Press Review page

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Plus de vingt
ans après,
le soap opéra
ligne la série
sur son site
pétrolier renaît
à la télévision
américaine.
En France,
TFI met en
J.R. est -il
soluble dans
le XXIe siècle ?
Internet.
PAGE 30
Dans le remake, J.R. est toujours
abominable.
Par contre, Iles hommes sont comme les acteurs d'aujourd'hui,
excessivement
musclés, et les femmes ne s'en laissent pas conter.
Les Ewing sans plomb et sans alcool
TELEVISION Dans la suite de « Dallas », Sue Ellen ne boit plus et l'affrontement des enfants
est celui des pétroliers contre les écolos. Les amateurs ne seront pas dépaysés.
¦
NEW YORK
ela commence
mal
pour Bobby et J.R.Ewing dans le premier épisode du remake de Dallas diffusé hier soir sur la chaîne câblée américaine TNT Bobby a un cancer, J.R. est
Mais que les nostalgi¦en dépression.
ques ne désespèrent
pas, ce sont des
détails dans l'univers impitoyable
de
Dallas. La rivalité sans merci qui les oppose est aussi vive qu'il y a vingt ans. Et
avec la nouvelle génération qui prend la
relève : Christopher,
fils de Bobby, et
John Ross, fils de J.R., coups bas et
tromperies sont assurés. Dès la première scène, on comprend qu'il va être
question de compétition entre pétrole
et énergies renouvelables.
Le fils de J.R. roule pour l'or noir, celui de Bobby pour le méthane. John
Ross a fait creuser un puits de pétrole
sur le territoire du ranch de Southfork,
contre l'avis de Bobby qui en est le seul
héritier légal. Le brut coule à flots, mais
Bobby ne veut rien entendre. Il a l'in.-
tention de vendre le patrimoine familial
pour aider son fils Christopher à investir dans les énergies renouvelables.
« Cela va nous rendre plus riches que tu
ne l'aurais jamais imaginé, Bobby », lui
John Ross qui veut
lance pourtant
continuer à forer. Mais le bon Bobby a
promis « à maman » qu'il n'y aurait jamais de puits de pétrole à Southfork.
« Je suis dégoûté de cette famille qui se
déchirepour
l'argent », s'emporte-t-il.
Pas le moindre
soupçon de bonté
Mais s'il croit qu'il va pouvoir vendre
Southfork facilement, Bobby se trompe. John Ross, obsédé qu'il est par l'idée
que lui seul est un vrai Ewing - et pas
Christopher
-, compte bien récupérer
le ranch et son vaste territoire. C'est
sans compter sur son propre père, J.R.,
qui entend les doubler tous les deux.
Mais, surprise, Sue Ellen est là. Celle qui
est désormais divorcée de J.R. promet
son alliance à son fils John Ross.
à
Pour l'ex-épouse
du patriarche,
part son poids, les choses ont pas mal
changé en vingt ans. Il n'y a plus de
bouteille de bourbon sec qui traîne dans
les tiroirs (John Ross pourrait avoir repris le flambeau). Sue Ellen est aujourd'hui une femme forte, ambitieuse,
promise à une carrière de gouverneur
de l'État du Texas. L'absence d'expérience politique ne semble pas être un
obstacle. Dans la suite, le clan Ewing est
plus ouvert sur le monde que dans la
série originale. On fait des affaires avec
les Chinois et les Latinos. Les temps ont
changé, les femmes ne s'en laissent pas
conter et les hommes sont comme les
excessivement
acteurs d'aujourd'hui,
musclés.
Mais, comme dans la première série,
les personnages ne font jamais dans la
demi-mesure. J.R. est abominable jusqu'au bout des ongles. Pas le moindre
soupçon de bonté chez lui. Il lâche le
même rire diabolique qu'avant et n'a
pas beaucoup d'amour pour son propre
fils, auquel il conseille de « ne jamais
de se taire ».
laisser passer l'opportunité
Bobby au contraire est toujours irrémédiablement bon.
Tout son clan a le même côté morak
ment supérieur. Mais que l'on ne se f
pas trop aux apparences. Les nouvell
venues, Elena, ex-femme de Christc
pher tombée dans les bras de John Ros
et Rebecca, fiancée de Christopher, r
sont pas forcément celles que l'on cro;
À Dallas, la lutte entre le bien et le m
continue.
¦
¦
La série
«
Dallas
doit être disponible
»
aujourd'hui
sur le site Internet www.tfl.fr,
MYTFI.
Ton univers
impitoyable
On s'en souvient
encore, de ce g<
nérique qui fit nos grandes heure
de fin de semaii
nos soirées
- 357 épisodes, 14 saisons -, c
ranch de Southfork, de Jock, le p;
triarche, de sa femme Ellie. Et, bU
entendu, de J.R., cette ordure m;
gistrale, de son épouse alcooliqu
miss Texa
Sue Ellen, ancienne
à surnomme
qu'on se plaisait
autour de la table de la cuisine,
l'heure du dîner, T'es soûle, Hélèn
Dallas créé par David Jacobs. L
Ewing faisaient partie de notre qu<
tidien. Ils sont entrés dans not
foyer car ils étaient chez nous con
me chez eux. Toutes les famill
ressemblent à celle des Ewing.
est le génie de cette série. On n'a p
oublié le frère cadet, Bobby, et
femme Pamela. Bobby, toujours
l'ombre des derricks. Et puis Cl
Barnes, fils de Digger, vengeur ra
pas masqué. La petite Lucy. On
des poch;
passe. Des caricatures,
]
i
des.
J.R. Ewing fut sans aucun doute
personnage le plus fascinant de m
tre petit écran. Il écrasa de sa sali
perie tous les rôles des autres série
Après lui, le déluge.
Diffusé sur TFI à partir t
24 janvier 1981, Dallas fit les choi
gras de Mitterrand qui, paraîtse voyait sûrement J.R. Comme
J.R. était dans nos gènes. Lar
Ui
Hagman a 81 ans aujourd'hui.
seule phrase de lui, à la qram
époque de Southfork, un verre
bourbon à la main, il décoch;
sec : « Une fois que ru as réussi à
de ton honnêteté,
débarrasser
reste, c'est du gâteau. » Dallas ç
devenu une marque déposée. Ce
people. R
de la tragi-comédie
de La Rochel
gardez l'affaire
i
Nous y sommes.
¦
ANTHONY PALi
«
Horribles et transgressifs
PROPOS RECUEILLIS
l'air du temps. Là,
ce sont les années
Reagan. Dallas, c'est l'histoire d'une
PAR
LÉNALUTAUD
Dirigeant de la société de veille et
d'analyse The Wit, Bertrand Villegas
et les
décrypte pour les producteurs
les évolutions
chaînes de télévisions
mondiales du petit écran.
- En quoi Dallas
été une innovation ?
Bertrand VILLEGAS. - Dans les années 1980, les soap opéras comme
Amour, gloire et beauté étaient diffusés en journée. L'histoire était racontée de façon très lente, dans l'ambiance théâtrale d'un intérieur
un
salon, une chambre à coucher... Dallas raconte les mêmes histoires de famille dans un univers de gens riches,
mais elle a été la première à être diffusée le soir à une heure de grande
écoute. Cela a fait exploser le genre :
la série a bénéficié d'un rythme trépidant et surtout d'une débauche
LE FIGARO.
a-t-il
:
montré à
abondamment
d'argent
des
l'écran avec des hélicoptères,
et des décors superbes.
la forme, c'est une vraie rupture.
costumes
»
Sur
Pourquoi, cette série est -elle
devenue culte dans le monde entier ?
Souvent, les bonnes séries captent
famille patriarcale hypertraditionnelle qui va exploser avec l'or noir.
Elle devient décadente exactement
comme les Tudors et les Borgia. Ses
nouveaux dieux sont l'argent et le
capitalisme débridé. Dans les années
1980, ces thèmes fascinaient les gens
dans le monde entier mais leur faisaient peur, aussi. Le pétrole, c'est le
veau d'or qui va torturer les Ewing.
J.R.
Ses deux héros sont horribles.
est sans foi ni loi en affaires comme
en famille et sa femme, Sue Ellen, est
C'était très transgressif
alcoolique.
de montrer une femme qui boit.
on dirait que Sue Ellen
Aujourd'hui,
elle était
est malade. À l'époque,
comme perquasiment considérée
verse.
Dallas en 2012,
ça peut marcher ?
C'est une marque
qui déclenche
beaucoup de retombées médiatiques
et c'est vrai que le soap est de retour
série
La nouvelle
aux États-Unis.
Revenge a beaucoup de succès. Elle
est moins bling-bling
que Dallas et
davantage dans la manipulation psyJ.R.
le
Surtout,
chologique.
Le
est une femme.
d'aujourd'hui
mari est terne, presque castré.
¦