GUIDE DU VISITEUR 04B Pierre COULIBEUF
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GUIDE DU VISITEUR 04B Pierre COULIBEUF
Dédale Installation 35 mm transféré sur DVD Interprètes : Vania Rovisco, Matheus Walter Directeur de la photographie : Lula Carvalho Ingénieur du son : Andre Sittoni Monteur : Thierry Rouden Musique originale : Bruno Mantovani Dialogues inspirés de : Ovide et Gertrude Stein Production : Fondation Iberê Camargo, Porto Alegre, Brésil Commissaire : Gaudêncio Fidelis GUIDE DU VISITEUR 04B Courtesy : Collection Fondation Iberê Camargo, Porto Alegre, Brésil. Pierre COULIBEUF 19 septembre 2009 – 10 janvier 2010 Pierre Coulibeuf _ L’ attraction de l’ espace Collection permanente Musée d’ Art Moderne de Saint-Étienne Métropole La Terrasse – BP 80241 42006 Saint-Étienne Cedex 1 Tél. +33 (0)4 77 79 52 52 [email protected] www.mam-st-etienne.fr IC&K Ouvert tous les jours de 10 h à 18 h sauf le mardi, le 1er novembre, le 25 décembre et le 1er janvier. Pierre Coulibeuf est un grand maître dans l’utilisation raffinée, réfléchie, précise, des récits historico-culturels, des allégories et des paradigmes. En exagérant à peine, on pourrait affirmer qu’il crée ses essais-images à partir de métaphores obsessivement liées et projetées les unes sur les autres, issues de la culture et de l’histoire occidentale, de sa mythologie et de son histoire de l’art. Il n’y a dans son répertoire plastique et visuel aucune image innocente : toutes sont faites de références et de correspondances, toutes les situations picturales se réfèrent à des récits mythologiques exemplaires et paradigmatiques, toutes les connotations d’images sont liées à des représentations psychologiques et archétypales. On ne peut donc pas regarder les films et les photos de Pierre Coulibeuf d’un œil naïf, son monde des images renvoyant sans cesse et par principe aux archétypes et paradigmes de la mémoire collective. Lorand Hegyi Delectatio morosa Dédale Crossover (Hommage à Pierre Klossowski) Installation 16 mm transféré sur DVD Interprète : Sybille Grimbert Courtesy de l’artiste Produite à partir de son film Klossowski, peintre-exorciste, cette image en mouvement est emblématique de l’œuvre de Coulibeuf : comme une matrice ou un concept-clé pour toutes les productions qui suivront. Les thèmes du double, du devenir, de l’identité multiple, du jeu, de l’ œuvre comme reflet ou simulacre, identifiés dans l’univers de Klossowski, sont les opérateurs des films et des installations de Coulibeuf. La délectation morose est une opération concertée de la volonté, une ruse qu’elle emploie avec le temps pour augmenter son plaisir. Le simulacre au sens imitatif est actualisation de quelque chose d’incommunicable en soi ou d’irreprésentable : proprement le phantasme dans sa contrainte obsessionnelle. Pierre Klossowski Lost Paradise 2 (Hommage à Jean-Marc Bustamante) La forme labyrinthique du bâtiment qu’ Alvaro Siza a conçu pour la Fondation Iberê Camargo, à Porto Alegre (Brésil) a inspiré la forme de Dédale *. L’ œuvre d’Iberê Camargo apparaît dans ce lieu comme un noyau vivant « en expansion », en référence au titre de l’ un de ses tableaux. Ce noyau, par-delà les parois du bâtiment, contamine et intensifie d’autres espaces, en relation sensible avec les œuvres du peintre. Le bâtiment de Siza est un « conducteur d’ énergies »... Le personnage féminin du film, à l’instar de l’Ariane de la mythologie, nous guide – et nous perd – en ce lieu. Grâce à elle, ce lieu attire un Dehors qui double, prolonge, comme une projection mentale, le labyrinthe induit par les déplacements d’Ariane. À l’infini. Le fil d’Ariane – le déroulement filmique – est un leurre. Cette fois, il n’y a pas de happy end. Comme une autre version de la légende, Thésée – le regardeur – ne sort pas du labyrinthe : au contraire, il fait l’expérience étrange, sans cesse renouvelée, de la perte d’identité, en passant d’un monde dans un autre… L’ œuvre-simulacre de Pierre Coulibeuf est la transcription aléatoire de la vision intérieure. Comme une extériorisation de la pensée, une production d’intensités fugitives. Un regard imaginaire raccorde les fragments de réalité. * Dédale (du grec : Daidalos « artistement travaillé ») est un personnage de la mythologie grecque, inventeur, sculpteur et architecte, alliant génie esthétique et ingéniosité technique. Il a conçu un labyrinthe pour enfermer le Minotaure, fils du roi Minos. Ariane, la fille de Minos, aida Thésée à sortir du labyrinthe puis celui-ci l’ abandonna sur une plage. Ce récit mythologique est aussi évoqué dans la série de dix photographies : Ariadne and Theseus in Naxos. Film 35mm transféré sur DVD Interprètes : Erna Omarsdottir et Poni : Rodolphe Coster, Lieven Dousselaere, Marc Lallemand, Kate McIntosh, Franck Pay, Erna Omarsdottir et Charles Blondeel. Directeur de la photographie : Julien Hirsch Ingénieur du son : Quentin Jacques Monteur : Thierry Rouden Produit par : Chantal Delanoë Coproduction : Regards Productions (F), Savage Film (B), Fine Arts Unternehmen (CH). Courtesy : Regards Productions et l’artiste Installation S16mm transféré sur DVD Interprètes : Agnieszka Slosarska, Marc-Ernest Fourneau Directeur de la photographie : Emmanuelle Collinot Ingénieur du son : Jean-Marc Baudoin Monteur : Cathy Chamorey Produit par : Chantal Delanoë Coproduction : Regards Productions, Maison Européenne de la Photographie. Courtesy de l’artiste Ce film expérimental projette Erna Omarsdottir dans son propre imaginaire et compose un personnage à travers le miroir. Identité multiple, Erna mêle innocence et perversité, démesure et cruauté. Un corps, un visage, qui se métamorphosent sans cesse. Plasticité et expressivité sont extrêmes. Tantôt visage d’ ange, tantôt visage de démon… L’ installation a été conçue à partir du film Lost Paradise de Pierre Coulibeuf, inspiré de l’univers de l’ artiste Jean-Marc Bustamante. Elle joue notamment avec la sculpturearchitecture : La Maison close, installée près d’ Orléans. La chute des hommes hors du paradis inaugure l’ espace de la dislocation, l’ espace fracturé où le lieu est multiple, changeant, et tend à se singulariser. La dislocation de l’ espace induit la question des limites du lieu. L’ homme, abandonné à lui-même, est désorienté au sein d’un univers décentré, relativisé et indifférent à sa présence. Il est le jouet du hasard et des rencontres. Un sentiment de mélancolie accompagne le peu de réalité du monde, sa présence silencieuse, énigmatique. Lost Paradise 2 suggère cette distance entre l’homme et le monde, cet état de mélancolie vague provoqué par un désir d’infini, d’ abolition des limites – désir voué à n’ être jamais assouvi. Le groupe de rock Poni apparaît selon le point de vue du personnage joué par Erna Omarsdottir : c’ est à la fois une imagination d’Erna et (presque) une réalité enregistrée. Il se situe à la frontière du réel et de l’ imaginaire : les plans des musiciens simulent le concert, mais la lumière « jour » qui les éclaire, conçue pour le film, lumière sans aucun effet spectacle, les déréalise, les fait basculer dans un monde imaginaire. Cet effet de déréalisation est renforcé par l’utilisation de très longues focales qui donnent aux deux chanteuses une présence exceptionnelle, quasi irréelle. Le son du film est direct (sans aucun play-back ou re-recording). Erna Omarsdottir est islandaise. Danseuse, chorégraphe, chanteuse dans le groupe de rock Poni (collectif international créé par Frank Pay).