Être son « vrai soi » … malgré l`adversité
Transcription
Être son « vrai soi » … malgré l`adversité
Montréal Être son « vrai soi » … malgré , l’adversité Chantal Tessier À la manière de ces peintres qui réalisent leur autoportrait, je vous offre mon «auto-interview» puisqu’en matière de quête du «vrai soi», je m’y connais! Au moins, ne serait-ce qu’une fois, j’aurai eu le bonheur de choisir les questions et de m’offrir tout le temps d’y répondre. Quelle chance extraordinaire! Après tout, on est jamais aussi bien interviewé que par soi-même… Chantal l’intervieweuse : Tu dis que tu t’y connais en changement de vie, que veuxtu dire? Chantal l’interviewée: En 2009, à la suite d’une rupture amoureuse très douloureuse, j’ai provoqué le CRASH de ma vie. D’un seul coup, j’ai tout quitté : mon emploi, mon salaire, mon fonds de pension, mes meubles, ma maison, ma ville, ma famille, mes amis, mon réseau social, 30 WWW.LESINSPIRATRICES.COM ma psy, mon poids, mes idéaux, ma sécurité, mon confort, mes croyances et mes promesses. Debout, devant la falaise, je me suis laissée tomber dans le vide. cile voire douloureux à cause de tous ces moments d’angoisse, de peur, de panique, de tristesse, de détresse, de doute, de redoute et de déroute. C : N’est-ce pas un peu excessif? Devenir son «vrai soi», c’est se laisser aller à l’abandon total, au lâcher-prise. C’est d’être ouvert et sensible à tout ce qui se passe autour de soi. C’est d’accepter que tout ne se déroule pas nécessairement comme on l’avait prévu au départ. C’est d’avoir une confiance absolue en soi, aux autres et en la Vie. C’est de se fermer les yeux et de se laisser guider par son intuition. C’est d’être humble et patient. C : Peut-être… Toutefois, le mensonge à moi ne pouvait plus durer. Aidante naturelle depuis plus de 25 ans et directrice d’une grosse fondation, avec les années, j’ai fini par vivre déconnectée de moi-même et ne plus exister. Il était temps pour moi de trouver la guérison et la transformation dans la solitude. Il m’aura fallu attendre sept longues années avant d’atteindre mon objectif ultime : être mon «vrai soi». C : Outch, ça a dû faire mal! C : Devenir son «vrai soi» n’est pas un chemin aussi facile et merveilleux que peuvent le prétendre certaines personnalités publiques. Au contraire! Devenir son vrai soi peut être très diffi- Devenir un son «vrai soi», c’est d’accepter de côtoyer la vraie solitude et d’oser passer du temps avec soi. C’est d’avoir le courage de se faire face, de se regarder tel que l’on est et de savoir s’autocritiquer. C’est aussi d’apprendre à se connaître, à comprendre ses besoins, à avouer ses qualités et ses défauts et à accepter ses forces et ses faiblesses. C’est de se pardonner. Devenir son «vrai soi», c’est non seulement de remettre en question ses valeurs, ses idéaux, ses propres croyances et ses promesses, mais aussi les principes de vie reçus de ses parents. C’est de se souvenir des histoires d’enfance qui font raviver de vieilles blessures. C’est d’apprivoiser la déception que les gens autour de soi ne sont peutêtre pas aussi bienveillants qu’on le croyait depuis toujours. C’est d’accepter de ne pas avoir été aimé inconditionnellement. C’est de pardonner à l’adulte qui nous a abandonné ou qui nous a fait du mal. Devenir son «vrai soi», c’est aussi de quitter son confort et sa sécurité matérielle et émotionnelle. C’est d’apprendre à vivre différemment dans d’autres lieux avec de nouvelles personnes. C’est de faire face à la réaction des gens autour de soi qui peut aller de l’admiration au jugement le plus dégradant. C’est de se donner enfin le droit de décevoir les autres. Devenir son «vrai soi», c’est de faire le deuil des lieux et des personnes que l’on a aimés profondément. C’est de ne plus répéter une routine qui n’existe plus. C’est de ne plus tenter de raviver la partie de soi qui ne veut plus depuis longtemps. Devenir son «vrai soi», c’est de traverser la ligne. Une ligne imaginaire, certes, mais bien réelle puisque c’est à ce moment précis que tout bascule irréversiblement. Dans un seul pas, c’est de laisser derrière soi des objets, des personnes, des souvenirs, de vieilles blessures et de se donner le pouvoir de choisir ce qu’on emporte avec soi. C’est de laisser mourir ce qui doit mourir et de choisir ce qui mérite de vivre. C’est de sentir au plus profond de son âme qu’il sera désormais impossible de continuer à être ce que l’on était auparavant. Dans un seul pas, c’est de se retourner et de reconnaître, avec fierté, tout le chemin parcouru. C’est de contrer la panique, de retenir son souffle pour trouver le courage de lever le pied. C’est d’accepter les larmes qui coulent avec douceur. C’est de regarder droit devant, là où tout se termine et tout commence. On n’en meurt pas, croyezmoi! Au contraire! Il s’agit d’une véritable renaissance! Une deuxième naissance qui tend vers le plus grand des amours : l’amour de soi dans sa véritable essence. Tout vient de là. Devenir son «vrai soi», c’est d’apprendre à vivre la «vie d’après». C’est de revisiter les lieux qui nous ont tant fait souffrir. C’est d’affronter les représailles des personnes délaissées ou, au contraire, c’est d’en faire le deuil et d’apprendre à vivre sans elles. C’est d’avoir la force de se détourner et de résister. C’est de définir de nouveaux objectifs, de relever de nouveaux défis, de rebâtir à son image et d’apprendre à vivre avec sa nouvelle identité. Chantal Tessier franchisée Montréal Auteure en devenir Conférencière Fondatrice de Les Inspiratrices www.lesinspiratrices.com souffrances du passé, les vieilles blessures qui ont animé les crises et le chaos. C’est de se permettre de ne plus geler ses émotions et de ne plus subir. C’est de quitter avec douceur le petit bonhomme blessé ou la petite fille meurtrie. Devenir son «vrai soi», c’est d’avoir la conviction profonde d’avoir été au bout des choses, au bout de soi, au bout de la traversée. C’est de découvrir ses nouvelles limites et de les respecter. C’est de choisir la lumière et la pulsion de vie. On n’en meurt pas, croyezmoi! Au contraire! Il s’agit d’une véritable renaissance! Une deuxième naissance qui tend vers le plus grand des amours : l’amour de soi dans sa véritable essence. Tout vient de là. Devenir son «vrai soi», c’est de refuser, une fois pour toutes, de se laisser envahir par les LA LÉGENDE PERSONNELLE AU SERVICE DE L’HUMANITÉ 31