NUMERISER Le numérique côté luxe

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NUMERISER Le numérique côté luxe
NUMERISER
Le numérique côté luxe
CAO
Destinés à une clientèle sur mesure,
les articles de luxe fabriqués par l’entreprise
Jean-Pierre Lépine doivent répondre à des
impératifs stricts de précision et de perfection.
L
Des articles hors normes et haut de
gamme, fabriqués en petite série, de
véritables œuvres d’art qui combinent
astucieusement les fonctions utiles
avec une esthétique qui enchante
l’œil. « Nous sommes la cinquième
génération à poursuivre cette activité de
micromécanique de haute précision. Elle
a débuté il y a une trentaine d’années »
précise Benjamin Lépine, le jeune
responsable de cette microentreprise
qui emploie quatre virtuoses de la
mécanique.
Pièces fabriquées à l’unité
Une production peaufinée dans les
moindres détails, qui ne laisse rien au
hasard. « De la conception à la vente,
nous maîtrisons toutes les étapes de
notre fabrication, pour obtenir une
finition parfaite » confirme le spécialiste.
Les formes complexes et le choix de
matériaux différents ne facilitent pas
la tâche de ces véritables « artistes
industriels ».
Lépine
es amoureux de paysages
du Haut-Jura doivent faire
absolument un détour par
Pratz (39). Ils découvriront
dans la zone industrielle
de cette petite commune située à une
centaine de kilomètres de Besançon, une
entreprise très particulière. Tout le talent
des artisans jurassiens se retrouve dans
le savoir-faire de Lépine, une société
familiale qui produit des stylos, des
couteaux, des montres automatiques et
maintenant, des lunettes.
La PME du Haut-Jura regorge d’imagination dans les objets qu’elle conçoit,
comme ce superbe stylo.
Ils ont opté pour le logiciel TopSolid’
Design afin de réaliser les études des
modèles, usinés dans l’atelier grâce
à une machine multifonction et une
fraiseuse à commande numérique de
précision. « Les pièces, fabriquées à
l'unité, sont usinées dans la masse et
dans des matières nobles : acrylique,
rhodoïde, laiton, aluminium, delrin,
inox, or, argent, bois exotiques, carbone,
bruyères, cuir et même pierres
précieuses » détaille Benjamin Lépine.
46 • Le Journal de la Production • N° 132 • Novembre-Décembre 2015
« Tout commence avec le design de ces
produits de rêve que réalise mon père,
Jean-Pierre Lépine. »
Diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts, ce
créateur infatigable et original dessine
ces produits d’exception. Baptisés
Indigo, Zig-zag, Samba, Winston,
Casanova, Zeemanta, Hedera, Hong
Kong, Cybergraph ou Graphyscaf, ces
créations allient qualité, performances
techniques et précision. Le coup de
Nos informations
crayon magique de cet artiste est
ensuite transformé en modèles CAO
(conception assistée par ordinateur)
grâce à TopSolid’Design qui analyse les
formes complexes, les assemblages de
micro-pièces et les fonctions.
La montre automatique Belharra,
fabriquée en acier inox utilisé pour les
prothèses médicales a par exemple été
inspirée de fonds marins. Son mécanisme
dispose d’un système breveté de rotules
au niveau du bracelet qui lui permet de
s’adapter à tous les poignets. Les stylos
Hommage au Titanic, Freeride et bien
d’autres, renouvellent les formes et
les idées du monde de l'écriture. Une
démonstration de la complexité que
peut gérer TopSolid’Design.
En attendant la FAO
« Nous avons inventé ces instruments
aux formes révolutionnaires pour allier
ergonomie, confort et esthétique »,
témoigne Benjamin Lépine. Même
complexité de conception et de
fabrication pour le couteau Sécurisoux
qui affiche clairement ses origines HautJurassiennes. Son manche ergonomique
rappelle le J de Jura. Son nom provient
de la forêt du Risoux, proche de la ville de
Morez où il a vu le jour. Un outil doté d’un
système d’indexage et de verrouillage
breveté, qui fonctionne aussi bien en
position lame ouverte que fermée.
Lancée récemment, la gamme de lunettes s’inscrit dans cette quête de la
perfection et démontre les capacités
d’innovation de cette PME. « Nous faisons appel à la fabrication additive pour
réaliser par fusion métallique 3D les
charnières en titane de nos lunettes »
indique le spécialiste.
Pour Benjamin Lépine, le choix de la
solution de Missler Software s’imposait à ce type de production particulière.
« J’avais utilisé le logiciel TopSolid’
Design pendant un stage effectué il y a
quelques années et je l’ai donc choisi en
toute connaissance pour maîtriser nos
études 3D », précise-t-il. « Exploitée
tous les jours, cette solution est devenue un « cinquième compagnon » et
permet même de réaliser des études
pour nos travaux de sous-traitance sur
mesure. Intuitif, capable de traiter les
modèles complexes, le logiciel intègre
des fonctions utiles à notre production :
gestion des assemblages délicats, simulation ou utilisation des composants
standard intelligents, porteurs d’information d’usinage. La mise en plan est
détaillée et normalisée. »
L’expérience a convaincu les spécialistes
de Lépine de la nécessité de compléter
leur chaîne numérique « conceptionfabrication » avec l’installation prochaine du logiciel de FAO (fabrication
assistée par ordinateur) TopSolid’Cam.
Finie la réalisation manuelle des programmes d’usinage, une opération
fastidieuse et une source d’erreurs.
« Cet outil facilitera sensiblement la
réalisation des programmes d’usinage
et assurera une meilleure exploitation
du potentiel de nos machines à CN »,
justifie Benjamin Lépine. 
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