Les grands enjeux de la Chine contemporaine

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Les grands enjeux de la Chine contemporaine
Les grands enjeux de la Chine contemporaine
Le 03/04/2013
Par Madame Stéphanie Balme
Au Lycée François 1 er, Fontainebleau
A l'occasion de cette conférence sur les enjeux que doit relever la Chine actuelle,
l'intervenante venant du CERI (Centre d'études et de recherches internationales) explique sa passion
pour la Chine en tant que puissance émergente et sujet de recherche qui l'a conduite à parler ce jour
de la construction chinoise dont la prospérité économique actuelle n'a rien d'un miracle mais est le
fruit de longs efforts et évolutions au sein de l'Etat chinois.
Elle commence par constater qu'il existe beaucoup d'idées reçues sur la Chine,
particulièrement de la part des occidentaux et un mouvement aux Etats-Unis s'est même créé avec
pour but de ne plus consommer tout le « made in China » que ce soit pour le mobilier,
l'électroménager… mais elle estime que cette fausse représentation de la Chine est dommageable à
tous : si on pense que la Chine est une menace et qu'elle comprend cela alors elle va coller à cette
image et va vraiment se considérer comme une menace et agira comme telle ! Le système chinois
n'a rien de complexe mais il faut faire l'effort d'abandonner notre vision ethnocentriste pour mieux
comprendre le structures chinoises : il faut une approche décomplexée et impartiale avant tout et nul
besoin de s'inventer la barrière de la langue comme élément de distinction : la Chine devient de plus
en proche des Européens au niveau culturel et économique et cela est donc largement à notre portée
de creuser le fonctionnement de l’État chinois et sa construction historique. Pour autant, il ne faut
pas tomber dans des stéréotypes stigmatisant la population chinoise et une approche simple mais
décomplexée suffit à comprendre cette puissance émergente.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, une précision sur l'actualité politique chinoise est
apportée : en novembre 2012 un nouveau chef du parti communiste chinois a été nommé : Xi
Jinping (littéralement son nom signifie « proche de la paix ») puis il fut nommé chef de l'Etat en
2013 à la place de Hu Jintao et son 1 er ministre Bo Xilai. Culturellement, la Chine est plus faible
que l'on croirait car elle manque cruellement d'un travail sur son passé et le « softpower » ainsi
dégagé au niveau international est quasiment inexistant… Les sportifs, musiciens, artistes chinois
sont globalement peu charismatiques et silencieux sur la scène internationale.
Elle séduit donc très peu et est boudée par les européens car ce n'est pas une démocratie et le
« hardpower » (caractéristiques militaires et politiques : la Chine possède la 4 e armée la plus
importante du monde et est un régime autoritaire) est ainsi plutôt intimidant pour les autres pays ce
qui fait que la culture chinoise (« softpower » donc) n'est pas encore très répandue si ce n'est par les
clichés alimentaires que l'on retrouve un peu partout.
Certaines images montrées prouvent également la controverse politique à laquelle est
soumise la Chine : une photographie d'un artiste qui a représenté de très nombreux modèles de
costumes Mao (portés par des dignitaires chinois) sans tête tendrait à prouver l'absence de réflexion
politique en Chine, ou bien qu'il n'existe que des clones communistes qui agissent et pensent tous
pareil… La situation actuelle de la Chine peut donc sembler complexe si on ne se penche pas sur le
siècle qui précéda le nôtre et qui permet de retracer l'évolution tant politique qu'économique de la
Chine !
I- Les enjeux de l'Histoire longue et sa perception par la Chine moderne
La Chine est la plus ancienne civilisation vivante du monde avec plus de 5 000 ans
d'Histoire dont 2 000 ans passés sous un pouvoir impérial. D'ailleurs en Chine, la grandeur d'une
civilisation se mesure à sa durée de vie bien qu'elle puisse connaître un changement profond dans sa
culture. A l'époque antique (environ 5e s. avant JC), la Grèce surpasse pourtant la Chine sur presque
tous les plans (commerce florissant, démocratie directe et victoires militaires) mais jusqu'à la
Renaissance, la Chine fut plus développée que l'Europe avant de connaître des phases de stagnation
jusqu'au XXème siècle malgré la prospère dynastie Ming. Le XXIème siècle apparaîtra ainsi
comme le temps retrouvé de la Chine qui revivrait son époque de grandeur passée.
C'est un point important pour les chinois : le passé impérial reste respecté et symbolique : la
tombe de l'empereur chinois est visitée par les futurs dirigeants qui prêtent allégeance au défunt
empereur dans une forme de volonté d'imitation de ces souverains qui sont hautement respectés par
la population car le pouvoir impérial avait une grande mission intérieure : civiliser, nourrir, loger et
soigner sa population et donc pas seulement se préoccuper de conquêtes extérieures (la symbolique
est donc ici différente de celle de l'impérialisme occidental). Inversement, ce pouvoir n'est donc pas
à remettre en question et la politique fut (et est encore) rarement débattue par les chinois en
opposition aux nombreux débats démocratiques qui ont pu être organisés en Europe et déjà au 5 e s.
av. JC avec l'Ecclesia athénienne !
Depuis la fin de ce pouvoir impérial, l'idéal de justice des chinois est moins présent et la
modernisation de la Chine se double d'une occidentalisation de son mode de vie mais pas de son
rapport à l'Histoire (depuis longtemps, les dirigeants chinois ne jurent que par le « Fu Quiang » ou
Fu signifie « bonheur » et Quiang « puissance » alors que les pays européens sont passés par de
nombreuses transitions de régimes entre monarchie, empire, démocratie.)
En Chine, l'enseignement de l'Histoire dans les écoles est ciblé et ne peut être débattu : ses
thèmes se centrent d'abord sur la domination de l'Occident et comment la Chine a su renverser ce
rapport de force, l'idée étant de présenter l'Occident comme un prédateur originel et ainsi de se
construire une forte identité de résistance qui a su se développer malgré les Traités inégaux de 1919
et la « guerre de l'opium » qui a vu l'Occident s'approprier arbitrairement Hong Kong, Macao. La
Chine pointe du doigt le vol des biens culturels et le mauvais comportement de Occidentaux à cette
époque et ce dans un esprit de revanche. De plus, les humiliations subies furent nombreuses comme
le Sac du Palais d'été lorsque la France a pillé la résidence d'été de l'empereur au XIXème siècle
pour prendre ses richesses ou encore le Traité de Versailles en 1919 qui permet au Japon d'accroître
sa puissance et son influence alors que la Chine est laissée dans un état de soumissions.
Sentant cela venir, de nombreux étudiants chinois s'étaient rassemblés sur la grande place
Tian'anmen à Pékin pour manifester contre l'attitude des occidentaux et du pouvoir chinois, trop
imprégné du confucianisme (mode de vie hérité de Confucius qui prône le respect de traditions et la
passivité en toute chose). Ces étudiants ont pour la plupart étudié au Japon où l'ère Meiji menée par
Mutsu-Hito a considérablement modernisé ce pays asiatique, ils y ont découvert de nouvelles
opportunités et disciplines et de retour en Chine, ils souhaitent donc avant tout la moderniser et la
libérer de la tutelle européenne : un nouveau langage oral et écrit est même créé, la Chine
commence enfin une réflexion sur elle-même !
Néanmoins, le point central de l'Histoire chinoise se trouve durant la période de la
République marxiste de Mao Zedong de 1949 à 1976 : le 1 er octobre 1949 ce dernier (chef du parti
communiste) proclame la RPC (République populaire de Chine) après avoir expulsé les
nationalistes de Tchang Kaï Tchek, partis se réfugiés à Formose où ils proclameront la naissance de
Taïwan.
Pourtant selon Marx, la Chine ne devait pas devenir communiste car elle était encore bien
trop dépendante de l'agriculture et pas assez industrialisée, pourtant Mao entreprend d'immédiates
réformes (dont une réforme agraire en 1951) et instaure un plan quinquennal (à la manière de
l'URSS) de 1953 à 1957 visant à développer l'industrie lourde chinoise.
Communiste, Mao voulait créer un Etat Nation chinois soudé autour de son leader et se
démarquant de l'URSS qu'il critique après la « déstalinisation » instaurée par Khrouchtchev mais
cela provoquera de nombreuses famines et un grand nombre de morts après les échecs successifs de
ses réformes brutales. (« Les cent fleurs » qui consistaient en la permission pour chacun de
s'exprimer librement sur la politique communiste menée : au lieu de garantir la liberté d'expression,
Mao fera exécuter tous ceux qui critiqueront le régime)
La Chine s'isole du monde et une page douloureuse de son Histoire (absente des manuels
scolaires en Chine) s'ouvre avec la Révolution Culturelle de 1966.
Mao tente de retrouver sa légitimité et popularité et tente de fanatiser la base de la
population en tentant de faire croire que c'est la jeunesse qui, spontanément, montre un élan
d'admiration pour leur leader bien aimé ! 50 millions de morts, c'est le triste bilan de cette
révolution culturelle qui a vu l'exploitation des pauvres, la manipulation de la population, le
lynchage des opposants au régime et l'aveuglement de l'Occident qui n'est pas intervenu, croyant en
une initiative de modernisation juste de Mao.
Cet événement est capitale dans l'Histoire chinoise, c'est ce qui fait que son identité reste
controversée et que son « softpower » n'ai quasiment aucune influence : la Chine elle-même se
cherche et n'arrive pas à définir son identité car elle renie une partie de son passé en tentant
aujourd'hui d'effacer les plaies ouvertes par la période maoïste (pas de débats publics, jeunesse mal
informée, pouvoir politique conservateur…)
→ Un enjeu culturel de la Chine contemporaine serait alors qu'elle se demande : « quel est le vrai
passé de la Chine ? » et permettrait un travail approfondi sur elle-même et une évolution de sa
culture car de nos jours, les instituts représentant la Chine à l'étranger (dits Instituts Confucius)
n'enseignent que les pratiques culinaires ou manuelles (poteries, vases) aux étrangers et elle est
donc figée sur elle-même au niveau culturel et là où l'Inde avec Bollywood ou la Corée du Sud avec
la K-Pop (style musical) montrent leur rayonnement culturel au monde entier, la Chine se ferme sur
elle-même et son régime non démocratique ne fait que dégrader son image à l'étranger …
→ Pourtant en dehors de l'enjeu culturel actuel il y a également une dimension économique
importante de la Chine : elle est au cœur de la mondialisation actuelle, a intégré l'OMC
(Organisation mondiale du Commerce) en 2001 et bénéficie des nombreuses délocalisations et IDE
(Investissements directs à l'étranger) extérieurs et pourtant nombreux sont ceux parmi les pays
occidentaux qui parlent de « miracle économique » chinois qui aurait été rendu possible par les
initiatives de l'Occident.
C'est encore un faux semblant que la Chine se doit d'effacer et cet enjeu économique serait
alors de prouver qu'elle ne doit (presque) rien à personne en ce qui concerne son expansion
économique des années 2000.
La Chine eut le projet d'intégrer l'OMC dès 1985 pour participer au commerce international
(et donc avant la perestroïka lancée par Gorbatchev en URSS) et pendant ces 16 ans avant
l'intégration à l'OMC, les chinois sont passés par des réformes douloureuses et des sacrifices
consentis ou non.
Cela n'a donc rien d'un « miracle » de voir la Chine se développer si rapidement de nos
jours : cette thérapie de choc passa par la multiplication des plans quinquennaux, des privatisations
sauvages d'entreprises d'Etat qui se préoccupaient de la santé, éducation , des 4 Modernisations de
Deng Xiaoping qui se soldent par un ras le bol généralisé qui atteint son paroxysme lors des
manifestations sur la place Tian'anmen en mai 1989 contre la corruption des élites et par la quasidisparition de la Sécurité Sociale qui voit les chinois livrés à leur sort face aux privatisations
massives…
Face à la montée du chômage et la pression intérieure, de nombreux Chinois ont émigré et
en France se sont alors créés de véritables quartiers chinois dans ces années notamment à Belleville
pendant que le dialogue entre la population et le gouvernement était totalement rompu. De 1985 à
2001 les réformes économiques furent donc douloureuses pour la Chine et un travail colossal de la
part de tous a permis à la Chine d'atteindre son rayonnement économique actuel : le gouvernement a
également du éviter le conflit en faisant dons de logement à plusieurs chinois pour apaiser la
contestation : le marché de l'immobilier explosant un peu partout (surtout sur la côte chinoise)
plusieurs chinois se retrouvèrent à la tête d'une petite fortune et purent réinvestir dans plusieurs
secteurs, aboutissant à un progrès économique laborieux après des années de réformes et de
souffrances subies !
→ Néanmoins cela a des conséquences aujourd'hui et entraîne un troisième enjeu (cette fois ci
politique) pour la Chine : la classe moyenne chinoise actuelle est aisée car ayant bénéficié de ces
dons d'Etat et donc elle est très disposée à ne rien changer pour le gouvernement et ferme les yeux
sur la corruption ambiante pourtant dénoncée par plusieurs personnes à Canton : l'enjeu politique
serait alors de faire prendre conscience à la population chinoise qu'une expansion économique ne
légitime pas le régime en place et que le « libéral-communisme » masque un gouvernement
dictatorial avec des hommes politiques parfaitement homogènes et semblables.
Un dernier enjeu trouve sa source dans l'actualité avec la controverse sur la propriété des îles
Senkaku (en japonais) ou Diaoyu (en chinois). De violentes manifestations anti-japonaises ont été
constatées dans de nombreuses provinces chinoises et le budget de Défense de la Chine est en
constante hausse de 10% chaque année : certains considèrent que le gouvernement cherche à
exacerber le nationalisme de sa population et d'autres de montrer qu'elle est présente sur la scène
politique locale.
L'enjeu actuel serait donc de savoir si la Chine va se positionner en puissance militaire ou
politique au vu des événements actuels (Syrie, Corée du Nord…).
II- La Chine : Un Etat fort
En dehors des constations historiques sur les plans économiques et culturels que nous avons
pu faire : le système politique chinois actuel bien rôdé est également une preuve de la nouvelle
puissance qu'incarne la Chine.
Le chef du parti communiste en Chine est obligatoirement le chef de l'Etat chinois (de facto
un parti unique bien qu'il y ait quelques partis minoritaires autorisés) et c'est à l'occasion du
Congrès du parti communiste chinois (PCC) tous les 4 ans qu'interviennent des changements
politiques : le dernier en date (en novembre 2012) a vu la passation de pouvoir entre Hu Jintao et Xi
JinPing devenu chef du parti communiste et de fait chef de l'Etat chinois en 2013.
On estime que 84 millions de Chinois sont membres du PCC qui prône le « libéralcommunisme » économique et refuse le fédéralisme (soit accorder plus d'autonomie aux différentes
provinces chinoises).
Le Comité permanent du bureau politique est l'institution la plus puissante en Chine et est
composé de 7 membres (dont le chef de l'Etat) qui dirigent la politique chinoise : c'est une manière
de ne pas personnifier le pouvoir comme a pu le faire Mao. Désormais, un seul ne peut incarner la
politique à lui tout seul et doit forcément partager son pouvoir avec d'autres.
Au Bureau politique du parti communiste, 25 membres travaillent à la sauvegarde du PCC
en tentant de gérer les dissensions intérieures car même au sein du PCC plusieurs courants existent :
la dissidence démocratique est incarnée par l'artiste Ai Wei Wei (qui a souvent implicitement
critiqué la politique de son pays à travers ses œuvres), l'« extrême droite » chinoise au PCC est
représentée par les libéraux qui souhaitent que la Chine devienne une démocratie, l'« extrême
gauche » au PCC est maoïste et réactionnaire, le courant « centriste » majoritaire est conservateur et
ne souhaite rien changer à la situation actuelle et enfin un courant minoritaire au PCC souhaite le
retour à une Chine impériale au temps de sa prospérité solitaire.
Néanmoins et bien que les chinois n'aient pas accès à autant d'informations sur les courants
du PCC dans leur propre pays, la montée des contestations actuelles montrent que la Chine
comporte certaines faiblesses intérieures alors qu'elle veut montrer une stabilité et fermeté au
monde extérieur …
III- La Chine : une puissance fragile
Plusieurs manifestations eurent lieu en Chine récemment, tant pour réclamer plus de justice
sociale ou protester contre la corruption politique comme dans le village de Wukan dans la province
du Guangdong où, en décembre 2011, de nombreux habitants ont protesté contre les expropriations
dont ils étaient victimes au profit de riches familles et ont du même coup dénoncé la corruption des
élites. Le gouvernement a immédiatement coupé tout réseau téléphonique ainsi qu'Internet et a
empêché toute livraison d'eau et de riz dans ce village pour étouffer la contestation, mais elle ne
peut empêcher toutes les manifestations de ce genre !
Les réseaux sociaux (tel Weibo en Chine car Facebook et Twitter y sont interdits) et Internet
en général constituent une menace à la suprématie de l'information que détenait jusque là le
gouvernement et la censure ne suffit plus à museler les journalistes et avocats qui élèvent leur voix
contre l'administration défaillante et corrompue en Chine.
Se pose aussi le problème de la propriété intellectuelle avec de nombreuses duplications et
contrefaçons de produits qu'a du mal à empêcher le régime car il y avait déjà plus de 253 Millions
d'internautes chinois en 2008 (contre 220 millions d'Américains).
Un exemple serait cette internaute qui rendit public son combat contre l'expropriation dans
sa ville de Chongqing (phénomène des « maisons clou ») mais tout en conservant une symbolique
politique (drapeau rouge représentant sa fidélité au communisme mais pas au parti). Les
contestations sur Internet se multiplient mais le gouvernement tente de retourner ce phénomène à
son avantage en commentant chaque événement de l'actualité sur son site mais c'est insuffisant pour
enrayer la fragilité intérieure de la Chine.
Au niveau international, Taïwan (pour rappel, créée par les nationalistes de Tchang Kaï
Tchek après la prise de pouvoir de Mao) s'attire les faveurs de l'Occident grâce à son régime plus
démocratique que celui de la Chine et apparaît comme un nouveau concurrent asiatique. A part elle,
le Brésil et l'Inde entendent récupérer plus de parts de marché que la Chine sur les secteurs de
l'automobile et l’agroalimentaire et l'alliance politique Chine-Russie à l'ONU isole quelque peu la
Chine de la politique européenne.
Enfin, la politique extérieure chinoise n'est absolument pas débattue au sein de la population
(tout comme son Histoire) et au niveau statistique, la Chine possède un coefficient de Gini de 0,6 ce
qui signifie concrètement que c'est l'un des pays les plus inégalitaire en matière de répartition des
richesses et montre l'écart de niveau de vie entre une élite bénéficiaire des aides gouvernementales
lors des réformes des années 80 et une classe populaire qui tente de se mobiliser pour inverser ce
rapport.
- Il est donc évident que la Chine doit faire face à de nombreux enjeux de nos jours. Le problème du
passé et de l'Histoire pèse lourdement sur la culture et l'identité chinoise et empêche tout regard
critique de la jeunesse chinoise sur un passé qui leur reste partiellement caché (comme pour la
Révolution culturelle). La Chine doit également, sur le plan économique, ne pas se reposer sur ses
lauriers et se tourner vers l'Afrique comme territoire d'investissements car sa croissance ralentit peu
à peu !
Enfin sur le plan politique, le régime doit être remis en question mais les mentalités
chinoises restent prisonnières d'un gouvernement qui se légitime uniquement par la réussite
économique du « libéral-communisme ».
La Chine a traversé de nombreuses souffrances pour devenir l’État fort que l'on connaît mais
renier ses erreurs du passé maoïste ne fera que plus la fragiliser dans un contexte de crise mondiale.