DESJARDINS, Stéphane, Finance et investissement, juillet 2010

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DESJARDINS, Stéphane, Finance et investissement, juillet 2010
OPINIONS FINANCE ET INVESTISSEMENT
,JUILLET 2010
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Planification financière: le Canada se met àl'heure du Québec
L
'Institut québécois de planification financière (lQPF) et le.Fin. ancial Plann.ing Stan­
dards Council (FPSC) ont conclu une alliance qui confirme l'adhésion de rIQPF au sein
du FPSC:
Malgré les apparences, cette adhésion reflète avanttout l'avance des PLFin. québé­
cois en matière de normes encadrant leur profession.
I.:IQPF a tenu son congrès annuel àMon.t-Tremblant, début juin (voir notre texte en une de ce
journal). Le FPSC a profité de l'occasion pour y réunir son conseil d'administration. Les admi­ nistrateurs du FPSC étaient visiblement ravis de cette alliance entre les deux organismes. J:lavi
est même un terme réducteur pour décrire leur enthousiasme parrappott à cette nouvelle ère
de collaboration Canada-Québec chez les PI.Fin.
Les administrateurs du FPSC avec lesquels j'ai discuté lors du congrès de l'IQPF considèrent
le Québec carrément à l'avant-garde de la planification financière internationale. Galvanisé par
cette nouvelle entente, le président sortant de l'IQPF. Robin De Celles, m'a lancé que les planifi­
cateurs financiers du Canada anglais considèrent le Québec comme un 1l10dèle. Etqueles Qué­
bécois peuvent s'imposer comme des leaders à l'échelle canadienne et même mondiale.·
En effet, le Québec est un des rares endroits où leUtre de planificate~rfinaricierest protégé
par la loi. Le seul autre pays à le faire est laMalaisie,.qui a légiféré sur le sujet il y a plus de troi~
ans. La Colombie-Britannique protège le titre de façon limitée padaréglementation sur l'assu­
rance et celle de sa Commission des valeurs. Sinon, au Canada anglais,.n'importequî peut se
présenter chez un imprimeur et se faire faire un jeu de cartes d'affaires portant son nom et le
titre de « Financial planner " tout à fait légalement.
.
, C'est une réalité qui hérisse les dirigeants du FPSC.. Ceux qui travaillent fort pour obtenir leur titre de Certified Financial Planner (CFP) souf­
frent d'ailleurs de la confusion quirègne au sein du public à cestljet. Car, selon une étude réali­
sée par le FPSC, plus des deux tiers des Canadiens faisant affaire avecUrfplanificateur financier
tenaien~ pour acquis qu'il était certifié par l'organisme, ce qui n'était pasr-écessairetnentle éas.
En fait, le FPSC a tellement fait un bon travail de conscientisation du public sur l'importance de
faire affaire avec une personne détenant le titre de CFP que les gens oublient de vérifier si le
détenteur est inscriten consultant le site Internet de l'organisme.
L'avance du Québec Les normes québécoises qui déterminent l'obtention du titre de PI.Fin. sont parmi les plus 1
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par STÉPHANE
DESJARDINS
Rédacteur en chef
sévères du monde. Le Québec est même en avance sur les États-Unis, qui
est pourtant une terre d'innovation dans le domaine financier.
Un exemple illustre cette avance: le FPSC exige désormais, depuis
cette année, une étude de cas complète dans ses examens finaux. Une
procédure imposée depuis longtemps par l'IQPF et qui n'existe pas au
sudde la frontière. Les dirigeants du FPSC et ceux de l'IQPF sont donc déterminés à uni­
formiser les normes de planification financière d'un océan à l'autre. La
directricé générale de l'lQPF, Jocelyne Houle-LeSarge, parle même d'y
parvenir en trois ans, ce qUi a surpris CaryList, le président du FPSC. Ce
dernier émet des réserves sur cet objectif, mais espère l'atteindre dans
des délais raisonnables. Ici encore, les Québécois donnent le ton.
. Cette uniformisation signifie, dans les faits, que le Canada anglais
adoptelaplupart des norllles forgées au Québec. Ce qui consacrera le
leadership québécoisdar-sJedomaine de la planification financière
au pays.
Les deuxsolitudeS
. Cette transfôùriati~n ne sèferapassans quelques ajustements parfois douloureux,
Sur.le plan dl1IarecoQnaissance .et de la protection du titre, le FPSC ne pourra demander une
loi au·gouvernement fédéral, puisque les titres professionnels sont sous juridiction provinciale.
L'organisme va devoir y aller province par province et s'attaquera probablement en premier à
l'Ontario, à l'Alberta etàlaColombie-Britannique, là oÙ les planificateurs et les clients sont les
plus nombreux.
Cela dit, le Québecestla seule province à avoir des ordres professionnels. Un héritage de sa
culture française. Dans ce contexte, le prestige lié au leadership pancanadien assumé par l'IQPF
à propos des normes dela profession servirait difficilement d'argument aux promoteurs d'un
ordre professionnel pour les PI.FÎn.
D'autànt plus que les législateurs du Canada anglais croient davantage à la formule de la
reconnaissance des systèmes de certification (comme celui du FPSC avec le titre de CFP) qu'à
une prot~ction du titre par la loi. Car il est difficile de prouver empiriquement que le public est
roalservisans une telle ptotection. De fait, chez nos voisins, des professionnels comme les fis­
calistes, les massothérapeutes ou les comptables n'ont pas de titre protégé par la loi. Cette non­
reconnaissance légale du titre professionnel est également une réalité aux États-Unis.
Par ailleurs, l'IQPF reconnaît, dans ses normes, que la planification financière encadre
sept champs de pratique: les finances, la fiscalité, la retraite, les placements, la succession,
l'assurance et la gestion des risques, ainsi que les aspects légaux. Ce dernier champ de pra­
tique est inclus dans les six premiers au Canada anglais, dont la réalité est calquée sur les
normes internationales.
Cary List reconnaît que les curriculum québécois et canadien se ressemblent fortement.
Mais que des différences fondamentales subsistent au chapitre des normes. Il y a donc consen­
sus sur les compétences. Là oÙ le bât blesse, c'est sur la manière dont les candidats sont exa­
minés et évalués. Mais, explique le président du FPSC, Québécois et Canadiens sont déterminés
à trouver une solution, car ils sont motivés par l'importance de susciter une plus grande con­
fiance du public à l'égard de la« profession n.
Autre différence Canada-Québec: dans laBelle Province, les PI.Fin. doivent détenir un
diplôme universitaire. C'est le cas de 60 % des CFP. Cette « exigence » québécoise fera grincer
des dents nos voisins. Les dirigeants du FPSC reconnaissent que ce sera un sujet sensible en
matière d'harmonisation. Mais pas insurmontable.
L'uniformisation pancanadienne des normes de planification financière se complique
d'autant plus que l'IQPF s'est'développée à partir de ses propres normes. Alors que le FPSC s'est
bâti à partir de la réalité américaine.
Le titre de CFP estdétenu par 126 000 personnes dans 23 pays, Au Canada, 17500 personnes
peuvent légalement inscrire l'acronyme sur leur carte professionnelle. Au Québec, l'IQPF
compte ptès de 5000 membres. Car tous les détenteurs du titre de PI.FÎn. sont membres d'office
de l'IQPF depuis le printemps (voir Finance et Investissement, mai 2010). Le FPSC a été fondé en
1995. L'IQPF a vu le jour trois ans plus tard.
. Les derniers événements concernant les normes de la planification financière s'Inscrivent dans le mouvement d'uniformisation et d'harmonisation des normes et des pratiques de J'in­
dustrie des services financiers. Le contexte est particulier, étant donné le projet fédéral de Com­
mission des valeurspancanadienne. C'est u!lpeu comme si les planificateurs financiers cana­ diens et québécois, par leur collaboration en vue d'établir des normes nationales plus évoluées, lançaient un message aux gouvernements fédéral et provinciaux: «Laissez-nous mener notre
barque nous-mêmes 1>.
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