des bienfaiteurs de la Fondation suisse pour paraplégiques, dans son
éloge.
La réaction de Monika Geesing, rayonnante, fut elle aussi
touchante: «Je souhaite montrer qu’on peut être heureux
et réussir sa vie, même avec un pareil destin. Aux gens qui
se démoralisent, je dis: prenez le taureau par les cornes, les
choses finiront par s’arranger!»
lui permettre d’y vivre en fauteuil roulant. Sa famille l’a
sou­tenu, en particulier sa femme, infirmière, qui l’a incité
à s’impliquer dans la vie quotidienne et à ne pas rester
cloîtré chez lui. Elle s’est efforcée de le passionner pour le
sport en fauteuil roulant. Au début, Hansruedi Fitze eut
45 · Paracontact 1/2015
L’Association suisse des paraplégiques félicite
les deux paralysés médullaires de l’année pour
la distinction reçue et les remercie de leur engagement au service du sport suisse en fauteuil roulant
et de l’intégration des personnes touchées.
Evelyn Schmid/Communiqué de la FSP
Éclairages et informations
Éclairages et informations
Paralysés médullaires
Éclairages et informations
Saviez-vous,
Care at home
que …
nl’ASP aura 35 ans le 27 avril 2015? En 2015 aussi, la
nla commission technique de curling a un nouveau
Fondation suisse pour paraplégiques fêtera ses 40 ans,
le Centre suisse des paraplégiques ses 25 ans et la Recherche suisse pour paraplégiques ses 15 ans. Des fes­
tivités auront lieu les 24 et 25 octobre à Nottwil pour
célébrer ces jubilés.
chef CT? Harry Burger, épaulé par SSFR, s’emploiera à
développer encore cette dis­cipline. En début d’année,
la direction de l’ASP a donné mandat à 52 membres de
commissions techniques pour 2015.
nles gagnants du concours de notre catalogue de va­
cances ont reçu des bons d’achat Coop de 500, 300 et
200 francs? La chance a souri, lors du tirage au sort, à
Nicole Häusler, Priya Dill et Christian Gerber qui, bien
sûr, avaient donné les bonnes réponses. Deux questions
ont donné du fil à retordre aux participants. Il s’agissait
du nombre de fauteuils roulants que pouvait amener
une personne en fauteuil lors d’un voyage en car (en l’oc­
currence, un seul) et de l’inscription en binôme d’un
tétraplégique et de sa personne soignante (qui doit se
s'inscrire simultanément).
Liquick® Pure et SafetyCat® Active
SAFETYCAT
ACTIVE
n le CSP dispose d’un service ambulatoire en soins des
plaies? Trois spécialistes des plaies SAfW et une infirmière diplômée ES s’occupent de toutes sortes de plaies
des patients. À un stade précoce, la plupart des blessures ouvertes peuvent bien se soigner et des mesures
permettent d’éviter infections et autres complications.
Le SafetyCat Active est un système
de cathéter novateur qui offre liberté,
mobilité et sécurité aux personnes
particulièrement actives.
n se déroulera les 2 et 3 mai 2015 le Harmony Geneve
Marathon for Unicef? Différentes courses en fauteuil
roulant et handbike auront lieu le second jour. Les recettes de ce marathon permettront de financer divers
projets de l’Unicef. Informations complémentaires sur
www.genevemarathon.org.
n nous avons reçu 156 réponses en allemand et 41 en
français à notre questionnaire pour l’élaboration du ca­
talogue de vacances 2016? Ce large soutien et les nombreuses suggestions avisées nous aideront à concevoir
des propositions de vacances répondant aux besoins de
nos membres.
VIVRE UNE VIE
ACTIVE: PRENEZ
CETTE LIBERTÉ
n Tyrone Griffith, membre actif de l’ASP, a publié sous le
pseudonyme de Ty Ajany le livre «Deeper Soul»? Ce
thriller évoque le contexte politique de la Barbade, le
pays d’origine de Griffith, dans les années 80. L’ouvrage,
paru en anglais aux éditions Wingspan, peut être commandé dans toute bonne librairie.
LIQUICK PURE
VIVRE UNE VIE ACTIVE
Le Liquick Pure est un nouveau
Le SafetyCat Active est un
concept de cathéter – spécialement
système de cathéter nova-
conçu pour les femmes qui savent
teur dans lequel le Safety-
ce qu’elles veulent et qui mènent
Cat est pré-enduit de gel,
une vie active.
le rendant ainsi immédiatement utilisable.
nle nombre de membres passifs diminue depuis un
moment déjà? L’ASP enregistrait 5335 membres passifs fin 2013 contre 5162 fin 2014, ce qui équivaut à
un recul de 3,2 %. Recrutez, vous aussi, dans votre entourage de nouveaux membres passifs qui soutiendront
la cause des paralysés médullaires. L’inscription peut se
faire auprès de tout club en fauteuil roulant ou directement sur spv.ch.
n nous vous tenons informés des nouveautés, jour après
jour, sur spv.ch? En 2014, 473 nouvelles politiques,
sociales, culturelles ou sportives ont été rédigées et quel­
que 112450 visiteurs ont consulté notre site Internet
trilingue, ce qui correspond à une augmentation de près
de 20 % par rapport à 2013.
nl’ASP propose des cours de sensibilisation pour entreprises, associations et particuliers? En 2014, plus de
1500 personnes ont reçu des informations sur le handicap en général et sur la paralysie médullaire en particulier. Ainsi, les apprentis des constructeurs de voies
de communication viennent se sensibiliser depuis trois
ans sur ces thèmes et sont imités depuis peu par les futurs contremaîtres.
46 · Paracontact 1/2015
MINI EST MAXI
nle 3 mai 2015, à Olten, sera donné le coup d’envoi de
Le Liquick Pure System
la seconde édition de Wings for Life World Run? Les
participants de cet événement caritatif s’élanceront à
13 h (heure suisse) dans plus de 35 endroits répartis sur
six continents. Coureurs debout et en fauteuil roulant
seront côte à côte au départ de cette course. Ronny
Keller, Viktor Röthlin, Marc Ristori et Gian Simmen notamment y représenteront la Suisse. Infos complémentaires et inscription sur www.wingsforlifeworldrun.com.
contient le cathéter de
sécurité SafetyCat avec
un revêtement hydrophile
et une longueur de cathéter réduite, spécialement
conçu pour les femmes.
n dès le printemps 2015, des voitures adaptées au trans­
port des personnes en fauteuil roulant pourront être
louées en Suisse? Partant du constat que la location
d’une telle voiture pour quelques heures ou quelques
jours était loin d’être aisée, Europcar et la Fondation
Cerebral ont lancé un projet national. Dès le mois d’avril
2015, Europcar offrira la possibilité aux personnes ayant
un handicap et à leurs proches de se déplacer facilement
et rapidement. L'offre démarrera dans un premier temps
à Berne, Genève, Lausanne, Lucerne, Schlieren et Zurich-­
Oerlikon. Les prix (avec kilométrage illimité) oscilleront
entre 79 et 155 francs. Tous les détails figureront sur
www.europcar.ch à partir d’avril 2015.
Pour de plus amples informations ou pour obtenir des échantillons,
n’hésitez pas à nous contacter :
Distribué par :
Grabenhofstrasse · 6010 Kriens · Téléphone 041 3602764
Fax 041 3602718 · [email protected] · www.expirion.ch
Manual - un bike d’entraînement puissant
rejoignez-nous sur Facebook
www.sopur.me
Hybrid - un E-bike d‘assistance
Prét a partir en 6 secondes
attitude.sunrisemedical.bike
Power - un dispositif de traction performant
Sunrise Medical SA
Lückhalde 14
CH-3074 Muri/Berne
Fon +41 (0) 31 958 3838
[email protected]
www.SunriseMedical.ch

Documents pareils