GAB EnQuete

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GAB EnQuete
CMJN
MERCRE DI 18
AVRIL 2012
NUMÉRO 259
100 F
www.enqueteplus.com
ISSN • 2230-133X
BUREAUX DE JUGES VISITÉS, ORDINATEURS VOLÉS, DOCUMENTS EMPORTÉS…
MACKY CHEZ SARKOZY CE MATIN
Qui a dévalisé
le Palais ?
Retrouvailles entre deux
ex-ministres de l’Intérieur
Des cambrioleurs hors du commun
La Section de recherche activé
P.2
FARBA SENGHOR RÉAPPARAIT
“Je n’ai de compte à
rendre à personne” P.5
BAKAR DIA, EX-MINISTRE
“Les Sénégalais
sont très pressés” P.6
P. 4
POINTS FORTS / POINTS FAIBLES
Yékini décrypté par ses
anciens adversaires P.5
Aminata Touré, ministre de la Justice
COULISSES
Passation de service, les insolites
retrouvailles entre Aliou Sow
et l'ex-DAGE devenue IGE
La presse avait relevé la longueur
(pas moins de deux heures), assez
inhabituelle, de la cérémonie de
passation de service, avant-hier,
entre Aliou Sow, ministre sortant et
Cheikh Bamba Dièye, son successeur à la tête du département de de
la
Décentralisation
et
des
Collectivités locales. Eh bien, si
EnQuête revient sur cette manifestation, c'est pour souligner un fait
insolite. L'inspectrice générale
d'État (IGE) chargée de superviser la
passation est une connaissance
d'Aliou Sow. La dame en question,
répondant au nom de Marie-Jeanne
Bodian, a été directrice de l'administration générale et de l'équipement
(DAGE) dudit ministère.
Passation de service, les insolites
retrouvailles entre Aliou Sow
et l'ex-DAGE devenue IGE (suite)
Mais vous savez quoi ? Il nous
revient qu'elle avait été relevée de son
poste de DAGE pour avoir refusé de
rentrer dans des combines dont le
régime sortant était passé maître.
Mise à l'écart, elle aurait vécu des
vertes et des pas mûres dans ce
département, avant d'atterrir à l'IGE.
Aussi, Mme Bodian, qui en connaît
donc des choses dans ce ministère,
a-t-elle tenu à ce que certains dossiers soient clairement déclinés au
nouveau ministre Cheikh Bamba
Dièye, entraînant la longueur de la
passation. En tout cas, M. Dièye peut
bien compter sur elle pour lever
d'éventuels cafards.
Législatives, l'AFP favorable
à des listes communes
à Benno Bokk Yakaar
Le pouvoir du président Macky Sall
démarre sur une belle note, si l'on se
fie aux appréciations du Bureau politique de l'Alliance des forces du progrès (AFP). Celle-ci se réjouit des
jalons posés par le nouveau chef de
l'État, en particulier à propos de la
crise casamançaise, selon un communiqué parvenu à EnQuête. Ce dossier “constitue une priorité dont
l’acuité est plus que jamais réelle, eu
égard à la complexité des paramètres,
notamment des données géopolitiques”, indiquent les partisans de
Moustapha Niasse. C'est pourquoi ils
tiennent à “encourager le Président
Macky Sall, dans ses premiers pas
exploratoires en Gambie, et dans la
prise en charge, exprimée dans son
message à la nation au soir du 3 avril
2012, du dossier du retour de la paix
en Casamance”. Par ailleurs, si l'AFP
juge que l'heure est au travail, elle a
également demandé à son secrétaire
général “d'explorer et de développer
les lignes de convergence au sein de
la coalition Benno Bokk Yakaar
(BBY), pour élaborer une liste commune, en vue d’obtenir une majorité
stable et plurielle. C’est là la voie la
plus cohérente pour tenir les promesses et respecter les engagements
pris pendant la campagne électorale”, lit-on dans le communiqué.
Gouvernance de rupture,
Niasse et Cie pour des “actes forts”
Et conformément à l'esprit des
Assises nationales, les responsables
de l'Alliance des forces de progrès
disent veiller au grain face aux engagements pris par leur allié dans leur
croisade contre le régime libéral.
Aussi engagent-ils Macky Sall “(...) à
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RETROUVAILLES ENTRE DEUX EX-MINISTRES
DE L'INTÉRIEUR
Nicolas Sarkozy et Macky
Sall pour une première
epuis hier, le président Macky Sall
est à Paris pour une visite de travail express de 24 heures. “Visite
de travail”, tiennent à préciser nos sources
car les urgences actuelles du gouvernement sénégalais sont assez cruciales pour
que le chef de l'Etat n'ait même pas le
temps d'un tête-à-tête avec son homologue, le président Nicolas Sarkozy.
Logé à l'hôtel Meurice situé dans le 1er
arrondissement de la capitale française, le
président de la République et la délégation réduite qui l'accompagne ont quitté le
prestigieux palace ce matin vers 11h30
pour aller honorer un déjeuner de travail à l'Elysée avec Sarkozy et ses plus
proches collaborateurs. L'enjeu de cette rencontre : une aide budgétaire
immédiate de la France à notre pays pour l'organisation de la campagne
agricole qui s'annonce, mais également pour la prise en charge effective
des difficultés alimentaires imputables à la mauvaise pluviométrie de l'année passée.
“Visite de travail”, insistent encore nos interlocuteurs, car sitôt finie le
déjeuner de travail, une conférence de presse conjointe a lieu entre les
deux hommes d'Etat qui se rencontrent pour la première en tant que chef
de l'Etat. Puis retour sur Dakar. Sans le reste de la délégation et dans la
foulée, le ministre de l'Economie et des Finances prend le chemin de
Washington. Dans la capitale américaine, Amadou Kane va s'entretenir
avec les responsables du Fonds monétaire international (FMI) en charge du
dossier Sénégal.
Ces premiers événements diplomatiques du nouveau de l'Etat à l'international entre dans “le cadre d'une stratégie globale destinée à renforcer
la confiance” entre notre pays et ses partenaires par rapport à “un environnement d'urgences”.
Hier soir, dans le même hôtel Meurice, le président de la République a
reçu, “pour les remercier de leur soutien”, des militants et responsables de
son parti, l'Alliance pour la République (APR) établis en France.
D
prendre le taureau par les cornes pour
poser des actes forts, dans la refondation de la République, avec les inévitables réformes institutionnelles à
même d’assurer (…) l’équilibre des
pouvoirs, l’indépendance de la
Justice, la fin de l’impunité et la restauration des valeurs, valeurs qui doivent imprégner la conduite des
affaires de l’État, à tout moment et en
tous lieux”. A cet égard, Niasse et
compagnie estiment que “l’état des
lieux, dans la transparence absolue,
est un préalable incontournable pour
faire face aux urgences liées à la
demande sociale”.
Avenir du Pds, les partisans
de Masseck Ndiaye demandent
à Wade de se retirer
Les lieutenants politiques du président du Conseil économique et social
(CES), Ousmane Masseck Ndiaye à
Saint-Louis ont délié, hier, leur
langue pour demander à Wade de
quitter la tête du Parti démocratique
sénégalais (PDS). Entouré de militants, Mamadou Diop, membre de la
fédération libérale de Ndar, pense
que la page d'Abdoulaye Wade doit
être tournée et que des personnes
comme leur mentor ou de la trempe
d’Oumar Sarr, responsables de la première heure, doivent désormais driver
le bateau libéral dans l’intérêt de la
formation politique. Ayant vécu les
péripéties de la réunion des investitures du PDS à Saint-Louis, les
proches de Masseck Ndiaye ont
dénoncé ce qui est en train d’être
concocté actuellement. Ils ont invité
leur leader à aller prendre langue
avec les différentes sensibilités du
PDS pour renverser la tendance et
sauver le parti à travers le Sénégal.
“Au rythme où vont les choses, nous
allons à l’implosion”, a lancé
Mamadou Diop. S’agissant des investitures à Saint-Louis, il a martelé
qu’Ousmane Masseck Ndiaye est
l’homme qu’il faut pour diriger la liste
départementale.
Jeu de chaises musicales à RFM,
Antoine Diouf passe Directeur
de la rédaction
La série des nominations aux
postes de responsabilités se poursuit
à la Radio futurs médias (RFM),
comme annoncé il y quelques jours
par EnQuête. Désigné au poste de
Directeur général du groupe Futurs
Médias, Mamoudou Ibra Kane a cédé
le fauteuil de patron de la RFM à
Alassane Samba Diop, jusque-là
Directeur de la rédaction de la radio.
Eh bien, celui-ci a à son tour nommé
à ce poste Antoine Diouf, précédemment Rédacteur en chef qui est remplacé Babacar Fall, jusque là Chef du
desk Société/Culture.Bon vent à tous.
Dahra Djoloff,
une femme meurt par pendaison
Dahra Djoloff est dans la stupeur,
après l'annonce du décès par pendaison d'une dame, Fatoumata Ka dans
la nuit du 16 au 17 avril. La femme
d'une quarantaine d'années se serait
suicidée derrière sa demeure sise au
quartier populeux Angle Islam.
Informés, les gendarmes sous la houlette du commandant Omar Cissé et
le médecin-chef du district sanitaire
de Dahra ont procédé aux constats
d'usage sur les lieux du drame. Les
pandores ont ouvert une enquête
pour déterminer le motif de cet acte
désespéré. Mais joint au téléphone
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par EnQuête, dans la soirée d'hier, un
proche de la victime confie que la
défunte serait un solitaire qui restait
toute la journée dans son coin sans
aucune assistance. La victime quitte
ce bas monde sans enfant.
Procès, Fabienne Féliho déboutée
face à son ex-mari, le milliardaire
Mansour Guissé
Fabienne Féliho a perdu son procès pour dénonciation calomnieuse
contre son ex-mari, Mansour Guissé.
Le tribunal correctionnel de Dakar,
qui a rendu sa décision hier, a relaxé
le milliardaire. Par conséquent, la
Miss Sénégal 87 a été déboutée de sa
demande de dommages et intérêts
estimés à la somme d’un milliard de
francs Cfa. Mais la plaignante n’est
pas la seule à être retoquée. Le prévenu l’est aussi relativement à sa
demande reconventionnelle formulée
par ses avocats. Ceux-ci ont, en effet,
réclamé le franc symbolique pour procédure abusive. A rappeler que cette
affaire est partie de la première procédure que Mansour Guissé avait initiée contre son ex-épouse, Fabienne
Féliho qu’il accusait d’abus de
confiance portant sur 63 millions de
francs Cfa. Le milliardaire accusait
son ex d’avoir utilisé, à des fins personnelles, l’argent destiné à l’achat
de leur appartement. Relaxée en première instance, puis par la Cour d’appel et la Cour de cassation, l’ex-reine
de beauté avait servi une citation à
son ex-époux qu’elle accuse de
dénonciation calomnieuse.
Procès, Oustaz Taïb Socé renvoyé
au 19 juin prochain
Le procès de Oustaz Taïb Socé, qui
était prévu hier, a été renvoyé par le
tribunal correctionnel de Dakar au 19
juin prochain pour plaidoiries. Le
face-à-face avec les juges a été
décalé sur demande des avocats du
plaignant qui veulent faire comparaître leur client. En effet, hier, outre le
représentant de la partie civile, seuls
le célèbre prêcheur religieux de la
2STV et de la RFM et deux témoins
étaient présents à la barre. Pour rappel, Taïb Socé a été inculpé, en
même temps que les nommés Cheikh
Tidiane Diakhaté et Moussa Touré,
d’association de malfaiteurs et d’escroquerie relative à une transaction
portant sur de l’or. C’est sur plainte de
Mouhamed Boussiri Sall, instruit par
un Dubaïote du nom de Charifu, que
le prêcheur a été arrêté. Le Dubaïote
désirant acquérir de l’or d’une valeur
de 160 millions FCFA, avait remis à
Taïb Socé via la société de transfert
de fonds, Wersten Union, un montant
de 35 millions FCFA. Une somme
que le prêcheur dit avoir remis à ses
co-inculpés qui ont fondu dans la
nature. Inculpé le 28 décembre
2010, Taïb Socé avait été placé sous
mandat de dépôt le même jour par le
Doyen des juges d’instruction,
Mahawa Sémou Diouf. Lequel avait
en même temps décerné un mandat
d’arrêt contre Cheikh Tidiane
Diakhaté et Moussa Touré. Après trois
mois d’incarcération, le célèbre prêcheur a bénéficié, depuis le 17 mars
2011, d’une liberté provisoire.
Tensions électorales, le tourisme
enrhumé en janvier-février 2012
Le secteur touristique a particulièrement souffert en janvier-février
2012, du fait certainement de la tension liée à la campagne électorale de
la présidentielle. C'est du moins la
lecture à faire de la baisse des arrivés
touristiques durant ce bimestre comparé à la même période en 2011.
D'après, en effet, le Tableau de bord
de février 2012 (TOB), publié par la
Direction de la prévision et des
études économiques (DPEE), et parcouru par EnQuête, 91834 non résidents ont foulé le tarmac de l'aéroport
Léopold Sédar Senghor en janvierfévrier dernier contre 95600 la même
période en 2011, soit une baisse de
3,9%. Une chute qui a sans doute
affecté le taux de fréquentation des
réceptifs, avec -8,6% pour les
auberges, -8,1% pour les campements -5,1 % pour les résidences et 4,9% pour les hôtels. Concernant en
outre les motifs des entrées enregistrées à l'aéroport international de
Dakar, les “conférences” ont été plus
touchées avec -29,4% suivies des
“affaires” tombées à -9,7%.
Mali, Cheick Modibo Diarra nommé
Premier ministre de transition
L'astrophysicien Cheick Modibo
Diarra, a été nommé, hier, Premier
ministre du gouvernement de transition de la République du Mali qui
aura pour principale mission de régler
la crise dans le nord du pays, tombé
aux mains des rebelles touaregs.
Après 17 jours de tractations
intenses, des aller-retour incessants
entre le camp militaire de Kati et
Bamako, l'ex-junte militaire et la
classe politique malienne se sont
mises d'accord sur son nom, selon
Jeune Afrique. Cheick Modibo Diarra
est un scientifique de renom et président Afrique-Moyen-Orient de
Microsoft. L'astrophysicien de 60 ans
a acquis une renommée planétaire en
1997 en devenant le navigateur en
chef de la sonde “Mars Pathfinder”
de la Nasa, avant de devenir président de Microsoft Afrique en 2006.
D'après le magazine d'information,
son nom a surgi dans les discussions
au cours du week-end du 14 avril et il
a été préféré aux autres “finalistes”,
parmi lesquels figuraient Soumana
Sako et Ousmane Issoufi Maïga, qui
avaient déjà occupé ces fonctions de
1991 à 1992 pour le premier, et de
2004 à 2007 pour le second. Le nouveau Premier ministre malien devra
former un gouvernement de transition
dans les prochaines 48 heures.
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SOCIÉTÉ
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LE PALAIS DE JUSTICE VISITÉ NUITAMMENT
Le tribunal de Dakar, sis au palais de Justice Lat Dior a fait l’objet d’un cambriolage dans la nuit du lundi dernier. Cinq bureaux dont trois de juges du
cabinet, ont été visités. Les cambrioleurs ont emporté quatre ordinateurs, un
lecteur DVD et des documents. Le mystère reste entier sur le mobile et l'identité des malfaiteurs.
Un si mystérieux
cambriolage
avant de s’emparer des quatre ordinateurs et de
leurs unités centrales. D’après nos sources, après
leur forfait, les cambrioleurs se sont rendus au
sous-sol du tribunal où ils ont pris les pagnes des
techniciennes de surface pour y emballer leur
butin. Les mêmes sources ajoutent que les malfaiteurs pour brouiller les pistes, se sont même
essuyés les pieds avec la tenue des femmes de
ménage qui, les premières à arriver sur les lieux,
ont constaté les bureaux dévalisés avant de
sonner l'alerte.
Suspicions autour
d’un cambriolage
e cambriolage suscite des interrogatoires à bien des égards. ‘’Où était
donc la sécurité,’’, se sont
interrogés les agents du tribunal, presque
en coeur. Où était donc les gendarmes et
autres agents de sécurité commis à la sécurité de la bâtisse qui symbolise la justice
dans toute sa majesté ? Si anticiper sur les
conclusions de l'enquête confiée à la
Section de recherches, il faut s'étonner
qu'un groupe puisse si facilement pénétrer
dans l'enceinte du tribunal, y commettre
des forfaits en défonçant des serrures, sans
même attirer l'attention de la Sécurité. Audelà de cette question, des interrogations
fusent relativement au mobile de cet acte et
à leurs auteurs ? Les voleurs étaient-ils à la
recherche de dossiers compromettants?
Pourquoi la chambre d’accusation, étant
une juridiction supérieure des cabinets
d’instruction, a été attaqué en même tant
que le 6ème cabinet ? La question sera
sans doute élucidée par les éléments de la
brigade de recherches qui ont pu prendre
des empreintes. Toute la question étant de
savoir si ces empreintes-là parleront .
C
FATOU SY
a surprise était de mise hier, au Palais de
justice Lat Dior. L’institution, qui incarne
la Justice, a reçu la visite de cambrioleurs
la nuit précédente, du lundi 16 au mardi 17 avril.
Des individus non identifiés, pour le moment,
sont entrés par effraction dans cinq bureaux, dont
la pièce 44, bureau du greffier du juge d’instruction du sixième cabinet située au rez-dechaussée.
Le bureau du président de la Chambre d’accusation situé au 3ème aurait subi le même sort.
Des bureaux de la Cour d’appel situés au
deuxième étage du Palais de justice, le décor est
L
plus ahurissant. Le bureau des casiers pour les
étrangers a été vandalisé par les cambrioleurs qui
ont tout mis tout sens dessus-dessous, en sectionnant même des câbles. Spectacle moins désolant au niveau du bureau de l’enrôlement civil
et commercial où les cambrioleurs ont emporté
avec eux un lecteur DVD avec téléviseur
incorporé. Le plus cocasse dans cette histoire,
c’est que les voleurs ont déposé le matériel de thé
sur la table avant de laisser sur place une boîte
de cigarettes de marque Winston light et cinq
paquets de Malboro rouge. Poursuivant leur
forfait, ils se sont rendus au bureau pool des
secrétaires. Là, ils ont pris le temps de « faire du
thé, si l'on en juge le matériel laissé sur place,
DÉTOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS
Le patron de DEVSOL
risque quatre ans de prison
Poursuivi pour détournement de deniers publics portant sur
9 millions 191 mille 041 francs, le secrétaire général de l’ong
(Développement solidaire (Devsol), Moussa Lô encourt
quatre ans de prison ferme.
L
es faits en l’espèce remontent à deux ans. Quand,
l’Ong Devsol (Développement solidaire) dirigée
par Moussa Lô a bénéficié d’un financement dans le
cadre du projet d’appui au programme national de bonne
gouvernance financé par l’Union européenne au profit de
l’État du Sénégal. A cet effet, le prévenu avait bénéficié d’une
subvention de 64 millions 434 mille 330 francs. Ainsi, un
montant de 17 millions 197 mille 810 francs a été versé
pour le démarrage du projet, par l’unité de gestion pilotée
pour le compte du ministère des Finances. Toutefois, d’après
le plaignant Moussa Bâ, coordonnateur de l’unité de gestion
du projet des Acteurs non-étatiques, cinq mois après le virement des fonds, plus exactement en octobre, aucun acte n’a
été posé par le prévenu sommé d’arrêter le projet et de restituer les fonds. Il dira que “9 millions 191 mille 041 francs
ont été dépensés sans objet puisqu’aucune activité objet de
la subvention n’avait été en contrepartie réalisée”. Toujours
d’après le plaignant, “il s’agit d’agissements abusifs par rapport à des ressources publiques qu’il a consommé sans
objet”. Interpellé sur ces faits, Moussa Lô qui est en détention préventive depuis deux ans, n’a pas pu justifier l’utilisation de l’argent. Le secrétaire général de l’ong Devsol a expliqué avoir dépensé 200.000 francs pour l’organisation d’un
atelier de partage. Quant au reste de l’argent, le prévenu a
prétendu l’avoir dépensé, entres autres, pour le paiement de
salaires, l’équipement des locaux. Non sans tenter de charger
ses partenaires qui, selon lui, sont derrière tout cela. Un
argument de défense qui n’a pas convaincu le parquet qui a
requis quatre ans ferme. Un réquisitoire jugé sévère par la
défense qui a également jugée irrecevable la constitution de
partie civile de Moussa Bâ dont l’avocat a réclamé la somme
de 30 millions de dommages et intérêts pour le compte de
l’État. Pour eux, cette demande ne peut prospérer dans la
mesure où l’agent judiciaire de l’État n’a rien réclamé.
ABUS DE CONFIANCE PORTANTSUR 389 MILLIONS
Les bizarreries d'une transaction commerciale
Bizarre l'affaire qui oppose Transsene à Geneva Investissement. Cheikh Diop, directeur général adjoint de Transsene
y est accusé d'abus de confiance portant sur 389 millions de FCFA dans une affaire dont sa société assurait la tierce
détention de fardeaux de fer appartenant à la société Geneva Investissement. Les deux parties se sont retrouvées hier
devant le tribunal correctionnel de Dakar.
GASTON COLY
a société Geneva Investissement
dans le cadre d'un contrat de tierce
détention (entreposage) avait entreposé 2500 tonnes de fer dans les magasins
de Transsene situés au Port de Dakar. A cet
effet, l'entreprise sénégalaise devait fournir
le fer à celui qui Geneva aurait vendu la marchandise, à travers un ordre de relâche. Ce
qui sera fait avec une partie du fer, lors
d'une première transaction avec la société
NELL STEEL pilotée par le mandataire de
Geneva, Murat Heper. Après cette transaction, le turc rentre. Il est remplacé par un
compatriote dénommé Serdar Demirag.
Celui-ci prend contact avec Winsa Finances
dirigé par Magatte Diallo. Ensuite, à travers
un courrier, le truc informe Transsene que
“Winsa possède le droit exclusif de vendre le
fer”. Ce que la structure fait. Le fer est
vendu à un mauritanien. Par un autre courrier, Geneva demande à Transsene d'aider
Serdar Demirag dans les “formalités administratives de réexpédition du fer”, selon le
L
prévenu interrogé hier à la barre. Toujours
selon M. Diop, Serdar Demirag leur donne
“un ordre de relâche payable 33 jours
après”, en faveur de Winsa. N'étant que
“gardien du fer”, Transsène s'exécute et
aide le turc dans les formalités administratives de réexpédition du fer qui part en
Mauritanie.
1 milliard de dommages et intérêts
Donc, si Cheikh Diop s'est retrouvé hier à
la barre, c'est parce que Magatte Diallo,
après avoir vendu fer au mauritanien, s'est
envolé avec l'argent de la vente. Une situation qui met Abdourahmane Diop, le directeur général de Transsene dans tous ses
états. Le transitaire remarque que “les
enquêteurs n'ont cherché que du côté souhaité par la société Turque en se focalisant
uniquement sur le caractère effectif ou non
du paiement de la société Winsa”. Alors que
la transaction financière ne concerne en rien
sa société. Il renseigne que Magatte Diallo
s'est caché en Guinée Bissau où, dit-il, “il
n'est en rien inquiété”. Selon le Dg de
Transsene, il s'agit d'un complot ourdi pour
“tuer une entreprise sénégalaise,” car renseigne-t-il, la plainte de Geneva est intervenue “huit mois après les faits incriminés”. Il
dénonce le mandat de dépôt pour abus de
confiance délivré contre son frère Cheikh
Diop “dans une affaire purement commerciale” et pointe du doigt des autorités judiciaires, des “avocats et des juges affairistes”.
A la barre, le plaignant Serdar Demirag a
indiqué que “c'est un ordre de relâche sous
condition de paiement” qui avait été envoyé
par Geneva à Transsene. Ce que Cheikh Diop
a battu en brèche en lui faisant comprendre
qu'en ayant donné à Winsa le droit exclusif
de vendre le fer, il y avait “transfert de compétence” et, de ce fait, la structure pouvait
disposer de la marchandise. Ainsi, Boubacar
Cissé, avocat de Geneva, a demandé un milliard au titre de dommages et intérêts. Les
avocats du prévenu ont demandé la relaxe
pure et simple.
L'affaire a été mise en délibéré pour le 22
mai prochain.
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TROUBLE D’AUDIENCE
La “défiance à l’institution
judiciaire”a coûté cher au
fils de Moussa Lô
A
lors qu’il était venu assister au procès de son père,
Moussa Lô poursuivi pour détournement de
deniers publics, Amadou Cupidon Lô a rejoint ce
dernier en prison. En effet, le fils du prévenu a été condamné
à un mois ferme pour trouble d’audience. Au moment où
l'un des avocats de la défense terminait sa plaidoirie,
Amadou Cupidon Lô piqué par on ne sait quelle mouche,
s’est levé pour crier haut et fort : “mon père n’a rien fait,
pourquoi cet acharnement contre lui ?”. Furieux, l’étudiant
en Master est resté sourd aux tentatives de son père et des
avocats de le calmer et a lancé aux juges : “Vous avez réussi
votre coup !”. Suffisant pour qu’il soit arrêté et conduit dans
le box des prévenus. Jugé séance tenante, après quelques
minutes de suspension d'audience, Amadou Cupidon s’est
empressé de présenter ses excuses. “L’audience est publique
(…) La justice est rendue au nom du peuple et non d’une
partie, par conséquent, ceux qui y assistent ont une obligation de respecter toutes les décisions qui seront rendues,
seules les parties ont droit à la parole”, a asséné Abdou Aziz
Danfakha qui a demandé que le prévenu soit condamné à
une sanction exemplaire de deux mois ferme. La défense a
sollicité la clémence soutenant que Amadou Cupidon a plus
exprimé un sentiment qu’une défiance. Après délibéré, le
prévenu a été déclaré coupable de trouble d’audience.
Condamné à un mois d’emprisonnement ferme, le juge a
décerné contre lui un mandat de dépôt sur l’audience.
G.COLY
numéro 259 • mercredi 18 avril 2012
POLITIQUE
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APRÈS UN SÉJOUR À KOUMPENTOUM, FARBA SENGHOR DE RETOUR
Introuvable et aphone depuis la cuisante défaite de son mentor face à Macky Sall,
Farba Senghor, “élément hors du commun”, est de retour à Dakar en provenance
du Sénégal oriental où il s'était retiré pour “affaires privées”. Et au moment où des
comptes commencent à être demandés à certains dignitaires du wadisme, lui
affirme n'avoir rien à se reprocher.“Depuis 2000, il y a des salaires assez
substantiels…”
“Je n'ai de comptes à
rendre à personne”
MATEL BOCOUM
n ne l'avait presque plus revu depuis
la déroute de son candidat, l'ex-président Abdoulaye Wade, au second tour
de l'élection présidentielle du 25 mars. Farba
Senghor est de retour, mais dans la discrétion,
alors que la traque contre les “biens volés” de
O
l'Etat est lancée depuis la semaine dernière
par la Présidence de la République. De retour
à Dakar depuis lundi après une “retraite” loin
de la capitale, à Koumpentoum, dans le
Sénégal oriental. Un retour destiné à booster
les tentatives de remobilisation de troupes
libérales quelque peu choquées par la perte
du pouvoir.
LOI SUR LA PARITÉ
Farba Senghor s'était-il terré dans ce coin
reculé du pays pour espérer échapper à une
certaine vindicte populaire ? S'y était-il rendu
afin de préparer sa “défense mystique” étant
entendu que, aux yeux d'une bonne partie de
l'opinion, il est un symbole vivant du wadisme
et de ses dérives ? Y faisait-il de la “chasse”,
ainsi que le disent des mauvaises langues,
pour décompresser après le pénible tournant
du 25 mars, au milieu d'une nature locale
plus clémente que l'ambiance délétère qui
prévaut chez les libéraux ? A toutes ces questions, cet “élément hors du commun” n'a
point voulu parler à EnQuête à qui il a reproché de lui avoir systématiquement refusé une
interview...
“La saison de chasse est close depuis longtemps”, rappelle un responsable politique
libéral à celui qui n’a pas été tout blanc dans
le saccage des quotidiens L'AS et 24H
Chrono. Pour des habitants de Koumpentoum,
Farba Senghor a quand même pris le temps de
s'occuper de son cheptel, une masse importante de vaches biens grasses ravitaillées en
eau au détriment des populations avec l'aide
d'un responsable local du Pds. En l’occurence
le maire de Koumpentoum, Sidy Traoré, que
nous n'avons pu joindre au téléphone.
Farba Senghor va-t-il répondre à des questions de police ou de gendarmerie dans le
cadre de la traque des “biens volés” à la communauté nationale ? L'histoire le dira. De
toutes façons, il lui était impossible de “se
cacher” à Koumpentoum. Parole d'un citoyen
de là-bas : “s'il restait ici, nous étions décidés
à le menotter et à le rendre au gouvernement.”
Aujourd'hui, ce wadiste (éternel ?) est déterminé à se défendre contre tout. Avec ces précisions : “je me suis rendu au-delà même de
Koumpentoum pour des affaires personnelles.
Je ne me prononcerai pas sur ce voyage privé.
Que les gens racontent ce qu'ils veulent, je
m'en passe. D'ailleurs, je n'ai rien à vous
dire.” Puis : “je parlerai au moment opportun,
mais ce n'est pas à vous que je m'adresserai
en premier.” Avant de clore le débat sur un
fulgurant : “d'ailleurs, je n'ai de comptes à
rendre à personne.”
FEMMES ET LÉGISLATIVES 2012
Le Cena “prête” pour son Le Réseau Siggil Jigèen
application aux législatives face aux enjeux
Lors d'une rencontre avec l'Observatoire national de la parité, le
président de la Commission électorale nationale autonome a
averti que la non prise en compte de la parité aux scrutins législatifs du 1er juillet serait un recul démocratique. Mais avant lui,
le chef de l'Etat s'était déclaré peu optimiste.
ANTOINE DE PADOU
es élections législatives du 1er
juillet restent un enjeu de
taille du fait qu'elles sont un
champ d'application de la loi sur la
parité. Cette observation de Doudou
Ndir, président de la Commission
électorale nationale autonome
(CENA), justifie la rencontre organisée hier avec l'Observatoire national
de la loi sur la parité (ONP) et visant
à sceller un partenariat pour que cette
loi du 14 mai 2010 soit appliquée :
parité absolue homme-femme dans
toutes les institutions totalement ou
partiellement électives. C'est pourquoi le président de la Cena a déclaré
que s'impose à son organe l'application de cette disposition, avec la
garantie de veiller scrupuleusement à
son respect lors du dépôt des listes
électorales pour les législatives.
“Nous sommes arrivés à maturité et
nous devons poursuivre sur cette lancée”, a indiqué M. Ndir. Qui ajoute
que “ce qui est de la volonté souveraine du peuple devrait être appliqué”
sinon ce serait un recul démocratique
pour le Sénégal.
Outre cette rencontre, l'Observatoire national de la parité entend
saisir tous les acteurs du processus
électoral, échanger et surtout étudier
avec eux les modalités et dispositions
relatives au principe de parité
contenu dans le code électoral. A cet
effet, sa présidente, Fatou Kiné Diop,
explique que les échanges avec la
Cena visent à “mutualiser les efforts”
pour assurer l'application effective
L
SOPHIANE BENGELOUN
ans la continuité des actions
de la structure lors de la présidentielle de février et mars
dernier, le réseau “Siggil Jigèen”
(RSJ) a présenté, mardi, le détail de
son tout nouveau programme visant la
promotion de la dimension genre et
du leadership féminin au niveau des
institutions de l’Etat.
C’est, en effet, pour s’assurer du
respect scrupuleux de la loi 2010 sur
la parité et du décret d’application qui
l’a inscrite dans notre code électoral
national, que le réseau, membre de la
société civile, va jouer son rôle de sentinelle lors des élections législatives
D
prochaines.
Pour ce faire, le RSJ s’est allié,
dans le cadre du programme suscité,
à quatre autres organisations de la
société civile, à savoir l’Association
des juristes du Sénégal (AJS), le
Conseil sénégalais des femmes
(COSEF), l’Association des professionnelles africaines de la communication (APAC) et le Forum civil pour
ainsi constituer la formation G5.
Cherchant “encore une fois à mettre la main à la pâte” du processus
électoral à venir, les militantes du
Réseau Siggil Jigèen comptent aider
leurs compatriotes à mieux comprendre les enjeux des législatives de juillet prochain. “Aujourd’hui, les
femmes sont mûres en tant que
citoyennes et donc aptes à contribuer
à la gestion de la chose publique.
C’est le moment pour elles de revendiquer leur place dans notre modèle
de démocratie participative”, a
déclaré Thiaba Sembène, coordinatrice du programme au sein du RSJ.
“Ce que nous voulons, c’est accompagner les femmes en les sensibilisant
au suivi des politiques publiques pour
qu’elle puissent, à terme, mieux comprendre leur rôle, une fois élues, en
tant que représentantes du peuple”, a
ajouté Fatou Ndiaye Turpin, la présidente du RSJ.
Comprenant une campagne de
spots télé et radiodiffusés, des rencontre de plaidoyer en présence de
représentants de partis politiques et
un séminaire de renforcement de
capacités des femmes influentes présentes sur les listes électorales, ce
programme du RSJ va s’étaler sur 2
mois, à partir d’hier jusqu’au début du
mois de juillet.
des dispositions paritaires. “Nous
avons voulu créer les conditions d'un
partenariat pour élaborer ensemble
des indicateurs de la parité dans le
processus électoral et assurer leur
suivi régulier”, a souligné la patronne
de l'ONP.
Il s'agira pour la Cena d'identifier
les difficultés, les obstacles, les anomalies et d'en informer l'Observatoire
qui, à son tour, se chargera d'analyser
les données afin de soumettre des
recommandations au chef de l’État, a
ajouté Mme Diop.
Toutefois, il faut rappeler qu'au lendemain de sa victoire à la présidentielle du 25 mars dernier, le président
Macky Sall (voir EnQuête du 27 mars
2012) avait déclaré comme peu probable l'application de la loi sur la
parité aux législatives du 1er juillet.
“Les législatives arrivent, mais il
serait difficile d'avoir le même nombre de femmes que d'hommes vu que
dans certains départements, on n'a
qu'un seul député ou que trois députés.” C'était à l'occasion d'une visite
rendue à la Plateforme de veille des
femmes “Ëttu Jamm”.
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numéro 259 • mercredi 18 avril 2012
CMJN
POLITIQUE
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DR. BACAR DIA (FRONT POPULAIRE ÉCOLOGIQUE, FPE)
Ancien ministre de la Communication et ex porte-parole du gouvernement, le Dr. Bacar Dia enjoint
le gouvernement à s’attaquer aux urgences au lieu de se laisser aller à une médiatisation des actions
menées contre la gestion du régime de Wade.
“Il faut s’attaquer
aux urgences et laisser le
contrôle aux agences de l’Etat”
présidentielle et celle prévue pour les
législatives ont été multipliées de
manière déconcertante. Évidemment
Macky Sall est le patron de
Benno Bokk Yaakaar
qu'il faut réguler, mais ce qui est
inacceptable, c’est de le faire par l’argent. Le président Macky Sall doit
rétablir cette injustice. En tout cas,
mon parti n’a pas cette puissance
financière mais plutôt des programmes et des idées à proposer aux
Sénégalais. Le Front populaire écologique rêve d’être présent à
l’Assemblée nationale, seul ou en
alliance. Maintenant, si nous ne pouvons pas, c’est en toute fierté que
nous dirons que par faute de moyens,
nous n’avons pu aller aux législatives.
Nous sommes membre de Benno
Bokk Yaakaar et nous avons participé
à la bataille contre la candidature de
Wade. A un moment, notre parti a travaillé avec REWMI d’Idrissa Seck
mais il faut rappeler que c’était une
alliance conjoncturelle et non structurelle.
Il y a eu beaucoup de bruit chez
certains membres de Benno Bokk
Yaakaar par rapport à l’octroi de
postes ministériels aux alliés.
Je m’inscris en porte-à-faux contre
l’idée d’un soutien sans condition
entretenue par certains leaders politiques. Lorsqu’on est dans une
alliance, c’est aussi pour participer à
la gestion du pouvoir. La preuve, tous
ces leaders qui disaient soutenir
Macky Sall sans condition se battent
en dessous et s'étripent par jeunesses
de parti interposées. Cela veut dire
qu’il y a une forme d’hypocrisie qui
entoure notre coalition globale. Et si
Macky n’est pas prudent, il sera victime de cela. Nous du FPE avons
certes décidé de ne pas réclamer de
fonctions ministérielles ou autres,
mais cela ne veut pas dire que nous
ne sommes pas intéressés, simplement nous voulons mettre le président à l’aise.
Macky Sall entend diriger en disposant d’une bonne majorité à
l’Assemblée. Est-ce la meilleure
formule selon vous ?
C’est une ambition légitime à
notre avis. Il faut éviter tout simplement les majorités à la Russe avec
Pour le FPE, cette alliance n’existe plus de 95% ds députés. Eviter que
plus parce que c’est à travers la radio l’Assemblée nationale soit une
que nous avons appris que la coalichambre d’applaudissements. Le
tion Idy4president avait des ministres Sénégal a besoin d’une Assemblée
dans le gouvernement et qu’elle avait multicolore avec des femmes et des
proposé Pape Diouf et Oumar Guèye. hommes d’un très bon niveau.
Nous les félicitons même s’il faut Aujourd'hui, il y a un déséquilibre à
reconnaitre qu’il n y a eu aucune corriger. Il faut que Benno Bokk
concertation autour de cette quesYaakaar aide le président de la
République à avoir une majorité qui
vu Oumar Sarr faire une interview tion.
lui permettra de
dans la presse pour recentrer et expligouverner, il ne
quer comment fonctionne un budget. “On ne peut prendre les fonctions ministéfaut pas le fatiSi l’actuel régime dit que les caisses
rielles et revenir s’accaparer de toutes les
guer, il faut lui
de l’Etat sont vides sans expliquer le
processus et le fonctionnement du autres fonctions électives sous prétexte qu’on faire confiance.
Sinon, le Sénégal
budget, il ouvre des failles que l’adest de grands partis”
risque d’avoir un
versaire exploite. De ce fait, il donne
président de la République sans
de la matière à un parti qui était aux Frustré ?
Cela ne nous gêne pas car nous aucune majorité, ce qui risque d’enabois de revenir dans le jeu. C’est une
supposons simplement que Macky gendrer une grande instabilité dans
mauvaise stratégie de communication. Il faut, comme le président Sall a donné ce poste à Idrissa Seck le pays. La dynamique d’ensemble
Macky Sall l'a dit, avoir le culte du et à son parti mais pas à la coalition. doit continuer, mais il faut égalerésultat et éviter de communiquer sur Par contre, c’est notre part politique ment que Macky comprenne que ce
des détails que les corps de contrôles que nous revendiquons au lieu de ne sont pas seulement les candidats
qui doivent être ses interlocuteurs. Il
peuvent régler. Avec cette forme de postes, en ce sens que nous contiest en train de faire des erreurs à ce
communication, le gouvernement nuerons de jouer un rôle de sentiactuel est en train de verser dans les nelle au service de la démocratie niveau.
erreurs que le président Abdoulaye Sénégalaise. Nous étions dans une
Wade avait commis en son temps. Et coalition et Idrissa Seck a mis fin à “Aujourd’hui, les Sénégalais
aujourd’hui, les Sénégalais sont très cette dynamique au lendemain de la
sont très pressés.”
présidentielle. Les objectifs étaient
pressés.
de combattre la candidature de Wade
Quelle est la position du FPE face et faire de Idy le 4ème président du C'est-à-dire ?
aux législatives ?
Pour la question législative, il doit
Sénégal. Macky Sall est le président
C’est avec regret que notre parti de la République et visiblement, discuter avec ses alliés en toute
constate ce que j’appelle l’arrogance c’est lui le patron de Benno Bokk objectivité et ne pas se limiter aux
du régime sortant consistant à n'insYaakaar. Nous attendons de voir ce appareils de coalition. Il faut que les
taller sur l’échiquier politique que qu’il va faire. Mais dans tous les cas, gens soient justes parce qu’on ne
ceux qui ont beaucoup d’argent. Les le FPE est intéressé par une fonction peut pas prendre les fonctions miniscritères de participation d’une éleclégislative parce qu’il faut une térielles et revenir s’accaparer de
toutes les autres fonctions électives
Assemblée natiosous prétexte qu’on est de grands parnale
de
rupture.
“Le président doit comprendre qu’il est le
Le
président tis. Ce serait une catastrophe car si
seul responsable de la politique de la Nation Macky Sall doit Macky le faisait, celles-là qu’on
et du gouvernement et qu’il répondra seul de comprendre qu’il appelle “petites organisations” se
dresseront en face de lui. Et il faut
est le seul respontout cela.”
savoir que certaines organisations
sable de la polition ne sont plus basés sur les bonnes tique de la Nation et du gouvernepolitiques tout comme certains leaidées ni sur les programmes, mais ment et qu’il répondra seul de tout ders politiques ont atteint leur limite
uniquement sur l’argent. La caution cela.
historique aujourd’hui.
Justement, qu’est devenue cette
alliance ?
PAR AMADOU NDIAYE
ue vous inspire l'actualité
autour de la traque menée
contre des pilleurs éventuels de biens publics ?
Q
Il faut jouer balle à terre, c’est-àdire s’arrêter et respirer. Cela fait
deux semaines que le président
Macky Sall a pris le pouvoir. Il y a des
structures de l’Etat, comme la
Comptabilité matière, la Police, la
Gendarmerie,
tout
comme
l’Inspection générale d’Etat et
l’Agence de régulation des marchés
publics. En somme, nous avons tous
les corps de contrôle capables de
régler, sans bruit, la question des
audits et des biens volés qui commencent à polluer l’atmosphère. Les
gens commencent d’ailleurs à trouver
le faux prétexte de dire que Macky
y a des voleurs de biens publics, ce
qui est très grave, il n’est pas du rôle
du ministre de se mettre toujours à
dénoncer.
Le nouveau régime a un réel problème dans la prise en charge de ce
dossier ?
Il faut qu’il recentre sa communication autour de l’essentiel et qu’il
comprenne que celui qui vit par la
presse et par les fuites, périra par la
presse et par les fuites. C’est l’expérience que j’ai en tant qu’ancien
ministre de la Communication. Si les
caisses de l’Etat sont vides, les structures compétentes feront leur travail.
Mieux, les caisses de l’Etat ne constituent pas un endroit où on met de
l’argent, c’est plutôt une prévision de
recettes et de dépenses. Il ne faut pas
donner aux populations l’impression
que les caisses de
“Avec la médiatisation actuelle des affaires, on l’Etat constituent
donne de la matière à un parti (PDS) qui était des endroits où
l’on trouve tout
aux abois de revenir dans le jeu.”
l’argent de l’Etat.
cherche des dilatoires parce qu’il ne Il faut que l’équipe actuelle se mette
peut pas tenir ses engagements. Je dans la tête qu’elle gouverne, elle doit
ne le pense pas. Je pense qu’il y a donc arrêter d’être dans la posture
tout simplement une mauvaise strad’opposant. Il ne faut pas trop regartégie à ce niveau. J’ai été ministre de der dans le rétroviseur. La nouvelle
la Communication, il faut que le nouéquipe n’a qu’à décliner ses feuilles
veau gouvernement comprenne que de route et s’attaquer rapidement aux
la presse n’est l’alliée de personne. urgences au lieu de se lancer dans un
Le fait de distiller dans la presse des débat qui fait l’affaire du PDS.
éléments relatifs à ces affaires de voiComment ?
tures ou de personnes à traquer pourLe régime a beaucoup communirait se retourner contre le pouvoir. Ma
conviction est que les corps de qué sur le manque d’argent dans les
contrôle doivent jouer leurs rôles. S’il caisses de l’Etat. Aussitôt après, on a
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numéro 259 • mercredi 18 avril 2012
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EN VUE
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GUEDEL MBODJ, PROMOTEUR DU FEST’RIRE
Et de dix pour le Festival de théâtre et du rire de Kaolack (Fest'rire). Une dixième édition à marquer
d’une pierre blanche, cette année. Pendant quatre jours, du 3 au 6 mai prochain, la capitale du
Saloum devrait s'éclater comme jamais avec les artistes comédiens du Sénégal. C'est ce que promet en
tout cas l’initiateur de ce rendez-vous culturel devenu majeur, Guédel Mbodj. Dans cet entretien avec
EnQuête, il revient sur les hauts et bas de cette expérience, l’avenir du Fest’rire dont l'édition de cette
année espère à l'ouverture, la présence du ministre en charge de la Culture, Youssou Ndour.
“Les artistes m'ont mis à l'épreuve”
Le festival a atteint sa vitesse de
croisière à de Kaolack, pensez-vous
à le rendre itinérant ?
Non, du tout. Parce que l’objectif
c’était d’arriver à domicilier cela à
Kaolack. L’objectif était que
Kaolack ait son jour comme Louga
avec son Fespop, Bandafassi et
autres. Mais à travers les différentes
cellules de l’association, il arrive
qu’on organise des week-ends dans
certaines régions. Ce sont de minifestivals qui permettent aux autres
de vivre le festival.
PAR BIGUÉ BOB
Ne pensez-vous pas qu’il est
temps, après dix ans, que les
artistes prennent eux-mêmes en
charge l’organisation de cette
manifestation ?
Qu'est-ce qui vous a motivé dans la
promotion du Fest'rire ?
Je suis un natif de Kaolack résident
à Dakar. Et, il y a dix ans, j'avais
constaté que ma région n’avait pas
d’événements culturels majeurs,
qu’elle n’était pas inscrite dans
l’agenda culturel du Sénégal. J’ai
voulu changer ce fait. C’est ce qui
nous avait amené à l’époque à créer
le Festival du rire de Kaolack en réunissant tous les artistes comédiens
autour de cet événement.
Non, je ne suis pas d’accord. Je
pense qu’ils doivent être encore
accompagnés. Ce n’est pas leur rôle
de jouer à l’administrateur ou au gestionnaire. Aujourd’hui, si ARCOTS
[Association des artistes comédiens
du théâtre sénégalaise] à su s’imposer, c’est parce qu’il y a quelqu’un qui
est là et qui ne cherche pas à se faire
de l’argent sur leurs dos. Ils savent
qu’il n’y a aucun intérêt, ils m’ont mis
à l’épreuve. Je crois que leur rôle est
d'être sur le plancher et non de gérer
des événements.
L'avez-vous initié en acteur du
théâtre ?
Je suis plutôt chef d’entreprises. Je
gère une radio communautaire, une
agence de travail ainsi qu’un complexe hôtelier à Kaolack. C’est cela
qui nous amène un peu à nous tourner vers le développement local.
Pourquoi pas un festival de
musique ou de danse en lieu et
place d’un festival de théâtre ?
Il fallait caler Kaolack dans le
gotha culturel national. Pendant que
les uns faisaient de la danse, d’autre
de la musique et autres, nous on a
pensé que le créneau du théâtre sied
à l’histoire de Kaolack. On a voulu
ajouter la connotation rire pour égayer
le théâtre qui était dramatique. Bien
que nous ne soyons pas acteurs culturels, on a voulu apporter notre
touche avec le rire et c’est cela, je
crois, qui a révolutionné le festival.
Après dix ans d'activités, quel bilan
en tirez-vous ?
Un bilan très satisfaisant. Ce
n’était pas évident, au début, qu’un
Sénégalais se réveille et arrive à organiser un tel événement. C’est notre
esprit de fighting qui est à la base de
tout cela parce qu’on s’est toujours
battu pour que cela réussisse. Nous
avons aujourd’hui prouvé que c’était
possible. D’autres Sénégalais pourraient faire de même : être au service
de leur communauté en partageant
ce qu’ils ont. Le Sénégal leur a tout
apporté. Moi, je ne fais pas partie de
ceux qui continuent toujours à réclamer quelque chose au Sénégal.
Vous avez quand-même rencontré
des difficultés...
Je ne parlerai pas de problèmes.
C’est une aventure qui s’était présentée à nous avec tout ce qui va avec
dans ce genre de situation. Il y a eu
énormément de choses. Les échos
n’étaient pas favorables au début.
Des gens ont pensé, au début, que je
cherchais un tremplin politique,
ensuite ils ont avancé des raisons
pécuniaires. Je ne manquais pas de
leur dire que si c’était pour de l’argent, je n’aurais pas choisi le théâtre
et je ne serais pas à Kaolack aussi.
Aujourd’hui, on a une petite fierté
d’avoir rendu pérenne l’événement et
de voir les populations adhérer à la
manifestation. Mais la plus grande
réussite de cet événement, c’est
d’avoir réussi à unifier tous les
artistes comédiens. L’Association des
artistes existe dans toutes les régions
et comptent 1200 membres.
Ceux qui parlaient de tremplin politique n’avaient-ils pas raison
sachant que vous étiez candidat
aux dernières élections locales,
en 2009 ?
Cela s’est passé sept ans après. J’ai
voulu m’impliquer dans le développement de ma ville. Je pensais avoir un
rôle à jouer. Parce que le constat est
là : aucune autorité politique n’est
arrivé à développer Kaolack. Le autorités ne faisaient rien pour la visibilité
de Kaolack. C’est par réaction à cela
que je me suis présenté, c’était pour
lutter contre cette politique de chaise
vide que j’ai voulu être maire.
Revenons aux dix ans du Fest’rire.
Quelles sont les innovations de
cette année ?
On avait voulu tenir cela aux dates
habituelles (3, 4 et 5 avril, NLDR)
malheureusement, avec les élections,
on ne pouvait pas. On a décalé une
première fois, puis il y a eu le
deuxième tour. On a été obligé de
changer une seconde fois. Cela a perturbé notre calendrier. Cette année,
les femmes artistes ont voulu donner
un cachet particulier au festival en
organisant un “tanebeer” (séance de
danse de sabar). On a saisi l’occasion
pour créer un autre cadre pour permettre aux Kaolackois de la diaspora
et ceux résidents de se rencontrer et
d’échanger. Les musiciens et autres,
aussi commençaient à se plaindre.
Quand les femmes artistes m’en ont
parlé, je me suis dit que c’est l’occasion d’organiser deux jours de tanebeer avec la participation d’artistes
kaolackois comme Thio Mbaaye,
Bakane Seck, Aziz Seck, Pape
Ndiaye Thiopet, etc. Le tambour
major résident prendra part aussi au
spectacle. On a pensé à un feu d’artifice et un concours de régates. Les
artistes comptent organiser un match
de football avec les journalistes culturels. C’est l’occasion de rendre hommage à ces derniers qui nous accompagnent depuis dix ans et sont
constants. Quand c’était difficile, ils
étaient là. Et cette constance est très
rare chez les Sénégalais. On a aussi
pensé à un podium itinérant avec des
artistes et la radio communautaire se
chargera d’informer les Kaolackois de
l’itinéraire.
L’année dernière vous aviez émis le
souhait de faire participer des
artistes Burkinabés et Ivoiriens à
cette dixième édition. Qu’en est-il
aujourd’hui ?
Je pense qu’on n’est pas assez
matures pour cela. Il faut qu’on arrive
d’abord à satisfaire notre population
avant de penser aux autres, parce que
ce sont des gens qui parlent français
et ce n’est pas le cas pour nous, cela
risque alors de poser problèmes.
Nous ne sommes pas professionnels
des grands événements, donc nous le
faisons simplement pour que Kaolack
ait sont jour dans le calendrier.
Maintenant, je laisse aux autres de
faire autre chose. Moi, je suis pour la
promotion des artistes locaux. C’est
ma priorité.
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Les artistes se sont souvent substitués à vous pour décrier l’absence
de soutien des autorités locales.
Ont-ils été entendu ?
Comme pour les présidents de la
République, l’autorité peut être culturelle comme elle peut ne pas l’être.
On serait tombé sous l’ère Senghor, le
festival aurait une certaine dimension. Les autorités culturelles ne sont
pas culturelles. C’est toujours comme
çà que cela se passe, cela pose
quelques petits problèmes. On ne
peut pas leur imposer quand même
d’épouser ce caractère culturel, c’est
un problème de goût. Peut-être qu’un
jour on aura à la tête de la mairie
quelqu’un qui s’intéresse à ce que
l’on fait. Autrement dit des gens qui
partagent le propos de Senghor selon
lequel “la culture est au début et à la
fin de tout développement”. Nous
nous savons que tout Kaolack attend
cet événement. C’est la période de
traite des motos Jakarta, pareil pour
les vendeurs de cacahuètes. Il y aura
un monde fou à Kaolack et il y aura
forcément répercussions sur le pouvoir d’achat.
Comptez-vous sur le soutien du
nouveau ministre en charge de la
Culture, Youssou Ndour ?
Il y a deux ans, Youssou était l’invité de la huitième édition. Il avait fait
un geste très honorable à l’endroit
des artistes. Il leur avait même offert
un chèque d’un million. Il avait mis
tout son staff à la disposition de l’événement. Nous le connaissions alors
qu’il n’était pas encore ministre, alors
tout ce qu’il fera aujourd’hui ne sera
pas une surprise, car il a déjà eu à
s’impliquer et il connaît l’événement.
Les artistes souhaiteraient, si son
calendrier n’est pas trop chargé, qu’il
soit à l’ouverture de cet événement.
CULTURE POPULAIRE –
SÉANCE DE CONTES
Ces grandes et
petites histoires
d’Amérique
C
itoyenne nord-américaine
d’origine
libanaise,
Theresa Hamane, dit
avoir, depuis toujours, été passionnée
par les récits et les contes. Parcourant
le monde ou, selon sa propre formule,
“voyageant du nouveau monde à l’ancien”, cette diplômée en arts dramatiques de l’université de Californie a
recueilli folklores et légendes à travers
plusieurs continents. Elle les raconte,
aujourd’hui, sous la forme de récits
imbriqués les uns dans les autres où le
chant, la gestuelle et la danse font partie intégrante de la narration.
C’est à l’ex-école Klebert à DakarPlateau, devant un parterre de préadolescents assis à même le sol sur des
nattes en plastique, que Theresa
Hamane, vêtue pour l’occasion d’un
ensemble tunique flamboyant, a fait
étalage, hier matin, de ses talent de
conteuse. Brandissant haut son bras
droit au dessus de sa tête, elle a commencé son histoire en citant, en
anglais, les mots gravés aux pieds de la
statue de la liberté. C’est de cette
“porte dorée”, éternellement ouverte
aux pauvres, aux déportés et aux malheureux d’où qu’ils viennent, que le
récit va entraîner les enfants sur les
traces des immigrants puis celles des
Yankees dans leur guerre contre les
Français, et ainsi de suite…
On fera escale sur les rives du Lac
Champlain, avec l’histoire de l’officier
Dubois et de sa fiancée, qui se sont
enfuis pour pouvoir vivre leur amour.
Puis, il sera temps de faire la rencontre
de Johny Appleseed, un diplômé
d’Harvard qui laissa tout derrière lui
pour planter des pépins de pomme à
travers les terres fertiles de Boston. Et
presque au détour d’un hasard, l'auditoire va se délecter d’une légende amérindienne sur la création du monde,
que Johnny Appleseed lui-même
avait dû maintes fois entendre
lorsqu’il était invité au grandes réunions du peuple peau-rouge des “gros
ventres”. Viendra ensuite l’histoire des
vagues successives d’émigration et des
injustices dont ces peuples ont souffert : l’esclavagisme et ses innombrables africains traînés de force en
Amérique, d’abord, puis le “Chinese
exclusion act” et, enfin, l’interminable
va et vient des Mexicains à la frontière
du Texas.
Tous ces contes, récits véridiques et
tranches de vie finiront là où ils ont
commencé, à la porte dorée d’Ellis
Island où le fil conducteur du récit
nous ramènera à l’histoire personnelle, familiale, des grands-parents de
la conteuse arrivant aux États-Unis
d'Amérique. Une belle façon de refermer ses contes “sheherazadesques”…
mais, surtout, instructifs sans êtres
doctrinaux, ou rébarbatifs.
SOPHIANE BENGELOUN
numéro 259 • mercredi 18 avril 2012
SERVICES & LOISIRS
page 8
MOTS FLÉCHÉS • N°247 (FORCE 2)
Numéros Utiles
Humour
Au cours d'un jugement pour
divorce, le couple se dispute
la garde du fils unique.
La mère, très émue,
se défend :
- Votre Honneur,
cet enfant a été conçu en moi,
cet enfant est sorti de mon
ventre, donc je mérite de
le garder !
Le juge, tout aussi ému et
presque convaincu, laisse
la parole au futur ex-mari.
Celui-ci utilise son
côté pragmatique :
- Votre Honneur,
je n'aurai qu'une question :
quand j'introduis ma pièce
dans la fente d'un distributeur,
la canette qui en sort, elle est
à moi ou à la machine ?
Ça se passe à Dakar
DUPLEX
Mer 18 avril : Discothèque
Jeu 19 avr : Discothèque
BALAJO
Mer 18 avril : Cool Sessions du studio
Sankara (21h-23h30)
Jeu 19 avril :
Pape Niang (21h-23h30)
CHEZ IBA
Mer 18 avril : Babacar Dieng
Jeu 19 avril : Ngoyane avec
Khady Mboup
MADISON
Mer 18 avril : Alioune Mbaye Nder
Jeu 19 avril : Ives Niang
RAVIN
Jeu 19 avril : Soirée sénégalaise
FOUQUET'S NEW LOOK
Mer 18 avril :
Pape Fall & L'African Salsa
INSTITUT FRANÇAIS
Mer 18 avril : Containert (21h)
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33 824 60 30
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33 889 15 15
HOPITAUX
Principal : 33 839.50.50
Le Dantec : 33 889.38.00
Abass Ndao : 33 849.78.00
Fann : 33 869.18.18
HOGGY (ex-CTO) :
33 827.74.68 / 33 825.08.19
MOTS MELÉS • N°199
Chaise ou tabouret
Citations
SUDOKU N°196
“Il y a tellement de choses plus
importantes dans la vie que
l'argent, mais il faut tellement
d'argent pour les acquérir.”
GROUCHO MARX
“Il n'est pas de punition plus
terrible que le travail inutile
et sans espoir.”
Prières
ALBERT CAMUS
HEURES DE MESSE
• Cathédrale : 7H
• Martyrs de l'Ouganda :
6H30-18H30
• Saint Joseph :
6h30 - 18h30
HEURES DE PRIERES
MUSULMANES
• Fadiar :
06:01
• Tisbar :
14:15
• Takussan :
17:00
• Timis :
19:30
• Guéwé :
20:30
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numéro 259 • mercredi 18 avril 2012
ECO / SOCIAL
page 9
FILIÈRE HORTICOLE
Chaque année des milliers de tonnes de fruits pourrissent en Casamance. Une situation à la quelle
veut remédier Oumar Diop, directeur de GESPRO, qui veut mettre à la disposition de la région sud
un cargo de 3500 tonnes.
Un cargo de 3500 tonnes
pour la Casamance
GASTON COLY
ela pourrait impulser le
renouveau économique de la
verte
Casamance.
Des
hommes d'affaires du Cap-vert veulent mettre à la disposition du
Sénégal un cargo de 3500 tonnes qui
bat pavillon cap-verdien. Selon
Oumar Diop, directeur de GESPRO,
une agence de promotion basée au
Cap-Vert, “le bateau va permettre un
échange commercial entre les deux
pays”. Le directeur de GESPRO s’intéresse particulièrement à la
Casamance et “aux milliers de tonnes
de fruits qui pourrissent chaque
année en Casamance et qui peuvent
être vendus dans l'île du Cap-Vert”.
En effet, il travaille déjà avec les
autorités gambiennes, notamment, le
Dr Lamin Njogou Bah, Secrétaire
Général de State House et ministre Of
Works,
Construction
And
Infrastructure (du Travail, de la
Construction et des Infrastructures,
NDRL), dans la fourniture de basalte
C
dont regorge l'île du Cap-vert. Ce
schéma “gagnant-gagnant”, selon lui
doit être reproduit avec le Sénégal. Il
fonde le succès de l'entreprise dans
le fait que le Cap-vert importe plus de
80% de ses besoins, tire principalement ses ressources du tourisme et
dispose d'une chaîne hôtelière importante. Le pays n'est approvisionné en
fruits que par “un avion cargo sudafricain”. “Nous sommes, dit-il, intéressés par tous types de fruit que produit la Casamance : mangues,
“maad, “ditakh” etc., et nous avons
la logistique”. “Le Cap-vert est prêt à
s'investir”, indique Oumar Diop qui
renseigne de l'enthousiasme du président cap-verdien José Carlos Fonseca
pour ce projet. “Nous attendons que
les nouvelles autorités sénégalaises
se mettent en place pour discuter
avec elles”. La difficulté, selon lui,
sera de fédérer les horticulteurs de la
région sud pour la collecte des productions. En attendant, la CEDEAO
qui réfléchit sur la problématique du
transport dans la sous-région suit de
prés le projet, souligne M. Diop. Au
Sénégal, la Fondation Origine
Sénégal/Fruits et Légumes, spécialisée dans le secteur horticole d'expor-
tation au Sénégal, s'est déjà montrée
intéressée.
Outre le volet agriculture, le tourisme également intéresse le directeur de GESPRO. Il compte mettre à
la disposition du Sénégal et de la
Gambie deux catamarans pour la
navigation dans les eaux fluviales,
mais aussi “pour relier la Gambie et
l'île de Gorée”, explique Oumar Diop.
Il s'agit de deux bateaux “rapides” de
222 et 330 places. En tout, M. Diop
parle d'un investissement en logistiques marines et terrestres de 10
000 000 d'euros (6,5 milliards de
FCFA). Ceci intervient au moment où,
le président Macky Sall est en visite
en Gambie.
Un atout pour la production Les éleveurs, plus
exposants que vendeurs
du riz local parfumé
VIVIANE DIATTA
ccompagner les efforts
des acteurs publics et
privés pour gagner des
parts de marché national, contribuer
à la réduction des importations et
améliorer la sécurité alimentaire”.
C'est le principal objectif du Projet
Croissance
Économique
(USAID/PCE) qui a tenu hier une
conférence de presse dans le cadre
de la Foire internationale des produits
agricoles et des ressources animales
(FIARA). En effet, le riz aromatique
importé (parfumé) occupe une place
de choix dans les habitudes alimentaires des consommateurs. De par
l'USAID/PCE, le Sénégal produit et
vend son propre riz parfumé grâce
aux “chaînes de valeurs”. Cette initiative contribue à renforcer la visibilité
des acteurs du riz sénégalais.
Selon Mactar Guaye, directeur
adjoint du projet, le PCE a apporté “la
chaîne de valeur” qui part des préoccupations et des desiderata du
consommateur en concurrence
directe avec le riz importé d’Asie.
“Notre ambition est de faire de sorte
qu’on puisse proposer au consomma-
“A
teur urbain un produit qui du point de
vue nutritionnelle est supérieure aux
meilleurs concurrents sur le marché
du riz importé”, a indiqué M. Guaye
lors de la conférence de presse.
Toutefois, pour ce cultivateur à
Mboss le plus gros problème qui s’est
posé pour le développement du riz
domestique (riz local), c’est la nonconformité avec les critères qui définissent le mobile du consommateur
qui est exigeant en système de marché. Selon Jean Michel Voisard, chef
d’équipe des chaînes de valeurs, le
Sénégal dispose d’un produit vendable et compétitif. “Nous avons maintenant un riz parfumé de qualité qui
est produit par la vallée et qui peut
tenir la concurrence directement avec
les importations. Cependant, il serait
illusoire de penser qu’il y a possibilité
de faire de l’expansion de périmètres
sans avoir un produit de qualité marchande qui peut concurrencer les
produits importés à Dakar”, a confié
M.Voisard, avant de préciser qu”'avec
les nouvelles variétés, avec les
niveaux de productions qui sont
atteints, avec la compétitivité du produit lui-même, il y a matière à investir”.
Thiès a accueilli Eva
Marie Coll Seck
Q
MALGRÉ LA QUALITÉ DU BÉTAIL
PROJET CROISSANCE ÉCONOMIQUE
LE MINISTRE DE LA SANTÉ EN
CAMPAGNE CONTRE LA MÉNINGITE
es éleveurs participent aussi à
la Foire internationale de
l'agriculture et des ressources
animales (FIARA). Ils sont installés
juste à droite de l'entrée de la partie
réservée pour l’événement. Dans
leurs stands, des enclos ont été aménagés pour abriter le cheptel proposé
à la vente. Moutons, canards, lapins,
autruches, poulets, pintades et chèvres s'y trouvent. Ces stands qui
accueillent du monde depuis le début
de la foire, ne font pas marcher le
commerce. Les gens y passent plus
par curiosité que pour acheter. Mais
les exposants très disponibles, ont
toujours du temps pour expliquer les
diverses races telles les “Laadoum”.
“Nous ne disposons que des
Laadoum. Une race de qualité qui est
très prisée au Sénégal. Depuis mon
arrivée hier (avant hier), je n'ai encore
rien vendu. Les clients viennent mais
ils n’achètent pas. Certains demandent le prix et rebroussent chemin”, a
indiqué Mohamadou Mbodj éleveur.
Les prix de son bétail, variant entre
800.000 et 1.500.000 francs Cfa
refroidit les ardeurs des acheteurs.
Non loin de lui, se trouve Amadou
Fall, un jeune éleveur qui est en sa
première exposition. Depuis son arri-
L
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vée, les affaires marchent au ralenti.
Cet habitant de Pikine ne garde aussi
que des “Laadoum”. Selon lui, la
hausse du prix du mouton s'explique
par la race, mais aussi par la cherté
de l'alimentation du bétail. A 8000
francs le sac d'aliments de bétail et
3000 francs pour celui du foin, les
éleveurs sont confrontés à d’énormes
difficultés.
“Nous
trouvons
d'énormes difficultés pour élever nos
moutons. Cela demande d'énormes
moyens.”, a justifié Amadou Fall.
Une thèse défendue par Mahamadou
Mbodj. “On ne gagne rien avec l’élevage des moutons. Ils demandent de
l'entretien. Parce que si le mouton est
sale et maigre, les gents ne l’achètent. Donc c'est très dur.
L’alimentation coûte très cher. Il faut
qu'on nous aide”.
De son côté, Oumar Guèye président de l'association des éleveurs non
conventionnels du Sénégal souligne
qu'il a des poulets de diverses races.
“J'ai des Brahma, des Upington et
les têtes de soie. On peut les trouver
sur le marché. Pour le moment, nous
attendons les clients et nous espérons toujours nous en sortir avant la
fin de la FIARA”, a-t-il espéré.
uatre jours après sa prise
de fonction, le ministre de
la Santé et de l’Action
sociale est déjà sur le terrain. Eva
Marie Colle Seck était à Thiès hier
pour démarrer sa tournée de travail
relative à la situation de la méningite
cérébro-spinale qui sévit dans les
régions de Thiès, Diourbel, Kaolack
et Fatick.
Pour Thiès, selon les explications
du médecin chef de région, 34 cas ont
été notifiés dans la région dont 18
confirmées et avec 2 décès. Une situation de la maladie dans la région de
Thiès n’est pas au seuil d’alerte fixé à
82 cas par semaine et encore moins
du seuil épidémique qui est de 170 cas
par semaine. Et la tranche d’âge la plus
touchée, ce sont les enfants de 0 à 4
ans et de 5 à 14 ans et les adultes de 15
à 47 ans. Une situation bien maitrisée,
selon le Médecin chef de la région de
Thies, Papa Amadou Diack, même si
le district de Mbour est plus en alerte
avec 14 cas. Ce qui reste à faire est
selon lui, “la prise en charge précoce
des malades parce que les deux cas de
décès sont arrivés tardivement, le
maintien des acquis, la surveillance, le
diagnostic et la vigilance”.
D’après la nouvelle ministre, “la
situation de Thiès est rassurante
parce que nous voyons sur le terrain
que nous avons un personnel compètent qui a fait son travail et qui est prêt
à continuer et à mener une riposte
qu’il faudra pour essayer d’endiguer ce
qui se passe aujourd’hui et de traiter
au mieux les malades pour éviter un
nombre de décès trop important”. A
en croire Eva Marie Coll Seck, “il faudra avoir des moyens supplémentaires
de fabrication d’un vaccin qui correspondrait à cette souche-là. Et cela
prend du temps et nous espérons passer à travers cette poussée d’abord une
bonne surveillance et une prise en
charge des malades qui se fera rapidement”.
NDÈYE FATOU NIANG
(Correspondante, Thiès)
V. DIATTA
numéro 259 • mercredi 18 avril 2012
LIBRE PAROLE
page 10
LÉGISLATIVES
Ne faut-il pas abroger
la loi sur la parité ?
e propre de la discrimination
positive est d’accorder temporairement des avantages préférentiels à un groupe qui subit une inégalité non justifiée. Cependant dans
une république, tous les individus doivent être traités de manière égalitaire
sans tenir compte de leur appartenance religieuse ou de leur sexe.
Comment alors comprendre et apprécier l’introduction de la parité dans nos
institutions ?
Le Sénégal, en adoptant ce système
égalitaire de représentation des
hommes et des femmes dans toutes
les fonctions électives, notamment à
l’Assemblée nationale, au Sénat et au
niveau des collectivités locales, réalise
un bond qui le propulse devant les plus
grandes démocraties du monde. Mais
n’est-ce pas là un bond de trop ?
Il est vrai que nous sommes un petit
pays, mais un grand peuple. Nous
l’avons suffisamment démontré tout au
long de notre marche démocratique
particulièrement à travers le multipartisme, la liberté de presse, la première
et la seconde alternance obtenues de
haute lutte et dans la plus grande
dignité. De là à vouloir sauter les étapes
nécessaires à la croissance naturelle
d’une grande nation en instaurant une
telle loi me semble un pari risqué.
Dans les jours voire les années à venir,
nos institutions risquent fort de se heurter à un ralentissement très sensible de
leur vigueur et de leur vitalité. Au
moment où nous avons le plus besoin
L
de corriger nos imperfections institutionnelles qui faisaient dire à certains
alarmistes que notre Assemblée nationale n’était pas plus qu’une chambre
d’applaudissement, nous semblons
préférer le remplissage par le genre à
la sélection objective et rigoureuse des
meilleurs par le mérite et la compétence.
Le premier effet immédiat et néfaste
de cette loi si chère à nos vaillantes
sœurs et épouses va se manifester à
l’occasion des prochaines élections
législatives. Les ailes plombées par
l’obligation d’alterner les occupants des
sièges selon le genre, le parlement ne
pourra voler qu’à basse altitude et trouvera même du mal à décoller du fait de
la grande difficulté à confectionner des
listes de qualité. Les plus méritants qui
devront céder leurs places à d’autres
moins aptes de défendre la cause du
peuple mais imposés par une loi
absurde, prendront conscience ce-jour
là, à quel point l’homme est capable de
construire minutieusement ce qui va le
détruire infailliblement.
Imposer un système de quotas dans
une fonction élective aussi cruciale,
relève d’une absurdité. Si le principal
motif de l’introduction de cette loi est
l’éradication d’une soi-disant injustice
qui faisait que les femmes, repré-sentant 52% de la population, n’occupaient que 23% des sièges du parlement, il faudrait alors poursuivre cette
logique et lutter contre les autres injustices du même ordre. Ainsi, les jeunes
qui constituent la majorité de notre
population devraient être servis proportionnellement.
L’appartenance confessionnelle, la
taille, ou encore la couleur de la peau
étant d’autres critères d’appréciation,
vouloir en tenir compte pour définir les
exigences d’éligibilité dans les fonctions électives serait une dérive évidente, tout comme le sexe.
A titre illustratif, 70% de la population sénégalaise ont moins de 35 ans.
Ce seul critère du nombre suffit-il pour
établir une représentativité et une
logique de quotas sans tenir compte du
fait que la plupart d’entre ces jeunes
(66,88%)* n’ont aucune formation ?
Dans les mêmes proportions, l’écrasante majorité des 52% des femmes
qui constituent notre population, n’a
aucune formation de base.
Des femmes compétentes, il en
existe au Sénégal. Mais avouons que
des leaders de la trempe de Mesdames
Awa Marie Coll, Amsatou Sow Sidibé,
Penda Mbow, ou encore Fatou Sow
Sarr “ jigeen yu man goor “, restent des
étoiles rares dans la galaxie politicointellectuelle des dames. Pour autant,
la défense des intérêts de la gent féminine ne doit pas les amener à soutenir
des thèses qui perturbent l’expansion
de l’univers qu’elles partagent avec
leurs pères, leurs maris et leurs frères.
La plupart des leaders de nos partis
politiques ont aussi une lourde responsabilité dans le vote de cette loi. La
majorité parlementaire libérale constituée du PDS et de ses alliés, avait cru,
qu’en instituant la parité, elle allait
gagner le cœur de nos sœurs et engranger ainsi une bonne partie de leurs suffrages : peine perdue. Quant aux
parties d’opposition de l’époque, à de
rares exceptions près, ils avaient courbé
l’échine et fait profil bas, pour ne pas
recevoir les contrecoups fatals lors des
LETTRE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Pour récupérer l'argent volé par les libéraux
e Sénégal est devenu pauvre et ses anciens
dirigeants riches. La fortune de ces tyrans est
toujours placée loin du pays en lieux sûrs à
l’abri des turbulences politiques. Souvent, elle se
chiffre en milliards de francs CFA. Cet argent est-il à
jamais perdu pour le peuple ? Non. Par les temps
qui courent, il ne fait pas bon d’être dictateur. Le
déchaînement des populations assoiffées de liberté,
de démocratie et de justice fait des tyrans et autres
despotes éclairés des retraités en sursis. Parmi les
griefs des opposants, les accusations de vols, détournement, corruption gabegie reviennent constamment. Partout la dictature s’accompagne en effet
d’enrichissement illicite aux dépens de la population.
Souvent d’ailleurs, la quantité des richesses
amassées par les dirigeants est inversement proportionnelle au degré de dénuement des citoyens, les
moyens nantis, la majorité. Comme autrefois les flibustiers, nos dictateurs corrompus prennent soin, au
fur et à mesure qu’ils accumulent leur trésor, de le
planquer hors du pays en l’occurrence.
L
“Lancer la traque et ne pas
perdre de temps”
Il n’est sans doute pas facile de mettre la main sur
cet argent volé. Pourtant malgré les embûches, la
tâche n’est pas insurmontable et l’utopie peut un jour
devenir réalité. Mais comment procéder ? Surtout et
d'abord ne pas perdre un instant. Lorsque votre nouveau gouvernement veut récupérer l’argent détourné
par ses prédécesseurs, le temps joue contre lui. Dans
la course contre la montre qui suit la destitution du
régime, la justice ne tient pas la corde (…) Vous ne
trouverez ni chéquiers, ni documents bancaires au
Palais présidentiel. Ces anciens maîtres en route pour
une retraite dorée ont vraisemblablement dans leurs
mallettes les clés de leurs fortunes. Actuellement, et
alors que la rue fêtait la chute du régime wadiste en
musique, tout était peut-être déjà joué.
Il est facile pour un escroc de vider un compte en
banque à risque et de transférer les sommes sur celui
d’un ami ou mieux dans un paradis fiscal, définitivement à l’abri des indiscrets. Un simple coup de téléphone à la banque ou à un gérant de fortune suffit.
A l’ère de la télématique, l’opération ne nécessite que
quelques manipulations informatiques et en
quelques petites secondes des milliards sont mis à
l’ombre. Quel que soit l’empressement des nouveaux
dirigeants à agir, une grosse partie du magot échappera à la justice. Évidemment, les choses seront un
peu moins compliquées lorsque ces tyrans déchus
seront emprisonnés. Dans ce cas, les comptes bancaires et les propriétés nominatifs sont de fait bloqués
puisque leurs titulaires sont derrière les barreaux.
L’affaire se complique quand, procédé classique et
couramment utilisé, les dirigeant déchus ont fait
ouvrir des comptes ou des coffres par des prête-noms
qu’il faudra d’abord identifier et cela pourra prendre
du temps, un temps précieux que les aigrefins mettront à profit pour prendre leurs précautions du
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échéances de 2012. Aucune levée de
bouclier, aucune contestation sérieuse
pour barrer la route à l’émergence
d’une loi qui va désormais inhiber la
compétence au profit du genre. Une
fois installée à l’issue des élections
législatives du 1er juillet 2012, aucune
correction ne sera possible à l’avenir
quelle que soit l’évidence des préjudices subies et à subir par le peuple.
Oui, il sera difficile en ce moment là de
trouver une élue qui acceptera de monnayer l’intérêt personnel contre la
raison car on ne scie pas la branche sur
laquelle on est assis. Et là, la discrimination positive passera du temporaire
au définitif.
Même si cela semble illusoire,
j’invite les acteurs politiques de tous
bords et particulièrement la nouvelle
autorité fraîchement élue, à introduire
avec courage lors de la prochaine cession parlementaire, un projet abrogeant
cette loi qui dessert toutes les parties.
Cette musique démocratique de chez
nous qui veut que tout le monde se
mette aux pas rythmés de la parité
n’existe pas ailleurs sous nos cieux.
Parcourons les grandes démocraties du
monde, des Etats unis à la France, en
passant par la Grande Bretagne et l’Allemagne, on n’y trouvera nulle trace de
parité dans les institutions. Des lors
cette loi devient un os trop gros pour les
dents de lait de notre jeune démocratie.
Quand est-ce que comprendrons-nous
qu’à vouloir danser plus vite que la
musique, on danse mal ?
J’espère que mes amies ne m’en
voudront pas d’avoir mis le doigt sur ce
mal qui ne fera que reculer nos institutions.
CHEIKH BAMBA DIOUM
[email protected], *(Source statistiques : Etude sur “jeunesse et développement durable”, par un groupe de
d’enseignants/chercheurs CREA/UCAD).
moment que l’interdiction de sortie du territoire
national ne les concerne plus.
“Le peuple connaît les coupables”
En général la plus grosse partie des fonds volés a
été mise à l’abri dans des paradis fiscaux : l’île de Jersey et le Luxembourg sont deux paradis fiscaux intouchables. Le secret bancaire y est, hélas bien plus difficile à percer qu’un coffre-fort, ne pouvant être levé
que dans de très rares cas. (...)
Quand un nouveau chef d’Etat réclame la saisie
des biens des prédécesseurs à l’étranger, il faut une
opération de communication à usage interne (...)
Sans la justice, on ne peut absolument rien faire pour
récupérer l’argent volé. Mais ces effets de tribune
peuvent être dangereux politiquement, puisqu’ils
confortent l’opinion dans la croyance très répandue
qu’au Sénégal il suffit d’un coup de téléphone pour
que les milliards détournés reprennent le chemin du
pays. Cependant, personne n’a exigé au lendemain
de la chute du régime socialiste que la communauté
internationale gèle les avoirs (présumés) des responsables socialistes de par le monde et aucune
demande d’entraide judiciaire n’a été déposée
auprès des autorités compétentes.
Monsieur le Président, tout le monde sait que des
milliards et des milliards ont été volés au peuple
sénégalais. Comment des milliards tirés de programmes d’aide ont-ils été injectés chez nous alors
que le niveau de vie a baissé au cours des douze ans
qui ont suivi l’alternance ? Cette faillite a coûté cher
à notre pays et aux bailleurs de fonds. Rappelez-vous
de l’affaire de L’ANOCI, par exemple, pour voir comment nos dirigeants libéraux ont-ils pu en arriver à de
“Un statut pour l’opposition et
son chef après les législatives”
“Nul gouvernement ne peut être longtemps solide
sans une redoutable opposition”. (Disraeli,
Benjamin.)
D epuis la prise de fonction de Macky Sall, la
formation de son gouvernement et les passations
de service en cours et la tenue du conseil des
ministres, on se rend compte à la lumière des révélations, que l’opposition devenue la nouvelle
majorité se trouve devant une situation délicate
tout simplement parce qu’elle n’avait pas accès à
l’information lui permettant aujourd’hui et le
plus rapidement de dérouler son programme et
d’agir vite face aux nombreuses urgences. Que le
ministre du Budget laisse entendre que les caisses
de l’état sont quasiment vides, que son collègue de
l’enseignement supérieur porte parole du gouvernement annonce un déficit de 200 milliards de
francs Cfa, est l’exemple patent que notre opposition devenue la nouvelle majorité était loin des
affaires et n’avait pas accès à l’information. Or
devant les urgences et l’impatience du peuple
sénégalais, nos ministres ont l’obligation d’agir
vite non seulement mais d’agir vite et bien. Cela
suppose qu’on ait tous les éléments en main.
Il va falloir encore attendre que nos ministres
prennent leur marque, épluchent les dossiers, fassent l’état des lieux avant de pouvoir dérouler leur
programme respectifs. Il aurait bien été possible
dés leur prise de fonction, que les nouvelles autorités puissent aller rapidement dans la mise en
œuvre si elles étaient associées dans la gestion du
pays, pas qu’elles aient été au gouvernement mais
qu’elles aient pu accéder à l’information. Dans le
système britannique, l’opposition peut toujours se
suppléer à la majorité à la minute qui suit sa perte
de pouvoir sans devoir perdre de temps. En effet,
il y a un gouvernement fantôme avec des ministres virtuels de l’opposition qui travaillent et qui
sont consultés sur les questions majeures selon
leur domaine. Le gouvernement fantôme suppose l’existence d’une opposition organisée avec le
chef de l’opposition qui nomme des ministres virtuels. Le rôle de chacun de ces ministres virtuels
consiste à surveiller de très près les décisions du
ministre équivalent à leur charge afin de le contrer
et de mettre au point une politique de rechange.
“Cette approche très pragmatique permet en
quelque sorte le rodage d'une équipe gouvernementale d'opposition qui connaît d'emblée tous
les grands dossiers en cas d'accession au pouvoir”.
Loin de nous l’idée de demander qu’on copie à
la lettre ce modèle britannique du “Shadow cabinet”. Toutefois il est temps à l’aube d’une nouvelle
ère avec l’arrivée de Macky Sall à la tête de l’état,
qu’on puisse consolider les acquis démocratiques
en mettant l’opposition dans une posture qui lui
permet de participer effectivement au débat
démocratique ; de pouvoir accéder à l’information de discuter avec la majorité des orientations
stratégiques, car comme on dit l’opposition d’aujourd’hui est la majorité de demain. Il faut organiser cela en conférant un statut à l’opposition et à
son chef. Les prochaines élections législatives
offrent une belle occasion pour enfin matérialiser
ce projet agité sous Wade mais jamais concrétisé.
Jamais période n’a été aussi favorable pour encore
faire franchir à notre démocratie un pas de géant.
Un statut pour l’opposition et son chef permettrait de civiliser et de rationaliser le débat politique car on aura déjà fini de régler les questions
liées au code électoral.
BIRIMA FALL,
Journaliste, spécialiste en communication
[email protected]
tels désastres. Les coupables n’ont pas besoin d’être
dénoncés, le peuple les connait. Il faudra les punir
au lieu de les laisser vadrouiller partout dans le
monde avec notre argent (...)
Président, le peuple vous observe et vous attend.
Bonne chance !
MAMADOU WADE
COORDINATEUR DÉPARTEMENTAL ADJOINT
DE FEKKEE MACI BOOLÉ A RUFISQUE
numéro 259 • mercredi 18 avril 2012
SPORTS
page 11
FOOT - LIGUE DES CHAMPIONS (½ FINALE)
Globalement dominateur, le Bayern Munich a attendu la 90 minute pour décrocher la victoire
contre le Real Madrid (2-1).
e
Munich, bête noire du Real
O
n le savait déjà, et ce fut une
confirmation, le Real Madrid
n'est pas le roi de Bavière. En dix
déplacements à Munich, le club madrilène n'a jamais imposé sa loi. Le constat
est implacable : 9 défaites et 1 nul pour
le club espagnol qui a trouvé sa véritable
bête noire hors d'Espagne, le Barça étant
son bourreau domestique. Porté par la
vibrante ferveur de l'Allianz Arena, le
Bayern s'est montré particulièrement inspiré et motivé (1-2) et a maintenu intact
ses chances de qualification pour cette
fameuse finale du 19 mai... programmée
chez lui à Munich. Ce but d'avance est un
petit matelas non négligeable même s'il
lui faudra rééditer dans une semaine dans
un Santiago-Bernabeu toujours aussi
hostile une prestation de haut niveau face
à un Real Madrid que l'on imagine féroce
après cette vexation. Etouffée en
première période et dépassée sur la fin,
l'équipe de José Mourinho a pris un coup
au moral avant le périlleux voyage qui l'attend samedi au Camp Nou, pour un brûlant Clasico.
(17 , 1-0). Kaiser Franck a signé là son
troisième but en C1 cette saison en dix
rencontres. Schweinsteiger (27e) et
Gomez (40e) ont ensuite manqué le
break. Ils auraient pu le payer cher.
Ribéry brise la glace
Gomez était déchaîné
Face aux Catalans, qui auront l'occasion de revenir à un point au classement
de la Liga, le Real ne devra pas manquer
de tranchant comme ce fut trop souvent
le cas. Les Munichois, plus vifs et plus
mordants, ont souvent bougé les
protégés de Mourinho. Après seulement
un quart d'heure de jeu, Franck Ribéry
avait déjà brisé la glace. Très en jambes,
l'international français s'est d'abord
vu refuser un penalty pour un tirage
de maillot de Ramos (16e) avant de
trouver l'ouverture suite à une relance
hasardeuse de Ramos sur un corner
Du côté du Real, très peu d'étincelles
recensées. Encore préféré à Higuain,
Benzema s'est manifesté d'une frappe
qui a obligé Neuer à une belle claquette
(7e) avant une frappe de Cristiano
Ronaldo au-dessus (29e). Après le repos,
le duel s'est aussitôt équilibré. Le score
a suivi la tendance. Benzema a été à
l'origine de l'égalisation. Son centre pour
CR7 a permis une astucieuse remise
pour Özil (53e, 1-1), bien placé et enfin
en réussite face au Bayern, lui l'ancien
du Werder et de Schalke. Mais cet éclair
n'a pas survécu à l'ouragan Gomez, tota-
LUTTE - FACE-À-FACE YÉKINI/
BALLA GAYE 2
Ce soir, RTS1 sous
haute surveillance
ESPAGNE
Cette fois-ci, ce sera peut-être la bonne.
Après deux rendez-vous manqués
notamment à Thiès et à Dakar, Yékini
et Balla Gaye 2 sont invité à la chaîne de
télé publique, Rts1, pour le combat verbal tant désiré par les amateurs de lutte.
Et pour éviter les couacs précédents,
chaque lutteur ne sera accompagné que
deux personnes, dont son manager. En
sus, la police va mettre des dispositions
pour empêcher tout dérapage. Balla
Gaye 2 gardera-t-il la même attitude
que face à ses précédents autres adversaires comme Tyson? Yékini saura-t-il
être sage face à un provocateur ? Autant
de questions dont les réponses seront
connues ce soir vers 21 heures.
HANOVRE
Diouf opéré en Suisse
e
ÉQUIPE DE FRANCE - BLANC
“Je peux signer ailleurs”
Laurent Blanc laisse planer le doute quant à
son avenir avec l'équipe de France. Dans une
interview accordée au Parisien, le sélectionneur
des Bleus avoue ne pas savoir ce qu'il fera
dans quelques mois, à l'issue de son contrat
avec la FFF. Même s'il clame vouloir
poursuivre l'aventure...
e doute plane encore un peu plus au-dessus de
l'équipe de France. Le sélectionneur des Bleus,
Laurent Blanc, a évoqué la possibilité de signer dans
un club et assure qu'il ne sait pas de quoi sera fait son avenir
à l'issue de l'Euro, dans une interview publiée mardi dans
Le Parisien/Aujourd'hui en France. “Je ne sais même pas ce
que je ferai la saison prochaine”, déclare le sélectionneur à
moins de deux mois de l'Euro 2012, évoquant comme
possible successeur l'entraîneur de l'Olympique de Marseille,
Didier Deschamps. “Didier Deschamps sera un jour sélectionneur”, assure-t-il en parlant de l'actuel entraîneur de l'Olympique de Marseille.
Interrogé également sur l'éventualité d'une signature à
l'Inter Milan ou à Chelsea, Laurent Blanc répond: “C'est
toujours gratifiant d'être apprécié par des grands clubs. Mon
L
vitaux dans la conduite des tâches
administratives et médicales”. Depuis
janvier dernier, avec l’admission du Sud
Soudan, la CAF compte désormais 53
pays membres.
REVUE TOUT TERRAIN
lement déchaîné en fin de match. Après
trois occasions franches, dont une
immense gâchée à bout portant (71e), et
un penalty oublié, l'attaquant a fini par
trouver la lumière sur un centre tendu de
Lahm (90e, 2-1), son 12e but en 10
matches de C1. Un but de géant qui
vaut de l'or mais qui n'assure rien. Car si
le Bayern est une bête noire, le Real est,
lui, une bête de concours.
(LEQUIPE.FR)
Résultats
Hier
Bayern-Real 2-1
Aujourd’hui
18h45 Chelsea-Barcelone
objectif c'est l'Euro. Je suis à fond dans cette compétition.
Mais je dis ceci, non pas pour mettre la pression mais parce
que je le pense : j'entends souvent dire que c'est le patron qui
décide de prolonger ou non un joueur ou un entraîneur en fin
de contrat. Je suis d'accord, mais on oublie que le salarié peut
décider aussi”.
SÉLECTION OLYMPIQUE
Soumaré remplace
Saliou Ciss forfait
Khassim Soumaré, l’arrière gauche des
Diambars, a été rappelé pour pallier le
forfait de Saliou Ciss (Tromso), dans la
sélection des 18 joueurs appelés pour le
match qualificatif aux Jeux olympiques
contre Oman. Soumaré faisait partie de
la première liste des 18 joueurs appelés
pour le match de lundi prochain. De
source proche de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Cheikh Sy, le
milieu excentré de l’AS Pikine (ligue 1)
mis sur la liste d’attente, sera rappelé à
cause des incertitudes liées à l’obtention
d’un visa de joueur expatrié. Le Sénégal
affronte lundi à Coventry (Angleterre)
Oman en match de barrage qualificatif
aux JO de Londres 2012.
AFRIQUE
“Que (Le Graët) détermine son mode
de fonctionnement”
Clamant tout de même son envie de poursuivre l'aventure
avec les Bleus, Blanc affirme ensuite qu'il pourrait signer avant
ou pendant l'Euro. “Mon intention est de continuer avec
l'équipe de France”, ajoute-t-il. “Je n'ai pas changé d'avis.
Mais la situation est que je n'ai pas été prolongé en sélection.
Et je ne suis pas le style de mec ou d'entraîneur qui tapera à
la porte.” Laurent Blanc cite comme motifs possibles pour
signer dans un club “le fait que les positions se figent (avec la
Fédération) et qu'un challenge exceptionnel me soit proposé”.
Le noeud du problème se situe dans la relation entre le
sélectionneur et le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët. Ce dernier avait proposé une prolongation
de contrat à l'actuel sélectionneur des Bleus avant la qualification à l'Euro 2012. Blanc l'avait refusée parce qu'il n'avait
“pas atteint l'objectif”. Aujourd'hui, Blanc ne comprend pas
la position de son patron et lui donne un conseil : “Qu'il détermine son mode de fonctionnement et qu'il n'écoute personne.
Sinon, il va changer d'avis toutes les semaines, tous les jours
ou toutes les minutes”
(EUROSPORT.FR)
www.enqueteplus.com
L'attaquant sénégalais Mame Biram
Diouf, dont la saison s'est terminée la
semaine dernière sur une déchirure
d'un ligament de la cheville gauche, sera
opéré jeudi à Bâle, en Suisse, a annoncé
mardi son club de Hanovre. Diouf, 24
ans, s'est blessé mercredi dernier lors de
la victoire de Hanovre sur Wolfsburg
(2-0), lors de la 30e journée de la
Bundesliga. L'attaquant international
avait signé un contrat de deux ans avec
Hanovre fin janvier, en provenance de
Manchester United où il n'avait pas
réussi à s'imposer.
La CAF équipe ses
fédérations membres
La Confédération africaine de football
(CAF) va distribuer à chacune de ses
associations membres “six ordinateurs
portables et un kit médical essentiel
pour les premiers soins et les autres problèmes auxquels font face les athlètes
professionnels”. “Le programme rentre
en droite ligne de l’engagement de la
CAF à équiper les secrétariats de ses
associations membres pour un accomplissement efficient de leurs missions,
tout en apportant l’assistance requise
sur le plan médical en garantissant un
meilleur suivi au footballeur”, rapporte
le site officiel de la CAF. Ce dont rentre
dans le cadre de son programme
“Contrat avec l’Afrique”, selon la même
source. Le président de la CAF, Issa
Hayatou, cité par la même source,
espère que “ses équipements seront
Del Bosque
a prolongé
Le sélectionneur de l'équipe d'Espagne
Vicente del Bosque a annoncé ce mardi
avoir prolongé son contrat, qui arrivait à
terme après l'Euro 2012 (8 juin-1er juillet). “J'ai prolongé en tant que sélectionneur national. J'ai renouvelé mon
contrat”, a affirmé Del Bosque au micro
de la radio espagnole Onda Cero, sans
dévoiler la durée de son nouvel engagement. Toutefois, la Fédération espagnole
de football propose habituellement des
contrats couvrant des cycles entiers,
autorisant à penser que Del Bosque restera en poste pour deux ans supplémentaires au moins, jusqu'à la Coupe du
monde 2014 au Brésil. Arrivé à la tête de
la sélection espagnole en juillet 2008
après le départ de Luis Aragones, Del
Bosque a mené “la Roja” au titre de
championne du monde en 2010 en
Afrique du Sud.
FRANCE - 32e J. (Retard)
Aujourd'hui
16h30 Toulouse-Lyon
Marseille-Caen
ANGLETERRE
Wilshere privé d'Euro
Le milieu de terrain international anglais
Jack Wilshere a annoncé lundi qu'il ne
serait pas d'attaque pour l'Euro 2012. Via
son twitter, le joueur d'Arsenal, insuffisamment remis d'une fracture de fatigue à la
cheville droite, a partagé la nouvelle avec
ses fans. “Dégoûté, triste, dévasté”, a commenté Wilshere, qui a expliqué qu'il allait
mieux mais “qu'il a été éloigné des terrains
trop longtemps” pour être prêt à postuler
pour une place dans la sélection anglaise.
Son entraîneur, Arsène Wenger, a
confirmé son état de forme : “Il n'est pas
encore prêt à s'entraîner cette semaine, ni
la prochaine. Il progresse, mais il progresse
lentement. Il ne sera pas prêt pour disputer
la fin de saison, ni pour l'Euro. Il en est
dévasté”.
CHELSEA
David Luiz absent
face au Barça
Le défenseur central de Chelsea David
Luiz ne jouera pas contre le FC Barcelone
en demi-finale de la Ligue des champions,
ni à l'aller mercredi à Stamford Bridge ni
au retour au Camp Nou mardi prochain.
Le Brésilien s'est blessé aux ischio-jambiers
dimanche lors de la victoire de Chelsea sur
Tottenham (5-1) en demi-finale de la
Coupe d'Angleterre, à Wembley. Son
retour est espéré dans deux semaines.
NBA
Les Spurs reprennent
la tête
San Antonio a corrigé Golden State
(120-99) pour reprendre la tête de la
conférence Ouest, dans la nuit de lundi.
Chicago, leader à l'Est, est tombé face à
Washington, avant-dernier de la conférence (84-87). Les Clippers de Los
Angeles ont dominé l'ancien leader à
l'Ouest, Oklahoma City (92-77).
Miami a battu New Jersey (101-98).
Dallas s'est incliné après trois prolongations face à Utah (123-121).
numéro 259 • mercredi 18 avril 2012
CMJN
SPORTS : SPÉCIAL YÉKINI / BALLA GAYE 2
page 12
LUTTE : YÉKINI/BALLA GAYE, DIMANCHE
Quand il battait Yekini, en combat officiel de lutte simple, Zale Lô était loin de
se douter que cette victoire allait être une exception dans l’histoire de la lutte.
Seize ans après, pour EnQuête, l’ancien prodige de Fass remonte le temps
avec un plaisir non dissimulé…
Zale Lô : “Comment
j'ai battu Yékini...”
MAMADOU LAMINE SANÉ
L
a précision est de taille : Yékini est
invaincu en lutte avec frappe, mais
pas en combat officiel. Car un soir
de mai 1996, celui qui allait régner
sans partage dans l’arène essuyait une cinglante défaite au stade de Fatick, lors du drapeau du chef de l’État. Le bourreau se nomme
Zale Lô. Et aujourd’hui encore, il s’en vante :
“J'ai terrassé le lutteur (Yékini) que tout le
monde cherche à battre”, se glorifie-t-il.
Seize ans après cet exploit, en ce lundi
d’avril, Zale Lô, tenue décontractée, short
kaki, Lacoste et chaussures vertes bien assorties, casquette noire soigneusement vissée,
entame la conversation dans une ambiance
aussi détendue que nostalgique. Le tournoi
du chef de l’État de 1996 est aujourd’hui un
exquis souvenir, dont il se délecte, tant il
exhale l’inoubliable parfum d’une victoire
figée dans le temps. Il a battu ce soir-là celui
qui allait devenir “l’invincible” Yékini.
“Je l’ai (Yékini) battu
en quelques secondes”
Âgé aujourd’hui de 40 ans, les muscles toujours bandants, le lutteur de Pencum
Ndakaaru, au fond du trou ces dernières
années, semble revivre à l’évocation de ce soir
de mai 1996. La voix moins grave, le regard
lointain et brillant, il se souvient du combat
comme si c’était hier. “C'était en 1996 au
cours du drapeau de chef de l'État en Fatick. Je
représentais la région de Dakar et lui, celle de
Fatick, raconte-t-il. On était une cinquantaine
de lutteurs à se disputer le drapeau du chef de
l'État et on était repartis en deux poules. Yékini
faisait des ravages de son côté et idem pour
moi. Je le regardais lutter et je m'étais dit : celui
là, on se croisera en finale. Dès lors, je le surveillais pour peaufiner ma stratégie. Comme je
l'avais prévu, on s'est retrouvés en finale et je
l'ai battu”. Avec 16 ans de présence dans la
lutte avec frappe, l’ancien compagnon du
“Tigre” de Fass, Moustapha Guèye, dont on
pensait qu’il était le digne successeur, décortique la chute de l’inoxydable champion Yékini
qui n’a duré que le temps d’un éclair de tonnerre. “Le combat n'a pas duré 30 secondes.
On a fait des balancements de bras de 5
secondes avant qu'il ne déclenche son attaque
en voulant prendre ma tête de sa main droite
pour me plaquer. J'ai usé de ma vitesse pour le
contrer et le plaquer à mon tour”.
“J’ai vu une grande déception
sur son visage…”
L’ancien chef de file de la défunte écurie
“Force tranquille” se souvient aussi de la tête
d’enterrement de celui qui dit ne “pas avoir la
défaite dans son vocabulaire”. “J'ai vu une
grande déception sur son visage. Il était surpris, déçu et triste d'avoir perdu. Il traînait les
pieds quand ses accompagnateurs sont venus
le chercher. Il marchait à peine. Il ne croyait
pas à cette défaite”. Connaissant le lutteur
“roi” des arènes pour avoir fait des voyages en
championnat d’Afrique avec lui, Zale Lô révèle
ô combien l’enfant de Bassoul déteste un
revers. “C’est le lutteur qui déteste le plus la
défaite. Le soir même où je l’ai battu, on s’est
retrouvés après le combat, on s'est encouragés
mais je voyais toujours la déception et la tristesse sur son visage”.
“Il faut être plus rapide
que lui pour le battre”
Seul lutteur à avoir battu Yékini en combat
officiel, “Zale”, comme l’appelle ses intimes,
soutient que le lutteur sérère n’est pas facile
à terrasser. Car selon lui pour battre Yékini, il
faut être vif dans ses actions et être très technique. “Balla est technique mais avec son
poids je me demande s'il est toujours rapide.
“Une chose est sûre pour battre Yékini, il faut
être plus rapide que lui dans ses actions”,
renseigne-t-il.
POINTS FORTS ET POINTS FAIBLES DE YÉKINI
Points Forts
L'avis de ses anciens adversaire
La question est, semble-t-il, très sensible. Peu de lutteurs osent dire quelque chose sur les points
faibles du “roi” des arènes, Yékini. Mais Moustapha Guèye, Lac de Guiers 1 et Mor Fadam ont bien
voulu donner leur avis sur la question, sans trop s'y épancher. Bombardier a, quant à lui, jugé
mieux de ne pas en parler pour éviter toute susceptibilité des lutteurs. “Si je parle des points forts
de Yékini, le camp de Balla Gaye 2 dira que je supporte Yékini ; et si j'évoque ses faiblesses,
c'est le camp de Yékini qui va penser que je supporte Balla Gaye 2. C'est compliqué,
comprenez moi, de grâce”, a répondu le lutteur de l'écurie Mbour.
KHADY FAYE
Points forts
LAC DE GUIERS 1
“Yékini est un lutteur complet. On
peut même dire que c'est le plus
complet de l'arène. Il a non seulement une bonne hygiène de vie, mais
aussi il a une force herculéenne. Et il
est arrivé à un âge où l'homme
devient plus fort, où il au summum de
sa force. Il est aussi très passionné
par ce qu'il fait, il aime la lutte et fait
tout ce qu'il faut pour réussir, il sacrifie beaucoup de chose pour cela. Il a
aussi beaucoup progressé dans la
bagarre, c'est ce que j'ai pu remarquer face à Tyson et à Bombardier.
Dans tous les cas, il sera un lutteur
très difficile à battre”.
“Il est complet, mais…”
Points faibles
C'est le 15 août 2003 que Yékini
et Lac de Guiers 1 se sont croisés.
Après un combat âprement disputé,
qui aura duré plus de cinq minutes,
Yékini finit par venir à bout de Lac de
Guiers. Voici son analyse
“Son point faible principal, c'est
l'attaque. Si vous remarquez bien, il
n'attaque jamais ses adversaires. La
seule fois où il a attaqué un adversaire en lutte avec frappe, c'était
contre moi et cela à failli lui coûter
cher. Cela devait être sa première
défaite. Ce jour là, il m'a attaqué par
le bas, j'ai reculé et il s'est retrouvé
les deux mains et une jambe au sol,
donc sur ses trois appuis. À l'époque
j'étais léger et très vivace. Il a fini par
me battre, mais depuis lors, il n'attaque plus ses adversaires. La
bagarre aussi a été, à un moment
donné, un de ses points faibles, il y a
de cela 6 ans. Mais il a su s'améliorer
et maintenant il maîtrise la bagarre”.
MOUSTAPHA GUÈYE
“Les points faibles,
question sensible”
Il est le seul lutteur qui a réussi à
décrocher un nul face à Yékini, c'était
le 03 juillet 2006, un combat qui
avait suscité beaucoup de polémique
de part et d'autre. Solliciter pour parler du talon d'achille du “roi” des
arènes, l'ancien “Tigre” de Fass se
montre prudent. “Je suis désolé mais
www.enqueteplus.com
je ne peux pas vous dire son point faible, c'est trop sensible. Je peux vous
parler des points forts mais pas des
points faibles, la lutte est un milieu
un peu compliqué”.
Points Forts
“Yékini est fort en attaque et en
lutte pure. Il est fort en plaquage.
Même quand on le ceinture, il est
dangereux. En gros, c'est un lutteur
complet. Il a l'avantage d'être grand,
il mesure environ 1m 90 et il pèse
140 kilos. Yékini est aussi un lutteur
très patient, qui sait attendre son
heure. Le combat sera très alléchant,
avec de la bagarre, qui se terminera
en lutte pure”.
MOR FADAM
“Il a beaucoup de points forts. Une
fois qu'il attrape son adversaire, c'est
fini, il peut faire son deuil et savoir
que c'est fini. C'est un point très
important en matière de lutte. Il est
aussi très fort en bagarre, même si
beaucoup en doute, il n'a pas encore
montré l'étendue de son talent dans
ce domaine. Il y a aussi cette sérénité
qu'il affiche en toute circonstance, on
ne peut jamais savoir ce qu'il pense
ou lire dans ses pensées”
Points faibles
“Il a des problèmes à attaquer. Ce
qui fait que pour pousser son adversaire à passer à l'offensive, il le provoque où lui assène des coups. Lors
de notre combat, on s'était affrontés
au niveau supérieur de nos corps,
donc personne n'avait attaqué. Ce qui
vous montre qu'il a des difficultés à
attaquer ses adversaires, comme l'atteste son combat contre Lac de
Guiers 1. La seule chose qui manquait à Lac de Guiers ce jour-là pour
battre Yékini, c'était la force. Yékini
était physiquement plus fort que lui.
S'il était aussi fort que Yékini, il allait
le battre”.
“Serein, mais pèche
dans l'offensive”
Il fut une des victimes de Yékini au
soir du 8 juin 2003. Neuf ans après,
Mor Fadam, en bon observateur de la
lutte, reste bien placé pour décortiquer les forces et faiblesses du “roi”
des arènes.
numéro 259 • mercredi 18 avril 2012