Pina La fille du puisatier

Transcription

Pina La fille du puisatier
S
E
R
V
I
L
D
DV
Monster High
Lisi Harrison
Lisi Harrison a un don : celui de
dépeindre avec une étonnante
véracité l’univers des lycéennes,
de leurs émois, de leurs
préoccupations, de leurs rivalités…
Au travers des aventures d’une fille
artificielle qui doit en permanence
cacher sa nature de « monstre »
mais n’en est pas moins une ado
pur jus, on se délecte des
nombreuses péripéties vécues par
des adolescentes d’aujourd’hui,
dépeintes avec une incroyable
précision mais aussi avec un
humour qui déclenche bien des rires
lors de la lecture. D’où Lisi a-t-elle
gagné un tel sens de l’observation ?
Mystère…
Editions Castelmore
La Terre en Colère
1 milliard de watts. Telle est la
puissance de la foudre lorsqu’elle
touche le sol… Cette série de
documentaires illustre ces
phénomènes qui secouent ici et là la
planète avec une force qui s’exerce
à une échelle gigantesque : volcans,
tsunamis, inondations…
On rencontre aussi quelques
passionnés de ces manifestations
imprévisibles, prêts à tout risquer
pour les observer et les capturer
sur pellicule. Il se trouve que, si le
drame est parfois au rendez-vous,
certaines colères de la Terre révèlent
une beauté troublante telles les
incroyables laves des volcans en
éruption et les formes alambiquées
qu’elles déposent sur leur passage.
Discovery Channel
La fille du puisatier
Daniel Auteuil
Pour ses débuts derrière la caméra,
Daniel Auteuil a choisi d’adapter une
œuvre de Marcel Pagnol et d’y jouer
lui-même l’un des principaux rôles. Au
début du film, on est donc désarçonné,
comme si Auteuil réitérait la partition
tant appréciée de Ugolin dans Jean de
Florette, et qui avait alors révélé qu’il
avait une véritable étoffe tant il s’était
approprié le personnage. Et lors des
Pina
Wim Wenders
« Je suis jeune, mes oreilles entendent des promesses, mon
esprit est puissant, mes yeux voient des rêves, mes pensées
planent et mon corps est fort » Ainsi s’exclame l’une des
danseuses de la troupe de Pina Bausch, résumant un peu
de l’état d’esprit qui anime cette expression d’une folle
vitalité par la danse. Le réalisateur Wim Wenders semble
avoir été tellement fasciné par ces arabesques, ces postures
dignes de samouraïs, ces saynettes traversées par le délire,
qu’il s’est contenté de poser une caméra médusée, à peine
entrecoupée par quelques confidences des danseurs, qui
tous s’avouent métamorphosés par leur rencontre avec la
grande dame de la danse, hélas disparue lors du tournage.
Les plus chanceux visionneront cet hymne à la démesure en 3D.
France Television Distribution
Daniel Ichbiah
92 | comment ça marche
premières scènes, Auteuil réalisateur
semble manquer d’un talent de
direction d’acteurs et l’on peine à
« entrer » dans le film, des pointures
telles que Daroussin ou Kad Mérad
semblant peu convaincants. Pourtant,
le texte de Pagnol est si fort que dès
qu’un peu de drame s’insinue dans
l’intrigue, Auteuil devient soudain plus
crédible et cette impression gagne sa
petite troupe. Avant tout, La Fille du
Puisatier nous emmène dans une
Provence d’il y a un siècle marquée par
des caractères forts, des familles qui
vivent selon des principes bien à elles
et que le conflit de 1914 va frapper à
sa manière, révélant le meilleur comme
le pire, tout en ménageant une
possibilité de rédemption digne du
soleil qui baigne ces paisibles vergers.
Musique
4 guys from
the future
Under the New
Morning Sun
Il est temps de partir sur les
routes désertes ou bien encore
à l’assaut des océans…
La musique de ces lascars
danois distille une impression
de liberté et d’envol vers
de fabuleuses contrées.
Un brin psychédéliques, parfois
romantiques mais juste ce qu’il
faut, ces mélopées tissées dans
l’électronique sont une
invitation au voyage.
Ces quatre garçons viennent
du futur et le message qu’ils en
rapportent est bien attirant…
Underdog
Nirvana
Nevermind ( Deluxe Edition )
20 ans déjà… On peine à croire que deux décennies
se sont écoulées depuis la sortie de l’album qui a fait
de Nirvana une légende…
L’enregistrement de Nevermind s’est produit à une
époque où le grouve traversait une situation
désespérée. Les sessions ont eu lieu dans un studio de
Los Angeles où maints albums mythiques avaient été
gravés auparavant. Très vite, l’atmosphère s’est chargée
d’une joyeuse électricité. Kurt Cobain et le bassiste
Krist Novoselic avaient raccordé leurs instruments à
d’immenses amplificateurs réglés sur un volume à
assourdir un mammouth. Les musiciens oeuvraient
entre 8 et 10 heures par jour, mais à leurs propres
horaires, aimant sortir la nuit et participer à des fêtes.
Le producteur Butch Vig a
tenté du mieux qu’il le pouvait
de reproduire l’atmosphère du
groupe en live. C’est durant ces sessions
qu’a émergé Smell like Teen Spirits. « Lors des
répétitions, lorsqu’ils ont commencé à la jouer, je me
souviens m’être littéralement levé, avoir commencé à
suer et à faire les cent pas dans la pièce. La chanson
était tellement puissante, elle vous accrochait, je n’en
revenais pas ! » confia Vig. Au final, cet album dont
le coût de production fut minime a conquis les charts,
à la grande suprise de Cobain lui-même. En janvier
1992, Nevermind avec son extraordinaire pochette
déloge Michael Jackson du sommet et les disques
s’écoulent par millions. Adulé à la façon d’une star,
tel un porte-parole générationnel, Kurt Cobain va mal
vivre la superficialité du show business et quitter ce
monde beaucoup trop tôt, devenant à sa façon
un mythe. Proposé sous 4 formes cette réédition
remastérisée de 2011 fourmille de surprises, la Deluxe
4 propose 4 CD, 1 DVD avec concert et clips inédits.
Que dire ? La sonorité de ce disque marqué par le
talent d’écriture de Cobain demeure ancrée dans le
présent. Nirvana is back !
Feist
Metals
Jeno Jano
Bartók Piano Music
Si le nom de Bela Bartók a de
quoi faire frémir certains, que
l’on se rassure. Ces pièces pour
piano sont d’une écoute aisée,
et pourraient presque faire
penser à du Keith Jarrett.
En effet, ces œuvres donnent
parfois l’impression d’avoir été
improvisées, tant elles
témoignent d’une grande
liberté dans leur structure.
Ces morceaux pour piano ont
été composés vers le début de
la carrière de Bela Bartók et
sont inspirés en partie du
folklore hongrois ou roumain.
En l’écoutant, on pense à Kate Bush ou à Tori Amos, de très grandes
dames de la pop expérimentale. Et Feist se montre à la hauteur de ces
sœurs turbulentes et inspirées, avec des chansons en forme de minidrames grandiloquents. Si la canadienne a fort évolué depuis ses débuts
de guitariste punk, elle a conservé un goût de l’alternance entre accalmies
et moments orageux. Epaulée par un claviériste habile qui sait tisser de
riches atmosphères depuis ses synthétiseurs, Feist dresse des tableaux
qui ne laissent pas indifférent.
Polydor
Naxos
Daniel Ichbiah
comment ça marche | 93