Méthode dissertation
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Méthode dissertation
Université de Nîmes Rue du docteur Georges Salan, 30021 Nîmes cedex 01 Nicolas LEROY PREMIÈRE ANNÉE DE LICENCE DE DROIT (2009-2010) HISTOIRE DU DROIT ET DES INSTITUTIONS MÉTHODE de la DISSERTATION en HISTOIRE du DROIT et des INSTITUTIONS La dissertation est plus familière aux étudiants que le commentaire de texte. Elle est pourtant dangereuse en droit car elle suppose une vraie réflexion sur un thème donné. En aucun cas il ne faut prendre la dissertation comme support d’une récitation. La récitation n’est qu'un effort de mémoire. La dissertation est un effort de construction logique, intelligent et intelligible. En d’autres termes : la récitation vaut en matière de notation entre 0 et 5, une vraie dissertation peut valoir 17 ou 18. La dissertation suppose: - de la rigueur juridique et historique - énormément de connaissances sur TOUT le cours et les TD. - un bon esprit de synthèse - un bon style I. PREMIERE ETAPE : LA COMPREHENSION DU SUJET ET L’ELABORATION D’UNE PROBLEMATIQUE Le travail sur le sujet est le plus important. Il ne faut en aucun cas se précipiter sur la copie aux motifs que le sujet concerne le point de cours appris par cœur. Il faut être extrêmement rigoureux. La dissertation suppose une réflexion intelligente sur un point de cours. Elle nécessite un bon esprit de synthèse et un certain « recul » sur la matière. Donc, le premier travail doit consister à une étude très précise du sujet. 1) Il faut définir les termes employés dans l’intitulé, les termes clés, tant juridiques qu’historiques. Cela permet de définir le périmètre de réflexion. 2) Il faut analyser les relations entre les termes, bien comprendre la structure du sujet. 3) Il faut se concentrer sur la formulation. Elle ne donne jamais le plan mais elle dicte la démarche à suivre. Il existe plusieurs types de formulation : I) La formulation interrogative. C’est la plus simple car elle constitue déjà une problématique. Il s’agit simplement de répondre à la question posée. Seulement, il faut faire attention à l’orientation donnée au sujet. La tournure peut être affirmative ou interro-négative. Tournure : Dans quelle mesure... ? Réponse : dans cette mesure / dans une autre mesure... Tournure : Peut-on.... ? Réponse: Oui / non. Comment : Par quels moyens ou dans quelle mesure … ? Réponse : par ce moyen (ou mesure) / par cet autre moyen (mesure) II) La formulation neutre. Cette formulation porte sur une ou deux notions juridiques, avec ou sans références chronologiques. Ex : Clovis. Clovis et l’Empire romain La patrimonialité du pouvoir (V - IX siècle) Les formulations neutres exigent nécessairement que l’étudiant : 1) lorsqu’il n’y a pas de références chronologiques, l’étudiant doit couvrir toute la période du cours concerné par le sujet. Il est certes possible de limiter la période historique, mais, dans cette hypothèse, il est IMPERATIF de se justifier historiquement et juridiquement dans l’introduction. Une absence l’explication équivaut à uns absence de réflexion et condamne par avance la copie. 2) Sache définir précisément la notion juridique contenue. 3) Comprenne l’intérêt et l’importance du sujet. En cas de sujet neutre, il faut avoir une vraie réflexion et forger sa propre problématique. Une problématique est une question (ou une affirmation) qui permet de répondre au sujet. La problématique doit être bien réfléchie car 1) elle dicte l’annonce de plan 2) elle constitue toute la trame du devoir autrement dit, elle doit être respectée du début à la fin. En aucun cas un sujet neutre ne doit donner lieu à une récitation II. DEUXIEME ETAPE: LISTER LES CONNAISSANCES QUI PEUVENT ENTRER DANS LE CORPS DU DEVOIR Faire une sélection rigoureuse. Il faut prouver ses dires. Toute dissertation est une démonstration. Le plan doit strictement suivre la pensée, il doit constituer un véritable itinéraire pour le correcteur. Il faut prouver le propos, l’étayer d’exemples. Le raisonnement doit être parfaitement fondé en droit et en histoire. En commentaire, le schéma est : je pense que car le texte dit que En dissertation, le schéma est : je pense que car... tel élément indique..' tel exemple prouve que... Oui / Non, la preuve en que...Oui/Non, car.... III. TROISIEME ETAPE : LA REDACTION 1) Introduction : Il faut : - Une attaque destinée à attirer l’attention - L'identification du sujet et de son intérêt - La définition stricte des termes historiques et juridiques - La problématique, c’est-à-dire la formule interrogative qui permet de répondre au sujet. - La justification du plan et l’annonce de plan. L'annonce de plan doit être très rigoureuse. Les deux parties constituent un élément de réponse à la problématique. 2) Le corps du devoir. La rédaction doit être très rigoureuse. Il faut démontrer au correcteur un cheminement de pensée, une vraie réflexion : OUI ( I ) car telle idée (A ) un, deux voire trois exemples et telle idée (B) un, deux, voire trois exemples NON (II) car telle idée (A) un, deux, voir trois exemples et telle idée (B) un, deux, voir trois exemples Les transitions sont fondamentales. Elles sont plus que jamais obligatoires. La conclusion est également obligatoire car l’étudiant doit livrer sa pensée. La conclusion reprend les deux grandes idées, en fait la synthèse et ouvre sur un autre champ de réflexion.