1 Fiche culture générale : Littérature du XVIIème siècle La littérature

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1 Fiche culture générale : Littérature du XVIIème siècle La littérature
Fiche culture générale : Littérature du XVIIème siècle
La littérature dite « classique » tire son nom d’une volonté d’unir le génie et la règle.
« Classique » signifiait auparavant « de première classe, de première qualité » et sera ensuite repris
comme « ce qui est digne d’être enseigné ». Construire une littérature et un art classique, c’est dès
lors mettre en place un nombre de règles qui permettent de maîtriser les passions créatrices.
Le siècle de Louis XIV, également celui de Descartes, symbolise tout à fait cet effort. Pour la
langue française, il s’agit, avec Vaugelas, de chercher à fixer une orthographe et une prononciation
permettant la clarté de l’expression. C’est à cette période qu’est logiquement créée l’Académie
française par Richelieu (1635). Un auteur comme Boileau a également son importance dans la
formation de cet art qui prend pour modèle l’homme cultivé, moral, bienséant, capable d’action et
maître de lui-même : l’homme de la Cour. (et non plus le corps humain, comme à la Renaissance.)
Après la querelle autour du Cid de Corneille se précisera la mise en place de certaines règles
dans les représentations théâtrales. D’abord, le sujet de la pièce doit être vraisemblable : il ne s’agit
pas d’imaginer des situations extravagantes. Ensuite, les genres ne doivent pas être mélangés : la
tragédie s’impose comme le genre le plus noble. Enfin, la règle des trois unités doit être respectée.
(Boileau : « Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu’à la fin le théâtre
rempli. »)
CORNEILLE : (1606-1684) Il n’est pas un auteur purement classique au sens où l’on vient de
définir le classique, puisque c’est à l’occasion du Cid que les règles classiques se formeront. De 1629
à 1674, il a écrit 33 pièces.Il a d’abord commencé par des comédies, dont la plus célèbre est l’ Illusion
comique. Son premier grand succès fut néanmoins le Cid, en 1637, tragi-comédie que les classiques
dédaignent pour son mélange de genre (comédie et tragédie). Viendront ensuite Horace (1640),
Cinna (1642) et Polyeucte (1643) qui seront les véritables chefs d’œuvre de la littérature classique.
Dans le Cid, Corneille insiste bien sur le sentiment de l’honneur et le culte de la gloire. Le sentiment
qu’il nomme « générosité » est l’apanage de l’homme libre et permet une juste estime de soi-même.
Le héros cornélien est donc cet homme qui affirme sa volonté face au destin funeste, ce qui lui
permet de s’en libérer. En se soumettant à son devoir, le héros arrive à vaincre et dépasser les
situations les plus périlleuses par ses décisions (cf le terme « choix cornéliens »). En fait, seul l’amour
peut être au moins aussi fort que la gloire, mais le héros cornélien possède un sentiment viril qui fait
passer l’amour après l’honneur.
RACINE : (1639-1699) Auteur classique par excellence, il eut une jeunesse partagée entre
une vie libertine et un enseignement janséniste à Port-Royal. Son premier grand succès est
Andromaque (1667), suivi d’une comédie Les Plaideurs. Viennent ensuite les multiples tragédies
classiques qui feront sa renommée : Britannicus, Bérénice, Iphigénie, Phèdre, Esther et Atalie.( Notez
que la plupart des sujets traités concernent l’Antiquité grecque ou romaine, à laquelle vous devez
vous référer pour comprendre les thèmes des pièces...) Racine aime les actions simples (cf règle des
trois unités) qui décrivent, contrairement à Corneille, la violence des passions et leur portée
destructrice. Chez Racine, cf Phèdre, les passions provoquent des situations tragiques où la haine, le
désir de vengeance sont mélangées avec l’amour. Les personnages les plus sympathiques sont
détruits par les personnages violents. Ils sont donc tous soumis à une destinée qui rappelle celle des
Grecs.
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MOLIERE : (1622-1673) Il se nomme en fait Jean-Baptiste Poquelin. Comme il est auteur de
comédies, les théoriciens classiques de son époque se soucient peu de son théâtre. Il fut d’abord
acteur dans la troupe « l’Illustre théâtre » qui connaît son premier succès avec Les Précieuses
ridicules. Par la suite, ses pièces vont faire scandale, notamment l’Ecole des femmes, mais Molière
est soutenu par le roi et peut donc continuer à écrire, parmi les plus connues de ses pièces, Dom
Juan, Le Misanthrope, Le Médecin malgré lui, Tartuffe, Le Bourgeois gentilhomme et Le Malade
imaginaire. Il mourut en représentant cette dernière pièce sur scène.
Le théâtre de Molière a deux objectifs. D’abord, il essaie de faire rire un public distingué et cultivé, à
une époque où la comédie est plus ou moins considérée comme vulgaire. Ensuite, les dérisions ont
pour but de corriger les défauts des mœurs de son époque. Ainsi, le Tartuffe ridiculise-t-il l’excès de
dévotion et l’Avare, l’avarice. Cette dérision qui attaque les excès au profit de la recherche d’une
juste mesure a laissé dans le vocabulaire des noms propres devenus des noms communs (procédé
d’antonomase). Aussi, peut-on dire de quelqu’un que c’est un Harpagon, un Tartuffe, un Dom Juan
ou un Alceste…
LA QUERELLE DES ANCIENS ET DES MODERNES :
Cette querelle, qui dura de 1683 à 1719, opposa les défenseurs des anciens et les promoteurs
du mouvement moderne. On trouve chez les premiers des auteurs comme Boileau, Racine, La
Fontaine, La Bruyère, Bossuet ou Fénelon. Les seconds sont principalement Corneille, Fontenelle,
Perrault et Bayle.
Comme l’époque connaît un essor des mathématiques et des inventions techniques, certains
auteurs estiment que ce progrès a lieu dans la littérature comme dans les sciences. Autrement dit, de
la même façon que les hommes de ce siècle eurent davantage de connaissances que les hommes de
l’Antiquité, la littérature elle aussi s’avère supérieure à ce qu’ont pu écrire les Grecs ou les Romains.
Fontenelle estime ainsi que la littérature est arrivée à son âge adulte, au-delà de l’imagination
débordante des Anciens. La culture de l’époque a alors quelque chose de spécifique qui la hisse au
sommet de ce qui a pu être écrit jusque là.
A l’inverse, La Fontaine riposte en affirmant que les meilleurs des Modernes sont ceux qui
ont imité les Anciens. L’antique admiration pour les auteurs du passé est une source d’inspiration
phénoménale mais cela n’autorise en rien l’auteur moderne à se prétendre supérieur à ceux qui l’ont
inspiré. Les progrès accomplis dans les sciences n’ont pas de sens dans le domaine artistique. Le
paradoxe des Modernes est de s’admirer comme supérieurs alors que viendra une époque où euxmêmes seront considérés comme Anciens…
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