Des Amougiens construisent l`ULM le plus rapide du monde en
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Des Amougiens construisent l`ULM le plus rapide du monde en
CAH I ER CE N T RA L DÉTACH A B LE LE COURRIER TOURNAI - ATH - MOUSCRON CE-CM 1 WWW.LAVENIR.NET Lundi 27 janvier 2014 Des Amougiens construisent l’ULM le plus rapide du monde en Tchéquie À Chocen (République tchèque), les frères JeanMarie et Jean-Baptiste Guisset dirigent l’usine qui fabrique le VL3, un ULM qui évolue à 270 km/h. ● Pascal LEPOUTTE «N Les Guisset ont d’abord vendu une septantaine de VL3 avant de le construire. Le numéro 122 est attendu à Amougies. ÉdA – 203063573144 ous sommes nés dans un avion ! » : à la tête de la société JMB Aircraft, qui emploie une quarantaine de personnes, on retrouve JeanMa rie et JeanBaptiste Guisset. Res pectivement âgés de 37 et 34 ans, ils possèdent néanmoins plus de quinze années d’expérience dans le secteur aéronautique… et font la fierté de leur papa, un indus triel qui avait repris l’exploita tion de l’aérodrome d’Amougies en 1980, avant de leur laisser les drome se voit retirer son permis rênes de l’entreprise. d’exploitation, sauf pour les ULM : «Impossible de faire du vo Une idée à creuser lume avec ces derniers. On a perdu Formation de pilotes ULM et un million d’euros de chiffre d’affai deltaplanes, mise à disposition de res, soit 85 %, en un jour», com places dans les hangars, baptê mente JeanMarie Guisset jr. mes de l’air, location d’avions, Les jeunes gérants se disent planeurs, hélicoptères et organi alors qu’il ne faut plus tout axer sation d’événements, les affaires les terrains enclusiens, mais di fonctionnent de mieux en versifier les activités. «Puis, un mieux… jusqu’en 2005. Suite à jour, un gars rentre dans le bureau et une plainte de riverains, l’aéro nous demande s’il peut acheter l’ULM le plus rapide du monde. Dans un premier temps, on lui ré pond négativement, mais pendant la nuit, je décide d’effectuer des recher ches sur internet en me disant qu’il y a peutêtre là une idée à creuser», se souvient l’aîné des frangins. Et il trouve, parmi les nouveautés du salon de Berlin, ce fameux VL3, un appareil haut de gamme fabri qué en Tchéquie détenteur d’un triple record du monde de vitesse homologué. Coup de foudre et rachat en 2012 Les premiers contacts sont pris avec le constructeur de Brno en 2006 : «Une semaine plus tard, on visitait l’usine.» Cet appareil, «c’est le top, une machine magique ! pense alors JeanBaptiste Guisset : un quart d’heure après s’être assis dans l’habitacle, notre décision était prise.» Les parties vont se revoir et deux ans plus tard, les Guisset devien nent importateurs du VL3 pour le Benelux et la France. Tout en étendant sa gamme, JMB Aviation écoule à elle seule 85 % de la production de l’usine Aveko. «L’entreprise était mal gé rée, dispersée sur trois sites différents. Les clients réclamaient des améliora tions de la machine, mais le fabricant ne voulait rien entendre. Dès 2009, on souhaitait acheter, mais à un prix raisonnable». Patience et opportu nité vont faire le reste : l’acquisi tion est effective en février 2012. Les frères décident de centraliser toute l’activité au même endroit, un ensemble de trois bâtiments contigus (de 1000 m2 chacun) à Chocen, non loin de la frontière polonaise. En juin, le premier hangar reconditionné accueille l’assemblage des pièces composi tes fournies par un soustraitant. L’usine redémarre avec six per sonnes.Partout, le VL3 fait l’una nimité. Aujourd’hui, le marché s‘étend à à toute l’Europe et des présentations de la star des ULM sont prévues à Abou Dhabi, Mos cou, en Australie et aux USA. Dix personnes se chargent de l’assemblage et 22 construisent, dans le deuxième bâtiment, les ailes et le fuselage en carbone re vêtu de Kevlar. «C’est amusant de se dire que notre père a démarré dans le textile avant de passer aux avions et que nous, quelque part, avec les fi bres de carbone, on retourne aux sources», concluent les Guisset. ■ «Le VL3, c‘est une Formule 1… électrique» T ÉdA – 203063738027 oute la presse aéronautique est dithyrambique : les per formances du VL3 (train fixe ou train rentrant) seraient vraiment hors normes. Très aé rodynamique, ce biplace de 300 kg à vide équipé d’un para chute peut atteindre la vitesse de 290 km/h sa vitesse de croisière étant de 270 km/h. Sa faible con sommation lui permet une auto nomie d’environ 3 000 km. «Le champion moto Marco Me landri et neuf pilotes d’Air France fi gurent parmi nos clients», expli quent les frères Guisset sur le tarmac de l’aérodrome où est at tendu le 122e appareil construit par l’usine tchèque. Ce pays pos Un quart d’heure avant le départ, on envoie son plan de vol, et c’est parti… sède en matière aéronautique un L’ULM moderne fait beaucoup moins de bruit que ses prédécesseurs, ce knowhow inégalé. : «Beaucoup qui n’est pas pour déplaire aux riverains des aérodromes. de travail se fait encore aujourd’hui à la main». JeanBaptiste («Techni quement, il est très très fort !» com mente son frère) s’occupe de la production – il réside à Chocen, 160 km à l’est de Prague, la moitié du temps – tandis que JeanMarie Guisset prend en charge l’aspect commercial et le marketing : «On fabrique actuellement 36 appa reils par an. Soit un ULM par ouvrier. Notre objectif est de doubler la production d’ici la fin de l’année, et d’engager deux fois plus de person nel. Il n’est par ailleurs pas exclu de ramener à moyen terme le centre de développement à Amougies.» Avec le VL3, on atteint Prague ou Copenhague en trois heures, Londres en soixante minutes : «C’est la liberté totale !» Un client de Strasbourg se rend presque tous les jours à Paris en ULM : «Par rapport à un avion, la chose qui nous limite, c’est la météo. S’il y a du brouillard, on est cloué au sol. » La licence ULM serait facile à obtenir : «Il faut entre six mois et un an de cours», déclare JeanMa rie Guisset. Le prix de départ hors TVA du VL3 est de 80 000 euros, «celui d’une (très) belle voiture…» L’entretien est conseillé toutes les cinquante heures : «Hors in vestissement, le coût est de 25 euros l’heure de vol.» Chez JMB Aircraft, on se dit confiant en l’avenir, car l’ULM se développe de plus en plus : Aux USA, il IAD 300 000 avions légers, en Chine, qui vient d’ouvrir son espace aérien aux petits avions, il n’y en a que mille…» ■P.L.