Laisse-moi te venir - Création de Dominique Thirion

Transcription

Laisse-moi te venir - Création de Dominique Thirion
Laisse-moi te venir - Création de Dominique Thirion
(projet de création d’une performance/danse d’une heure, dans le centre d’un Festival de danse)
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Laisse-moi te venir, un feuilleton en 3 épisodes, une création en 3 lieux et 3 temps :
une esquisse pour Compile d’Avril
une deuxième esquisse pour le Festival International des Brigittines ( ?)
une forme pour la Biennale de Charleroi/Danses (création)
Episode numéro 1 pour Compil d’Avril : 8 performeurs, 15 jours de répétition pour une
première esquisse
Episode numéro 2 pour le Festival International des Brigittines : 8 +10 performeurs, 5 jours
de répétition pour une esquisse plus poussée
Episode numéro 3 pour la Biennale 11 de CharleroiDanses : 8 +10 +100 performeurs, 6 jours
de répétition pour l’esquisse finale !
La première danse n’était-elle pas celle d’une jeune femme amoureuse voulant séduire un homme ?
L’origine de la danse n’est elle pas l’amour, l’état amoureux ? C’est comme cette belle légende qui dit
que l’origine du dessin est l’acte d’une jeune femme amoureuse. Son amant devant la quitter, elle traça
sur le mur la silhouette de l’ombre de celui-ci.
La danse pour séduire l’autre, la danse pour faire venir l’autre tout contre soi, la danse avec l’autre
pour toujours. La danse incarnation de la vibration intérieure de l’amour. La danse comme invention
de l’amour… Mais la danse aussi pour oublier l’absence. La danse aussi pour exprimer le manque de
l’autre. Je voudrais parler du DESIR.
Il y aura des hommes seuls ensemble, des femmes seules ensemble, des hommes et des femmes
ensemble. Des corps à quatre, des corps à deux, des seins qui rebondissent, des toisons peignées, des
nombrils exhibés, des lèvres qui se touchent…
Il y aura de la tendresse, des mensonges, un rien de violence, un petit chagrin et beaucoup de joie.
Nous allons danser le DESIR.
Il y aura Jeanne Moreau, Prince, Darondo, les Suprêmes, Devo, Willie Hutch, Joy Division, Rye Rye et
Johnny Cash. Il y aura des surprises et Alain Bashung en filigranes (en mots ou en musique)…
Laisse-moi te venir sera une performance dansée et parfois chantée, composée de sets de
chorégraphies très simples (par deux, par quatre, par vingt et cent danseurs professionnels et non
professionnels). Le ton sera joyeux, comique voire burlesque et paradoxalement aussi triste et
mélancolique.
Des hommes, des femmes, des hommes et des femmes se provoquent, s’approchent, dansent, se
touchent…
Entre les morceaux chorégraphiés, qui selon seront interprétés par des musiciens en live ou seront
diffusés dans leur version originale, une voix parle du désir (dialogues, discours intérieurs, situations
de l’amoureux (se)). Ce n’est pas une histoire. Une histoire linéaire ni même une seule histoire. Les
histoires se confondent. Elles se rejoignent. Il y a du désordre…
Pour le dernier morceau de la performance, éventuellement 50 couples danseront au milieu du public.
À la fin de la performance, le morceau recommencera et les couples se sépareront pour entraîner de
nouveaux partenaires choisis dans le public…
C’est de la danse/théâtre/vie. Je souhaite entourer le public d’un environnement aimant dans lequel le
désir, dans sa complexité et ses contradictions, s’exprime par la danse, le texte, par des présences et
par des liens « intimes » avec le public. Ce n’est pas une représentation frontale, comme peut l’être un
spectacle, c’est de l’ordre de la performance et du happening aussi. On pourrait dire que c’est aussi
une fiction environnementale dansée, une scénographie vivante, mouvante, changeante. Certaines
chorégraphies sont dansées frontalement mais d’autres se développent dans le public, et également
avec le public.
Si je devais résumer ce projet en une ligne, je dirai :
danser le désir, aller dans joie, conduire à la fête
Ce projet se réalise dans un lieu public ou un espace ouvert sur la vie (le centre du festival est idéal).
Peut-être qu’il n’y a pas de scène ou pas une seule scène ou des petites scènes. Le lieu (situation,
architecture, dimension, fonction, etc) ainsi que les répétitions avec les danseurs
déterminent la forme de la performance. Ce projet va se construire lors des répétitions
avec les ‘danseurs’. Ce qui m’importe aussi ici c’est de montrer, de partager avec le public, la beauté
des personnes que j’ai choisies. Tout se construira aux répétitions : les mouvements, les actions, les
silences, la fixation des choix musicaux, etc
Si c’est dans un espace dans la ville (rue, transport public ou autre), la performance s’achève avec les
100 personnes qui invitent le public à danser aussi.
Si le projet a lieu dans un espace (le centre d’un Festival de danse par exemple), débute alors un set de
DJ qui lance après chaque représentation, une soirée dansante. Chaque semaine, il y a un changement,
une surprise pour terminer (1 nouveau invité pour chaque représentation).
Equipe de Laisse-moi te venir
PERFORMEURS/DANSEURS:
Les 8 principaux :
Barbara Manzetti
Yota Dafniotou
Regina Röhrer
Margherita Isola
Isabelle Bats
Graig Duret
Didier Degroef
Bertrand Levant
+
les 12 supplémentaires/ les 50 couples supplémentaires
Sandrine Blancke, Yu et Matthias, Bruce et Bernadette, Sofia Avramides et Jeanne Wemelsky, Annick
Nölle et Claude Mahiant, Jill Wertz et…, Karine Marenne et…, Laure de Hesselle et … Christine Grulois
et…, Bernard Mulliez et…, François Dabe et …, Jean Biche et …, Djos Janssens et … , Jimmy Pantera et
…
MUSICIENS :
Vinz (Stephan Huber)
Remi Mercelis
Jeff Mercelis
VOIX :
Dominique Thirion
COSTUMES :
Isabelle Lhoas
CONCEPTION SCENOGRAPHIQUE ET LUMIERES :
Simon Siegmann et Dominique Thirion
DELEGUE DE PRODUCTION :
Anne Pollet
TECHNICIENS :
Equipe technique des lieux
INVITES : (EVENTUELLEMENT)
1
les Broekenaerts (+ soirée Variété française)
2
Don fiasco (+ soirée Afro Trans Electro)
Philippe Katerine et les Vedettes ( + soirée Rock ou Electro)
Ma démarche d’artiste pluridisciplinaire
Je suis artiste plasticienne dont les œuvres ont, à première vue, des aspects très différents pourtant,
souvent je travaille dans les interstices, au bord de l’invisibilité, et le désir est au centre de mes travaux.
Dans ma pratique artistique, j’ai ouvert un espace où chacun a la possibilité de faire ou de dire. Cet
espace, je l’ai appelé action participative. Dans mes actions participatives, je fais participer le public.
Par exemple j’ai récolté des histoires de coïncidences et j’en ai fait un livre donné aux participants. Ou
encore le public d’Epreuves du désir a dessiné les yeux du désir dans deux silhouettes, j’en ai fait des
petits fascicules donnés aux participants.
En 2002, j’ai réalisé une première fois dans l’exposition Mobiles de Denis Gielen une performance
dansée 2min38 de vague de chaleur avec vingt danseurs. J’ai réitéré, la même année, la performance
à la gare du Midi avec 100 danseurs pour Transcultures. À la fin de cette performance, les danseurs qui
dansaient par deux se séparaient et invitaient, chacun, quelqu’un du public à danser.
En 2004, j’ai créé, aux Halles de Schaerbeek, une chorégraphie sur table nommée Au revoir Barbara
pour la danseuse et chorégraphe Barbara Manzetti.
En 2005, je rentre dans la troupe Les Vedettes, plus ou moins majorettes pour construire un
événement de rue. Nous sommes alors un groupe de 14 filles : 10 comédiennes, 3 plasticiennes et une
journaliste. Suite à cette expérience collective, je réalise en 2005 deux performances dansées : la danse
des seins et le nombril, la première avec quatre filles, la seconde avec 20 filles.
En février, j’ai été invitée au Centre Chorégraphique National de Montpellier pour une résidence de
recherche chorégraphique (ReRc #50) avec Barbara Manzetti pour le projet Un lieu comme une
personne #3 : Reste avec moi.
En juin 2010, lors de la présentation au S.M.A.K de Gand de mon livre Incomplétude, j’ai réalisé une
nouvelle performance dansée When Doves Cry avec quatre filles.
When Doves Cry m’a donné envie de poursuivre une des thématiques de mon livre plus amplement
par le biais d’une performance dansée de longue durée (une heure). Le désir, sujet essentiel de mon
travail, je veux danser. Le danser à deux, à quatre, à huit, à vingt et à cent (soit une extension en
temps, mais pas en nombre, des précédentes performances) puis aussi inviter le public à danser,
continuer la danse. Cette performance dansée, parlée et chantée, je tente maintenant de la construire
pour la présenter dans les centres de vie (cafétarias, salle de répétitions, terrasses, etc) de festivals de
danse. Je la présente à la Raffinerie Charleroi Danses dans la salle polyvalente lors de Compil d’Avril
2011 à Bruxelles et à la Biennale 11 à Charleroi dans une discothèque désaffectée liée au Palais des
Beaux-Arts de Charleroi et, peut-être aux Brigittines pour leur Festival International en août. Je
voudrais amener dans les lieux de danse un point de vue de plasticienne sur la danse. La danse comme
écriture plastique du mouvement. La danse comme récit visuel conçu par une plasticienne et dansé par
des professionnels de différents domaines : deux comédiennes/chanteuses, une plasticienne, deux
musiciens, trois danseuses (pour le groupe de base). Je veux aussi, à travers ce travail montrer la
beauté de mes interprètes, la beauté de leur être, comme un peintre le fait avec son modèle, comme
Pina Baush le fait avec ses danseurs. Je voudrais donner au public l’envie irrésistible de danser, un
espace est prévu pour cela en fin de performance.
Ce projet se rapproche, malgré ses différences, de pratiques artistiques comme celles d’Alain Platel,
Pina Baush ou Trisha Brown.
Laisse-moi te venir / annexe
Cela pourrait être comme ceci :
Il y aurait
une femme avec un rêve au-dessus de sa tête
un homme ailleurs, qui s’étire dans le silence
il s’efface, elle avance
trois femmes sortent de son rêve
Il y aurait
une chorégraphie à bêtises de filles :
des filles au visage caché
des seins qui rebondissent
quatre couleurs pour quatre instruments
Il y aurait
des tentatives d affections
un garçon et une fille, une fille et une fille, un garçon et un garçon
Il y aurait
des élastiques tendus à leurs limites
des rivalités qui s’achèvent en « clac »
Il y aurait
une liste de gestes à poser sans autocensure
et la peur de l’amour dépassée
Mon ange je t’ai haï
Il y aurait
un couple couché à l’infini
une tentative de trouver l’équilibre
des incertitudes et peut-être Bashung en sourdine
On dirait qu’on serait toujours d’accord
Il y aurait
des sourires et des frissons partout
des « on se tient par la main »
être ensemble puis séparés, séparés puis ensemble
Il y aurait
se déguiser, se maquiller
être une femme puis un homme
Il y aurait
un homme qui dessine une femme, et une femme qui dessine un homme aussi.
Deux dessins sur le mur
Il y aurait
je suis le nombril du monde, tu es le nombril du monde
quatre hommes qui claquent des doigts, dix femmes qui chantent avec Jeanne,
dix femmes enceintes au ventre rond comme la pleine lune
notre amour, c’est le trésor
Il y aura
dansons tous ensemble
une volonté de partager la joie
Il y aura : lier des formes éclectiques dans une forme unie
Il y aura : on va essayer de s’aimer
(et peut-être en sourdine) un jour je t’aimerai moins