F ra n ç a is

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F ra n ç a is
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AJUNTAMENT DE VALENCIA
Qu’est-ce que sont les “falles” et les “ninots”?
C’est possible que le lecteur soit en train
de visiter pour la première fois la ville de
Valence et il se peut qu’il trouve un peu
difficile de comprendre qu’est-ce une falla
et quelle est la signification de ce musée,
installé aujourd’hui dans un bâtiment qui a
été l’ancien convent des Pères Paúles.
Les falles sont des monuments satiriques
assez particuliers, réalisés avec des matériaux combustibles (carton, bois, etc.) qui
sont montés dans des places et dans les
carrefours principaux des rues. Ils sont
exposés au public durant plusieurs jours
et brûlés la nuit du 19 mars, fête de la
Saint-Joseph.
La confection des monuments est prise
en charge par les maîtres artisans (artistes
fallers) et c’est possible grâce a l’effort des
voisins de chaque quartier qui, groupés
dans des commissions, travaillent toute
l’année pour organiser la fête.
Une des salles du
musée consacrée
aux“ninots” des
années trente a
cinquante
2
Chaque maître artisan choisit la figure
(ninot) qu’il considère la plus réussie du
monument construit et, quelques semaines
avant de procéder à la plantà de la falla
(mise sur pied dans la rue), tous les ninots
sélectionnés sont présentés lors d’une
exposition d’ensemble. Par une votation
populaire est choisi ce ninot considéré par
la vox populi, par sa beauté ou sa grâce et
intention satirique, celui qui mérite la remise
de la condamnation au feu.
Les ninots gagnants chaque année (I’un
provenant des grandes falles et l’autre des
enfantines) sont incorporés à ce musée. A
côtés des photographies des meilleures
falles et des affiches gagnantes du concours annuel, les ninots constituent son
fonds et le patrimoine de la culture populaire et de cette fête principale appelée les
Falles de Valence.
L’histoire des “falles”
Vers la moitié du XVIII siècle, les falles n’étaient
qu’une autre fête inclue dans le programme
des actes typiques de la fête de la Saint-Joseph (le 19 mars). A la levée du soleil du 18
mars, il y avait dans certaines rues des pantins
pendus au milieu de la rue de fenêtre à fenêtre, ou de petites scènes placées près du mur,
sur lesquelles une ou plusieurs figures étaient
exposées à la honte publique. Ces figures faisaient allusion à un évènement, à une conduite
ou un personnage digne de blâme.
Durant le jour, les enfants et les adolescents
ramassaient des matériaux combustibles et
“Pantins”, année 1930.
Affiche d’Antoni Vercher
préparaient de petits bûchers avec des trucs
vieux qui étaient aussi appelés falles. Tout
était brûlé à la tombée du jour de la veille de la
Saint-Joseph, réunissant autour du bûcher une
ample participation populaire. Le lendemain
était une journée mi-fériée, et les charpentiers
et les valenciennes pieux allaient aux temples
paroissiaux pour rendre hommage à leur
patron. Dans beaucoup de foyers, des fêtes
onomastiques y avaient lieu pour honorer les
Peps (petit nom pour Joseph) avec des tartes,
des beignets et de l’anisette. En somme, une
fête populaire et de voisins.
La première documentation dont nous disposons sur les falles est une ordonnance adressée au corrégidor de la ville de Valence pour
lui demander d’interdire de mettre sur pied
des falles, en spécial, celles de genre théâtral,
dans des ruelles étroites et près des frontières
des maisons. Suite à ces mesures de police
urbaine (prévention d’incendies), les voisins
étaient tenus de monter les falles dans les rues
larges, dans les croisements des rues et dans
les places. Curieusement, sans le vouloir, une
mesure simple comme celle-ci allait provoquer
à long terme une transformation importante.
Même si les falles conservaient encore une
structure traditionnelle et théâtrale en deux
corps (un plancher et une scène dessus), pour
les placer au centre d’une rue ou place, elles
devaient être conçues de façon dégagée, afin
de pouvoir être contournées. Pour les voir
totalement, il était nécessaire de faire leur
tour et quand elles ont été délivrées de leur
annexion au mur, de nouvelles potentialités de
construction ont été également libérées, ainsi
que le besoin d’inscrire des messages sur
tous leurs cotés.
Les torches, les bûchers, les pantins et les
planchers ont été longtemps appelés falles,
mais l’usage de cette dénomination a été progressivement restreint pour faire référence aux
bûchers satiriques, c’est-à-dire, aux scènes
exposant à la honte publique les vices ou pré-
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jugés régnants. C’étaient ces falles celles qui
tenaient tout le monde en expectation chaque
année et celles qui étaient massivement visitées par la population. Elles consistaient à une
structure prismatique, en général quadrangulaire, avec une charpente en bois recouverte,
comme décoration, de coulisses peintes, de
toiles ou des panneaux cachant les matériaux
combustibles entassés à la base. Les ninots ou
figures qui apparaissaient sur la scène étaient
habillés avec des toiles ou de vieux vêtements.
censurable. Elles ont un sujet concret et
répondent à une intention critique ou, tout
au moins, burlesque. Différemment des
simples bûchers et des pires de trucs vieux,
dans ces falles il était question de représenter des scènes faisant allusion à des
personnes, des évènements ou des comportements collectifs considérés dignes
de correction ou de dérision par les organisateurs des falles (fallers). Au milieu du
XIX siècle ceux-ci se sont préférablement
Des enfants
ramassant
de vieux
trucs pour
la falla
Ces falles satiriques, de même que els miracles de Sant Vicent (une pièce évoquant un
miracle de Saint Vicent au Moyen Âge), étaient
toujours accompagnées de feuilles avec des
vers. Accrochées comme des pasquins sur Ies
murs proches ou sur les coulisses du socle,
ces feuilles développaient la glose rimée du
sujet mis en scène à la falla. Au milieu du XIX
siècle, I’impression de ces vers et son édition
sous petits plis ont donné lieu au llibret, une
sorte de brochure contenant l’explication de
la falla et le programme des fêtes. Par conséquent, la possibilité de développer l’argument
s’est considerablement élargie.
La caractéristique spéciale des falles satiriques est la représentation d’un fait social
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occupés de deux sujets: la falla érotique et
la critique sociale.
En 1858, les organisateurs de la falla de la
Plaça del Teatre voulaient dresser une falla
de mouvement avec une allusion directe aux
inégalités sociales. Les vers étaient de Josep
Maria Bonilla. La falla a été interdite par les
autorités, mais les organisateurs ont répété
le sujet l’année d’après. D’autre part, sous le
nom de falla érotique ou tendance anti-conjugale, la presse de l’époque désigne un genre
de falles très abondant, ayant plein d’allusion
piquantes ou scabreuses. Le langage de ces
falles était rempli d’équivoques et reflétait une
mentalité hédoniste et effrontée. Bernat i Baldoví a écrit quelques llibrets abordant ce sujet,
La premiére representation graphique de la fête
des “falles” a eté cette vignette publiée dans le
“Calendario pintoresco, profético, astrológico y
lunático del Reino de Valencia”, de 1860. Elle fait
allusion, en la critiquant, a la mode de la crinoline, trés repandué a l’époque
mais peut-être le plus connu est celui écrit par
Blai Bellver pour la falla de la Trinitat de Xàtiva
en 1866, dénommé La creu del matrimoni (La
corvée du mariage), qui a mérité une condamnation catégorique de la part de l’archevêché.
Tout au long du XIX siècle, la Mairie et, en
général, aussi les institutions et les autorités
ont gardé une attitude de surveillance et de
censure à l’égard des falles.
Cette politique de répression, justifiée par la
nécessité de moderniser et civiliser les habitudes de la ville, prétendait supprimer les fêtes
populaires (Carnaval et Falles, parmi d’autres).
Cela s’est intensifié durant les années soixante
établissant de lourdes taxes sur la permission
de monter des falles ou de jouer de la musique.
Cette pression a généré, comme réaction, un
mouvement de défense des traditions typi-
ques, et pour la première fois en 1887, la revue
La Traca (chapelet de pétards) a décerné des
prix aux meilleures falles. L’initiative correspond a l’association culturelle Lo Rat Penat
(chauve-souris, animal lié a la ville selon une
légende) en 1885. Ce soutien explicite de la
société civile à travers les prix a éveillé un
esprit de compétition entre des commissions
de voisins, stimulant l’ardeur pour ces fêtes et
produisant une tendance esthétisante qui a
donné lieu à la falla artistique. Elle n’est pas
tout à fait dépourvue de critique (pouvant
même expérimenter un racinement politique),
mais c’était le début de la prédominance de la
préoccupation formelle, constructive et esthétique dans le monument.
Malgré les hésitations et les timidités, en 1901,
la Marie de Valence a pris le relais de Lo Rat
Penat, décernant les premiers prix municipales aux falles. Mais cela seulement une fois
les fêtes finies. Il s’agissait de deux prix: un de
100 et un autre de 50 pesetas. Le climat social
pour cette intervention municipale n’était pas
seulement favorable, mais exigeant. Il y a eu
un large éventail d’organisations qui ont renforcé le développement des falles durant la
première décennie du siècle. Il s’agissait aussi
bien des associations culturelles et récréa-
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Construcction
de la falla de la
rue Escalante
(quartier du El
Cabanyal), 1934.
Artiste: Modest
González
tives, que des associations valencianistes,
sportives, politiques et ouvrières. Réciproquement à ce soutien social, les falles ont tendu
de plus en plus vers l’exaltation valencianiste
et il s’est produit une fusion croissante entre
ces fêtes et la région de Valence.
Depuis le début du XX siècle, les falles ont
abandonné la structure duale (plancher/scène)
et il a commencé le développement d’une nouvelle conception, où les ninots n’étaient plus la
figure ayant le plus d’impact. La falla était alors
composée de la superposition de divers éléments et niveaux, notamment trois: une base
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avec peu de hauteur composée de socles pour
les divers scènes, un corps central servant de
support du monument et un couronnement.
Ce dernier consistait souvent en une figure de
grandes dimensions constituée par un motif
allégorique capable de condenser le sujet
déployé et glosé par les scènes inférieures.
Le contenu de la falla n’était plus seulement
inscrit dans une scène relevée par le plancher,
mais il était latent sur tout l’ensemble de la
sculpture et pour le déchiffrer, il fallait faire le
tour du monument et le parcourir du regard
Falla “El dia
de l’Estatut” (Le
jour du
Statut), 1934
tout entier. La falla devait être alors fastueuse,
imposante, majestueuse et suggestive, visible
de loin.
Sous la pression des prix, les falles ont adopté
comme modèle idéal la monumentalité, la proporcionnalité et le baroquisme.
En 1927, I’association pour la promotion du
tourisme Valencia Atracción a organisé le
premier train des falles. L’acte eut tellement
de succès que la société de Valence s’est
consacrée encore plus aux falles, augmentant
considérablement le nombre de monuments
érigés. La croissance de la fête a également
imposé l’amélioration de l’organisation. Ainsi,
il a été mis sur pied la Associació General
Fallera Valenciana et le Comité Central Faller
représentant aux commissions et organisant
les fêtes.
En 1929, la Mairie a créé un concours d’affiches
pour la promotion des falles et en 1932, elle
est devenue l’entité chargée de l’organisation
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et de la gestion de tout le programme d’actes,
instaurant la Setmana Fallera (semaine des
fêtes de Falles). La plupart des monuments
ont été crées par des maîtres artisans spécialisés consacrés durant plusieurs mois à la
construction desdits monuments dans Ieurs
ateliers et qui s’étaient organisés dans une
association, I’Associació d’Artistes Fallers.
C’était à cette époque-là que les Falles sont
vraiment devenues la fête majeur de Valence.
L’article publié en 1935 et signé par V. Llòpis
Piquer sous le titre “Cómo se preparan las
fallas” (comment préparer les falles) nous
décrit avec un certain détail comment une falla
était-elle confectionnée:
Les éléments les plus importants sont: le carton, le plâtre et la cire, sans oublier
le bois des coulisses ni la toile métallique couverte de serpillière pour les grandes
masses.
Avec de si simples matériaux, les maîtres artisans entraient en concurrence avec les
créations grandes et durables de la sculpture, montrant leur capacité pour l’érection
de monuments grandioses.
La tâche la plus difficile et laborieuse est la confection des moules pour les têtes.
Le maître artisan sort ces moules d’une argile où il façonne l’effigie d’une femme
ou d’un homme selon les cas. Cet argile est vidée dans le plâtre afin d’obtenir une
série de têtes en cire et il suffisait d’ajouter des moustaches, de dévier un oeil ou
de joindre un rictus aux lèvres pour qu’elles ne soient plus humaines, constituant
diverses personnalités dans l’ensemble de la falla.
La construction des corps était plus facile. Le carton, assujetti à des moules de
plâtre, à pression, mouillé, permet beaucoup de possibilités. Ce travail correspond
aux apprentis de tout maître artisan qui se doit.
Des sculpteurs de première classe ont retravaillé l’argile, accueillie par un nouveau
moule, aboutissant à une nouvelle incarnation humaine. Celle-ci, avec son cortège
de déviations physiques et des ajouts de matériaux servait à compléter de plus en
plus le monument. Et ainsi nous pourrions signaler successivement la naissance
des divers personnages de la falla, quelques uns à son origine, multiples en apparence. C’est pareil en ce qui est des mains, malgré leurs différentes positions. Il est
extrêmement difficile de peindre cette cire. Peu nombreux sont ceux qui réussissent
à inspirer avec leurs couleurs l’aspect vivant requis par les types d’une falla, mais à
force d’étude et de persevérance, le miracle a lieu.
Que manque-t-il après ça? Monter les corps y introduisant une âme, cette fois en
bois, pour assurer fortement des matériaux si faibles que la paille, les toiles, le sciure
et la cire. Et une fois en marche et après avoir composé les personnes, le même
jour du montage aligner près des murs les figures, tandis que les coulisses et les
moulures sont clouées. Dans Ie noir, les figures se confondent avec les vrais gens, et
l’observateur arrive même à ne savoir plus distinguer le réel du fantastique.
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Le “ninot indultat” (la figura graciée)
Dans les années vingt, lorsque la falla artistique était arrivé à s’imposer comme modèle
par antonomase de monument faller, quelques
voix ont commencé à se plaindre de la destruction immédiate de l’oeuvre créée et ont
proposé de sauver des flammes une figure
ou scène se distinguant de l’ensemble par sa
spéciale qualité. En 1924, la grâce d’un ninot a
été déjà projetée d’une manière formelle, mais
elle n’a pas été bien accueillie. En 1933, il a eu
lieu un défilé décrivant l’historie des falles dont
un ninot a reçu le prix par votation populaire.
En 1934, la Mairie a convoqué un concours
d’idées pour introduire de nouvelles fêtes
dans la Semaine de la Saint-Joseph. Dans
ce cadre, Regino Mas, un maître artisan de
falles et membre distingué de l’association de
maîtres artisans, a effectué une proposition
portant le titre de L’indult del foc (“La grâce
du feu”). Ladite proposition allait inspirer la
célébration des premières expositions de
ninots de falles, ainsi que la grâce du ninot
obtenant le plus grand nombre de votes lors
d’un scrutin populaire et la création, en 1936
du Defilé du Ninot
Ninot gracié, année 1934.
Artiste: Vicent Benedito.
Falla: Plaça del Mercat Central
Scene de la
première
exposition du
ninot en 1934
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La cire
L’information à propos des techniques et
matériaux pour la réalisation des ninots est
très rare à la fin du XVIII siècle et au début du
XIX. Il semble que les corps de ces premières
figures consistaient en une âme en bois ou fil
de fer recouverte d’étoupe et revêtue avec des
toiles ou de vieux vêtements. Pour les pieds
étaient utilisés de vieilles chaussures et les
extrémités etaient formées avec des gants
remplis de sparte.
Jusqu’aux années soixante du XIX siècle, lors
du début de l’introduction de la procédure de
la cire, les visages étaient effectués avec des
masques en carton.
Pour le modelage de la cire, la procédure était
celle qui suit, à savoir: premièrement, il devait
être réalisé, généralement en argile, un buste
du personnage à satiriser; après, à partir de
cette sculpture, il était obtenu un moule ou
moulage en plâtre coupé en deux pièces ou
plus. Ces moules étaient remplis avec de la
cire fluide renforcée avec de fines couches de
gaze (tarlatana) pour lui donner plus de consistance. Et, en fin, une fois la tête obtenue, il
était introduit de l’albâtre liquide à son intérieur,
en le remuant pour créer une fine pellicule sur
tout son contour et le renforcer. A partir de
ce moment, le masque était prêt pour être
incarmé a l’huile. Le reste de la figure continuait
à s’habiller selon la façon traditionnelle.
Peignant des têtes
en cire
Exposition de têtes en cire,
année 1943
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Le carton
Dans les années trente, avec la consolidation
de la falla monumentale et artistique, a commencé à s’imposer la technique nommée tirar
de cartó pour confectionner le ninot de façon
standardisée.
Cela a été confirmé par les divers nouvelles
et reportages apparus à la presse au 1934/35
ou par le numéro monographique de la revue
Nova Cultura (nouvelle culture) dédié aux falles
en 1937. Suivant une technique utilisée pour la
production de poupées pour jouer, les maîtres artisans construisaient le corps du ninot
comme s’il s’agissait d’un mannequin dont la
tête et les membres supérieurs étaient placés
après. Il lui donnaient une personnalité propre
grâce à l’utilisation des vêtements adéquats.
Mais c’était Joan Huerta le maître artisan qui
a introduit en 1953 le modelage complet du
ninot en carton, et peu après de toute la falla.
La technique du carton a suivi les séquences
ci-dessous:
Reproduction de carton, encore dans le moule
Premièrement, à partir du modelage en argile
de la figure est obtenu un négatif en plâtre, qui
est divisé en deux. Les feuilles de fusain sont
coupées en morceaux, mouillées et piquées
afin de les rendre ductiles. Elles sont trempées
en colle et après, placées en couches dans les
replis du moule. Lorsque ce fusain est sec, la
pièce peut être tirée et elle est déjà prête pour
la joindre à d’autres et composer (monter) la
figure préétablie.
Une fois celle-ci construite, sa surface extérieure est repassée à nouveau avec de la colle
rabaissée. De petites bandes de papier de
journal son collées aux vides et aux dénivellements afin de les couvrir. Après elle est remodelée avec de la pâte (pasteta) pour obtenir
l’expression ou geste voulus et est préparée
pour être peinte. Cette opération est appelée donar de panet: la surface du carton est
recouverte avec quatre couches successives
de pâte ou colle. Après, il a lieu le poliment de
la figure (escatar) pour éliminer des rugosités
ou coagulums et, en fin, elle est harmonisée et
peignée au plastique ou à l’huile.
Premier ninot igracié realisé
entièrement en carton, année 1956.
Artiste: Joan Huerta.
Falla: José Antonio-Duc de Calàbria
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El polyester
Dans les années soixante-dix, il a commencé à être utilisé un nouveau matériau
inconnu jusqu’à ce moment du procédé
traditionnel: le polyester.
Malgré son coût plus élevé, dû à sa grande
résistance et à son poids léger, ce matériau
est parfait pour les travaux que le maître
artisan a traditionnellement alterné avec la
réalisation de falles, comme la construction
de carrosses ou des travaux de décoration.
différence du carton qui a besoin de plusieurs jours pour sécher.
Une fois sèches les différentes pièces de
la figure, celles ci sont unies et raffermies
avec du fil de fer, pour donner encore une
nouvelle couche de polyester avec de la
fibre de verre sur les ioints.
En fin, les impuretés sont polies
et les possibles erreurs sont mastiquées. Ainsi la figure est prête
pour être peinte, suivant le système traditionnel.
Premier ninot gracié realisé
en polyester et fibre de verre,
année 1977.
Artista: J. Martínez Mollà.
Falla: Plaça del Pilar
Une preuve des larges possibilités du polyester.
Il s’agit de la figure de Gulliver realisé par l’artiste
Manolo Martín dans le vieux lit du fleuve Túria
Et ce hien que durant des années, de nombreux ninots et couronnements ont été élaborés avec ce matériau.
La technique est la substitution du carton
par une ou deux couches de polyester avec
un accélérateur spécial et le renforcement
au même temps avec de la fibre de verre
en guise de toile. Le polyester réagit en se
durcissant et il sèche de façon rapide, à la
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El polystyrène
L’art des falles peut être aussi qualifié d’art
pauvre. Les materiaux utilisés ont toujours été
éphémères et fongibles et aussi humbles, bon
marché et très simples. Lors des dernières
années nous avons assisté a l’introduction d’un
nouveau matériau: le polystyrène expansé ou
caoutchouc blanc, favorisant l’application de
la production directe, c’est-à-dire la production sans moule et, donc, sans possibilité de
reproduction en série ou standardisée.
Il semble que c’était Miquel Santaeulàlia qui
a présenté pour la première fois, en 1984, à
l’Exposition du Ninot un groupe (Le fantôme
du binage) entièrement modelé en polystyrène
expansé. Ce conglomérat en couleur blanche,
présenté en des lamines de différente grosseur,
permet d’obtenir de très diverses textures. Il
a un poids léger et c’est très facile de manipuler. Les figures sont coupées et modelées
avec un treuil et un arc (un apparat électrique
assez simple qui fini avec une résistance). Les
pieces obtenues peuvent être traitées de trois
façons. Si la texture est considérée adéquate,
elle est directement peinte. Mais, comme il
s’agit d’un matériau poreux et granuleux, il
est souvent nécessaire de la cartonner pour la
couvrir après avec du plâtre très fin (panet) et
la polir avant d’appliquer la peinture, ou, enfin,
Groupe realisé entièrement
en polystyrène expansé,
année 1995.
Artista: Miquel Santaeulàlia.
Falla: Na Jordana
elle peut être peinte au
pistolet et réaliser sa
finition suivant la façon
utilisée pour le carton.
L’artiste Ramon
Espinosa construisant
des ninots avec du
polystyrène expansé ou
caoutchouc blanc
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Les “falles” enfantines
Depuis les premières nouvelles des falles,
les enfants et les adolescents apparaissent
jouant un rôle central dans la fête, aussi bien
ramassant des matériaux pour le transformer
en combustible, qu’animant au moment de la
crémation. Mais, lors de la consolidation de
la falla artistique et depuis le moment où sa
création a été commandée a des spécialistes,
ceux-ci ont été temporairement écartés de la
fête. Néanmoins, à la fin des années vingt, les
falles enfantines ont commencé à apparaître
de façon fréquente et peu après aussi à la
presse. Le journal El Mercantil Valenciano a
publié un hebdomadaire spécial pour les fêtes
nomme Los Chicos (Les Enfants) qui a stimulé
cette innovation, créant des prix pour les meilleures falles faites pour des enfants.
En 1936 il a déjà eu 80 falles enfantines et une
reine des fêtes enfantine (fallera major infantil)
a été nommée. Il a même eu lieu une exposition de ninots de falles enfantines.
Petit falla enfantine de 1933, lorsqu’elles
etaient vraiment realisées par les enfants
Ce chiffre a continué, avec des haut et des bas,
jusqu’aux années soixante et c’était a la fin de cette
décennie lorsque il a eu lieu un accroissement notable du nombre de falles enfantines. En 1963, des
ninots enfantins ont été pour la première fois inclus
dans l’Exposition du Ninot (qui se tenait depuis
1934) afin de sauver du feu le meilleur ninot.
Ninot gracié,
année 1991.
Artista: Joan Canet.
Falla: Na Jordana
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Les affiches des “falles”
En 1929 et face à l’apogée croissant des fêtes
des falles, la Societat Valenciana de Foment del
Turisme (sociéte pour la promotion du tourisme
de Valence) a commandé le premier affiche de
falles au réputé artiste international, illustrateur
et affichiste, Josep Segrelles Albert. Celui-ci a
réalisé un original magnifique qu’il a offert à la
ville de Valence. Cette même année, il a eu lieu
la premiere du pasdoble El faller, compose par
Josep Serrano et il a été publié le premier programme officiel des fêtes.
L’année d’après, en 1930, le concours d’affiches
a été convoqué pour la première fois. Le premier
prix a été décerné au professeur de l’école d’arts
appliqués, Vicent Canet.
Depuis ce moment, il y a eu beaucoup d’artistes
très connus dans les divers domaines des
beaux-arts qui, à travers leurs oeuvres, ont
donné du prestige aux listes de prix du concours.
En 1932, a été édité la fameuse affiche La lanterne, de Rafael Raga Montesinos, dont le rythme
et la synthèse publicitaire sont très réussis.
Josep Renau a obtenu un prix en 1934, mais son
oeuvre n’est pas imprimée et l’original a disparu
durant la guerre civile espagnole.
Les sujets des affiches de falles sont très variés.
Bien entendu, il y a une prédominance du feu, en
outre des ninots, des monuments, de la pyrotechnie et des symboles de Valence, comme sur
celui de Santiago Carrilero de 1956.
Les différents styles artistiques, dès le modernisme jusqu’à l’art déco, le cubisme, le pop et
l’abstrait y sont reflétes.
La lumière expressionniste ou de feux de la
rampe produites par la cremà (cremation) a de
bons exemples dans les affiches de 1944 de
Chapi, de 1950 de Vicent Gil, et de 1963 d’Albert
Peris.
Annee 1929. Auteur: Josep Segrelles
A partir de 1965, le baroquisme traditionnel a été
substitué par un dessin plus simple et publicitaire, y brillant les oeuvres de Damià Contreras
Ortiz de cette même année, ainsi que celles de
1968 d’Enric Mestre, de 1971 d’Àlvar Beltran et
de 1980 de Miquel Tomàs Pérez.
En 1982, s’est produite une renovation totale
avec l’abstraction de Rafael Contreras Juesas,
résumant avec un cri de feu toute l’idiosyncrasie
de la fête.
Vicent Lorenzo suit la ligne de l’affiche illustration avec son oeuvre de 1998.
Parmi les artistes de valeur les plus récents
et jeunes, il se trouve Domènec Morera avec
son travail surprenant de 1994, Marisa Llongo
en 1995 avec des profils très chauds et Josep
Aguilar Garcia, qui en 1998 reflète l’esprit du feu
parcourant la ville.
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AJUNTAMENT DE VALENCIA
Édition: Ajuntament de Valencia
Coordination: Museu Faller
Textes: Antoni Ariño
Text “Els affiches des falles”: Rafael Contreras
Dessin: Museu Faller