Films retenus en 2013 - Le Mois du Film Documentaire
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Films retenus en 2013 - Le Mois du Film Documentaire
COMMISSION NATIONALE DE SÉLÉCTION DE FILMS DOCUMENTAIRES POUR LES BIBLIOTHÈQUES Films 2013 Photo du film Héros sans visage © WIP Cette activité est s o u t e n u e pa r le Service du livre et de la lecture du Ministère de la culture et de la communication p.3 p.4 LES 65 FILMS SÉLECTIONNÉS EN 2013 • Laurent Vicomte Entretemps d’Avril Tembouretp.23 • Leviathan de Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravelp.23 • Libraire de Belfast (Le) d’Alessandra Celesia p.24 • Man Who Have Invented Himself - Duane Michals (The) de Marie Colonna et Malek Bensmail p.5 • 31 ST Haul de Denis Klebleev p.5 • À l’ombre de la République de Stéphane Mercuriop.6 • À peine ombre de Nazim Djemaip.6 • Âge adulte (L’) d’Eve Ducheminp.7 p.7 • Are you Listening de Kamar Ahmad Simonp.8 • Atalaku de Hamadi Dieudop.8 • Bakoroman de Simplice Ganoup.9 • Brigitte Fontaine, reflets et crudité de Thomas Bartel et Benoît Mouchartp.9 • Chasse au Snark (La) de François-Xavier Drouetp.10 • Chebabs de Yarmouk (Les) d’Axel Salvatori-Sinz p.10 • Comme si nous attrapions un cobra de Hala Alabdallap.11 • Cosmos privé d’Helena Trestikova p.22 • Main au-dessus du niveau du cœur (La) de Gaelle Komarp.24 • 1962, de l’Algérie française à l’Algérie algérienne • Annonce de Nurith Aviv • Jour du mineur (Le) de Gaël Mocaër • Kelly de Stéphanie Regnierp.22 p.11 • Dans un jardin je suis entré d’Avi Mograbip.12 • Dayana Mini Market de Floriane Devignep.12 • Défense d’aimer de May El Hossamyp.13 • Demande à ton ombre de Lamine Ammar-Khodja p.13 • Deported de Rachele Magloire et Chantal Regnaultp.14 • Disparaissez les ouvriers ! de Christine Thépénier et Jean-François Priester p.14 • Donauspital de Nikolaus Geyrhalterp.15 • Éclats (Les)- Ma gueule, ma révolte, mon nom de Sylvain Georgep.15 • Ein Neues Produkt de Harun Farockip.16 • Essence de la terre (L’) de Philippe Goyvaertzp.16 de Camille Guichard p.25 • Matthew’s laws de Marc Schmidt p.25 • Mbëkk mi, le souffle de l’océan de Sophie Bachelierp.26 • Méditerranées d’Olivier Pyp.26 • Nuit remue (La) de Bijan Anquetilp.27 • Orlan et la chair se fait verbe de Fanny Dal Magrop.27 • Part du feu (La) d’Emmanuel Royp.28 • Pays rêvés de Jihane Chouaibp.28 • Printemps d’Hana (Le) de Sophie Zarifian et Simon Desjobertp.29 • Quand passe le train de Jérémie Reichenbachp.29 • Reflux (Le) de Guillaume Bordierp.30 • Self-portrait : Dancing at 47km de Mengqi Zhang p.30 • Serge Daney, le cinéma et le monde de Serge Le Peronp.31 • Seuls contre Hitler de Michaël Gaumnitzp.31 • Terra de Ninguém de Salomé Lamasp.32 • Thé ou l’électricité (Le) de Jérôme Le Mairep.32 • Tierra quieta (La) de Ruben Margallo p.33 • Un été avec Anton de Jasna Krajinovicp.33 • Una vida sin palabras d’Adam Isenbergp.34 • Vie n’est pas immobile (La) d’Alassane Diagop.34 • Village without women de Srdjan Sarenacp.35 • Visages d’une absente de Frédéric Goldbronnp.35 • Vita al tempo della morte (La) d’Andrea Cacciap.36 • ¡ Vivan las Antipodas ! de Victor Kossakovskyp.36 • Être là de Régis Sauderp.17 • Vol spécial de Fernand Melgarp.37 • Fifi hurle de joie de Mitra Farahanip.17 INDEX DES FILMS PAR RÉALISATEUR • Forêt aux esprits (La) de Linda Västrik p.18 • Gosse (Le) de Louise Jaillettep.18 • Hamou Béya, pêcheurs de sable d’Andrey Samoute Diarrap.19 • Héros sans visage de Mary Jimenezp.19 • Hiver nomade de Manuel Von Stürlerp.20 • Ici on noie les Algériens, 17 octobre 1961 de Yasmina Adi p.20 • Invisibles (Les) de Sébastien Lifshitz p.21 • Jaurès de Vincent Dieutrep.21 p.38 Photo du film Village without women © Les Films du Balibari A PROPOS DE LA COMMISSION LES TROIS CATALOGUES PARTENAIRES 2 LA COMMISSION NATIONALE DE SÉLECTION DE FILMS DOCUMENTAIRES Composée d’une soixantaine de bibliothécaires s’occupant de fonds audiovisuels, la commission d’Images en bibliothèques visionne et sélectionne à l’année des films documentaires repérés dans la production récente (en particulier en s’appuyant sur les festivals comme Cinéma du Réel à Paris, FID à Marseille, les États Généraux du documentaire à Lussas, etc.) pour une diffusion et une valorisation auprès du réseau des bibliothèques. Chaque année, une soixantaine de documentaires sélectionnés par la commission, pour la plupart inédits, sont acquis par les catalogues partenaires d’Images en bibliothèques : le Catalogue national de la Bpi, Images de la Culture du CNC et l’ADAV. Les bibliothèques peuvent ensuite obtenir les documentaires pour leurs fonds de films en prêt pour les publics abonnés et, selon les droits négociés, les proposer en visionnement sur place sur des moniteurs ou/et les programmer en projection publique. Le travail des bibliothécaires pour l’élaboration et la mise en avant d’un fonds permet au public de mieux appréhender ce cinéma. Les projections organisées dans les établissements, à l’année ou dans le cadre du Mois du films documentaire, souvent avec des partenaires (salles de cinéma, associations...), mettent en lumière un travail précieux et indispensable à la vie du documentaire. La plupart des films issus de la commission proviennent de festivals. Depuis trois ans, Images en bibliothèques et le festival Cinéma du réel ont développé un partenariat permettant de visionner tous les films en compétition et faciliter la diffusion de ceux qui sont retenus par la commission. Un partenariat similaire a été initié depuis deux ans avec le festival Jean Rouch. Les visionneurs 2013 Anne Lagune, Bibliothèque de Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris Caroline Fisbach, Bibliothèque nationale de France Catherine Bourguet, Vidéothèque de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette Catherine Chastan, Bibliothèque départementale de prêt de Loire-Atlantique, Carquefou Christian Magnien, Bibliothèque départementale de prêt de la Nièvre, Varennes-Vauzelles Christine Cecconi, Médiathèque de Cannes Claire Schneider, Bibliothèque du Musée du Quai Branly Damien Robertson, Médiathèque de Tremblay-en-France David Donnat, Médiathèque départementale de l’Eure Dominique Dat, Bibliothèque du Grand Parc à Bordeaux Dominique Richard, Bibliothèque publique d’information Élise Allanou, Réseau des Médiathèques d’Evry Élise Girard, Bibliothèque de la Cinémathèque française Emilie Tayac, Bibliothèque départementale de Tarn-etGaronne Emmanuel Callant, Bibliothèque Victor Hugo, Montpellier Emmanuelle Fredin, BMVR José Cabanis, Toulouse Fabienne Moineaux, Bibliothèque départementale de prêt de Meurthe et Moselle Fadila Ferrah, Médiathèque Maurice Genevoix d’Eaubonne Fanny Gerbaud, Bibliothèque Aimé Césaire Castelnau-le-Lez Geneviève Renou, Médiathèque François Mitterrand, Pontault-Combault Guillaume Duchêne, Médiathèque de Villepinte Henri-Noël Théophile, Bibliothèque départementale de prêt de la Dordogne Hermine Tissot, Médiathèque départementale de Seine-et-Marne Isabelle Grimaud, Bibliothèque publique d’information Isabelle Minet-Bernaer, Médiathèque Equinoxe de Châteauroux Ismaïl Leconte, Médiathèque de Noyal-Chatillon-sur-Seiche Jacques Puy, Bibliothèque publique d’information Julien Record, Espace Histoire-Image de Pessac Line Lunel, Médiathèque Louis Aragon, Le Mans Marie-Hélène Saphore, Bibliothèque municipale d’Anglet Marie-Hélène Walser, Bibliothèque départementale de prêt du Haut-Rhin Marie-Josée Mallet, Bibliothèque départementale de prêt de la Dordogne Marie-Virginie Duvillier, Bibliothèque départementale de prêt de l’Oise Michèle Gautier, Médiathèque de Percy Nadine Spacagna, Médiathèque Municipale de Lyon Nicolas Pinck, Médiathèque André Malraux de Strasbourg Patricia Tartas, Médiathèque municipale de Lyon Paulette Trouteaud, Bibliothèque Départementale de prêt de la Haute -Vienne, Limoges Pauline Rumelhart, Bibliothèque des Cordeliers, Lons-leSaunier Pierre-Emmanuel Flori, Bibliothèque Saint-Jean, Ajaccio Stéphane Miette, Médiathèque départementale de Seine-et-Marne Valérie Bétemps, Médiathèque municipale de Solaize Véronique Fourdrain, Direction de la Lecture Publique du Cher Virginie Prée, Médiathèque municipale de Pornichet Le comité de sélection 2013 Alain Carou, Bibliothèque nationale de France Antoine Leclercq, Images en bibliothèques Arlette Alliguié, Bibliothèque publique d’information Brigitte Luche, Médiathèque départementale du Nord Charlène Ferrand, Médiathèque de Lagny-sur-Marne Christine Micholet, Bibliothèque publique d’information Gilles Barthélémy, Médiathèque départementale du Terri- toire de Belfort Gisèle Burda, Bibliothèque publique d’information Jean-François Baudin, Médiathèque départementale du Rhône Jean-Marc Lhommeau, Médiathèque Jacques Duhamel, Le Plessis-Trévise Jean-Paul Gangloff, Bibliothèque des Musées de la Ville de Strasbourg Joël Gourgues, Médiathèque Pierre et Marie Curie, Nanterre Julien Farenc, Bibliothèque nationale de France Laurence Bourdon, Médiathèque Astrobale à Melun Marc Guiga, Centre national du cinéma et de l’image animée Marianne Palesse, Images en bibliothèques Mathieu Eveillard, Médiathèque municipale de Bain De Bretagne Sarah Doucet, Médiathèque d’Orélans Sylvie Berthon, Médiathèque Cœur de Ville à Vincennes La commission est animée par Images en bibliothèques. Contact : Cécile Giraud [email protected] Photo du film La Part du feu © Shellac sud Partenariat avec des festivals 3 LES TROIS CATALOGUES PARTENAIRES Des fournisseurs de films pour les bibliothèques investis dans la diffusion du documentaire Catalogue national de films documentaires pour les bibliothèques publiques - Bpi Images de la Culture - Centre national du cinéma et de l’image animée ADAV La Bibliothèque publique d’information diffuse auprès des bibliothèques un catalogue de référence d’environ 1500 films inédits couvrant tous les domaines et particulièrement les secteurs les plus inventifs de la création documentaire. Les droits acquis directement auprès des producteurs permettent la représentation publique (consultation individuelle et projection publique) à titre gratuit dans les bibliothèques et le prêt gratuit à domicile. Les nouvelles acquisitions s’appuient sur les sélections de la commission nationale d’Images en bibliothèques. Les films sont offerts également aux bibliothèques sous forme numérisée. Le fonds Images de la Culture est un catalogue de films documentaires. Il représente une grande partie du patrimoine audiovisuel de ces vingt dernières années en rassemblant les oeuvres aidées ou acquises par les différentes Directions du Ministère de la Culture et de la Communication et de l’Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances). Le CNC complète ce catalogue par ses propres acquisitions. Images de la Culture s’adresse aux organismes culturels, sociaux ou éducatifs qui mènent une action culturelle en contact direct avec le public. L’ADAV (Ateliers Diffusion Audiovisuelle) est la première centrale d’achat de films sur supports DVD et Blu-Ray réservée exclusivement aux secteurs culturels et éducatifs non-commerciaux (Association Loi 1901 non-subventionnée). Depuis 1985, l’ADAV fournit le réseau des bibliothèques et des médiathèques, les établissements scolaires (écoles, collèges, lycées, universités), les centres culturels à l’étranger, les associations socioculturelles ou socioéducatives, etc. qui ont - ou mettent en place - des vidéothèques de prêt et/ou de consultation sur place. Tarif unique : 1 dvd = 12 euros (voir détail sur le site). Films en format dvd ou Béta SP. Tarif unique : 1 dvd = 15 €. Films en format dvd ou Blue ray. Location Beta Sp = 25 € / semaine Tous les tarifs sur le site. CNC-Images de la culture 11, rue Galilée - 75016 Paris 01 44 34 37 68 Alain Sartelet : [email protected] Formats DVD et Blu-ray Disc. Consultation sur place ou Projection Publique (Adav Europe Projections). Tarifs, voir le site. www.adav-assoc.com ADAVEUROPE PROJECTIONS 41 rue des Envierges - 75020 Paris 01 43 49 42 44 [email protected] Bibliothèque publique d’information Service cinéma 25 rue du Renard - 75197 Paris Cedex 04 01 44 78 45 70 / 45 42 [email protected] [email protected] www.bpi.fr www.cnc.fr/idc ADAV France 41 rue des Envierges - 75020 Paris 01 43 49 10 02 [email protected] www.adaveurope.com Photo du film Vivan las antipodas © Potemkine films Créée dans les années 1980 au sein de la Direction du livre et de la lecture, la commission a été initialement mise en place pour faire participer les bibliothécaires au choix des films du Catalogue national de films documentaires pour les bibliothèques. Le CNC (Images de la culture) a été impliqué dès l’origine à cette sélection. Par la suite,Images en bibliothèques a développé un partenariat avec l’ADAV qui s’engage à diffuser tous les films retenus et non acquis par la Bpi ou le CNC. 4 1962, de l’Algérie française à l’Algérie algérienne de Marie Colonna et Malek Bensmail 31 ST Haul de Denis Klebleev 2012 / 60’ / Russie Marina Razbezhkina Studio Kashirskoye shosse 4-3-221 115230 Moscow [email protected] 2011 / 128’ / France JEM productions 9 rue de la Fontaine au Roi 75011 Paris 01 42 46 49 50 [email protected] Prochainement disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis Marie Colonna et Malek Bensmaïl, nés dans l’Algérie indépendante, font revivre les semaines séparant le cessez-le-feu du 19 mars 1962 de l’élection de la première Assemblée nationale algérienne fin septembre. Français et Algériens témoignent des violences, des peurs, des espoirs et désespoirs. Leurs récits traduisent l’intensité de cette période, fin d’une époque pour les uns, début d’une histoire à construire pour les autres. Attention, road movie : Vitalik et Youri, les mains souillées autant par le cambouis que par la gadoue dans laquelle leur camion-tank s’est embourbé, parviendront-ils à destination ? La fière équipée, qui ne manque pas de ressources (l’un d’eux graisse une pièce avec de la mayonnaise) n’est pas en route vers quelque guerre contre un État séparatiste ou un campement militaire, mais vers l’épicerie d’un village du Kamtchatka qui attend son ravitaillement. Il se dégage certes de cette ouverture in medias res un comique de situation, mais les retraités des tourbières miséreux tout juste approvisionnés en pain par un wagon vert hebdomadaire dans Le Jour du pain de Serguei Dvortsevoy (1998), ou le camionneur errant de My Joy de Serguei Loznitsa (2010) viennent aussi en tête devant ce film, tempérant sa veine burlesque. Bientôt, Denis Klebleev entre dans l’intimité des deux routiers : l’un, compagnon de la patronne de cette petite entreprise de transports, avoue à demi-mot sa vocation de parasite, l’autre semble faire tous les efforts possibles pour enfouir sous un machisme cruel une sensibilité à fleur de peau. Sexualité, famille, argent, les relations humaines semblent chauffées à blanc et l’extérieur, anéanti. Reste à reprendre la route dans la nuit. (Charlotte Garson, Cinéma du réel 2013) Point de vue d’un visionneur Ce documentaire est d’excellente facture, tant sur la forme avec des images de toute beauté de l’Algérie d’hier et d’aujourd’hui, que sur le fond au moyen d’un récit dense et précis et de témoignages qui rendent compte de cette histoire violente et douloureuse. Ce film captive et remet en perspective de nombreux faits et événements. Ce travail historique fera date ! Guillaume Duchêne, Médiathèque de Villepinte Point de vue d’un visionneur Les personnes filmées semblent des clowns des temps modernes, grotesques, imbibés de vodka bon marché. Certaines scènes et conversations intimes nous étonnent. Le film s’attarde davantage sur les rapports amoureux et la position des hommes face à leurs femmes. Une vision surréelle se dégage de ces hommes fainéants et de ces femmes à la poigne de fer. Le film fait le portrait de ces cas sociaux russes, vivant en pleine campagne, où la culture de l’alcool est bien présente… La réalisation capte les visages, les moments tendres, les jalousies et colères des couples. Un film déconcertant, portrait de personnes grotesques, et vraiment intéressant. Charlène Ferrand, Médiathèque de Lagny-sur-Marne Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org 5 À l’ombre de la république de Stéphane Mercurio À peine ombre de Nazim Djemai 2011 / 100’ / France 2012 / 86’ / France Iskra 18, rue Henri Barbusse BP 24 - 94111 Arcueil Cedex 01 41 24 02 20 (Fax) 01 41 24 07 77 [email protected] Autoproduction [email protected] Disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis Tandis que l’actualité récente a été marquée par un rapport accablant du Contrôleur général des lieux de privation de liberté au sujet de la prison des Baumettes à Marseille, ce sont les équipes de ce même Contrôleur que la réalisatrice Stéphane Mercurio a été autorisée à suivre et à filmer pendant plusieurs mois. Au moyen d’entretiens avec les détenus, d’images tournées au cœur de ces lieux, c’est la réalité même de l’univers carcéral d’aujourd’hui qui se présente à nous. De nombreuses situations sont détaillées : des détenus travaillant pour des entreprises comme le call center MKT pour de très petits salaires, des inégalités de traitement qui règnent dans telle maison d’arrêt, le problème de la longueur des peines. On aboutit à la fin de ce remarquable travail à la question de l’inutilité sociale des prisons et à l’objectif de réinsertion qui n’est pas atteint dans de nombreux cas. Ce film montre l’institution particulière qu’est la Clinique psychiatrique de La Borde, berceau de la psychothérapie institutionnelle, fondée par le Docteur Oury en 1953. La Borde et ses entours, les écuries, le poulailler, le jardin potager, la serre, sont rythmés par le défilement des saisons. Cependant cette apparente douceur qui semble apaiser les corps et les esprits se dérobe devant les hautes solitudes de la maladie. Point de vue d’un visionneur La démarche de Nazim Djemaï apparaît assez clairement : nous montrer les êtres et les lieux qui font la clinique de La Borde en collant, autant qu’il est possible de le faire, à l’esprit de la démarche thérapeutique qui fait sa caractéristique. Ne pas établir de frontière autoritaire entre le normal Point de vue d’un visionneur et l’anormal. Le film est déroutant, mais parfaitement pensé. Au bout du compte, il nous faut Ce film m’a paru remarquable par la sobriété de sa réalisation, sa qualité d’écoute, les nombreuses informations qui nous sont transmises sur un univers relativement mal connu. Malgré sa longueur, on ne s’ennuie pas et certains témoignages sont bouleversants et assez terribles. On a alors un aperçu de ce que peuvent être les problèmes posés concernant les droits fondamentaux de chacun dans les prisons, les hôpitaux psychatriques... Un témoignage qui a toute sa place dans nos établissements. dépasser notre premier désir de compréhension et s’attacher à voir les corps et à entendre les paroles dans ce qu’ils peuvent nous faire sentir de souffrance ou de désarroi. Joël Gourgues, Bibliothèque municipale de Nanterre Ce film a été sélectionné au FID 2012, Marseille - www.fidmarseille.org Guillaume Duchêne, Médiathèque de Villepinte 6 Âge adulte (L’) d’Eve Duchemin Annonces de Nurith Aviv 2012 / 56’ / France 2013 / 75’ / France Andanafilms Le Village 07170 Lussas 04 75 94 34 67 (Fax) 04 75 94 25 09 [email protected] Les Films d’ici 62 boulevard Davout 75020 Paris 01 44 52 23 23 [email protected] www.lesfilmsdici.fr Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis Le jour, Sabrina fait des ménages, pour payer les travaux dans une maison dont elle risque d’être expulsée, ainsi que pour s’acheter le matériel nécessaire à son deuxième travail. La nuit, elle devient Sarah, strip-teaseuse, pour payer les cours qui, un jour, lui permettront peut-être de devenir aide soignante. Sabrina est une jeune fille de 22 ans qui danse constamment sur le fil du rasoir. C’est l’histoire de sa rencontre avec Eve, jeune cinéaste qui lui offre son identité en partage. Ensemble, elles se demandent ce que devenir femme veut dire. Annonces esquisse le portrait de sept femmes qui composent sur un même thème. Elles prennent pour point de départ les récits des Annonces faites à Hagar, Sarah et Marie, que rapportent l’Ancien Testament, le Nouveau Testament et le Coran. Leurs pensées se déploient et tissent une nouvelle toile, tirant les fils de leurs associations et de leurs interprétations de ces textes. Ainsi, y mêlant leur propre histoire, leurs mythes personnels, elles en arrivent à évoquer des sujets tels que la naissance de l’image dans le monde chrétien ou celle du poème dans la Grèce antique. Annonces est un film sur le mouvement de la pensée, le pouvoir des mots, le secret de la voix, la séduction de l’image. Point de vue d’un visionneur Une réelle complicité lie la réalisatrice à Sabrina, aucun des aspects de la vie de Sabrina ne semble nous échapper. Ainsi, peu à peu la cinéaste construit le portrait d’une jeune femme à la Point de vue d’un visionneur vie chaotique mais au caractère plutôt bien trempé. Si elle ne sait pas très bien ce qu’elle veut, le Grâce à une parole dite, écrite et iconographique, sept portraits se dessinent. Nous découvrons film semble à chaque instant nous dire qu’elle sait ce qu’elle ne veut pas. ces femmes présentées selon un dispositif récurrent : l’inscription dans un territoire géographique, Cependant nous la sentons sans cesse au bord d’un dangereux précipice : le monde de la nuit, la naissance de la parole sur des photos d’enfance puis lors d’un entretien en plan fixe. A ces l’alcool omniprésent dont il n’est jamais question dans ses dialogues avec Eve Duchemin. portraits vient s’ajouter la parole de la réalisatrice. Sabrina joue avec la caméra comme elle joue avec la vie, elle sait au fond d’elle-même que ce jeu Selon la religion évoquée, l’importance de l’iconographie est analysée, mettant en lumière le dangereux n’est plus celui d’une petite fille. rapport de la parole et de l’image. Aura-t-elle les forces pour émerger vers autre chose ? C’est l’enjeu très clair et très fort du film. Construit presque comme une litanie, nous sommes portés par ce film et cette parole où Un film fluide, très bien construit accompagné d’une très belle bande son. s’entrecroisent dimensions intellectuelle, philosophique, historique, religieuse, psychanalytique. Un film riche qui peut captiver les profanes comme les exégètes. Joël Gourgues, Bibliothèque municipale de Nanterre Sarah Doucet, Médiathèque d’Orléans Ce film a été sélectionné aux Visions du réel 2012, Nyon - www.visionsdureel.ch Ce film a reçu la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam en 2012 7 Are you listening Shunte ki pao ! de Kamar Ahmad Simon Atalaku de Hamadi Dieudo 2012 / 60’ / France RDC 2012 / 90’ / Bangladesh Walter Films 6 rue du Sentier 75002 Paris 01 77 75 98 75 (Fax) 01 77 75 98 76 walterfilms.com CAT&Docs 18 rue Quincampoix 75004 Paris France 01 44 59 63 53 [email protected] Disponible pour les bibliothèques au Catalogue national - Bpi Disponible pour les bibliothèques au Catalogue national - Bpi Synopsis Synopsis En 2009, un cyclone a provoqué la disparition de digues sur le littoral du Bangladesh. Pendant trois ans, les habitants d’un village d’une centaine de familles ont vécu sur une antique digue préservée, privés des ressources de leur travail en raison de l’invasion de leurs terres par les eaux salines. Kamar Ahmad Simon décrit l’existence des habitants, totalement dépendants de l’aide du gouvernement et des ONG, et s’attache particulièrement à celle d’un couple et de leur jeune fils. Prenant franchement ses distances avec un misérabilisme larmoyant, il prend d’abord le temps de poser un paysage envahi par les eaux et la boue, puis montre ce qui fait désormais le tissu des jours, et d’abord un certain désœuvrement que l’on meuble joyeusement par les jeux… L’ironie se niche parfois au croisement de ces séquences : les enfants apprennent à l’école qu’ils peuvent compter sur l’Etat s’ils sont de bons citoyens, tandis que les pères enragent de ne pas se faire entendre des pouvoirs publics. L’élection présidentielle de 2011 fut la deuxième élection libre seulement, depuis l’indépendance de la République démocratique du Congo en 1960. Gaylor, pasteur sans-le-sou (comme une majorité des neuf millions d’habitants de Kinshasa) se métamorphose en atalaku, ‘‘crieur’’ en lingala. Il fait affaire avec le député le plus offrant dont il assure la publicité dans la rue et pour qui il déniche des musiciens qui composeront la chanson de sa campagne. Atalaku n’aurait sans doute pu être tourné par un non-Congolais, tant il semble faire corps avec ceux qu’il filme - le réalisateur est parfois sommé de filmer tel bourrage d’urnes, et la foule trop dense s’écarte à son passage, confusément convaincue qu’il faut un témoin. La construction du film rend compte d’un effet-domino entre l’atalaku et les relais qu’il paie à son tour - musiciens, vendeuses, danseurs... -, jusqu’au vertige puisque Gaylor, prêcheur d’un dieu bien éphémère, se voit reprocher son incapacité à tenir les promesses des autres. En choisissant de continuer à tourner deux semaines après l’élection, Hamadi ménage un épilogue en forme de sortie de l’immersion parfois violente qui fait aussi la force de son film. (Charlotte Garson, Cinéma du réel 2013) Point de vue d’un visionneur Kamar Ahmad Simon pratique le cinéma direct avec une souveraine maîtrise de l’image et de la durée. Les séquences intimes s’engrènent parfaitement avec les séquences de groupe, notamment celles, très impressionnantes, de reconstruction de la digue, à la fois précises dans leur approche du travail et des techniques et d’une puissance lyrique retenue. La déception finale n’a ainsi nul besoin d’être soulignée pour nous toucher, et le regard de la femme vers le ciel de nouveau en furie laisse sourdre une interrogation angoissée qui s’adresse aussi à nous tous. Limpide, respectueux, Are you listening ouvre des perspectives singulières sur les lendemains de ce qu’on appellerait ailleurs ‘‘catastrophe humanitaire’’ et mérite absolument d’entrer dans les catalogues des bibliothèques. Alain Carou, BNF Point de vue d’un visionneur On suit avec curiosité le déroulement de ces élections au Congo, bien loin de la manière dont se déroulent les nôtres en France. Le point de vue adopté à hauteur des villageois montre en 2011, avec simplicité, la réalité politique et sociale de la République démocratique du Congo et l’inintérêt ou la révolte des congolais pour une issue déjà écrite. Charlène Ferrand, Médiathèque Lagny-sur-Marne Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org 8 Bakoroman de Simplice Ganou Brigitte Fontaine, reflets et crudité de Thomas Bartel et Benoît Mouchart 2011 / 62’ / Burkina Faso, France Funfilm Distribution L’ Atelier documentaire 101 rue Porte-Dijeaux 33000 Bordeaux 05 57 34 20 57 [email protected] atelier-documentaire.fr 2010 / 50’ / Pays-Bas La Huit Production 218 bis rue de Charenton 75012 Paris 01 53 44 70 88 [email protected] www.lahuit.com Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis Quitter sa famille à sept, douze, seize ans. Partir en terrain inconnu. Élire domicile devant un magasin, dans un vidéo club, aux abords d’une gare routière. Apprendre à se droguer, à mendier, à voler, à fuir, se battre, ne plus avoir peur. Se faire des amis et des ennemis. Intégrer un nouveau monde. S’adapter... Des histoires à écouter, des itinéraires à suivre. Ce film fait, de l’intérieur, le portrait de quelques Bakoroman de Gounghin, un quartier central de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Brigitte Fontaine est une pythie sympathique, parfois sans pitié, qui déclame vérités et absurdités avec la majesté d’une diva souriante ou lointaine. Unique habitante de ce château intérieur qu’elle nous convie aujourd’hui à visiter à travers ses disques, ses spectacles et ses livres, est-elle vraiment d’ici ? Oui, car Brigitte Fontaine est une artiste terriblement humaine… Point de vue d’un visionneur Point de vue d’un visionneur Ce documentaire dresse un portrait complet de Brigitte Fontaine. Les extraits sonores relativement Le film de Simplice Ganou raconte, sans parti-pris et avec modestie, la vie d’un groupe d’enfants Avec légèreté dans son approche de la chanteuse, Benoit Mouchart réalise au final un qui ont décidé de prendre la route et de vivre en toute liberté, comme des Bakoromans. Il ne propose pas une vision de la misère telle qu’elle pourrait être perçue par un regard étranger et exposée à la télévision, mais il prête son regard et son oreille aux Bakoromans pour qu’ils puissent livrer au spectateur leur témoignage de dignité. Ce beau film, qui est non seulement bien réalisé, a également le mérite d’offrir au spectateur un longs (à noter la qualité du son), permettent d’avoir une bonne idée du parcours de cette dernière. documentaire musical original nous permettant ainsi de nous asseoir à côté de Brigitte Fontaine et ses amis. Marie-Hélène Walser, Bibliothèque départementale de prêt du Haut-Rhin regard qui rompt avec les images misérabilistes qui inondent les journaux et reportages télévisés dans le monde occidental. Il rend une dignité à ces enfants africains, et c’est le sens même du titre du film et de la manière dont le film est réalisé. Il est aussi un des symboles de la belle réussite du cinéma documentaire africain et de sa jeune garde. Damien Robertson, Bibliothèque de Tremblay en France 9 Chasse au Snark (La) de François-Xavier Drouet Chebabs de Yarmouk (Les) d’Axel Salvatori-Sinz 2013 / 100’ / France 2012 / 77’ / France À vif cinémAs 26 rue des Rigoles 75020 Paris 01 46 63 77 130l Adalios Le Village 07170 Lussas 04 75 94 57 10 (Fax) 04 75 94 69 22 [email protected] http://adalios.free.fr Disponible pour les bibliothèques au Catalogue national - Bpi Disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Synopsis Synopsis La chasse au Snark suit une année scolaire dans un établissement belge d’éducation autogérée, basée sur une pédagogie non-répressive. La Louvière, du nom de cette institution appelée aussi le Snark, accueille des adolescents souffrant de troubles du comportement. La plupart portent déjà en eux un douloureux passé familial. Beaucoup cumulent de nombreuses difficultés comme celle d’écouter simplement, de se concentrer, l’incapacité à dialoguer ou à appliquer une consigne simple de travail mais surtout d’assumer leurs écarts de comportement souvent excessifs, voire violents. Le film rend très bien compte de ces situations toujours sur le fil qui peut rompre à tout instant entre les ados entre eux ou entre ceux-ci et leurs éducateurs. Les Chebabs sont un petit groupe de garçons et de filles qui se connaissent depuis l’adolescence. Aujourd’hui, au seuil de l’âge adulte, ils ont une véritable soif de vivre et d’absolu, mais sont confrontés à des réalités complexes. Entre le besoin de liberté et l’appartenance au groupe, le désir de révolte et la perspective d’une vie bien rangée, les choix sont difficiles ; mais tout l’est plus encore quand on est réfugié palestinien dans le camp de Yarmouk, en Syrie. Point de vue d’un visionneur Le film est un quasi huis-clos sur toute sa durée, tourné dans l’appartement de l’un des Point de vue d’un visionneur Dans cet établissement d’éducation particulier qu’est la Louvière, le réalisateur, en filmant des situations très délicates en perpétuelle tension, a su prendre la bonne distance tant vis-à-vis des adolescents que de l’équipe éducative. De ce fait, le spectateur est également placé dans ce délicat équilibre entre rejet et compassion pour ces jeunes qui, lorsque le réalisateur s’attarde sur le cas de l’un ou l’autre, nous font prendre toute la mesure de leur détresse et de leur souffrance. Mais il laisse aussi une place à leur espoir ou à leur rage de s’en sortir, c’est selon… Gilles Barthélémy, Médiathèque départementale du Territoire de Belfort Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org Ce film a reçu la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam en 2010 protagonistes, dont on ne sort que rarement, pour quelques échappées impressionnantes sur les terrasses et toits de l’immeuble. Impressionnantes, car le point de vue sur le camp de Yarmouk, est assez hallucinant : immeubles délabrés, tordus, ruelles défoncées, décharges à ciel ouvert, un décor oppressant. Et eux, comme prisonniers dans cet appartement, entre leur statut sans droits, l’administration syrienne, un environnement surpeuplé réduit au chômage, à de sempiternelles discussions sur leurs déboires, espoirs, et à l’attente, toujours. Ils courent, à défaut d’une patrie à laquelle ils aspirent sans trop y croire, après les ambassades, les passeports et les pays où pourraient se construire un avenir. Alexandre Salvatori-Sinz a indéniablement tissé des liens forts avec les protagonistes, venant les revoir à intervalles réguliers et prendre de leurs nouvelles. Ils les filment avec une vraie proximité et tendresse, une réelle maitrise de la photographie et du cadre. Le film par son dispositif, du fait du tournage morcelé et étalé dans le temps, apporte un réel regard sur cette jeunesse palestinienne méconnue, soumise à l’arbitraire, et au statut sans issue et éternel de ‘‘réfugié’’... Jean-Marc Lhommeau, Médiathèque Le Plessis Trevise Ce film a été sélectionné au Festival Jean Rouch 2013 - comitedufilmethnographique.com Ce film a reçu la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam en 2011 10 Comme si nous attrapions un cobra de Hala Alabdalla Cosmos privé Private universe de Helena Trestikova 2012 / 122’ / France, Syrie 2011 / 83 ’ / France Les Productions de l’œil sauvage 3 rue Albert Guilpin 94250 Gentilly 01 45 46 64 13 (Fax) 01 45 47 28 98 [email protected] www.oeilsauvage.com Cobra films Rue de la Sablonnière, 29 1000 Bruxelles 00 32 02 512 70 07 (Fax) 00 32 02 511 38 28 [email protected] Disponible pour les bibliothèques au Catalogue national - Bpi Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis Comment être journaliste politique quand tout sujet est tabou ? Comment être caricaturiste quand il n’y a plus que des massacres ? Hala Alabdalla avait prévu de longue date un film sur la caricature et le journalisme en Syrie, mais entre-temps sont survenus les événements de 2012. Comme si nous attrapions un cobra est le fruit d’un tournage impossible, le montage de ce qui reste : d’anciennes images, des rencontres improvisées en Égypte ou à Paris, et les images absentes de la Syrie, que l’on devine derrière Facebook, la lettre d’une amie, un Skype avec une victime. Un film extrêmement fort par son refus de baisser les bras, essentiel par son actualité douloureuse : on a beau savoir, les témoignages directs sont d’une autre portée. La vie d’une famille tchèque, de 1974 à nos jours. Au cours de sa déjà longue carrière de cinéaste, Helena Trestikova, a filmé à intervalles réguliers des personnes de son entourage, familles sans histoire ou personnages aux destins tragiques. Dans Cosmos privé, elles s’invite chez les Kettner, qu’elle a commencé à suivre dès 1974. Le journal intime du père, Petr Kettner, sert de fil conducteur. Point de vue d’un visionneur C’est un journal où sont décrits non sans humour les petits et les grands événements que traversent la famille et le pays. Un journal fait de mots mais aussi d’objets, photos, dessins et Point de vue d’un visionneur La réalisatrice est syrienne, elle vit en France. Elle a donné comme titre à son film-ci, une expression utilisée, dans le film, par le caricaturiste, artiste, et journaliste syrien Ali Farzat qu’elle interviewe en 2010, et qui explique que pour pouvoir continuer à s’exprimer sous un régime dictatorial, il faut savoir user du même art de l’esquive et de l’attaque que ces hommes habiles qui, dans les villages, arrivent à attraper et à détruire les cobras qui ont réussi à s’y infiltrer. La réalisatrice réussira à recontacter, via Skype, Ali Farzat en 2012, alors qu’il sort des geôles de la dictature, où il a été torturé (les mains écrasées, notamment). Il lui dit alors qu’il n’a pas attrapé le cobra, mais qu’il a réussi au moins à lui échapper. Les différents journalistes et caricaturistes interrogés par la réalisatrice, en 2010 comme en 2012, tiennent des propos d’une profondeur et d’une acuité sur leur profession et leur art, notamment sur les rouages de la censure, qui sont de nature à faire fortement réfléchir le spectateur ordinaire, et pas seulement leurs homologues français. Le montage du film est d’une virtuosité vertigineuse. Un film rare, qui devrait avoir toute sa place dans les bibliothèques. billets de banque, qui seront sans doute très vite dévalués. En contrepoint aux souvenirs personnels des filmés, la télévision égrène des images d’archives qui témoignent du passage inexorable du temps : les présidents de la république se succèdent pour présenter leurs voeux, les fusées russes s’élancent à la conquête de l’espace, le chanteur populaire Karel Gott construit son statut d’inoxydable icône des médias. Les années s’enchaînent, les enfants naissent et grandissent, les aïeuls meurent, les événements politiques glissent sur le quotidien. Le film pourrait s’enliser dans la routine de la vie de famille, mais la documentariste relance l’intérêt en s’attachant au fils aîné, Honza, qu’elle a vu naître. Le film explore alors un chemin de traverse en suivant les pérégrinations de ce garçon fantasque et marginal, venu de nulle part, étoile incandescente dérivant librement autour de la galaxie Kettner. Grâce à l’empathie que transmet la caméra, toujours bienveillante, on se prend à s’immiscer sans voyeurisme dans l’intimité de cette famille si lointaine et si proche, à se familiariser avec ce qui fut le quotidien des habitants de la Tchécoslovaquie, devenue plus tard République tchèque. Arlette Alliguié, Bibliothèque publique d’information Gisèle Burda, Bibliothèque publique d’information 11 Dans un jardin je suis entré d’Avi Mograbi Dayana Mini Market de Floriane Devigne 2012 / 97’ / France, Suisse 2012 / 57’ / France Les Films d’ici 62 boulevard Davout 75020 Paris 01 44 52 23 23 01 44 52 23 24 [email protected] www.lesfilmsdici.fr Sister productIons 83 rue Saint-Honoré 75001 Paris 01 40 27 93 75 [email protected] www.sisterprod.com Disponible pour les bibliothèques à l’adav et au Catalogue Images de la culture - CNC Disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Synopsis Synopsis Dans un jardin je suis entré fantasme un ‘‘ancien’’ Moyen-Orient, dans lequel les communautés n’étaient pas séparées par des frontières ethniques et religieuses, un Moyen-Orient dans lequel même les frontières métaphoriques n’avaient pas leur place. Dans l’aventure commune d’Ali et Avi, de ce voyage qu’ils entreprennent vers leurs histoires respectives dans une machine à remonter le temps née de leur amitié, le Moyen-Orient d’antan - celui dans lequel ils pourraient coexister sans efforts- refait surface avec une grande facilité. Dayana, 15 ans, est élève dans un lycée hôtelier des beaux quartiers parisiens. Avec ses deux frères, Soum et Nila, elle grandit auprès de parents tamouls originaires du Sri Lanka. Dayana Mini Market, c’est l’épicerie dans laquelle ses parents travaillent. C’est aussi là où toute la famille s’est entassée après s’être fait expulsée de son logement. Ce conte aux intermèdes chantés et dansés décrit avec émotion comment chacun bricole, contre l’adversité et les soucis financiers, un quotidien où l’argent et l’amour se disputent le premier rôle. Point de vue d’un visionneur Point de vue d’un visionneur Réalisateur de films très critiques vis à vis de l’occupation et de la colonisation des territoires Sans cacher les difficultés d’intégration de cette famille dans une société française ankylosée et palestiniens, l’Israélien Avi Mograbi offre ici une oeuvre qui, tout en restant fidèle à ses convictions, méfiante vis-à-vis de ses étrangers, le film explore la part de rêve inhérente à chaque migrant et adopte un ton plus nonchalant et mélancolique que les précédentes. dresse un portrait touchant de cette famille. S’engageant en apparence comme un film sur la préparation d’un film, Dans un jardin... brouille La famille maintient des relations avec la communauté Sri Lankaise. Ces dernières ne sont en réalité les pistes en créant une attente, et nous engage à suivre une série de conversations pas toujours simples : sous couvert d’entraide économique (tontines), elles sont sources de émaillées de plaisanteries entre Mograbi et son ami palestinien Ali-Azhari. Ils y parlent de leur tracasseries administratives et de soucis liés à une activité commerciale délicate. Mais c’est commun état de déracinés, l’un fils de Juifs nés au Liban, l’autre chassé de sa terre en 1948, et surtout le rôle social et intégrateur de l’école, porteur d’espoir pour l’avenir des enfants et de la surtout du monde commun qui fut celui des différentes communautés habitant la Palestine dans famille, qui est mis en avant. Enfants d’émigrants, se sentant pleinement français, épaulés par la première moitié du 20e siècle, en contraste avec les barrières qui l’émaillent aujourd’hui pour des parents bienveillants, Dayana et ses frères semblent parfaitement à l’aise dans cette société, garantir la séparation. et ne renient pas leur double appartenance culturelle. C’est à cette aune que l’amitié d’Ali et d’Avi et leurs amours binationales s’avèrent transgressives, L’argent, la pauvreté, la précarité, mais aussi l’amour, l’espoir et la générosité sont les principaux c’est-à-dire dangereuses et porteuses d’espoir. Les deux hommes ont perdu tout espoir d’issue thèmes de ce film original : il est en effet rare de voir ces questions traitées avec la légèreté et la au conflit israélo-palestinien. Leur dernier lieu de résistance, inexpugnable celui-là, c’est le gravité qui lui sont conférées ici. fantasme. La force du film d’Avi Mograbi est de nous faire partager son envie de continuer à vivre L’humour se caractérise à merveille dans les interludes musicaux, très kitsch, très Bollywood, qui dans l’Histoire, même après la fin de tout espoir d’un avenir meilleur... ponctuent le film et donnent la parole à chacun des membres de la famille. Alain Carou, Bibliothèque nationale de France Ce film a été sélectionné aux Visions du réel 2012, Nyon - www.visionsdureel.ch Jean-François Baudin, Médiathèque départementale du Rhône Ce film a été sélectionné aux Visions du réel 2012, Nyon - www.visionsdureel.ch Ce film a reçu la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam en 2011 12 Défense d’aimer de May El Hossamy Demande à ton ombre de Lamine Ammar-Khodja 2012 / 21’ / France 2012 / 80’ / France Ateliers Varan Égypte [email protected] A vif cinémas 26 rue des Rigoles 75020 Paris 01 46 63 77 13 Disponible pour les bibliothèques au Catalogue national - Bpi Disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Synopsis Synopsis ‘‘ Il y a 85 pour cent de musulmans en Egypte, pourquoi tu choisis dans les 15 pour cent de chrétiens ? ’’. La question - relativement rhétorique puisqu’elle se requalifierait facilement en injonction - se complique lorsque la mère de May El Hossamy lui rappelle qu’elle-même, chrétienne à l’origine, s’est convertie à l’islam ‘‘ pour que [ses enfants] ne soient pas perturbés ‘‘. Dans Défense d’aimer, la nécessité de la réalisatrice de convaincre sa mère et la société égyptienne dans son entier de la légitimité de son amour la pousse à se poster face à ses contradicteurs, avec la question de l’enfant : pourquoi ? Bientôt, comme dans un conte des mille et une nuits, les réponses s’enchâssent, le vieux sage musulman renvoie à l’imam ‘‘ si tu veux en savoir plus ‘‘, arguments et arguties se superposent à une domination masculine non plus nationale ni même religieuse, mais universelle. Seul interlocuteur qui reste : l’homme aimé. Et la possibilité, enfin, d’entrer soi-même dans l’image en abandonnant le champ-contrechamp - en un acte simplissime de mise en scène, meilleure riposte, à la défense d’aimer. (Charlotte Garson, Cinéma du Réel 2013) C’est un Cahier de retour au pays natal qui commence le 6 janvier 2011, date de déclenchement des émeutes populaires à Alger. Quand on revient après huit années d’absence, la question qui se pose est : comment trouver une place parmi les siens ? Mais le train est en marche et les questions existentielles vont s’entremêler avec l’actualité politique bouillonnante de la région. Point de vue d’un visionneur Le film semble emprunter délibérément un cheminement chaotique au gré des errements du cinéaste-personnage, entre son appartement, sa chambre où il semble vouloir rester cloitré et déprimé, et son désir de voir ce qui se passe sous ses fenêtres. Avec ironie et humour, distance nécessaire pour éloigner un désespoir sous-jacent, le cinéaste mêle son cheminement privé à l’histoire récente de l’Algérie. Comme pris au piège d’un jeu d’ombres et de lumières, à mesure que se dissipent ses illusions sur un possible changement, il pointe les mêmes manœuvres gouvernementales, les mêmes manipulations policières, les mêmes discours indigestes, les Point de vue d’un visionneur Il faut souligner la qualité de la réalisation, la progression dans le choix des personnes qu’elle questionne. Court-métrage courageux, autobiographique, de plus la réalisatrice aborde ce sujet avec distance et humour, au générique ‘‘Je remercie Dieu et l’amour ’’. Sylvie Berthon, Bibliothèque de Vincennes Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org mêmes images médiatiques spectaculaires et vides. Par un montage inventif, il entremêle histoire intime et histoire universelle, juxtapose son univers personnel aux discours officiels, tente de décrire son rapport au réel et la place qu’il cherche à occuper désormais dans son pays natal. Par cet exercice de style et une belle liberté de ton, Lamine Ammer-Khodja, réussit à joindre le questionnement existentiel au questionnement politique, le questionnement d’une jeunesse qui n’a pas la parole, sur laquelle une immuable chape de plomb semble peser. Jean-Marc Lhommeau, Bibliothèque du Plessis-Trévise Ce film a été sélectionné au FID 2011, Marseille - www.fidmarseille.org 13 Deported de Rachele Magloire et Chantal Regnault Disparaissez les ouvriers ! de Christine Thépénier et Jean-François Priester 2013 / 72’ / Haiti 2011 / 73’ / France Doc & Film international M. Gorka Gallier 13 rue Portefoin 75003 Paris 01 42 77 56 87 [email protected] Iskra 18 rue Henri Barbusse BP 24 94111 Arcueil CEDEX 01 41 24 02 20 (Fax) 01 41 24 07 77 [email protected] www.iskra.fr Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis En 1996 une loi américaine stipule que tout immigrant, après avoir purgé sa peine, se voit expulsé dans son pays d’origine. Le film dresse le portrait de plusieurs expulsés d’origine haïtienne en les filmant en Haïti dans leur quotidien quelques mois ou années après leur retour : de nuit dans la rue, dans des squats, à la recherche d’eau, dans une station de radio, en chantant du rap, à l’aéroport avec les contrôles. Chacun est présenté de la même façon : prénom, nombre d’années depuis leur retour. ‘‘J’avais oublié que j’étais haïtien, je pensais être américain’’ Ils disent leur précarité, leur tentative de survie, leur solidarité par le biais d’une association. La 2ème partie du film se déroule dans plusieurs villes des USA à la rencontre des familles de ces expulsés, principalement des femmes : mères et sœurs. Ainsi chaque famille nous est plus présente. Ce film a été réalisé sur quelques années : on retrouve certains d’entre eux un an plus tard ; le générique sous forme de cartes postales donnent les dernières nouvelles de chacun. Durant plus de 150 jours, les ouvriers de Legre-Mante, ont occupé leur usine leader sur le marché mondial d’acides tartriques pour dénoncer une liquidation frauduleuse, manifester leur colère et réclamer justice. Ils n’ont rien obtenu de ce qu’ils demandaient et ont perdu aussi le procès en appel de la décision du tribunal de commerce qui avait prononcé la liquidation judiciaire. Quand on voit l’état d’abandon des bâtiments et des ateliers, pas besoin de beaucoup d’explications pour comprendre dans quelles conditions travaillaient les ouvriers de LegreMante. Pas besoin non plus de beaucoup de preuves pour penser que cette fermeture était planifiée depuis longtemps et cela pour des questions de profit à court terme (en l’occurrence la vente du terrain idéalement situé face à la mer au pied du futur parc des calanques à Marseille). Dans cet incroyable ‘‘décor’’ les ouvriers apparaissent soudain comme les derniers survivants d’un monde que les spéculateurs voudraient voir disparaître. Point de vue d’un visionneur Point de vue d’un visionneur Comme l’exprime la mère d’un ouvrier en lutte ‘‘l’injustice provoque la haine’’. Riches contre Les deux réalisatrices ont pris le temps de suivre quelques expulsés partout - seules les portes pauvres, bientôt ici, bobos contre prolos. L’usine laissera place à un programme immobilier, la des contrôles policiers leur sont fermées - de se faire accepter par eux, par leurs familles. Elles piscine à 100 mètres des calanques ! Marseille, capitale européenne de la Culture, dit-elle avec respectent leur vie privée en ne les interrogeant pas sur les actes qui les ont conduits à une ironie. Mais le film, ni militant ni neutre, n’entre pas dans cette haine. Ces hommes sont dignes, condamnation. Un film réussi ! forts. Ils dénoncent l’absurdité d’un système, qui mène à cette lutte de classes. Désespérance d’un monde qui s’écroule, qui croire ? Que croire ? En quoi croire ? Ils sont seuls et nous engagent Brigitte Luche, Médiathèque départementale du Nord à réfléchir sur la condition ouvrière. Témoignages indispensables de la mutation du monde du travail et de nos villes. Ce film a été sélectionné au FIPA 2012, Biarritz - www.fipa.tv Marie-Hélène Saphore, Bibliothèque d’Anglet 14 Donauspital Danube Hospital de Nikolaus Geyrhalter Éclats (Les)Ma gueule, ma révolte, mon nom de Sylvain George 2012 / 73’ / Autriche 2011 / 84’ / France Autlook Filmsales trappelgasse 4/17 A-1070 Vienna Autriche 43 720 34 69 34 [email protected] Noir production 26 rue Damrémont 75018 Paris 01 44 84 92 55 [email protected] Disponible pour les bibliothèques : Contacter directement le producteur Prochainement disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Synopsis Synopsis Le portrait d’un très grand et ultra moderne hôpital Autrichien. Des plans fixes uniquement, hormis les travellings qui accompagnent les lits dans leurs déplacements. Toute l’activité de l’hôpital est passée au peigne fin, tous les services médicaux, de la maternité, avec les soins aux prématurés, au service de médecine légale. Mais aussi les services administratifs, le standard, les cuisines, de la préparation des repas à la vaisselle. Mais une seule idée parcourt l’ensemble : la place du malade, de l’être humain, au sein de cette énorme machine hyper technicisée. Au cours des réunions de travail nous assistons aux échanges entre les équipes qui évoquent l’état physique ou psychologique des patients. Nous comprenons à quel point toutes les procédures ont été élaborées avec une extrême minutie, tentant de prendre en compte tous les éléments, y compris psychologiques, nécessaires pour prodiguer les soins les meilleurs possibles. Éclats de voix, éclats de rire, éclats de rage ; bribes de mots, d’images et de mémoire ; paroles du proche et du lointain, d’hier et d’aujourd’hui, d’Afrique, Moyen-Orient, Europe ; maladies disparues, mains de métal, souffle du vent, geste du soleil au couchant, reflets rouge-sang ; rafles policières, cortèges guerriers, cour d’injustice… Pour une cartographie de la violence infligée aux personnes migrantes, et du caractère inacceptable du ‘‘monde comme il va’’. Point de vue d’un visionneur Le réalisateur prend le parti d’esthétiser totalement son film pour donner à voir les conditions de vie de ces hommes. Composés de plans en noir et blanc (sauf un), nous observons les lieux et ces hommes et les violences qu’ils subissent au gré des saisons, sans discours narratif. Point de vue d’un visionneur Quelques paroles viennent parfois renforcer les images, mais ce sont surtout des sons et une Formidable chronique. Les images sont parfois très impressionnantes tels ces deux malades en soins intensifs où seuls les deux visages émergent imperceptiblement au centre d’un océan d’écrans, de fils et d’appareils couverts de boutons émettant une multitude de sons inquiétants ; autre image : celle de ces minuscules prématurés disparaissant sous tubes et câbles de toutes sortes. La technique est omniprésente au sein de l’hôpital, mais le réalisateur a réussi à mon sens, à rendre l’équilibre que les équipes s’attachent à mettre en œuvre afin de ne pas perdre de vue les malades au milieu des procédures envahissantes. Fil rouge du film : des plans fixes sur le transport robotisé des armoires contenant les musique plus ou moins présente et lancinante qui créent une atmosphère particulière. Entre images poétiques et métaphoriques, le quotidien de ces hommes est montré de façon frontale et engagée. Le réalisateur réussit à sublimer ces hommes brisés dans un film militant et poétique à la fois et dont la forme fait toute son originalité et sa force. Sarah Doucet, Médiathèque d’Orléans Ce film a été sélectionné aux États généraux du film documentaire 2012, Lussas - www.lussasdoc.org plateaux repas, avec en fond sonore une voix qui répète inlassablement : ‘‘ Attention, transport automatique ’’, c’est 2001 l’odyssée d’un hôpital. Joël Gourgues, Bibliothèque de Nanterre Ce film a été sélectionné au FID 2011, Marseille - www.fidmarseille.org 15 Ein Neues Produkt de Harun Farocki Essence de la terre (L’) de Philippe Goyvaertz 2012 / 36’ / Allemagne 2010 / 90’ / France Harun Farocki Filmproduktion Pfarrstrasse 96 D-10317 Berlin Allemagne 49 30 553 36 43 (Fax) 49 30 577 94 019 [email protected] www.farocki-film.de Milune production 1 rue Jeanne d’Arc 92250 La Garenne Colombes 01 47 80 37 62 (Fax) 01 47 81 74 15 [email protected] Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Disponible pour les bibliothèques au Catalogue national - Bpi Synopsis Synopsis Ein neues Produkt est une plongée au sein de la société de consultants Quickborner Team (Hamburg), spécialisée dans la conception d’espaces de bureaux, à un moment où ses équipes sont en train d’élaborer un nouveau ‘‘produit’’. Au cours des dernières années, QT a toujours plaidé pour une forte indépendance des employés, la réduction des heures de bureau obligatoires et la suppression des espaces de travail fixes. Sur la base de leurs propres expériences, les consultants de QT travaillent à développer un outillage stratégique servant à promouvoir ce nouveau rapport au travail… pour le bien des employés, pensent-ils. Le film montre les conséquences sociales et environnementales du développement des agrocarburants au Guatemala. Un recruteur nous entraîne dans des petits villages où des petits agriculteurs, poussés par la faim et par la détérioration de leurs terres, doivent partir travailler dans les grandes plantations du pays. Dans le Petén, des paysans mayas, chassés de leur terre par l’avidité des multinationales, témoignent des méthodes violentes souvent employées. Mais la résistance s’organise et certaines communautés mayas développent un autre modèle économique, local et collectif, avec la culture du jatropha. Point de vue d’un visionneur Que voici un court-métrage bien fait ! Point de vue d’un visionneur Harun Farocki filme des consultants dopés à la langue managériale, créateurs de concepts On ne ressort pas indemne à la vision de ce film. L’exploitation de l’homme par l’homme : les risibles emprunts de brainstorming. Maquette, tableaux, croquis tous azimuts et langue imagée paysans travaillent du lundi au dimanche pour un salaire de misère, pas d’augmentation de sont au rendez-vous. salaire et conditions de travail effroyable. Ici la ‘‘culture d’entreprise’’ et ses ‘‘facteurs de succès’’ sont plus ‘‘holistiques’’ que ‘‘tayloristes’’ ; Les paysans nous expliquent comment le piège c’est refermé sur eux et les broie. Les ce qui compte est de limiter au maximum voire d’éliminer ce qui relève de l’individualité (et donc multinationales veulent produire 600 000 litres d’Ethanol par jour ! L’on apprend également qu’en du sujet) au profit de tout ce qui facilite la standardisation (l’objet généralisé). 2009 les Etats-Unis ont brûlé 138 millions de tonnes de maïs et dans le même temps 110 000 Nous avons compris : nous sommes entrés dans un langage, une langue d’experts mais enfants guatémaltèques sont morts de faim ! Scandale mondial qu’il fallait dénoncer ! malheureusement ce jargon loin de répondre à une esthétique, vise l’organisation du travail, la flexibilité toujours plus dominante. Ce langage n’est pas lettre morte ou coquille vide mais s’incarne Michèle Gautier, Médiathèque de Percy dans le ‘‘nouveau produit’’ qui n’autorise plus aucun espace privé dans la nouvelle organisation de travail où chaque poste est flexible. La conception de l’espace comme les rapports hiérarchiques sont emballés dans un packaging rhétorique qui suinte d’idéologie. Contrainte, coercition et, pointant le bout de son nez, l’aliénation. Isabelle Grimaud, Bibliothèque publique d’information Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org 16 Être là de Régis Sauder Fifi hurle de joie Fifi az khoshhali Zooze Mikeshad de Mitra Farahani 2012 / 84’ / France Shellac La Friche Belle de Mai 41 rue Jobin 13003 Marseille 04 95 04 95 92 (Fax) 08 26 42 10 23 [email protected] 2013 / 98’ / Etats-Unis Urban Distribution International 14 rue du 18 Août 93100 Montreuil 01 48 70 46 55 [email protected] www.urbandistrib.com Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Disponible pour les bibliothèques: Contacter directement le distributeur Synopsis Synopsis A la maison d’arrêt des Baumettes à Marseille, des psychiatres reçoivent des détenus devenus patients le temps de la consultation. Ils écoutent, eux parlent ou se taisent. Des infirmiers remplissent des piluliers bleus, alignés sur le gris de leur bureau. Plus loin, d’autres patients placent de petits fragments de mosaïques de toutes les couleurs dans le blanc onctueux d’une colle à bois. Les gardiens ouvrent et referment les lourdes portes des cellules, où attendent ces hommes. Nous sommes avec eux, le temps d’une chronique. Ensemble nous délimitons l’espace du soin, un espace unique, une enclave de liberté derrière les murs de la prison. Quand elle retrouve à Rome Bahman Mohassess, célèbre peintre iranien à l’oubli duquel le régime postrévolutionnaire a activement contribué, Mitra Faharani ignore qu’elle filmera les derniers mois de sa vie. La joie est pourtant au rendez-vous dans ce film. Malgré l’exil de cet homosexuel après la chute de Mossadegh, en 1954, une vitalité pasolinienne caractérise l’artiste et son travail. Rare toile à n’avoir pas été détruite de ses propres mains, Fifi hurle de joie, accrochée dans sa chambre d’hôtel, résume cette combinaison de truculence et de désespoir. ‘‘On construisit et on détruisit, pour ne laisser au monde qu’une triste chanson’’ : le vers de Marino Marini dicté à la réalisatrice n’est que l’une des injonctions ludiques, parfois explosives, qui émaillent leur relation aussi fragile que touchante, Mohassess traitant le film en cours comme un autoportrait qu’il pourrait détruire à tout moment. En lui faisant rencontrer deux mécènes qui lui commandent une toile, Faharani joue les Balzac car l’entreprise a tout du Chef-d’oeuvre inconnu. Comme le reste du commentaire off, cette référence littéraire fait office de sas indispensable entre la forme a priori familière du portrait filmé et la violence crue, sidérante, qui l’a brutalement laissé inachevé. (Charlotte Garson, catalogue du festival cinéma du Réel 2013.) Point de vue d’un visionneur Porte qui claque, son des verrous, barbelés, appel des prisonniers, cris, saleté, rats, nous sommes à la prison des Beaumettes au centre médical SMPR, en plongée dans le quotidien des psychiatres et soignants. A travers les entretiens avec les prisonniers, les soins apportés, on découvre la souffrance et l’angoisse liées à la vie carcérale, sa violence extrême et la peur qui en découle. Tentative de suicide, automutilation, humiliation sont le quotidien. Qu’est ce que la psychiatrie en prison ? Être dans le soin ? Mais comment soigner et que soigner ? Point de vue d’un visionneur Les soignants écoutent, tentent d’alléger la souffrance, de rendre l’insupportable supportable. Chef d’œuvre. Le portrait de ce mystérieux peintre misanthrope est d’une grande profondeur et Travailler en prison c’est accepter l’idée même de prison. Et pourtant le film s’attache à nous tient en haleine jusqu’aux dernières minutes. Sa réalisation est impeccable. Je le recommande montrer l’absurdité de ce système inhumain qui met en prison des personnes qui auraient surtout vivement. besoin de soin psychiatrique. Chacun raconte son histoire personnelle et familiale qui les a mené sans surprise en prison, une prison qui n’apportera, sans surprise, aucune réponse, aucune Mathieu Eveillard, Bibliothèque de Bain de Bretagne solution. Très beau film, très sensible, le noir et blanc accentue la dureté de l’espace mais apporte aussi la sensation d’un environnement lointain et imaginaire, pourtant très réel. Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org Anne Lagune , Bibliothèque de la Cité de l’Architecture, Paris Ce film a été sélectionné au FID 2012, Marseille - www.fidmarseille.org Ce film a reçu la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam en 2011 17 Forêt aux esprits (La) Forest of the dancing spirits de Linda Västrik Gosse (Le) de Louise Jaillette 2011 / 37’ / France 2012 / 104’ / Suède La Femis 6 rue Francoeur 75018 Paris 01 53 41 21 16 (Fax) 01 53 41 02 80 [email protected] Eyesteelfilm Distribution 7095, rue Marconi, Suite 201, Montréal (Québec) H2S 3K4 CANADA Prochainement disponible pour les bibliothèques au Catalogue national - Bpi Disponible pour les bibliothèques au Catalogue national - Bpi Synopsis Synopsis La caméra nous embarque pour un voyage au cœur de la République démocratique du Congo, où nous sont montrées les croyances et les mœurs et coutumes d’une tribu de pygmées, les Aka. Après avoir décrit collectivement la vie quotidienne dans le village - cueillette, chasse à l’anguille, récolte du miel sauvage, le film s’attarde sur leurs conditions de vie. La domination dont ils sont victimes et la crainte de devoir disparaître du fait de la déforestation grandissante sont mis en avant par la réalisatrice. On s’étonne de leurs rites de mutilation - ils taillent les dents des jeunes enfants en forme conique, signe de courage et symbole esthétique - mais aussi de leur croyance dans la sorcellerie et dans leur dieu omniprésent, Komba. Le film se recentre ensuite sur les femmes du village et sur les rituels qu’elles effectuent pour invoquer les esprits dansants (Mokondi). La dernière partie du film s’attarde sur une jeune femme du village, Ayaka, ayant perdu son premier enfant et qui perd son 2e nourrisson. Les superstitions des pygmées sont nombreuses, notamment vis-à-vis des morts nés. On fait appel à un sorcier pour connaître les raisons de cette succession de morts subites et la séparation du couple mettra un terme aux naissances tragiques successives. Thibaut est arrivé au seuil de l’âge adulte. S’il a encore un peu l’air d’un enfant, il se déplace avec l’assurance d’un jeune homme autour de la ferme de son père. Mais le travail physique ne comble pas toutes les envies qui s’éveillent en lui. Racontée avec talent, ne laissant aucune place aux adultes, cette histoire initiatique exprime merveilleusement l’appréhension de devenir une grande personne. Point de vue d’un visionneur Ce film est passionnant du début à la fin : la caméra filme au plus près ces habitants et le lien de complicité entre les villageois et la réalisatrice est perceptible dans les images qu’elle a pu récupérer. Le documentaire est maitrisé, et montre sans voyeurisme les coutumes et croyances de ce peuple de pygmées, en danger face au gouvernement, qui cherche à démanteler le village Point de vue d’un visionneur A la fois chronique du monde rural et portrait d’adolescents, ce très joli documentaire parvient à trouver une certaine harmonie. La réalisatrice arrive à capter des moments d’intimité très naturels grâce à la distance mise entre les acteurs et la camera. Le jeune personnage principal montre une certaine lucidité lorsqu’il évoque les conditions du métier d’agriculteur de nos jours. Ce regard sur la dure réalité du milieu rural est ici atténué par les moments passés avec sa jeune amie. La confrontation entre ces deux adolescents que tout semble opposer est assez touchante et donne tout son charme ce documentaire. Pierre-Emmanuel Flori, Médiathèque d’Ajaccio Ce film a été sélectionné aux États généraux du film documentaire 2012, Lussas pour y faire passer une route. Un très bon film ethnographique pour appréhender cette culture et cette ethnie. Je le recommande chaudement. Charlène Ferrand, Médiathèque Gérard Billy de Lagny-sur-Marne 18 Hamou Béya, pêcheurs de sable d’Andrey Samoute Diarra Héros sans visage de Mary Jimenez 2012 / 61’ / Belgique 2012 / 72’ / France, Mali WIP (Wallonie image production) 16-17 quai des Ardennes B-4020 Liège - Belgique 00 32 4 340 10 40 (Fax) 00 32 4 340 10 41 [email protected] La SMAC 79 bis avenue de la Libération 33700 Mérignac 05 56 47 46 11 [email protected] Prochainement disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Prochainement disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Synopsis Synopsis Venus de la région de Mopti et réputés pour la pêche, les Bozos détiennent tous les secrets des eaux du fleuve. Ils ont une connexion avec les esprits qui leur permet d’extraire le sable du fleuve. À travers Gala, nous découvrons le chemin du sable dans la vie des Maliens et prenons conscience des enjeux environnementaux et socio-économiques liés à l’extraction du sable dans le fleuve Niger. Bruxelles, église du Béguinage : des migrants organisent une grève de la faim pour obtenir des papiers. Un homme meurt. Tunisie, frontière libyenne, camp de Choucha. À l’aide des films enregistrés sur leur téléphone, des réfugiés racontent l’horreur de la traversée du Sahara vers le Nord. Liège, dans un centre pour réfugiés, un homme raconte sa traversée de la Méditerranée sur une chambre à air. Trois moments d’une guerre pour survivre. Inéluctable. Sans fin. Point de vue d’un visionneur Film fort d’une grande beauté formelle dont la narration ferait penser parfois à celle d’un conte africain notamment lors des séquences de la visite au village natal. On garde à l’esprit longtemps après le film ses images belles mais terribles de ces pêcheurs condamnés à un travail de forçat toujours en relation avec le fleuve mais tournant le dos à leur activité traditionnelle qui faisait leur spécificité et d’où ils tiraient également leur fierté d’hommes libres. Un très beau film ! Point de vue d’un visionneur Avec Héros dans visage, Mary Jimenez signe un nouveau documentaire engagé, qui aborde avec humanisme la question des réfugiés et des sans-papiers. Ce film en trois parties a été réalisé dans le cadre de l’Atelier de production ‘‘Dérives’’ dirigé par Jean-Pierre et Luc Dardenne. Ce documentaire tire sa force et son originalité dans la manière dont l’auteur cherche à représenter la part d’invisible inhérente à la situation des réfugiés clandestins qu’elle a rencontrés. Gilles Barthelemy, Bibliothèque départementale du Territoire de Belfort Ce film a été sélectionné au Festival Jean Rouch 2012 - comitedufilmethnographique.com Dans le premier volet de ce triptyque, elle rend hommage à l’homme ‘‘sans visage’’ décédé lors d’une grève de la faim. Dans les deux autres volets, elle recueille les témoignages des réfugiés racontant les souffrances endurées pour franchir les frontières. Les procédés cinématographiques visuels et sonores englobant les récits des migrants, parviennent à révéler cette fraction indicible de leurs douleurs et de leurs espoirs, ainsi que leur dimension ‘‘héroïque’’. Claire Schneider, Médiathèque du Musée du quai Branly Ce film a été sélectionné aux États généraux du film documentaire 2012, Lussas - 19 Hiver nomade de Manuel Von Stürler Ici on noie les Algériens, 17 octobre 1961 de Yasmina Adi 2012 / 85’ / Suisse 2011 / 115’ / France Louise Productions 60 avenue de France CH-1004 Lausanne Suisse 41 21 624 6116 [email protected] www.louiseproductions.ch Shellac La Friche Belle de Mai 41 rue Jobin - 13003 Marseille 04 95 04 95 92 (Fax) 08 26 42 10 23 www.shellac-altern.org Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC et à l’Adav Synopsis Synopsis Pascal et Carole, en compagnie de trois ânes et de quatre chiens guident 800 moutons sur un parcours de 600 kilomètres en passant sur des terrains enneigés, entre des routes à grande circulation, des villages accueillants, des propriétés privées farouchement défendues. Cet environnement est extrêmement dur mais, pour les deux bergers ainsi que pour le spectateur, cette aventure moderne est fascinante. À l’appel du Front de Libération Nationale (FLN), des milliers d’Algériens venus de Paris et de toute la région parisienne, défilent, le 17 octobre 1961, contre le couvre-feu qui leur est imposé. Cette manifestation pacifique sera très sévèrement réprimée par les forces de l’ordre. 50 ans après, la cinéaste met en lumière une vérité encore taboue. Mêlant témoignages et archives inédites, histoire et mémoire, passé et présent, le film retrace les différentes étapes de ces événements, et révèle la stratégie et les méthodes mises en place au plus haut niveau de l’État : manipulation de l’opinion publique, récusation systématique de toutes les accusations, verrouillage de l’information afin d’empêcher les enquêtes… Point de vue d’un visionneur Par son côté western en Suisse romande (vastes étendues, milieu naturel hostile, vie rude où un feu, à côté de la tente le soir, est une source infinie de petits bonheurs et réconforts) par la façon dont sont distillés avec parcimonie, au fil des jours, des éléments informatifs sur leur travail (comme l’explication de leur mission confiée à une passante), sur l’évolution de leur métier (exercé depuis 32 ans), sur les liens entre Pascal et Carole, faits d’ échanges de propos souvent acerbes, ce film est une belle découverte sur les relations humaines, le rapport entre l’homme et les animaux au contact de la nature (paysages et animaux) avec quelques moments d’humour (huitres et bûches savourés dans la neige) sans aucun passéisme ni prise de position pour la défense du dur métier de berger. Les faits sont là. Brigitte Luche, Médiathèque départementale du nord Point de vue d’un visionneur Dans sa volonté de restaurer les faits historiques, Yasmina Adi a fait un véritable travail de fourmi pour déterrer toutes sortes de documents : articles de presse, actualités télévisées et radiophoniques, photos inédites. Les témoignages captés le plus souvent en arabe, bénéficiant de la proximité culturelle de la réalisatrice qui dépasse ainsi les non-dits de la pudeur et de la douleur, profitant sans doute aussi de la relation d’une femme s’entretenant avec les femmes des hommes disparus, sont bouleversants. Et les commentaires des journalistes ou hommes politiques français de l’époque (amalgame permanent entre musulmans et algériens) font froid dans le dos ! Patricia Tartas, Bibliothèque de Saint-Loubès 20 Invisibles (Les) de Sébastien Lifshitz Jaurès de Vincent Dieutre 2012 / 115’ / France 2012 / 83’ / France AD VITAM Deborah AUMARD-UNGER 71 rue de la Fontaine au Roi 75011 Paris 01 46 34 71 82 [email protected] www.advitamdistribution.com La Huit production 218 bis rue de Charenton 75012 Paris Tel : 01 53 44 70 88 Fax : 01 43 43 75 33 [email protected] Disponible pour les bibliothèques au Catalogue national - Bpi Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis Des hommes et des femmes, nés dans l’entre-deux-guerres. Ils n’ont aucun point commun sinon d’être homosexuels et d’avoir choisi de le vivre au grand jour, à une époque où la société les rejetait. Ils ont aimé, lutté, désiré, fait l’amour. Aujourd’hui, ils racontent ce que fut cette vie insoumise, partagée entre la volonté de rester des gens comme les autres et l’obligation de s’inventer une liberté pour s’épanouir. Ils n’ont eu peur de rien. ‘‘Elle est venue voir. Je n’ai aucune photo de Simon à lui montrer, aucune trace que ces plans volés, pris des fenêtres de chez lui, du côté du métro Jaurès : le canal, les voitures, la vie de quartier et cette poignée de réfugiés afghans confinés sous la voûte Lafayette… Alors, Elle visionne avec moi, Elle m’interroge, nous voyons défiler les saisons de cette dernière année, de ma vie avec Simon, les derniers mois du combat harassant des réfugiés pour trouver une place ici, à Paris. Bien sûr, tout est fini, campement et histoire d’amour, mais Elle et moi savons désormais que, l’air de rien, le monde entier en a été légèrement… transformé.’’ (Vincent Dieutre) Point de vue d’un visionneur Ces sept portraits de couples et de célibataires entrelacent les histoires d’amour de toute une vie. Ce regard rétrospectif prend des allures de symphonie pastorale, dans laquelle la lumière et la nature omniprésente, créent une chaleur et une forme de ‘’plain-pied’’ avec chacun. Tantôt graves, tantôt anecdotiques, apaisés ou au contraire passionnés, ces témoignages rendent compte de l’épaisseur amoureuse de toute une vie, d’un passé toujours brillant, qui est aussi un plaidoyer pour une vie débarrassée des entraves sociales en matière de sexualité. Lifschitz présente des invisibles mais également des figures de la lutte visible pour la reconnaissance des droits des homosexuels. Le Mouvement de libération des femmes (MLF) ou le Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) ont en effet joué un rôle déterminant dans l’évolution du regard sur ces minorités, mais ont également bouleversé la vie de leurs militants. Julien Farenc, Bibliothèque nationale de France Ce film a été sélectionné aux États généraux du film documentaire 2012, Lussas - Point de vue d’un visionneur Tout le film est un hommage de Vincent Dieutre à Simon, aux mois passés avec Simon, qui fut son amant. Pendant tout ce temps, la caméra du réalisateur a enregistré la vie qui passait devant la fenêtre de l’appartement de ce dernier, à Paris, station de métro Jaurès. De là, on a devant soi une vue ‘‘en coupe’’ sur la société, comme il dit, avec en haut le métro aérien, en-dessous le flot des voitures, et en-dessous encore les bords du canal où campaient des réfugiés afghans. Le dispositif du film est simplissime. C’est une conversation entre Dieutre et Eva Truffaut dans un studio d’enregistrement. Le parallélisme entre l’histoire d’un amour et l’histoire des Afghans fonctionne parce qu’il est esquissé avec discrétion et prudence : destins insaisissables, où l’Autre passe puis disparaît. Restent des preuves d’amour et des souvenirs précieux faits de petits détails - comme on se souvient du temps passé chez quelqu’un où l’on se sentait bien par ce qu’on voyait à travers sa fenêtre. Un cinéma limpide, frugal, lyrique. Alain Carou, Bibliothèque nationale de France Ce film a été sélectionné aux États généraux du film documentaire 2012, Lussas - 21 Jour du mineur (Le) de Gaël Mocaër Kelly de Stéphanie Regnier 2012 / 92’ / France 2013 / 61’ / France Eaux vives production Emmanuel Faucillon 8 rue godillot - 93400 St Ouen [email protected] +33 0 174 734 473 / +33 0 645 742 045 Survivance 189 avenue Gambetta 75020 Paris 01 43 64 89 97 www.survivance.net Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Disponible pour les bibliothèques: Contacter directement le producteur Synopsis Synopsis 2011 dans la campagne ukrainienne. Une cérémonie aux allures de kermesse, désuète, amusante. Puis très vite la violence d’un univers carcéral où chacun trouve refuge derrière un numéro de matricule, comme un porte-bonheur qui, peut-être, permettra de survivre au chaos. Une plongée dans les entrailles de la terre qui dévore ses enfants en même temps qu’elle les nourrit, les réchauffe et les éclaire. On a du mal à croire que de ce monde étriqué, oppressant, sans air, sans lumière et sans espace, envahi de métal, de poussière et d’hommes rampants, courbés en deux, puisse sortir quelque chose qui ait à voir avec la lumière. À portée de regard, l’Europe se profile comme une entité floue. Elle reste inatteignable pour Kelly qui l’observe avec rage. Devant les lignes de crête que dessine le relief de la côte espagnole, s’étale une langue de mer sur laquelle passent les bateaux du monde. Kelly est en suspens, entre trois continents, trois langues et trois mondes. Devant la caméra, elle rejoue son destin : sa vie sage au Pérou, sa vie clandestine en Guyane française, la famille, la débrouille, le sexe et la prostitution ; puis son présent figé au Maroc… Point de vue d’un visionneur Point de vue d’un visionneur Portrait attachant d’une tranche de vie passée à lutter à toute fin pour émigrer vers la France Ce film se collete à un sujet plutôt abrupt et peu séduisant, le travail quotidien de mineurs rejoindre la mère. ukrainiens. Gaël Mocaër prend le parti d’accompagner jusque dans les tréfonds de la mine les Tranches de vie imbriquées dans le port de Tanger. L’attente est palpable, le suspens quant à la ouvriers qu’il filme. Il donne à voir un ressenti lorsqu’il filme leurs pas dans l’eau, les parois destination de la jeune femme est maintenu jusqu’au bout du film. des galeries, leur marche fastidieuse au fond de la mine, et laisse voir ses propres difficultés Une histoire de femme sur les difficultés pour rejoindre le pays convoité servie par une caméra quand il doit avancer à genoux. Les mineurs qui le guident, lui expliquant leur travail, l’interpellent pleine de fraicheur. régulièrement, se perdent en conjectures quant à sa présence à leurs côtés, évoquent des poncifs sur les français, rendant ainsi le rapport filmé/filmant tangible. Laurence Bourdon, Médiathèque Astrolabe, à Melun Sans faire le portrait d’un mineur en particulier, Gaël Mocaër parvient à rendre compte du danger qu’ils encourent, de leurs désaccords, de la rudesse du climat et fait de sa caméra le porte-voix de leurs réflexions sur leurs conditions de travail déplorables. Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org Ce film a reçu la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam en 2012 Le film restitue aussi l’atmosphère d’enfermement qui règne jusque dans les vestiaires au moment du rituel de la douche. Tourné sur plusieurs saisons, ce documentaire n’est pas filmé uniquement sous terre, mais s’ouvre sur une captation colorée de la fête nationale des mineurs, héritée de l’Union soviétique, et se clôt sur une cérémonie désuète de remise de médailles, récompense dérisoire pour un labeur où le risque de mort est présent chaque jour. Il faut souligner le véritable engagement de la part de l’auteur, qui fait de ce film un témoignage rare et sensible sur un sujet peu engageant ! Elise Girard, Bibliothèque de la Cinémathèque française 22 Laurent Vicomte Entretemps de Avril Tembouret Leviathan de Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel 2012 / 64’ / France 2012 / 87’ / France Fraguacine AndrKanari Films 45-47 rue d’Hauteville 75010 Paris 01 40 22 01 81 (Fax) 01 40 22 04 62 [email protected] www.kanarifilms.fr Arrête ton cinéma 24 quincy street Ma 02138 Cambridge Angleterre Disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis Laurent Vicomte est sans doute l’auteur de bande dessinée le plus lent à l’ouvrage. Pendant quinze ans, ses lecteurs ont espéré qu’il publie le tome 2 de la série ‘’Sasmira’’, devenu l’un des albums les plus attendus de la bande dessinée franco-belge. Derrière ce long silence éditorial se cache un artiste complexe, épris d’exigence. Ce film est le résultat de huit ans de tournage aux côtés de Laurent Vicomte. Huit années à le filmer sans savoir si cet album allait sortir un jour, huit années portées par une seule question : jusqu’à quel point un artiste en quête d’une forme d’absolu peut-il tenir tête au réel ? Tourné à bord d’un bateau de pêche industrielle, sur une douzaine de petites caméras numériques, ce documentaire d’une audace formelle ahurissante propose une immersion sensorielle, ou plutôt viscérale, dans les entrailles labyrinthiques du navire. Point de vue d’un visionneur Leviathan est un film sans parole ni musique, qui cultive une approche très plasticienne de l’image. Le résultat ressemble à une forme expressionniste de cinéma documentaire, puisque les réalisateurs enseignants en anthropologie visuelle au Sensory Ethnography Lab de l’Université Point de vue d’un visionneur Ce documentaire nous emmène de la Bretagne à Nîmes dans l’univers de Laurent Vicomte, auteur de BD totalement dans sa bulle ! La force du film provient de la durée de ce tournage, ces 8 ans qui ont transformé le réalisateur qui passe du statut de fan de à celui d’ami et confident, c’est une aventure de vie parallèle entre ces deux hommes (relation de travail et d’amitié). Puis avec le changement d’éditeur, arrive le 3ème compère : Claude Pelet pour accélérer le rythme de travail et passer du story board à l’ancrage ! son nègre en quelque sorte. Film sur un artiste et ses tourments face à la création, portrait d’un homme pour qui le temps ne compte pas, il recherche la perfection. Paradoxe de l’exécution plutôt rapide d’une BD en général, lui va s’acharner des heures sur le plissé d’une robe ! Laurent Vicomte prend le temps de vivre, il se disperse dans son travail, il est dans son monde. Le film avance chronologiquement et montre l’évolution de cet artiste, de celui qui le filme et de celui qui exécute, rarement on assiste à de tels parcours de vie liés à une bande dessinée qui s’élève au rang d’une œuvre d’art. Il y a de l’émotion et même du suspens : l’album finira-t-il par exister ? oui, et le tome 3 ? de Harvard cherchent moins à montrer qu’à faire ressentir en pratiquant ce qu’ils appellent ‘’l’ethnographie sensible’’. Le voyage est donc dominé par le bruit assourdissant des machines, les voix incompréhensibles des hommes, le vent sur les micros, le mouvement de la mer, les mouvements désespérés des poissons et de leurs têtes tranchées jetées sur le pont, les gestes des marins filmés dans le plus grand désordre. Si le Léviathan est dans la mythologie phénicienne le monstre du chaos primitif, ce voyage en immersion dans la matière nous font comprendre à quel point le monstre est bien ce chalutier et les hommes qui le servent en pratiquant une pêche dévastatrice. Car comme les réalisateurs l’expliquent en interview, l’Homme est la seule espèce qui ne se considère pas comme animale. Castaing-Taylor & Paravel ont voulu faire ressentir la violence et le vacarme de la pêche en hautemer, loin de Moby Dick, loin de toute épopée. Ils ont également voulu éviter toute forme narrative qui nous expliquerait la pêche de manière didactique, éviter aussi tout message directement environnementaliste sur le thème ‘’des dangers qui pèsent sur la ressource halieutique’’. Finalement tous ses aspects sont traités et le film nourrit une réflexion d’ordre plus essentialiste sur la place de l’Homme. Sa forme déstabilise le spectateur et le pousse à travailler la question Sylvie Berthon, Bibliothèque de Vincennes du point de vue documentaire. Julien Farenc, Bibliothèque nationale de France 23 Libraire de Belfast (Le) d’Alessandra Celesia Main au-dessus du niveau du cœur (La) de Gaelle Komar 2012 / 54’ / France, Royaume-Uni 2011 / 76’ / Belgique Zeugma films 7 rue Ganneron 75018 Paris 01 43 87 00 54 (Fax) 01 43 87 34 72 [email protected] WIP (Wallonie image production) 16-17 quai des Ardennes B-4020 Liège - Belgique 00 32 4 340 10 40 (Fax) 00 32 4 340 10 41 [email protected] Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Disponible pour les bibliothèques au Catalogue national - Bpi Synopsis Synopsis Un libraire sans librairie, un rappeur couvert de cicatrices, un punk dyslexique amateur d’opéra, une chanteuse adepte de x-factor, un matelas trop grand pour le lit d’antan, une énième alerte à la bombe... Le Libraire de Belfast a construit son arche sur les échafaudages de sa petite maison en briques, où des centaines de volumes invendus racontent le naufrage d’une ville. John Clancy cherche un nouveau chemin dans les pages jaunies par le temps et les cigarettes consommées sans modération. À l’aube, les animaux pénètrent par centaines dans l’abattoir. Des hommes les réceptionnent, la mise à mort est la première étape de leur transformation. La chaîne, une fois alimentée, imprime le rythme de travail : la nature animale, comme le savoir-faire de l’ouvrier, sont soumis à la cadence. De la bête à la viande, du systématisme industriel aux produits conditionnés, comment se détermine notre consommation ? Comment un mode de production détermine-t-il notre culture, nos aspirations ; pour quelle marchandise et pour quelle humanité ? Point de vue d’un visionneur Point de vue d’un visionneur Ces gens ordinaires qui habitent Belfast et qui se retrouvent en marge de la société à cause Ce film est percutant pour son approche esthétique et le propos qu’il cherche à véhiculer : d’un capitalisme sauvage, nous les écoutons dire leurs rêves (les deux frères et la jeune l’industrialisation au détriment des hommes et des bêtes. Le film démontre la possibilité pour chanteuse), le libraire obligé de mettre la clé sous la porte, nous parle de ses livres ‘‘et bien toi, l’industrie agro-alimentaire de faire des bénéfices grâce à la mécanisation de toutes les tâches - tu es bien arrangé !... ‘‘, il répare amoureusement le dos du livre. Image émouvante de ce libraire que les travailleurs ne désirent plus faire, et ceci pour des raisons médicales ou tout simplement lisant Bambi. Ce film propose aussi une vision de l’Irlande du Nord par le biais de ces jeunes par manque de motivation pour un univers de travail difficilement supportable. adultes nourris d’espoirs, surtout d’illusions, dans une société qui se referme sur elle-même. On observe dans ce documentaire le cynisme des dirigeants et le travail difficile et ingrat des ouvriers en abattoir (difficultés physiques et psychologiques). Michèle Gautier, Médiathèque de Percy Le spectateur n’entend pas la parole des ouvriers mais il voit à chaque instant ce que les travailleurs voient quotidiennement et il peut ressentir une véritable empathie pour eux. Ce film a été sélectionné aux États généraux du film documentaire 2012, Lussas Ce film a reçu la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam en 2009 Montrer que l’on cherche à remplacer aujourd’hui les ouvriers, qui font des tâches que les machines n’étaient pas capables de faire jusqu’à maintenant, rend compte d’un profond désintérêt pour le sort des employés de ce secteur autant que pour les bêtes qu’ils abattent. En bref, on abat les bêtes comme on abat les hommes. Charlène Ferrand, Bibliothèque de Lagny-sur-Marne 24 Man Who Have Invented Himself - Duane Michals (The) de Camille Guichard Matthew’s laws de Marc Schmidt 2012 / 70’ / Pays-Bas 2012 / 85’ / France Autlook Filmsales [email protected] Trappelgasse 4/17 A - 1040 Vienna +43 676 900 3771 www.autlookfilms.com Terra Luna Films 2 villa georgina 75020 paris 06 62 11 83 39 [email protected] Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Prochainement disponible à l’Adav Synopsis Synopsis Duane Michals est un jeune homme de 80 ans, plein d’appétit et d’une grande liberté d’esprit. Son enthousiasme est contagieux, ce film est à son image. Grand photographe américain, internationalement reconnu, il a marqué la photographie contemporaine par ses séquences photographiques où il écrit directement sur les tirages et nous raconte une histoire. Dans ce film, Duane revient sur trois lieux qui l’ont marqué : Pittsburgh, ville phare de l’aciérie, ville de son enfance et de ses premières découvertes et blessures ; New York, ville essentielle, au cœur de sa création ; et enfin la campagne de Cambridge au nord de l’Etat de New York. Matthew, affecté par des troubles autistiques, cherche désespérément à mettre de l’ordre dans le chaos qui l’entoure. Sa maison est son monde. Là, il trouve paix et équilibre. Mais lorsqu’il est obligé d’entrer en contact avec le monde extérieur, des confrontations explosives peuvent avoir lieu. Le cinéaste, son ami d’enfance, le filme avec un regard en même temps distant et complice, déclenchant des conséquences les plus extrêmes. Point de vue d’un visionneur Point de vue d’un visionneur Mathias est un trentenaire autiste. Il habite seul un appartement où il a entrepris d’effectuer des Le film, qui débute sous les auspices de Magritte et du Blow up d’Antonioni, est un portrait et menacent de l’expulser ne réussit pas à le détourner de cette obsession. Celle-ci prend donc très réussi, extrêmement riche et vivant, de Duane Michals. En accord avec la personnalité du photographe, il oscille entre pure fantaisie, humour et gravité. Il avance tel un work in progress dans la découverte de l’homme et de son œuvre et nous fait comprendre à quel point les deux sont liés. Duane Michals y expose avec générosité et beaucoup d’humour les grandes lignes de son travail et son processus créatif. Conscient d’être parvenu au soir de sa vie, il s’y expose aussi lui-même, intimement, en homme libre de toute contingence sociale qui sut vivre en accord avec sa nature profonde. travaux sur la tuyauterie sans autorisation. Que les gestionnaires de l’immeuble le lui interdisent un tour fatal. Ce ne sont ni l’intelligence ni la lucidité qui font défaut à Mathias, tout au contraire. Victime de son esprit de système (celui-là même qui lui a fait concevoir un système de calendrier tout personnel, censément plus commode mais maîtrisé par lui seul), il refuse de transiger avec la société et les règles que celle-ci entend lui imposer, et à exprimer sa révolte avec violence. Et il est si lucide quant à l’impasse où cela le conduit qu’il est travaillé par le désir du suicide. Le film se termine par la nouvelle de la mort qu’il s’est donnée. Les lois de Matthias nous fait pénétrer profondément dans le monde d’un homme dont les Catherine Bourguet, Vidéothèque de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris la Villette raisons sont définitivement inconciliables avec celles du monde. Ni les dispositifs de médiation ni les institutions spécialisées ne manquent pour prendre Mathias en charge, mais ils ne sauraient lui rendre service. Au contraire, en se mettant à son écoute avec patience avec une sympathie discrète mais réelle, le réalisateur le traite en égal et semble concourir pendant un moment à un rééquilibrage précaire de sa relation au monde. La caméra place Mathias dans une situation de retour sur lui-même difficile mais enrichissante. Un portrait bouleversant d’humanité. Alain Carou, Bibliothèque nationale de France 25 Mbëkk mi, le souffle de l’océan de Sophie Bachelier Méditerranées d’Olivier Py 2011 / 32’ / France 2012 / 55’ / France Sombrero productions 103 boulevard Richard Lenoir 75011 Paris 01 55 28 00 00 (Fax) 01 55 28 07 60 [email protected] www.sombrero.fr [email protected] www.sophiebachelier.com Prochainement disponible à l’Adav Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis Deux mots wolof qui évoquent l’émigration clandestine. L’expression claque telles ces pirogues qui se cognent aux vagues de l’océan et se fracassent souvent au bout de leur errance. Mais Mbëkk mi, c’est avant tout le refus de se résigner aux coups meurtriers du destin. Si ces jeunes Sénégalais dans la force de l’âge affrontent mille périls, c’est dans l’espoir d’une vie meilleure. Que se passe-t-il de l’autre côté du désastre ? Les damnés de la mer laissent derrière eux des êtres chers. Des épouses. Des mères. Ce sont leurs voix singulières que ce documentaire donne à entendre. Dans l’intimité d’un face à face dépouillé, elles livrent une parole bouleversante de retenue. Comment montrer l’Histoire ? Comment parler d’un souvenir aussi vibrant que la pellicule Super 8 sur lequel il est inscrit ? Lorsque la mère d’Olivier Py achète en 1961 une caméra Super 8, elle commence par filmer la mer puis tourne l’appareil sur sa famille. Ces êtres chers, elle les maintient toujours dans le cadre de l’objectif comme pour les préserver de l’Histoire qui se joue en hors-champ. Le réalisateur se souvient de son origine pied-noir, des affrontements, des voitures plastiquées, de la mer - et cette mère également - douce et vaillante qui soutenait leur famille rattrapée par l’Histoire et les ‘‘événements d’Algérie’’. Point de vue d’un visionneur Point de vue d’un visionneur Poème visuel construit à partir d’archives familiales en super 8 tirées de l’oubli après plus de A cause d’une situation économique désastreuse, un océan qui n’offre plus de poissons, la pêche 35 ans de silence et de la voix off d’Olivier Py qui, dans une longue mélopée, analyse, revit et étant une des activités principales, nombreux sont les hommes qui décident de quitter le pays interprète les images, Méditerranées est à la fois une méditation sur le destin d’une famille et pour rejoindre l’Espagne en pirogue. Certains n’arrivent jamais à destination, engloutis par les d’une génération (les pieds noirs) ainsi qu’une quête de soi, du rapport de l’artiste à la mer, à sa flots, d’autres atteignent le territoire espagnol mais peinent à travailler ou se font emprisonner mère et à sa passion, le théâtre. car clandestins. Olivier Py décèle les failles des siens par le filtre des variations et modifications affectant la mère Face à la caméra, filmées en plan fixe et en noir et blanc, ces femmes, mères, sœurs ou épouses, (le changement de la couleur des cheveux, entre autres) ou ce quelque chose qui souffre dès racontent comment elles doivent faire face à l’absence de ceux qui rapportaient les subsides pour l’enfance qui ‘‘ne peut être rien d’autre que l’héritage d’une guerre et le désarroi de mon père’’. la famille, l’inquiétude ou le deuil. Certaines ont réussi à dissuader leurs proches, cette aventure Film autobiographique où la littérarité est assumée par le réalisateur, Méditerranées donne à voir étant le plus souvent synonyme de drame. cette obscure clarté de l’amour d’un fils pour sa mère, l’attachement au père et le lien indéfectible Les paroles sont posées, livrées sans pathos et toutes ces femmes expriment une dignité qu’elles avec Mare Nostrum, mer et langue communes à tous les peuples et à toutes les terres au milieu souhaitent conserver malgré tout. Pour elles, ce témoignage filmé est un moyen de nous alarmer desquelles elle apporte son flot poétique et vivant. toujours plus sur cette situation dramatique. Par ailleurs comme toute autobiographie le film pose les jalons d’un destin personnel et la figure Un film sobre et important. d’Olivier Py (dramaturge, écrivain, metteur en scène, directeur du festival d’Avignon depuis 2012) s’y construit tel un puzzle qui demeurera incomplet avec ses zones d’ombre, ses contradictions, Sarah Doucet, Médiathèque d’Orléans ses incertitudes et ce pour notre plus grand plaisir. Isabelle Grimaud, Bibliothèque publique d’information Ce film a été sélectionné aux États généraux du film documentaire 2012, Lussas - 26 Nuit remue (La) de Bijan Anquetil Orlan et la chair se fait verbe de Fanny Dal Magro 2012 / 45’ / France 2012 / 52’ / France GREC (Groupe de recherche et d’essais cinématographiques) 14 rue Alexandre Parodi 75010 Paris 01 44 89 99 99 (Fax) 01 44 89 99 94 [email protected] Mosaïque Films Merryl Roche 9 rue du Château d’Eau 75010 Paris 01 42 71 17 90 (Fax) 01 42 39 23 81 distribution@mosaïque-films.com Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Synopsis Synopsis La Nuit remue montre ce qui se passe parfois la nuit tombée autour d’un feu de fortune allumé au cœur de nos villes. Un film sur les passagers de nuit de l’Europe. Sur une jeunesse afghane qui se vit dans l’exil et qui, clandestinement, écrit son histoire. Avec des actes, des mots et des téléphones portables. Une artiste plasticienne, en l’occurrence Orlan, retrace son parcours, de ses pulsions de mort à sa réincarnation en Sainte Thérèse. C’est avec entrain qu’elle joue l’historienne biographe, partageant avec son public idées et sentiments, le tout dans un déluge d’anecdotes et de commentaires qui préservent radicalement de l’ennui. Radicalement, le mot est bien adapté au contexte, car rien n’est mièvre ni banal dans cette vie où le corps et la chair tiennent le premier rôle. Rien n’est pesant non plus dans le film, car l’humour s’invite plus d’une fois au banquet et le choix d’un dispositif ludique de présentation des ‘‘chapitres’’ de ce roman d’une vie favorise la décontraction. Spectateurs, entrez-y, voyez et écoutez : l’oeuvre impressionne mais ne mord pas. Point de vue d’un visionneur Un film sobre, chaleureux et original dans son approche sur un sujet difficile. Le réalisateur filme ces deux jeunes hommes respectueusement, sans jamais dramatiser leurs paroles. Il laisse se dérouler le récit de leur vie et de l’exil tout en captant les silences, les visages où la fatigue apparaît progressivement. Cette parenthèse qu’est la nuit crée une intimité qui donne toute sa force au film. Le réalisateur insert des images filmées avec les téléphones portables des deux personnages, et apporte ainsi un éclairage sur ce que fut leurs exils. Aux premières lueurs du jour suivant cette nuit, le réalisateur toujours présent laisse s’éloigner de la caméra les jeunes hommes vers un avenir plein d’espoirs. Un très beau film ! Sarah Doucet, Médiathèque d’Orléans Ce film a été sélectionné au FID 2012, Marseille - www.fidmarseille.org Point de vue d’un visionneur Un très beau film d’art qui rejoint dans sa forme, le sujet qu’il traite : l’œuvre d’Orlan, une œuvre souvent provocatrice, qui prend sa source dans les luttes féministes des années 60, dans l’émancipation du corps des femmes et la critique des canons de la beauté et de la chirurgie esthétique. Cette artiste a ainsi inventé l’art charnel, faisant de son corps une œuvre, le soumettant à des opérations-performances, produisant des images de son corps inspirées de courants artistiques comme l’art baroque, les arts primitifs des civilisations africaines et précolombiennes. Un film fort pour découvrir un parcours artistique engagé, parfois dérangeant, un film qui ne laissera personne indifférent. Christian Magnien, Bibliothèque départementale de la Nièvre 27 Part du feu (La) d’Emmanuel Roy Pays rêvés de Jihane Chouaib 2012 / 87’ / France 2011 / 85’ / France, Liban Shellac sud La friche de la belle de mai 41 rue Jobin 13003 Marseille 04 95 04 95 92 Iskra 18 rue Henri Barbusse BP 24 94111 Arcueil CEDEX 01 41 24 02 20 (Fax) 01 41 24 07 77 [email protected] Disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis La Part du feu, c’est ce que l’on sacrifie pour sauver l’essentiel. L’amiante protégeait de presque tout, à moindre coût, pour un profit maximum. C’était l’essentiel. La Part du feu, c’est l’écho de la parole de mon père, celle d’un enseignant mort d’un mésothéliome, cancer de l’amiante, cancer d’ouvrier. La Part du feu, c’est l’inquiétude qui m’accompagne depuis sa mort et que je décide d’affronter aujourd’hui, dans des paysages contaminés, auprès de ceux qui éprouvent ce même sentiment, pour changer ensemble la peur en action. Comment rentrer ‘’chez soi’’ quand tout a changé, quand on a passé sa vie ailleurs, quand on est devenu ‘’un autre’’ ? Libanais de l’étranger, enfants de la guerre, quatre artistes partagent une quête, celle du ‘’pays rêvé’’. Nada Chouaib, Patric Chiha et Katia Jarjoura arpentent le Liban ; Wajdi Mouawad décide de rester au dehors, laissant ses mots tracer le chemin. Une aventure intérieure à travers souvenirs, fantasmes et émotions. Pour tenter de nous ressaisir de ce qui nous a construits. Et conquérir la liberté de réinventer nos identités. Point de vue d’un visionneur Il est question, dans ce film, d’amiante. Mais ce n’est pas évident dès l’abord, le film s’ouvrant sur un paysage de mer bleue vue depuis une hauteur où paissent quelques vaches et s’ébattent quelques porcs et d’où part un chemin côtier envahi de pierres et d’arbustes. Une voix-off masculine s’élève parlant de fin d’année dans un lycée, tandis qu’apparaissent les images de quartiers de ville prévus à la démolition : des chantiers de décontamination sont en cours. Le film prend son essor, enchevêtrant, avec fluidité, le récit chronologique de la voix-off masculine déroulant la progression de sa maladie les récits de proches de disparus à cause de la fibre mortelle dont les employeurs ne reconnaissent d’abord pas leur responsabilité avant d’y en être obligés lors de procès, et les réflexions de professionnels du désamiantage sur les chantiers en cours. Ce n’est qu’au générique de fin que le spectateur apprend que le récit de la voix-off masculine est le journal qu’a tenu le père du réalisateur dès que sa santé a commencé à être altérée. C’est aussi à la toute fin du film que dans le prolongement du paysage de mer bleue apparaît la mine d‘amiante à ciel ouvert qui le borde (le générique de fin dit qu’elle se trouve en Haute-Corse). Tout au long du film se précise son enjeu que confirme subtilement, à la fin, le professionnel du désamiantage : informer et former le public le plus vaste aux dangers de l’amiante. Mission réussie. Gisèle Burda, Bibliothèque publique d’information Point de vue d’un visionneur Ayant quitté le Liban à trois ans, Jihane Chouaib fait le pari de confronter son image d’un ‘‘pays rêvé’’ lors d’un voyage au Liban, entre 2009 et 2010. Le film qui en résulte s’inscrit dans son histoire comme une quête identitaire qu’elle partage avec quatre autres personnages, également exilés : le dramaturge Wadji Mouawad, la journalise Katia Jarjoura, le réalisateur Patric Chiha ainsi que sa sœur Nada Chouaib, danseuse orientale. Dans ce documentaire, la question de l’exil est mise en résonnance avec une expérience intérieure que tout le monde peut ressentir : ‘‘l’exil de tout être humain qui est obligé d’abandonner le monde de son enfance’’ dit Jihane Chouaib dans le film. Reprenant à son compte l’expression de Wadji Mouawad ‘‘l’enfance, comme un couteau planté dans la gorge’’, la réalisatrice construit son propos autour du questionnement relatif à toute quête d’identité, qui s’inscrit au-delà d’un espace identitaire géographique et fait tout l’intérêt de ce film. Un voyage intérieur très émouvant, utilisant les ressorts de la poésie filmique pour exprimer bien plus qu’un simple retour au pays d’origine. Claire Schneider, Médiathèque du Musée du quai Branly Ce film a reçu la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam en 2006 28 Printemps d’Hana (Le) de Sophie Zarifian et Simon Desjobert Quand passe le train Here Comes the Train de Jérémie Reichenbach 2013 / 55’ / France 2013 / 30’ / France L’Atelier documentaire 101 rue Porte-Dijeaux 33000 Bordeaux Tel : 05 57 34 20 57 [email protected] atelier-documentaire.fr Quilombo films 12, rue du Capitaine Guynemer 93100 Montreuil 06 74 96 99 40 [email protected] www.quilombofilms.ne Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Prochainement disponible à l’Adav Synopsis Synopsis Hana est étudiante au Caire, elle participe activement à la révolution qui secoue son pays. On la voit, dans les rues de la ville, distribuer un journal qui s’annonce libre et pluraliste, elle s’implique dans la création d’un nouveau parti, elle veut adhérer à une association féministe… Chaque jour, des centaines d’hommes et de femmes centre-Américains traversent le Mexique, entassés sur le toit des trains de marchandises. Portés par le rêve d’une vie meilleure ils ont l’espoir de passer la frontière des Etats-Unis. Dans le village de La Patrona, où la vie est rythmée par le passage de ces trains, un groupe d’une dizaine de femmes de plusieurs générations s’est formé et a décidé d’agir. Point de vue d’un visionneur Le film est une chronique de sa vie de militante au milieu de ses amis étudiants. C’est clair, ils appartiennent à la bourgeoisie intellectuelle et éclairée du pays, à un moment du film Hana, avec réalisme, constate à quel point elle se sent en décalage avec la société encore très religieuse du pays. Nous la suivons dans tous les moments de sa vie d’activiste. Dès qu’elle le peut elle interroge les gens sur ce qu’ils pensent de la révolution, comment ils voient la suite des événements. Nous voyons les choses par ses yeux, à sa hauteur et, de fait, nous sommes plongés au cœur de l’effervescence qui agite les esprits, qui secoue la ville. Et lorsque arrivent les images de la place Tahrir, noire de monde, la nuit du haut d’un balcon, l’émotion est là. Joël Gourgues, Médiathèque de Nanterre Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org Point de vue d’un visionneur J’ai été très favorablement impressionnée par ce film qui a obtenu la mention des détenus de Fresnes au dernier festival Cinéma du Réel. En effet, le suspens est tenu jusqu’à la fin du film : d’abord en suivant la course effrénée de femmes portant, de nuit, dans des brouettes, de la marchandise que nous les avons vues auparavant préparer, dès que s’annonce un train qui ne s’arrête pas, ensuite à cause du risque encouru par les gens sur le train en marche qui attrapent, ou non, les sachets lancés à la volée par les paysannes de ce village de l’État de Veracruz au Mexique, ensuite pour comprendre, à la toute fin du film quel en est l’enjeu : l’alimentation en eau et nourriture des migrants clandestins d’Amérique centrale vers les États-Unis. Comme le dit Charlotte Garson dans le catalogue de Cinéma du Réel : ‘‘l’instant furtif de la distribution relève de la poussée d’adrénaline pure, de l’excitation digne du meilleur cinéma d’action‘‘. Et un exemple de solidarité désintéressée de la part d’aussi pauvres qu’eux envers des migrants a toute sa place dans les bibliothèques publiques françaises. Gisèle Burda, Bibliothèque publique d’information Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org 29 Self-portrait : Dancing at 47km Zi hua xiang : 47 gong li tiao wu de Mengqi Zhang Reflux (Le) de Guillaume Bordier 2012 / 91’ / France 2012 / 94’ / France Autoproduction [email protected] Caochangdi Workstation [email protected] www.ccdworkstation.com Disponible pour les bibliothèques au Catalogue national - Bpi Disponible pour les bibliothèques : contacter directement le producteur Synopsis Synopsis Le Reflux est un long entretien filmé comme un seul plan fixe dans un décor de cinéma. Le film ouvre sur des discussions préliminaires entre le réalisateur (Guillaume Bordier) et son sujet (Didier Lambert), condamné à 20 ans de détention pour homicide. Ensemble, ils questionnent le dispositif et rappellent au spectateur leurs rencontres préparatoires. Après Self-portrait : at km 47 en 2011, Zhang Mengqi revient dans le village de ses aïeux pour continuer son enquête sur les ravages de la famine qui sévit en Chine entre 1958 et 1960. Contrairement à son premier film, le projet s’est affiné et l’idée d’un mémorial dédié aux victimes de cette famine justifie son enquête. Son entêtement à rechercher les témoignages de cette époque auprès des personnes âgées de son village nous permet de découvrir le dénuement dans lequel ces gens vivent aujourd’hui. Le film se termine par une performance dansée, en forme d’hommage, de Zhang Mengqi au moment de l’inauguration du mémorial. Point de vue d’un visionneur Grâce à ses propos liminaires, Guillaume Bordier insiste sur le temps de préparation, le temps d’approche pour apprivoiser Lambert. Pour Didier Lambert, le temps a en effet été nécessaire pour prendre du recul et se décider à raconter. Le moment du témoignage, qui recoupe pour partie celui du film, est donc l’aboutissement d’un cheminement personnel que traverse et qu’accompagne le film. Ce décor factice permet au spectateur de mettre de la distance avec le personnage Lambert, et pour Didier Lambert de se dessaisir de lui-même dans un espace d’écoute dépersonnalisé. L’entretien est riche car Lambert analyse finement ses souvenirs, dans l’épaisseur du temps. Son histoire prend une dimension plus universelle, même si des informations personnelles affleurent çà et là, au fil du récit. La question de la culpabilité et de la peine siègent au cœur de son témoignage. Avec Le reflux, nous sommes très loin de cette télévision qui dramatise le fait-divers criminel. Le condamné a purgé sa peine et comprend que la détention est venue sanctionner son asocialité. Mais Lambert sait habilement exposer ses doutes et paradoxalement se décharger d’une partie de sa responsabilité (jamais il n’évoque les victimes). C’est donc toute l’intelligence analytique d’un meurtrier, pas celle d’un tueur et de ses techniques spectaculaires, que nous écoutons. Ce point de vue mérite d’être entendu et tranche à une époque marquée par l’omniprésence des victimes. Julien Farenc, BNF Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org Point de vue d’un visionneur Témoigner, comprendre pourquoi un dramatique épisode historique national a laissé si peu de traces dans les mémoires ? L’objectif de Zhang Mengqi s’est affiné au fil de ses essais cinématographiques. Ces nouveaux entretiens donnent à voir l’extrême pauvreté et la dépendance de ces personnes âgées. Les souvenirs de la famine sont ténus et perçus comme une fatalité contre laquelle on ne peut rien. Après tout, les victimes se comptaient parmi les plus faibles (pauvres ou malades, souvent contraints de rapines ou d’acte de mendicité)... ‘‘ce n’étaient pas des héros !’’. L’influence du Parti Communiste Chinois reste omniprésente : on avertit la réalisatrice que mettre en cause sa responsabilité est impensable, voire dangereux. Malgré tout, elle lance une contribution pour financer le mémorial : les personnes âgées participent, plus facilement que leurs enfants, pressentant probablement dans ce projet une reconnaissance de leur souffrance passée. Le projet de Zhang Mengqi prend la dimension universelle du souvenir et de la mémoire. Son opiniâtreté est récompensée, car cette lutte contre l’oubli est un acte de reconnaissance. Chacun, quel qu’il soit, malgré la souffrance et la misère, ressent le droit au respect et à revendiquer sa place dans la société. Jean-Francois Baudin, Bibliothèque départementale de prêt du Rhône Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org 30 Serge Daney, le cinéma et le monde de Serge Le Peron Seuls contre Hitler de Michaël Gaumnitz 2013 / 53’ / France 2013 / 71’ / France Gorka Gallier (Mr) - Doc & Film international 13 rue Portefoin 75003 Paris + 33 1 42 77 56 87 [email protected] Les Films d’ici 62 boulevard Davout 75020 Paris 01 44 52 23 23 (Fax) 01 44 52 23 24 [email protected] www.lesfilmsdici.fr Prochainement disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Synopsis Synopsis Serge Daney fut successivement critique et rédacteur en chef des Cahiers du cinéma dans les années 60 et 70 puis critique à Libération avant de fonder quelques mois avant sa mort la revue Trafic. A travers le dialogue instauré entre quelques cinéastes d’aujourd’hui et la pensée de Serge Daney sur les sujets les plus divers, le film est la reconstitution du regard d’un cinéphile sur le monde et la confrontation avec notre temps. En 1946, Hans Fallada, auteur à succès de romans populaires, écrit son roman Seul à Berlin. Il s’inspire d’une histoire réelle trouvée dans un épais dossier de la Gestapo : l’histoire vraie d’un couple ordinaire de travailleurs berlinois, Otto et Elise Hampel, qui luttèrent contre le nazisme de 1940 à 1942 et furent exécutés en 1943. À partir des archives de la Gestapo, c’est une radioscopie de l’Allemagne de cette époque qu’établit ce documentaire. Point de vue d’un visionneur Point de vue d’un visionneur Ce film est intéressant sous bien des aspects car il aborde non seulement l’apport essentiel du Agrémentés de nombreuses images d’époque de Berlin (extrait de films, photographies, critique aux cinéastes qu’il a contribué à former, avec ses textes et en dirigeant notamment les reproductions de cartes...), Michaël Gaumnitz a construit son récit à partir des archives de la Cahiers du cinéma, mais il propose aussi, au travers des goûts de Daney, l’histoire d’un cinéma Gestapo : le film reprend l’enquête du commissaire Puschel pour dramatiser la traque des époux original que l’auteur n’a cessé de promouvoir. Le rôle de découvreur de films que fut le critique (de Hampel. nombreux voyages à l’étranger lui ont fait connaître des cinémas différents) et l’importance de Le récitant nous entraine dans le sillage des deux époux et n’hésite pas à contextualiser leur l’échange et du dialogue chez Daney sont mis en avant dans les témoignages qui enrichissent la histoire en rappelant les évolutions tant des conflits provoqués par le régime nazi que de ses culture cinématographique de tout un chacun. mesures de politique intérieure : collectes d’argent pour financer l’effort de guerre, soupes populaires pour cimenter la communauté nationale, mesures sociales sous couvert de Jean-Paul Gangloff, Bibliothèque des Musées de la communauté urbaine de Strasbourg surveillance de la population. Le réalisateur n’omet pas les zones d’ombres de cette histoire : la rupture du couple Hampel en prison, le fait qu’ils ne mentionnent jamais les exactions faites contre les juifs... Le film permet d’entrer dans le quotidien de guerre et de terreur que vivaient les allemands sous la dictature nazie et de ressentir le faible souffle d’espoir que pouvaient entretenir certains, dont les époux Hampel. Un documentaire efficace et capital pour comprendre la vie des berlinois pendant la guerre et le fait que l’adhésion au nazisme était loin d’être évidente. Jean-François Baudin, Bibliothèque départementale du Rhône Ce film a été sélectionné au FIPA 2013, Biarritz - www.fipa.tv 31 Terra de Ninguém de Salomé Lamas Thé ou l’électricité (Le) de Jérôme Le Maire 2012 / 72’ / Portugal 2012 / 93’ / Belgique Dreamer Joint Venture Filmproduktion Gmbh - Regensburger Str. 25 D-10777 Berlin - Germany 00 49 30 300 24440 [email protected] www.dreamerjointventure.com Association Troisième Monde 180 rue des Giroflées 59553 Cuincy troisiememonde @hotmail.com Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Disponible pour les bibliothèques : Contacter directement le producteur Synopsis Synopsis Paulo de Figueiredo, 66 ans, est assis, seul, dans une pièce sombre devant un rideau noir. Il accepte de raconter sa vie de mercenaire et de tueur à gages. Mercenaire lors des guerres coloniales portugaises ou au Salvador pour le compte de la CIA, tueur pour l’organisation espagnole GAL qui éliminait les activistes de l’ETA avec la bénédiction du gouvernement de l’époque. Une confession terrifiante, pour Figueiredo tueur peut être un métier comme un autre qui s’exercerait aux heures de bureau, pourtant, loin de cet apparent détachement, quelques instants plus tôt, il avait exprimé l’excitation que pouvait lui procurer l’odeur du sang lorsqu’il était mercenaire, sans parler des macabres trophées de guerre qu’il lui arrivait d’exhiber à sa ceinture. L’entretien est divisé en courtes séquences numérotées, telles les minutes d’un procès ou l’homme qui parle serait son propre juge. La question qui se pose tout au long du film est celleci : pourquoi accepter une telle confession ? Une partie de la réponse nous arrive à la toute fin, lorsque nous voyons Paulo sous un pont routier, sans abri, avec un compagnon d’infortune. Ce film est certainement pour lui une dernière manière d’exister. Le Thé ou l’Électricité est l’histoire épique de l’arrivée de l’électricité dans un village isolé et enclavé au cœur du Haut Atlas marocain. Durant plus de trois années, saison après saison, le réalisateur dévoile patiemment les contours de la toile qui se refermera inexorablement sur les habitants d’Ifri. Sous nos yeux se dessine l’image d’une modernité impitoyable à laquelle le petit village va être relié. Point de vue d’un visionneur Le réalisateur n’hésite pas à mettre en parallèle des images de paysages extraordinaires, voire lunaires, avec les conditions de vie très rudes des populations qu’il a suivies. Il nous présente une première vision poétique qui très vite vient ‘‘se cogner’’ à la réalité. Il joue même avec le spectateur en provoquant de petits chocs visuels comme l’apparition de pylônes et de poteaux électriques au milieu d’habitations très rudimentaires. Point de vue d’un visionneur Je pense que c’est une bonne piqûre de rappel quant aux problèmes évoqués (les paradoxes liés Au final la question essentielle posée par le film de Salomé Lamas est celle de ces zones sombres aux développements économiques) qui, finalement, ne sont pas si souvent montrés ou tout au que s’autorisent les démocraties comme étant nécessaires à leur bon fonctionnement, ces zones moins pas de façon aussi précise, surtout en ce qui concerne la prise en compte de l’individu et où le meurtre voire le massacre, seraient une obligation pour leur sauvegarde. de ses réelles préoccupations. Paulo de Figueiredo est extrêmement lucide sur la place qu’il a occupée dans les rouages du Il me semble nécessaire de diffuser le plus largement possible ce film et de montrer que les pouvoir. Et c’est nous que Salomé Lamas interpelle finalement : ‘‘il fallait faire ce film, dit-elle, pour priorités collectives ne sont pas toujours des priorités individuelles et qu’une fois encore, la tous ceux que je connais, qu’ils ne puissent pas ignorer l’existence de Paulo, qu’ils ne puissent modernité ne fait pas le bonheur de tous. pas dire que tout cela n’est pas de leur faute.’’ Salomé Lamas filme son personnage avec une justesse et une distance irréprochables, son fillm Véronique Fourdrain, Direction de la Lecture Publique du Cher est formellement impeccable. L’alternance de plans rapprochés et de plans larges sur la personne de Paulo de Figueiredo parvient à donner au récit son exacte intensité. Ce film a été sélectionné au Festival Vision du réel 2012 - http://www.visionsdureel.ch/ Ce film a reçu la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam en 2008 Joël Gourgues, Médiathèque de Nanterre Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org 32 Tierra quieta (La) de Ruben Margallo Un été avec Anton de Jasna Krajinovic 2013 / 61’ / Espagne 2012 / 60’ / Belgique Rucs Collective Av Cornellà nº 17 pis 11è 2ª SP-08950 Esplugues de Llobregat 34 654 31 91 43 [email protected] CBA (Centre de l’audiovisuel à Bruxelles) 19F avenue des Arts B-1000 Bruxelles Belgique 32 2 227 22 30 (Fax) 32 2 227 22 39 [email protected] Disponible pour les bibliothèques au Catalogue national - Bpi Prochainement disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis Cette chronique familiale dans une communauté rurale du Nicaragua s’ouvre sur un plan surprenant - un paysage à la beauté si paisible que seule une énorme tête de statue émergeant des eaux suggère la gravité de l’inondation qui l’a dévasté. Dans le quotidien de don Sebastian, de son épouse et de leur cadet (le seul de leurs dix enfants à n’avoir pas quitté le pays), les allées et venues des volailles, le cochon à tuer ou les matchs de football télévisés tissent une temporalité cyclique, hors de l’Histoire. La énième victoire électorale des Sandinistes entendue aux nouvelles (‘‘On a encore gagné !’’ Daniel Ortega) semble participer de ce retour du même qui confine à l’absurde. (Charlotte Garson, Catalogue du Cinéma du réel 2013) Anton, 12 ans, vit avec sa grand-mère dans une petite maison à la périphérie de Moscou. Pendant les vacances d’été, il partage ses journées entre ses amis et sa babouchka, volontiers complice de ses jeux. Et, comme la majorité des enfants russes, il va partir dans un camp d’entraînement militaire. Point de vue d’un visionneur Un été avec Anton dresse un tableau passablement terrifiant de la fabrique de l’homme russe contemporain (dans toute l’acception virile du terme !). Ici, l’enfant-soldat est volontaire... Et cependant, Anton habite encore le monde à la manière d’un enfant. Point de vue d’un visionneur Pénétrante, la première partie chez sa grand-mère traduit bien la confusion de ses aspirations Pour atteindre le village Nicaraguaien où le réalisateur Rubén Margalló nous emmène, il faut se déplacer en bateau car une grande partie des terres est recouverte d’eau. Le lent parcours de l’embarcation et le clapotis de l’eau respirent une sorte de douceur, une quiétude à laquelle on se laisse paresseusement aller. Le paysage lacustre est grandiose, un peu étrange toutefois. On comprend soudain qu’une catastrophe a eu lieu lorsqu’apparaît dans notre champ visuel la tête guerrières. Il est plein d’affection pour les animaux de la maison, et tandis que la télévision diffuse un reportage de propagande militaro-nationaliste sous l’égide du tsar Poutine, la babouchka raconte à son petit-fils, allongé sur ses genoux, un très vieux conte de dragons et de soldats. Avant que le chauvinisme fanatique ait peut-être un jour tout écrasé, l’esprit d’enfance résiste en Anton, et c’est ce qui le rend si touchant. d’une statue monumentale dont le corps entier est immergé… Alain Carou, Bibliothèque nationale de France Un autre désastre se prépare dans le village isolé, où le réalisateur a fait halte. Certes, ceux qui y sont filmés, un couple vieillissant et un jeune garçon, dernier né des enfants, semblent y vivre paisiblement, accomplissant les tâches quotidiennes, accueillant un voisin qui vient suivre une campagne électorale à la télévision, car des élections vont avoir lieu dans le pays. Mais une sorte Ce film a été sélectionné au Cinéma dei Popoli 2012 Étoile de la SCAM 2013 de résignation, de tristesse affleurent dans les regards et les gestes. Le désastre qui guette le village est inexorable, imminent, car les jeunes gens qui sont partis vivre ailleurs seront bientôt imités par les plus jeunes. Les enfants fuiront bientôt le village, eux aussi. Christine Micholet, Bibliothèque publique d’information Ce film a été sélectionné au Cinéma du réel 2013, Paris - www.cinemadureel.org 33 Una vida sin palabras d’Adam Isenberg Vie n’est pas immobile (La) d’Alassane Diago 2012 / 71’ / Nicaragua, Turquie 2012 / 59’ / France, Congo Zela Film Aa Hamam Cad. Yadigar Sok. 5/3 34433 Istanbul,Turquie Mail : [email protected] http://www.zelafilm.com Corto Pacific 22 rue Davy 75017 Paris Tel : 01 45 33 25 95 Fax : 01 45 78 11 52 [email protected] Prochainement disponible pour les bibliothèques à l’Adav Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis Une ferme au coeur des montagnes du Nicaragua. Dulce Maria et Francisco, la vingtaine, sourds et muets, aident leurs parents dans leurs travaux domestiques et agricoles. Entourés de l’affection de leurs parents et des villageois, ils n’ont jamais appris de code pour communiquer. Jusqu’au jour où arrive Tomasa, professeur sourde d’une langue des signes spécifiquement nicaraguayenne. C’est l’histoire de femmes : mères de famille, épouses, femmes travailleuses et acharnées. Pour certaines, le mari a immigré ; pour d’autres, il est tout simplement inactif ou immobilisé par une maladie incurable. C’est l’histoire des femmes qui, regroupées et mobilisées pour la survie de leur foyer, sont fatiguées et habitées par un fort désir de dénoncer l’injustice et la soumission que leur impose la minorité des hommes qui les dirigent. Houlèye est l’une d’entre elles. Elle pleure, rit mais ne veut surtout pas être prisonnière de son passé. Point de vue d’un visionneur Enfermés depuis trop longtemps dans un monde sans aucune communication et privés de tous Point de vue d’un visionneur contacts extérieurs les enfants ne se laissent pas approcher facilement et cette expérience menée Si au début de son documentaire, Alassane Diago semble respecter l’ordre hiérarchique par l’enseignante atteinte du même handicap se révèle douloureuse car sans véritable espoir. implicite du village, filmant l’arrivée de chacun des dignitaires du village, nous laissant Nous suivons le travail acharné de cette femme avec intérêt et sommes touchés très sincèrement entendre leurs titres, leur donnant la parole, filmant le groupe de femmes de loin, ce sont bien par cet amour et cette patience qu’elle donne aux enfants. ces femmes qui sont au cœur de son documentaire. Si ce film semble constituer un diptyque L’image est belle et lumineuse, la bande son très travaillée occupe une place importante dans ce avec le précédent, Alassane Diago, à la fois par la suggestion de certains plans, et les paroles film ‘‘silencieux’’. recueillies dresse un tableau assez prenant de la condition des femmes, et nous livre surtout le Un film original dans son approche d’un sujet qui a toute sa place en bibliothèque. très beau portrait de celle qui est en tête du combat mené pour un droit au travail, à la dignité, et un début d’émancipation. Sarah Doucet, Médiathèque d’Orélans Marie-Hélène Walser, Bibliothèque départementale du Haut-Rhin Ce film a été sélectionné aux États généraux du film documentaire 2012, Lussas - 34 Village without women de Srdjan Sarenac Visages d’une absente de Frédéric Goldbronn 2010 / 83’ / France 2013 / 95’ / France Les Films du Balibari 33 rue Lamoricière 44100 Nantes 02 51 84 51 84 [email protected] Dora Films 1a place des Orphelins 67000 Strasbourg 03 90 22 37 96 [email protected] www.dorafilms.com Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis Les frères Jankovic sont les seuls à avoir résisté à l’exode rural, ils vivent au sud-ouest de la Serbie, en haut d’une montagne et à 4 kilomètres de la route la plus proche, dans un village sans femmes de Zabrdje. L’absente, c’est la mère disparue du réalisateur, une figure qu’il convoque en interrogeant la mémoire de ses enfants, nés de pères différents et qui n’ont pas grandi ensemble. Il confronte ces mémoires aux traces que sa mère a laissées, lettres et photos sans légendes. Il retourne sur les lieux qu’elle a traversés, du 16e arrondissement à Aubervilliers, en passant par Saint-Germain-des-Prés, enquête dans les archives et découvre son secret, l’histoire douloureuse de son enfance et de sa jeunesse sous l’Occupation. Au fur et à mesure, ces fragments s’assemblent, restituant l’unité d’une vie qui, dans son désordre même, dit quelque chose de la liberté d’une femme du XXe siècle. Point de vue d’un visionneur Le réalisateur donne à voir avec insistance le cadre dans lequel ces hommes vivent : toilettes en plein air, pans de murs ‘‘agrémentés’’ de photos de pin-ups , animaux filmés au plus près, gestes de la vie quotidienne dits ‘‘féminins’’ (laver, repasser, balayer, éplucher). On les voit peu dans leurs travaux de paysans : parfois avec les animaux, avec un tracteur à faire les foins. En outre, la succession de plusieurs plans (revue Playboy, moutons, un frère allongé sur le canapé, photos de pins-ups au mur, une casserole, le chien, des tasses) sont chargées de sens : elles rendent le spectateur complice du documentariste dans sa fonction de dévoilement, de dénonciation, voire de moquerie burlesque envers ces hommes. Bref comme dit l’un d’eux : ‘‘les vrais hommes sont à la campagne’’ ! la conquête de la Femme à épouser (contre l’achat de bijoux) est digne d’un road movie : établissement de papiers, communications par téléphone mobile à défaut de mails, voyage d’hommes organisé en Albanie, repas collectif avec des femmes... Ces hommes ne se rendent même pas compte de leur profonde misogynie intrinsèque et de leur naïveté. Point de vue d’un visionneur Un film très personnel, beau et extrêmement touchant. L’écriture à la première personne, très poétique, et l’aspect autobiographique du film confère au récit une forte charge émotionnelle. Toutefois, même si le réalisateur se met en scène, il ne s’impose pas comme l’élément central de son film. En effet chaque témoignage, chaque photo, chaque document d’archives constitue autant d’éléments clés dans l’enquête menée par le réalisateur pour reconstruire l’histoire de sa mère et lever les mystères qui l’accompagnent. En permanence une main est tendue au spectateur qui, au fur et à mesure du film, grâce aux commentaires du réalisateur, se familiarise avec cette famille éclatée que la vie a séparé et qui, grâce à la magie du cinéma se retrouve réunie à l’écran, le temps du film. Tout se passe comme si au final, l’absente du film, sa mère, s’incarnait sous nos yeux et devenait le personnage qui a le plus de présence. Grâce au travail du réalisateur Madeleine vit plus que jamais dans le film. Soulignons également Brigitte Luche, Médiathèque du Nord que la multiplicité des personnages et la complexité de leurs relations aurait pu égarer le spectateur et lui faire perdre le fil de l’enquête. Or, il n’en est rien, bien au contraire, chacun d’entre eux trouve une place harmonieuse dans le film, comme un élément indispensable d’un même puzzle. Emilie Tayac, Médiathèque de Tarn-et-Garonne Ce film a reçu la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam en 2009 35 Vita al tempo della morte (La) d’Andrea Caccia ¡ Vivan las Antipodas ! de Victor Kossakovsky 2010 / 82’ / Italie 2011 / 104’ / Allemagne, Pays-Bas, Argentine, Chili Roadmovie Italie 00 39 036 26 90 081 [email protected] [email protected] [email protected] Potemkine films 30 rue Beaurepaire 75010 Paris 01 40 18 01 85 (Fax) 01 40 18 01 84 [email protected] Prochainement disponible pour les bibliothèques au Catalogue Images de la culture - CNC Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Synopsis Le passage des saisons sur les lacs de Lavagnina (Piémont). Onze conversations à l’approche de la mort. Un garage plein d’objets à ranger. L’abstraction, des mots et du cœur. Un voyage lent aux frontières du langage. Une trilogie sur la signification de l’acte de regarder : un rocher, un visage, la vie s’écoulant à travers les choses... Dans ¡Vivan las Antipodas !, le réalisateur Victor Kossakovsky nous fait faire un voyage unique autour du monde — parcourant les rares endroits du globe situés exactement aux antipodes les uns des autres. Avec des images époustouflantes et un montage stupéfiant, Victor Kossakovsky aborde le sujet explosif des antipodes, tant sur le plan politique que philosophique. Selon le cinéaste ¡Vivan las Antipodas ! est un poème au sujet d’un monde multipolaire. Point de vue d’un visionneur Un film en trois actes qui interroge les confins de la vie. Si le premier mouvement aux images volontairement floues sont muettes (seuls le bruissements, les rythmes de la nature y figurent à l’exception des sauts de jeunes gens dans les lacs piémontais), la deuxième partie est entièrement occupée par les paroles de personnes en fin de vie hospitalisées dans des centres spécialisés contre les maladies cancéreuses à Milan et à Novara. Le troisième acte en noir et blanc permet le retour sur soi, le rangement du garage du père mort du cancer pendant le tournage du premier acte. Dans ce désordre parlé en voix off par Andrea Caccia lui-même se trouvent accumulés des outils (les peintures, les pinceaux, du père), des souvenirs (disques, cahiers, photos), de la vie passée dont le désherbage permet le travail de deuil accompli avec la complicité du frère, Massimo. Ces trois actes sont subtilement articulés : le premier regarde la nature, le deuxième montre face caméra, face au spectateur le visage de onze personnes qui attendent la mort et parlent de la peur, de la détresse ou de la sérénité confrontées qu’elles sont à d’inéluctable de la fin. Le troisième acte, regard sur soi, ouvre la boîte à souvenirs, le bric-à-brac, ‘‘la galerie je farfouille dans les rayons de la mort’’ avec pour clôture la danse avec le frère et le fils qui signe le retour à la vie. Un film très cohérent à la fois réflexion sur la mort et travail de deuil pour son auteur. Point de vue d’un visionneur Un film original et surprenant ! Un véritable régal pour les yeux et pour les sens de façon plus générale. Les images filmées avec beaucoup de soin sont grandioses et d’une beauté époustouflante. La bande son et le choix de la musique (expressive et grandiloquente pour les scènes de mouvement ou plus apaisante pour les plans plus contemplatifs) donnent beaucoup de force et d’âme au documentaire. Une sorte d’envoûtement subtil est à l’œuvre et le rythme du film, plutôt lent, y contribue largement. Le réalisateur prend le temps de filmer la nature, les lieux et les êtres qui l’entourent, avec force détails parfois. Le choix du rythme a clairement ici un intérêt pictural et permet de renforcer cette impression d’espaces qui s’étirent à l’infini. Soulignons également le travail remarquable effectué sur les transitions qui nous font passer d’un lieu à l’autre. Ce passage se fait tout en douceur avec beaucoup de subtilité et de finesse. Le réalisateur prend également plaisir à brouiller nos repères lorsqu’il fait se refléter dans un même plan, de façon très réaliste deux paysages qui n’appartiennent pas au même lieu. Peut être une façon de suggérer la beauté et l’universalité du monde... Emilie Tayac, Médiathèque de Tarn-et-Garonne Isabelle Grimaud, Bibliothèque publique d’information Ce film a été sélectionné aux États généraux du film documentaire 2011, Lussas - 36 Vol spécial de Fernand Melgar 2011 / 100’ / France Climage 8 bis rue du Maupas CH-1004 Lausanne (Suisse) 00 41 21 648 35 61 (Fax) 00 41 21 646 27 87 [email protected] Disponible pour les bibliothèques à l’Adav Synopsis Chaque année en Suisse, des milliers d’hommes et de femmes sont emprisonnés sans procès ni condamnation. Pour la seule raison qu’ils résident illégalement sur le territoire, ils peuvent être privés de liberté pendant deux ans dans l’attente de leur expulsion. Après La Forteresse (Léopard d’or au Festival de Locarno) qui traitait des conditions d’accueil des requérants d’asile en Suisse, Fernand Melgar porte son regard vers l’autre bout de la chaîne, vers la fin du parcours migratoire. Le cinéaste s’est immergé pendant 9 mois dans le centre de détention administrative de Frambois à Genève, l’un des 28 centres d’expulsion pour sans papiers en Suisse. Pêle-mêle, on trouve à Frambois des requérants d’asile déboutés ou des clandestins. Certains sont établis en Suisse depuis des années, ont fondé une famille et travaillent. Ils cotisent aux assurances sociales et envoient leurs enfants à l’école. Jusqu’au jour où les services d’immigration cantonaux décident arbitrairement de les jeter en prison pour garantir leur départ. Le problème, c’est qu’aucun détenu n’est disposé à quitter la Suisse volontairement. Commence alors un long acharnement administratif pour les forcer à partir. Point de vue d’un visionneur Sorti en salles en 2012, ce film tourné sur neuf mois explore sans complaisance la vie de ce centre de rétention. Le réalisateur a su gagner la confiance des autorités administratives et judiciaires, du personnel et des détenus. Une belle performance sur un sujet de société sensible, dérangeant et surtout inacceptable. Ce documentaire a suscité de nombreux débats et il mérite d’être montré au plus grand nombre pour la gravité de son sujet. Ces hommes existent, sont innocents mais traités comme des criminels, souvent séparés de leur famille et renvoyés violemment dans leur pays d’origine dans des vols spéciaux. Geneviève Renou, Bibliothèque municipale de Pontault-Combault Ce film a été sélectionné au Festival de Locarno 2011 37 INDEX DES FILMS PAR RÉALISATEUR A • Adi, Yasmina : Ici on noie les Algériens, 17 octobre 1961 p.20 • Ahmad Simon, Kamar : Are you Listening p.8 • Alabdalla, Hala: Comme si nous attrapions un cobra p.11 • Ammar-Khodja, Lamine : Demande à ton ombre p.13 • Anquetil, Bijan : Nuit remue (La) p.27 • Aviv, Nurith : Annoncep.7 B • Bachelier, Sophie : Mbëkk mi, le souffle de l’océan p.26 • Bartel, Thomas (et Mouchart, Benoît) : Brigitte Fontaine, reflets et crudité p.9 • Bensmail, Malek (et Colonna, Marie ) : 1962, de l’Algérie française à l’Algérie algérienne p.5 • Bordier, Guillaume : Reflux (Le) p.30 C • Caccia, Andrea : Vita al tempo della morte (La) p.36 • Castaing-Taylor, Lucien (et Paravel, Verena) : Leviathanp.23 • Celesia, Alessandra : Libraire de Belfast (Le) p.24 • Chouaib, Jihane : Pays rêvés p.28 • Colonna, Marie (et Bensmail, Malek) : 1962, de l’Algérie française à l’Algérie algérienne p.5 D • Dal Magro, Fanny : Orlan et la chair se fait verbe p.27 • Desjobert, Simon (et Zarifian, Sophie) : Printemps d’Hana (Le) p.29 • Devigne, Floriane : Dayana Mini Market p.12 • Diago, Alassane : Vie n’est pas immobile (La) p.34 • Dieudo, Hamadi : Atalaku p.8 • Dieutre, Vincent : Jaurès p.21 • Djemai, Nazim : À peine ombrep.6 • Drouet, François-Xavier : Chasse au Snark (La) p.10 • Duchemin, Eve : Âge adulte (L’)p.7 E • El Hossamy, May : Défense d’aimer p.13 F • Farahani, Mitra : Fifi hurle de joie p.17 • Farocki, Harun : Ein Neues Produktp.16 G • Ganou, Simplice : Bakoroman p.9 • Gaumnitz, Michaël : Seuls contre Hitler p.31 • George, Sylvain : Éclats (Les)- Ma gueule, ma révolte, mon nomp.15 • Geyrhalter, Nikolaus : Donauspital p.15 • Goldbronn, Frédéric : Visages d’une absente p.35 • Goyvaertz, Philippe : Essence de la terre (L’) p.16 • Guichard, Camille : Man Who Have Invented Himself - Duane Michals (The) p.25 I • Isenberg, Adam : Una vida sin palabras p.34 J • Jaillette, Louise : Gosse (Le) p.18 • Jimenez, Mary : Héros sans visage p.19 K • Klebleev, Denis : 31 ST Haul p.5 • Komar, Gaelle : Main au-dessus du niveau du cœur (La) p.24 • Kossakovsky, Victor : ¡ Vivan las Antipodas ! p.36 • Krajinovic, Jasna : Un été avec Anton p.33 • Sauder, Régis : Être là • Schmidt, Marc : Matthew’s laws p.17 p.25 T • Tembouret, Avril : Laurent Vicomte Entretemps p.23 • Thépénier, Christine (et Priester, Jean-François) : Disparaissez les ouvriers ! p.14 • Trestikova, Helena : Cosmos privé p.11 V • Västrik, Linda: Forêt aux esprits (La)p.18 • Von Stürler, Manuel : Hiver nomade p.20 Z • Zarifian, Sophie (et Desjobert, Simon) : Printemps d’Hana (Le) p.29 • Zhang, Mengqi : Self-portrait : Dancing at 47km p.30 L • Lamas, Salomé : Terra de Ninguém p.32 • Le Maire, Jérôme : Thé ou l’électricité (Le) p.32 • Le Peron, Serge : Serge Daney, le cinéma et le monde p.31 • Lifshitz, Sébastien : Invisibles (Les) p.21 M • Magloire, Rachele (et Regnault, Chantal) : Deported p.14 • Margallo, Ruben : Tierra quieta (La) p.33 • Melgar, Fernand : Vol spécial p.37 • Mercurio, Stéphane : À l’ombre de la République p.6 • Mocaër, Gaël : Jour du mineur (Le) p.22 • Mograbi, Avi : Dans un jardin je suis entré p.12 • Mouchart, Benoît (et Bartel, Thomas) : Brigitte Fontaine, reflets et cruditép.9 P • Paravel, Verena (et Castaing-Taylor, Lucien) : Leviathanp.23 • Priester, Jean-François (et Thépénier, Christine) : Disparaissez les ouvriers ! p.14 • Py, Olivier : Méditerranées p.26 R • Regnault, Chantal (et Magloire, Rachele) : Deported p.14 • Regnier, Stéphanie : Kelly p.22 • Reichenbach, Jérémie : Quand passe le train p.29 • Roy, Emmanuel : Part du feu (La) p.28 S • Salvatori-Sinz, Axel : Chebabs de Yarmouk (Les)p.10 • Samoute Diarra, Andrey : Hamou Béya, pêcheurs de sable p.19 • Sarenac, Srdjan : Village without women p.35 38