À PROPOS DE LA SOLUTION ORSÉRY Modalités et

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À PROPOS DE LA SOLUTION ORSÉRY Modalités et
À PROPOS DE LA SOLUTION ORSÉRY
Modalités et hypothèses de perspectives
Bonjour,
L’annulation du XIIIe salon de l’Autre Livre n’a pas permis que se tienne la rencontre d’information que Ressouvenances et la société Orséry avaient proposée.
Président de cette dernière, Christian Vié, ainsi que son
collaborateur, Antoine Staub, ont pu le samedi présenter
le principe de ce réseau de presses numériques implantées en certaines librairies pour l’impression sur place de
livres à la demande.
Toute précision peut être demandée à ces acteurs.
Au-delà de cette présentation, la rencontre aurait permis
d’aborder les spécificités de cette nouvelle modalité de
distribution et en quoi elle peut concerner un certain
nombre d’éditeurs indépendants. J’avais moi-même
quelques questions à poser pour circonscrire des perspectives concrètes de développement. Ces questions sont
reportées ici avec les réponses de Christian Vié (en italique), et je conclus par des hypothèses de mutualisation
entre petits éditeurs. ( Jean-Louis Paul)
proposée en faveur de l’éditeur (~20 / 25 % en fonction du
nombre de pages et du prix public) est analogue aux estimations des professionnels du livre quant à la répartition
(fromage statistique) des 100 % du prix public d’un livre :
hors frais de fabrication, diffusion, distribution, remise
libraire, la part auteur et éditeur oscille, selon ces estimations, entre 22 et 25 %. En tout cas cette estimation
ne peut mesurer les aléas de distribution (frais de
stockage, coût des retours, exemplaires gâchés). Ceux-ci
augmentent, selon les taux de vente effective par rapport
au tirage global, le coût du poste distribution et donc réduit la part éditeur. En cas d’éditeur auto-distribué, ces
ventes directes aux particuliers ou aux librairies connectées à ce réseau s’effectuent immédiatement et sans frais
de port ni manutention.
C) Compatible avec d’autres modalités de distribution :
vente directe aux lecteurs, mise en place et-ou vente aux
librairies non connectées, exposition et manifestation
culturelle (le principe Orséry n’est pas de concurrencer
l’impression de stock de base, lui-même de plus en plus
modulé sur les perspectives de diffusion effective). Les
petites structures de librairies ne seront pas toutes
connectées : assez souvent elles peuvent présenter des liA) Techniquement, la procédure d’inscription d’un vres spécifiques de petits éditeurs ; souvent aussi les lecteurs s’adressent aux librairies du quartier pour
fonds éditorial sur la base d’Orséry est très simple.
- Livres récents ou nouveaux : le même fichier pdf d’im- commander les titres peu diffusés.
pression transmis aux imprimeurs (intérieur et couverture en deux fichiers distincts, en version composite pour • Une première incidence : Les librairies connectées peules livres comportant des séquences polychromie ou qua- vent aussi bien (si elles le souhaitent) présenter une pile
de mise en place (fournie par le tirage en nombre de
dri) est directement transmissible à cette base.
- Livres anciens ou épuisés : en l’absence de fichiers pdf, l’éditeur) et, après retour, en général assez rapide, des
il peut s’en constituer par numérisation (en mode image) non-vendus, proposer la disponibilité immédiate de ces
d’un exemplaire et les procédés techniques à cet égard livres via la presse installée en magasin. Il n’est pas impossible que cela précipite le rythme de retours ou résont assez répandus.
duise le taux de mise en place : ces inconvénients sont
NOTE : Il existe en l’état actuel des limitations :
- en nombre de pages (396). Les forts volumes peuvent compensés par la présence et la possibilité permanentes
de vente aux lecteurs.
être scindés en deux tomaisons.
- dimensions optimales large 204 mm x haut 285 et minimales : 140 x 210. Selon les dimensions originales de • Une deuxième incidence : les grands groupes de librairies
l’ouvrage, agrandissement ou diminution à l’échelle sont disposent fréquemment de centrales d’achat qui comou non possibles et souhaitables. Aucune limitation mandent à l’unité aux éditeurs et redistribuent à celle de
quant au contenu du livre (noir et couleur, texte et pho- leurs boutiques de vente où la commande client a été
passée. Les échelons de cette distribution sont donc :
tographies, quadri, etc.).
commande du client, transmission à la centrale d’achat,
B) Fabrication et distribution sont synthétisées pour les qui transmet à l’éditeur ou à son distributeur, expédition
demandes directes de clients : vente et règlement immé- à la centrale et réception (avec coût pour l’éditeur, postal
diats, sans frais de stockage, de transport, de manuten- ou marge du distributeur), réexpédition depuis la cention, d’avance de trésorerie, de risque de retour. La marge trale d’achat à la librairie concernée. Beaucoup de ma-
nutention, de frais et de délai pour la librairie et le lecteur.
Dans le cas de vente en ligne (que pratiquent aussi ces
groupes de libraires), le cycle est un peu abrégé (expédition directe au lecteur depuis la centrale d’achat, mais
avec deuxième degré de frais postaux, pour le lecteur ou
la centrale d’achat en cas de port offert).
Ce processus pourrait être simplifié par l’implantation
d’une machine imprimante dans la centrale d’achat qui,
dès lors, imprimerait le titre demandé sans délai, ni commande à l’éditeur, ni frais postaux, etc., et avec expédition
directe au lecteur ou au libraire relais. Cette hypothèse,
qui me semble une conséquence logique d’application
de ce système, n’engage que moi, le propos d’Orséry portant sur la présence en magasin de présentation directe
aux clients finaux.
• Une troisième incidence concerne l’estimation du tirage
des nouveautés ou des réassorts. Le rapport entre d’une
part le faible coût unitaire permis par un tirage en nombre et d’autre part les ventes effectives, la proportion de
retours et de gâche, de pilon éventuel, etc., ce rapport
peut se trouver réestimé. Sachant qu’une part des exemplaires se distribuera sans avance d’impression et en
vente ferme, le tirage en nombre utile se trouve en proportion réduit (et donc aussi les frais de stockage matériel, l’incidence comptable du stock non vendu dont la
valeur positive peut être plus ou moins partiellement reportée d’année en année, l’avance de trésorerie que
constitue une commande d’impression). Il me semble
que ces surcoûts, souvent cumulatifs dans le cas de l’édition de fonds à rotation lente, réduisent l’intérêt du prix
bas unitaire, mais là encore c’est une appréciation personnelle.
rait utile pour favoriser l’exportation et la présence des
livres dans ces secteurs. Inversement, des éditeurs à
l’étranger, en transmettant leurs fonds sur la base Orséry,
accroîtraient leur présence en France sans procédures
lourdes de transport et de stockage. La communication
internationale des ouvrages est un facteur majeur. Si
cette extension de la solution Orséry se concrétise, la
présence d’un catalogue sur cette base disposera d’un
atout favorable.
E) Les questions actuelles que je souhaitais poser à la
société Orséry sont les suivantes :
- les perspectives concrètes d’implantation de ces presses
et le calendrier envisageable ?
C.V. - Orséry prévoit un déploiement massif de sa solution
à partir de 2016. L’objectif est d’installer au moins 500
presses numériques en 36 mois en France mais aussi à
l’étranger. La solution technique fonctionne et ne demande
qu’à être déployée. Une démonstration peut être programmée
dans la librairie de Viroflay qui constitue le premier déploiement. De nombreuses librairies mais également des chaînes
spécialisées demandent à Orséry de se déployer au plus vite
tant en France que dans plusieurs pays étrangers.
L’ouverture par Amazon de sa première librairie physique
est une menace forte identifiée par plusieurs librairies qui
souhaitent réagir avant l’installation de ce type de mode de
fonctionnement près de chez eux. En déployant la solution
d’Orséry dans leurs librairies, ils souhaitent limiter drastiquement l’opportunité des magasins Amazon et ainsi maintenir leur activité, leur approche de proximité et les emplois
liés.
Avant le lancement du déploiement, il est nécessaire de
conclure un maximum de contrats avec des éditeurs. L’équipe
d’Orséry noue donc activement des partenariats avec eux et
espère qu’un grand nombre d’éditeurs adhérents de l’Autre
Livre vont les accompagner dans leur démarche.
Plus il y aura d’éditeurs intéressés, plus le nombre de librairies souhaitant cette solution va augmenter, ce qui va accroître d’autant plus l’intérêt pour les éditeurs et ainsi de
suite.
L’estimation de ce rapport varie selon chaque fonds éditorial et c’est en fonction de sa spécificité que chaque
éditeur peut mesurer l’intérêt de la solution d’Orséry.
Quelles que soient ces conclusions, la présence effective
et permanente de livres du fonds dans les librairies
connectées est un atout évident pour la pérennité des livres et leur présentation aux lecteurs potentiels. Quels
que soient ses choix, chaque éditeur doit forcément sou- - les modalités de reversement de la marge éditeur (par
peser ces évolutions de la distribution du livre dans l’en- relevés ? par périodes ?) ?
C.V. - Grâce à sa solution, Orséry contrôle toutes les ventes
vironnement contemporain.
de manière centralisée.
En fonction des ventes réalisées, Orséry propose de reverser
D) L’implantation à l’étranger de ces presses, connectées
à la même base, dans des librairies (ou des centres), en la marge éditeur avec des périodes plus ou moins espacées.
Suisse, Belgique, Canada, monde francophone, etc., se- Plus les ventes sont fortes, plus les marges sont reversées ra-
pidement. L’idée est juste de ne pas générer trop d’actions
comptables pour des montants très faibles.
En cible pour un éditeur qui a une activité régulière, Orséry propose de reverser la marge éditeur de manière trimestrielle sur la base du relevé qui sera généré automatiquement.
A noter que la solution d’Orséry intègre une numérotation
de chaque exemplaire imprimé. Il est donc possible pour un
éditeur de tracer chaque livre ainsi produit et donc de pouvoir
confirmer que les relevés fournis par Orséry sont parfaitement exacts.
- les frais constants d’abonnement, c’est-à-dire d’enregistrement dans la base centralisée mettant à disposition
le fichier imprimable sur demande sur une des presses
implantées : forfaitaire, selon le nombre de titres enregistrés par éditeur ou par structure de diffusion ?
Ces frais sont-ils établis, hypothétiques, inexistants in
fine ?
C.V. - Orséry a décidé d’offrir les coûts annuels d’utilisation à tous les éditeurs de l’association l’Autre Livre pendant
toute la durée de leurs contrats. De même, les frais d’insertion
de leurs titres au catalogue d’Orséry sont offerts la première
année aux éditeurs signant rapidement un contrat avec Orséry. L’objectif est qu’aucun frais ne soit engagé par les éditeurs pour découvrir et utiliser notre solution.
Orséry souhaite construire une démarche gagnant-gagnant avec ses partenaires (éditeurs, distributeurs et libraires).
E) Hypothèses :
a- Des petits éditeurs ne peuvent-ils mutualiser l’enregistrement sur la base Orséry. Si un grand groupe trouvera négligeable x frais annuels de contribution à la base
pour y milliers de titres enregistrés, ce chiffre x peut se
révéler trop important pour des petits éditeurs en fonction des ventes. Mais le même x s’atténue pour un
groupe d’éditeurs, étant alors, par exemple, proratisé
selon le nombre de titres de chacun d’eux, ou réparti
entre 20 ou 30 éditeurs.
C.V. - Nous avons pris en compte cette contrainte en supprimant les droits annuels pour faciliter ainsi l’intégration
de chaque maison d’édition.
Le problème des frais fixes étant résolu favorablement, la question que je pose ici aux éditeurs de l’Autre
Livre est la suivante : une mutualisation par une unité
relais est-elle utile pour des éditeurs dont le catalogue
comporte peu de titres (proportionnellement) ? Unité de
transfert, d’homogénéisation technique, concentration
des mouvements d’enregistrement et de rétribution ?
b- Une autre mutualisation pourrait être bien sûr l’implantation dans un local donné d’une presse connectée
au réseau Orséry. Mon précédent communiqué suggérait
aux membres de l’Autre Livre qui pourraient être intéressés la constitution, sinon d’une imprimerie, du moins
d’une structure légère mutualisée imprimant par petites
séries pour ses membres. Ceci reste ouvert et pourrait,
en toute hypothèse, concerner sinon l’Autre Livre, du
moins un certain nombre de ses adhérents agissant de
façon distincte.
Une mutualisation analogue pourrait être envisagée,
puisqu’elle est concrètement possible, pour constituer un
groupe d’éditeurs inscrivant un fonds fédératif comme
un unique interlocuteur d’Orséry.
C.V. - Je pense qu’il y a un réel intérêt à la mise en place
de cette idée pour bénéficier à plein de notre solution en librairies mais aussi pour d’autres petits tirages nécessaires
pour les éditeurs.
En conclusion : d’autres usages et développements seraient envisageables. J’interviens en tout ceci et strictement en tant qu’éditeur soucieux de la pérennité de mon
catalogue et de sa présence optimale dans l’évolution
contemporaine de la librairie et de la distribution du
livre. Tout à fait distincte, la société Orséry propose une
ressource dont le déploiement avantagera mon catalogue
d’autant plus que la base Orséry se déploiera et proposera un éventail le plus large de titres. Des grands
groupes s’y sont déjà inscrits. Les petits éditeurs indépendants, de même qu’ils présentent leurs livres dans des
librairies où ces grands groupes sont également présents,
ne peuvent-ils définir dans ces conditions nouvelles une
présence durable à côté de ces grands groupes ?
En vous remerciant de votre attention, nous serons à
l’écoute de toute hypothèse, suggestion, question, etc.,
aussi bien de l’Autre Livre en tant que tel que d’éditeurs
distincts avec lesquels étudier plus profondément ces diverses éventualités.
Voici nos coordonnées pour les personnes intéressées :
Orséry : Christian Vié, [email protected],
06.06.66.52.71, www.orsery.fr
Jean-Louis Paul : [email protected],
06.71.00.28.16, www.ressouvenances.fr