Si je pilais, c`était le carnage assuré

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Si je pilais, c`était le carnage assuré
Bretagne
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« Si je pilais, c’était le carnage assuré »
Le télétravail, atout pour le monde rural
Un choc entre deux voitures a fait deux morts samedi, dans le Finistère.
Le conducteur du troisième véhicule impliqué, avec six enfants à bord, raconte.
En France, près d’un actif sur cinq télétravaille, à son domicile ou
dans un télécentre. Une organisation profitable aux zones rurales.
Témoignage
Samedi, vers 16 h 40. Per Yann Seite,
37 ans, musicien et professeur de
piano à Plouzévédé, dans le Pays
de Morlaix (Finistère), ramène six enfants, dont ses deux fils âgés de 3
et 10 ans, d’un match de handball à
Ploudiry. Il conduit un Peugeot Partner marron. Arrivé au lieu-dit Kermaria, sur la commune de Tréflaouénan,
« j’ai vu une Citroën ZX qui divaguait en face, raconte-t-il. Elle se déportait de gauche à droite. »
Au volant de son Peugeot Partner marron, Per Yann Seite a réussi à éviter le pire.
le conducteur et une passagère,
âgés de 23 ans et domiciliés à Landivisiau, sont tués sur le coup. Les
deux autres passagers, âgés de
28 ans et 27 ans, sont grièvement
blessés. Dans le Touran, la conductrice de 38 ans et son fils de 11 ans
sont blessés légèrement. « J’ai bloqué la rotation du Touran avec ma
voiture », poursuit Per Yann Seite.
Adeline BERTIN.
Des comédiens contre l’illettrisme en prison
Pour donner le goût de la lecture à un maximum de détenus, « Livre et lecture en Bretagne »
développe un projet dans les sept établissements pénitentiaires bretons.
Matthieu
Billette
de Villemeur,
formateur
en télétravail
Qu’est-ce que le télétravail ?
Le télétravail désigne le travail effectué en dehors des locaux de l’entreprise, de manière régulière et volontaire, grâce aux outils informatiques
et de télécommunication. Depuis
2012, il est inscrit dans le Code du
travail.
En quoi peut-il aider au
développement des zones
rurales ?
C’est un excellent moyen de travailler
au pays, de revitaliser ces zones en
y apportant de nouvelles activités. La
ville de Murat, dans le Cantal a ainsi réussi à attirer cinquante nouvelles
familles grâce au télétravail. Beaucoup de métiers offrent cette possibilité : informaticiens, graphistes,
secrétaires ou encore commerciaux
Vous qui télétravaillez depuis
1990, pensez-vous que cette
organisation va encore se
développer ?
Le télétravail commence à peine
à se développer. Lorsque j’ai créé
mon site, www.teletravail.fr, il y a dix
ans, il fallait être à son compte. Ce
n’est que depuis l’entrée du télétravail dans le Code du travail, en 2012,
que les entreprises se le sont vraiment approprié. Désormais, 80 %
des entreprises du CAC 40 ont signé
un accord sur le télétravail. J’estime
qu’aujourd’hui, en France, un actif
sur cinq le pratique.
Recueilli par
Julie SCHITTLY.
Lundi, de 9 h à 17 h 30, journée gratuite de sensibilisation au télétravail
salarié et indépendant et portes ouvertes au télécentre de Gourin (Morbihan). Ateliers animés par Matthieu
Billette de Villemeur : « Le télétravail
dans un territoire rural » à 9 h 30, « Le
télétravail salarié » à 13 h 30 et « Le
télétravail indépendant » à 15 h 30.
Deux banques s’allient pour l’agriculture
Reportage
Le Crédit Mutuel de Bretagne et Bpifrance s’engagent
à financer des exploitations bretonnes « à fort développement ».
Vroum vroum… Costumes, chemises
rouges, casque de cyclomoteur, à la
main, valises remplies de livres, Philippe Languille et Laurent Menez, de
la compagnie Udre-Olik font irruption
dans la salle de rédaction du magazine Citad’elles, du centre pénitentiaire pour femmes de Rennes. « On
dirait les Daft Punk ! » lance une détenue. De leur valise, ils sortent des
livres, pour lire des extraits, mimer,
jouer Hyacinthe et Rose de François
Morel, Le sport de Serre, Mon cher
papa, où des auteurs parlent de leur
père…
Alors que le monde agricole traverse
une crise sans précédent depuis
quelques semaines, le Crédit Mutuel de Bretagne et la Banque publique d’investissement (Bpifrance)
viennent de signer un partenariat, à
Saint-Brieuc, pour soutenir les exploitations bretonnes.
Financer
les gros investissements
Ouest-France
Entrer dans la bibliothèque
Vendredi après-midi, les deux comédiens ont déambulé dans le centre
pénitentiaire, pour surprendre les détenues, en salle de sport, en promenade, en atelier bureautique et couture. L’occasion pour les comédiens
de les informer qu’elles pouvaient retrouver tous ces livres à disposition
dans une bibliothèque de rue installée en extérieur dans le cloître, près
de la porte de la chapelle. « L’idée
est de toucher le public éloigné de
la culture en proposant des titres
adaptés, simplifiés mais pas simplistes, attirer des détenues en situation d’illettrisme ou qui ont du
mal à lire » explique Christine Loquet
de « Livre et lecture en Bretagne ».
C’est ainsi qu’une collection d’une
centaine de titres a été élaborée, roman, poème, bande dessinée, livre
animé, flip book, livres audio… Cette
collection sera mise à disposition,
facile d’accès. La bibliothèque du
peuvent facilement travailler à domicile ou dans un télécentre, qu’ils
soient salariés ou indépendants.
Trois questions à
Au centre pénitentiaire de Rennes, la compagnie Udre-Olik.
centre pénitentiaire des femmes avec
ses 280 m2, deux étages, bien dotée
ne suffit pas à toucher tout le monde.
« Il faut susciter la curiosité et trouver de nouvelles manières, ludiques, d’apporter le livre », constate
le comédien Philippe Languille.
Car la lecture, ça change de la télévision, des écrans. C’est aussi une
ouverture sur le rêve, une possibilité
d’échange. « Certaines détenues se
mettent à lire en prison. Mais beau-
coup encore ne s’autorisent pas à
entrer à la bibliothèque » regrette
Anne-Héloïse Botrel, coordinatrice
des actions culturelles et d’insertion
au centre pénitentiaire.
En Bretagne, les sept établissements pénitentiaires (Rennes, Vezin, Saint-Malo, Brest, Saint-Brieuc,
Vannes, Lorient-Ploemeur) vont participer au projet en proposant une
bibliothèque mobile, située sur les
zones de passage, centre de soins,
dans la cour de promenade, près
des salles de cours, au parloir, dans
le gymnase, chez le coiffeur…
Chaque prison va s’adapter en
fonction de sa configuration, pour
décliner le projet, concevoir des
meubles mobiles et transportables,
faciles à déplacer et faire appel à
une compagnie théâtrale pour lancer
l’opération.
La convention porte sur l’accompagnement des entreprises agricoles
qui génèrent un chiffre d’affaires supérieur à 750 000 € et qui réalisent
des investissements conséquents.
« Nous connaissons très peu le
secteur agricole, reconnaît Joël Darnaud, directeur exécutif de Bpifrance.
Nous allons nous appuyer sur l’expérience et les connaissances du
Crédit Mutuel de Bretagne. »
« Nous investissons depuis plus
de vingt ans dans ce marché, ajoute
Jean-Pierre Le Tennier, directeur général du CMB. Sur les 403 installations agricoles qui ont vu le jour en
2015, en Bretagne, nous en avons
financé 129. Nous comptons progresser sur ce marché, d’un pour
cent chaque année. »
Les prêts qui seront cofinancés par
les deux banques concernent des
investissements liés à la transition
énergétique, à la transmission, aux
Ouest-France
Un Volkswagen Touran noir le précède sur la route. « Tout d’un coup,
la ZX s’est déportée sur notre voie.
J’ai senti que ça allait taper avec le
Touran. Je ne pouvais pas me déporter sur la droite à cause du talus.
Et si je pilais, c’était le carnage assuré. Alors j’ai freiné par à-coups. »
Les deux premiers véhicules se
percutent frontalement. Dans la ZX,
Ouest-France
« Très forte émotion »
« Les enfants n’avaient rien. Ils
n’ont pas été choqués. L’un de mes
fils m’a même dit : « Papa, t’as trop
assuré ! ». Nous sommes sortis de
la voiture. Je les ai mis à l’abri non
loin. » Ils ont rapidement rejoint leurs
familles à Cléder, Plouzévédé et Tréflaouénan. Ils se sont rendus à l’hôpital de Morlaix, en soirée. « On leur a
posé des questions, ça les a un peu
perturbés. »
Yvon Guéguen, premier adjoint à
Tréflaouénan, témoigne d’une « très
forte émotion » dans la commune.
Il précise : « La route à cet endroit
était très ombragée auparavant. La
forte alternance d’ombre et de soleil faisait craindre des accidents. Il
y a eu pas mal d’abattages de pins
et de cyprès pour la dégager. »
Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les circonstances de l’accident.
Ouest-France
Ouest-France
Lundi 29 février 2016
Le directeur général du CMB, et le
directeur exécutif de Bpifrance.
mises aux normes ou à l’évolution
des capacités de production.
Si les grosses entreprises sont visées, ce n’est pas pour rien : « En
dix ans, la taille des exploitations
a augmenté de 31 %. Les équipements sont de plus en plus coûteux
et les plans de financement ne sont
plus les mêmes. Il n’est plus rare de
voir des investissements supérieurs
à un million d’euros dès le départ
avec les projets de méthanisation
ou de centrales de cogénération. »
Quid des petits paysans ? « Nous
ne les oublions pas, au contraire,
conclut le directeur du CMB. Ce partenariat nous libère pour financer
tous les autres projets. »
Thibaud GRASLAND.
Agnès LE MORVAN.
La Bretagne en bref
Près de Rennes, trois personnes agressées au couteau Décès d’une kitesurfeuse sur une plage de Plouharnel Gâteau breton : un Hennebontais champion du monde
de 7 000 habitants. Les trois victimes, dont on ignorait hier l’état des
blessures, ont été transportées au
centre hospitalier de Pontchaillou, à
Rennes. Les agresseurs qui ont pris
la fuite, étaient recherchés hier soir
par les gendarmes.
Dana, de Peillac, poursuit l’aventure The Voice
tion étaient déjà en cours grâce à
un médecin présent sur place. Une
équipe médicalisée est intervenue
avec l’hélicoptère de la sécurité civile.
Mais la femme de 31 ans n’a pu être
réanimée. La jeune femme présentait
une trace de choc à la tête, a priori
causée par sa planche de kitesurf.
Une enquête de gendarmerie est ouverte pour tenter de déterminer les
causes du décès.
Hennebont : free party dans une friche industrielle
DR
Dana, la chanteuse originaire du Var
et installée à Peillac, dans le pays de
Redon, a gagné son pari. Sélectionnée pour les auditions en aveugle
de l’émission The Voice, diffusée samedi soir sur TF1, la jeune femme
avait décidé de chanter en breton
pour rendre hommage à sa région
d’adoption (photo). Seulement accompagnée de sa harpe celtique,
Dana a fait chavirer le chanteur Mika,
seul membre du jury à s’être retourné
pendant l’audition à l’aveugle, avec
son interprétation de Divent an Dour.
Elle intègre donc l’équipe du chanteur britanico-libanais pour la suite
de l’aventure.
Dimanche, à 16 h 15, les pompiers
de Carnac sont intervenus pour porter secours à une kitesurfeuse, sur la
plage des Sables Blancs, à Plouharnel, dans la presqu’île de Quiberon.
Elle se trouvait sur l’eau avec un petit
groupe d’autres kitesurfeurs, quand
elle a chuté. Ne la voyant pas se relever, ils ont ramené la jeune femme,
inanimée, à terre. À l’arrivée des secours, les manœuvres de réanima-
Une free party a rassemblé jusqu’à
500 teufeurs à l’entrée ouest d’Hennebont (Morbihan), dans la nuit de
samedi à dimanche. La fête, entamée vers minuit dans une friche industrielle, s’est achevée dimanche
vers 16 h, les derniers participants
sortant au compte-gouttes dans la
soirée. Le gros son a réveillé des riverains dans le lotissement contigu qui
compte une cinquante de pavillons.
Surveillée par la police, la fête s’est
déroulée sans heurts et apparem-
ment sans dommages, dans un site
jugé « très dangereux » par le maire
et les pompiers du centre de secours d’Hennebont, qui ont décidé
de ne plus s’y entraîner. C’est la première fois que ce site, une ancienne
usine de légumes, puis un entrepôt
de pneus, est occupé par des teufeurs. L’espace, qui fait l’objet d’une
promesse de vente et d’un projet immobilier, avait été débroussaillé quelques mois auparavant, ce qui a facilité l’accès des véhicules.
Ouest-France
Trois personnes ont été agressées à l’arme blanche, dimanche
vers 14 h 30, à Montfort-sur-Meu, à
l’ouest de Rennes. Un règlement de
comptes entre bandes serait à l’origine de l’agression qui s’est déroulée dans le centre de la commune
Jean-Claude Tanguy d’Hennebont,
73 ans, seul homme du concours,
a été élu, ce dimanche, à Plœmeur
(Morbihan), champion du monde du
gâteau breton amateur. Pour la 4e année consécutive, Plœmeur a accueilli,
ce dimanche, le concours mondial.
L’événement était un peu différent,
cette année, puisqu’il regroupait les
finalistes et lauréats des éditions précédentes (photo). Ils étaient dix-neuf
à être départagés par un jury composé de cinq professionnels et d’une
personne volontaire dans le public.
Une première sélection a retenu six
gâteaux.