L`Isère sera rude - Football Club de Mulhouse

FC MULHOUSE
L’Isère sera rude
Plongé dans le doute après deux échecs consécutifs qui l’ont relégué à la 10e place du
classement et à deux petits points de la zone de relégation, le FC Mulhouse aura la lourde
tâche d’essayer de stopper l’hémorragie ce soir (18 h) sur la pelouse du FC Grenoble,
candidat à l’accession en National.
Mohamed Karim (les bras au ciel), Mohamed Hamzaoui (à terre) et les Mulhousiens feront en
sorte d’éviter au moins la défaite, tout à l’heure face à des Grenoblois condamnés à la
victoire.Archives L’Alsace/
Sitôt la défaite consommée le week-end passé face à Villefranche (0-2), le premier
réflexe a été de scruter le calendrier, puis de se faire brusquement beaucoup de
souci pour le FC Mulhouse.
S’en aller directement affronter le FC Grenoble après deux revers de rang et une
seconde période aussi indigente que celle réalisée samedi dernier au stade de l’Ill,
voilà qui avait tout du cadeau empoisonné.
Mais à bien y réfléchir, existe-t-il vraiment un bon moment pour se rendre sur la
pelouse du plus gros budget du groupe C de CFA ?
« Non, tranche posément Mohamed Karim, le défenseur central mulhousien.
Quel que soit le moment de la saison où intervient ce déplacement, de toute façon, il
sera difficile.
Et, de toute façon, nous serons les outsiders.
Et puis ça reste un match comme un autre, avec onze mecs en face ayant deux bras
et deux jambes, tout comme nous.
Il n’y a jamais rien d’impossible dans le football… »
C’est vrai. Et ça l’est d’autant plus que les Grenoblois, annoncés comme les
grandissimes favoris dans la course pour le titre, ne sont pas aussi transcendants
que cela depuis le début de saison.
En atteste leur 4e place provisoire à huit longueurs du leader, Le Puy.
Une position loin d’être aussi inconfortable que celle du FCM, 10e à deux unités de
la zone rouge, mais qui engendre au minimum le même stress et la même tension du
côté du stade des Alpes.
« On n’a pas les mêmes armes. Eux ont un pistolet, nous une
fourchette »
Avec les moyens financiers qui ont été une fois encore injectés dans le projet, le
GF38 n’a absolument pas le droit à l’erreur.
Toute autre issue qu’une accession en National au mois de mai prochain sera
considérée comme un cuisant échec par les dirigeants mais aussi par des
supporteurs dont le sang commence d’ailleurs déjà à bouillir.
« Paradoxalement, la pression sera plus sur leurs épaules que sur les nôtres, estime
Franck Priou, le coach haut-rhinois.
Nous, on n’aura rien à perdre. Qui miserait ses euros sur nous, hein ?
Mais ce sera à nous de tirer profit de cela. Plus le temps passera, plus la pression
sera forte pour eux.
J’espère que nous serons dans un bon jour. Parce que sans une envie de tous les
instants et une bonne agressivité, là c’est clair, nous n’aurons rien à espérer.
Il faut bien réaliser que nous ne possédons pas les mêmes armes.
Eux ont un pistolet entre les mains et nous une fourchette.
Mais on va essayer quand même. »
Le FCM jure qu’il n’a pas peur. Mais on est aussi en droit de penser qu’il ne fait pas
trop peur non plus.
Avec ses 3 points engrangés sur les 15 derniers qui étaient à saisir, son unique
performance est d’arriver à avancer en reculant au classement.
Pour espérer l’emporter tout à l’heure, il devra donc améliorer beaucoup de choses
au même moment dans son jeu.
« On a quand même démontré face à Villefranche, qui est devant Grenoble au
classement, qu’on pouvait rivaliser avec les équipes de tête, estime Mohamed Karim.
Jusqu’à leur ouverture du score sur un fait de jeu, ils n’étaient pas au-dessus de
nous. Je suis certain que si nous parvenons à être compacts et efficaces, on peut
revenir avec au minimum un point de ce déplacement.
Ça nous ferait en tout cas beaucoup de bien au moral avant de partir en direction de
l’île de La Réunion pour la Coupe de France. »
Décoller pour le soleil, c’est bien, mais décoller enfin en championnat, ce serait
beaucoup mieux.
L’ALSACE du samedi 26 novembre par Pierre CHATELUS.