tipiac numero 2 - L`Autre Cercle

Transcription

tipiac numero 2 - L`Autre Cercle
NUMERO 2
Juillet - Août 2006
TIPIAC
Tribune Internationale du PIAC
L’été est arrivé… mais si
vous n’avez pas encore choisi votre lieu de villégiature,
lisez attentivement ce nouveau numéro de la TIPIAC…
Notre dossier sur le tourisme
LGBT pourra vous aider dans
vos choix…
Mais soleil et chaleur ne riment pas toujours avec bonheur. L’été est la saison des
Gay Pride, et un coup d’œil
vers l’Est montre que la fête
n’est pas partout de mise.
Au sommaire
du numéro 2
Gay Pride à Moscou … la
suite
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Cracovie : Festival culture
pour la tolérance
Les rendez-vous internationaux
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Voyager LGBT
Pages 4 à 8
Nouvelles du monde en
bref
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Catherine TRIPON et Catherine DARD
rentrent de la Gay Pride de Moscou !
Le 27 mai 1993, la Russie dépénalisait les relations homosexuelles. La première Gay
Pride russe devait se tenir 13 ans après, le 27 mai 2006. Le moment coïncidait aussi avec
le début de la présidence du Conseil de l’Europe par la Russie, un sommet UE-Russie et la
tenue prochaine d’un G8 dans ce pays. On aurait pu espérer que tout cela fasse de la Russie un pays tourné vers le progrès démocratique et l’émancipation, tant économique que
sociale. Quelle Erreur !
Le vendredi, les Russes étaient bien peu nombreux à participer aux conférences débats qui
avaient lieu au Swisshotel. Sur la soixantaine de participants étrangers attendus, seuls une
vingtaine, venus principalement de France, d’Allemagne, d’Angleterre, des USA et des
Pays Bas, étaient présents, dont nos deux amies. Il en est ressorti le fort besoin des gays
russes qu’elles ont rencontrés d’exister dans la société. En revanche, les mots Gay et
Pride font encore peur, car ils résonnent comme le signe de la « décadence occidentale.
La société russe n’aime pas tout ce qui est non-russe, qu’il soit occidental, asiatique, noir
ou à fortiori gay. La perte des anciennes républiques formant l’URSS a exacerbé l’identité
nationaliste des russes, à tel point que même les vins géorgiens ne sont désormais plus
vendus dans les restaurants, et que la couleur orange est bannie depuis la révolution
orange en Ukraine.
La conférence fut organisée par Nikolaï Alexeïev, animateur du site internet
www.gayrussia.ru, avocat de 28 ans et porteur courageux du projet de la gay parade, mais
sans concertation, et sans l’accord des autres acteurs LGBT en Russie. Une grande partie
de la communauté LGBT russe était contre la tenue de cette Gay Pride. D’ailleurs, la
plupart des homos moscovites se sont soigneusement tenus à l'écart de cette parade. Ils
craignaient que ce type de marche ne soit une provocation contre-productive dans l’homophobie ambiante et qu’elle mette en péril leur sécurité et leur peu d’acquis. Ils ont peur de
provoquer, et seraient plutôt adeptes du « pour vivre heureux, vivons cachés ». Quant à
la population russe, elle reste majoritairement homophobe, comme l’indiquent les attaques
encore récentes de quelques lieux LGBT par des ultra nationalistes. En outre, un sondage
récent révèle que 77% des russes interrogés approuvent l’interdiction de la Gay Pride
par le maire de Moscou, et que 40% invoquent qu’il serait inadmissible de faire étalage de
mœurs sexuelles « non traditionnelles ». Malgré la dépénalisation de l’homosexualité en
1993, 47% des russes interrogés condamnent encore les homosexuels et 53% pensent
que les homosexuels doivent « cacher leur penchant ».
Nos deux amies nous racontent leur extraordinaire rencontre avec Elena Gusiatinskaya, professeur de français à la retraite qui tient les archives LGBT russes depuis 8
ans à titre bénévole : « Elle commença en 1998 avec quelques amis dans un local loué
grâce à une subvention, mais très vite faute de moyens financiers, elle dut tout rapatrier
dans son petit appartement moscovite, qu’elle ouvre désormais chaque jeudi à ceux qui
recherchent une information, veulent emprunter un livre, voire simplement discuter ou
boire un thé ». Cette rencontre reste visiblement un moment fort de leur voyage.
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TIPIAC
Compte tenu des images sensationnelles et provocatrices relayées par les média sur les Gay Pride des pays occidentaux, Catherine Tripon craint que l’appellation Gay Pride ne soit malheureusement assimilée aujourd’hui en Russie à
la « décadence occidentale ». Aussi, pour permettre aux LGBT de continuer à se montrer dans la rue d’une manière
plus en accord avec l’environnement local, les marches LGBT pourraient utilement s’inscrire dans une démarche plus
générale de lutte pour l’égalité ou contre les discriminations, plus à même de susciter l’adhésion des populations locales. En complément, des colloques, tels que celui organisé cette année par NikolaÏ Alexeïev, pourraient voir le jour.
A la veille de la marche, des débats eurent lieu entre activistes russes, ukrainiens et lettons pour savoir s’il fallait
maintenir la Gay Pride. La décision fut finalement prise de ne pas faire la marche interdite. En revanche, et avec
l’accord du chef de la sécurité, il fut décidé de déposer une fleur sur la tombe du soldat inconnu dans le jardin
Alexandre, symbole de la lutte nationale contre le fascisme et la barbarie nazie. C’était une façon d’établir un parallèle avec le combat contre l'homophobie en Russie tout en se comportant en bon russe. Il fut décidé également, de
remettre à la mairie une déclaration des droits de l’homme cosignée le matin lors de la conférence de Presse de
tous les participants. Ils n’y parvinrent jamais !
Samedi après midi, par mesure de sécurité, le jardin avait été fermé par la police municipale de Moscou et déjà plus
d’une centaine de contre manifestants attendaient la quarantaine de militants LGBT (dont de nombreux étrangers), sous la pluie devant les grilles. On y trouvait de vieilles babouchkas brandissant leurs icônes, des popes chantant des cantiques, des cosaques avec fouets et poignards, des miliciens paramilitaires, des skinheads et autres extrémistes ultra nationalistes aux crânes rasés et bras tendus prêts à en découdre. Les policiers moscovites s’efforcèrent
sans conviction d'isoler les militants LGBT de leurs opposants. S’ils empêchèrent les militants LGBT de prononcer un
discours, ils permirent en revanche aux leaders de l’extrême droite russe de prononcer le leur. Heureusement, plusieurs centaines d'hommes des troupes anti-émeutes du ministère de l’intérieur russe casqués et en tenue de combat
(les OMON) tentèrent tant bien que mal de protéger les militants LGBT, ce qui n’empêcha pas Volker Beck, député
gay allemand du Bundestag d’être blessé au visage, et Pierre Serne, élu francilien d’être tabassé par des skinheads..
Les OMON arrêtèrent quelques étrangers et activistes russes, dont Nikolaï Alexeïev et Ievguenia Debrianskaia, l'une
des leaders du mouvement lesbien russe, pour les protéger avant de les relâcher plus tard. En revanche, ils interpellèrent de nombreux extrémistes.
Tous ces événements se sont déroulés à quelques pas de la place rouge et du Kremlin. Nos deux amies, qui ont évité
d’être frappées ou arrêtées, sont revenues saines et sauves. Le mardi suivant, Catherine Tripon et Pierre Serne, représentant collectivement l'inter-LGBT, et Maxence de Barros de l’IGLYO, étaient reçus par le porte-parole de l'ambassadeur de Russie à Paris, qui ne présenta que de molles excuses officieuses et personnelles.
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CRACOVIE : Le festival « La culture pour la tolérance »
.
Comme nous vous l’avions annoncé dans le TIPIAC précédent, la troisième édition du festival "La
culture pour la tolérance" a eu lieu 28 avril, à Cracovie. Il y a deux ans, le festival avait subi de
multiples attaques administratives et médiatiques avant que la Gay Pride, partie essentielle de cet
événement, n’ait été attaquée par une foule homophobe. L'an dernier, la marche avait été annulée en
raison du deuil national décrété après la mort de Jean Paul II. Cette année, alors que les préparatifs se
déroulaient dans le calme, deux événements sont venus perturber l’organisation du festival : A une
semaine de l’ouverture du festival, sous des pressions homophobes, la réservation de l’une des salles
devant accueillir la session relative aux minorités sexuelles a été annulée par les propriétaires des
lieux. Par ailleurs, la municipalité de Cracovie a autorisé que la Marche pour la Tradition et la
Culture, organisée par la Ligue des familles polonaises, puisse défiler et entrer sur la grande place
historique de Cracovie, au même moment que devait le faire la Marche pour la Tolérance. Les
derniers jours précédents la marche, on pouvait lire sur les murs de la ville des affiches « Stop à
l'homosexualité ».
Finalement, 1500 participants ont défilé, y compris un groupe important de gays et de lesbiennes
venus de l’étranger. Cette année, la manifestation a pu arriver à son terme, devant le château royal de
Wawel, destination qu’elle n’avait pu atteindre il y a deux ans, grâce notamment à une meilleure
préparation de la marche et à une action efficace de la police. Des œufs et des pierres lancés par 300
extrémistes de droite, pour la plupart issus de la Jeunesse Polonaise, liée à la Ligue des familles
polonaise, ont néanmoins provoqué quelques blessures chez les manifestants. Une partie de la
population polonaise se demande pourquoi leur gouvernement, notoirement homophobe et
conservateur, a fait protéger la Lesbian and Gay Pride par la police.
EVÉNEMENTS INTERNATIONAUX À VENIR
■ EURO PRIDE à Londres (1-2 juillet)
■ GAY GAMES à Chicago (15 – 22 juillet)
■ 1st WORLD OUT GAMES à Montréal (29 juillet – 5 août)
■ WORLD PRIDE à Jerusalem (6-12 août)
■ GAY PRIDE à Amsterdam (3-8 août; dont Canal Pride 5 août)
■ 28ème CONFERENCE ANNUELLE DE l’ILGA EUROPE à Sofia (26-29 oct.)
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TIPIAC
Voyagerez-vous LGBT cet été ? Le PIAC vous y aide
Le tourisme LGBT, un marché porteur
Aujourd’hui, les populations LGBT constituent un segment dynamique de l’industrie du
voyage et les formules se multiplient pour les attirer, allant des plus traditionnelles
(Mykonos, Sitgès, Mardi Gras à Sydney) jusqu’aux plus originales (petites pensions, séjours
thématiques).
Il existe quelques agences spécialisées dans les voyages pour les gay et les lesbiennes, telle
Attitude Travels (www.attitude-travels.com) à Paris. La plupart de ces agences spécialisées
possède un site Internet et certaines d’entre elles ont pignon sur rue. Créée en 1983, une
association internationale, l’ILGTA (International Gay and Lesbian Travel Association
http://www.traveliglta.com ) regroupe aujourd’hui plus de 1.000 agents de voyage, tour
operators et prestataires de services gay et gay-friendly à travers le monde. Elle organise
deux colloques par an et un salon annuel.
En dehors de ces spécialistes, les agences généralistes, du type Nouvelles Frontières, sont
souvent, mais pas toujours, au courant de formules gay-friendly. Par ailleurs, de plus en plus
de guides touristiques généralistes, comme le Guide du Routard, (www.routard.com) signalent les lieux fréquentés par les touristes LGBT, même si des guides plus ciblés existent
aussi, tel le très célèbre Spartacus. Enfin, dans les bars, commerces, hôtels et restaurants, le
drapeau arc-en-ciel est devenu un label identifiable des personnes LGBT.
Quelques précautions de bon sens, avant de partir
« Ne faites pas
courir de
risques
inutiles à ceux
ou celles que
vous
rencontrez... »
Il convient, tout de même, de rappeler que de nombreuses destinations restent dangereuses
et ce pour n’importe quel touriste, donc à fortiori pour des touristes LGBT. Si voyager pour
un gay ou une lesbienne ne demande pas forcément de précautions particulières, il n’est pas
dénué d’intérêt de se tenir au courant des législations en vigueur et du degré de tolérance
des pays visités.
Il est bon de rappeler également que les campagnes sont souvent moins tolérantes que les
métropoles et qu’en dehors des quartiers gay, les démonstrations publiques de tendresse
entre personnes de même sexe peuvent être mal vécues par la population locale. N’oubliez
pas non plus qu’il faut se méfier de ces nouveaux “amis” qui peuvent facilement s’avérer
être des criminels qui ne cherchent qu’à exploiter “la nature souvent relax et ouverte” de
quartiers ou de plages gay, et que quelle que soit la destination choisie, y compris dans les
villes gay friendly, la situation peut varier d’un quartier à un autre. Gardez enfin à l’esprit
que les mauvaises rencontres et les réactions homophobes sont possibles partout.
Notons aussi qu’un touriste étranger est rarement traité de la même façon qu’un ressortissant national. Aussi, ne faites pas courir de risques inutiles à ceux ou celles que vous rencontrez. Certains penseront à Cuba, mais cela reste vrai de nombreuses autres destinations.
L’absence de lois discriminatoires ou la non application des peines prévues par la loi ne
garantissent pas forcément plus de droits. La condamnation tacite de l’homosexualité peut
inciter la police locale au harcèlement sur les lieux de rencontre des gay et des lesbiennes, à
des arrestations, voire à des inculpations sous des motifs fallacieux, comme l’attentat à la
pudeur par exemple. Dans certains pays, la police n’est pas toujours la meilleure amie des
victimes. Et c’est probablement dans les pays qui ne disent rien à propos de l’homosexualité
qu’il faut faire preuve d’une vigilance accrue.
En dernier ressort, libre à vous d’être ou non un touriste citoyen responsable, à la lecture par
exemple des articles déjà parus dans le TIPIAC, et de choisir de fêter ou de boycotter la gay
pride de Dallas, au Texas, un état particulièrement réactionnaire, pour ne prendre que cet
exemple.
NUMERO 2
Quelles sont des destinations prisées par les touristes LGBT ?
Parmi les villes qui ont la cote, on retrouve Londres, Amsterdam, Berlin, Madrid, Barcelone, Copenhague ou Paris en Europe, New York, Montréal, San Francisco et Northampton (parfois appelée Lesbianville par les habituées) en Amérique du Nord, et enfin Sydney Buenos Aires ou Tel Aviv. Toutes
ces villes sont franchement gay friendly et possèdent leurs quartiers mythiques –à la mode ou dépassés
– comme Castro Street à San Francisco, Soho à Londres, le Marais à Paris, Shinjuku à Tokyo. Dans bon
nombre de grandes cités s’est développée, avec plus ou moins de visibilité, une culture gay et lesbienne
avec journaux d’informations, bars, restaurants, hôtels, services en tous genres et lieux de rencontre.
En ce qui concerne les plages appréciées par les touristes LGBT, on notera Mykonos en Grèce, Ibiza
et Sitgès en Espagne, Saint-Tropez en France, Fire Island, Provincetown et Key West aux Etats-Unis et
Phuket en Thaïlande. Ce sont des lieux de vacances mythiques où se retrouvent une importante communauté homosexuelle. Certaines de ces villégiatures estivales respirent un parfum suranné comme Tanger
au Maroc, Capri ou Venise en Italie.
Les Gay Pride représentent aussi une occasion de s’offrir un séjour agréable. En effet, ces manifestations avec leurs cortèges et leurs fêtes nocturnes sont souvent d’excellentes destinations de voyage. Le
succès du phénomène est planétaire. Il existe aujourd’hui plus de cinquante manifestations semblables à
travers le monde, de l’Afrique du Sud au Brésil, de l’Argentine à l’Espagne, de Hong Kong à Israël, du
Japon au Mexique. Et ne pas oublier les Euro Pride (Londres en 2006), les World Pride (Jérusalem en
2006), et pour les amoureux du sport, les Gay Games (Chicago en 2006) et les Outgames (Montréal en
2006), sortes d’olympiades gay.
Nos tableaux d’évaluation (pages 7 et 8)
Afin de vous aider à mieux préparer vos vacances, le PIAC a concocté à partir des nombreuses sources
internet consultées deux tableaux récapitulatifs des meilleures destinations LGBT; le premier pour l’Europe (42 destinations), le second pour l’Amérique du Nord (19 destinations). Chaque destination a reçu
de une à cinq étoiles selon son attrait LGBT sur la base de six critères d’évaluation : gay-friendliness,
lois sur les partenariats gay, lois sur l’adoption par des couples de même sexe, lois anti-discriminations,
informations HIV et enfin intérêt de la scène gay locale. Ces critères sont les mêmes que ceux retenus
par le site web américain OutTraveler http://www.outtraveler.com
.
Parmi les destinations 5 étoiles qui ressortent : Amsterdam, Barcelone, Copenhague, Londres, Madrid,
Mallorca et Sitgès pour l’Europe et Montréal, Provincetown et la ville très lesbienne-friendly de Northampton au Massachusetts pour l’Amérique du Nord.
Mais tout n’est pas rose !
Des points noirs subsistent dans le monde Ainsi, selon le Directeur Général du Tour Operator britannique Sunvil Holidays, certaines destinations sont à proscrire pour des couples LGBT visibles et ne
voulant pas se cacher, en raison de leur homophobie ouverte ou latente. On pense notamment à Dubaï,
la Jamaïque, les Maldives, la Namibie, la quasi-totalité du Moyen-Orient et le "Bible Belt" aux EtatsUnis.
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TIPIAC
Plus généralement, on peut noter :
En Europe, le duché du Liechtenstein qui restreint la liberté d’expression des gay et lesbiennes,
l’Albanie, la Bosnie et la Turquie qui exercent des violences policières. On a vu récemment à
quel point l’homophobie restait enracinée en Russie (voir en première page, notre entretien
avec Catherine Tripon et Catherine Dard qui rentrent de la gay pride de Moscou).
En 2004, à Nassau dans les Bahamas, deux églises avaient organisé l’accueil d’une croisière
LGBT par des manifestants munis de haut-parleurs et de panneaux sur lesquels on pouvait
lire : «Pas de “tantes” aux Bahamas». Pourtant, cette année, les Bahamas ont accueilli un autre
navire sans heurts. Les charters gay qui mouillent souvent au large de l’île francoNéerlandaise de Saint Martin disent y recevoir aujourd’hui un accueil amical.
`
Enfin, en Amérique du Nord, le Canada justifie sa réputation de tolérance. La très catholique
province de Québec a été la première à instaurer une forme de partenariat entre personnes du
même sexe. La situation est plus contrastée aux Etats-Unis : si quelques États condamnent les
discriminations liées à l’orientation sexuelle, une dizaine d’autres – Caroline du Nord et du
Sud, Floride, Alabama, Mississippi, Louisiane, Arizona, Idaho, Michigan, Minnesota –
condamnent encore la sodomie qu’elle soit hétérosexuelle ou homo et cinq autres condamnent
la sodomie entre partenaires masculins : le Texas, l’Oklahoma, l’Arkansas, le Missouri et le
Kansas. En bref, la situation diffère beaucoup selon que l’on soit dans le « Bible Belt » du Sud
ou dans les tolérantes mégalopoles de la côte Est et de la Californie.
Nous sommes courtisés
Pour terminer sur une note plus positive, notons que depuis quelques années, de plus en plus de
destinations font du marketing en direction des LGBT et leur réservent un bon accueil.
C’est le cas, par exemple de Dallas aux Etats-Unis, dont l’Office des Congrès et du Tourisme a
ouvert, cette année, un nouveau site http://www.glbtdallas.com qui vante les hôtels et les manifestations gay-friendly de la ville. Selon ce site, « il faut oublier le stéréotype des femmes soigneusement permanentées et des cow-boys bagarreurs, à moins d’y inclure les drag-queens impertinentes
et les champions de rodéo musclés ».
Plus près de chez nous, la Suisse indique sur son site web officiel (www.myswitzerland.com)
que Zurich, Genève, Lucerne, Zermatt et Engelberg figurent parmi les villes et les sites qui participent à l’effort de communication de l’Office National du Tourisme en direction des touristes
LGBT. D’ailleurs, la dernière campagne de publicité en principe destinée aux femmes suisses voulant fuir le mondial de football est, disons le franchement, très homophile… Si la scène gay suisse
tourne surtout autour de Zurich et de Genève, Bern offre aussi d’autres attractions cool pour le
touriste LGBT. Il accueille notamment le festival du film gay et lesbien le plus ancien de Suisse (le
Queersicht), qui attire chaque année quelques 3.000 visiteurs. Cette année, il aura lieu du 9 au 13
novembre 2006.
Un dernier mot …..
Il ne nous reste donc plus qu’à vous souhaiter, à toutes et à tous, de très belles vacances, quelle que
soit la destination que vous vous choisirez ! Partez heureux, revenez sains et saufs et bien reposés
pour faire face aux défis qui vous attendent à la rentrée.
NOS EVALUATIONS DE 42 DESTINATIONS GAY EN EUROPE
Ville
Amsterdam
Evaluation des destinations gays selon 6 critères
ContiNb. EtoiGay friend- Partenariat
Loi
Lois antidisnent/Pays
les
Info HIV Scène Gay
liness
Gay
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Oxford
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Valencia
Espagne
Edimbourg
Budapest
R-Uni
Hongrie
Istambul
Turquie
Ljubljana
Slovénie
Milan
Prague
Reykjavik
Sylt
Zurich
Florence
Italie
Tchèquie
Islande
Allemagne
Suisse
Italie
Lesbos
Grèce
Mykonos
Grèce
Rome
Vienne
Italie
Autriche
Athènes
Grèce
Lisbonne
Portugal
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St PetersVarsovie
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DESTINATIONS SANS ATTRAIT GAY PARTICULIER
NOS EVALUATIONS DE 18 DESTINATIONS GAY EN AMERIQUE DU NORD
Ville
Evaluation des destinations gays selon 6 critères
ContiNb. Etoiles
Gay friend- Partenariat
Loi
Lois antidisnent/Pays
Info HIV
Scène Gay
liness
Gay
s/Adoption
crim.
DESTINATIONS GAY * * * * *
Montréal,
Québec
Northampton, MA
Provincetown, MA
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Fire Island,
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New York
City, NY
Palm
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Croisières
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DESTINATIONS GAY * * *
Austin, TX
Dallas, TX
Fort Lauderdale, FL
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Nouvel Orleans, LA
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DESTINATIONS GAY * *
Las Vegas,
NV
Phoenix,
AZ
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QUELQUES NEWS INTERNATIONALES EN BREF
Cameroun : Enfin des bonnes nouvelles
Libération des 9 homosexuels présumés après plus d’un an d’incarcération dans une prison de
Yaoundé. «Deux d'entre eux ont été relaxés pour faits non établis et les sept autres ont été condamnés à dix mois de prison ferme, une peine qui couvre leur détention. Ils sont donc tous sortis en
même temps, après que le procureur a signé l'ordre de mise en liberté et que le régisseur de la prison
a rempli les formalités» a précisé la présidente de l'Association de défense de l'homosexualité.
Egalement, libération le 8 juin des quatre jeunes collégiennes incarcérées pour lesbianisme depuis le
30 mars dernier.
Brésil : Record à São Paolo: trois millions de personnes pour défendre la fierté
homosexuelle
L'affluence en ferait pâlir plus d'un. Près de trois millions de personnes, selon la police, se sont réunies dans les rues du centre-ville de São Paulo, pour la traditionnelle gay pride. Cette année, le mot
d'ordre était «L'homophobie est un délit».
Europe : Le parlement européen appelle l'Union à réagir contre l'homophobie, notamment en Pologne
Le parlement européen, décidément attentif aux questions homophobes, a voté jeudi 15 juin, une
résolution dans laquelle il se dit «profondément préoccupé par la montée générale de l'intolérance»
en Europe. Comblant le manque de la précédente résolution qui ne nommait aucun État, il a appelé
cette fois l'Union européenne (UE) à réagir à la montée générale de «l'intolérance raciste, xénophobe, antisémite et homophobe en Pologne» suite au licenciement par le ministre polonais de
l'Éducation Roman Giertych d'un responsable accusé d'avoir distribué un manuel contre l'homophobie.
Le Parlement a demandé à la Commission de «vérifier si les actions et déclarations du ministre polonais de l'Éducation sont conformes à l'article 6 du traité sur l'Union européenne», relatif aux
droits fondamentaux. Il a également estimé que l'UE devrait «exprimer sa préoccupation» vis-à-vis
de la Pologne, et «aborder le problème de la participation au gouvernement de la Ligue des familles
(à laquelle appartient le ministre de l'Éducation) dont les dirigeants incitent les citoyens à la haine et
à la violence». Le Premier ministre polonais, Kazimierz Marcinkiewicz, s'est aussitôt offusqué de
ces accusations.
La résolution a été adoptée, à la proposition des groupes socialistes du parlement européen, par 301
eurodéputés (contre 161 et 102 abstentions), qui ont également condamné l'interdiction par les autorités russes de la première gay pride à Moscou et leur «incapacité» à assurer la protection des manifestants. Ils se sont estimés «profondément déçus» que les dirigeants de l'Union n'aient pas abordé
cette question avec la Russie, et exigent un débat avec elle lors du prochain sommet du G8.
La TIPIAC est rédigée et réalisée par le groupe « newsletter » du PIAC.
Vos idées, commentaires et suggestions ([email protected])

Documents pareils