Romains 6 Esclave de la justice
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Romains 6 Esclave de la justice
Romains 6.15-23 VF Franck Segonne Plan PLAN ................................................................................................................................................1 LE FRUIT DE LA JUSTIFICATION : ESCLAVE DE LA JUSTICE – ROM 6.15-232 Introduction .............................................................................................. 2 Nous ne sommes plus esclaves du péché mais volontairement engagés pour obéir à Dieu .............................................................................................................................................. 3 Lecture de Romains 6.14-23 .................................................................... 3 1. LES PRINCIPES DE L’ESCLAVAGE (V.14-16) .........................................................................3 2. LES PRATIQUES DE L’ESCLAVAGE (V.17-19) .......................................................................6 3. LES PROMESSES DE L’ESCLAVAGE (V.20-23) ......................................................................9 Conclusion .............................................................................................. 11 1 05/04/2015 - EPEDE Romains 6.15-23 VF Franck Segonne Le fruit de la justification : esclave de la justice – Rom 6.15-23 Introduction Savez-vous comment on dresse un éléphant pour le cirque ? Ne vous êtesvous jamais demandé comment un animal de plusieurs tonnes faisait pour rester dans un cercle de quelques mètres. Tous les autres fauves sont enfermés dans des cages. Pas l’éléphant ! Pourtant, s’il franchissait le petit muret de quelques centimètres, ce serait un véritable carnage. L’explication est simple. Tout petit, on lui met une grosse chaîne à la patte. Cela lui montre qu’il est lié, prisonnier. Ce dernier sait pertinemment que cette chaîne est solide et qu’il ne pourra pas la casser. Au début, il va tirer et tirer sur cette chaîne jusqu’à déchirer ses chairs, pour réaliser qu’il ne peut s’en défaire. C’est un brisement psychologique nécessaire que le dresseur impose à l’éléphant s’il veut pouvoir le contrôler. Puis avec le temps, on diminue la grosseur du lien. On attache une corde, tout en faisant attention de maintenir la pression autour de la patte. Ce qui donne l’illusion à l’animal qu’il est encore solidement attaché. Puis, quand vient enfin le moment d’entrer en piste, on met simplement une ficelle autour de la patte. Ainsi, même libre de sa chaîne, l’éléphant croit qu’il est toujours lié. C’est de cette manière que l’on maintient un mastodonte de plusieurs tonnes dans un petit périmètre de quelques mètres carrés. Un chrétien qui ne connaît pas sa nouvelle identité en Christ peut malheureusement vivre comme un éléphant dans un cirque. Si un chrétien né de nouveau ne réalise pas que Christ a coupé la ficelle spirituelle de son esclavage vis-à-vis du péché, il peut continuer à : # vivre indépendamment de Dieu, # satisfaire ses besoins sans tenir compte de Dieu, # réagir dans certaines circonstances comme si Dieu n’existait pas, # être soucieux de son avenir en ne faisant pas confiance à Dieu, # avoir des réflexes et de vieilles habitudes qui ne glorifient pas Dieu, C’est pourquoi il est capital de connaître les vérités concernant notre nouvelle identité, d’y croire et d’essayer de nous rapprocher le plus possible de ce que nous sommes devenus en Christ. C’est ce que nous avons découvert dans le début du chapitre 6 de l’épître aux Romains. 2 05/04/2015 - EPEDE Romains 6.15-23 VF Franck Segonne Ce matin nous allons découvrir une vérité importante concernant notre nouvelle identité en Christ : Nous ne sommes plus esclaves du péché mais volontairement engagés pour obéir à Dieu Lecture de Romains 6.14-23 « 14 Le péché ne dominera pas sur vous, car vous n’êtes pas sous la loi, mais sous la grâce. Quoi donc ! Pécherions-nous, parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce ? Certes non ! 15 Ne savez-vous pas que si vous vous livrez à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l’obéissance qui conduit à la justice ? 16 Mais grâce à Dieu, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine qui vous a été transmise. 17 18 Libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair. De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l’impureté et à l’iniquité, pour aboutir à l’iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour aboutir à la sanctification. 19 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. 20 Quels fruits portiez-vous alors ? Des fruits dont vous avez honte maintenant, car leur fin, c’est la mort. 21 Mais maintenant, libérés du péché et esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle. 22 Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ-Jésus notre Seigneur.» 23 Dans ce texte, Paul met en contraste deux types d’esclavages, à savoir qu’une personne est esclave soit du péché et de Satan, soit de la justice et de Dieu. Il développe 3 aspects de ces types d’esclavage : 1. Les principes de l’esclavage (v.14-16) « 14 Le péché ne dominera pas sur vous, car vous n’êtes pas sous la loi, mais sous la grâce. 3 05/04/2015 - EPEDE Romains 6.15-23 VF Franck Segonne C’est étonnant ce que dit Paul ici. Le péché ne dominera pas le chrétien véritable car il n’est pas sous la loi mais sous la grâce. Paul dit que si tu penses que ton salut dépend de ce que tu fais, de tes bonnes habitudes, de tes actes de charité, de ton altruisme, alors ta vie sera dominée par le péché. Effectivement, si nous considérons l’obéissance à la loi comme moyen d’acquérir le salut, dès que nous enfreignons le cadre de la loi, nous péchons et sommes coupables devant la perfection attendue de Dieu. C’est normal car le but de la loi n’était pas de sauver les hommes par l’application parfaite mais de révéler le péché à l’homme (Rom 3.19-20) Romains 3.19-20 « Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu. Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché. » Celui qui dépend de la loi pour être sauvé (celui qui est sous la loi) est reconnu coupable. Le problème avec la loi, c’est qu’elle dit à l’homme ce qu’il doit faire pour plaire à Dieu, mais ne lui donne pas le pouvoir de l’accomplir. Pire, elle joue le rôle d’un mégaphone en amplifiant le péché : Romains 5.20 « Or, la loi est intervenue pour que la faute soit amplifiée... » Quelqu’un qui dépend de la loi pour son salut tombe dans une forme d’esclavage pour acheter Dieu. Comme il est imparfait, et qu’il en est conscient, il passe son temps à se justifier devant Dieu, à troquer avec lui, il tente d’acheter la clémence de Dieu en faisant de bonnes choses : Il raisonne ainsi : si je vais au culte chaque dimanche, Dieu récompensera ma fidélité. Si je donne de l’argent aux pauvres, alors Dieu m’accordera la prospérité. Si je prends soin des malades, alors il me donnera une bonne santé. Ou bien il justifie, rationnalise ses égarements. Si je prends des fournitures scolaires dans le stock de mon entreprise, c’est une compensation à mon mauvais salaire. Si je réagis violemment à l’égard de mon entourage, c’est parce que j’ai eu une enfance difficile. Si je critique mes frères et sœurs, c’est parce que tout le monde le fait autour de moi. Ce système de justification et de marchandage n’a aucune valeur pour Dieu. La Bible dit que nos meilleures œuvres ressemblent à un linge souillé par le sang d’une femme (Esaïe 64.6). Voilà ce que représentent nos œuvres devant un Dieu Saint. Le fait d’être sous la loi (sous l’obligation de résultat) donne une force au péché. Il y trouve un terrain favorable. La loi a un pouvoir impressionnant sur les pécheurs. Le fait de savoir que quelque chose est interdit devient attirant. Avez-vous déjà vu un panneau indiquant : « Peinture fraîche ». Quel a été votre réflexe ? Personnellement, je suis tenté de toucher pour voir si l’affiche est encore valable. Pas vous ? 4 05/04/2015 - EPEDE Romains 6.15-23 VF Franck Segonne La loi révèle notre imperfection. Mais heureusement, Jésus est venu avec la grâce. La grâce, c’est le don gratuit et immérité de Dieu qui, à cause du sacrifice de son Fils Jésus-Christ à notre égard, nous impute sa justice malgré notre péché. La grâce de Dieu pardonne, lave les plus sales, pas les meilleurs. Elle s’offre aux cochons pleins de boue qui se sentent sales et nauséabonds, pas aux chats qui se croient propres en se lavant avec leur propre salive. La grâce de Dieu est un cadeau extraordinaire qui réconcilie des hommes qui reconnaissent leurs faiblesses avec un Dieu parfait. Non seulement la grâce de Dieu nous lave, nous purifie, mais elle transforme notre cœur par le Saint-Esprit en nous donnant une nouvelle nature. Le Saint-Esprit nous libère de cet esclavage de rechercher toujours la clémence de Dieu parce qu’il met en nous son Esprit qui nous communique en permanence son amour inconditionnel (Ro 5.5). Quelqu’un de gracié se sait aimé pleinement. Il n’a plus besoin de prouver quoi que ce soit à Dieu ou à la société. Son identité dépend de ce que Dieu dit à son sujet et non ce que lui-même ou les autres pensent de lui. Il n’agit plus pour obtenir quelque chose mais par reconnaissance. Un gracié est un ancien condamné à mort reconnaissant pour sa libération. La grâce est tellement libératrice. Finalement, on comprend pourquoi Paul dit que le péché ne domine pas ceux qui sont sous la grâce. Ensuite, Paul va donner le principe de l’esclavage : Ne savez-vous pas que si vous vous livrez à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l’obéissance qui conduit à la justice ? 16 On est esclave de celui à qui l’on obéit. L’apôtre Pierre dit : 2 Pierre 2.19 « car chacun est l’esclave de ce qui a triomphé de lui. » C’est simple comme définition. Le dictionnaire Larousse dit : Un esclave est une personne de condition non libre, qui est sous la dépendance complète d’une autre personne ou qui est entièrement soumise à quelque chose. En donnant une définition de la liberté, nous aurons une notion plus précise de l’esclavage. Quelqu’un de libre est quelqu’un : # Dont les choix et les actions sont volontaires # Qui exerce un contrôle sur ses choix et ses actions # Qui est l’auteur de ses choix Par conséquent, si nous faisons des choix et des actions sans les maîtriser, involontairement, c’est que nous ne sommes pas complètement libres, autrement dit que nous sommes esclaves. On est esclave de celui à qui l’on obéit. 5 05/04/2015 - EPEDE Romains 6.15-23 VF Franck Segonne Cela signifie que l’on peut être esclave de plein de choses. En réalité, soit on est esclave de Dieu, soit du péché que le diable vient exacerber. Je vous livre quelques domaines où j’ai été esclave dans ma vie. # Un aliment qu’on mange compulsivement (saucisson, chocolat), # Une boisson qu’on boit sans se contrôler (bière), # Une substance chimique dont on a besoin pour se calmer, s’éclater ou oublier la dure réalité de la vie (cannabis), # Une personne que l’on admire sans limite (pensées obsédantes, poster), # Mon oreiller (impossible de décoller de son lit), # Mon travail (on a l’impression d’être quelqu’un ou plutôt de ne pas exister sans travailler, on devient dépendant de notre efficacité), # Mon diplôme (on n’a que ça en tête. Rien d’autre ne compte), # Mon apparence (miroir, silhouette, balance), # Ma réputation (supporte pas la critique, veut être admiré par tout le monde), # Un mauvais comportement dans mes relations avec les autres (haine, jalousie, accès de colère), rivalité (ambitions égoïstes), critiquer les autres pour mieux briller, abaisser les autres pour mieux m’élever, l’envie ou la convoitise (désirer ce que l’on n’a pas), la comparaison (se comparer aux autres). Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive et je constate que je peux facilement retomber dans ces travers. On est esclave de celui à qui l’on obéit. On est esclave de ce qui triomphe de nous. 2. Les pratiques de l’esclavage (v.17-19) Mais grâce à Dieu, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine qui vous a été transmise. 18 Libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair. De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l’impureté et à l’iniquité, pour aboutir à l’iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour aboutir à la sanctification. 17 La justification nous libère de la puissance du péché. Notez le temps de la phrase : Après avoir été esclaves du péché. C’est un passé ce qui signifie que c’est derrière nous. C’est en fait un acquis spirituel. Dieu nous a libérés de l’esclavage du péché. C’est un état. Cela fait partie de notre nouvelle identité. Nous sommes libres devant le péché. Le péché n’a plus le même pouvoir sur nous. Il est attirant mais plus dominant. Il est présent mais plus aussi puissant qu’auparavant. 6 05/04/2015 - EPEDE Romains 6.15-23 VF Franck Segonne Lorsque je me suis converti, je me souviens très bien de la première fois où je suis retourné en boîte de nuit. Auparavant, avec mes amis nous consommions beaucoup d’alcool et aussi des substances plus volatiles. Je me suis toujours senti à l’aise dans ces soirées. Je n’ai jamais eu le sentiment de faire de mauvaises choses. C’était pour moi naturel de boire, de fumer, de tricher sur mon âge, de sortir avec plusieurs filles dans la même soirée, de rouler avec 2 gr d’alcool dans le sang… Par contre, quelque temps après ma conversion, j’ai retrouvé mes potes et nous sommes retournés au même endroit. Je n’ai pas réussi à finir mon verre de vodka. Je me souviens très bien de cette réflexion intérieure. Je me suis dit : « Mais qu’estce que tu fais là. Tu n’es plus chez toi, ici ». Le péché avait perdu de sa puissance, de son pouvoir attractif. Il était toujours présent, tentant, mais j’arrivais maintenant à le contrôler. Libéré du péché Dieu nous déclare libres à l’égard du péché. Nous ne sommes plus esclaves. Nous n’avons plus de lien vital avec le péché. Sur la croix, Jésus a coupé le lien qui nous unissait au péché et nous rendait esclaves. Comme cet éléphant qu’on libère de son lien à la patte. Même si les liens du péché ont laissé des traces, des cicatrices dans notre chair, la ficelle spirituelle n’est plus là pour nous tenir dans la soumission. En Christ, nous sommes libres à l’égard du péché. Mais Paul va plus loin. Il affirme au verset 18 que nous sommes devenus esclaves de la justice et au verset 22 que nous sommes esclaves de Dieu. Comme il le dit lui-même au verset 19, je parle à la manière des hommes, sous-entendu, c’est une illustration imparfaite mais c’est pour que vous compreniez que vous avez changé de maître. vous êtes maintenant esclave de Christ, de la justice. L’analogie a des limites. Pourquoi ? Parce qu’un esclave au temps de l’apôtre n’avait pas le choix. Dans son épître, Paul s’adressait à la fois à des Romains d’origine juive et des citoyens romains de Rome. Or la notion d’esclavage était radicalement différente chez les Juifs. Les esclaves juifs de l'Ancien Testament participaient aux fêtes religieuses et devaient respecter le sabbat (ils avaient un jour de congé par semaine.) On ne devenait esclave que pour un temps. Par exemple, lorsqu'un voleur était repris et qu'il ne pouvait restituer la somme d'argent majorée de 20 %, il devait se vendre comme esclave. Pendant 6 ans, il allait travailler pour payer ce qu'il avait dérobé, mais la 7 ème année, il était libéré. Il ne restait pas esclave à vie. De même pour quelqu'un qui avait fait faillite. Il pouvait repartir en tant qu'employé, et être libre 6 ans plus tard ou plus tôt s'il avait la chance de commencer près de l'année du Jubilé. Tous les 50 ans, il y avait cette grande fête. Toutes les dettes étaient effacées, et les esclaves libérés. Voir Lévitique 25.29-44. Par contre, dans l’empire gréco-romain un esclave n’avait aucun droit. 7 05/04/2015 - EPEDE Romains 6.15-23 VF Franck Segonne Un auteur romain répartit les outils en trois catégories : Les outils qui parlent (les esclaves) ; les outils qui ne parlent pas (les animaux) ; les outils muets faits de fer et de bois ! L'homme d'état romain Caton écrivit : "Les vieux esclaves doivent être jetés à la décharge. Lorsqu'un esclave est malade, ne lui donne rien à manger, il ne mérite pas que tu perdes de l'argent. Jette les esclaves malades car ils ne sont rien d'autres que des outils inutiles " Auguste a fait crucifier un esclave qui avait accidentellement tué sa caille d'apparat. Pollio fit jeter un esclave dans un bassin infesté d'anguilles mortelles parce qu'il avait brisé un gobelet de cristal. Le poète Juvénal décrit le plaisir sadique d'un maître qui n'aimait rien de plus que les cris de ses esclaves qui se faisaient fouetter. On comprend qu’avec des perspectives si différentes de l’esclavage, Paul mette un alinéa à son illustration sur l’esclavage. Le verset 17 nous donne une piste pour distinguer cette différence : vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine qui vous a été transmise. La différence entre un esclave romain et un esclave de Christ est de taille. L’un obéit sous la contrainte alors que l’autre obéit volontairement, par amour. L’amour est de loin le meilleur moteur du changement. Les amoureux sont capables de faire des choses folles pour l’être aimé. Par passion, l’homme est capable de faire des exploits. L’obéissance « de cœur », est une obéissance motivée par l’amour et non par la culpabilisation. Elle a une valeur beaucoup plus grande pour Dieu et elle est aussi beaucoup plus efficace et durable. Un disciple de Christ obéit de cœur à l’Evangile. Personne ne lui impose d’obéir. Il obéit de tout son cœur. Sa volonté est pleinement engagée. Dans ce sens, il agit en homme libre. Un chrétien saisit l’amour et la grâce de Jésus dans son cœur, avec ses tripes, et lorsqu’il comprend cet amour si grand et si incompréhensible, il tombe à genoux et décide de suivre Jésus. On peut dire qu’en Christ c’est un esclave libre. Libre de refuser le péché et libre de suivre son nouveau maître. Lorsqu’on se tourne vers Jésus, on devient un esclave de Christ. On va suivre de tout notre cœur, sans contrainte, les règles de notre nouveau maître. On est donc à la fois pleinement libre et aussi pleinement soumis donc esclave. En christ, nous sommes des esclaves libres. Rien de mieux qu’une histoire vraie pour mieux comprendre ce paradoxe. 8 05/04/2015 - EPEDE Romains 6.15-23 VF Franck Segonne On raconte qu’Abraham Lincoln se rendit un jour sur la place où on vendait des esclaves. Une jeune femme noire, très belle, fut mise en vente. Lincoln fit une offre, qui fut contrée. Le prix augmentait rapidement & Lincoln poursuivit jusqu’à l’emporter. La jeune femme lui fut donnée et ils quittèrent ensemble le lieu des marchands. Elle méprisa son acquéreur et se disait en elle-même : « maintenant commencent les abus que je dois subir ». Mais Lincoln l’étonna en disant : « mademoiselle, vous êtes libre ». « Libre ? » Demanda-t-elle, « libre de quoi ? De dire ce que je veux ? » « Oui », répondit Lincoln. « Libre de devenir ce que je veux ? » « Oui », répondit encore Lincoln. » Libre d’aller où je veux ? ». « Oui », répondit Lincoln. « Alors » dit-elle les larmes aux yeux « si c’est le cas, je veux aller avec toi ». Voilà ce que nous devenons en Christ. Il nous a rachetés pour nous rendre libres. Nous trouvons ce maître si bon que nous désirons le servir et rester à son service. C’est logique ! 3. Les promesses de l’esclavage (v.20-23) Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. 21 Quels fruits portiez-vous alors ? Des fruits dont vous avez honte maintenant, car leur fin, c’est la mort. 20 Une fois encore, Paul compare les deux formes d’esclavage. Et là encore, il n’y a pas photo. Lorsque nous étions esclaves du péché, nous portions des fruits dont nous avons honte maintenant. C’est clair qu’aujourd’hui, lorsque je dis aux gens que ma seule ambition dans la vie avant de rencontrer Jésus était d’avoir un bon job, de gagner beaucoup d’argent, d’avoir une femme, des enfants et une maitresse, j’en ai honte. Mais Dieu a renversé mes valeurs. Ce qui était précieux pour moi à cette époque, je le considère aujourd’hui comme sans valeur, sans goût. Mon but aujourd’hui n’est pas d’être riche, même si je n’ai pas fait un vœu de pauvreté, en tout cas, mon but est de le servir de tout mon cœur, avec les dons et talents qu’il m’a donnés. J’ai choisi de le servir en tant que pasteur mais j’aurais aussi pu le servir dans mon métier, en tant qu’ingénieur, dans l’industrie. Peu importe le lieu et le métier que nous occupons. Notre but est de mettre tout notre être à son service. Notre objectif est de ressembler à Jésus. C’est de développer le caractère de Jésus. En visant cet objectif on ne fera jamais fausse route. C’est ce que Paul dit au verset 22. Mais maintenant, libérés du péché et esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle. 22 En poursuivant notre service du maître, nous aurons pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle. N’est-ce pas génial ! 9 05/04/2015 - EPEDE Romains 6.15-23 VF Franck Segonne # D’un côté, une vie relativement facile guidée par nos instincts et nos envies avec des fruits dont on rougit et notre fin c’est la mort, c’est-àdire une séparation éternelle de Dieu. # De l’autre, une vie consacrée à Dieu où l’on porte des fruits dont on peut être fier (la ressemblance de Jésus c’est pas mal), et notre fin c’est la vie éternelle dans la présence de Dieu. Une vie complètement éloignée du péché. Une vie où il n’y aura plus de lutte, et plus la présence du péché. On a du mal à se l’imaginer, mais c’est une réalité. Une vie où nous serons en permanence avec Jésus. Il sera au centre du Royaume. Il sera le couronnement de toute notre vie. Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ-Jésus notre Seigneur. » 23 Si l’on reste en Adam, on a le droit à un salaire. Ici le mot salaire (opsonion en Grec) correspond à la solde d’un soldat et également au salaire régulier d’un travailleur dont même certains esclaves pouvaient bénéficier. C’est quelque chose de mérité. Le salaire correspond normalement à un moyen de vivre. Ici Paul dit que c’est une garantie de mort. Quelle ironie ! Paul oppose cette mort à la vie éternelle, une vie dans la présence de Dieu. De même, Paul met en opposition le salaire que mérite un homme serviteur du péché avec le don gratuit de Dieu offert à un enfant de Dieu incapable de gagner quoi que ce soit. Il montre clairement que le salut ne peut pas se mériter. Un cadeau est normalement offert mais il ajoute « gratuitement » pour montrer qu’il ne pourra jamais être acheté, négocié, troqué. Cela ne fait pas du salut un cadeau bon marché pour autant. Le célèbre pasteur et théologien allemand Dietrich Bonhoeffer écrit au sujet de ce qu’il appelait l’évangile de la grâce bon marché : La grâce bon marché revient à la justification du péché sans la justification du pécheur pénitent qui se détache du péché et dont le péché se détache. La grâce bon marché n’est pas le type de pardon qui nous libère des pièges du péché. … La grâce bon marché est une grâce sans formation de disciple, une grâce sans la croix, une grâce sans Jésus-Christ. … Par contre, la grâce coûteuse est l’appel de Jésus-Christ sur réception duquel le disciple délaisse ses filets pour le suivre. … Lorsque [Martin Luther] parlait de la grâce, il laissait toujours entendre comme vérité corollaire qu’elle lui avait coûté sa propre vie, une vie qui était maintenant soumise à l’obéissance absolue à Christ. … Heureux ceux qui, connaissant cette grâce, peuvent vivre dans le monde sans être du monde, qui en suivant Jésus-Christ sont si certains de leur citoyenneté céleste qu’ils sont vraiment libres de vivre leur vie dans le monde. 10 05/04/2015 - EPEDE Romains 6.15-23 VF Franck Segonne Conclusion Mes amis, Jésus ne cherche pas des gens qui vont l’ajouter à leur vie bien remplie en guise d’assurance contre l’enfer. Il ne cherche pas des gens qui veulent appliquer ses principes moraux élevés à leur vie non régénérée. Il ne cherche pas des gens qui veulent seulement être changés extérieurement par la simple amélioration de leur ancienne nature. Non, Jésus appelle à lui des gens qui se sentent faibles spirituellement, sans ressource devant le péché. Il appelle à lui ceux qui sont prêts à lui permettre de les transformer intérieurement. Il appelle à lui ceux qui sont désireux d’échanger leur état de pécheur contre sa sainteté. Il appelle à lui ceux qui sont désireux de mourir avec lui à leurs ambitions personnelles pour vivre une vie à ses côtés, soumis à son autorité. Et lorsque les hommes sont prêts à se plier à ces conditions, il échange leur destinée de mort éternelle contre celle de vie éternelle. 11 05/04/2015 - EPEDE